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 Sujet du message: Village d'Ishikawa
MessagePosté: Mer 6 Mar 2013 18:34 
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Village d'Ishikawa

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Petit village traditionnel à une vingtaine de kilomètres au Sud de la capitale, Ishikawa est composé d'une douzaine de maisons dont les habitants s'occupent de faire pousser leurs cultures. Juste le nécessaire pour vivre correctement et vendre les surplus à Oranan.
Au sein du village se trouve un temple, dédié à Rana, Yuimen, Moura et Zewen. Un seul prêtre se charge généralement de tous les cultes, s'occupant majoritairement de l'entretien du bâtiment et des autels. Des prêtres de plus haut niveau, propres à chaque religion, descendent au village lors des évènements le nécessitant.

Enfin, dans le village, se trouve un dojo. Traditionnellement, il sert à éduquer les enfants du village, garçons et filles, aux arts militaires. Le maître, ancien soldat ayant déjà lutté plus d'une fois contre Oaxaca a gagné la paix lors d'un fait d'armes qu'il garde pour lui.

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Alors il y a une règle que je veux que vous observiez pendant que vous êtes dans ma maison : Ne grandissez pas. Arrêtez, arrêtez dès cet instant. Wendy dans "hook" (petit hommage à Robin Williams)
Pour toute question: Service d'aide
Pour les services d'un GM: Demande de service


Je suis aussi Lothindil, Hailindra, Gwylin, Naya et Syletha


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 Sujet du message: Re: Village d'Ishikawa
MessagePosté: Mer 6 Mar 2013 23:11 
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Ouvrant péniblement les yeux, Silinde observait les alentours. Un environnement inconnu l’entourait; allongé sur un fin matelas à même le sol, lequel composé de revêtement rectangulaires étranges, une sorte de tapis en somme, dans une petite pièce aux murs fait de bois et de papier.
Il avait déjà vu ce genre d'habitations dans des livres de la grande bibliothèque familiale étant petit, et comprit rapidement qu'il devait se trouver en Ynorie, probablement proche de la ville de Oranan.

Petit à petit des brides de souvenirs lui revenait, alors qu'il était totalement incapable de bouger la moindre partie de son corps hormis ses yeux, et très légèrement mais non moins péniblement la nuque.
La grande guerre de Pohélis. Des combats tout aussi impressionnants qu'horribles.
L'armée orque s’étendant à perte de vue.
Lui-même combattant aux côtés de ses compagnons pour repousser la vague verte semblant se renouveler de manière infinie. Et finalement...
La défaite. Puis plus rien, il ne savait absolument pas comment il avait fini par se retrouver ici, comment il était rentré, ni depuis combien de temps.

Chassant les doutes qui l'envahissait alors, il tenta a nouveau péniblement de bouger ses muscles pour se relever. La douleur était atroce, mais ce n'est pas comme si c'était réellement la première fois qu'il faisait face à des blessures; cependant, une fois le torse relevé, en position assise, il ne chercha pas à se relever plus.
Connaissant son corps, il savait que c'était inutile, il ne pourrait pas tenir debout, encore moins marcher dans cet état. Mais au moins, cette position lui apportait un nouveau point de vue, plus complet de l'environnement dans lequel il se trouvait, ainsi qu'une vue sur son propre corps vêtu d'un habit léger en soie, composé d'une veste et d'un pantalon aux larges jambes, surement traditionnel. Ses cheveux ne semblaient pas être plus long que quand il avait participé à la guerre, et donc, avaient été entretenus.
Il pouvait aussi apercevoir une large cicatrice au niveau de son torse, qu'il ne possédait pas avant les évènements; signe qu'il avait reçu de bons soins, mais aussi que beaucoup de temps avait du s'écouler pour une guérison totale d'une blessure aussi importante...

Les souvenirs continuaient d'affluer. Les derniers combats effectués, les bruits des armes s'entrechoquant, l'odeur de la chair brûlée et du sang, les visages de ses compagnons.

Ses compagnons !
Il tenta de se relever par réflexe, mais bien évidemment cela se solda par un cuisant et douloureux échec. Il ne pouvait pas bouger, et n'était pas prêt de le faire.
L'effort l'ayant partiellement épuisé et essoufflé, il toussa à deux reprise, sèchement et bruyamment.
Le bruit s'étant probablement entendu à quelques pièces de là, il ne fallu que quelques secondes pour que le son des pas d'une personne s'approchant se fasse entendre, puis, une ombre se porter en face de l'un des murs de papier, et enfin, une porte coulisser, laissant une jeune femme apparaître dans l’entrebâillement de celle-ci.
Ses yeux, trop fatigués pour distinguer les détails ne lui permirent que de voir une silhouette floue de celle-ci.

"Vous êtes finalement réveillé!" s'écria-t-elle, avant de regarder plus attentivement l'elfe, et de reprendre :
"Nous ne savions pas si vous vous réveillerez un jour !"

Ce n'est pas sans difficultés que Silinde répliqua, avec une voix faible, et beaucoup de mal à articuler les mots :

"De... Depuis combien de temps...?"

Immédiatement, la réponse de la jeune femme arriva aux oreilles pointues de l'elfe :

"Proche de 7 ans messire..."

Il s'y attendait, mais la réponse le choqua tout de même lui arrachant une nouvelle quinte de toux sèche, nerveuse, et particulièrement douloureuse. La jeune femme s'empressa d'accourir à son chevet alors que Silinde basculait en arrière, perdant ses forces, et l'aida à s'allonger à nouveau en douceur...

"Ne forcez pas messire, votre corps n'a absolument pas bougé en 7 ans, vous n'avez plus de force, il vous faudra du temps pour pouvoir de nouveau apprendre à bouger comme avant..."

C'est partagé entre plusieurs sentiments, tels que la colère d'être dans un tel état, la gratitude envers cette personne pour les soins prodigués, la honte de non seulement avoir perdu le combat ainsi que la guerre, et de ne plus être en état de bouger, la crainte qu'il ne soit arrivé quelque chose à ses compagnons que l'elfe sombra à nouveau dans le sommeil...

Quant il ouvrit à nouveau les yeux, quelques jours plus tard, la jeune femme était toujours là, à genoux, non loin dans la petite pièce, veillant sur lui, et très probablement attendant son réveil.

"Bonjour messire !" s'écria-t-elle avec enthousiasme quelques secondes après qu'il eut ouvert ses yeux.

C'est encore avec difficulté à articuler même un unique mot que Silinde répondit :

"Bonjour..."

Elle continua :

"Je n'ai pas pu me présenter la dernière fois. Je me nomme Misako, je suis la femme du maître de cette maison. Vous rappelez-vous de votre nom, messire...?"

Toujours allongé, mais tournant la nuque pour porter son regard dans sa direction, il put cette fois ci l'observer plus attentivement. Elle avait de longs cheveux noirs, ne semblait pas avoir plus d'une vingtaine d'années, et était d'une grande beauté pour une humaine. Elle portait aussi un habit traditionnel, certainement dans la même matière que celui qu'il portait lui-même à cet instant, mais il arborait un très joli motif dans une couleur rose, qui était bien évidemment bien plus féminine. Finalement, après quelques secondes de réflexion, il entreprit de lui répondre :

"Silinde. Je me nomme Silinde."

"Messire Silinde? Très bien. Vous rappelez-vous de comment vous êtes arrivé ici...? De ce qui vous est arrivé avant cela...?"

"Je... ne sais pas comment je suis arrivé ici, et je n'ai qu'une vague idée d'où je peux me trouver...", Silinde avait toujours du mal à parler, et devait respirer quelque seconde entre les petits morceaux de phrase, mais déjà, il articulait mieux les mots, comme si ses cordes vocales reprenaient peu à peu l'habitude de faire leur travail.

"Même si certains sont vagues... J'ai bien conservé mes souvenirs d'avant m'être retrouvé dans cet... état..."

Affichant un sourire, et approuvant de la tête, la jeune femme reprit de plus belle :

"C'est une très bonne chose alors, lorsque nous vous avons trouvé non loin du village, vous étiez à peine conscient, le corps couvert de profondes blessures, et marmonnant des mots que nous n'arrivions pas même à comprendre... Puis vous avez dormi. Vous avez dormi pendant toutes ces années comme si rien ne pouvait vous réveiller. Pourtant, nous savions que vous meniez un combat, un combat contre vous même pour vous réveiller un jour, et c'est pourquoi nous vous avons soigné, et que j'ai veillé sur vous, jour après jour, mois après mois, et année après année..."

Regardant son torse et soufflant un grand coup, Silinde lui répondit :

"Je... Je vous suis vraiment reconnaissant de ce que vous avez fait pour moi... J'imagine que c'est normal mais... J'ai vraiment du mal à réaliser qu'il s'est passé tant d'années... J'imagine que j'ai été un fardeau pour vous... Vous n'aviez aucune raison de continuer à me veiller sans même savoir... si j'allais un jour me réveiller..." il finit difficilement de prononcer les dernière mot de cette longue phrase.

"Non messire. Vous n'avez pas été un fardeau. Après vous avoir trouvé, et soigné, nous n'avons rien fait de plus, le reste, c'est vous qui l'avez fait, c'est vous qui vous êtes battu pendant toutes ces années contre la mort, pour finalement vaincre et vous réveiller. Vous avez certainement du perdre une bataille pour vous retrouver dans cet état, mais vous en avez gagné une autre, contre votre propre corps, contre la mort elle même. C'est ce qui fait de vous un grand guerrier, et qui contentera mon époux lorsqu'il rentrera."

"Vous... Vous avez mentionné votre époux plus tôt... comme étant le maître de maison..."

"En effet, nous ne somme qu'un petit village, vous êtes actuellement dans le dojô, qui est tenu par mon époux. C'est un grand guerrier, et un maître d'armes accompli; lorsqu'il vous à vu, même le corps meurtri et couvert de sang, il à immédiatement vu en vous un rival, et savait que vous vaincriez dans ce combat contre vous même."

"Je vois... Il faudra que je le remercie..." soufflant un coup, Silinde reprit:
"Vous n'avez pas répondu à l'une de mes questions... Où sommes-nous...? Et... Lorsque vous m'avez trouvé, j'étais... seul?"

Portant la main à sa bouche, la jeune femme lui répondit :

"Oh! Je suis désolé, en effet. Il semblerait que vous avez encore toute votre tête, décidément vous récupérez vite... Nous sommes à Ishikawa, comme je vous le disais, un petit village relativement proche de Oranan. Et... oui, je suis désolée, de vous l'apprendre, mais vous étiez seul lorsqu'on vous a trouvé..."

Puis, se relevant avec grâce, et marchant vers la porte coulissante qu'elle ouvrit, elle se retourna, et adressa une nouvelle fois la parole à l'elfe :

"Vous devez avoir faim, après tout ce temps ! Laissez moi quelques minutes, le temps de vous mijoter quelque chose de simple que vous pourrez manger facilement!"

A peine le dernier mot se fit entendre, qu'il fut suivi par le gargouillement sonore de l'estomac d'un être affamé, lui faisant oublier tout ses autres soucis. La maîtresse de maison se contenta de sourire avant de refermer la porte derrière elle, et s'éloigner dans un couloir menant très certainement à la cuisine de la maison...

(Depuis combien de temps n'ai-je pas mangé...?) pensa-t-il.

Même si lui même n'avait pas oublié le gout des aliments, son corps, lui ne s'en rappelait pas. Déjà un léger fumet se faisait sentir depuis la cuisine, et l'estomac de l'elfe continuait de plus belle à faire part de son impatience quant au repas qu'on lui avait promis...
Fermant les yeux, respirant profondément, Silinde se calma en entrant en état de partielle méditation, ne pensant à plus rien l'espace des quelques minutes qui séparèrent le retour de la jeune femme, et du repas qu'elle amena avec elle.

Lorsqu'elle ouvrit la porte coulissante, elle était à genoux, le plateau contenant le dit repas posé à côté d'elle. Elle se releva, en portant le plateau, puis en le reposant au sol à peine la porte passée, s'agenouillant à nouveau, et ferma la porte. Enfin, se releva une nouvelle fois et apporta le repas à portée de l'affamé.

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Silinde, Maître d'Armes de niveau 16
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 Sujet du message: Re: Village d'Ishikawa
MessagePosté: Mer 6 Mar 2013 23:22 
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Par réflexe ou simplement par instinct de survie, Silinde ne se faisant pas prier essaya tant bien que mal de bouger les bras pour attraper la cuillère sur le plateau, mais ce fut bien évidemment en vainc, ses muscles encore incapable de faire un tel effort dans leur état actuel. Il se sentit même coupable et honteux d'un tel acte, traduisant une certaine impatience et grossièreté, mais étrangement, cela ne fit qu'arracher un petit rire discret à son hôte, qui répliqua immédiatement :

"Hé bien ! Pour être aussi affamé, vous avez vraiment bien récupéré, c'est rassurant !"

