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 Sujet du message: L'entrée de Raynna
MessagePosté: Mar 23 Oct 2012 17:50 
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L'entrée de Raynna


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En quittant la caserne militaire et en gardant les volcans à droite et la mer à gauche, vous devriez commencer à avoir chaud, voire très chaud en quelques minutes de marche. En effet, plus vous approchez de Raynna à proprement parler, plus la température grimpe.

Cela est dû à deux choses, premièrement la présence finalement assez proche de la partie la plus active de la chaîne volcanique; ensuite aux vents qui balayent ce morceau de territoire et qui viennent, pour l'immense majorité de la dite chaîne des volcans. Ces vents apportent une chaleur à la limite de l'irrespirable parfois.

Les températures aux alentours de la ville peuvent varier de 35°, la nuit sous vent maritime jusqu'à plus de 60° en pleine journée quand le vent vient des volcans.

En quittant la caserne, il vous faudra près d'une heure de marche sous ce climat impitoyable pour parvenir à l'entrée même de la ville. Ou plutôt une des entrées, car elle en compte un certain nombre, le plus souvent, de simples trous dans la roche. Si la température est clémente, vous apercevrez sans doute l'une ou l'autre silhouette à l'abri du vent. Ce sont les yeux des puissants de la ville qui surveillent les allées et venues et, surtout, la livraison des paquets jetés à la mer.

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Alors il y a une règle que je veux que vous observiez pendant que vous êtes dans ma maison : Ne grandissez pas. Arrêtez, arrêtez dès cet instant. Wendy dans "hook" (petit hommage à Robin Williams)
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 Sujet du message: Re: Entrée de Raynna
MessagePosté: Sam 27 Oct 2012 22:50 
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En sortant de la caserne, avec la bénédiction du commandant des lieux, je croise le messager, manifestement éreinté par le voyage. Nous nous saluons poliment, sans plus de forme que ça. Si c'est un militaire c'est un jeune. Les plus anciens doivent être trop occupés à préparer la guerre qui vient. J'espère d'ailleurs être parmi eux dans une dizaine de jours.

Je rejoins rapidement ma monture, à l'écurie, m'assure qu'il sera bien traité et récupère les précieux paquets qui me serviront de sésames une fois au bagne.

Les gardes me saluent après avoir contrôlé mon laisser-passer, me laissant pénétrer dans le désert, en direction de Raynna et surtout de ce fameux magicien, espérant que celui-ci ne se transformera pas en loup-garou...


(On verra sur place, mais, commence par avancer. On va pas rester dans ce coin brûlant trop de temps, hein !)

Cela doit faire quelques longues minutes que j'ai quitté le fort à pied en direction du bagne. Les gardes m'ont averti que je devrais me méfier de la chaleur et que même avec ma tenue, je risquais de cuire avant d'arriver. Pour l'instant, je ne vois guère de différence niveau température avec le désert que nous venons de quitter. A part peut-être que la température ne baisse pas spécialement en ce début de soirée et qu'un petit vent venant des volcans apportent une odeur pour le moins désagréable.

(Et bah, t'en as de la chance toi, tiens... Parce qu'il fait chaud à crever là !)
(A ce point-là ? En fait, j'ai à peine senti la différence entre Nessima et ici ?)
(A peine senti de différence ? Tu rigoles ? Il doit y avoir autant de différence qu'entre une cave et marmite sur le feu ! !)
(Je le sentirais quand même, je pense...)
(C'est n'importe quoi ! Regarde le décor, est-ce que ça ressemble sérieusement aux plaines fertiles de Nessima ?)

Je prends le temps de regarder autour de moi. Les pierres ici ont pris une teinte orangée flamboyante et même le soleil semble être plus rouge que d'habitude. Au loin, ma vue se trouble, comme c'était le cas dans le désert de l'Imiftil, me faisant voir comme de l'eau. Un signe de la chaleur du jour m'avait alors expliqué Näran Kel Attamara tandis que nous chevauchions à travers le désert bleu.

(Tu comprends ce que je veux dire ?)
(Ouais, mais n'empêche que je ne ressens rien !)
(Profites-en bien.)

Je continue à marcher, paisiblement, à peine fatiguée par ma journée de marche. Je n'en suis décemment plus à quelques kilomètres près. Même si j'aurais préféré un décor plus amical d'une manière ou d'une autre. Il manque de présence, de vie... Même en Enfers, il y avait plus d'activité que dans ce lieu qui, au niveau décoration, lui ressemble quand même pas mal. Surtout l'endroit où nous étions arrivés en venant de Verloa, juste avant la marée de mort-vivants.

Cependant, au bout d'une petite heure de marche, j'aperçois deux silhouettes, abritées du vent, en haut d'une colline. Je concentre un peu mon pouvoir pour en savoir plus. Je désespérais presque de trouver de la présence pour m'indiquer où trouver les trois colonnes d'Aelta. Les créatures en question s'avèrent être des elfes, qui guettent. L'un dans ma direction, l'autre la mer. Des sentinelles, pauvres vu leurs vêtements et leurs armes.

(En même temps, c'est pas une colonie de vacances, Raynna... Des gens riches, ça n'existe pas ici. Replie d'ailleurs ta cape sur tes vêtements, ça sera plus discret.)

Suivant le conseil de ma faera, je tente tant bien que mal de dissimuler ma tenue toute neuve et mes équipements sous la lourde cape du prêtre, tout en étant convaincue que rien que la fourrure d'ours du vêtement risque d'attirer l'attention dans les environs. En même temps, je ne serais pas étonnée qu'un bon coup d'épée dans la face de l'un ou l'autre malandrin vivant dans ces lieux leur ôterait toute idée malvenue vis-à-vis de ma personne autant que de mes affaires.

(Ou alors tu déclencheras une bagarre générale comme ça arrive souvent ici.)
(C'est une impression ou tu connais ce lieu ?)
(Oh, j'y suis déjà venue... Plusieurs fois en fait...)

Contrairement à ce que je m'attendais, la sentinelle qui regardait vers chez moi s'enfuit en courant dans une grotte. L'accueil a l'air drôlement sympathique dans le coin.

(C'est une entrée, suis-le !)
(Une entrée ou un piège ?)
(L'un va avec l'autre ici... En comparaison les gargottes de Kendra Kâr sont respectueuses de la loi...)
(Et tu veux vraiment que j'y entre sans Astinor en main ?)
(T'as le ruban de ta soeur et ta magie, ça devrait suffire pour te laisser le temps de sortir ton épée en cas de problème ! )

Je décide de faire confiance à Anouar, d'habitude, elle a raison, peut-être que ça continuera. Et sans un coup d'oeil à la seconde sentinelle, je m'engouffre dans le trou noir qui sert de porte à la ville.

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 Sujet du message: Re: Entrée de Raynna
MessagePosté: Dim 3 Fév 2013 23:38 
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Les gardes me guident vers un coin un peu plus au Sud encore que le trou par lequel nous sommes sortis. Ils en viennent à me proposer un coin qui m'a l'air pas si mal que ça, une espèce de trou encaissé entre plusieurs élévations de terre : une motte, deux piliers et une dernière colline orientée plein sud. Offrant à ma place, de l'ombre en plein midi, sans pour autant la priver de soleil en journée. A défaut, sur ce début d'après-midi, je devrais être mieux lotis que mes gardiens, même si la chaleur ne me gêne pas plus que cela à vrai dire.

"Ça vous convient ? On se placera en hauteur pour voir les gens de loin."
" Ça m'ira..."

Très vite, mes gardes se mettent à leur place, avec une agilité surprenante. Il y a quand même des fois où je rêverais de pouvoir être plus puissante, plus agile, plus forte tout simplement. Même si je le suis déjà bien plus que la plupart des gens, je ne peux que me sentir raide face à des gens comme eux.

(Ouais, mais eux ne peuvent pas faire pousser de forêts dans le désert !)
(Oh, ça t'en sais rien.)
(Crois-moi sur paroles !)

Sur ce, je vais me trouver un petit coin tranquille, où je peux m'installer confortablement avec mon petit pois, unique point de départ pour la forêt de cactus qui se dressera là à mon départ. Le soleil, haut dans le ciel, me laisse peu d'ombres et je décide de garder ma capuche sur la tête, même si je n'ai guère de problèmes avec la chaleur.

(Faudra un jour que j'étudie ce phénomène... Sans doute un de tes nombreux bijoux...)

En haut des monticules de pierres, les gardes font leur travail, hauts perchés à scruter l'horizon. Je me détache d'eux et du décor magnifique embrasé de soleil autour de moi. Je suis désormais seule et pourtant tellement accompagnée. Mes fluides dansent dans mon corps, mon Ki aussi tandis qu'Anouar vient se lover entre mes genoux comme un chaton le ferait près de sa mère. Je sens aussi la présence d'Anouar non loin, si discrète dans son fourreau. Une impulsion me pousse à la sortir de son étui de cuir pour la planter dans le sol, à portée de main.
Désormais, nous sommes seule, moi et toutes ces choses qui font que je suis celle que Yuimen a voulu. Avant d'entamer mon sort, je prends un peu de temps pour prier Yuimen :
"Si, comme les guerriers des Anciens temps, je considère l’année nouvelle comme une chance de me renouveler, alors la Force et le Courage seront à mes côtés.
Je me souviendrai que les choses finissent par s’arranger, que les blessures guérissent et que les liens se ressoudent, non parce que je l’ai dit, mais parce que je le crois.
Mais le temps venu, il me faudra faire les choses correctement et ne pas m’écarter du Chemin que tu as prévu pour ta Gardienne.
Comme la jeune pousse verte et libre qui se développe dans les bois profonds, une nouvelle vie et un nouveau sens pousseront du terreau fertile que Tu as créé en moi.
Le Calme et la Paix m’envelopperont, car je ne gagnerai rien à craindre ce monde chaotique.
Purifie mon corps du sang de tes ennemis que j'ai versé, protège-moi des trahisons et permets-moi de reconnaître le traître de l'ami sincère pour que ta Foi brille à travers le monde comme la Lothsithi brille dans les champs quand vient la pleine lune.
Que ta volonté soit mienne, Ô Yuimen !"



