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 Sujet du message: CH 3 : L'entrée de Khren Dal
MessagePosté: Lun 1 Juin 2009 20:28 
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Vous suivez la vieille route délabrée menant vers l'ouest. Les pavés en grand nombre déchaussés forment des saillies irrégulières émergeant de la terre, vous guidant sur cette montagne désolée.

Le soleil se lève peu à peu, réchauffant l'atmosphère fraîche de la nuit passée. Au bout d'une heure, le chemin s'engouffre en un val serré entre le pic de Khren Dal au nord et le vieux Terril au sud, un gigantesque monticule de caillassasse aussi noire que la peau d'un drow. Débris des excavations dans plusieurs montagnes alentours, ce mont artificiel n'est que débris et dégradation. Malgré un ciel clair et un soleil avenant, la décor dans lequel vous progressez est aussi sinistre qu'une ruelle de Tulorim nimbée de brouillard lors d'une nuit sans lune.



Un peu devant le groupe, Lindeniel remarque naturellement en premier le coude du chemin qui remonte vers le nord. Au loin, il peut voir une arcade de pierre qui est sans nul doute de facture naine. Mais surtout, il remarque que la poussière du sol est marquée par de nombreuses traces de pieds et autres raclements douteux. Il y a eu du mouvement dans le coin récemment. Beaucoup d'orque, et peut-être même un ou deux humains et quelques gobelins. C'est pas facile à déterminer, mais il ne fait aucun doute que la mine n'est plus vraiment abandonnée.

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15 000 messages et une pluie de vaches pour torturer les pjs de la quête 15. Combien pour ceux de la quête 18 ?


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 Sujet du message: Re: CH 3 : L'entrée de Khren Dal
MessagePosté: Lun 1 Juin 2009 23:10 
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Localisation: Dans les montagnes aux alentours de Mertar.
Jakadi résuma ce que j'avais déjà présumé moi-même : l'Esprit de la Dague avait tenté d'utiliser mon corps et il l'avait attaqué puisque le Sekteg se tenait sur sa route et voulait l'arrêter. Son état précédent était donc le résultat des assauts du démon.
Mais j'appris une chose qui m'étonnait : l'Esprit a essayé, comme moi lorsque nous voulions traverser le gouffre jusqu'au village Torkin, de s'envoler en battant des ailes.

(Mais alors ce n'est peut-être pas juste décoratif.)

Mais pendant ce temps la discussion avançait, Jakadi voulait que l'on s'occupe de ma possession alors que Lindeniel voulait avancer plus loin dans ce village, m'ordonnant plus ou moins de porter Glaya par la même occasion. Cette dernière, qui n'était pas aussi faible que je le croyais, avait coupée la poire en deux, suggérant que si nous finissions notre travaille promptement avec les cauchemars, l'Esprit s'en ira. Je savais que c'était faux mais sur le coup je n'avais rien dit.

(Nous n'avons pas le temps de nous occuper de moi, il faut en finir avec le monstre qui nous envoie les cauchemars. Ensuite je verrais pour mon cas personnel, seul.)

«Bon ! À chaque fois que nous devrons faire un tour de garde, ce sera soit moi soit Glaya qui s'en occupera car nous sommes les seuls à pouvoir contrer cette bestiole noirâtre ! Mais pour l'instant, je doute que cette entité reprenne le dessus sur Krochar car nous sommes tous éveillés et que l'on doit certainement avoir les capacités de nous défendre contre elle. Par contre, nous devrions reprendre la route car il ne sert strictement à rien que l'on reste ici et puis, de toute façon on pourra discuter des événements de la nuit sur le chemin. D'après ce que Krochar et moi avons vu, des Orques sont en train de s'en prendre au monde des rêves et cela est vraiment inacceptable, nous devons les anéantir une bonne fois pour toute ! Allez ! Fouet'cocher !»

(Bien dit !)

« Bien compris ! Allons chercher nos affaires, et c’est reparti… ah et il faudra aussi que je récupère les couteaux que j’ai lancés à… hum… à Krochar quand il était possédé et que… enfin j’y vais ! »

(Des couteaux ?)

Je n'eus pas le temps de lui poser plus de question car il détala à toute allure pour aller chercher ses affaires. J'étais surpris que ce petit être possède des lames et encore plus qu'il les ait lancés sur moi. Il était plus courageux que ce que je m'imaginais et chaque jour le prouvait un peu plus.

(Cela prouve encore une fois que ma quête est noble, chaque être vivant à un bon cœur qu'il faut voir au travers des apparences. Si je l'ais compris, alors je pourrais sûrement le faire comprendre à d'autre pour que ma race ne soit plus aussi mal vu qu'aujourd'hui.)
(Futile combat, mon cher. Servir quelqu'un d'autre que soit amène à une mort stupide et ton fantasme de paix ne peut qu'aboutir sur un échec cuisant au moment où ta vie prendra fin.)
(Je ne mourrais pas ici, ni jamais tant que mon but ne sera pas atteint. Si, pour l'atteindre, je devais même te transformer en ange, je ferais tout pour y arriver.
(Ha ! Une vie d'Oudio ne suffirait pas a rassembler suffisamment de connaissance et de puissance pour réussir un tel exploit, tu mourrais de vieillesse qu'un millième seulement de ton travail serait achever.)
(Oudio ? Qu'est-ce que c'est ?)
(Une race ancienne et a la longévité quasi infinie. Tu vois bien pauvre bougre, tu ne connais même pas toute les êtres pensant de ces terres, et tu compte changer leurs visions des Garzoks ? Laisse-moi rire, ha !)
(Lâche-moi !)

Ces débats inutiles devenaient presque répétitifs, je m'y habituais un peu et le mal de tête qui les suivaient normalement fut moins douloureux, cette fois-là. Par contre la révélation d'une race dont je n'ais jamais entendu parler sema le doute en moi : puis-je effectivement changer la vision que les races ont des Garzoks à travers le monde si je ne les connais pas toutes ?

(Ca ne change pas grand chose en vérité, ça prendra juste plus longtemps.)

La discussion mentale et mes réflexions devaient m'avoir fait manquer quelque chose avec le groupe car Lindeniel partait en premier dans le sens opposé à l'entrée des ruines.

(Il part repérer un peu la zone j'imagine.)

Me tournant vers Glaya j'entrepris de la relevé pour ensuite la portée, mais à la réflexion je me suis dit que cette manière de faire serait assez gênante en cas de combat.

(Si je la porte comme on porte un enfant qui dort ça pourrait être dangereux lors d'une attaque. Je vais simplement la soutenir.)

Me tournant ensuite vers Kerkan, je lui demandais poliment :

"Tu veux bien attendre Jakadi ? Je vais suivre Lindeniel au cas où et vous nous rejoindrez après, d'accord ? En plus je suis obligé d'honorer ma promesse de lui servir de garde du corps alors autant rester avec lui."

Laissant là Kerkan je partit pour suivre l'Hiniön égoïste, mais malheureusement je n'ais pas pu le rattraper, la dextérité de l'elfe à se mouvoir rapidement parmi les bâtiments combinée au fait que Glaya ralentissait ma marche fit que je dû me repérer par une route semi-détruite qui cheminait vers l'Ouest. Je restais silencieux et Glaya aussi, nous avions tout les deux besoins de récupérer de cette nuit mouvementée et, il faut bien l'avouer, nous n'avions pas grand chose à nous dire. Je suivis le chemin jusqu'à ce que nous sortions des ruines du village Torkin. Là, la route mal construite semblait se diriger vers les montagnes un peu plus loin et malheureusement les murs des maisonnées et des bâtisses alentours n'étaient pas infiniment grands. Je dus me rendre à l'évidence que la suite du chemin se ferait à la lumière lorsque le jour se lèvera. Un long soupir de résignation sortie de mes narines.

(Il fallait s'y attendre mon pauvre, tu as beau être résistant, cette traversée sera douloureuse.)

Un coin de mon esprit espérait que la brume noire qui m'entourait me protégerait un peu de la lumière, même si c'était m'en remettre à un ennemis mortel pour le moment. De toute façon dans le cas opposé la lueur du soleil pourrait faire mal au démon, auquel cas ma joie serait aussi grande.

"Si ça ne te dérange pas on va attendre les autres ici, on rejoindra Lindeniel avec tout le monde."

Normalement je devais partir directement pour honorer ma promesse d'être son garde du corps, mais je me suis dit que ça ne servirait à rien de partir et succomber sous le soleil brûlant. Entre raison et honneur, j'ai choisi pour la première fois de ma vie la raison.

(Autant attendre les deux autres pour qu'ils puissent m'aider si je faiblis.)

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Barelfe vous frappe
Krochar Brrati, Garzok Barbare niveau 12 issu de guerrier, dans la ville d'Oranan

New Krochar rasé de près :
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Orque barbare un jour, orque barbare toujours :grr:

Quête 18 terminé ! 5 ans de quêtes mais ça en valait tellement la peine.


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 Sujet du message: Re: CH 3 : L'entrée de Khren Dal
MessagePosté: Mar 2 Juin 2009 21:32 
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Nous allions enfin quitter ce village désert qui commençait à me faire froid dans le dos, j'imaginais déjà apercevoir des spectres apparaître dans l'obscurité pour nous hanter jusqu'à la fin des temps... Nom de Moura ! Cela devait être terrible, il n'y avait qu'à regarder la pauvre Glaya qui était dans un état lamentable à cause des fantômes du passé. Ce n'était pas une vie, comment réussir à vivre alors que l'on avait toujours un pied englué de nombreuses années en arrière ? J'aurais bien aimé lui venir en aide mais que faire ? Ses problèmes ne pouvaient être résolus par les outils normaux et rationnels comme la magie ou les coups, non pas du tout... Pour cela il fallait faire preuve de psychologie, talent dont j'étais totalement dépourvu... Peut-être qu'un jour je comprendrais suffisamment la nature humaine pour balayer de mes paroles les maux intérieurs afin d'élever l'âme de mes patients vers les sommets du bien-être.

(Mais pourquoi je pense à ça moi ? On s'en fiche royalement ! Allez place à l'aventure !)

Après avoir médité sur des absurdités plus grosses que moi, Jakadi m'expliqua qu'il devait aller rechercher ses couteaux de jet pour être paré à d'éventuelles attaques... Des ennemis seraient-ils en train de nous tendre encore un piège ? Pourvu que non ! J'en avais assez de me battre contre des adversaires qui s'en prenaient à nous pour des motifs qui me semblaient complètement inconnus... Enfin, avec un peu de chance, nous aurons rapidement des réponses à nos questions qui restaient pour l'instant toujours en suspend... Cependant, de son côté, Lindeniel s'en alla et nous toisa d'une manière peu aimable, suivi de près par Krochar qui s'était momentanément reconverti en garde du corps... Je trouvais cette histoire de serment un peu trop simple de la part de l'Elfe qui comptait beaucoup sur l'aide de ses coéquipiers sans jamais servir réellement à quelque chose... Même si sa personnalité était bien futile, on ne pouvait pas le chasser comme on le faisait si bien pour les indésirables...

(Dommage quand même ! Il commence à me titiller ce coquin !)