Elle s'empressa de saisir le couvert que Silinde n'avait pas pu attraper, puis ouvrit le premier bol posé sur le plateau, le plus petit, contenant une soupe à la couleur sombre, et à la forte odeur, puis, ouvrit le second qui contenait ce qui semblait être une soupe épaisse, composée de riz, et de petits légumes finement coupés.
Assurément quelque chose qu'il pourrait manger sans avoir à mâcher; vraiment elle avait pensé à tout.
Cuillerée après cuillerée, la jeune femme le nourrit, comme une mère nourrit son enfant, mais pas une seule seconde Silinde ne pensa à cette image, il savourait juste son premier repas depuis 7 ans, et ça lui semblait être le meilleur de toute sa vie...

Il ne fallu que quelques courtes minutes pour que les deux bol se retrouvent vidés de leur contenu, et que l'estomac affamé de l'elfe s'en retrouve rassasié.
La première soupe avait un gout fort, probablement dérivé du poisson ou de quelque chose qu'on aurait laissé décanter pendant longtemps, et le second était beaucoup plus doux, légèrement pâteux, mais très nourrissant.
Misako reposa couvert et bols sur le plateau, avant de s'écarter vers la porte et de l'ouvrir avec le même rituel que quand elle était entrée dans la salle. Une fois dans le couloir, et avant de la refermer cependant, elle s'adressa à l'elfe :

"Bien messire Silinde, vous devriez vous reposer à nouveau, je repasserais vous voir dans la soirée."

Et finalement, elle la referma, se releva et s'éloigna vers la cuisine.

(Me reposer... Je n'ai pas sommeil étrangement... Après sept années de sommeil accumulées, j'imagine que c'est logique...Mais... Plus question de perdre du temps.)

Il trouva une alternative au sommeil, et c'est satisfait après cette collation que l'elfe entra en méditation, cette fois-ci totale, dans l'espoir d’accélérer le processus d'amélioration de sa santé...

Quelques heures plus tard, sortant de sa méditation, il eut la surprise de découvrir proche de son lit la jeune femme, agenouillée, le fixant très certainement depuis un moment déjà.

(Je ne l'ai même pas sentie entrer... Mon corps est fatigué, mais mes sens eux sont revenus, c'est surprenant...)

Chassant vite cette pensée inutile de son esprit, il fit un signe de tête pour la saluer.

"C'est donc ceci la méditation elfique...? Les grands maîtres d'arts martiaux méditent et je suis habituée à voir mon époux le faire lui-même, mais, c'est la première fois que je vois un elfe méditer, c'est une sensation.... différente."

Souriant depuis la première fois depuis tout ce temps, Silinde répliqua :

"En effet, la méditation de ceux que vous appelez martialistes est pour atteindre un niveau de concentration important, ou pour l'apprentissage...
Pour un elfe la méditation est une forme de sommeil, elle permet de se reposer, et de récupérer en bien moins de temps qu'il n'en faut à un humain qui doit avoir son quota d'heures de sommeil chaque jour.
Même s'il faut certes tout autant de concentration pour entrer en méditation qu'elle n'en apporte à un martialiste..."


C'est la main posée sur le menton, et le regard fixé sur l'elfe que la jeune femme écoutait avec attention les propos de l'elfe.

"Je comprends..."
Puis, l'un de ses poings tapa contre la paume de son autre main, et elle s'écria :
"Et si vous méditiez maintenant, est ce que vous pourriez, pensez-vous, récupérer plus rapidement."

Un nouveau sourire en coin s'afficha sur le visage amaigri de l'elfe.

"Vous comprenez vite. En effet, maintenant que j'ai suffisamment récupéré pour pouvoir entrer en état de méditation, je vais pouvoir le faire plus souvent, et ne plus dormir, pour récupérer autant que possible.
Bien sur cela ne réglera pas le problème de l'effort physique mais..."


"...Mais vous allez pouvoir entamer votre rééducation bien plus tôt qu'un humain ne l'aurait pu !" s'empressa-t-elle de finir.

"Exactement. La douleur commence à s'estomper, après quelques jours de méditation, et enfin quelques semaines à faire de réguliers exercices physiques, en augmentant petit-à-petit la cadence, je pense être capable de retrouver une bonne partie de mon potentiel."

Frappant l'une de ses main contre l'autre, et les gardant jointes, elle répondit, amusée :

"Bien ! Je suis absolument persuadée que mon époux sera vraiment heureux d'entendre cela, et se portera volontaire pour vous assister lors de vos exercices... Faites attention cependant, je sais aussi qu'il voudra démontrer sa force, et qu'il le fera à chaque occasion.
Il n'est pas méchant, mais il est très fier de ses compétences, vous comprenez..."


Une troisième fois, l'elfe sourit, c'était redevenu totalement naturel pour les muscles de son visage à présent.

"Ne vous inquiétez donc pas, je peux le comprendre, et j'avoue être réciproquement très intéressé de connaitre les compétences, et le style de combat de votre époux...
Je suppose que c'est typiquement une réaction à avoir entre deux guerrier."
il finit sa phrase en laissant échapper un petit rire amusé.

C'est après avoir regardé par la fenêtre, qui commençait a laisser passer la lumière des premier rayons de lune, que la jeune femme se releva, et sortit de la chambre.

"Bien, messire, je vous laisse à votre méditation. Demain vous pourrez rencontrer mon époux lorsqu'il rentrera, bonne nuit."

Avant qu'elle ne referme totalement la porte en papier, Silinde lui répondit :

"Bonne nuit. Et merci."

A peine fut elle éloignée, qu'il s'empressa de reprendre sa concentration, et sa méditation...

Les premiers rayons du soleil traversaient à peine la fenêtre et le chant des oiseaux se faisait entendre lorsque l'elfe sortit de sa méditation.
Il se sentait bien, serein, son corps toujours aussi faible, mais prêt à n'importe quel exercice pour apprendre à nouveau à se servir de son corps. Impatient, mais surtout, ne voulant pas perdre plus de temps qu'il n'en avait déjà perdu, déjà il commença des petits exercices.
Il essayait de lever ses bras, péniblement, à peine au dessus du niveau des coudes, mais c'était suffisant. L'un, puis l'autre, et il répétait ce mouvement.
Bien entendu, il lui fallait arrêter souvent, pour récupérer son souffle, et laisser ses muscles se reposer, mais il eut une bonne heure de temps pour répéter ce simple et pourtant efficace exercice avant que des pas se fassent entendre, puis deux silhouettes apparaître devant la porte.

L'une d'elle était Misako, qui ouvrit la porte avec le même rituel qu'à l'accoutumée. A ses côté, mais toujours debout se tenait un homme, à la carrure imposante, et portant un habit aux tons rouges.
Il avait aussi les cheveux noirs coiffés en chignon, une barbe mal rasée de quelques jours, un cache-oeil sur le côté droit, et arborait des armes exotique que Silinde avait déjà vues à la ceinture : des katanas. Deux. Un grand, et un plus petit, tout deux dans leurs fourreaux de couleur identique, d'un blanc pur rappelant presque du marbre.

La jeune femme se releva une fois la porte ouverte, et prit la parole :

"Voici Miyamoto, mon époux, et maître de ce dôjo."

L'elfe abaissa la tête en signe de salutation, mais n'eut pas le temps de prendre la parole qu'il fut précédé par son hôte :

"Vous avez finalement décidé de vous réveiller guerrier? Vous y avez mis le temps !"
Il éclata d'un rire bruyant, mais sincère, avant de reprendre :
"Je ne m'étais pas trompé quant à votre compte, guerrier. Quand nous vous avons trouvé, tout le monde vous donnait pour mort, pensait qu'il n'y avait pas une once de chance que vous puissiez vous en sortir... Mais moi, j'ai beau être borgne..." dit-il en tapotant son cache-oeil.
"Mais je savais que vous vous en sortiriez. J'ai immédiatement vu que vous aviez la force de surpasser même ce niveau de blessures... Et... je ne m'étais pas trompé !"

Finit-il avec fierté, avant d'éclater de nouveau de rire.

Pendant quelques secondes, SIlinde observa plus attentivement l'homme... Lui même en tant que combattant, il savait juger son adversaire, et la personne qui était en face de lui était forte.
Très forte.
Peut-être même plus forte que lui.
Cela ajoutait d'autant plus de motivation à l'elfe pour vite récupérer, et voir cet homme à l'action avec ses sabres...

Ce dernier n'avait pas fini de parler, et reprit :

"Il semblerait que vous ayez déjà bien récupéré, guerrier ! Dès que vous pourrez tenir debout, et tenir une arme, nous aurons beaucoup de choses à nous dire... Par le biais de nos lames ! En attendant ce jour, je laisse ma femme continuer à vous occuper de vous ! Mais ne me faites pas attendre plus longtemps que je n'ai déjà attendu, je pourrais regretter ma décision !"

C'est tout en riant qu'en étant sérieux qu'il lui avait annoncé cela. Silinde le savait. Il voulait l'affronter, et c'était réciproque, il n'y avait pas plus besoin de mots que de raison pour cela, c'était ainsi.

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 Sujet du message: Re: Village d'Ishikawa
MessagePosté: Mer 6 Mar 2013 23:29 
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Tournant les talons et s'éloignant dans la direction opposée à la cuisine, l'homme disparu, ne laissant que Misako dans l’entrebâillement de la porte, cette dernière prenant la parole suite aux dires de son époux :

"Je suis désolée, mon époux vous à surement semblé abrupt mais je..."

Immédiatement, l'elfe la coupa, et surenchérit :

"Non. Ne vous inquiétez pas, cela peux vous sembler incompréhensible, mais j'approuve ce qu'à dit votre époux.
Plus que cela, c'est réciproquement ce que je ressent. il est fort, je peux le sentir, je peux l'affirmer, j'ai envie d'en savoir plus, et de croiser le fer avec lui, et pour cela, je dois être capable de marcher et tenir une lame aussi vite que faire se peut."


Elle poussa un long soupir avant de refermer à moitié la porte, annonçant :

"Je ne comprendrais jamais les hommes..." Misako marque une courte pause, avant de reprendre et de finir sa phrase.
"Mais je savais que vous diriez ça. je ne peux que vous souhaiter bonne chance messire. n'hésitez pas à m’appeler si vous avez besoin de quoi que ce soit, je ne serait jamais bien loin."

La porte se referma et Silinde se trouva à nouveau seul dans la chambre, prêt à reprendre son entrainement !

(Bien ! D'abord les bras, puis les jambes. Je peux le faire. Dans trois semaines... Non, seulement deux semaines, je serais prêt!)

Et c'est avec cette motivation qu'il suivit son plan, alternant entraînements simples mais efficaces, méditation profonde et régénératrice, et repas toujours aussi délicieux, mais de plus en plus solides et consistant au fil des jours, et ce pendant deux semaines; jusqu'à qu'il soit en effet capable de tenir sur ses deux jambes, et de bouger ses bras, presque comme il l'était avant.
Bien sur, ses souvenirs persistaient. Sa crainte pour l'état de ses compagnons plus encore. Mais sept an s'étaient écoulés depuis. Quoi qu'il ne se soit passé depuis, ce n'est pas quelques jours de plus qui allaient y changer quelque chose.
Ainsi, il décide de chasser temporairement ces soucis de son esprit. Il avait atteint son premier but, et maintenant, il allait s'attaquer au suivant...
Pendant ce temps passé, il ne lui avait suffit que de stimuler les muscles de ses bras et de ses jambes par des exercices répétés, mais étalés sur plusieurs heures pour les sortir petit à petit de leur torpeur. Il avait aussi fait quelques exercices de musculation une fois suffisamment de puissance musculaire revenue, mais finalement ceux-ci n'étaient là que pour compléter les exercices les plus simples.
Et enfin, après quelques jours, quand il pouvait se tenir debout, et marcher dans sa chambre, cela lui permettait de faire un effort suffisant pour aider ses muscles des jambes; et bien entendu retrouver son équilibre.

C'est ainsi au petit matin du premier jour de la troisième semaine, qu'il sortit de sa méditation et se leva immédiatement. Avant de sortir par la porte, il s’arrêta devant un large miroir, et pour la première fois depuis sept ans, contempla ce qu'il était devenu.

Ce qu'il vit ne l'effraya pas autant qu'il se l'était imaginé. Il avait maigri. Énormément maigri, perdu sa musculature d’antan, et son corps arborait plusieurs nouvelles cicatrices, dont la large traversant son torse depuis son épaule droit, jusqu'à sous la ceinture.
Pour la première fois depuis sept ans, il prit conscience qu'il avait une chance phénoménale d'avoir survécu.

Il était en vie.