Cela fait, je me retrouve en face à face avec ma graine de Pisum sativum, avec les images de mes plantes en tête. Les fluides qui inondent mon corps m'appellent, je les sens vibrer dans un hommage à Yuimen ou à ma puissance, je l'ignore et à vrai dire, cela n'a guère d'importance.

Doucement, petit à petit, je les enjoins à venir se rassembler dans mes doigts, dix petits fluides, dans dix doigts et six supplémentaires entre les mains, le cœur et l'esprit, prêts à remplacer leurs frères partis créer un monde tout neuf.
Doucement, petit à petit, je les laisse s'échapper. Je ne veux pas les diriger, je suis digne, pas encore, de les contrôler. Je dois les servir, je ne suis que le catalyseur de leur puissance.
Doucement, petit à petit, les fluides sortent de ma main et viennent danser au-dessus de la graine qui s'épanouit, victime innocente d'un projet qui la dépasse.
Doucement, petit à petit, je me change d'elfe mortelle en divinité capable de créer des plantes vivantes.
Doucement, petit à petit, les fluides s'éparpillent, se divisent plus que ce qu'aucun être vivant n'en est capable. Ce n'est plus dix boules de fluides, visibles seulement à mes yeux de druide, mais bien une vingtaine, puis une soixantaine, puis plus encore.
Doucement, petit à petit, sans forcer surtout, je les écoute, je les discerne. Ils ont des sentiments, des besoins, des désirs comme tout être réels. Tel fluide, plus discret veut devenir une petite plante, tel autre veut devenir un grand cactus...
Doucement, petit à petit, en suivant et en guidant mes fluides, sans heurt, comme deux partenaires d'une danse qui s'aident mutuellement, je construis ma forêt. Rien de dense, au contraire, tout en largeur, pour qu'aucune de ses plantes soient obligées de se battre pour la moindre petites gouttes d'eau.
Doucement, petit à petit, l'air et la terre se colorent d'un brun-vert brillant, tout autour de moi. Je vois se dessiner la forêt que je fais naître de mes mains, de mon esprit et de mes fluides.

L'instant est exceptionnel, mon rêve prend forme et je relâche les derniers éléments de ma puissance magique. Ceux qui permettront à chacune de mes plantes de pousser, de s'épanouir sur l'espace d'une après-midi et d'une nuit.

(Il ne reste plus qu'à attendre, maintenant... Tu as fait du bon travail.)
(Cela fait déjà une heure ?)
(Cela fait déjà une heure, en effet !)

Il ne faut guère de temps pour que mes gardes reviennent me voir, les plantes autour de moi commencent à peine à pousser, quasiment invisibles dans le sable rouge du désert.

"Alors, tout se passe bien ici."
"Hey ! Attention, Faites gaffe où vous mettez les pieds. Vous allez les écraser !"
"Vous parlez de quoi ?"
"Des plantes à vos pieds, bandes de rustres."
"Des... plantes ?"

Je me lève et, de mon pas délicat d'elfe, je me dirige vers le Sindel avec un sourire, en faisant bien attention à chacune des plantes qui s'ouvrent à la vie. C'est moins difficile pour moi, à vrai dire, vu que je vois ce à quoi elles vont ressembler et où elles sont.
Arrivée près de mes gardes, je me baisse près du sol et lui sourit, l'enjoignant à faire de même.

"Regardez, des plantes..."

Le garde ne parvient pas à détacher son regard de la petite pousse qui pointe au-dessus du sol. Un sourire naît sur son visage, les yeux pétillants de bonheur. Son comparse, qui est venu nous rejoindre à même une larme qui glisse sur son œil.

"Des plantes vertes... De véritables plantes, pas des champignons..."
"Oui, des plantes. Et elles vont continuer à pousser. D'ici demain matin, il y en aura une petite centaine dans la vallée."
"C'est vous qui avez fait ça ? Toute seule ?"
"Bien sûr que c'est elle. C'est une magicienne, pov' tâche. C'est pour ça qu'elle a passé trois jours avec le vieux !"
"Je pensais qu'il voulait juste protéger la donzelle parce que c'était un bon coup !"

J'éclate de rire, un rire pure et cristallin, comme une pluie fraîche un soir de printemps. Ce rire est contagieux et finalement les quatre hommes, avec moi, profitent du bonheur, d'un espoir, même s'il est mince, de voir la vie vaincre sur la destruction...

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Dernière édition par Lothindil le Ven 10 Mai 2013 22:56, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Entrée de Raynna
MessagePosté: Dim 17 Fév 2013 18:25 
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La nuit se passe dans le désert, toujours avec mes quatre gardes, qui n'arrivent plus à quitter du regard toutes ma forêt de cactus qui poussent à vue d'œil. Ils laissent cependant un garde en hauteur, pour prévenir d'éventuels intrus qui voudraient du mal à ma forêt toute neuve. C'est au milieu de nuit que la vigie nous avertit d'un danger immédiat, un banc de poissons des sables. Une espèce en elle-même peu redoutable, pris dans un combat à un contre un, du moins. A part qu'elles se déplacent toujours en banc complet, d'une vingtaine d'individus, au minimum. Et que même à cinq contre un, le combat peut tourner en faveur des poissons.

(On est parti... Ça va nous faire du bien... Une vingtaine de poiscaille, on devrait pouvoir le faire non ?)
(Tu comptes quand même pas te battre seule ?)
(A part la vigie, les trois autres gars sont complètement ivres. Je suis même pas certaine qu'ils savent encore de quel côté on tient une épée... Puis vu leurs affaires, ils ne tiendront pas longtemps !)
(Fais gaffe à tes fluides, tu en as déjà usé beaucoup pour le sort.)
(Il m'en reste bien assez et j'ai des capacités que j'aimerais bien testé sur ces bestioles !)

La croisée des chemins est loin derrière moi. Je ne suis plus la gardienne qui a la lourde tâche de sauver le monde, mais bien de sauver une seule âme en déroute tout en protégeant la sienne. Ca me paraît beaucoup plus convenable comme tâche et bien plus réaliste. Un fardeau complet a disparu de mes épaules quand j'ai pris le choix d'aider Leona et la confiance m'a été rendue en maîtrisant un sort d'aussi haut niveau que celui de savoir créer une forêt. Je ne doute plus et ma vraie puissance va pouvoir se déchaîner.

(Ne dis pas ça... T'as encore du potentiel bien plus élevé!)
(Tiens... Et depuis quand tu me parles de mon futur toi ?)
(Moi ? J'ai rien dit... Va t'occuper des poissons avant qu'ils mangent ta forêt !)

En quelques bonds, je rejoins mon épée qui ronronne de plaisir, l'attrape par la poignée et m'agrippe à une pierre pour grimper jusqu'en hauteur. De là, la forêt m'apparaît dans son entièreté lumineuse encore de fluides, n'ayant pas achevé sa pousse. Le garde m'indique le banc en approche. Ce sont des écailleux, d'une trentaine de centimètres de long ressemblant aux poissons, conçus pour nager dans la mer de sable qu'est ce désert maudit et pour sauter à la surface pour jaillir sur leur proie. Les légendes racontent que leur seule peau est plus rêche qu'une pierre à aiguiser et est capable de poncer le métal. Raison pour laquelle elle est autant recherchée d'ailleurs. Leur bec long hérissé de minuscules dents est capable de sectionner un bras d'enfant, d'après ce que l'on raconte.

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De toute mon expérience dans le domaine des légendes et des monstres, je sais que les premières sont souvent exagérées par rapport à la réalité des seconds. Cependant, une petite part de vérité est toujours bien là et ce sont des adversaires à ne pas sous-estimés.

De bonds en bonds, je m'approche du nuage d'écailleux, tout en restant en hauteur, profitant des nombreuses piles et collines de pierres qui surmontent cette partie du désert. Parvenue assez loin de ma forêt et surtout assez proches de mes cibles, je redescends, jusqu'à me retrouver sur un petit promontoire, droit sur leur direction, à à peine deux mètres de hauteur. L'impact avec leur groupe devrait se faire d'ici une à deux secondes, au maximum.

Je ferme les yeux et concentre ma magie, sentant le bracelet de ma sœur vibrer sous ma puissance. Je tiens fermement Astinor dans ma main droite, et condense mon ki dans ma main et dans mes jambes. Je respire un grand coup.

Je relâche une première partie de mes fluides pour me protéger à l'aide de terre et de sable, à défaut d'avoir des plantes sous les mains. Je sens ma peau durcir sans pour autant perdre ma souplesse.