Néanmoins, avant de partir Krochar me demanda de rester pour attendre Jakadi, chose que je fis car bien que les forces du mal avaient pénétré le monde des rêves, leur magie était bien trop médiocre pour faire quoique ce fût d'irréparable. Donc, nous n'étions pas réellement pressés par tous ces événements infernaux. Par contre, Jakadi avait l'air de s'être perdu car il mit un certain temps avant de revenir, à moins que ce ne fût moi qui m'impatientais bêtement... Mais, rapidement, je vis son minois réapparaître dans la semi obscurité qui commençait à laisser place au soleil levant. L'aube, ce mot si merveilleux qui enchantait les mondes imaginaires de mon esprit, luttait contre la nuit pour s'imposer en femme majestueuse.
«Hé bien ! Je crois que Krochar respecte trop ses engagements... Il est parti à la rencontre de Lindeniel pour le protéger en cas de problèmes... Hé bien ! Nous revoilà tous les deux... seuls... dans un village isolé... En espérant qu'aucun monstre ne nous sautera dessus !»

Puis, je me mis à suivre le chemin qui partait vers l'Ouest pour tenter de rattraper les deux combattants solitaires et surtout Glaya qui s'en était allée sur le dos du Garzok. Toutefois, cette marche allait se révéler fastidieuse et très fatigante car le chemin était parsemé de nombreux trous ce qui me donnait du fil à retordre... J'espérais ne pas me fouler une cheville malencontreusement car cela m'aurait peiné de voir à quel point je n'étais pas doué. En tout cas, au début, j'évitais habilement les pièges de la nature pour ne pas m'écraser comme une grosse mélasse sur le sol poussiéreux. Mais, une chose était sûre : la température était en hausse ce matin et il était clair que nous allions avoir une belle journée ! Tout ce que je voulais c'était qu'elle fût un peu plus reposante que les précédentes car je n'avais jamais autant eu mal à mes mollets... J'avais la nette impression que je ne m'étais pas arrêté de marcher une seule seconde depuis le début de mon épopée. Bientôt, des ampoules commenceraient à entamer mes pieds, perspective qui ne m'enchantait guère.

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Quête 18 : Un monde de rêve au pays des cauchemars

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 Sujet du message: Re: CH 3 : L'entrée de Khren Dal
MessagePosté: Mer 3 Juin 2009 22:33 
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Cataclop, cataclop, le compère Jakadi galope, circulant entre les amoncellements de maisons en ruines qui semblent le contempler d’un œil morne à travers les trous béants dont elles sont garnies avant de retourner à leur immobilité morbide de mastodontes de pierre sans doute à jamais voués à avoir perdu ceux qui les ont jadis peuplés et qui ne réintégreront très probablement pas une cité marquée d’un si tragique passé de mort et de malédiction irrépressible faite d’elfes sanguinaires de sitôt, véritable étoile filante et vaillante, ses trois couteaux récemment récupérés et glissés à sa ceinture lui donnant la dégaine d’une espèce incongrue mais gaillarde d’aventurier paré à batailler sans trêve pour sa survie ou celle de ceux qui lui sont chers : de fait, cela va probablement être nécessaire étant donné que ce qui aurait précisément dû être une trêve dans le petit habitat que nous avions élu comme domicile s’est révélé ne consister pour moi qu’en un cauchemar onirique suivi d’un cauchemar à caractère beaucoup plus réel dans lequel j’ai bien failli perdre la vie ; et même ceux qui pourraient avoir l’air d’avoir eu une bonne nuit de sommeil ont d’après ce que j’ai pu glaner comme informations auprès des intéressés dû au lieu de ça lutter sur le terrain vraisemblablement fort délicat à aborder du monde des rêves, personne n’ayant ainsi apparemment été épargné niveau tourments excepté peut-être Lindeniel qui l’aurait pourtant bien mérité et qui est de toute façon tellement insignifiant de suffisance que je ne me donnerai même pas la peine de dire un mot sur ce gros dindon blanc qui se pavane en glougloutant sa propre gloire… déjà que la phrase est suffisamment gargantuesque comme ça, ce n’est pas le moment d’en jeter plus !

Et de fil en aiguille, courant avec une énergie provenant du ravissement que j’éprouve à avoir été ramené aussi parfaitement d’entre les morts par notre bonne Glaya, je parviens à la porte grande ouverte de ce qui a été notre maison provisoire pour pénétrer dans cet habitacle toujours envahi de cette senteur moite propre aux dortoirs, fonction qu’il a rempli l’espace de quelques heures. La tentation que représente ce lieu d’y faire une petite sieste est plutôt forte, mais je passe outre une telle faiblesse, gardant en tête que nous devons faire diligence pour prêter assistance à la Dame des Rêves mais aussi pour sauver Krochar de sa possession : en un tournemain, j’ai récupéré mon sac dont je passe les bandoulières sur mes épaules, reprenant évidemment au passage mon outre de boisson très forte et ma balalaïka, mais alors que je commence à emprunter le chemin du retour, je me rends très vite compte que personne ne m’a suivi pour aller récupérer ses affaires ! Ah les scélérats, ah les filous, ah les faquins, quand il s’agit de jouer les héros, ils s’empressent de me rejoindre, mais dès qu’une basse besogne doit être remplie comme faire office de chair à canon ou de portefaix, je me retrouve tout seul bien évidemment ! Oh je ne l’entends pas de cette oreille, et même si, pour la simple et bonne raison que la situation presse autant, je ne vais pas m’amuser à laisser leurs bagages ici, je ne vais pas me priver de profiter de l’occasion pour satisfaire ma curiosité quant aux possessions de mes chers amis, tralalère ! Je sais, c’est pas très sympa, mais ça me démange trop de savoir, et puis ce n’est pas comme si j’allais leur voler quoi que ce soit sauf si c’est vraiment très très intéressant alors pas de quoi me faire un cas de conscience de cette petite fouille sur le pouce qui ne fera de mal à personne !

Et allez hop, au pif, commençons donc par l’aquamancien du groupe : comme c’est un magicien je me précipite avec avidité sur son sac vu qu’il doit avoir des objets assez sympas (et peut-être aussi des pièges ensorcelés !) tout en faisant évidemment preuve de ma prudence coutumière afin d’éviter absolument tout tracas (ben tiens) et en tâchant de faire abstraction des influences extérieures néfastes à ma concentration ! Enfin bref, c’est une relative déception, car au lieu de bidules qui irradient de puissance, tout ce que je trouve, c’est un anneau à l’utilité manifestement uniquement décorative, une bourse remplie de quelque chose qui pourrait difficilement me sembler être autre chose que du sable (d’ailleurs il doit vraiment falloir être jeteur de sorts pour avoir l’usage d’une poignée de sable), un parchemin sur lequel est écrit un tel charabia qu’il pourrait tout aussi bien contenir la recette d’une soupe de pois chiches qu’une prophétie sur la destruction du monde, deux petite baies à moitié écrasées auxquelles je préfère ne pas toucher à cause de leur couleur bizarre, et enfin, une fiole au contenu brumeux bien étrange dont le toucher me fait éprouver d’étranges picotements même au travers du verre, picotements dus d’après Minil’ à la présence de fluides, ce qui m’enjoint de ne pas déboucher ce truc. Rien de très folichon en somme, mais en désespoir de cause, de manière a me dire que je n’aurai pas perdu ma journée, je rafle tout de même la bague qui devrait valoir quelques yus et me fera au pire un autre souvenir, la planquant dans le plus reculé des coins de mon pantalon : on va dire que c’est pour m’avoir manqué de respect, et si jamais il remarque l’absence du bijou, rien ne l’empêchera de croire qu’il a tout simplement chu à la faveur d’une embardée un peu trop violente !

(Vaurien.
-Y’a pas de petit profit !)

Suivant, et ce coup-ci, je me promets de ne rien voler à mon gatch bratty et de me contenter de voir ce qui peut bien se tramer dans ce contenant qui me paraît receler bien des promesses pour un guerrier baroudeur comme lui ; et à voir le résultat des courses, je me dis qu’on aurait plutôt cru que c’est lui le sorcier : pour les deux gourdes, on s’en fiche, même si ce ne serait pas mal qu’il me rende la seconde, ainsi que pour l’arc cassé en deux, car ce qui me fait naître des étoiles dans les yeux, c’est la grosse pierre précieuse légèrement luisante d’où sourdre une indéniable impression de puissance à son contact enivrant. Ezemgol, pour quelqu’un qui s’habille de bric et de broc, il a de belles choses dans son barda, et si ce n’était pas affreusement suspect, je lui demanderais bien où est-ce qu’il a pu dégoter un joyau pareil ! Bien évidemment, je n’ai rien d’un érudit ou d’un mage, aussi je me vois contraint et forcé par la nature des choses de remettre cette belle chose qui ne m’appartient de toute façon pas à sa place, mais alors que je m’apprête à refermer la pochette supérieure, un petit objet étincelant attire mon attention, et je m’empresse de m’en saisir pour découvrir une fois de plus un anneau… décidément c’est une manie, mais si je ne vais pas le chiper celui-là, il n’en est pas moins intriguant étant donné que je n’ai jamais vu un matériau comme celui dont il est composé…

(Mithril.
-A tes souhaits.
-C’est le nom du minerai.)

Ah d’accord ! Tiens c’est bizarre, ça m’est familier ça cet idée d’anneau en mithril… anneau en mithril… où est-ce que j’ai bien pu entendre parler d’un anneau en mithril ? C’était il n’y a pas longtemps, dans le village dans nains et… aaaaaah oui, l’autre barbe-noire là qui n’arrêtait pas de gueuler qu’on lui avait volé son anneau en mithril et que… oh Yumni ! Mais qu’est-ce que ça veut dire ? Ce serait Krochar qui… non, il est beaucoup trop honnête pour ça et est de toute façon loin d’avoir le physique qu’il faut pour être un cambrioleur ou un escamoteur, aussi à moins qu’il cache bien son jeu, il faut bel et bien croire que ce truc a atterri dans son équipement pour ainsi dire par miracle, sans qu’il y soit pour rien ! Bon, tant pis pour les soupçons qu’une telle question pourra faire peser sur ma probité, dès que je l’ai sous la main pour une entrevue en particulier, je lui en toucherai deux mots histoire de savoir ce qu’il en retourne et éventuellement aviser avec lui à ce sujet. Mais en attendant, dernier spécimen à étudier, le sac de Glaya qui doit certainement receler des choses fort intéressantes pour une guérisseuse d’une puissance telle qu’elle !