Il allait devoir repartir de zéro, mais cette chance lui était accordée.
Hochant la tête et chassant ces idées de son esprit, il sortit finalement par la porte en bois et papier qu'il n'avait jamais encore passée, et trouva facilement le chemin vers son but; en effet; tout les matins pendant quelques heures, et ce chacun des jours de ces deux semaines passées, il avait entendu les bruits du guerrier qui devait s’entraîner dans une salle non loin de sa chambre, et c'est là que d'un pas déterminé, ses pieds le menait.

Silinde arriva rapidement devant une nouvelle porte coulissante, donnant sur une pièce bien plus grande que la petite chambre où il avait vécu ces deux dernières semaines. Inspirant un grand coup, il l'ouvrit.
Une grande salle.
C'était sa première impression de l'endroit où il s’apprêtait à entrer. Une grande salle dans laquelle sa chambre rentrait plus de quatre fois au bas mot. Mais son agencement et sa décoration, elles étaient diamétralement opposés.
Le sol lui aussi était recouvert par le même type de tapis, mais ceux-ci étaient bien différents que ceux présent dans la chambre; en effet ils étaient à la fois plus larges, et souples. Un mur, celui où se situait la porte, et donnait sur le couloir était de même composé de bois et de carrés de papiers, mais les autres, plus solides, arboraient des râteliers d'armes qui exposaient une collection conséquentes de katanas et de nombreuses armes exotiques dont l'elfe ne connaissait pas même le nom de la moitié.
Enfin, au centre du mur opposé à la porte se situait une ouverture large donnant sur un jardin lumineux.
Finalement, parfaitement au centre de la salle, se trouvait Miyamoto, à genoux, en train de méditer, ses deux lames déposées juste à ses côtés.

(C'est donc bien une salle d'entrainement...)

Silinde, après avoir refermé la porte derrière lui, et fait quelques pas dans sa direction, imita le guerrier et s'agenouilla pour attendre que celui-ci sorte de sa méditation.
Chose qui ne se fit pas entendre; c'est seulement quelques secondes après qu'il ouvrit lentement les yeux, fixant ceux de l'elfe; il l'avait très certainement sentit entrer dans la salle malgré sa méditation.

"Finalement vous voici, guerrier. Vous sentez vous capable de tenir une lame...?"

Miyamoto n'attendit pas la réponse de Silinde, que déjà il se révélait et marchait en direction de l'un des râteliers. Celui-ci comportait des répliques d'armes en bois, très certainement parfaites pour être utilisées lors d'un entrainement, tout en gardant des sensations proche de ces mêmes armes en réalité...
Il se saisit d'une arme en bois, et la jeta à Silinde, en déclarant :

"Attrapez ce bokken, et voyons ce dont vous êtes capable. Ne vous inquiétez pas... Je vais vous ménager, vous n'êtes pas encore capable de m'affronter."

L'elfe attrapa l'arme au vol, et fronça les sourcils à l'entente de la dernière réplique.
C'était parfaitement vrai et il le savait, et c'est très exactement pourquoi ça l'énervait.
Mais s'il était là, c'était aussi justement pour retrouver ses compétences d'antan, voir même les surpasser en apprenant de nouvelles choses.
Et quoi de plus intéressant que d'étudier un nouveau style, tout en combattant un nouveau maître. C'est bien pour cela qu'il était prêt à garder pour lui sa fierté, et ne pas laisser passer cette occasion de devenir plus fort, même si cela signifiait pour son adversaire d'être catalogué comme quelqu'un de faible et d’incompétent.

Après tout ce temps, Silinde n'était plus habitué à ne tenir qu'une seule lame, mais, il devait faire avec; il porta ses deux mains sur le manche du sabre de bois, et se mit en garde devant Miyamoto.

"Hum... Une garde solide, et ferme... Mais..."

Avec célérité, le maître s'élança vers l'elfe, et lui porta un coup visant sa main droite. Il vit venir le coup, mais la vitesse était telle qu'il n'eut pas le temps de réagir comme il voulait, et à cause de cela, il fut forcé d'abaisser sa garde pour éviter d'être frappé par la lame de son adversaire.
C'est bien évidemment ce que son adversaire cherchait à faire, cassant sa garde et se trouvant libre de frapper où bon lui semblait pour mettre fin au combat, et ce, seulement en deux mouvements...
Mais...
Alors que Silinde se demandait où allait frapper la lame ensuite; il fut tout aussi surpris qu'humilié de voir que Miyamoto ne prit même pas la peine de l'attaquer. Tout deux savaient bien que l'échange de coups s'était soldé par la victoire de ce dernier...

"C'est exactement ça... La solidité, la fermeté, et la force ne fait pas tout. Je peux le dire, vous ne comptiez certainement que sur votre force. Maintenant, vous ne pouvez plus y compter avec un corps dans cet état, et je ne pense pas que vous pourrez le refaire avant de récupérer une musculature correcte, c'est à dire plusieurs années de travail.
Qu'allez vous donc faire maintenant...?"


Une fois de plus, droit au but. Silinde n'avait presque plus que la peau sur les os.
Autant il était redevenu capable de porter, et d'utiliser une arme, mais il ne pourrait probablement pas retrouver sa force de frappe d'avant.
Il fallait donc trouver une alternative à la force. Et n'importe quel idiot aurait pu trouver la réponse à cette question, après une telle démonstration de son adversaire...

"La vitesse.... en substitut à la force, c'est bien cela...?" répondit-il finalement.

"Exact... Mais pas tout à fait.
La vitesse.
La technique.
L'intelligence.
Trop de choses qui sont totalement délaissées par la plupart des épéistes, et autres combattants. Et pourtant, la plus fine et plus rapide des lames est parfois bien plus mortelle que la plus puissante et la plus solide des épées."


Immédiatement et sans s'annoncer, Miyamoto porta une simple attaque en direction de l'elfe, qui malgré l'effet de surprise parvint à la parer. Il reprit alors même que leurs épées de bois étaient encore en contact :

"Assouplissez votre garde tout autant que votre esprit."
Puis il continua ses assauts. Tous des coups simple, mais qui gagnaient en vitesse et en fluidité à chaque attaque.

(Assouplir ma garde et mon esprit? Plus facile à dire qu'à faire !)

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 Sujet du message: Re: Village d'Ishikawa
MessagePosté: Mer 6 Mar 2013 23:36 
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Silinde avait de plus en plus de mal à parer les coups qui venaient vers lui. Il ne manquait pas de vitesse, puisqu'il voyait venir tout les coups vers lui, et même le tout premier qui l'avait conduit à une défaite éclair.
Mais il manquait de réactivité; d'une part il n'était pas tout à fait remis et son corps n'était pas encore aussi réactif, d'une autre il était troublé par le style de son adversaire comme aucun qu'il n'avait du affronter jusqu'à aujourd'hui, et enfin, le fait de ne posséder qu'une seule arme, et pas d'armure pour se protéger rajoutait de la difficulté à la chose.

(Pas le choix... Je dois improviser...) se dit-il.

Même si le fait de tenter de rester sur la défensive et d'observer son adversaire jouer avec lui pouvait lui apprendre quelque chose, c'était en répliquant et en transformant ce combat en un semblant d'équilibre qu'il allait vraiment pouvoir s'améliorer.
C'est donc dans ce but que l'elfe improvisa une danse des lames... mais avec son seul sabre.
Son corps lui semblait extrêmement léger.
Le poids du sabre l’entraînait et lui permettait d’enchaîner ses assauts avec fluidité; chaque pas évoquait vraiment une danse et permettait de porter des assauts tout aussi aléatoires que beau à voir.
Cependant, manquant très certainement de vitesse et de technique, l'un après l'autre, il furent tous parés par Miyamoto.
Mais à la surprise de Silinde, celui-ci se mit à sourire, et s'adressa à nouveau à l'elfe :

"Voilà ! C'est déjà mieux ! Continuez et qui sait... peut-être aurez vous la chance de me toucher !" à peine ayant fini qu'il éclata dans un de ces rires gras et sonore qui le caractérisait...

(Continuer? Très bien, alors continuons d'improviser !)

Redoublant d'efforts, l'elfe s’apprêtait à repartir à l'assaut. Mais, lorsque Miyamoto recula d'un pas, et prit une nouvelle garde, Silinde stoppa net.
L'homme avait le sabre à la ceinture, sa main droite posée sur la garde, comme s'il se tenait prêt à dégainer. Il n'avait jamais vu une telle position, et pourtant, l'aura que dégageait à présent ce dernier était totalement différente d'auparavant.

Silinde était effrayé. Il savait qu'il allait perdre, s'il faisait un pas de plus vers l'homme il allait perdre ce combat.
Miyamoto vu cette hésitation, et s'exclama :

"Des sens aiguisés hein? De quoi avez vous peur, elfe, approchez, ou vous resterez faible comme vous l'êtes actuellement !"

Silinde fronça les sourcils et claqua ses lèvres.
Une provocation méchante et gratuite.
Mais pourtant vraie.
Il était devenu faible.
Non... Peut-être même l'était-il avait.
Et s'il ne faisait pas quelque chose, il allait le rester.
Laissant définitivement sa fierté de côté, il s’élança vers sa défaite certaine...

A peine eut-il fait un pas dans la zone de frappe de son adversaire que celui-ci fit un mouvement comme pour dégainer son sabre, et dans la continuité lui porta une attaque de tranche au niveau de l'abdomen.
Silinde savait que ce coup allait arriver, et malgré la vitesse, il vu partiellement celui-ci venir vers lui, et n'eut le temps que de poser son sabre de bois entre lui et l'attaque, tout en le maintenant avec son autre main, et ce pour éviter de subir une nouvelle blessure qui serait malvenue dans son état actuel.
Son réflexe fut bon...

Mais pas suffisant.

La vitesse de l'attaque ayant ajouté une puissance folle à l'attaque eut raison de sa pseudo-garde, brisant le bokken qu'utilisait l'elfe pour protéger son corps, et le projeta plusieurs mètres plus loin au sol.

"Oh...? Toujours en vie...? Je cherchais pourtant vraiment à vous tuer avec ce coup... Je ne m'étais vraiment pas trompé sur vous..." répéta-t-il.

(Il cherchait à me tuer avec un sabre de bois hein...?) pensa Silinde, en regardant le débris de bois, seul vestige de l'arme qu'il utilisait quelques secondes plus tôt.
(Il en aurait été capable si je ne m'étais pas protégé... Impressionnant...)

Cette attaque le fascinait. Une attaque uniquement basée sur la patience d'attendre son adversaire, la technique et la vitesse de frapper tout en dégainer son arme, pour donner une puissance telle à la lame qu'un coup porté pourrait suffire à être mortel.
Une parfaite alternative au manque de force de son utilisateur...
Il se releva et s'adressa pour la deuxième fois à son hôte :

"Désolé pour votre sabre..." annonça-t-il tout en lui tendant la seule garde restante de l'épée de bois.

"Ahahah ! Il n'y a pas de mal, j'en ai nombre pour remplacer celui-ci !" à peine eut-il fini qu'il marcha à nouveau vers le râtelier possédant les autres armes d'entrainement, se saisit d'un nouveau bokken et le jeta à nouveau à Silinde.

"Qu'en dites vous... Voulez vous apprendre cette technique?"

L'elfe, ayant rattrapé l'arme, imita la position de la technique dite, et fit face avec toute la détermination du monde à son adversaire. C'était sa réponse, et Miyamoto l'avait comprise.

"Bien. Très bien...!"

Cependant, avant de commencer, il lui adressa une question :

"Juste une chose... Pourquoi vouloir m'apprendre une telle technique?"

"Parce-que. Je fais ce dont j'ai envie, quand j'en ai envie, c'est mon motto !" répliqua-t-il immédiatement sur un ton presque enfantin.

L'elfe haussa les épaules.

(Peu en importe la raison... Je ne peux pas laisser passer une chance de devenir plus fort... Non... Simplement de le devenir tout court...)

Reprenant sa concentration, et resserrant sa poigne sur la garde de son épée, Silinde était prêt à commencer son apprentissage...

"C'est bien. La position n'est pas mal; plus d'appui sur le genou devant, et plus de souplesse sur la jambe tendue derrière.
La main gauche doit fermement tenir le sabre, ici, elle fait office de fourreau.
La main droit elle doit dégainer et frapper d'un coup sec.
Pas d'hésitation possible, chaque quart de seconde peux être décisif dans une attaque !"


L'elfe s'exécuta.
Améliorant sa position, plus solide, plus équilibrée. Il resserra sa poigne sur l'arme, quitte à ce que le frottement de celle-ci lui brûle la main lorsqu'il dégainerait : rien ne devait être laissé au hasard. Finalement, à peine eut-il fini de se préparer que son nouveau maître l'attaqua.
Prit de court, Silinde recula, et cassa maladroitement sa garde; tentant de dégainer de manière aléatoire et bancale, se soldant bien évidement par un cuisant échec qui l'arme de son adversaire se trouva apposée juste sous sa gorge et la sienne...
Et bien, dans le vide.
Il n'y eut pas besoin de mot ou de jugement après ce échec. L'elfe se remit en garde, tandis que son adversaire recula de quelques pas, prêt à renouveler l'assaut...
Testant la patience de son nouvel élève, ce dernier le fit attendre. Les deux combattant se fixait dans les yeux, impassibles, totalement concentrés.

