(Bon ! Un couloir ! On dirait que j'ai le temps de fouiller un peu le temps que le cours finisse !)
"Deux gobelins pendus par les mains, coupez leur les doigts, ils tomberont du toit, mais comme le garzok ne le veux pas, ce sera TOI !"Ok, je me demande ce qu'il y a derrière cette porte...tiens, des vêtements, eeeeetttt de la bouffe ! AH AH AH !
Je passai donc environ une heure à manger les diverses choses que je pouvais trouver dans les divers sacs du vestiaire...ça va hein, eux ils avaient des parents qui leur préparaient ces goûters, moi j'ai plus rien, même plus la bouillie froide et infecte que le Maître nous servait !
Enfin rassasié, je décidai de sortir de cette salle, et, voyant que le reste du couloir ne menait qu'à un même arrangement de salles parallèles, et à la deuxième porte du dojo, je me dirigeai vers le local à l'opposé des vestiaires.
J'entrai à l'intérieur, et, ô ! Surprise quand je vis toutes ces armes et armures ! Toutes disposées en casiers ouverts comportant chacun le nom de l'élève à qui les affaires appartenaient. Aller, nouvelle vie, nouveaux vêtements ! Je décidai de mettre un petit plastron en cuir dont j'arrachai les parties encombrantes, déchirai quelque peu mes haillons afin d'en faire une sorte de cape et de capuche qui me couvrirait de la tête au torse -sans oublier les trous pour les oreilles-, et j'enfilai un pantalon de tissus noir et me bandai les pieds avec quelques bandes trouvées ça et là, histoire de faire moins de bruit en marchant. Après avoir fini de prendre soin de mon style -totalement parfait- je m'emparai d'une dague de fer que je trouvai dans le casier de l'un des élèves et la testai un peu. Finement ouvragée, bien coupante et assez longue pour traverser un bras garzok...cette dague est parfaite pour moi ! C'est bien mieux que le couteau de pierre avec lequel je devais compléter mes missions.
J'étais enfin préparé, je pouvais à présent partir d'ici...ou dormir un peu. J'avais passé la plus grande partie de la nuit sur le dos de ma bête, et à présent il faisait grand jour. Je m'assoupis donc en plein milieu de cette salle...je pense me réveiller avant que quelqu'un n'entre ici de toute façon...
ELIPSE
(Mince ! J'entends du bruit ! Quelqu'un arrive ! Combien de temps ai-je dormi ?)Je me levai d'un bond et allai me cacher derrière un sac contenant tout un stock de kusarigama, armes composées d'une faucille et d'un boulet liés par une chaîne. Ca faisait une cachette bien peu efficace, mais bon, au pire j'ai ma dague maintenant !
La porte s'ouvrit et entra dans la pièce une jeune filles aux cheveux longs et noirs, un visage doux, et un air quelque peu stressé. Attend, je la reconnais ! Ma favorite ! Mais si elle était là...c'est qu'on était l'après midi, déjà ? Je me souviens avoir entendu qu'elle était assignée au rangement.
Elle se dirige vers les casiers, et, tenant deux katanas de fer -sûrement ceux utilisés ce matin- elle pose l'un d'eux et, gardant l'autre, ferme la porte, s'agenouille, attrape quelques fins outils, et commence a trafiquer la garde. Mais attend, ça c'est du sabotage ou j'my connais pas ! Je laissai, sans le vouloir, échapper un ricanement.
Elle se retourna brusquement vers moi, m'aperçut -malgré ma splendide cachette- empoigna le katana qu'elle venait de poser, et me pointa avec !
"Oh ! Du calme ma jolie ! Je sais ce que les humains pensent des gobelins, mais je suis pas méchant !""C'est toi celui qui as manger les goûters des filles ?! Et ces vêtements, ce plastron ! Et pose cette dague ! Rend toi et tu sera exécuté rapidement !"
"Attend, attend, j'ai plutôt un marché à te proposer" tout en posant ma dague
" je sais ce que t'étais en train de faire...énervée d'avoir perdue ce matin hein ?"