(Un garçon bien éduqué ne fouille pas les affaires d’une dame Jak’
-Ça tombe bien, j’ai été très mal éduqué !
-Tss…)

Faisant fi des grommellements désapprobateurs de ma faera, je me livre à mon inspection en règle dont le résultat ne s’avère en fin de compte pas si folichon que ça : un petit carnet ainsi qu’un bout de fusain pour écrire là-dessus (même si les deux sont intacts, ce qui n’est pas étonnant vu qu’avec tout le remue-ménage de l’aventure, elle ne doit pas avoir eu beaucoup de temps pour prendre ses notes), un anneau qui a la dégaine d’un serpent qui se mord la queue (une constante vraiment), du matériel de survie somme toute banal pouvant fournir de quoi s’éclairer et de quoi conserver de l’eau, ce qui montre qu’elle a plus de bon sens qu’on l’aurait pu croire… et pour finir, un petit pot ayant admirablement bien résisté au voyage et qui contient, ô mes bons amis, une sorte de crème au parfum si divin que rien qu’à déboucher le couvercle qui en clôt hermétiquement l’ouverture, je pourrais avoir l’impression que des fleurs se sont mises à jaillir de toutes parts, et lorsque j’en approche mon nasalissime appendice pour prendre une petite bouffée de cette odeur, je ne peux m’empêcher de laisser échapper un soupir de contentement et de fermer les yeux avec le sentiment d’être niché au sein d’un cocon protecteur fait des végétaux les plus suavement odoriférants qui soient, aaaah…

(Jakadi…
-Hmm ?
-Jakadi !)

Hein, hein, quoi, quoi ?! Oui, oui, présent, à vos ordre, paré, je ne traînasse pas, non non, je ne m’endormais pas, je me reposais juste les yeux un moment histoire de reprendre des forces vu que c’est quand même du boulot de leur ramener tout leur bazar à ces traîne-la-patte ! Allez, allez, on se remue, pas de temps à perdre, on remet tout vite fait bien fait comme c'était avant, on prend tous ces sacs avec soi…ggnnnf… bon sang, pris un par un, ça va, mais tous ensemble, ça fait un sacré poids nom d’un sanglier farci aux châtaignes ! Oh et en plus, faut que je prenne cette espèce de gros bouclier là qui ne peut appartenir qu’à cette paladine trop souvent survoltée : allez, dans le dos, et le poignée de cuir dans la bouche, à la guerre comme à la guerre pour transbahuter tout ça en un seul voyage parce que sinon on en aura jamais fini ! Zut, Krochar a aussi oublié sa hache que l’esprit ne s’était évidemment pas donné la peine de ramasser en partant, ils oublient tout ma parole ces aventuriers, et sans Jakadi pour leur rattraper le coup, ils auraient pu aller jusqu’à la Porte des Rêves avant de pouvoir se souvenir qu’ils ont laissé tout ce qu’ils avaient amené avec eux derrière ! Le manche de l’arme du garzok glissé dans son sac avec tout le reste, me voilà parti aussi chargé qu’une mule, râlant et soufflant en maugréant mille malédictions à l’égard de ces satanés bon sang de bonsoir de kmels.
Et le pire dans tout ça, c’est qu’après avoir fait tout le chemin et être revenu jusqu’à Kerkan tout seul, ce qui prouve au passage qu’en plus d’être oublieux, ils sont si bille en tête qu’ils fonceraient dans la gueule d’un dragon avant de se rendre compte qu’ils ont pris une cuillère à soupe à la place de leur épée, ce petit godelureau, au lieu de me proposer de m’aider, n’a même pas l’air de se rendre compte que je sue sang et eau pour lui, ne me faisant pas regretter de lui avoir chipé un de ses biens. Je ne sais pas ce qui me met le plus en colère, que tous les autres soient partis sans nous ou que ce jeune écervelé d’aquamancien se mette en marche comme si de rien n’était, me laissant à deux doigts de tomber d’épuisement tellement je suis maltraité par les poids que je porte que j’ai l’impression que mes bras vont en tomber au sol. Oh mais si mes jambes protestent énergiquement, il n’y a pas de raison que ce ne soit pas le cas de ma bouche aussi, et je m’en vais lui démontrer d’une bien belle manière !

« Ker…kan! Grrr ! »

Bon d’accord, c’était pathétique, mais je voudrais vous y voir si vous deviez littéralement traîner votre propre poids derrière vous avec une lamelle de cuir entre les mâchoires : pour héler quelqu’un et lui dire de se retourner à moins qu’il ne veuille se prendre une tarte dans la figure, je ne crois pas que vous auriez fait mieux !

_________________
J'ai décidé d'être heureux, parce que c'est bon pour la santé!
_____________________________________________
Jakadi, voleur gobelin niveau 4 so unique en son genre vous salue bien.
Bilan de la quête 18 : Buffet maritime gratuit [:out:], une tenue très tendance (merci beaucoup GM17 [:angry:]), 1er contact avec les indigènes, découverte des spécialités culinaires locales [:dingue:], rééquilibrage de la balance des possessions Shaakts/Sektegs, tatanage de torkin (c'est une CC messieurs-dames!), un ventousage d'urgence [:kiss:], une obtention de balalaïka [:music:], une razzia sur des restes de bataille, du matraquage d'araignées géantes :grr:, la perte d'une bonne partie du groupe :(, un affrontement avec un esprit des ténèbres [:angryfire:], un fort agaçant diseur d'énigmes [:confu2:], un combat contre une troupe entière de garzoks, de l'apprentissage de CCs par zigouillage d'araignée [:ninja:].


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 Sujet du message: Re: CH 3 : L'entrée de Khren Dal
MessagePosté: Mer 3 Juin 2009 23:17 
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Localisation: Monde des Rêves
Vers l’Ouest, l’elfe pur fut le premier à partir. Le premier dans tous les sens du terme, puisque, non content d’être le plus intelligent, le plus habile, le plus leste, le plus noble et le plus sensé du groupe, il était aussi et sans contestation le premier né de tous. Ces humains et peaux-vertes n’étaient que des déchets tombés des dernières pluies. Lui avait l’expérience de la vie, la sagesse et la maturité. Les autres n’étaient que de jeunes freluquets pas amènes de vivre une réelle aventure, de résoudre de vrais problèmes. Ils faisaient juste partie d’un décor sordide aux abysses montagnards, remparts de chair inerte contre une marée d’ennemis innombrables. Des boucliers sans volonté ni importance, voilà comment Lindeniel considérait les quatre autres personnages futiles l’accompagnant bon gré mal gré contre la Porte des Songes. Et ce qui se passait actuellement ne faisait que confirmer leur inutilité. Il n’avait eu aucun mal, malgré un détour surprenant, à les rejoindre dans leur lente et aveugle progression. Et non content de cela, il poursuivait dans sa lancée en les devançant désormais sur la voie de la victoire contre leur ennemi puissant.

Pendant une heure, il marcha sans se retourner, guettant les moindres signes qui pouvaient trahir une présence hostile, marchant dans les ombres des roches plutôt qu’au centre de la route délabrée et laissée aux affronts du temps. Une piste de pavés déchaussés, voilà la voie à suivre vers la liberté de son esprit, où l’âme maudite de son paternel défunt stagne comme une menace latente, attendant les rêves nocturnes pour ressurgir tel un diable d’une boite, et terrifier les sommes d’un ange blanc… L’aube n’est ni un allié, ni un ennemi, car si elle permet de voir un peu mieux qu’aux sombres heures, elle est aussi une traitresse qui rend la vue ennemie plus longue et perçante. Les adversaires tapis verront plus facilement leur petite troupe se déplacer de jour que de nuit… en tout cas, ce devait être le cas si l’équipée de bras cassés qui le suivait péniblement n’avait pas la stupide idée d’allumer des torches pour éclairer leur avancée, et prévenir ainsi toutes les créatures hostiles à des lieues à la ronde d’une arrivée soudaine de crétins à tuer…

Lindeniel ne serait pas de ceux-là, et poursuivit son chemin le plus à l’ombre possible, sans se révéler à la lumière du soleil, signe du temps qui passe, manifestation évidente de Zewen sur le monde de Yuimen… Et cette ombre n’était pas dure à trouver. Malgré la présence d’un ciel clément, une ombre stagnait en ces lieux, brouillard ténébreux qui rendait toute chose glauque ou menaçante. Rien de joli dans ces montagnes, juste la mort latente et la menace de souffrances. Le lieu était maudit, ils se rapprochaient de leur but, inexorablement…

Bientôt, le chemin dévia en un coude menant vers un mont, un pic, que l’elfe désigna comme leur destination. À l’opposé, au Sud, un terril ancien noircissait encore davantage ce paysage éteint. En quelques enjambées, Lindeniel fut au croisement, et là, il s’arrêta. Quelque chose clochait. Il s’accroupit sur un bord du chemin pour se poser un moment, et reluqua le chemin dévasté sur lequel il marchait. Celui-ci était remué en tous sens, et avait été depuis peu retourné par de nombreux pas. À en voir la taille et la forme, il ne faisait aucun doute que les personnes passées par là étaient des orques, mais quelques traces rappelaient des pas d’humains, voire de gobelins chitineux. Et tout ce monde s’était rendu vers le Pic de Khren Dal, dans les mines naines désaffectées. Les sbires infâmes d’Oaxaca étaient déjà sur place, comme dans la vision funeste qu’il avait vue en rêve. Ces orques endormis, à la portée de son arme. Il serait si aisé, avec discrétion, de les égorger un par un… Mais dangereux aussi, et il préféra attendre là ses compagnons d’infortune. Eux passeraient devant, et lui suivraient pour achever le boulot, une fois ces incapables crevés.

En les attendant, l’elfe pur observa le paysage, et discerna sur le Pic une arche de pierre, témoin de l’architecture naine des lieux. Il se dissimula du mieux qu’il put, fourrés ou rochers, et s’installa un poste d’observation. Il scruta autant l’arcade de pierre que le chemin duquel il venait, et tous les alentours. Il devait être au fait du moindre mouvement, en attendant ses compagnons. Son efficacité n’était plus à démontrer, et son rapport d’observation serait précis. Son regard acéré se perdit dans les ténèbres de l’arcade… Peut-être ces créatures démoniaques devaient-elles s’approvisionner en dehors des mines ? Peut-être patrouillaient-elles sur les chemins… Il devait savoir tout ça, et il le saurait en observant attentivement le décor maussade dans lequel il était posté, attendant les lambins de service à sa suite…

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Lindeniel Il Thirnasael, noble Hinïon dans la tourmente d'une quête onirique.

Tous méprisables...


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 Sujet du message: Re: CH 3 : L'entrée de Khren Dal
MessagePosté: Jeu 4 Juin 2009 00:17 
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Jet d'observation à distance : réussie

Au cours de sa longue planque, Lindeniel peut remarquer à un moment des mouvements. Une silhouette sombre, un humain ou un elfe -c'est dur à dire à cette distance- est passé en dessous l'arcade puis grimpasur la paroi rocheuse pour rejoindre un point d'observation en hauteur près de rares végétations poussant sur la flance de la montagne.

Lorsqu'il voit ça, Lindeniel peut apercevoir de l'autre coté du chemin les autres s'approcher. Il devrait être là dans une dizaine de minutes.