Les poissons sont désormais sur moi et ils sautent haut, tels des poissons volants dont ils seraient le parent légendaire. Tous les deux fils d'un oiseau écailleux et recherchant à rejoindre les airs, tant qu'ils le peuvent. Je m'accroupis en esquivant le poisson alpha, celui à la tête du banc qui guide leur migration permanente. Il passe au-dessus de moi. Je peux sentir le mouvement de l'air qu'il produit avec ses nageoires, le bruit qu'il fait en battant de ses fausses ailes ou encore le claquement de sa mâchoire qui se referme dans le vide ayant raté sa proie. L'odeur est étrange, pas totalement ichthyique comme si elle était polluée ou adoucie par le sable qui entoure leur peau. Brusquement, je déclenche les fluides de mes muscles du mollet et des pieds, me précipitant dans un saut vers le gros du groupe et du combat, mon épée pointée vers le bas. J'attends de pouvoir approcher du sol avant de relâcher brutalement le ki contenant dans mon épée, espérant par la même embrocher un adversaire sous mon poids et ma puissance conjugués.

Mais c'était sans compter la masse de sable déplacée par ses monstres volants qui me bouchent la vue. J'ignore totalement si j'ai touché ou non ma cible, mais mon épée est fichée dans un sable où je ne vois rien. Je ferme les yeux pour ne pas perdre définitivement la vue à cause de l'irritation. Nombreux sont les aventuriers ayant voulu faire les fiers dans le désert lors des tempêtes qui ont survécu miraculeusement, laissant leur acuité visuels dans les méandres sablonneuses.
Je relâche mes fluides brusquement, il me faut à tout prix faire un maximum de victimes du premier coup si je veux pouvoir m'en sortir. Je sais aussi que je ne pourrais pas recommencer une seconde fois la même attaque, ma forêt m'ayant vidé une bonne part de ma puissance magique. Je m'accroupis dans le sol jusqu'à pouvoir toucher la dune de ma main gauche. Comme si le terrain aux alentours n’était qu'une vulgaire étoffe, j'en saisis un point dans ma main et le lève, le rabaisse recommençant ainsi plusieurs fois, créant une véritable vague, un raz-de-marée terrestre, destructeur, en cercle autour de moi.

Me fiant à l'odeur et au bruit causé par mon attaque, non seulement, j'ai semé la mort dans les rangs adverses, mais j'ai aussi causé une destruction bien plus importante. Je retire de justesse mon épée du sol avant d'éviter dans un rouler-bouler relativement contrôlé une énorme colonne qui vient s'effondrer sur la place même où j'étais.

(Faudra que j'apprenne à le contrôler ce sort ! Il commence vraiment à devenir dangereux !)

La vue m'étant impossible à utiliser dans ses conditions, il me faut trouver rapidement une alternative. Je sais que dans le désert, l'audition ne sert quasiment à rien, les créatures sont trop souples et le sol amortit trop leurs gestes pour me fier à cette seule solution; l'odorat très utile sur des créatures à poils ou à plume comme c'était le cas des dévoreurs, ne me serviraient que peu ici, ils sentent pas assez forts et le sable qui vole mélange trop les odeurs pour que je puisse utiliser ce sens. Il m'en reste donc deux, peu utilisés, ceux que je maîtrise le moins. Le goût, à moins de mordre dans mon adversaire, je vois mal comment l'employer et le toucher. Ca sera donc le toucher. Pour cela, il est nécessaire que je m'allège au maximum de tout ce qui est en contact avec ma peau. Quitte à prendre des blessures plus conséquentes d'ailleurs.

Utilisant toute ma grâce et ma puissance d'elfe guerrière fille de la campagne, je me hisse au sommet d'un monticule un peu plus haut que les autres où, je l'espère mes affaires seront à l'abri. J'y trouve en chemin un interstice, comme une alcôve dans la paroi. J'y dépose ma cape, mes chaussures et mes bracelets métalliques ainsi que mes gants.

Je me retrouve ainsi pieds et bras nus. Risquant les attaques adverses, mais surtout capable de les retrouver, de les cerner. Le combat promet de s'avérer rude...

Debout sur le sable, courant pour rejoindre mon ancienne position et éloigner mes adversaires de mon repaire, j'en profite pour chercher les vibrations du sol. Ils ne se déplacent pratiquement pas sous la surface, avançant essentiellement par brusques sauts. Chaque animal semble avoir sa propre manière de sauter, en bougeant sa queue et sa nageoire légèrement différemment, créant par la même une onde de choc infime par rapport à la mienne, mais largement suffisante pour ma peau et les pouvoirs que m'a octroyés Yuimen.

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Dernière édition par Lothindil le Ven 10 Mai 2013 22:57, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Entrée de Raynna
MessagePosté: Dim 17 Fév 2013 18:27 
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Je me concentre, tout d'abord immobile sur mes adversaires. Parvenir à les dénombrer dans un premier temps, parvenir à les distinguer dans un second, parvenir à les blesser ensuite pour enfin parvenir à les tuer. Quand on utilise un sens différent de la vue, il faut toujours travailler ainsi. Si je me fie aux mouvements du sable, mon sort a été pour le moins efficace. Je compte une douzaine de créature en vie. Elles tournent autour de moi, à une dizaine de mètres de ma position. Distance suffisante pour que je ne puisse plus les toucher simplement par magie. Pour des poissons, ils sont franchement intelligents, ou alors ils ont un instinct de survie totalement hors du commun.

Je ne bouge pas, eux ne quittent pas leurs positions. C'est un statut quo, au premier qui cessera de juger pour combattre. La logique voudrait que ça soit moi, étant passé de prédateur, à proie encerclée. Dans la nature avec des animaux classiques, celui encerclé fini toujours par tenter de rompre le cercle pour s'enfuir. Hors, je ne suis pas un animal classique... et de surcroît, je ne compte pas m'enfuir non plus.

Mû par leur instinct, normalement ils ne bougeront pas de leur cercle tant que je n'aurais pas bougé.

(D'autant qu'ils sont aveugles ! Vous utilisez la même capacité pour repérer l'adversaire.)
(A la différence c'est que moi je sais simuler et je sais rester immobile !)

Nous restons ainsi un long moment à nous tâter, à capter les vibrations des uns et des autres. Sans pour autant bouger de nos positions. Je ne comprends, en restant immobile, je ne produis plus de repères tactiles pour eux et ils auraient dû recommencer à me chercher, voire à me sauter dessus pour dévorer leur proie, au lieu de ça ils se comportent clairement comme s'ils étaient certains que j'étais en vie.

(Un sonar !)
(Un quoi ?)
(Un sonar... Comme les chauves-souris, ils doivent utiliser un chant suraiguë pour te repérer.)
(Les Dieux ont trop bien fait leur boulot... Ces animaux sont trop bien réfléchis et pensés... Maintenant, je fais quoi ?)
(Tu fausses leur sonar et leur vibration !)
(Genre... en ajoutant des obstacles ?)

L'idée est immédiate, je me souviens avec un sourire d'un jardin ruiné parce que le grand-prêtre avait eu la mauvaise idée de laisser une gamine impertinente qui se croyait au-dessus des Dieux s'entraîner. Les chemins depuis ont changé l'âme de la sale peste que j'étais et je me demande ce que dirait le prêtre en me voyant aujourd'hui. Je rêve de pouvoir prendre du repos au temple de Kendra Kâr et de leur faire pousser le plus magnifique des jardins de fleurs médicinales utilisant toute la capacité de mon pouvoir nouvellement acquis. Mais ça, ça sera pour des moments de paix. Pour l'instant, j'ai des poissons à tuer et Cyniar à sauver.

Posant ma main au sol, je laisse mes fluides s'échapper dans le sable, pas trop à la fois cependant, il pourrait s'avérer utile d'avoir quelques ressources pour plus tard, voire même, à l'idéal pour après le combat. Jusqu'à présent j'ai eu de la chance, je doute que cela continue à plus ou moins long terme. Je dresse donc, entre moi et les créatures, sur la moitié de la distance à peine, un cercle de stalagmite. Elles ne vont pas aussi haut que eux sautent, mais aucun de leur bond n'a passé la distance de quatre mètres, désormais s'ils veulent m'approcher, ils se prendront mes pointes dans le corps. En plus, les nombreuses vibrations causées brutalement, semble les perturber totalement.

Durant quelques instants, leur cercle n'est plus circulaire. Je guette une rupture totale. Il suffirait de peu, juste qu'ils croient que je vais attaquer. D'un bond, je m'élance, sans pour autant quitter ma protection, juste un petit saut d'un petit mètre de long. Un rien quoi, mais suffisant pour démarrer le début des hostilités.

Celui droit dans la direction où je suis partie se tourne brutalement vers moi, mais il n'est pas le seul. J'ai sous-estimé ces créatures. Sur les douze du cercle, seuls trois ont bougés. Laissant neufs poissons pour maintenir le cercle, se répartissant désormais sur toute sa circonférence.