"Mais comment tu...""Je suis petit, je sais me faufiler de partout. Et à vrai dire, j'étais affamé et perdu, c'est pour ça que je me suis infiltré ici. J'avais l'intention de tuer personne, juste de manger, de m'habiller, et repartir. Et puis, si tu me livre à ton vieillard, moi je dis que tu sabotais l'arme de ton rival ! Comme ça on est quittes ! Alors, tu m'écoute ?""Heu...ouaaaaiiiis""Ok, alors voila ce que je propose. Tu me laisse garder ce que j'ai pris, tu ne me dénonce pas, et tu m'indique un endroit où je peux me planquer. En retour...je veux bien t'aider à gagner ton prochain duel. Alors ?""Attend, ne me dis pas que tu vas le menacer de tuer sa famille ou quoi ?""Mais non ! Je suis pas un monstre ! Je vais juste m'assurer qu'il ne soit pas au top de sa forme, histoire que tes attaques lui fasse glisser son katana des mains par exemple, alors, ça te dit ?""Tu...me jure de rien dire, de ne rien voler de plus dans le village et de ne faire de mal à personne ?""Ecoute moi, ma petite...c'est quoi ton nom déjà ?"
"Hinda. Hinda Ichiryuu"
"Bon, écoute moi. Il est difficile de vivre tranquillement quelque part quand tout le monde court après un tueur ou un voleur. Alors crois moi, je vais rien faire qui puisse réveler ma présence. Et au fait, mon nom, c'est Nil. Bien, répare moi ce katana, fais tes corvées, et guide moi jusqu'à la maison de ton copain !"C'est ainsi qu'après deux bonnes heures, je me retrouvai dans un buisson, devant la maison de ce cher "Bikoru Kataki", rival de ma nouvelle protégée. Oui, protégée ! Après avoir discuter longuement pendant ses corvée -Qu'elle avait dû faire seule au final- nous avons appris à nous connaître, et elle a reconnu qu'on pourrait s'aider mutuellement. Je l'aime bien cette petite, grâce à elle je vais pouvoir vivre tranquillement !
La nuit était sur le point de tomber, il était bientôt l'heure de manger, et j'avais demandé à Hinta -enfin, Ichiryuu comme elle dit qu'il est plus convenable de l’appeler- d'aller acheter quelques herbes de ma connaissance. Demain matin, le génie du combat aura un de ces coups de barre ! Mon ancien maître donnait ce type d'herbe à son fils pour le calmer sur de longues périodes. Un calmant pour orque ! Quel effet ça aura sur un humain à votre avis ? J'ai hâte de le savoir !
Je fis discrètement le tour de la maison, vérifiant à chaque fenêtre quand je trouvai enfin la bonne ! Une douce odeur de viande se dégageait de celle-ci. J'aperçus une femme dans la quarantaine affairée à préparer son plat. J'attendis patiemment que quelques trois minutes s'écoulent avant de la voir enfin partir dans une autre pièce sans emporter le bol, c'était le moment ! Je glisse ma dague dans l'interstice de la fenêtre, je fais un mouvement de levier à plusieurs reprises, ce qui a pour effet de la débloquer. Je l'ouvre, passe à l'intérieur, d'un habile mouvement je saute silencieusement sur la table, la poudre de plante est versée dans le bol, on remue un peu histoire de cacher ça quand tout à coup
"Ahh !! Un gobelin sur la table !!!"Mais non ! Mais si vous m'aviez vu être mort de rire en m'imaginant ça ! Il faillit être trop tard quand je suis finalement repartis d'où je venais en prenant soin de fermer la fenêtre.