(((J'ai extrapolé que le reste du groupe avançait ensemble. Bon du coup, Lind est un peu en avance sur le reste vu que les autres sont pas totalement parti du village)))

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 Sujet du message: Re: CH 3 : L'entrée de Khren Dal
MessagePosté: Jeu 4 Juin 2009 22:33 
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Mais, avant que j'aie pu continuer ma route sur ce chemin caillouteux, j'entendis la voix de Jakadi qui me héla d'une manière plutôt comique. Son grognement ressemblait plus à celui d'un petit chien boiteux qu'à celui d'un animal de son espèce... Oups ! Je venais d'être assez violent avec cette petite personne, le considérer comme une bête n'était peut-être pas la meilleure chose à faire, mais bon, je ne pouvais pas nier ce qu'il était... Nom de Moura ! Que m'arrivait-il ? J'étais tout de même au-dessus de ces pensées désagréables, pourtant, le flot d'insultes affluait dans mon esprit comme si un torrent s'apprêtait à se jeter dans l'océan. Après tout, c'était un passe-temps comme un autre, je devais bien me venger un peu après tout ce qu'il avait fait la nuit dernière avec les vers de terre... Peut-être que sa nuit avait été accompagnée ? Par les larves gélatineuses ? Non ! Je ne pouvais pas imaginer ce genre de choses, cela aurait pu me donner des cauchemars... D'ailleurs, cette petite monstruosité verdâtre était apparue avant que je n'apparusse dans le monde de la Dame aux yeux verts.

(Cesse de plaisanter, sinon tu vas encore pouffer !)

Toutefois, je vis le nez de Jakadi apparaître comme une étoile en pleine nuit, même si son physique ingrat n'avait rien avoir avec la beauté de l'astre céleste. Apparemment, il avait voulu se transformer en bête de somme l'espace d'un instant... Le pauvre petit bougre portait tout le poids du monde sur ses épaules et tenait dans sa bouche une lanière de cuir... Peut-être voulait-il me proposer des jeux obscènes en ces lieux oubliés par les personnes les plus censées ? Je regardais Jakadi d'un œil suspicieux, attendant de voir ce qu'il comptait faire, mais apparemment, tout ce qu'il désirait c'était que je l'aidasse à porter les sacs... Il était vrai que j'étais parti sans me rendre compte que j'avais laissé mes affaires dans la maison abandonnée... Mais, cela aurait été horrible ! Comment aurais-je fait ? Il y avait mon fluide et mon parchemin et puis toutes mes richesses, sauf mon argent que je portais toujours sur moi. À ce moment-là, une idée me vint à l'esprit, éblouissant ma vision interne comme l'aurait fait un soleil en plein été... Ce Gobelin était un voleur dans l'âme et le savoir seul avec mon sac ne me disait rien qui vaille... J'étais persuadé qu'il avait fouiné dans mes affaires avec ses mains salasses qui avaient certainement voyagé dans des lieux incongrus auparavant...

(L'amant des Dindes ! Je regarderai à l'intérieur une fois que l'on aura repris la route, je ne veux pas qu'il se doute de quoique ce soit...)

Pour l'instant, je devais faire comme si je ne soupçonnais rien et peut-être même que tout cela n'était que simples affabulations... Je n'avais aucune preuve de ce que j'avançais, mais par sécurité, je dirais aux autres membres du groupe de jeter un coup d'œil à leurs affaires... Enfin, pour l'instant, tout ce que je pouvais faire, c'était l'aider à porter son fardeau qui était sur le point de le transformer en pâte à pain... Je me dirigeai donc vers lui et récupérai le sac qui semblait être celui de Glaya et l'énorme bouclier qui servait de carapace à Jakadi... Il ressemblait vraiment à une tortue, il en avait même la couleur ! Peut-être que son peuple descendait du même ancêtre ? Cela ne m'étonnerait pas trop, à quelques différences près, ils avaient la même physionomie...
«Je vais vous aider, sinon vous risquerez de vous faire mal... Tout cela est si lourd ! Comment avez-vous fait pour tout porter jusqu'ici ?» dis-je sur un ton plutôt distant en repensant à ses capacités de cleptomane averti...

Par contre, il était clair que le bouclier était abominablement pesant, comment faisait-elle pour le porter à longueur de journée ? Je n'en revenais pas ! Cette femme était fantastique et possédait une force incroyable, elle avait marché depuis le début de l'aventure avec tout cet attirail qui n'était pas celui d'une demoiselle en temps normal. J'admirais sa puissance et sa grandeur, pourtant, elle restait humble et ne se prenait pas la tête avec des bêtises. J'aurais vraiment aimé lui ressembler, mais j'en étais malheureusement bien loin ! Laissant de côté ce petit aparté, je tendis mes muscles et pris mon mal en patience, au fond de moi, je n'étais pas dans mon assiette. À vrai dire, j'étais frustré, désirais réellement ouvrir mon sac et visiter ses profondeurs afin de voir si tout était en ordre... Mais, la question qui se posait était : comment échapper aux yeux vagabonds de Jakadi ?

(Oui ! Je sais ! Je n'ai qu'à lui dire que je dois aller me soulager !)

Je tenais le bon bout, je n'avais qu'à m'égarer quelques minutes derrière un gros rocher et à ce moment-là, je n'aurais qu'à regarder dans mon sac. Bien ! Je me mis donc en marche, suivant la route qui nous menait vers l'ouest pour rejoindre le reste de l'équipe. Déconcerté par le manque de bon sens du Gobelin, je faillis pouffer intérieurement, mon plan était infaillible ! Au bout de quelques minutes, je prétextais que j'avais une envie pressante :
«Je suis désolé de vous laisser, mais, je dois aller au petit coin !»

J''allais enfin pouvoir savoir si ce petit être était de digne de confiance ou pas du tout ! Était-ce un voleur invétéré qui allait devoir me donner de bonnes explications ? Ou me trompais-je détestablement ? J'étais proche du but et je n'avais qu'à me cacher derrière un petit monticule pour me mettre en quête de preuves accablantes ! Une fois que je fus hors de vue, je déposai les affaires de Glaya afin de me reposer un peu, puis, j'ouvris prestement mon sac et me mis à fouiller fébrilement à l'intérieur. Mais, de cette manière, je n'avais pas une vue omnisciente sur tout ce qui se trouvait dans la toile de jute. Je renversai tout sur le sol et regardai l'entièreté de mes biens. Le parchemin était présent, tout comme le fluide aux forces mystiques, mes baies aussi étaient là et je possédais toujours mon sac de sable enchanté... Mais, là où je soulevais un problème était au niveau de ma bague de concentration... Ce n'était qu'un piètre bijou magique, mais, je la possédais depuis bien longtemps et je ne la voyais pas parmi les autres objets... Voilà ! J'avais la preuve indéniable que j'avais été la victime d'un vol infâme ! Cette créature avait osé poser ses mains sur mes biens alors que j'avais fait preuve qu'une généreuse bonté en lui donnant le mouchoir de la reine de l'Anorfain ! Je trouvais ça injuste et vraiment immoral de sa part ! Je n'avais encore jamais rencontré une personne comme ça et je ne comptais pas lui laisser le choix ! Il allait me la rendre sur le champ !

Excédé par la rage, je rangeai mes affaires dans mon sac en faisant bien attention de ne rien oublier et récupérai les bagages de Glaya et son bouclier. Rouge de colère, je ne pus masquer mes émotions, j'étais sur le point d'éclater, mes fluides bouillaient en moi, j'étais prêt à lui lancer un sortilège s'il ne me rendait pas mes biens ! Je sentais la magie affluer au fond de moi, l'eau de Moura courait dans mes veines, j'avais même l'impression qu'elle sortirait toute seule en se transformant en geyser destructeur. Il y avait bien longtemps que je ne m'étais pas retrouvé dans cette situation et j'avais oublié l'effet grisant que cela procurait. Mon cœur battait la chamade, j'étais en effervescence et un besoin naturel de tuer se matérialisa dans mon esprit.
«Vous allez me le payer ! Soit vous me rendez mon anneau magique, soit je vous efface de la surface de cette terre en moi de temps qu'il n'en faut pour le dire.» Mon ton se fit froid, cassant, Yuia sortit de ma bouche en un souffle.

Je ne laisserai pas passer un tel crime, jamais encore on ne m'avait autant pris pour un imbécile et cela ne me plaisait guère... Tout ceci n'était qu'un énorme euphémisme qui cachait le réel sens de mes pensées.

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Quête 18 : Un monde de rêve au pays des cauchemars

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 Sujet du message: Re: CH 3 : L'entrée de Khren Dal
MessagePosté: Ven 5 Juin 2009 05:20 
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Huf… ah le saligaud, non seulement il se retourne avec une attitude aussi badine que si je lui avais dit que je venais de voir un grain de poussière plus gros que d’autres grains de poussière, et se dirige vers le pauvre gars que je suis sans trop se presser, mais en plus il me regarde d’un air que je n’aime pas : ce n’est pas à quelqu’un qui s’est vu forcé d’être un guignol durant toute sa vie comme moi qu’on apprend à faire des grimaces, et croyez-en ma bonne expérience, quand quelqu’un m’observe d’un sale œil, je sais détecter dans le regard cette lueur qui ne présage rien de bon ! D’ailleurs, mes estimations sont confirmées par le ton doucereusement condescendant qu’il emploie à mon égard comme si j’étais un petit enfant auquel un adulte fort et rassurant viendrait en aide, et je ne manque pas de lui jeter un regard furieux qui veut dire qu’il peut se mettre son paternalisme là où je pense et que j’ai bien deviné son petit manège, tout en pouvant tout aussi bien signifier que je suis simplement plus que las d’avoir dû jouer le rôle de l’esclave porteur. Décidément, on ne se refait pas, et ce jeune garnement en est la preuve, montrant par son comportement désobligeant qu’il n’a pas su se départir de ses préjugés sur les gobelins et qu’il restera toujours aussi hostile envers ceux de ma race, y compris moi qui ai pourtant à plus d’une reprise fait tout mon possible pour venir en aide au groupe, lui inclus, et ce au péril de ma vie que j’aurais pu préserver bien plus aisément en me lavant les mains de leurs problèmes… bon d’accord, j’admets que ça a un côté hypocrite de jouer les oies blanches alors que je viens de lui chaparder son bien, mais c’est une question de principe ; et d’ailleurs, s’il me demande gentiment en faisant preuve de pédagogie, je lui rendrai avec le sourire et nos relations n’en souffriront pas.

Mais en attendant, le cheminement pour rejoindre le reste du groupe se fait dans une atmosphère passablement pesante, chacun se doutant que l’autre a quelque chose derrière la tête, même si je joue bien mieux la comédie que lui, me dérouillant innocemment mes muscles endoloris par l’effort colossal que je viens de fournir en grommelant des imprécations diverses envers les oublieux dont j’ai dû rattraper la bourde tandis que lui a les yeux aussi agités que ceux d’un petit lapereau craintif, ceux-ci glissant involontairement vers moi ou vers son sac, signe indubitable qu’il n’en peut plus d’attendre pour apporter la réponse à ses préoccupations, et je ne me prive de lui demander ce qui ne va pas histoire de le confondre que par plaisir de le voir ainsi mariner : ah mon gaillard, si tu veux jouer les filous, les gredins, les masqués, tu as des années de retard sur moi, et d’ici à ce que tu puisses me prendre par surprise, j’aurai eu le temps de faire des tresses avec tes cheveux ! Au passage, pour preuve de mon bon droit, cette chère Minil’emnil, représentante indétrônable du bon sens, ne me fait aucune remarque ou remontrance sur mes peu charitables réflexions, ce qui démontre que ce sot l’a bien mérité, même si je ne pousserai toutefois pas cette bonne fortune jusqu’à me gargariser démesurément de cela, sinon je sens qu’elle va encore me clouer le bec !

(Tu comprends vite.
- Ça sauve la vie !)