Je m'accroupis, m'attendant à une attaque, mais il n'en est rien. Si je me fie aux vibrations assouplies du sol, ils ont changé de tactique. J'ai désormais les trois plus lourds de la bande qui tournent autour de moi, dans un cercle parfait AUTOUR de mes stalagmites. Nouveau changement, un troisième cercle vient de se créer entre le premier et le second, de trois poissons lui aussi. Mais une chose est difficile à cerner pour moi, une forme de désordre, de troubles peut-être... Je reste immobile, me servant de tous mon toucher possible pour capter les vibrations du sol, mais aussi du vent. Je souris, j'ai compris. Un cercle intérieur tourne dans un sens, un cercle médian dans l'autre sens, le dernier dans le sens du premier, limitant ainsi nettement les risques de fuites de la victime. Mais aucun signe d'un assaut.

Tant que je ne me mettrais pas en danger, ils ne le feront pas, ma protection n'a aucun sens et ne sert à rien. Je peste devant ce fluide gaspillé et me retrouve dans ce qui semble être une impasse totale. Si j'attaque, je risque de me faire dévorer, si je reste là, je m'épuiserais avant eux et j'ai de toute façon autre chose à faire qu'attendre.

Je concentre une nouvelle fois mon ki, il me faut une certaine dose de puissance et de vitesse et j'ai une capacité m'offrant ce pouvoir. Il me faut lutter quelques instant avec mon fluide pour qu'il laisse la place au ki, mais ce n'est guère une difficulté tant il est épuisé par ma forêt qui m'attend.

Mes muscles fourmillent de puissances, mon souffle est court, tant par le sable qui vole de nouveau autour de moi que par la pression faite par cette capacité sur mon corps entier et je m'élance, Astinor hurlant dans la main. Mon bras fauche la bestiole en face de moi, enchaînant plusieurs frappes d'affilé tandis que j'esquive de justesse celle de la créature à droite. J'ai beau sentir venir celle de gauche, je ne parviens pas à l'éviter. Elle vient mordre cruellement mon bras où je sens le sang poindre, chose rare que je n'avais plus connus depuis un petit temps maintenant. En riposte, je le transforme en brochette, mon épée le transperçant juste sous sa mâchoire trop aiguisée à mon goût.

(Et de deux ! Aux suivants)

Je dégage mon épée dans un craquement pour le moins affreux et dégagent la mâchoire encore figée dans ma peau. Je me retiens de crier quand le vent vient charrier le sable pour le déposer dans la plaie béante, limitant la possibilité de cicatrisations et accentuant brusquement la douleur déjà bien présente. Manifestement, les légendes n'étaient pas une telle exagération que ça. S'ils parviennent à me blesser aussi fort malgré mon sort de protection, j'imagine l'état dans lequel serait un individu normal. En parlant de normal, retour à la situation précédente.

Deux cercles, moi au milieu. Le premier tournant dans un sens, contient maintenant quatre poissons et le second, tournant dans l'autre sens, en a toujours six. Ces bestioles ont un sacré instinct de grégaire et vont me compliquer la tâche jusqu'au bout.

Me concentrant sur le rythme, je perçois une rythmique assez sympathique très vite. Sur les quatre du cercle le plus proche, il y en a toujours deux en l'air et deux en sous-sol au même moment. Alors que le second cercle est plus complexe. Deux en l'air, deux entrains de creuser, deux qui vont sauter. Je respire un grand coup, autant que je puisse avec ce sable qui gratte ma trachée et je me rue à l'assaut, sur l'un des deux en l'air, quand il est entrain de redescendre. Le temps que les autres émergent du sol, cela me laisse une courte marge de quelques dixièmes de secondes, possiblement assez pour sortir du second cercle, le poisson en face de moi à cet instant précis étant dans le sol !

Je me rue donc, décapite le poisson au passage, me rue vers l'avant, évite de justesse deux morsures à la cheville en me roulant au sol, celles des deux poissons ayant changé leur course dans le cercle central. Je parviens à passer le deuxième cercle, brisant leur formation, mais une vibration totalement imprévue vient me frôler et cloue, littéralement, le bec de la dernière bestiole m'attaquant.

(C'est quoi ça ! )
(Une flèche !)
(Trouve-moi le connard de tireur et vite !)

Le trait est passé tellement près de moi que j'ignore s'il me visait moi ou le monstre. Ami ou ennemi donc, je me dois me méfier, tant qu'Anouar n'a pas trouvé celui qui vient de le lancer. Lutter en aveugle avec un tireur inconnu serait loin d'être la situation idéale pour moi à ce moment précis. J'esquive tant bien que mal les huit poissons restant.

Leur cercle brisé, ils sont d'un coup nettement moins organisé et lancent des attaques à l'aveugle et aléatoirement. A vrai dire, je les préférais en cercle, au moins ils étaient prévisibles. Là ce n'est plus du tout le cas et l'esquive n'est pas franchement mon point le plus fort. Je lance des coups comme je peux, espérant toucher. J'évite une nouvelle flèche qui vient trancher une liane de mon crâne avant de se planter dans un monstre derrière moi tandis que je découpe celui qui m'attaque de front.

(Alliés !)
(Quoi ?)

Je me retrouve jeter au sol par deux poissons ayant eu la superbe idée de remonter à la surface sous mes pieds. Couchée, ventre contre terre, je ne peux éviter la mâchoire qui vient de se planter dans mes flancs, me faisant hurler.

(Le tireur, c'est un de tes gardes !)
(Bonne nouvelle !)

Entre ses flèches et mon épée, il ne reste plus que quelques poissons, dont celui accroché à mon flanc qui se prend une attaque conjointe de mon épée et d'une flèche avant de décéder. Un autre vient de perdre quelques dents sur mes jambières d'acier feuillu et la vie l'instant d'après sur mon épée. Les deux derniers, pas totalement stupides décident de fuir tandis que je me relève. Le premier décède d'une flèche derrière les fanons, le second survit de justesse à mon épée lancée pourtant à peine puissance, dans un bond remarquable....

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Dernière édition par Lothindil le Ven 10 Mai 2013 22:59, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Entrée de Raynna
MessagePosté: Dim 17 Mar 2013 00:27 
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L'archer me rejoint vite, c'est le plus jeune du groupe de quatre. Il doit avoir dans les deux cents ans, à peine plus vieux que moi quoi. Ses yeux pétillent, malgré une peau d'un gris terne aux joues creusées maladivement. Il dégage un petit quelque chose de plus que les autres, comme une intelligence du combat ou simplement un charisme. Son arc est assez minable, comme ceux qu'on trouve dans la ville-prison, sa cape élimée et son armure n'est qu'un résidu de tissus.

Image

"Ça va, magicienne ?"
"Ça va, j'ai déjà vécu bien pire, même si ces bestioles sont coriaces..."

Gros silence entre nous, il semble vouloir me demander quelque chose, mais soit n'ose pas, soit ne sait pas comment m'en parler. Je hausse les épaules et part récupérer mes équipements. Mes plaies brûlent avec le sable, mais qu'importe, elles guériront bien après tout.

"Dites, ça ressemble à quoi l'extérieur ?"

Du respect, voilà ce qui différencie cet elfe des autres rencontrés dans la ville basse. Sa voix, son attitude, ses paroles trahissent un respect qui n'est pas que de l'admiration mais quelque chose de plus profond, de plus véritables. Je ne peux m'empêcher de me retourner vers lui.

"Quel extérieur ? Nous sommes à l'extérieur !"
"Non, l'extérieur du Naora. A quoi ressemblent les temples de Yuimen hors du Naora ? Sont-ils beaux et resplendissant comme ils le devraient ?"
"Pourquoi me parles-tu de Yuimen et de ses temples ?"

Ce jeune homme m'intrigue, tellement différents des autres de la région et voilà qu'il me parle de Yuimen, un sindel me parler de Yuimen dans notre langue, dans le désert de Raynna. Qui est-il, vraiment ?

"Je suis Yuiméniste. Et vous êtes voyageuse des temples, n'est-ce pas ? J'ai entendu votre prière avant votre magie. Laissez-moi partir avec vous !"

(Au moins, il n’y va pas par quatre chemins celui-là.)
(Oui, certes. Et je fais quoi moi ?)
(Comme tu le sens. C'est ton chemin, pas le mien... Et de toute façon, tu n'as pas fini de m'étonner !)

Comme d'habitude, le chaton magique qui a repris sa place dans le creux de ma cape ne m'aide absolument pas.

"Pourquoi ? Pourquoi es-tu ici ? Et que comptes-tu faire ? Je ne suis pas qu'une voyageuse ! Je suis une guerrière, je vais me battre, pour Yuimen et pour la Vie."
"Je ne suis pas un gamin... Je suis un militaire, je sais me battre, je n'ai pas peur."
"Ca ne répond pas à ma question. Qu'as-tu fait pour être condamné au bagne ?"
"Longue histoire..."
"Va au plus court, je suis pressée !"
"J'ai tué mon supérieur à l'armée. Il voulait envoyer le bataillon à la mort, j'étais pas d'accord."

Haussement de sourcils. Au moins, il a du cran ce jeune elfe et j'avoue qu'il me plaît de plus en plus.

"Et au total, combien de morts ?"
"Un seul, le capitaine. Mais c'était un vieux con de toute façon !"

Je soupire, les souvenirs de Sor-Tini et de la commanderie correspondent manifestement à ce qu'il pense de l'armée. On se ressemble, à part que moi je suis libre et pas lui.

"Tu viens avec moi. Tâches juste de ne pas tuer le futur Roi parce qu'il t'ordonne de combattre, hein !"