Il s'écoula plusieurs minutes avant que l'un d'eux ni fisse le premier mouvement. Avec bien plus de vitesse que la première fois, Miyamoto attaqua. Cette fois-ci Silinde était prêt.
Sa position était parfaite, sa concentration telle qu'il put réagir, pour la première fois, dans les temps.
Il tira avec célérité sa lame de son fourreau de chair, et frappa son adversaire pour tenter de le repousser.
Ce dernier put parer la lame, mais ne fut pas repoussé autant qu'il ne le pensait; il parvint à continuer son assaut, et, l'elfe, la garde brisée après une telle tentative, perdit une nouvelle fois.

"Impressionnant... Capable d'une telle attaque après si peu de temps... Pour tant, il manque quelque chose... La vitesse, l’expérience qui viendra après de nombreuses utilisation sont une chose, vous avez le temps pour cela. Savez vous ce qu'il vous a manqué pour cette attaque...?"

Prit de court une fois de plus, Silinde ne sut pas que répondre, et ne put que faire un signe de tête négatif en attendant de savoir ce qu'il lui avait manqué, a ce qu'il pensait être une attaque plutôt bien effectuée.

"Je vois bien que vous doutez. Comme je vous l'ai dis, l'attaque en elle même était presque parfaite... Le problème viens de vous. Si vous essayez simplement d'imiter quelqu'un, ou d'effectuer une attaque, cela ne suffira pas a me toucher. Voici ce qu'il vous manque."

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 Sujet du message: Re: Village d'Ishikawa
MessagePosté: Mer 6 Mar 2013 23:41 
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Immédiatement, Miyamoto se remit en position d'attaque. Et une fois de plus, Silinde ne pu que reculer, intimidé par l'aura qu'il dégageait, cette impression de puissance... de...

(C'est cela ! L'intention meurtrière ! Il dégage une telle aura, une telle puissance ! Il me l'a dit clairement plus tôt, qu'il avait essayé de me tuer avec son attaque. Si je ne l'attaque pas sérieusement, comme si je voulait le décapiter, je ne le toucherais jamais !)

Inspirant un grand coup, et retrouvant sa concentration malgré la présence plus que pesante de son adversaire, Silinde se remit en garde.
Une position inébranlable.
Un regard contenant détermination, et assurance.
L'aura qu'il dégageait n'était pas au niveau de son adversaire, mais n'en était pas moins impressionnante, et arracha une goûte de sueur sur le front de ce dernier.
Cependant, ce n'était surement pas assez pour l'intimider, et il partit une fois de plus à l'assaut.

Il suffit d'un quart de seconde à Silinde pour tirer sa lame et frapper à l'instant même ou Miyamoto entra dans la zone de portée de sa lame. Il frappa en direction du cou, proche de l'épaule, comme pour déchiqueter le torse de son adversaire, avec une attaque aussi précise que sure.
Son adversaire était toujours plus rapide que lui, mais cette fois-ci ne put que se mettre sur la défensive, et dut même stopper son assaut pour parer l'attaque, le mettant légèrement en difficulté.

(Faire preuve d'intelligence, hein?)

Mais... Silinde n'en avait pas fini.
Il continua son attaque, la lame était toujours en mouvement du à la vitesse qu'il lui avait donné, et il effectua une volte, pour se donner une chance de porter une seconde attaque, avec tout autant de célérité.
Son adversaire ayant récupéré, mais n'ayant pas anticipé cette option avait commencé lui aussi à porter une contre-attaque.
Et très rapidement, fin du combat.
Chacune des lames était posée sur l'épaule, juste avant le cou de son adversaire.

Egalité.

Pendant quelques secondes, les deux combattants se fixèrent, droit dans les yeux. La concentration fut finalement cassée lorsque Miyamoto éclata de rire, suivi par Silinde qui relâcha lui aussi toute la pression accumulée jusqu'à maintenant...

"Ahahah ! Bien joué, je ne m'attendait pas à être touché aussi tôt ! Vous manquez encore de vitesse et de technique... Mais je retire ce que j'ai dis, vous ne manquez pas d'intelligence... C'était une magnifique attaque."

Portant sa lame à sa hanche, comme s'il rangeait son katana, il salua Silinde, qui l'imita, par respect pour lui, avant de reprendre :

"Ce que vous venez d'apprendre est appelé Iaijutsu, l'art de tuer en dégainant. Il ne vous reste plus qu'à peaufiner cette technique jusqu'à qu'elle ne puisse pas être égalée. Et ce jour là, vous serez imbattable."

Marchant vers le râtelier d'armes, il rangea son sabre, en parfait état malgré le puissant assaut porté par Silinde lors de leur dernier échange de coups, et conclu :

"Cependant... Il est encore trop tôt pour vous affronter. Si je vous affrontais sans me retenir aujourd'hui, vous y laisseriez la vie.
Il est trop tôt...
Mais je sais que nous nous affronterons un jour...
Je l'ai si dès que je vous ai vu."


C'est déçu et rassuré à la fois de ne pas affronter cet homme que Silinde alla à son tour poser son bokken sur le râtelier, puis tourner les talons, s'agenouiller au centre de la salle, saluer son maître et conclure par un unique, mais bien suffisant mot :

"Merci."

Il se releva finalement, et sortit de la salle, qu'il prit bien soin de refermer derrière lui, avant de retrouver le chemin de sa chambre. Pour la première fois depuis tant de temps, il se sentait vraiment bien. Trépignant encore après ce combat surprenant, mais satisfait.
Ce combat lui avait ouvert les yeux, lui avait appris beaucoup, et apporté une nouvelle alternative; il allait pouvoir reprendre son voyage, tout en commençant à développer un nouveau style, et pourtant survivre malgré le physique qu'il possédait maintenant.
Et si cette technique nouvellement apprise, ne serait que le début, que le déclic pour l'apprentissage et le développement de son nouveau style, il est absolument sur qu'elle lui servirait énormément pour parvenir aux véritables buts auxquels il aspire.

Plusieurs jours se sont écoulés depuis lors.

Chaque matin fut passé à s’entraîner avec le maître d'armes, tandis que chaque après midi était passée à l'entrainement et la réhabilitation personnelle de Silinde.
Il avait récupéré la quasi-totalité du contrôle de son corps, abandonnant au passage totalement l'idée de récupérer sa musculature d’antan; mais ceci étant bien suffisant pour reprendre la route.
Ainsi, un beau jour, après avoir participé à l'entrainement matinal de son hôte, et dégusté le déjeuné de son épouse, il prit la décision d'annoncer son départ au couple.

"Vous partez, guerrier? Bien. Vous reviendrez. Vous le ferez dès que vous serez assez fort pour m'affronter, ainsi ce n'est qu'un au revoir. Ma femme vous montrera où vous pourrez récupérer votre équipement que vous portiez lorsque nous vous avons trouvé. J'y ai laissé un petit quelque chose aussi, pour que vous continuez votre entrainement... Et que vous n'oubliez pas que vous devez revenir ici!"

Sur ces mots, Miyamoto se leva, et quitta la table, sans se retourner. Il avait dit ce qu'il avait à dire, et n'avait pas besoin d'en rajouter davantage.
Silinde savait bien qu'il le reverrait un jour pour l'affronter, une fois sa technique et son style peaufiné.
Misako, à son tour se leva et précéda l'elfe pour le mener vers une petite remise où était entreposé l'équipement en question.

Ses deux épées en métal étincellent.
Sa lame de métal bleuté, donc l'éclat seul illuminait partiellement l'étroite pièce.
Son armure légère en Helcea qui lui avait sauvé la vie bien plus d'une fois...
Tout y était, ainsi qu'un long et tubulaire paquet emballé dans un linge de tissu qu'il ne reconnaissait pas.

(Surement le petit quelque chose en question qu'il mentionnait...)

Lorsqu'il saisit l'objet en question, Misako s'empressa d'annoncer :

"Ne l'ouvrez pas tout de suite, vous aurez bien le temps sur la route de découvrir ce qu'il vous a laissé !"

Approuvant, et rangeant le cadeau en question dans son paquetage, il lui répondit :

"Je ne sais pas comment vous remercier pour tout ce que vous avez fait pour moi, je..." il n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'elle s'empressa de répliquer :

"N'en dites pas plus, vous ne nous devez rien, c'est tout à fait naturel, et puis vous nous reviendrez un jour, bien assez tôt, bien que je ne sache pas si c'est une bonne nouvelle..."

Il ne comprit pas à ce jour toute la profondeur de ces mots...
Mais, ayant fini, et finalement accepté cette bonté totalement gratuite de ses hôtes, son équipement récupéré et porté à nouveau après autant de temps, il était prêt à partir. C'est seulement Misako qui le regarda quitter la maison, et petit à petit s'éloigner du village, en prenant la direction de la grande cité de Kendra Kâr.

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 Sujet du message: Re: Village d'Ishikawa
MessagePosté: Mar 13 Aoû 2013 23:20 
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Ce jour-là, ce furent les timides rayons du soleil qui réveillèrent Tehero Hone. Ils réchauffaient tendrement ses pommettes saillantes, ses tempes tondues et la naissance de son torse de colosse. Dans son lit. Il était dans son lit, à Kers. Et à côté de lui, la présence qu’il sentait ? C’était Heitiare. Sa promise, Heitiare Aniataitera. Cela ne faisait aucun doute. Il frissonna déjà rien qu’à penser à la peau lisse comme la pêche et sombre comme l’ambre qui s’étiraient sur des muscles félins d’une Gardienne aguerrie : un ventre souple et infini sous les doigts, des hanches étroites aux fesses rondes, et toujours cette chaude odeur de tiaré mêlé d’épices qu’il aimait tant.

Du dessous des draps, il étira la main et sentit la caresse du soleil dont les rayons filtraient par l’interstice des diaphanes rideaux mi-clos. Ses doigts suivirent la chaleur que le corps de Heitiare avait dessinée dans sa danse nocturne, entre les plis qui l’avaient suivie au rythme de ses mouvements bercés de rêves. Il rencontra bientôt une peau lisse et glabre, suivit les courbes de muscles fermes, s’enfonça dans les méandres de cheveux boucl…

- Hé ? Mais tu crois faire quoi là ? Ho ? Mais arrête !
- Hein ?

Tehero fut d’un bon sur son séant, pas à Kers du tout. Et ce n’était pas du tout, mais alors pas du tout Heitiare. A côté de lui, affichant la même grimace de dégoût qu’il tirait lui-même, un kendran tout maigrichon et aux bouclettes brunes ébouriffées par une nuit de sommeil bien agitée.

Quand il sauta du futon avec une énergie qu’il ne s’était jamais connue au réveil, Tehero se remémora tout d’un coup. Leur arrivée au village, la séance d’entraînement éreintante au dojo où Qi-Zhuwen avait encore tapé la discute avec ce qui avait l’air d’être un vieil ami… Et puis – et puis ils étaient venus à l’auberge ? Il jeta un œil aux paravents de feuille de riz dont les délicates estampes traçaient des volutes sur les murs. Tout s’embrouillait dans sa tête embrumée par les vapeurs de saké, et toutes les circonvolutions de la décoration n’arrangeaient rien… Le saké, oui ! le saké. Ils y avaient goûté pour la première fois la veille au soir, et c’était bon, et en même temps pas bon, pas bon pas bon pas bon. Les paroles se remettaient tout doucement en place :

- Qi-sama, vous avez encore beaucoup de monde à voir, comme ça ? avaient-ils marmonné, avides des aventures que leur réservait Oranan (surtout quand ils pensaient qu’ils en avaient fait, un sacré détour !)

Mais ils s’étaient vite ravisés sur les jérémiades, tout à leurs « aïe ! », « ouille ! » quand ladite Qi-Zhuwen les avait fait taire d’un bon coup de bâton. A moins que les événements soient venus dans l’autre sens ? (Mmmm… ?) Et lui, le maître du dojo, il s’appelait Yukigassen ? Ou bien était-ce Kassen ou peut-être bien Taisen… (T’es-loin-d’être-zen ?)

Tehero abandonna immédiatement cette recherche infructueuse tout autant que vaine quand il songea à un truc. Subitement. Lui. Dans un lit. Avec Wiz.

- On n’a… On n’a pas… ?
- … ?... naaaan.
- Nan, nan, t’as raison…, … t’es sûr, hein ? Sûr de sûr ?
- Tu ne t'en souviens pas ?
- Sss-nan. Toi, oui ?