Sur cette bonne réponse, en signe d’acquiescement tacite, la faera s’extirpe de mon casque qui n’était pas une cachette très confortable pour nous deux afin de se changer en un papillon qui volette tranquillement à mes côtés, conservant toutefois ses distances de manière à ce qu’une telle proximité ne semble pas suspecte aux yeux des spectateurs de notre entente invisible. Ah mais tiens, justement, voilà que notre ami cède, et sur une excuse vieille comme Yumni, s’en va déverser une urine imaginaire histoire d’avoir l’occasion de zieuter sa marchandise sans en avoir trop l’air : décidément, il est si peu qualifié dans l’art de la tromperie qu’au sein d’un clan de sekteg, il se ferait dévorer tout cru par d’autres plus malins que lui, moi le premier qui accueille son excuse bidon avec un hochement de tête indifférent sans cesser de marcher, une lassitude perceptible et d’ailleurs bien réelle pouvant se lire sur mon visage alors que je continue de fixer la route à suivre d’un air morne. En attendant qu’il revienne, mieux vaut que je me rapproche le plus possible des autres, surtout de Krochar et de Glaya, car pour mieux feindre l’innocence, ces deux là ne pourront que m’être des auxiliaires utiles bien qu’involontaires de manière à parfaire ma mascarade.
Comme pour un spectacle qui se prépare, le rideau se lève sur Jakadi le larron qui clopine tranquillement avec son gros sac bourré s’affaires diverses contre le dos et celui de son gatch bratty dans les bras, et après une maigre poignée de minutes (il n’aura pas perdu son temps tiens !) durant lesquelles j’ai pu me concentrer pour répéter mon rôle, voici que celui qui joue le rôle de l’abusé et qui servira à me donner la réplique jaillit des coulisses en une trombe de bouillonnement de fluides rageur diablement impressionnant, se ruant dans ma direction, le visage aussi rouge que si on venait de le lui passer à l’eau bouillante. De mon côté, je prends tout juste une seconde pour m’accorder un sourire et ricaner dans ma barbe avant de me retourner vers cet aquamancien furibond en un demi-tour éclair, comme si on m’avait piqué cruellement avec un aiguillon, une expression d’effarement des plus convaincante se lisant sur mes traits alors que je le fixe, les yeux grand ouverts de stupeur et d’horreur, comme si j’avais vu un spectre : tous en piste !

Alors pour mieux jouer la comédie, un petit conseil de façon à éviter d’en faire trop ou trop peu : devenez celui que vous devez être, et pour ce faire, cherchez dans la situation dans laquelle vous êtes un élément de nature à provoquer les émotions que vous voulez affecter pour ensuite amplifier ces émotions, les gonfler, les exacerber de manière à paraître le plus crédible possible dans votre comportement. En l’occurrence, ce que je dois être, c’est un pauvre loupiot apeuré ; je dois avoir la peur aux tripes, la sentir me saisir, m’étouffer, révulser mes yeux, me faire trembler et bégayer en reculant maladroitement… me flanquer la frousse que diable ! Et pour cela, le magicien dont les pouvoirs, bien que parfois sujets à des ratés, sont considérables par rapport à ce que ma maigre carcasse peut supporter fera parfaitement l’affaire, et c’est ainsi qu’il ne trouve pas en face de lui un venu de la dernière pluie malhabilement faussement indigné, mais un apeuré, un horrifié de première qui amorce maladroitement une retraite sans oser le lâcher du regard tandis qu’il gémit :

« Mais-mais… t’es fou ! C’est l’esprit c’est ça ? Non, je veux pas mourir ! »

Et zioum, me voilà parti à grandes enjambées à travers la route, courant comme un dératé pour échapper à un funeste destin, ballottant désespérément ce que j’ai emporté avec moi comme si m’agiter de la sorte pouvait repousser le monstre dont j’ai inventé l’existence en m’inspirant de celle bien réelle de celui qui a possédé Krochar, ce même Krochar sur l’aide duquel je compte pour me seconder : justement, la silhouette massive du guerrier se découpe bientôt dans le lointain, aisément reconnaissable de par les appendices démoniaques qu’il arbore, et à ses côtés se trouve la bienveillante Glaya. Evidemment, Kerkan n’est pas parvenu à me rattraper, car n’oublions pas qu’il charrie non seulement avec lui ce bouclier qui pèse une tonne, mais qu’en plus, les robes qu’il porte sont tout sauf pratiques pour courir tandis que mon pantalon certes élimé mais confortable me donne l’avantage vestimentaire. Voilà qu’avec ces nouveaux acteurs qui se profilent à l’horizon, le nouvel acte arrive déjà, et pour l’inaugurer comme il se doit, tous en cœur ! Et un, et deux, et trois !

« Au secours ! Kerkan est devenu cinglé ! Il veut me tuer ! »

_________________
J'ai décidé d'être heureux, parce que c'est bon pour la santé!
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Jakadi, voleur gobelin niveau 4 so unique en son genre vous salue bien.
Bilan de la quête 18 : Buffet maritime gratuit [:out:], une tenue très tendance (merci beaucoup GM17 [:angry:]), 1er contact avec les indigènes, découverte des spécialités culinaires locales [:dingue:], rééquilibrage de la balance des possessions Shaakts/Sektegs, tatanage de torkin (c'est une CC messieurs-dames!), un ventousage d'urgence [:kiss:], une obtention de balalaïka [:music:], une razzia sur des restes de bataille, du matraquage d'araignées géantes :grr:, la perte d'une bonne partie du groupe :(, un affrontement avec un esprit des ténèbres [:angryfire:], un fort agaçant diseur d'énigmes [:confu2:], un combat contre une troupe entière de garzoks, de l'apprentissage de CCs par zigouillage d'araignée [:ninja:].


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 Sujet du message: Re: CH 3 : L'entrée de Khren Dal
MessagePosté: Ven 5 Juin 2009 18:57 
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J'en avais assez de toute cette mascarade et cette vermine osait se moquer de moi, c'en était trop ! Il était hors de question que je continuasse l'aventure avec cet espèce de rat des champs de la couleur des fruits pas encore mûrs ! Ma colère était telle qu'un ours n'aurait pas fait le poids contre ma personne, la nature me décevait tout comme le monde entier ! Mon dégoût contre tout ce qui m'entourait s'accumulait et finirait certainement par me tuer si je poursuivais mon chemin en leur compagnie. Je n'en pouvais plus, je préférais repartir en direction de Cuilnen, lieu dans lequel je pourrais continuer mon entraînement afin d'en finir avec les ombres qui s'acharnaient à me faire tant souffrir. Mon cœur n'était plus qu'un vaste désert de poussières dans lequel mon esprit se perdait à force de chercher des réponses à toutes les questions que je me posais. Ma vie n'était plus rien, simplement un souvenir qui vagabondait dans les affres des enfers. Mon âme mutilée avait explosé en une fine pluie de cristal qui disparaîtrait dans l'air du temps et serait rapidement oubliée par les esprits étriqués qui m'avaient rencontré.

(Hé bien soit ! Le boulet s'en va ! Ils n'auront qu'à se débrouiller seuls.)

Déposant les affaires de Glaya sur le sol, je jetai un dernier regard à la route qui aurait pu me mener vers le monde des rêves où j'aurais pu aider des gens à survivre... Mais, mon égoïsme me poussait à m'en aller, cette aventure m'avait changé en une personne que je n'étais pas, je devais résoudre ce problème pour retrouver la voie du bien. Personne ne me mépriserait plus, ces crétins paieront un jour pour ce qu'ils m'avaient fait subir... La vengeance était un plat qui se mangeait froid et je comptais bien attendre pour préparer un plan digne de ce nom. Le mal avait envahi ces terres désolées et jamais je ne le laisserais s'aventurait dans mon corps empli de pureté. Le soleil se levait et moi je n'avais plus qu'à tirer ma révérence à cette quête idiote qui n'avait plus lieu d'être étant donné que le groupe ne cessait de se disloquer.

(Arrête de remuer tout ça et pars une bonne fois pour toute !)

Abandonnant toute colère et toute rage, je me mis en marche vers le village des nains, avant de m'en aller, je devais dire encore au revoir à quelqu'un... Je n'oublierai jamais ce cher Helce qui m'avait soutenu tout au long de ma route et qui m'avait sauvé la vie plus d'une fois. Je ne le remercierai jamais assez pour tout ce qu'il avait fait, mais il était grand temps que je prisse les bonnes décisions. Délaissant toute la motivation qui me restait, j'avançais à pas lents, sentant la fraîcheur matinale qui laissait place à la chaleur incendiaire de la journée... Bien entendu, dans ces montagnes la température excédait rarement les vingt degrés, mais, la magie de Yuia me protégeait face à cette terrible force de la nature. Les pavés me faisaient toujours autant rager, j'avais des difficultés à progresser, évitant les pièges du temps pour ne pas me faire mal.

(Mais que pensera Gaïa de moi ?)

Ma Déesse, ma puissante déesse n'avait qu'une loque pour disciple, j'étais certain qu'elle me renierait et que je perdrais tous les pouvoirs qui avaient attrait à la lumière. Je savais qu'elle croyait en moi, espérant que je contrasse la puissance maléfique qui s'abattait sur les songes d'une grande partie du monde. Cependant, elle n'avait pu empêcher le destin de me torturer de la sorte, après tout, il se pourrait bien que ces événements étaient un signe de la Demoiselle de la Connaissance qui désirait m'éviter des ennuis. À moins que ce ne fût ma personne qui était trop faible et qui faisait trop confiance aux hypothétiques forces divines... Non ! Je ne pouvais pas renier ces Femmes qui m'avaient porté si loin, celles que j'avais toujours aimé et qui avaient fait de moi leur allié... Je me mis à marcher, vite, toujours plus vite, enjambant les pavés, ces satanés pavés qui voulaient me blesser. Mais après tout ce que j'avais vécu, pouvais-je encore souffrir ? Je pensais déjà avoir atteint le paroxysme de la douleur, de cette déchirure qui me séparait du reste du monde !

(Ça y est le village est là !)

Des larmes avaient commencé à couler de mes orbites oculaires, l'eau salée pénétrait dans ma bouche comme si une drogue tentait de me remettre sur pieds. Néanmoins, je savais pertinemment que le simple fait de respirer était une torture insoutenable qui me poussait à fuir ces êtres détestables.
«Heeeeeeeeelllllllcccccceeeeee !!!!!!!! lançai-je dans un cri de désespoir, viens m'aid...»

Mais, je ne pus terminer ma phrase, j'avais si peur, je craignais qu'il ne m'ait oublié, je ne voulais pas croupir seul ici, j'étais trop anéanti... Que pouvais-je faire pour retrouver le moral que j'avais perdu il y avait bien longtemps ? Où s'était caché le bonheur qui côtoyait tant les êtres de chair ? J'avais la nette impression qu'il m'avait toujours délaissé à cause de la tristesse et la mélancolie que je devais incarner à moi tout seul. Je voulais voir ce griffon une dernière fois, nous étions si liés jusqu'à ce que la situation prît une tournure plutôt catastrophique...