(Mais tu fais quoi, là ?)
(Je le prends avec. Tu m'as dit de faire comme je veux, je le fais.)
(Et tu comptes en faire quoi ?)
(On va au sanctuaire. Comme je l'ai conseillé à Cheylas ! Là, il pourra se faire oublier.)
(T'es une grosse malade. C'est ce que j'adore avec toi... On ne devait pas aller à Cyniar ?)
(On y sera, t'en fais pas... On va passer par le bac, on peut gagner une journée, ça devrait nous suffire dans le délai !)
(Et ton cheval ?)
(On ira le chercher en revenant du sanctuaire !)
(Tu comptes faire deux fois les volcans ?)
(Ce sont juste de petites montagnes !)

J'achève de rassembler mes affaires et retourne vers ma forêt et les gardes endormis. Nous les réveillons juste pour leur annoncer que Sel Ayreth et moi partons, en direction des montagnes. Je leur laisse tout ce qui serait de trop pour nous, vêtements de toutes tailles et alcool, en supplément de payement.

C'est ainsi allégés et rhabillé pour mon compagnon, que nous partons, en direction des cheminées fumantes et du sanctuaire du Naora, Twenan Dera...

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 Sujet du message: Re: L'entrée de Raynna
MessagePosté: Mer 7 Mar 2018 00:40 
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La chaleur était absolument insupportable, à présent, mais je voyais l'entrée (en fait, les entrées) de Raynna. J'y étais presque juste quand je sentis qu'il y avait un monstre. J'enlevai mes épaulettes et mes cuissardes, afin d'avoir un peu moins chaud et d'avoir plus de rapidité. C'était deux trépassés, je décapitai les deux, l'un avec le couteau, l'autre avec mon épée. Un troisième arriva, et je le décapitai avec mon épée, après l'avoir coupé en deux. Et puis, je me rendis compte que ce n'était que mon imagination et que ce n'était que des bandits. J'y étais ! Une ville ! J'allais pouvoir me reposer !

_________________
Je ne sais plus trop si seul les Eruïons méritent de vivre sur Naora... Ce qui est sûr, en tout cas, c'est que la première personne a se mettre sur mon chemin, je la massacre.

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 Sujet du message: Re: L'entrée de Raynna
MessagePosté: Jeu 5 Avr 2018 15:58 
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Il nous faut deux jours de plus pour atteindre l'entrée de Raynna. Deux jours que je mets à profit pour tenter de retrouver ma sérénité si durement ébranlée en me livrant à une profonde introspection. Sindalywë n'a pas tort, je suis terrorisé et cela causera ma perte si je ne parviens pas à dominer mes craintes. Il y a bien sûr la crainte du bagne, inscrite au fer rouge dans mon âme de par le milieu dans lequel j'ai grandi et toute mon éducation; mais je réalise assez vite que ce n'est qu'une partie somme toute assez minime de ce qui me trouble. Je redoute aussi l'idée de m'engager durablement dans une union sans amour, de me retrouver en quelque sorte enchaîné à une vie que je n'ai jamais désirée, que j'ai fuie à toutes jambes voilà quelques décennies. J'ai eu quelques relations affectives durant toutes ces années, bien sûr, mais dans l'ensemble j'ai tracé ma route en solitaire, ne me souciant guère que de ma seule petite personne.

J'ai rêvé de revenir chez moi et de retrouver ma place au sein des miens, évidemment, un nombre incalculable de fois. J'ai maudit Averenn, Asuran, mes parents, de ce qu'ils m'avaient infligé. Mais en même temps une part de moi s'est habituée à cette liberté qui était la mienne, en est venue à l'apprécier et à la considérer comme nécessaire à mon bonheur. Aucun devoir, aucune obligation, je faisais ce que j'avais envie quand cela me plaisait et je n'avais de comptes à rendre à personne. Cela a quelque peu changé quand je suis entré chez les Danseurs d'Opale, mais même alors je suis resté seul maître de mon destin, laissant à d'autres le soin de gérer l'ordre pendant que je parcourais les terres à ma guise. J'ai rencontré Ethëll Findaryë en Hidirain et me suis engagé envers elle sur un coup de tête, j'aurais pu m'installer là-bas, participer au développement de l'Opale de Lune et faire en sorte que notre ordre prenne une place prépondérante en Imfitil. Au lieu de quoi je me suis éclipsé en justifiant cela par des nécessités impératives. Mais, pour être tout à fait honnête avec moi-même, je suis parti parce que j'avais peur de perdre ma si précieuse liberté. De devenir un politicien pantouflard se satisfaisant d'une petite vie bien réglée: enfants, épouse, responsabilités, journées passées dans un petit bureau à régler des problèmes insignifiants. Je frémis rien que d'y penser

Puis il y a eu Isil, mais c'était différent. Il n'a jamais été question d'engagement entre nous, si ce n'est que j'ai promis de l'aider dans sa quête visant à comprendre son passé. Plus encore que moi peut-être elle craignait de s'engager, de perdre sa liberté, de se retrouver coincée dans une petite existence qui ne lui apporterait pas vraiment le bonheur. Et puis, sa vision des Dieux et du destin n'aurait sans doute jamais pu s'accommoder de mes convictions, de la voie que j'ai choisi de suivre. Ce n'était qu'une aventure, une aventure sans lendemain. Poursuivre notre route ensemble n'aurait pas eu grand sens, chacun de nous avait sa vie et elles n'étaient tout simplement pas compatibles. Reste que je suis parti parce que je me suis persuadé que je ne pouvais accepter de mettre sa vie en péril pour une affaire ne concernant que moi. Un pieux mensonge, encore. Je me suis toujours flatté d'être intègre, honnête, mais le suis-je vraiment? Je n'en suis plus si sûr, aujourd'hui. Ombre et lumière, toujours... Quoi qu'il en soit, mon coeur se serre à l'idée que je ne la reverrai certainement jamais. Une peur qui me tenaille, encore, toute absurde qu'elle soit. Mais le coeur a ses raisons que la raison ignore, je ne peux nier que je me suis attaché à elle, comment aurait-il pu en être autrement? Enfin, ceci non plus n'est pas la source première de mes craintes.

Ce qui me ronge, je finis par le réaliser, c'est la peur d'échouer, d'arriver au terme de ma vie avec pour dernière pensée: je me suis planté, je n'ai pas eu le courage de vivre mes rêves et j'ai gâché mon existence. Crever avec des regrets plein le coeur, voilà ce qui m'effraye vraiment. Quelqu'un m'a dit un jour que seuls les fous et les inconscients n'éprouvaient pas de peur, que le véritable courage n'était pas de ne pas en éprouver mais d'être capable de les surpasser. En suis-je capable? Ai-je assez de courage pour vaincre les ténèbres de mon âme? Je n'en sais rien, fichtrement rien. Mais ce dont je suis certain en revanche, c'est qu'il n'y a qu'un chemin permettant de trouver la sérénité: l'acceptation de ce que l'on est, entièrement, peurs comprises. On ne peut lutter contre un sentiment dont on refuse d'admettre l'existence, tôt ou tard il nous revient en pleine figure. Et nous abat.

Le chariot s'arrête soudain dans un dernier soubresaut. La porte s'ouvre. L'un des Gardes Militaires me fait signe de sortir. J'obéis docilement et pose le pied sur une terre stérile, brûlante. Il fait une chaleur écrasante, chaque inspiration est une torture, mes poumons semblent contenir du feu plutôt que de l'air. Derrière moi il y a un mur puissant, percé d'une unique porte, surmonté de tours de garde et de nombreux soldats. Je ne me suis même pas aperçu que nous le franchissions. Et devant...devant... la désolation. Un enfer incandescent et maudit, oublié des vivants comme des Dieux: Raynna.


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 Sujet du message: Re: L'entrée de Raynna
MessagePosté: Ven 6 Avr 2018 13:02 
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Je fais un premier pas à l'opposé de la muraille, supposant que c'est dans cette direction que doit se trouver la ville proprement dite, si tant est que l'on puisse parler de ville en évoquant Raynna. Mais le garde qui m'a extrait de ma prison de bois me retient par le bras, assez rudement pour que cela me fasse faire un demi-tour. Je retiens in extremis le geste de me dégager avec une violence explosive, réaction qui récompenserait habituellement tout être ayant la témérité de m'agripper ainsi, en sentant un objet métallique contre mon torse. Avant que je n'aie eu le temps de baisser les yeux pour voir de quoi il s'agit, le garde murmure:

"Prenez ça, vite!"

Je hausse un sourcil surpris et incline légèrement le visage pour découvrir la nature de l'objet qui s'avère être une dague sans fioritures, une arme de soldat, simple mais meurtrière. Je la glisse vivement dans ma misérable chemise de lin afin de la dissimuler et réponds d'un souffle:

"Merci."

Le garde m'adresse un léger clin d'oeil avant de s'exclamer d'une voix qui doit porter jusqu'au mur:

"Voilà ta nouvelle demeure, chien d'hérétique! Ne songe même pas à t'échapper, personne ne sort d'ici, tu entends? Personne! Allez, dégage!"

Il me repousse d'une bourrade qui me jetterait à terre si mon sens de l'équilibre n'était pas ce qu'il est, mais un entrechat fluide me permet de récupérer ma stabilité et je me mets en route sans un regard en arrière.