Quelques cabrioles plus tard, j'étais à la fenêtre de la chambre de notre petite Hinta qui me fit dormir dans un coin de sa chambre pour la nuit. Le lendemain, c'était le grand jour ! Je me retrouvai à la même fenêtre que la veille -Que Hinta avait prit la peine d'ouvrir au passage, histoire que j'entende- Et j'étais maintenant prêt à voir la vengeance de ma protégée ! Seule problème, l'autre Kataki était pas là. Avais-je forcé sur la dose ? Ou alors les parents ont pas pu le réveiller, étant donné qu'ils avaient eux aussi manger du même plat...ah ben non ! Le voila ! Il arrive ! Les yeux à moitié fermés, la marque de l’oreiller sur la face, la tête encore trempée d'eau qu'il avait sans doute utilisé pour se réveiller. Parfait !
Après être allé se changer -et avoir récupéré son katana, on dirait que Hinta a eu le temps de lui glisser un mot- il revint, se mit avec les autres, et, cette fois-ci, ils attendirent tout deux que leur professeur leur donne l'autorisation de s'affronter en duel "d'honneur" comme ils disaient. Que le combat commence !
Ils dégainent tout deux, Kataki avec quelques remuements de tête, et s'avancent. Ils débutent par quelques échanges de faible puissance quand le garçon entreprend d'abattre trois coups bien plus rapides et un final devant frapper la poitrine de Hinta, seulement, elle avait réussit à bloquer ! Parce qu'il n'était pas au meilleur de sa forme bien entendu, mais quand même ! Elle commença de larges mouvements de katana afin d'éloigner son adversaire, et se jeta sur lui. Et un, deux, trois, quatre, les coups pleuvent sur le gagnant de la veille qui ne sait plus où donner de la tête ! Il tente une esquive, une feinte, mais ça ne prend pas ! La pluie continue, Kataki à de plus en plus de mal à tenir son arme quand soudain, prit d'un dernier sursaut de puissance, il crie de toute ses forces et envoie un coup horizontal surpuissant qui parvient à endommager gravement l'armure de Hinta...avant que le katana ne lui parte des mains, s'envole en tournoyant, frôle la tête d'un autre élève et finisse son chemin en détruisant la fenêtre à l'opposé de la mienne. A ce moment là, un silence pesant. Si vous aviez vu la tête du petit qui avait failli mourir. Il était blanc, les yeux grand ouverts. L'air d'avoir prit conscience que la vie ne tenait qu'à un fil.
Je me sentais horriblement coupable à ce moment là. Je descendis de ma caisse, J'allai faire un tour en forêt jusqu'à l'après midi. Je n'avais absolument aucune envie de savoir ce qu'il c'était passé après ça. Mon coeur me fit horriblement mal, de même que ma tête dont les maux de la veille avaient refait surface. C'est le coeur lourd que je me présentai à Hinta dans les mêmes locaux que la veille -sans surprises, elle était encore de corvée, mais cette fois, elle me fit savoir que Kataki était dans les locaux opposés- et que l'on discutait de ce qu'il s'était passé, en chuchotant.
"Ce que tu as fait à failli coûter la vie à...""Je veux pas savoir ce qu'il s'est passé, j'ai fais ce que tu m'a demandé de faire, et t'a gagné, point. Maintenant, tu honore ta part du contrat et me montre un endroit où je peux me poser tranquillement. Tu verras, la prochaine fois, si tu ne pas souhaite quelque chose qui implique un combat à lames réelles contre, et entouré d'amis, ça se passera bien." Je ne laissai pas suggérer qu'elle pouvait décider qu'il n'y aurait pas de prochaine fois. J'avais besoin d'une planque, absolument.
"Hum..."elle avait l'air de se sentir tout aussi coupable que moi. Cela avait été dur de ne pas le montrer, de jouer les durs, mais bon, je ne pouvais pas risquer de passer pour un faible et qu'elle rompe le contrat...
Et donc, c'est comme ça que j'ai atterris dans le cellier d'un vieillard de ce petit village ! Y parait qu'il y descend jamais, je suis tranquille ! Hey ho ? vous m'écoutez les ratissas ? Vous boudez ? C'est parce que j'ai mangé votre père ? Bon, bonne nuit les gars, à demain.