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 Sujet du message: Re: CH 3 : L'entrée de Khren Dal
MessagePosté: Sam 6 Juin 2009 16:50 
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En entendant les cris de Jakadi, Glaya semble tout de suite alerte malgré sa fatigue. Une main sur son épée, elle se retourne pour voir le problème. Mais le problème en question avait décidé de partir. Quittant le soutien de Krochar, elle court vers Kerkan, un léger regain d'énergie se faisant sentir.

"Kerkan ! Reviens !"

Mais il est déjà loin et ne l'entend sûrement pas, si bien qu'elle s'arrête devant ses affaires et abandonne la poursuite. Elle met son bouclier dans le dos et prends son sac pour rejoindre les autres. Les deux peaux-vertes peuvent clairement voir de la colère sur son visage. Elle fulmine et marmonne pour elle même.

"...core une fois... C'est pas possible, on perd du temps. Marre de tout ça, ces histoires.. Shallyr... la porte des rêves..."

Ne jetant aucun regard aux deux autres, elle continue son chemin avec détermination.




Du coté de Kerkan :

Alors que tu appelles au hasard dans le paysage désert, une ombre passe au-dessus de toi. En levant les yeux vers la bête volante, tu apperçois une silhouette à contre-jour, tache noire devant le soleil. Il te semble que c'est un griffon, mais c'est dur à dire vu la situation. Il semble faire de larges cercles désorganisés dans les environs.

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 Sujet du message: Re: CH 3 : L'entrée de Khren Dal
MessagePosté: Sam 6 Juin 2009 19:03 
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Pourquoi était-je venu ici ? Ce n'était que le fruit de ma bonté qui m'avait poussé à aller aider Helce alors qu'il était en danger dans la forêt, se faisant attaquer par une nuée d'insectes volants assoiffés par son noble sang. Je n'étais qu'un être insignifiant et pourtant, mes forces ne m'avaient jamais abandonné, je m'étais toujours relevé même si on m'avait traîné dans la boue comme un vulgaire prisonnier. Pourquoi ? Pourquoi ? POURQUOI ! Une violente secousse psychique me fit sombrer dans des sanglots inévitables, indéfinissables, irrémédiables... Je ne pouvais plus penser, un autre esprit s'était accaparé mon corps, je n'étais plus qu'une marionnette dans les mains d'un être aux pouvoirs surréalistes. La puissance était telle que j'avais l'impression qu'un être à la force surhumaine m'avait donné un immense coup de massue derrière le crâne. Le monde n'était plus qu'une brise chantante qui se disloquait dans mes mains humidifiées par les larmes d'un adolescent psychotique. J'étais trop jeune, trop inexpérimenté pour poursuivre le chemin que certains avaient tracé sans me demander mon avis. Je ne voulais pas être cet élu alors que je n'avais pas eu la préparation voulue, pourtant je ne pouvais abandonner mes fonctions, je ne désirais pas être la cause de tous les maux.
«Aaaaaahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh !!!!!!!!!!!!»

Une nouvelle secousse me fractura le crâne pendant que je ne cherchais que la voie de la lumière et des réponses. L'univers bouleversé me délaissait dans cette quête tragique qui était en train de m'assassiner à petit feu. Pour quelle raison on m'avait choisi ? Qu'avais-je de si spécial que les autres n'avaient pas ? Mes pouvoirs ? Ma candeur ? Non ! Rien de tout cela était suffisant pour que je pusse posséder autant de responsabilités... Je devais continuer mon chemin au fond des entrailles de mon cerveau, ouvrant les portes qui avait été scellées par mon bon vouloir. Il me fallait les déverrouiller afin que je pusse découvrir ce qui se cachait derrière cette force, cette énergie qui annihilait toute ma volonté. Pourtant, je n'arrivais toujours pas à me libérer de cette terrible constriction qui me retenait en apnée au fond d'une âme noircie par la détresse qui me violait dans un silence macabre. Toutes les péripéties de ma vie m'avaient fait souffrir, aucune main joyeuse ne m'avait touché pour me consoler de la torture que je vivais. Seule l'absence et le néant m'avaient accompagné dans cette terrifiante aventure qu'était la vie... J'étais si solitaire que je n'avais plus aucune raison d'exister... À qui manquerais-je ? Personne ne m'appréciait, je n'étais que le fruit du hasard, qu'une entité de chair qui se consumait comme une chandelle allumée. Les forces divines m'avaient même abandonné, je ne sentais plus la puissance de mes fluides couler dans mes veines, où étaient-ils ? Disparus dans une étreinte macabre dans les bras de Thimoros ? J'en avais assez de toute cette déréliction, s'il le fallait j'étais prêt à échanger toute magie contre un peu de bonheur, j'avais tant envie de toucher à ce sentiment si noble ! Mais contre quoi l'échanger ? Ma vie ? S'il le fallait, j'oserais en finir avec ce monde détestable dans lequel j'étais apparu par inadvertance.

Mais, je ne pouvais penser, rien ne se matérialisait, tout n'était qu'obscurité, une obscurité blafarde qui me noyait dans une apocalypse intérieure. Je chassai toute cette langueur qui ne me permettrait jamais de me relever, mais que pouvais-je bien y faire ? J'entendais les rires, les moqueries insipides, la nature humaine dans toute sa nudité qui bavait des imprécations idiotes au premier venu. J'en avais assez, tout ce dégoût me donnait envie de le vomir sur une tartine de pain moisi à l'odeur nauséabonde. Cependant, les portes de mon esprit ne s'ouvraient toujours pas, elles restaient bloquées, pétrifiées dans une abominable immobilité. Je me mis à les forcer avec toute la puissance qu'il me restait, néanmoins, mon énergie n'était plus qu'un miaulement de chat face aux grognements d'un lion affamé. Pourtant, je n'avais jamais autant désiré traverser ce mur de granit auparavant... Peut-être était-ce la solution ? La simplicité même m'aurait incité à m'avancer vers cette muraille indestructible et à en faire abstraction... Je me dirigeais vers la roche, lentement, sûrement, sans me soucier des conséquences qui auraient pu me faire sombrer dans une abominable autodestruction. Comme si ce n'était qu'une simple illusion, la porte de granit disparut et laissa place aux visages radieux de mes parents, de Jérong, du Shamane et d'un enfant que je ne reconnus pas... Qui était-il et que faisait-il ici parmi mes proches alors que j'ignorais son identité ? Rapidement, je me rendis compte que je l'avais déjà aperçu par le passé, dans un rêve ou pour être plus précis dans un des cauchemars qui s'était amusé à me torturer. Mais comme tous les autres son visage rayonnait de joie, de bonheur et de chaleur. Leur vitalité me protégeait, je sentais que leur compagnie rassurante rallumait la petite flamme éteinte au fond de moi, libérant l'énergie magique qui s'était échappée. Une déferlante de vitalité envahit mes veines, mes défenses réapparurent dans un torrent magique qui détruisirent les liens qui m'avaient précédemment bloqué. Néanmoins, le monde ne m'était toujours pas visible, seul mon esprit comptait à mes yeux, il fallait que je découvrisse qui était ce jeune garçon si serein. Je m'approchai de lui, la main tendue afin qu'il me montrât ce qu'il me manquait au fond de moi, ce vide intérieur qui n'avait jamais été comblé...
«Qui es-tu ? Je dois savoir, tu es peut-être la clef qui m'a toujours manqué.»

Son visage rempli d'allégresse me sourit tendrement et m'emmena vers une nouvelle porte qui s'ouvrit brusquement devant moi. En un rien de temps, j'aperçus le passé, je reconnus rapidement ma chevelure bleutée qui flottait dans l'air alors que je n'étais qu'un enfant. Mais, cela n'était rien en comparaison de ce que je vis quelques secondes plus tard, le garçon en question apparut dans les bras de ma mère. Il était juvénile, plus jeune que moi, il devait avoir trois ans mais ce n'était pas Andorian, ça non ! Et tout me revint, le flot de souvenirs fut libéré en un rien de temps, je compris que mes parents m'avaient jeté un charme pour que je pusse oublier cette étape difficile de ma vie. Issandre, mon petit frère, qui avait disparu alors que nous jouions à proximité du cours d'eau qui se trouvait près de notre maison. Je me rappelais de tout à présent, il avait été emporté par le courant et nous ne l'avions plus jamais revu. Il était sans doute mort, mais quelque chose au fond de moi m'incitait à penser le contraire. Son corps s'était volatilisé sans laisser aucune trace et mes parents qui étaient de puissants magiciens n'avaient pu le retrouver. Ils l'avaient cherché durant des semaines à l'aide de leurs dons et ils n'avaient pas été capables de repêcher son corps ? Fadaises ! Après le sortilège qu'ils avaient usé pour brider mon esprit, je ne pouvais croire à une chose pareille ! Issandre était certainement, encore en vie, cela était presque certain, mais devais-je le retrouver ?

(C'est peut-être ça ! Je ne serai certainement jamais assez puissant pour contrer les plans d'Andorian, nous devons être sûrement deux pour nous en sortir...)

Mais, dans un éclair luminescent je regagnai le monde réel que je n'avais pas vraiment quitté... Tout ceci était bien étrange, mes vêtements étaient trempés comme si je m'étais débattu durant un sommeil agité alors que je n'avais pas sombré dans les affres étranges des songes. Pourtant, je ne m'étais toujours pas remis des événements difficiles que je venais de vivre, des larmes continuaient de ruisseler sur mes joues, je me sentais terriblement seul dans ces terres désolées. Mais, je devais bien voir la vérité en face, j'avais failli me suicider pour des raisons idiotes qui ne m'auraient jamais autant atteinte si ce crétin de gobelin ne m'avait pas poussé au bout ! Il allait me le payer et cela n'était qu'un euphémisme par rapport à ce que j'allais lui faire endurer ! Toutefois, des ombres me firent sortir de ma rêverie, malgré les larmes qui embuèrent mon regard, je vis qu'une créature volante plutôt énorme faisait des cercles dans le ciel comme si je n'étais qu'une proie qui allait bientôt servir de déjeuner à une bestiole comme un petit dragon par exemple... À moins que ce ne fût Helce qui avait entendu ma détresse et qui était venu me rendre une petite visite. Je ne pouvais m'empêcher, il fallait que je l'appelasse :
«Heeeeelllllllcccceeeeee !!!!!! Je suis ici !» hurlai-je de toutes mes forces.

Je priais pour que ce fût lui, j'aurais bien aimé un peu de réconfort après tout ce que je venais de vivre. Son instinct animal était dépourvu de toute hypocrisie ce qui me changerait de toutes les créatures plus ou moins pensantes avec lesquelles je devais poursuivre cette aventure. Malgré toute la nostalgie qui venait de s'abattre sur moi, je sentais une nouvelle détermination naître en moi, arme nouvelle que je ne me lasserai pas d'utiliser pour récupérer mon anneau magique qui se trouvait pour l'instant dans de très mauvaises mains salasses !

_________________

Quête 18 : Un monde de rêve au pays des cauchemars

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 Sujet du message: Re: CH 3 : L'entrée de Khren Dal
MessagePosté: Dim 7 Juin 2009 22:40 
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L'attente ne fut pas vraiment longue, même si le manque de discussion ne fit pas passer le temps plus vite. Au bout de quelques minutes Jakadi apparut au bout de la rue en courant, le pauvre bougre était non seulement chargé comme une bourrique, pour sa taille, mais en plus il avait l'air d'avoir le diable aux fesses. Mais en réalité c'était quelqu'un d'autre qui le poursuivait.