La chaleur déjà difficilement supportable près du mur semble s'accroître un peu plus à chaque pas, rendant ma respiration plus difficile encore. Chaque geste devient un calvaire, l'ardeur du soleil est telle que ma transpiration sèche sur ma peau brûlante avant même de ruisseler. Mes pensées peinent à garder leur cohérence et, au bout de quelques minutes, c'est à peine si j'ai encore le courage de mettre un pied devant l'autre. Bon sang, ce n'est pas un désert, c'est un four! Bientôt, toute mon attention, ce qu'il en reste, se focalise sur le petit nuage de poussière ocre soulevée par chacun de mes pas. J'y distingue d'étranges formes, fantasmagoriques pour la plupart, un peu comme celles que l'on peut voir en observant les nuages. Elles me captivent, ces formes, à tel point qu'il n'existe rapidement plus rien d'autre qu'elles. Je les suis des yeux, l'esprit en berne, jusqu'à ce qu'elles s'estompent dans l'air miroitant, si trouble que j'ai l'impression que rien n'est solide. Ce n'est que lorsque elles disparaissent que je fais un pas de plus, sans aucune intention d'avancer, non, je veux juste voir une nouvelle forme, elles sont si belles, si intrigantes...

(Tanaëth! Regarde où tu vas par Sithi!)

Pourquoi? Quelle importance? Où que j'aille il y a de la poussière, des images, ne les voit-elle pas, ces images merveilleuses qui s'élèvent comme de légers papillons éthérés? Je n'ai jamais rien vu d'aussi magnifique et...

(Attention!!!)

L'avertissement de ma Faëra met un temps infini à faire son chemin dans mon esprit brouillé et, lorsque enfin le sens de cet unique mot devient clair, il est trop tard. Le sol semble se dérober sous mes pieds et mes tentatives désespérées de m'agripper à quelques chose ne rencontrent que du sable, bien trop fuyant pour me retenir. Je me sens tomber comme dans un rêve, avec la sensation étrange d'être une plume qui chuterait tout doucement. Je me sens si léger, rien ne peut m'arriver n'est-ce pas?

Je reviens à la réalité en m'écrasant brutalement sur un sol de sable mêlé de rochers. Là encore tout semble se dérouler au ralenti, je sens d'abord une douleur foudroyante monter de ma jambe droite, la première à avoir touché le fond du trou. Puis c'est mon coude gauche qui trinque salement, un bref instant avant que ma tête heurte sans douceur un roc. La réalité brièvement retrouvée se transforme aussitôt en ténèbres tandis que je sombre dans l'inconscience avec cette dernière pensée:

(Bienvenue à Raynna, Tanaëth...)


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 Sujet du message: Re: L'entrée de Raynna
MessagePosté: Dim 8 Avr 2018 15:44 
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J'erre sans fin, dans des lieux si sombres que jamais le soleil ne semble les avoir éclairés. Je vois des masques de pierre terrifiants, des temples oubliés hantés de créatures mille fois damnées; des abysses dépourvus de fond d'où s'élèvent les gémissements d'âmes torturées, fantomatiques entités qui tentent de m'attirer à elles en me promettant une paix éternelle, la fin de mes tourments. Je les repousse sans répit, me défais de leurs mains de brume blanchâtre en me débattant comme un forcené, en fuyant plus loin, toujours plus loin, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus que les seules ténèbres, si reposantes. Là, je me laisse couler, paradoxale impression car, en cet endroit, le haut et le bas n'ont plus aucun sens. Pourtant c'est vers le bas que je vais, j'en suis certain. Cela dure des années, des siècles, des âges entiers, qu'en sais-je? Le temps non plus ne signifie rien ici.

Et puis, soudain, issu de nulle part, quelque chose apparaît. Ce n'est d'abord qu'une tache grisâtre, indistincte, à peine moins sombre que le noir de poix qui m'environne de toutes parts. Elle se précise peu à peu, se nuance de différentes teintes de gris, se pare de blanc enfin, qui forme comme un suaire autour de cette étrange forme approximativement ovale. Un visage. C'est un visage. Il est terrible, dur comme la pierre et froid comme la glace bien que d'une beauté redoutable, inhumaine, inelfique même. Il pivote, avec une indicible lenteur, jusqu'à ce que son regard d'outre-monde, mouvant comme du mercure liquide, se pose sur moi. Il me juge, sans une once de clémence, me transperce l'âme comme une lame acérée, voyant tout de moi, voyant au travers moi comme si, finalement, je n'existais pas. Je me recroqueville, tente d'échapper à cette attention issue, sans le moindre doute, d'un autre plan d'existence. Mais il n'y a nulle part où fuir. Aucun espoir de salut au sein de ces ténèbres; nul ne pourrait échapper à cette entité terrifiante, pas ici, pas dans son domaine d'ombres et de fins. Elle juge ma vie, juge ma mort en un infinitésimal instant qui me semble pourtant plus long qu'une éternité, prononce enfin sa sentence d'une voix qui éclate dans le silence absolu comme un coup de tonnerre démentiel:

"Le seul devoir d'en enfant envers ses parents est de vivre. VIS!"

"VIS!" Ce dernier mot résonne sans fin, fouaillant sans pitié les plus secrets recoins de mon être, envahissant la moindre fibre de ce que je suis et la tordant impitoyablement, comme pour en extraire une quintessence de souffrance jusqu'à la dernière goutte. "VIS!" Le son est si puissant que j'ai l'impression que ma tête va éclater sous l'onde sonore, les mains que j'écrase brutalement sur mes oreilles n'y changent rien, dix mètres de roc n'arrêteraient pas ce cri. Une migraine effroyable me terrasse, occultant toute pensée, toute capacité de raisonnement. "VIS!" Le fracas de cet unique mot percute mon estomac comme un coup de bélier et je me replie sur moi-même en hurlant de douleur. Je n'entends pas le son de ma voix, l'ordre implacable emplit tout, absolument tout. "VIS!" Je cède comme une branche sèche sous la hache d'un bûcheron. Tenter de résister n'a aucun sens, je renonce à lutter et me laisse emporter par cet ouragan sonore comme un vulgaire fétu de paille. Vers la douceur d'une inexistence bienfaisante? Je l'espère de toute mon âme. "VIS!" Ah. Pas d'espoir non plus, donc. "VIS!" Un nouveau coup dans le ventre, aussi douloureux qu'un coup de lance, qui me fait hurler une fois de plus, me débattre de toutes mes forces en une vaine tentative d'échapper à cette souffrance intolérable.


"P'tain, l'est encore vivant!"

(Non, non, NON! Vous ne comprenez pas? Je n'en peux plus...laissez-moi... laissez-moi... partir.)

(VIS!)

"Ben crève-le. S'ra plus facile d'lui piquer ses fringues. Pis dépêche, n'a pas toute la nuit."

"Ouais, j'fais ça. Mais tiens-le merde! S'débat comme un serpent, c'con là!"

(NON! Tu DOIS vivre!)

(Tenir qui? Qui se débat? Qui doit vivre?)

(TOI! Bouge Tanaëth! Ouvre les yeux et bouge par Sithi!!!)

Bouger? Ouvrir les yeux? Pourquoi? Je voudrais juste qu'elle arrête de hurler. Ça me fend le crâne, pourquoi elle n'arrête pas? Peut-être que si je faisais ce qu'elle demande elle me ficherait la paix?

(OUI!)

Ce qu'il ne faut pas faire pour être tranquille, je vous jure... J'entrouvre donc les paupières. Ce qui ne change pas grand chose en fait, je ne vois que des formes floues, indistinctes, des ombres un peu plus sombres que l'ombre, en somme. Il y en a une tout près, juste au-dessus de moi, qui tient une espèce de trait plus lumineux. Trop lumineux d'ailleurs, ça aussi ça me fait mal au crâne, d'autant plus lorsqu'elle l'approche cruellement de mes yeux. Subitement ma vision...change. C'est comme si je ne voyais plus par mes yeux, comme si, pour une incompréhensible raison, je voyais tout ça par les prunelles d'un autre. Ça n'a rien de très agréable, il y a même quelque chose d'extrêmement perturbant là-dedans mais, malgré tout, cela me permet de voir nettement une scène que je ne comprends pas vraiment: il y a un type accroupi, un Sindel âgé et pouilleux, qui s'efforce de plonger une dague dans le cou d'un autre Sindel, allongé à terre, ensanglanté et maintenu tant bien que mal par un troisième Elfe Gris, plus jeune mais non moins miteux. Je l'ai déjà vu, celui qui est couché par terre, mais où, quand?

(C'est toi! BOUGE! VIS!)

(C'est...moi?)