Tehero réalisait subitement qu’il était tout nu, ajoutant une petite louche d’embarras à la situation, quand tout à coup le vantail de la porte coulissa avec force : « Qi-Zhuwen-sama, non ! »

- Mon apprenti, où te caches-tu donc ?

Les mots se télescopèrent sans que quiconque y prenne garde, tous à la stupeur de se retrouver à deux nus contre une vêtue. Rectification. Qi-Zhuwen n’avait pas du tout l’air stupéfait – étaient-ce ses rides qui masquaient son horreur ? étaient-ce les fesses musclées de Hero qui la ravissaient au contraire ? Cela, on ne le saurait jamais.

- Cela suffit, assez flemmardé, reprit-elle sur ces entrefaites, nous avons encore du chemin à faire avant de rallier Oranan. A quoi pensiez-vous donc ?
- Mais… mais nous on n’a rien dem…
- Alors ? Plus vite, Wizerio-san. A moins que je ne vous aie interrompus dans une saine séance d’exhibitionnisme ? Auquel cas j…
- Non, non-non, c’est bon, on arrive, trancha Tehero en attrapant ses nippes à la volée.
- Bien. Soyez en bas dans une demi-heure.

Tandis qu’elle s'en retournait comme si de rien n’était, les deux acolytes se regardèrent un instant, dans le silence le plus absolu, interloqués. Et puis ils se bidonnèrent un bon coup et se fichèrent leurs frusques sur le dos en vitesse – ils devaient se dépêcher s’ils voulaient avoir une chance d’avaler leur bouillie de riz avant de partir.


RP PUR - 790 MOTS

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 Sujet du message: Re: Village d'Ishikawa
MessagePosté: Ven 18 Avr 2014 01:27 
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Lorsque la Sindel arriva enfin, la fête battait déjà son plein. Ayri n'avait pas précisé qu'il y avait au moins vingt kilomètres jusqu'à son village et Silmeria avait eu la chance de croiser des paysans qui s'y rendaient. Bien qu'elle ne se sentait pas très fraiche après son voyage au milieu des choux à l'arrière d'une charrette, elle fit bonne figure.

Tout le monde semblait amical, très sympathique, on lui avait souvent parlé des fêtes paysannes où régnait joie et alcool. Ici c'était différent, tout semblait plus posé et plus respectueux. Silmeria avait tout de même quelques réticences, cette fête lui évoquait un grand mariage lorsqu'elle revenait d'Omyre. Espérant qu'il ne se termine pas de la même façon, à savoir qu'elle tuerait le marié pour le dépecer et dissimuler ses morceaux dans les plats sur toute une journée, elle se fondit dans la masse sans aucune difficulté.

Serrant des poignées de main chaleureuse, elle saluait l'effort des habitants de faire un pas vers elle, la voyageuse, l'inconnue. Sa réticence s'atténuait vite, elle se savait loin de Bouhen et de Keresztur au milieu de jeux politiques où vos proches n'hésitent pas à vous empoisonner pour une part du pouvoir. Non, ici aucune boulette de coquelicot qui gisait sournoisement au fond de ses gobelets.

« C'est très bon. Qu'est ce que c'est ? »
« Du praijo au saké. Un alcool de riz et d'amandes. »

Les gorgées réchauffaient un peu Silmeria, bien que le ciel soit encore assez clair, le fond de l'air nocturne et sa fraicheur se firent vite sentir, bientôt, les feux de joie se multipliaient et les joyeux fêtards s'agglutinaient autour.

Ayri vint vite rejoindre Silmeria. Si le début de la soirée s'était avéré calme, elle allait lentement mais sûrement devenir plus animée à mesure que le saké coulait. La jeune fille présentait à Silmeria quelques notables de la ville, prêtre et commerçants. Tous étaient charmants et semblaient cultivés. En effet, à mesure qu'elle s'entretenait avec les gens, tous lui expliquèrent qu'ils accueillaient toujours les voyageurs avec beaucoup de plaisir et n'hésitaient pas à offrir gîte et couvert. C'était leur philosophie et ils aimaient cultiver cette bienséance.

L'alcool coulait à flot et les invités remplissaient joyeusement le gobelet de Silmeria qui ne vit pas son fond de toute la soirée.

Un chariot arriva et tous s'en approchèrent. Des vieilles dames portaient de petites boules de tissus. Silmeria ne distinguait pas bien quelque chose troublait son regard. Elle n'était pas habituée à boire et les alcools lui montaient doucement au cerveau. C'est Ayri qui lui prit le bras, d'un rire cristallin et la conduisit près des vieilles femmes. Une petite troupe s'était déjà formée et elles n'occupaient que la troisième place pour observer ces petites poupées.

« HM... Pardon. Hm. Je vois pas bien. C'est des.. Chiffons ? »

Ayri éclata de rire et pinça le bras de Silmeria.

« Mais non voyons. Haha, ce sont des chats morts enveloppés dans du linge. Vous ne faisiez pas ça à Bouhen ? On les jette au feu pour que leurs âmes remplacent celles des hommes auprès des Dieux et nous assurer sécurité. Vous ne faisiez pas ça à Bouhen ? »

Silmeria écarquillait les yeux et vit en effet les truffes grimaçante des félins enveloppés dans des tissus blancs sur lesquels on accrochait quelques fleurs ou amulettes. Elle manqua de s'étrangler et but pour faire passer tout ça.

« Hm. Non pas tout à fait. On brûlait aute autre chose, pardon, dans les buffets. »
« Quoi ? »
« Rien.»

Le cortège se dirigeait sous les rires et les applaudissements vers le plus grand feu de joie où les cadavres de chats étaient jetés au feu.

« Tu sais, les chats sont très respectés ici, c'est une façon de leur rendre hommage. Tiens, tu as goûté ce saké millénaire ? Il vient de chez mon père, tous les ans il en donne une bouteille. »
« Uh. Oh oui. Fameux. C'est meilleur que l'atsinthe noire des Shaakts.»
« Atsinthe ? Absinthe non ? C'est un breuvage qui... Vient du Nord. D'Omyre même. »

Silmeria grimaçait. Face au regard étonné d'Ayri, elle vida son verre dans l'herbe et articula le plus soigneusement possible :

« Navrée de gâcher... »

Face à cette annonce, son secret dévoilé puisque visiblement, la jeune Ayri avait tout de suite compris que Silmeria avait déjà traîné ses galoches à Omyre et vu son regard, elle ne trouvait pas la chose tout à fait honorable. En vérité, Silmeria commençait à avoir honte et si elle venait à rougir cette fois-ci, ce n'était pas à cause de l'alcool.

« Tu sais, avant Bouhen j'étais à Omyre. »

Ayri attrapa le bras de Silmeria et toutes deux s'en allèrent un peu plus à l'écart. C'est dans un établi qu'elle conduisit la tueuse. Ayri avait encore le visage marqué par la surprise. Elle restait là, droite et les bras croisées, presque impériale et attendit.

Fatiguée par l'alcool, Silmeria sentait ses yeux piquer et les larmes lui monter. Elle venait de tout gâcher en se mêlant aux autres, à essayer de se fondre dans la masse. Après avoir péniblement ravalé ses relents d'alcool, elle raconta à la jeune fille son passé.

Comment elle s'était échappé de Tulorim après son séjour en tant qu'esclave. Son passé et ses noirs pêchés à Kendra Kâr jusqu'à Bouhen et cette Hrist, cette entité maléfique, purement mauvaise qui poussait le vice à se faire passer pour douce et morale, tout ceci n'était qu'une gigantesque farce et c'était son passé. Jamais ou presque elle n'avait vécu pour elle, juste pour Hrist et sa soif de discorde. Mais elle avait disparue. De nombreux rapports à Keresztur indiquaient que des témoignages avaient surpris son portrait craché en ville. Ce ne pouvait être que Hrist, elle suivait Silmeria comme son ombre, assoiffée d'une vengeance terrible, elle traquerait Silmeria. C'est comme ça qu'elle s'est enfuie d'Omyre, par peur après avoir montré ses cicatrices, ce fut Ayri qui se sentit mal à l'aise.

Silmeria continuait son histoire jusqu'au mariage où la jeune pucelle aveugle se faisait violer devant toute l'assemblée hilare que la petite blonde se mit à pleurer. Silmeria ravalait ses sanglots, à bout de souffle, ce bien triste bilan de sa vie faisait froid dans le dos.

Ayri se jeta sur elle et la serra fort contre son corps. Essayant elle aussi de reprendre ses esprits, elle lui murmura que tout était fini. Qu'ici elle pourrait vivre heureuse et sans heurts. Que tout ça était désormais derrière elle, qu'elle n'avait plus rien à craindre. Les Samouraïs avaient repoussés des centaines d'orques alors une femme seule, ce ne devait pas être si terrible.

Silmeria se calmait, lentement mais sûrement. Elle lui répondit à l'oreille :

« Je voudrais pouvoir te croire. »

_________________
La petite ombre de la Mort à Elysian.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


Némésis d'Heartless


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 Sujet du message: Re: Village d'Ishikawa
MessagePosté: Sam 19 Avr 2014 19:41 
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[:attention:] Scène violente mettant en avant du sang, des viscères et des chèvres sodomisées [:attention:]


Hrist et Cèles marchaient dans un petit village. Ou plus exactement, elle pataugeaient dans une mare de sang, titubant et enjambant des jambes solitaires ou des têtes aux airs étonnés.

« Qui a dit que les jeunes ne s'avaient pas s'amuser. Regarde moi ça. L'air sent bon la désolation. »

Les maisons fumaient encore. Les cadavres de chevaux et d'animaux étaient déjà un lieu de festin pour de nombreux parasites, les mouches étant souvent les premières sur place. Quelques rats mangeaient précipitamment un morceau d'enfant avant de fuir au premier bruit, laissant leurs places aux corbeaux. Les tripes s'entrecroisaient d'une fenêtre à l'autre, quelques crânes fracassés à la masse laissaient entrevoir une substance peu ragoutante qui se diluait lentement sur le sable poisseux.

L'odeur était quasiment compacte. Hrist la respirait à plein poumon. Cèles apparu à l'image d'une petite femme ressemblant à sa maîtresse dotée de petites ailes ridicules qui étaient plus là pour la décoration qu'autre chose.

« C'est un temple. Destiné à Gaia. »

Hrist approcha. En effet, la bâtisse était bien décorée lorsqu'elle était encore utilisable. Les fleurs renversées et les fruits en compote semblaient être de première fraicheur, les murs étaient propres et le bois de la porte presque neuf, si ce n'était que l'un comme l'autre étaient recouverts de sang.

« Combien, là-dedans ? »
« Une quarantaine. Rien que dans le temple j'entends. Et tous au Kikoup. »


Hrist distraite observait tout autour d'elle. « Et dans tout le village ? »
« Soixante, peut-être même plus. Et je ne compte pas les animaux de compagnie, et encore moins les chèvres sodomisées. »

Hrist flânait dans ce cimetière en plein air. Face à la sortie de la ville qui donnait vers les sous-bois, sur une forêt de piques alignées le long du sentier, étaient empalés des marmots, des chiens et même une demi-vache.

« Et bien, si Yuimen veut reconnaitre les siens. Il en a pour un moment. »

Hrist s'approcha d'un entrepôt éventré sur lequel était épinglée une femme au visage bouffi. Elle creva un sac de farine et recouvrit ses vêtements de détritus et de poussière.

« Tu es divine. Ces fruits pourris te vont à-ra-vir ! »

Hrist souriait face aux moqueries de Cèles, elle se lavait les mains dans une flaque de sang grouillante de mouches bleues étonnées et s'en barbouilla le visage et la poitrine.

« Alors, de quoi j'ai l'air ? Les soldats vont penser que je sors d'un calvaire ou j'ajoute une guirlande de tripes et une parure d'yeux confits ? »

« Traine pas, avec les saloperies que tu as sur les cheveux, on dirait un épouvantail à Dragon. Cache toi, les soldats arrivent.»

Hrist avait en effet, vu du haut des collines un village passer sous un détachement Orque. Le temps qu'elle s'y rende, ils avaient pris le temps de réaménager le décor, mais la tueuse avait pris son temps, après tout, elle ne venait pas sauver du monde mais s'infiltrer dans la ville d'Oranan.

Elle s'étira, faisant craquer ses lombaires et ses articulations endolories après le voyage inconfortable en chariot d'abord, puis à pied sous le soleil au zénith ensuite.

C'est sous un tas de décombres qu'elle élût domicile temporaire, pour elle le temps de faire une petite sieste au doux son des corbeaux.

Deux heures plus tard, un Samouraï la trouva.

Puis on l'interrogea.

Puis on l'emmena avec autant d'égards possibles car la tueuse jouait bien la comédie, sachant pleurer et s'emballer à la demande, dans ses yeux, il n'était pas difficile d'y trouver de l'horreur, mais ce n'était pas l'horreur passée qui s'y trouvait, mais bien celle à venir... Mais les Samouraïs trop inquiétés par le massacre du village escortèrent Hrist jusqu'à la ville d'Oranan. Celle-ci souriait intérieurement, mais ce sourire était plus synonyme de catastrophe que de joie.