« Au secours ! Kerkan est devenu cinglé ! Il veut me tuer ! »

"Hein !?"

En effet le magicien poursuivait mon chatchy bratty, il était apparemment très remonté contre ce dernier.
Prêt à sortir mon arme, que je croyais toujours à ma ceinture, au cas où Kerk devenait réellement dangereux je me mis devant Jakadi pour l'intercepter. Mais à peine nous avait-il appelé à l'aide que son poursuivant abandonna sa course.

(Ouf, j'aurais pas aimé devoir me mettre entre Jakadi et Kerk.)

Mais mon soulagement fut vite remplacer par un étonnement sans nom : après être resté quelques moments sans bouger Kerkan partit en sens inverse en courant, sans nous dire quoi que ce soit. Il n'avait pas l'air de repartir chercher quelque chose qu'il avait oublié, ça démarche ressemblait plus à…

(… la fuite ! Il fuit ! Mais pourquoi ? Il ne va quand même pas abandonner notre mission, il se mettrait en danger et nous avec.)

Glaya tenta de l'appeler mais en vain, le mage continua sa course dans les ruines du village Torkin.
Je ne pouvais pas croire que le courageux Kerkan ait laissé tomber aussi facilement, lui qui avait dépassé les limites de la bravoure pour aider Glaya à se sortir du monde des rêves. Mais cette chère lumino-magicienne n'était pas de mon avis, elle était plus lucide :

"...core une fois... C'est pas possible, on perd du temps. Marre de tout ça, ces histoires.. Shallyr... la porte des rêves..."

Elle partit sans nous attendre vers les montagnes. Je ne pouvais pas lui en vouloir de désespérer vu que la plupart des personnes qui nous avaient accompagnées depuis le bateau-oiseau sont soit enfuies, soit disparues, soit mortes.

(Kerk… je n'arrive pas à le croire, lui qui a bravé les mâchoires d'une wiverne.)
(Tous des couards mon cher Krochar. Tu les verras tous t'abandonner un par un car la peur de ces êtres inférieurs est trop grande pour supporter de telles épreuves. Laisse-moi t'aider, laisse mes pouvoirs s'exprimer pleinement et je m'occuperais de cette histoire rapidement pour que tu ne voies pas tes amis fuir.)

Le fourbe avait donc changé de tactique : maintenant il disait vouloir m'aider à régler cette affaire. Une sorte d'instinc me disait de ne surtout pas le croire, peut-être mes ancêtres qui veillaient sur moi à cet instant.

(Tral bro glovté !)

L'affaire réglée, je me suis résolu à laisser Kerkan à ces errances. Avec un peu de chance il changera d'avis après y avoir bien réfléchis. Je préférais garder cet espoir plutôt que de penser qu'un ami venait de s'enfuir.

Me tournant vers Jakadi je remarquais qu'il portait mon sac en bandoulière que j'avais laisser dans la cabane où nous avions bivouaqué.

"Bon sang ! J'avais complètement oublié mon sac ! Avec mon aura noire je n'avais pas remarqué qu'il n'était plus là. Merci chatchy bratty, je te revaudrais ça."

Tendant la main, ou plutôt la griffe, vers Jakadi, j'attendais qu'il me rende mon bien.

_________________
Barelfe vous frappe
Krochar Brrati, Garzok Barbare niveau 12 issu de guerrier, dans la ville d'Oranan

New Krochar rasé de près :
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Orque barbare un jour, orque barbare toujours :grr:

Quête 18 terminé ! 5 ans de quêtes mais ça en valait tellement la peine.


Dernière édition par Barelfe le Lun 8 Juin 2009 19:15, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: CH 3 : L'entrée de Khren Dal
MessagePosté: Lun 8 Juin 2009 16:42 
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Ouf, me voilà arrivé à proximité de mes protecteurs potentiels, dont mon gatch bratty derrière le corps massif duquel je prends position en attendant que Kerkan vienne : le voilà prévenu que s’il veut en découdre avec moi, il devra aussi se frotter à Krochar, et au vu de la puissance que peuvent avoir ses bourre-pifs avec sa possession, les aquamanciens vont voler haut s’il se met en tête de lui chercher des crosses, on peut me croire ! La situation a beau être critique, et même déchirante de par l’ambiance de luttes fratricides qui règnent au sein de notre groupe supposément uni face à l’adversité, je ne peux m’empêcher d’éprouver un petit sentiment de jubilation coupable à la pensée que ce sot qui n’a pas cessé de me traîner dans la poussière en me croyant un cafard de la pire espèce risque bien de recevoir la monnaie de sa pièce maintenant qu’il veut s’en prendre à tort à moi. A tort, oui, car rappelons-le, en bien des occasions, la vérité est dans l’œil de celui qui la regarde, et pourvu que je ne cille pas et que je tienne mon rôle jusqu’au bout, il n’a aucun moyen de me confondre à part celui d’une fouille au corps que je pourrai facilement esquiver en protestant en avoir déjà subi une par le passé. Aussi rira bien qui rira le dernier, et je pressens que ça risque bien d’être moi !

(Jakadi, c’est odieux de penser comme ça.)

Hum… bon, d’accord, c’est pas joli joli, mais zut à la fin, après avoir mené une vie de krâml durant mon enfance, puis m’être efforcé de faire bonne figure sans qu’il en résultât pratiquement jamais quoi que ce fût de positif, je pouvais bien me permettre un petit écart de conduite qui ne faisait au fond de mal à personne et qui n’aurait pas créé de tels remous si ce cornichon bleu ne s’était pas mis en tête de récupérer son stupide anneau quitte à m’arracher la tête à jets d’eau. Mais contre toute attente, alors que l’on aurait pu s’attendre à la confrontation de l’année, voilà que mon poursuivant laisse tout à coup tomber, au sens propre comme au sens figuré, délaissant dans un fracas de métal le bouclier et le sac pour partir au triple galop vers Yumni sait quels horizons. Glaya, toujours aussi charitable que précédemment, se met aussitôt en tête de le faire rentrer dans le rang, mais pour ma part, qu’il aille à Thimoros et que j’y aille aussi d’ailleurs si on me surprend à faire des efforts pour que cette tête brûlée fasse demi-tour : la vie est cruelle pour tout le monde, et s’il ne l’a pas encore retenu, il n’est que temps que la leçon lui rentre dans le crâne une bonne fois pour toute ou autrement, le bougre ne grandira jamais !
Allez, promis juré, c’est la dernière fois que je fais un coup pareil, mais en attendant, on ne m’arrachera pas le moindre aveu de la bouche, sinon c’est foutu pour ma réputation que j’ai eu tant de mal à rendre un tant soit peu favorable : si je m’obstine à ce point dans ma version des faits qu’il en finisse par se décider à se rétracter, je pourrai lui pardonner et j’aurai ainsi l’air d’un gars sympa et pas rancunier, alors que si je crache le morceau, je passerai pour un menteur, un voleur et un trompeur. Hé oui, je suis tout aussi outré que n’importe qui d’autre qu’il faille revêtir des masques pour évoluer en société, mais le fait est qu’on ne peut pas toujours avoir les moyens de divulguer la vérité, toute la vérité, rien que la vérité, et qu’il faut de temps en temps faire quelques accrocs à la morale pour ne pas se retrouver foulé aux pieds par les autres ! Le jour où je serai plus qu’un sekteg pouilleux qui a déjà bien du mal à maintenir sa pauvre carcasse dans un état un tant soit peu acceptable, je me permettrai d’être en toute circonstance un gentil monsieur généreux sans peur et sans reproches, mais en attendant, je n’ai pas ce qu’il faut pour être un héros alors qu’on ne vienne pas me jeter la pierre !

Et en conclusion, même notre paladine finit par se dire que prout Kerkan, et que si on veut que cette quête dans laquelle nous avons tous été embarqués puisse avancer, on ne va pas traînasser à attendre que notre adolescent ait fini son énième crise de myclothycie (cyclothymie) cyclothymie –zut de zut à la fin, je n’y arriverai décidément jamais !- pour se remettre sur le champ en marche, résolution dans laquelle je la suis entièrement. Toutefois, attention, je ne dois en aucun cas afficher ma joie étant donné que cela déchirerait ma couverture en lambeaux, mais plutôt me montrer le plus sincèrement du monde affligé par ce saut d’humeur de la part de notre pauvre ami qui ne paraît décidément plus avoir toute sa tête : ainsi, c’est avec un visage peiné et des gestes à dessein automatiques que je rends son sac à Krochar.

« De rien va ! Entre bratty, c’est la moindre des choses, non ? » Je lui réponds avec un sourire qui rompt un instant mon voile de tristesse que je laisse réapparaître pour poursuivre avec affliction. « Je sais pas ce qui lui a pris, il était comme fou… il m’a dit de lui rendre son anneau magique sinon il « m’effacerait de la surface de cette terre ». » Comme pour chasser un mauvais souvenir, je secoue vivement la tête, et conclus avec entrain. « Enfin bon, continuons pour le moment et espérons qu’il nous rejoindra ! »

Et ainsi est fait lorsque je me mets à trottiner pour rattraper Glaya la grincheuse qui a déjà commencé à prendre de l’avance, me sentant beaucoup plus léger maintenant que je suis débarrassé d’un de mes poids et que j’ai pu jouer un bon tour de cochon à ce nigaud bien pensant d’aquamancien ! C’est vrai que je ne jubile pas non plus, et que si cet étourdi qui n’a très certainement pas un mauvais fond se décide à faire un pas dans ma direction en signe de paix, je ne manquerai pas de lui rendre la pareille, ne serait-ce que pour faire bonne figure, mais en attendant, prudence, car le gaillard m’apparaît comme facilement rancunier, et quelque chose me fait me dire que je n’ai peut-être pas vu le bout de cette affaire ! En parlant d’affaire de vol et d’anneau, j’hésite sur le moment à m’entretenir avec mon ami garzok au sujet de celui de mithril que contient son sac, mais juge plus sage de m’en abstenir, de manière à ne pas éveiller ainsi ses soupçons en révélant que j’ai jeté un œil dans son sac ; et même si je pourrais dire qu’il en est tombé ou quelque chose comme ça pour m’innocenter, ça pourrait paraître suspect : mieux vaut réserver un tel sujet pour plus tard, et profiter plutôt de l’occasion pour glisser un petit mot d’encouragement à la présence féminine du groupe qui n’a vraiment pas l’air dans son assiette avec tout le tumulte passé. Non monsieur, je ne fais pas ça pour me la mettre dans la poche, je me fais réellement du souci pour elle, et à bon droit : à voir les traits épuisés de son visage et l’air de détermination lasse avec laquelle elle exécute chaque pas, c’est perceptible que ça ne lui ferait pas de mal qu’on lui tape un peu sur l’épaule ! Par conséquent, c’est sur un ton bienveillant et amène que je lui adresse la parole une fois parvenu à sa hauteur :

« Hé Glaya, vous inquiétez pas, je suis sûr qu’on va s’en sortir comme on s’en est sortis jusqu’ici ! Oh tiens d’ailleurs, je vous ai même pas remerciée pour m’avoir sauvé la mise alors… merci ! »

Ce disant, j’affiche mon plus beau sourire, ponctuant ces deux belles rangées de dents d’un beau clin d’œil histoire de remonter le moral à cette humaine qui doit en avoir sacrément besoin entre ses dérèglements de la caboche et les crasses diverses qui nous tombent sans arrêt sur le poil ! J’espèrerais bien d’ailleurs que la situation va aller en s’améliorant, mais je mettrais ma main à couper que ce qui nous attend pour atteindre la Porte des Rêves sera loin d’être de toute repos, alors autant se tenir prêt à tout et savourer pour le moment ce cheminement relativement dépourvu de soucis : après tout, messire la chandelle blanche est passé devant en éclaireur, alors s’il y avait des ennuis, il nous les aurait révélés au grand jour !