Ma vision change à nouveau; elle redevient floue mais, dans le même temps, un vague éclair de lucidité transperce les brumes écarlates de mon esprit: je suis encore vivant, plus ou moins, et il y a un enfoiré qui essaye de me trancher la gorge! Je tente frénétiquement de me dégager, mais un raz-de marée de souffrance manque me faire défaillir une nouvelle fois et le Sindel qui s'acharne à me clouer au sol est trop lourd pour mes maigres forces. J'ai beau faire, je n'arrive pas à m'en libérer, c'est tout juste si mes gestes désordonnés suffisent à empêcher son acolyte de m'achever. Il jure et m'assène un coup de pommeau sur le crâne, imprécis fort heureusement, avant de m'écraser la poitrine d'un genou pour m'immobiliser. Ma vision déjà peu claire s'obscurcit encore sous le choc et le manque d'air, je ne reste conscient que par un sursaut de volonté titanesque qui me laisse pantelant. Je voudrais frapper mon bourreau de ma main gauche, l'autre étant coincée par le premier Sindel, mais mon bras refuse tout service et tout ce que j'y gagne, c'est une nouvelle vague de souffrance, terrible, abrutissante. Je parviens néanmoins à la surmonter et, voyant la dague qui s'approche à nouveau dangereusement de ma gorge, puise désespérément dans mes forces déclinantes pour me dégager en me tortillant comme un ver enragé. Impossible d'évacuer la masse qui m'écrase le torse ou de me défaire de celui qui me retient, mais ma main droite se dégage soudain et heurte douloureusement quelque chose de dur qui bouge un peu sous l'impact. Je tâtonne fébrilement alors que le tranchant de la lame se rapproche inexorablement de mon cou, elle n'est plus qu'à quelques centimètres lorsque mes doigts se referment enfin sur l'objet que j'ai percuté: un pierre de la taille de mon poing. Un ultime soubresaut rageur, je balance mon bras valide avec toute la force de mon désespoir. Le caillou emprisonné entre mes phalanges percute violemment la tempe de mon exécuteur dans un immonde fracas d'os brisés. Une expression de surprise passe sur son visage, brièvement, puis il s'effondre lentement sur le côté tandis que son comparse profère d'atroces jurons en se relevant vivement.

Je vois arriver, du coin de l'oeil, le coup de pied qui me tuera. Mais je n'ai plus la moindre force, plus même la moindre volonté de l'éviter. C'est ici que la route s'achève et c'est peut-être aussi bien comme ça. Je sens une douleur foudroyante au visage, j'entends mes os qui craquent; puis les ténèbres m'engloutissent.


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 Sujet du message: Re: L'entrée de Raynna
MessagePosté: Lun 9 Avr 2018 01:51 
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Localisation: Nessima, Naora
Ce sont des éclats de voix qui me tirent péniblement de l'inconscience, je ne sais combien de temps plus tard. J'émerge à regret, je ne sentais plus rien dans mon coma, alors que là... Mon corps semble n'exister que pour me lacérer l'esprit d'une douleur aussi uniforme qu'elle est intolérable. Mes pensées sont confuses, mais il en est une qui prend peu à peu une place prépondérante: pourquoi suis-je encore en vie? Je tente de me redresser, mais je me rappelle un peu tard que mon bras gauche n'est plus en état de me servir d'appui. Plus que ma conscience défaillante, c'est mon instinct qui me fait retenir le hurlement de souffrance qui ne demandait qu'à jaillir. Je m'efforce de prendre quelques amples respirations pour la dominer, mais l'odeur de souffre me brûle les poumons et je dois avoir quelques côtes fêlées, si bien que, cette fois, un grognement assourdi franchit mes lèvres. Bordel! Le monde paraît tourner autour de moi, des taches noires parsèment ma vue et j'ai une féroce envie de vomir. Pas qu'une envie, d'ailleurs. Les spasmes que cela engendre me mettent au supplice, non seulement parce qu'ils malmènent mon corps ruiné mais aussi parce qu'ils amènent une bile atroce d'amertume dans ma bouche desséchée. J'ai une soif d'enfer, ma langue est comme un bout de bois râpeux et trop grand pour ma bouche, mais ce n'est jamais qu'un infime désagrément comparé au reste.

Un cri d'agonie, non loin, attire soudain mon attention et me fait tourner la tête vers son origine. Je découvre alors la source des éclats entendus quelques instants plus tôt: trois Sindeldi sont en train de se battre tandis qu'un quatrième, probablement celui qui vient de hurler, gît à terre. Parmi les trois encore debout, j'en reconnais un: celui qui m'a si aimablement balancé son pied dans la figure après que j'ai fracassé le crâne de son acolyte. Il est blessé au ventre, mais les deux autres font preuve de prudence car il tient une dague, ma dague, alors qu'eux ne sont armés que de bâtons taillés en pointe. Il ne tiendra plus bien longtemps je suppose, à voir le flot de sang qui s'écoule de sa plaie. En voilà bien un que je ne pleurerai pas. Mon esprit se remet à fonctionner quelque peu, juste assez pour me faire réaliser deux choses: je suis à Raynna et j'ai encore mes vêtements. Ayant entendu parler de la misère noire qui règne ici, je réalise que ces frusques, toutes pitoyables qu'elles soient, pourraient avoir des allures de précieux trésor; je ne doute guère que les survivants du combat en cours se feront une joie de m'en délester. Il n'y a en fait qu'une unique inconnue dans l'histoire: m'achèveront-ils pour m'en dépouiller ou me laisseront-ils bien gentiment crever tout seul comme un grand? Je pencherais plutôt pour la première solution, à bien y songer, pourquoi se compliqueraient-ils la tâche en risquant que je me débatte? Je ne sais par quel miracle je suis encore en vie mais une chose est sûre: si je reste là, ça ne durera pas.

Un regard circulaire me révèle que je suis dans une espèce de galerie, de petit canyon plutôt puisqu'il n'y a pas de plafond, ou pas partout du moins. Il doit faire une petite dizaine de mètres de haut, je comprends mieux pourquoi je me suis salement amoché en y tombant par l'un des orifices qui percent la voûte... Sa largeur est, quant à elle, très inégale, le sol est un mélange de sable et de rochers, contrairement aux parois qui sont faites entièrement de roche. A bien y regarder il s'agit plus d'un réseau de failles que d'une galerie car j'aperçois divers départs ici et là, à moins que ce ne soient que des niches. La plupart de ces ouvertures semblent néanmoins plonger vers les profondeurs, plus ou moins abruptement, je suppose que certaines doivent donner accès à la ville proprement dite puisque, d'après ce que j'en sais, elle est en majeure partie construite dans un immense trou. L'envie d'y aller pour trouver de l'eau et de l'aide me frôle l'esprit, mais ce serait une folie. Dans mon état je ne ferai pas cinquante mètres avant d'être pris pour cible par un quelconque malandrin. Il faut donc que j'aille ailleurs, mais où? Existe-t-il seulement un ailleurs dans cet enfer? Un nouveau cri me ramène au présent et à la seule chose qui importe pour l'heure: me tirer de ce guêpier et fissa!

Le "fissa" s'avère plus que relatif car une tentative de me relever manque de peu me replonger dans l'inconscience, j'en suis tout simplement incapable. Ma jambe droite doit être cassée ou, au minimum, sérieusement fracturée. C'est la fête, mais je n'ai pas le temps de m'apitoyer sur mon sort si je veux avoir une chance de m'en tirer. Alors je rampe, centimètre après centimètre, jusqu'à l'un des rares départs de faille remontante que j'ai aperçu. J'ignore combien de temps il me faut pour atteindre le précaire refuge, mais une chose est certaine: je n'y serais jamais arrivé sans Sindalywë qui m'encourage sans répit de sa petite voix inquiète et pressante, me houspillant durement chaque fois que je menace de m'évanouir. A peine suis-je parvenu dans la faille suivante qu'elle m’exhorte à continuer, ce que je fais sans discuter car je n'ai même plus assez d'énergie pour la contredire et lui expliquer que je n'en peux tout simplement plus. L'esprit en berne, je rampe, encore et encore, prenant une faille à droite, une autre à gauche, jusqu'à ce que mes forces me trahissent et que je m'affale dans le sable, pantelant, épuisé au-delà de toute mesure. C'est à peine si j'ai le réflexe de tourner la tête pour pouvoir respirer avant de m'évanouir pour de bon.

La suite...la suite n'est qu'une succession d'épisodes brumeux. Mes pensées sont totalement décousues, je fais d'étranges rêves, sans savoir si je suis éveillé ou endormi. Mais ça n'a aucune espèce d'importance, il y a une voix insistante qui ordonne et j'obéis par pur instinct de survie. J'ignore totalement combien de temps s'écoule durant cette période, des jours sans doute car il me semble avoir savouré plusieurs fois des moments de frais. Je me souviens vaguement avoir rampé, m'être effondré, m'être réveillé pour ramper encore et ainsi de suite. Je me souviens aussi avoir léché interminablement un rocher légèrement humide, plusieurs peut-être. Pas parce que j'avais encore conscience d'avoir soif, mais pour que les hurlements qui résonnaient dans ma tête et me causaient d'atroces migraines cessent enfin. Je crois que j'ai croqué quelques scarabées aussi, pour la même raison, mais je ne saurais pas dire de quelle couleur ils étaient.

Mais aujourd'hui cela a pris fin. Je suis en lieu sûr, m'a dit la voix, je peux enfin me reposer, me laisser aller. Je ne comprends pas vraiment le sens de ces paroles, mais les hurlements cessent et je n'en demande pas davantage.