------


Silmeria de son côté, dormait profondément. Loin de savoir que Hrist était sur ses pas et qu'elle n'avait eu aucun mal à passer l'armée de Samouraïs, au contraire. La Vénérable s'était trompée et avait trompé Silmeria. Tous ici ignoraient l'ampleur de la colère de la Frémissante qui déversait sur le monde entier sa haine.

Lorsqu'elle ouvrit les yeux, Silmeria avait un sacré mal de tête et Ayri s'empressait de la railler avant de lui offrir à boire. Le soleil s'était déjà levé depuis un moment et les oiseaux chantaient. La fête continuait, étendue sur plusieurs jours mais Silmeria se jura de ne plus boire. La bouche pâteuse, elle remercia longuement Ayri. Elle s'était trouvée bien mal, et face aux révélations lâchées, rares étaient ceux qui auraient accepté la Sindel chez eux.

Mais Ayri était une fervente croyante. Et elle savait pouvoir trouver du bon en chacun, et forte de cette philosophie, elle entretenait avec Silmeria une forte amitié où elle n'hésitait pas à lui offrir son soutien en chaque instant.

La Sindel s'efforçait de progresser et d'oublier son passé. Durant les jours qu'elle passait avec elle, elle rencontra sa famille qui aussitôt la considérèrent comme " amie ". Un terme qu'on ne lui avait pas accordé depuis des lustres. La femme revivait. Elle apprit la cuisine, la couture et que la vie n'était pas si pénible en dehors des châteaux...

L'orage arrivait.

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 Sujet du message: Re: Village d'Ishikawa
MessagePosté: Lun 21 Avr 2014 16:03 
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Le petit point d'eau du village d'Ishikawa était lieu de rendez-vous pour les femmes lors des après-midis ensoleillés. Toutes venaient papoter en nettoyant le linge au son des cours d'eau claire. L'air sentait bon la campagne. Silmeria se sentait revivre, jour après jour à tel point qu'elle oubliait presque totalement sa vie passée. Elle avait aussi beaucoup à faire et les journées bien remplies empêchaient la jeune femme de trop repenser à sa vie passée.

Tout le monde ici avait accepté la jeune inconnue et n'hésitaient pas à bavarder avec elle, bien qu'elle fut très secrète sur son passé, elle se laissait volontiers embarquer dans une conversation sur la pluie et le beau temps. Ici, les gens vivaient. Les raids Orques fréquents constituaient une menace et au lieu de vivre cloîtrés dans la peur, ces braves habitants décidaient de faire contre mauvaise fortune bon cœur et vivait bon train.

Ayri et Silmeria portaient à deux un lourd panier de linge qu'elles conduiraient plus tard à l'étendoir improvisé du jardin, fait de cordage entre deux arbres.

Soufflant un peu, la jeune humaine et la Sindel s'éventaient pour se rafraichir. Assise à l'ombre d'un cagibi, Ayri observait Silmeria restée au soleil, fermant les yeux vers les cieux et laissant sa peau chauffer doucement sous les rayons bienveillants de l'astre.

« Tout à l'heure, j'irais au marché. Père a beaucoup de provisions cette année, ça pourrait nous apporter de quoi vivre très confortablement. »

« Tu sais... Aucune vie de château ne vaut celle-ci. Je ne suis jamais restée aussi longtemps éloignée du soleil et du plein air. Je ne sais même plus comment j'ai pu vivre sans. C'est si agréable. »

Ayri souriait à son amie. La jeune femme était aux anges, son amie revivait et elle savait que son aide n'y été pas pour rien.

« Viendras-tu avec moi ? »
« J'ai promis aux enfants de leur apprendre à chasser le lapin. »
« Et bien. Je suis ravie de l'apprendre, tu chassais beaucoup avant ? » Demanda-t-elle d'un ton presque admiratif.

Silmeria répondit avec une nouvelle philosophie, oui elle avait l'habitude de chasser par le passé, faute de pouvoir se nourrir autrement durant ses longs voyages. Elle avait vu de nombreux rongeurs dans les environs, quelques oiseaux et même du plus gros gibier mais ça, elle le gardait pour plus tard. Si les enfants arrivaient à faire un collet correctement, ce un excellent début.

Le jour continuait à avancer, lorsque les premières fraicheurs se firent sentir, Ayri s'en alla avec son père au marché. Silmeria n'était pas encore rentrée de la chasse avec les enfants.

-----


Ayri partait donc, serrant le bras de son père amoureusement. Tous deux riaient et savouraient d'avance le futur profit qu'ils tireraient de cette soirée. Le bourrin tirait son chargement de fruits et de blé vers la ville d'Oranan.

Silmeria expliquait aux enfants comment placer un collet et à quel endroit. Elle s'efforçait d'être la plus claire possible, réfréner son côte sévère qui tentait de prendre le dessus à chaque erreur ou maladresse de ses apprentis chasseurs.

Les doigts maladroits et terreux, les enfants essayaient de dresser un piège à lapin convenable. Silmeria distribuait des conseils et bientôt, ils manquèrent de fil tressé. La Sindel aurait bien appris aux enfants comment tirer un fil de ses vêtements, mais il ne fallait pas exagérer. Aussi, ils rentrèrent totalement bredouilles et sales mais les enfants étaient heureux d'avoir pu s'échapper un peu des corvées habituelles qu'ils retrouveraient le lendemain.

Silmeria n'avait pas vu le temps passer et selon elle, il était encore temps de saluer Ayri et son père, mais les villageois indiquèrent que non.

« Navrée, ma jeune amie, mais ils sont partis au marché de la pleine lune. » lui dit une amie d'Ayri.

Silmeria sentit alors son coeur battre plus fort. L'Oracle. L'Oracle avait dit qu'Ayri mourait à la prochaine pleine lune. La jeune fille ne semblait pas y croire plus que ça, mais quelque chose alertait Silmeria. Quelque chose d'invisible, qu'elle n'identifiait pas. Un danger malsain qui terrifiait encore plus sachant qu'il pouvait venir de n'importe où. Se mordant la lèvre, elle termina poliment la conversation et hésita.

Devait-elle partir à Oranan veiller sur Ayri ? Allait-elle rester et si oui, le regretterait-elle ? Irait-elle et regretterait-elle aussi de ne pas l'avoir accompagnée ? Son père homme admiré au village n'était pas un notable d'Oranan mais sa présence suffirait-elle à protéger Ayri d'un danger ? Et qu'était-ce " Prophète " dont l'Oracle parlait dans sa divination. Elle observa le ciel assombri de ce début de soirée.

Sans plus attendre, croyant son impulsion, elle se précipita dans la loge qu'on lui prêtait généreusement et attrapa à la volée sa cape et sa ceinture d'armes. Elle tira le noeud de tissus qui lui retenait les cheveux et y planta l'aiguille, coiffure négligée mais confortable qui supporterait les galops du cheval qui la conduirait à la ville.

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 Sujet du message: Re: Village d'Ishikawa
MessagePosté: Dim 27 Déc 2015 23:20 
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Chapitre I : Une nouvelle journée

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Chaque pas s’imprimait dans la terre. Chaque pas la rapprochait de plus en plus vers sa première halte, sa première destination. La jeune femme était partie au sud d’Oranan, commençant son périple à l’aube de ce nouveau jour. Elle avait passé tant de temps à marcher, encore et encore, afin de rallier la première destination qu’elle s’était fixée ; Ishikawa. Ce petit village si paisible et loin de la grande et glorieuse Oranan. Ce village où, avec espoir, elle espérait trouver ses premières réponses. Naori s’était élancée dans une longue quête qui allait la mener vers l’inconnu. Se lancer à l’aventure pour chercher un disparu, il lui en aura fallu de l’aplomb et de la motivation pour persister dans une telle entreprise. À ce jour, elle n’avait que de maigres informations. Son mentor, Toshio Usune, n’était pas une personne très loquace et parlant sur sa vie. Encore moins sur ses projets et ses idéaux.

Naori avait un souvenir noble et idéal de lui. C'était un homme bon, juste, possédant toutes les valeurs importantes qu'un Ynorien devait avoir. Aux yeux de la jeune guerrière, il était bien plus qu'un simple instructeur ; il était un modèle à suivre. Naori n'avait jamais accepté sa disparition, et avait encore moins accepté de rester les bras croisés, sans rien faire. Sa décision fut irrévocable. Elle avait besoin de réponses … Même si cela allait être la quête la plus longue et éprouvante qu'elle n'ait jamais dû faire. La jeune femme, silencieuse, conservait son allure et continuait ainsi sa longue marche, s'approchant de plus en plus du petit village d'Ishikawa. Mais alors qu'elle continuait sa route, toutes ces pensées lui venaient en tête. Cela en valait-il le coup ? Devait-elle simplement … Se contenter de ce qu'on lui avait dit, et laisser le temps faire ? Ou devait-elle persévérer, insister et voir où cela la mènerait-elle … Il en fallait plus pour ébranler la volonté de cette tête brûlée.

Alors qu'elle marchait depuis déjà une bonne heure, depuis sa dernière pause, son regard d'ambre finit par se relever. Ses pas s'arrêtèrent et son corps s'immobilisa sur place. La jeune femme prit une longue inspiration et porta sa main au-dessus de ses yeux, afin de voir l'horizon de manière plus claire. Le soleil était en face de son faciè, et lever les yeux droits devant l'obligeait à les fermer. Cependant, en mettant ainsi sa main, elle se faisait ombre et se permettait ainsi de mieux voir. Un mince sourire prit racine sur ses lèvres face à cette vision. Celle qu'elle observait au loin. Celle qui lui montrait les cultures verdoyantes, accompagnant chaleureusement les maisons des humbles villageois peuplant Ishikawa. Sa première destination était donc toute proche, à pas plus d'un kilomètre à tout casser.

Le temps s’écoula jusqu’à ce que Naori parvienne enfin à la frontière des maisonnées. La fin d’après-midi se faisait de plus en plus prononcée, notamment par un soleil commençant son déclin, donnant une majestueuse teinte rougeâtre au ciel. La jeune guerrière effectua les derniers pas la séparant de son objectif, qui s’avérait être une maison parmi tant d’autre. Maison qui semblait banale à première vue, mais qui abritait un homme. Une personne que Naori avait besoin de voir, car elle était la seule à pouvoir la guider en ce moment même. D’un geste respectueux de la tête, elle salua les quelques villageois qu’elle rencontra, et qui la connaissait tous. En effet, Naori avait souvent voyagé en ces lieux, pour des raisons éducatives, accompagnée de son mentor autrefois. Et ce n’était pas une coïncidence si elle revenait ici, aujourd’hui ; elle venait voir le même homme qu’autrefois.

Elle finit par atteindre son humble demeure, reconnaissant celle-ci comme si elle l’avait quitté hier. Elle s’immobilisa devant, levant lentement la main, s’apprêtant à attraper la poignée pour frapper le bois rustre et solide composant porte. Naori hésita un dernier moment, avant de baisser le regard puis d’agiter ladite poignée. Seulement … Quand le métal sensiblement rouillé frappa à la surface de la porte, Naori ne sentit guère l’impact. Ceci était dû au fait que la porte se poussa à hauteur de sa force, s’entrouvrant d’elle-même. Etonnée de voir que le propriétaire avait laissé sa porte ouverte, elle en fit abstraction pendant un moment, profitant de l’occasion pour entrer dans la maison, et prenant cette fois-ci le soin de fermer la porte derrière elle. Toujours aussi muette qu’une tombe, Naori avança et scruta la pièce, les yeux bien ouverts pour … Ne pas se laisser surprendre. Il était déjà assez suspect de voir que la porte était ouverte, alors on pouvait aisément s’imaginer des tas de choses. À un tel point qu’au fur et à mesure qu’elle avançait, sa main se dirigea vers la garde de son katana, l’effleurant du bout de ses doigts, afin de se tenir prête.

Cependant, il n’y eut nul besoin de s’alarmer bien longtemps. Ses yeux finirent par fixer une silhouette au milieu de la pièce, assise en tailleur, faisant face à un mannequin d’entrainement. Naori n’eut guère le temps de dire quoique ce soit que la voix du vieil homme retentit, calmement. « Entres, Naori. J’attendais patiemment ta venue … Nous savions que c’était inévitable. Toshio avait vu juste … Encore une fois. » Dit-il, avant de se relever. Naori baissa sa main, n’ayant plus besoin de rester aux aguets. Elle inclina respectueusement sa tête quand l’homme lui fit face, puis décida alors de lui répondre. « Vous … Toshio le savait ? Comment … Qu’est-ce que vous voulez dire, maitre Agawa ? » Répondit-elle alors, fixant le vieil homme.

