Dos à la destination qui me semblait pourtant la seule issue possible, je courrais vers l’abomination motivée par une rage sans véritable cible. Une borne en pierre me servit à prendre de l’élan et je me jetai littéralement vers la bête encore occupée à se venger de l’insecte qui venait de lui couper l’un de ses tentacules. Le guerrier, dernier courageux à se tenir face au monstre esquivait les bras modifiés et lourdaud assez facilement.
L’espace d’un instant je me pris pour le caillou d’une fronde.
Sans grand effort je réussi à bondir par-dessus les bras du monstre, à atteindre sa nuque sans rebondir contre une des innombrables excroissances osseuses. A califourchon sur ses épaules et ragaillardie par ce succès je serrai le manche de ma dague à deux mains et la plantai dans sa chair en me servant de tout mon corps. J’aurais eu plus de chance de faire un trou dans une plaque de métal, car la peau de cette abomination était sans doute plus dure encore. Ma lame ne parvint même pas à griffer l’épiderme et encore moins à s’y loger. Je hurlais, penchée au dessus de mon arme que je continuais de remuer frénétiquement.
Une embardée soudaine du monstre me fit pourtant lâchée prise et je me retenais la colonne osseuse dans son dos pour ne pas tomber. A ce moment, je me rendis compte que le fait de voir la majorité des aventuriers s’enfuir aurait du me faire changer d’avis quant à mon entreprise. Mais passée la frayeur première que la bête s’était suffisamment aperçut de ma présence pour me prendre pour autre chose d’un moustique inoffensif, je sentis ma tête tourner et mon estomac se soulever. Quelles soient le fait de la prise de conscience de ma situation, le vertige bien que peu probable, la peur du à la facilité avec laquelle il venait de faire virevolter le guerrier … les brusques crampes eurent raison de mon entêtement et de mon équilibre.
L’abomination n’allait pas tarder à tourner son attention vers moi et il était maintenant plus qu’évident que je n’étais pas de taille. Mais je ne pouvais pas me contenter de descendre et courir et n’avais que peu de temps pour réfléchir à une diversion digne de ce nom. Encore pliée en deux par les crampes, je me résignai à tenter l’impossible et me contenter du plus logique étant donné la proximité de ses yeux et le fait qu’ils étaient probablement la seule chose dans laquelle on pouvait réussir à planter quelque chose.
_________________ Madoka
Dernière édition par Madoka le Dim 24 Mar 2013 18:58, édité 2 fois.
|