_________________
J'ai décidé d'être heureux, parce que c'est bon pour la santé!
_____________________________________________
Jakadi, voleur gobelin niveau 4 so unique en son genre vous salue bien.
Bilan de la quête 18 : Buffet maritime gratuit [:out:], une tenue très tendance (merci beaucoup GM17 [:angry:]), 1er contact avec les indigènes, découverte des spécialités culinaires locales [:dingue:], rééquilibrage de la balance des possessions Shaakts/Sektegs, tatanage de torkin (c'est une CC messieurs-dames!), un ventousage d'urgence [:kiss:], une obtention de balalaïka [:music:], une razzia sur des restes de bataille, du matraquage d'araignées géantes :grr:, la perte d'une bonne partie du groupe :(, un affrontement avec un esprit des ténèbres [:angryfire:], un fort agaçant diseur d'énigmes [:confu2:], un combat contre une troupe entière de garzoks, de l'apprentissage de CCs par zigouillage d'araignée [:ninja:].


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 Sujet du message: Re: CH 3 : L'entrée de Khren Dal
MessagePosté: Lun 8 Juin 2009 19:53 
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Kerkan :
Tu ne sais pas si ton cri a porté jusqu'au ciel ou si la créature t'as repéré sur le flanc de la montagne depuis sa position, mais le résultat est là : ces cercles se rapprochent et elle finit en un piquet vers toi.
Heureusement, c'est bien Helce et il pousse un cri joyeux en se posant à quelques mètres de toi.


Jakadi et Krochar :

Pour répondre aux remerciements de Jakadi, la paladine rousse se contente d'un maigre sourire. Son regard plongé dans le vide, elle tourne alors la tête vers un autre coté puis prononce quelques mots, blême.

"Des tas de gens sont morts, un peu plus loin."

Presque surprise par ses propres paroles, elle regarde au loin et tend un bras pointeur s'entichant désormais d'un ton plus joyeux.

"Ah ! Voilà Lindeniel ! Il est caché derrière ces rochers."

Des rochers, vous en voyez bien : il n'y a que ça dans le coin. Mais par contre, vous ne voyez Lindeniel nulle part. Il doit être bien dissimulé, à moins que Glaya est une énième hallucination. Celle-ci accélère le pas pour le rejoindre.


Lindeniel :
Très vite, la silhouette que tu as aperçu au loin, près de l'arcade (à une centaine de mètres de toi) n'est plus visible. Il a suffit d'un instant, à jeter un coup d'oeil de l'autre coté pour surveiller l'arrivée des autres, et plus rien. Il a disparu de ta vue et il faudrait se rapprocher pour avoir une chance de le retrouver.

De l'autre coté, Glaya, Jakadi et Krochar arrivent, la femme aux cheveux de feu en tête et pointant dans ta direction. Kerkan n'est pas visible.

_________________
.
15 000 messages et une pluie de vaches pour torturer les pjs de la quête 15. Combien pour ceux de la quête 18 ?


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 Sujet du message: Re: CH 3 : L'entrée de Khren Dal
MessagePosté: Lun 8 Juin 2009 22:04 
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Ma douleur interne s'apaisait calmement, me laissant récupérer de toutes les émotions qui venaient de s'abattre sur moi. Mon instinct fraternel s'était enflammé alors que j'avais cru que je devrais me battre seul contre les forces maléfiques qui ne cessaient de croître autour de moi. Mais non ! Je n'étais plus seul et j'avais un but, même plusieurs, cependant, ma priorité serait de retrouver mon frère perdu dans les abîmes du temps... Je ne savais pas vraiment comment j'allais m'y prendre, mais j'espérais bien que les puissances divines me guideraient à travers ce monde dépourvu de toute vitalité. Jamais plus je ne me laisserais aller à l'obscurité de mon esprit, un nouveau Kerkan venait de naître et il n'était pas prêt de s'éteindre ! La magie et savoir qu'Issandre n'avait pas succombé étaient mes plus grands alliés, pourtant, je me sentais si seul et délaissé que mes larmes ne cessaient de déborder de mes yeux. Une fine pluie chutait vers le sol et je n'arrivais pas à réaliser que j'étais l'auteur de cette création aquatique... Il n'y avait pas à dire, mon élément était bien l'eau qui courait dans mes veines, je pouvais la contrôler et je réussissais même à la comprendre comme un ornithologue comprenait les oiseaux.

(Mais pourquoi ma mélancolie ne s'estompe-t-elle pas ?)

L'animal volant continuait de battre des ailes dans le ciel, il se trouvait encore suffisamment haut ce qui m'empêchait de distinguer la réelle personnalité de cette créature. Je craignais que ce ne fût pas Helce, qu'aurais-je fait ? Ma vanité m'avait poussé à l'appeler... Avais-je signé mon arrêt de mort à cause de mon orgueil démesuré ? Si cela était le cas, je ne regretterais aucun de mes actes, j'étais fier de moi et de tout ce que j'avais créé jusqu'à maintenant. Ma vie n'avait pas été un long fleuve tranquille et pourtant, j'avais survécu à toutes ces difficultés sans jamais réellement ciller bien que pour l'instant, je n'étais pas dans mon meilleur état...Bref ! Au pire, je possédais mes dons, en cas de danger je pouvais toujours appeler mes fluides magiques pour éradiquer la menace, même si je n'étais pas sûr de la puissance de mes sortilèges... Enfin ! J'avais toujours la possibilité de fuir, mais, cette idée ne m'intéressait pas, si je devais mourir et bien j'accepterais cette événement avec tout le courage dont je pourrais faire preuve... Néanmoins, les cercles de l'animal se rapprochaient, il ne semblait pas pressé et attendait peut-être que je me misse à courir pour lui donner quelques petites difficultés appréciables avant de me dévorer... Cela ne m'aurait pas étonné, ces grands chasseurs devaient aimer la traque durant de longues heures, cela donnait sans aucun doute un meilleur goût à leur victime.

La tension commençait à monter au fond de moi, je ne me sentais pas dans mon assiette, malgré le fait que je fusse déterminé à accepter tous les événements qui allaient se dérouler, je ne me sentais pas prêt à mourir. J'avais tant de choses à accomplir que mon décès serait pour moi un véritable échec que je ne voulais pas endurer ! Mais, après plusieurs minutes d'attente dans une tension plus que palpable, je vis les plumes majestueuses d'Helce apparaître dans la la mer aérienne dans laquelle il nageait. J'étais si heureux de voir un ami plutôt que tous ces hypocrites qui pensaient me berner en expliquant que je n'étais qu'un menteur sans vergogne ! Je leur montrerai qui j'étais et si je devais les tuer un par un cela ne me poserait aucun problème car apparemment, la vie était la seule chose encore monnayable dans ce monde de brutes ! Toutefois, les animaux n'avaient pas ces problèmes, ils vivaient sans se soucier des événements dramatiques qui se déroulaient autour d'eux. Je les enviais tellement ! En plus de leur ignorance, ils n'avaient aucun problème de réflexion sur les sujets existentiels qui se posaient à moi. Ils avaient une chance incroyable, pourquoi les Dieux n'avaient pas incorporé mon âme dans l'enveloppe charnelle d'une de ces magnifiques créatures.

(J'aurais peut-être été un homme meilleur !)

Dans un grand bruit sourd, Helce se posa sur le sol dans une grâce presque féline. Sa beauté et sa magnificence m'intimidaient mais, dans un élan de nostalgie, je ne pus me retenir de me jeter dans ses plumes et de laisser exploser toute ma tristesse. Ce n'était peut-être pas une épaule amicale que je n'avais jamais réellement eu, mais, mes larmes se déversèrent sur le Griffon comme si une tempête d'humidité s'attaquait à lui. Je devais me libérer des dernières traces de cette emprise psychique, j'avais envie de détruire définitivement ces barrières qui avait été créées par mes propres parents afin de me protéger. À présent, je n'en avais plus besoin, j'étais assez grand pour prendre ma vie en main et comprendre toutes les choses désagréables de la vie.
«Oh, Helce ! Je suis si heureux de te revoir ! Ce sale Gobelin m'a volé mon anneau magique et il a monté tous les autres membres du groupe contre moi. Mais, je compte bien le récupérer même si je dois tous les tuer ! Je vais leur montrer qui je suis !» lançai-je déterminé à l'animal.

Toutefois, je me rendis vite compte qu'il ne pouvait pas comprendre ce qu'était la notion de vol car dans sa hiérarchie, il ne devait certainement pas y avoir de crimes punissables. J'étais si bête ! Je me mettais à conter à un Griffon mes problèmes, ce psychologue improvisé ne pourrait certainement pas m'aider...
«Je suis désolé de te parler de toutes ces choses... Tu ne dois pas comprendre ce que je veux dire... Mais, je suis tellement heureux ! Ce sentiment si noble me touche enfin et cela c'est grâce à toi ! Tu ne peux savoir ô combien ta présence m'est salutaire !»

Mon fleuve larmoyant commençait à se tarir, mais cela n'était pas sans peine car je devais prendre sur moi, chose difficile que je n'avais pas fait souvent. Tout ce que j'espérais, c'était qu'Helce ne me laissât pas tomber comme une vieille chaussette, j'avais besoin de lui ! Finalement, après quelques débuts difficiles, je m'aperçus que je l'aimais vraiment, il m'avait tant aidé dans cette aventure que je ne l'oublierai jamais. Il restera gravé dans mon cœur pour toujours, c'était le genre d'êtres que l'on ne pouvait oublier.
«Aide-moi ! Que dois-je faire ? J'ai besoin que tu m'aiguilles ! Je suis perdu, malgré tout, je sais que je dois me reprendre en main, mais, tout ceci est tellement complexe que je ne suis pas sûr d'être à la hauteur... J'aimerais mourir sur le champ ! Cela me faciliterait la tâche...»

Cependant, cette idée ne me tentait pas vraiment, je désirais me venger et récupérer mes biens ! Mais, la mort était si avenante, sombre et charmante... Étais-je sous l'emprise d'une drogue qui me faisait penser à ces actes démoniaques ? Était-ce l'œuvre de ce Gobelin ridicule qui s'acharnait à me détruire à petit feu ? Cette incarnation de Thimoros me poussait à l'anéantir avec les forces blanches de Gaïa !

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Quête 18 : Un monde de rêve au pays des cauchemars

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