Les traits endurcis de celui-ci, aussi profonds que des canyons et dur que du cuir tanné, se plièrent sous un sourire fin qu’il grimaça. Il tendit un bras, puis invita la jeune apprentie à s’approcher, ou plus précisément, à le rejoindre à ses côtés, face au mannequin au fond de la pièce. « Des réponses tu es venue chercher ici, Naori. Tu n’en seras pas déçue, mais … Il me faut m’assurer que tu es prête. La quête dans laquelle tu t’engages te demandera bien plus que tu ne l’imagines … Le monde est une place des plus dangereuses et, même si moi et Toshio savons que tu es une excellente apprentie … Il te faut passer un dernier test. Une dernière épreuve, avant ta noble quête. » Déclara-t-il, regardant Naori droit dans les yeux.

« Je comprendrai si tu ne te sens pas d’attaque de suite, surtout après la route que tu viens de faire. Mais, te sens-tu prête, Naori ? » Demanda-t-il, attendant donc la réponse de la jeune femme, qui allait décider de l’issue de la situation actuelle.

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Dernière édition par Naori Okada le Mer 30 Déc 2015 22:21, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Village d'Ishikawa
MessagePosté: Mer 30 Déc 2015 22:14 
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La jeune guerrière n’aurait jamais pu penser que son arrivée chez cet homme était, en quelques sortes, planifiée. Maitre Agawa savait que Naori aurait voulu partir à la recherche de son mentor, tout comme ce dernier le savait. La question pouvait donc se poser ; pourquoi ? Pourquoi ces deux hommes avaient-ils prévu de cas de figure ? Pourquoi Agawa affirmait que Naori était prête ? Pour quelles raisons … Elle n’allait guère tarder à le savoir. Il était vrai qu’elle avait passé de longues heures à voyager, et qu’enchainer directement avec une épreuve, s’apparentant à un ultime test, n’était pas vraiment une bonne idée. D’un autre côté, Naori savait que le temps jouait contre elle, et que chaque seconde qui passait l’éloignait de Toshio. Néanmoins, celui-ci lui avait appris à contenir son entrain et ses ambitions, à ne pas se laisser submerger par un trop plein de bonnes intentions. Ce fut pour cette raison que la jeune femme ne répondit guère de suite, se demandant bien ce qu’elle devait faire.

Se reposer, et tenter d'en savoir plus … Ou enchainer, et gagner du temps ? Cela lui parut long, mais extérieurement, il n'y eut que quelques secondes d'écouler. Elle soupira doucement, baissant respectueusement la tête, avant de répliquer. « Je suis prête, maitre Agawa … S'il faut que je brandisse l'arme, je le ferai. Ma fatigue ne prévaut pas face à cela. » Dit-elle, d'un ton résolu. À nouveau, les traits endurcis du vieil homme s'étirèrent, laissant apparaitre un sourire. Et quel sourire. Naori le connaissait bien. Celui-là signifiait une chose ; la satisfaction. Venait-elle de déjouer un piège, ou quelque chose dans le genre ? Elle n'en savait rien, et ses yeux continuèrent de braquer sur son interlocuteur. Ce dernier baissa les yeux puis invita l'apprentie à le suivre, affirmant alors qu'il fallait qu'il lui explique certaines choses avant de procéder à l'épreuve.

Il l’emmena dans une pièce à côté, éloignée de la salle d’entrainement où gisait le mannequin. Dans ce nouveau lieu, qui n’était rien d’autre qu’une petite salle comportant plusieurs étagères et armoires, s’y trouvait une petite table basse au centre. Le fond était habité par une grande ouverture donnant sur l’extérieur de la maisonnée, dans un style des plus Ynorien, c’est-à-dire que ce mur comportait une grande porte en bois coulissante, menant dehors, vers un dojo à ciel ouvert. Agawa invita Naori à s’asseoir devant la table basse, après qu’il se soit installé en face d’elle. Se faisant donc face chacun, et ayant une table pour les séparer, Naori attendit donc le dénouement de cette affaire. Posant consciencieusement ses mains sur la table, elle attendit, son regard ne quittant guère celui du vieil homme. « J’aime toujours autant ta patience et ton silence, Naori. C’est là une preuve que les enseignements de Toshio, et de moi-même, n’ont pas été vains. Tu apprends vite, c’est une qualité qui te sera toujours favorable … Mais, il ne suffit pas d’apprendre seulement. Car le but est, à terme, de pouvoir agir et prendre des décisions, grâce à ce savoir. » Dit-il dans un premier temps, prenant le temps de jauger la moindre réaction de l’apprentie.

Naori hocha lentement de la tête, faisant comprendre qu'elle assimilait chaque dire qu'il prononçait. « Que voulez-vous me faire comprendre, maitre Agawa ? » Répondit-elle, sur un ton bas et respectueux. L'homme baissa un moment les yeux, avant de les replonger dans ceux de la jeune femme. « Avant de partir à la recherche de ton valeureux mentor, Naori, tu dois prouver que nos enseignements sont acquis. Car tu seras amenée à faire des choix, et à affronter des dangers dont tu ne soupçonneras même pas de l'importance. Toshio et moi savions que ce moment arriverait, un jour. C'est là, ta dernière épreuve ; tu dois accomplir un dernier test, une dernière preuve … Qui, selon son succès, t'aiderai à retrouver les traces de ton ami. » Ajouta-t-il, de sa voix calme. Naori commença à comprendre ce qui lui était réservé, mais avait besoin de plus d'information. Prenant un air songeur, Naori serra ses mains entre elle, laissant planer un silence pendant un moment, avant de répondre.

« Si je dois passer cette épreuve pour m'élancer à la recherche de maître Usune, je ne peux que me plier. Je tâcherai de faire de mon mieux, même si … Même s'il me tarde de le revoir, et de comprendre les raisons de son départ. » Dit-elle, provoquant une grimace chez Agawa. Une grimace exprimant à la fois sa compassion envers les motivations de Naori, et le désolant constat de voir que son élève avait encore quelques rebuts d'un point de vue comportemental. Il termina ses précisions en expliquant, clairement, en quoi l'épreuve allait consistait. Agawa conta alors une histoire à Naori, parlant d'une légende dont elle avait quelques fois entendu parler. Si cette légende était vraie ou non, elle ne le savait guère. Mais ce qu'elle savait en revanche, c'était que cette histoire était en liens avec son épreuve.

Le vieil homme finit toutefois par terminer son histoire, en basculant sur l'objectif même de ce dernier test. « Tu ne passeras pas ton épreuve ici, apprentie. Car vois-tu … Celle-ci consiste en une quête. Oui, une quête. Si la légende dit vraie, alors l'arme de ce guerrier légendaire existe bel et bien … Quelque part, en ce monde. Heureusement les légendes ne sont pas toute fausses, et c'est donc ça, ta dernière épreuve … » Dit-il, laissant Naori perplexe. « Vous … Me demandez de mettre la main sur une ancienne arme ? Pourquoi ? Quel est le rapport … » S'exclama-t-elle, avant qu'elle ne soit coupée par le vieil homme, qui termina de lui apporter précisions. « Tu le découvriras fort bien tôt, Naori. Tu ne dois pas te poser autant de questions … Même si tes intentions sont louables. Cette arme sera l'achèvement de ton apprentissage, et te permettras de vaincre ceux qui se mettront au travers ta voie. Et, bien que je ne puisse pas vraiment t'en dire plus … Tu auras bien plus d'ennemis que tu ne le penses, Naori. Seul cet ancien artefact saura te protéger … Ta quête pour le retrouver t'amèneras à ouvrir les yeux … Et à commencer à comprendre pourquoi Toshio est parti. » Finit-il, baissant les yeux.

Tout ceci restait encore très mystérieux aux yeux de Naori, qui comprit dès lors que sa première quête n’allait pas être de trouver des informations sur Toshio, mais de mettre la main sur cet étrange artefact que lui décrit Agawa. Comprenant ceci, elle hocha doucement de la tête, attendant alors d’autres informations s’il y en avait.

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 Sujet du message: Re: Village d'Ishikawa
MessagePosté: Mar 5 Jan 2016 18:23 
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Aux dires d'Agawa, la quête pour cette arme sera la clé de l'énigme pour Naori. Dans le sens où tout ce qu'elle fera pour retrouver cet artefact la conduira, immanquablement, à mettre le doigt sur bien des réponses à ses questions. Cependant cette histoire tout entière était encore très floue. Le monde était vaste, et Agawa demandait à la jeune apprentie de l'arpenter, à l'aveugle, à la recherche d'une prétendue arme appartenant à une légende même pas vérifiée. Bien que Naori avait confiance en son maitre, et qu'elle savait qu'il ne disait jamais rien pour rien, elle ne pouvait que se poser des questions quant à cette histoire. Son regard trahissait sa pensée, et Agawa le perçut bien vite. Toujours face à face, le vieil homme se leva, faisant signe à l'apprentie de rester là où elle était. Celle-ci l'observa, remarquant qu'il semblait fouiller quelque chose sur l'une des étagères plus au fond. Sa fouille ne dura pas longtemps, quelques dizaines de secondes tout au plus.

Il en revint les mains pleines, posant alors sur la table une petite pile de feuillets. Toujours sans rien dire, ses mains commencèrent à faire le tri dans tout ce tas, finissant par en sortir cinq. Son regard se leva vers Naori, constatant qu’il n’avait fait qu’augmenter son incompréhension, et sa curiosité aussi. « Ceci sont mes notes, Naori. Là-dedans, j’ai consigné tout ce que je savais à propos de cette relique et de son pouvoir. Néanmoins, même en les lisant, tu ne pourras pas trouver directement ce que tu cherches. Mes notes sont … Incomplètes. Je manque d’ouvrages et de documents pour compléter le tout. J’ai déjà lu de fond en comble tous les livres ayant un lien à la bibliothèque d’Oranan, et il n’y a rien à faire. » Dit-il dans un premier temps. Il fit avancer ces quelques feuillets vers Naori, pour la laisser les lire.

Un silence s'installa, pendant lequel la jeune guerrière lisait, attentivement, les notes d'Agawa. Ce qu'elle put y lire était très intéressant, et allait lui être d'une aide précieuse. Néanmoins, et comme le vieil homme venait de le préciser, il manquait des informations, qui paraissaient cruciales. Si les notes parlaient effectivement de cet ancien artefact, et de la légende en elle-même, il manquait des précisions comme par exemple, le lieu où la légende avait eu lieu. Ce qui aurait été une information très intéressante pour commencer les recherches. Ou bien encore, l'ancienneté. Mais, le plus flagrant était que même après avoir passé tant de temps à prendre de telles notes, Agawa n'avait toujours pas réussi à déterminer la nature exacte de cette arme. Elle pouvait donc prendre n'importe quelle forme et se trouver n'importe où dans le monde. Ces notes étaient certes d'une aide précieuse, mais il manquait le principal.

Relevant les yeux, la jeune femme soupira puis s'adressa à Agawa. « Si vous n'avez rien trouvé à la grande bibliothèque d'Oranan, je ne vois pas où pourrais-je trouver plus d'informations … » Affirma-t-elle, se sentant toutefois prête à partir loin s'il le fallait, pour trouver des informations. Ce fut à ce moment qu'Agawa sourit, puis récupéra ses notes, d'un geste lent. Il expliqua alors son idée à Naori, qui risquait de lui plaire, compte-tenu de sa volonté de s'élancer à l'aventure. « C'est là que débute l'épreuve, Naori. Je vais te donner ta première destination … C'est la seule aide que je peux te fournir, à mon niveau. Vois-tu, j'ai un correspondant, bien au-delà de nos terres, à Tulorim. Comme moi, il consacre désormais ses journées à écrire des manuscrits, dans l'art qu'il maitrise le plus ; le maniement des lames fines. Nous sommes … De vieilles connaissances et nous avons énormément échangé de courrier. Il sait plus de choses que moi, mais nos échanges se sont arrêtés quand les tensions au nord se sont endurcies. Dans sa dernière lettre, j'ai cru comprendre qu'il était sur le point de trouver un élément important dans cette affaire. » Dit-il dans un premier temps.

Il marqua un court silence, laissant le temps à la jeune femme d'assimiler chaques mots qu'il avait prononcé. Puis, il reprit. « Vas le voir, et dis-lui que tu viens de ma part, au sujet de la relique. Tu lui diras, très précisément ''L'arbre ne tremble pas, et le roseau pli.'' » Déclara-t-il. Une sorte de code entre les deux érudits, pour se reconnaître. Naori l'apprit par cœur, ce n'était pas très long comme phrase. Acquiesçant, Agawa lui sourit et, malgré la motivation et la détermination de la jeune guerrière, il pouvait encore déceler en elle cette once d'impatience et d'incertitude. Voyant cela, il tenta alors de la rassurer. « Je sais pourquoi tu es venue ici, Naori. Tu veux retrouver Toshio, ce qui est compréhensible … Et inévitable. Je sais aussi que tu te demandes en quoi la mission que je te donne t'aideras. Mais il faut me croire Naori ; cette étape t'est essentielle. Tu le découvriras bien vite. Et tu comprendras alors pourquoi je tiens absolument à ce que tu retrouves cette relique … » Dit-il, de son ton toujours aussi calme et rassurant.