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 Sujet du message: Re: L'entrée de Raynna
MessagePosté: Dim 15 Avr 2018 15:18 
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Cela fait des heures que je traque ma proie. Sans cesse elle m'échappe, vive comme l'éclair, se dissimule là où je ne pourrai l'atteindre. Mais je ne renonce pas et continue l'infernale poursuite avec tout un luxe de précautions. A force de douloureux efforts, je finis par l'acculer entre deux rochers et me prépare pour la mise à mort. Je lève lentement mon arme, un simple caillou, vise soigneusement et l'abats brutalement sur le corps cuirassé de mon ennemi. Il se fracasse avec un craquement sourd, enfin! Exultant, je me penche sur sa dépouille et l'observe avec une intense satisfaction. Sa livrée est aussi grise que ma peau, pourvue de redoutables piques qui m'ont valu quelques jolies écorchures. Ses petits yeux noirs malveillants sont situés au bout de courts pédoncules, ses deux armes pendent lamentablement, inutiles désormais. Je les arrache fébrilement et les brise d'un coup sec sur un rocher pour en extraire la chair et l'avaler crûe, gloutonnement, bien que sa saveur corsée associée à une consistance que je préfère ne pas évoquer manquent me faire vomir. Une chose est sûre: le crabe, c'est meilleur cuit.

Cela doit faire une dizaine de jours que je me suis réveillé, dans une petite grotte, une encoignure plutôt, de la côte. Sindalywë a bien choisi l'endroit où elle m'a guidé, il y ruisselle quelques gouttes d'eau en matinée, la condensation due à la différence de température entre le jour et la nuit, je suppose. C'est peu mais, à condition de ne pas être pressé, cela suffit à apaiser partiellement la soif qui me taraude sans répit. Il m'a fallu deux ou trois jours pour retrouver assez de forces pour sortir de mon abri, de nuit bien sûr, j'ai aperçu quelques silhouettes de bagnards sur le rivage et je ne tiens pas à les croiser de près dans mon état. Au début, je me suis nourri de petits coquillages accrochés aux rochers, une maigre pitance bien insuffisante à me rassasier évidemment. Mais allez donc essayer de chasser plus consistant en étant tout juste capable de ramper et brûlant de fièvre. Toute misérable que soit cette manne nourricière, elle m'a tout de même permis de ne pas mourir de faim et cela seul comptait. Au fil des jours, mon corps forgé par des années d'errances en terres sauvages et de combats a peu à peu repris le dessus, ma fièvre s'est apaisée et la souffrance omniprésente due à mes os fracturés est devenue à peu près tolérable. J'ai alors été en mesure de ramasser quelques oursins à marée basse, des créatures si puissamment iodées que je crois bien qu'il faut être né en bord de mer pour être capable de les avaler. Ce qui est mon cas, ces eaux j'y ai été baigné avant même de savoir marcher et, sans être un expert je sais ce qui est comestible et ce qui ne l'est pas. Après les oursins, lorsque j'ai enfin été capable de tenir debout, j'ai pu récupérer deux bouts de bois flotté et, en déchirant les vagues restes de mes frusques, me confectionner un semblant d'atèle pour ma jambe blessée. Avec ça, j'ai finalement pu claudiquer sans risquer d'empirer mon cas et me mettre en quête de crabes, de petits poissons piégés dans des creux de rochers lorsque la mer descend, aussi.

J'ai vu, à deux reprises, des galères à fond plat croiser au large et larguer des caisses. De la nourriture et des habits miteux, d'après ce que racontaient les Nessimois lors de ma jeunesse, mais pas question pour moi d'essayer de m'en emparer: des bannis mieux portants que je ne le suis sont aux aguets. Ils ont beau n'être armés que de bric et de broc, des vieilleries rouillées dans le meilleur des cas, je ne suis pas en état de leur disputer ce butin, si précieux en ces lieux oubliés des dieux. Pourtant j'ai conscience qu'il va bien falloir que je bouge de mon refuge, à ne me nourrir que de fruits de mer crus je vais finir par attraper le scorbut, il me faut des fruits, des légumes. Je tergiverse deux jours de plus, l'idée de m'enfiler dans les ruelles sordides de Raynna sans la moindre arme et dans mon état de faiblesse n'a rien pour m'enchanter, étonnamment. Mais je ne récupérerai pas mes forces en restant là et, surtout, cela ne fera pas avancer la tâche qui m'a amené dans cet enfer. Ce qui finit par me décider, c'est la découverte d'un reste de planche approximativement droit, un peu moins épais que mon poignet et long comme mon bras. A force de patience je parviens à lui constituer une pointe correcte en la frottant inlassablement contre un rocher abrasif, ça ne vaut certes pas une épée, même pourrie, mais ce sera toujours mieux que rien. Ha, comme j'aimerais serrer mes doigts sur mes reliques, sentir sur mes épaules le poids rassurant de mon armure... Je chasse rapidement ces inutiles rêveries d'un soupir, en guise d'armure je n'ai qu'un pagne à la propreté très discutable et, pour toute relique, le vestige blanchi d'une vieille caisse. Il faudra que ça suffise, quoi qu'il en soit, je n'ai pas mieux à portée de main.

(Demain... oui, demain je me remettrai en route. Advienne que pourra.)

(Tu devrais réfléchir à un plan d'évasion, pour commencer. Ce n'est pas avec ton semblant d'épieu que tu vas pouvoir affronter la garnison.)

(Je sais. Mais de toute manière, même si j'avais mon équipement et que j'étais en pleine forme, ce serait une exécrable idée. Si j'ôte la vie à un soldat en tentant de m'évader, ce sera un jeu d'enfant pour Averenn de me faire condamner définitivement. Nous devons filer d'ici en douceur, il n'y a pas d'autre option.)

(Heureuse de voir que tu as quelque peu retrouvé tes esprits), ironise ma Faëra. (Alors, tu comptes t'y prendre comment?)


(Mmm. Je crois que j'ai une petite idée, j'ai eu le temps d'observer les alentours ces derniers jours. Ce sera risqué, mais pas plus que d'essayer de franchir le foutu mur qui ceint le bagne. En tous les cas il faut que je commence par retrouver Brëanal. En espérant qu'il soit encore en vie.)

(Ça, tu as un moyen de l'apprendre.)

(Effectivement. Voyons un peu...)

Après quelques minutes d'intense concentration, j'atteins l'étrange état de transe qui me permet d'employer le Don de vision que m'a offert Sithi. Ce que j'entrevois alors me glace si bien les sangs que seule l'espèce de fusion qui me relie à Sindalywë en cet instant me permet de maintenir la vision quelques secondes de plus:

Il y a un corps recroquevillé au sol, pâle comme un Hinïon et tremblant de tous ses membres. Tranchants sur cette lividité cadavérique, des plaies forment d'odieuses taches, brunâtres à force du sang séché en ayant suinté. Bien que je ne puisse distinguer nettement le visage de cet être, je reconnais néanmoins Brëanal à sa carrure, petite taille mais plus solidement charpenté que la plupart des Sindeldi, ainsi qu'à sa chevelure grisonnante coupée raz. La répartition de ses blessures ne laisse guère planer de doutes: il est en train d'agoniser. Je force ma vision à s'écarter un peu, il faut que je sache où il est, le chercher au hasard dans le cloaque du bagne me prendrait des jours et il sera mort bien avant que je ne le trouve. Seulement je ne connais pas les lieux et, pour ce que j'en discerne, cela pourrait être à peu près n'importe où dans la région. J'ai beau chercher désespérément un repère particulier, quelque chose pouvant me fournir un indice sur l'endroit où gît le capitaine, je ne vois rien d'utile. Il n'y a que des rochers, du sable et quelques taudis tous semblables répartis au hasard entre des piles d'ordures.

(Merde! Bordel de merde! Je me suis jeté dans cet enfer pour lui et tout ce qu'il trouve à faire c'est de se laisser poignarder comme un abruti! C'est foutu Sindalywë... il aura crevé largement avant que j'arrive à lui...)

Une lame de désespoir mêlé de rage me submerge. Une fois de plus ces charognes d'Ithilausters l'emportent, une fois de plus des Enfants de Sithi intègres et droits périssent pour que les indignes puissent poursuivre leurs malversations en toute impunité! Fergaim pourra continuer à s'enrichir pendant que les laissés-pour-compte crèveront de faim, tout ce que nous avons accompli avec Isil n'aura servi à rien, rien du tout. Nous aurions aussi bien pu rester tranquillement assis sur nos postérieurs dans l'auberge Athëanë, ça nous aurait évité de frôler la mort un certain nombre de fois, beaucoup trop pour ce que ça nous aura rapporté.

(Holà, calme-toi! Il n'est pas encore mort!)

(Tu l'as vu comme moi, non? Ce n'est qu'une question d'heures. Et même si par miracle je le trouvais, je ferais quoi? Je ne suis pas guérisseur et si par hasard il y en a un dans ce bourbier je doute que mon pagne paie ses services...)


(Chaque chose en son temps, commence par le retrouver!)

(Et je fais ça comment? Je ne peux pas attendre demain pour essayer d'en voir plus, ce sera trop tard.)

(Tu as prêté attention aux ordures?)

(Euh...pas vraiment, non. Pourquoi?)

(Il y avait une assez grosse carcasse sur l'un des tas. Un mammifère marin du genre dauphin, je suppose.)

(Et? Viens-en au fait!)

(Eh bien, je doute que ce soit fréquent, en capturer un sans embarcation me paraît plutôt difficile.)


(Bah, il doit bien s'en échouer un de temps à autre j'imagine. Mais tu as raison, ça ne coûte rien d'essayer de le trouver, plutôt ça que de ne rien tenter...)

La nuit étant tombée, je me mets en chemin sans plus hésiter, la mine sombre car je ne crois pas un instant à nos chances de succès. Mais mieux vaut faire quelque chose, n'importe quoi, plutôt que de me laisser sombrer dans de noires pensées.


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