Naori hocha de la tête, puis pour la première fois depuis le début de la journée, esquissa un fin sourire. « Je retrouverai votre artefact, maître Agawa. Et je retrouverai aussi maître Usune. Je vous en fais la promesse. » Répondit-elle, rassurant elle aussi son maitre, sur ses intentions. Il ne lui restait plus qu'à lire encore et encore les notes devant elle, puis elle pourrait enfin partir à l'aventure, comme elle l'avait tant désiré depuis le début.

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 Sujet du message: Re: Village d'Ishikawa
MessagePosté: Lun 25 Jan 2016 11:31 
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Arrivée en fin de journée chez son maitre, Naori l’avait achevé, assise en tailleur devant cette table, à lire et encore lire. Ses yeux étaient fatigués, les picotements dans ses globes oculaires se faisaient mordants. Agawa ne se faisait pas de soucis pour la jeune femme ; il lui avait laissé le soin de lire toutes ses notes, pendant qu’il vaquait à ses occupations. Naori était déterminée et têtue, quand elle le voulait, et elle le montrait bien à ce moment. Jusqu’à ses dernières forces, elle lisait, apprenant ainsi la légende dans son entièreté, par les mots d’Agawa tout du moins. Outre le fait d’apprendre des détails qui s’avéraient importants dans sa quête, Naori put tout simplement apprendre l’histoire, en connaitre ses origines et sa beauté d’un certain point de vue. Elle se complaisait aussi à lire la plume de son maitre, qui n’avait pas hésité à y mettre un certain style narratif dans les passages contant uniquement la légende.

L’heure avança, et la nuit tomba. Naori était fatiguée, épuisée par le voyage et cette lecture intensive. Elle n’était même pas venue à bout de toutes les notes d’Agawa, néanmoins. Mais l’apprentie n’en pouvait plus, elle avait besoin de se reposer. Elle releva la tête, une lourde tête qui commençait d’ailleurs à lui faire mal. Elle s’essuya le visage entre ses mains, et surprit alors Agawa revenir dans la petite pièce, en l’observant avec un léger sourire. « Mes récits te plaisent, Naori ? » Lui demanda alors le vieil homme. Naori soupira en laissant échapper un petit rire, avant de lui répondre. « Votre talent de conteur n’est plus à prouver, maitre. Vous m’en voyez grande admiratrice ! » Lui répliqua-t-elle, avec un petit sourire. Au milieu de toute cette narration, bien qu’uniquement utilisée dans le cadre des passages portant sur la légende, se dissimulaient des mines d’informations.

L’apprentie ne pouvait s’empêcher de se demander pourquoi Agawa n’avait pas pris la peine de tout lui raconter de vive voix, et d’en venir directement aux faits. Mais elle comprit rapidement pourquoi, en voyant le vieillard tourner à droite et à gauche, à la recherche d’une bougie, dont il avait oublié l’emplacement. S’il n’était pas encore gâteux, sa mémoire en revanche l’était depuis longtemps. C’était d’ailleurs pour cette raison qu’il avait pris le temps de tout mettre par écrit, par peur d’omettre des détails et informations d’une grande importance. « Je sais à présent que cette arme est dangereuse et magique. Et, si j’ai bien lu vos notes … Elle aurait eu plusieurs propriétaires au travers l’histoire. Selon la légende, seuls des guerriers aux cœurs purs en auraient eu possession … Pensez-vous sincèrement que j’ai donc la moindre chance ? » Dit-elle, en cherchant le regard d’Agawa.

Le vieil homme se tourna vers elle, croisant ainsi ses yeux. Il prit une grande inspiration, puis haussa fébrilement des épaules. « La chance n’a rien à voir là-dedans Naori. La chance fait appel à une part de hasard … Et le hasard n’est pas. Si ta destinée est de retrouver cet artefact, alors tu as la réponse à ta question. » Déclara-t-il, en souriant puis en tournant les talons, quittant la pièce. Avant de disparaitre, il tenu néanmoins à informer Naori qu’elle pouvait passer la nuit ici, si elle le souhaitait. C’était évident, d’un certain coté ; dans son état elle n’allait pas se risquer à reprendre la route, et de nuit en plus. Elle hocha poliment de la tête, se retrouvant finalement seule, à nouveau. Elle soupira grandement, voyant qu’il lui restait encore pas mal de pages à lire. Elle soupira d’exaspération et laissa tomber lourdement sa tête sur la table. Du sommeil, elle avait besoin de sommeil ! De se reposer, et d’avoir ainsi les idées plus claires pour le lendemain.

Naori décida donc de tout arrêter pour le moment, ayant encore un peu de clarté d’esprit pour se dire qu’il fallait se reposer, afin de ne pas être dans les choux au matin. Si elle attendait encore, et qu’elle s’essayait à lire encore quelques notes, elle n’allait pas tenir. Ainsi, elle se leva puis s’étira grandement, en finissant par se gratter les cheveux. Ses yeux repérèrent une couche sommaire au pied du mur. Elle s’y dirigea, puis entreprit ainsi de retirer son armure, qui se résumait à une simple plaque. Elle ne prit guère le soin d’aller la déposer quelque part ; Naori était fatiguée, et elle se contenta alors de la détacher et de la laisser tomber au sol, avant de s’installer dans le lit quelque peu sommaire. Mais il n’en fallait pas plus, après tout. Ce ne fut que l’affaire de quelques minutes avant que l’apprentie trouve le sommeil, fermant ainsi ses paupières pour s’en aller aux pays des songes …

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 Sujet du message: Re: Village d'Ishikawa
MessagePosté: Dim 31 Juil 2016 23:45 
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Son escale au pays des songes fut malheureusement de courte durée. Si Naori, fatiguée par son voyage de la journée et ses longues heures de lecture, avait désiré simplement se reposer, le destin en décida autrement. Au fond de son sommeil, alors que notre jeune protagoniste sommeillait paisiblement, son visage commença à se crisper sensiblement face aux bruits qu'entendaient ses oreilles. Pas encore réveillée, ses sens étaient toutefois en alerte. Ce bruit incessant, similaire à un véritable vacarme de bagarre d'ivrognes commençait à la réveiller. Ses yeux lourds et rouges finirent par retrouver la vue alors que ses paupières, aussi lourdes que deux sacs à caillasses, s'ouvrirent. Quelque chose n'allait pas. Quelque chose de bruyant, de très bruyant l'avait tiré de ses songes. Pourtant, Naori n'était pas encore complètement réveillée ; aussi critique pouvait être la situation, la jeune femme avait un réel problème avec les réveils prématurés. Cependant, les choses se précipitèrent.

Un grand fracas la tira de son état comateux et la fit se dresser. Son cœur eut une violente pulsation, faisant prendre un sérieux coup à sa respiration, devant lourde et soutenue. Que se passait-il ? Naori se le demandait bien. Elle sauta de la couche et se jeta sur son armure et son arme. Les bruits et fracas étaient constants, comme s'il y avait un terrible affrontement juste à côté. Des éclats de voix, des cris de terreur et des lames qui s'entrechoquaient. Nul doute, il y avait bel et bien un combat. La jeune guerrière était sur le point de sortir précipitamment de la pièce, mais fut interrompue quand Agawa, le maître des lieux, poussa la porte de l'autre côté et la referma brusquement, faisant signe à Naori de l'aider pour la bloquer à l'aide de la commode. La guerrière s'exécuta sans réfléchir et poussa donc le lourd meuble non sans un certain effort. « Que se passe-t-il maître ?! » S'exclama alors la guerrière, avant que le vieil homme se retourne vers elle, essoufflé. « Je crains que ta venue ait attisé les charognards. Ils sont venus au beau milieu de la nuit pour … Moi. » Dit-il, accourant jusqu'au fond de la pièce pour ouvrir grand les portes coulissantes donnant sur l'extérieur.

« Ils veulent mes notes le peu de savoir que j'ai. Nous n'avons plus de temps Naori, tu dois fuir. Je vais tout brûler, je n'ai pas le choix. » Déclara-t-il précipitamment, ne laissant guère de temps à la jeune femme de réagir. En vue des bruits et des fracas, ces mystérieux hommes étaient en train de mettre à sac les quelques maisons du village et les cris d'effrois des paysans reflétaient de la cruauté qu'ils employaient. Des lames s'entrechoquaient, nul doute parce que certain tentaient, en vain, de défendre leurs familles ou autre. Mais Naori ne savait pas vraiment qui étaient-ils, Agawa semblant terrifié. La nuit était complète, et l'air … Acide. « Qui sont-ils maître ? Pourquoi veulent-ils vos no … » Dit-elle, avant de se faire interrompre. « L'arme. Ils ont dû apprendre que j'étais encore l'un des seuls vieillards encore en vie possédant des informations dessus. Ecoute Naori, tu n'es plus en sécurité ici, tu dois partir ! Rejoins Tulorim. Cours et ne te retournes jamais. Ils ne doivent pas te retrouver ! » Déclara-t-il, d'une voix que Naori connaissait bien, malheureusement. Sa voix sérieuse, déterminée. La jeune femme déglutit d'horreur, entendant encore la violence faisant rage dehors.

Bientôt, un autre fracas intervint mais, de manière bien plus rapproché. Agawa blanchit, car ces hommes venaient en effet de détruire sa porte. Ils allaient être là d'un instant à l'autre, vu la taille de la maison. « PARS ! » S'exclama alors Agawa, ayant fini de rassembler toutes ses notes et manuscrits dans la cheminée, les brûlant ainsi. Des années de sa vie perdues, s'envolant en l'espace d'un instant en un tas de cendre et de fumée. Qu'allait-il arriver à Agawa ? Naori s'insurgea et déclara qu'il était hors de question de le laisser seul, car il risquait de mourir, tué par ces étranges personnes qui, visiblement, n'étaient pas des tendres. Mais le maître se montra ferme et alla même jusqu'à pousser Naori vers les portes qu'ils avaient ouvertes. « Le peu que tu sais est plus important que ma vie, Naori. Je t'ordonne de partir et de ne pas revenir sur tes pas ! S'ils te coupent la tête à toi aussi, je pourrai dire alors que j'ai réellement perdus toutes ces années de ma vie. » Dit-il, regardant fermement Naori, qui déglutit à nouveau. La porte de la pièce commença à trembler sous les coups qu'on lui donnait dessus. Sans la lourde commode elle aurait déjà volé en éclats, mais elle donna heureusement un tout petit peu de temps aux deux protagonistes. Naori sentit son cœur se serrer à l'idée d'abandonner son maître aux mains de ces tueurs, mais il ne lui laissait guère le choix. Il l'avait déjà poussé de force dehors, et s'était munit de son Katana. « Je … Dites-moi qui sont-ils avant que je parte, je saurai alors qui retrouver en temps voulu. » Dit-elle, avant qu'Agawa ne lui réponde. Une réponse qui lui fit alors glacer le sang, et qui la fit blanchir.

« La Horde Ecarlate. » Déclara-t-il, laissant Naori tétanisée. Il referma définitivement les portes, ne laissant donc plus le choix à la jeune femme que de fuir. Celle-ci fut foudroyée sur place en entendant cette réponse. La Horde Ecarlate, elle qui pensait qu'il ne s'agissait que d'une chimère. Son cœur précipité sembla exploser en elle, tellement cette révélation lui glaça le sang. Mais elle se ressaisit comme elle le put et s'en retourna, fuyant. Ses jambes ne furent jamais aussi rapides que maintenant. Naori courrait de toutes ses forces, s'enfonçant au milieu de la pénombre nocturne. Seule la lune lui permettait de s'éclairer et la lueur restait malgré tout faible à cause de l'épaisse couche de nuage. Naori courut, de toutes ses forces, de tout son souffle, sans jamais s'arrêter, s'enfonçant toujours plus dans les champs sauvages, traversant les cultures, puis s'engouffrant dans la nature.

Même à cette distance, Naori ressentit un violent frisson d'angoisse quand les sons stridents des cris remontaient à ses oreilles. Même à cette distance, ils étaient perceptibles. Même à cette distance ... Naori entendit son maître hurler, d'une douleur et d'une terreur qu'elle n'avait jamais entendu auparavant. Une scène terrible et effroyable, qui faillit bien lui faire faire demi-tour, pour arrêter cette barbarie. Mais, les paroles d'Agawa étaient clairs, et censées. Pas de demi-tour, pas de retournement ... Elle devait encaisser, supporter, et courir toujours plus vite. C'était bien à ce moment-là que sa longue quête commença ...

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