Nan mais je ne veux toujours pas en faire une. Enfin pas sérieusement. Là ce serait juste pour la réflexivité que je pourrais avoir vis-à-vis de ce type de travail d'écriture. Si je rentre dans l'armée de terre, et si y'a moyen de faire une thèse de sociologie des organisations (il y a toujours moyen, juste si on m'autorise) avec une entrée ethno-sociologique et observation participantes, mes profs me voient débarquer dans la semaine dans leurs labos, et je suis certain à 90% que je vais en trouver quelques-uns qui seraient ravis de me suivre, juste pour la nouveauté du terrain. Et parce que je fais de bon gâteaux.

J'ai fait une tentative vers les jeux narratifs avec The Wolf Among Us, que j'ai beaucoup aimé.

Là je tourne à Borderlands II/Diablo III quand je veux me vider l'esprit. Avec un peu plus d'implication The Witcher I et Dark Souls.

Taratata, l'objectivité c'est un joli mot destiné à camoufler l'optimisme ou le défaitisme derrière une barrière de rigueur intellectuelle. C'te blague!

Bah, c'est pas non plus comme si j'étais très attaché à l'idée de faire une thèse, sinon pour me faire appeler "docteur" et avoir un bout de papier supplémentaire. Participer à la production dans un champ disciplinaire que j'apprécie, oui, ça me botterait ; la carrière universitaire, enseignant chercheur et compagnie, la reconnaissance des pairs et des aines, ça je m'en balance. Cette thèse, si elle se fait, car il n'est pas à exclure que je devienne raisonnable pour de bon, sera une fulgurance dans ma vie, quelque chose d'éphémère.

Je joue à tout ça sur console. Sans quoi, ils rameraient sans doute aussi sur mon PC. C'est vrai que la série Borderlands est un régal en coop, mais hélas je suis tout seul, donc... Quant à Dark Souls... Je pense que c'est une expérience à faire : au début, il y a un peu de difficulté qui se fait sentir, mais j'apprécie énormément les détours par ce jeu entre deux autres plus accessibles.

Y'a un passage que je trouve merveilleux dans Ecrire les sciences sociales, où Becker décrit un séminaire d'écriture qu'il animait - avec beaucoup de culot explique-t-il, car il se jugeait alors très peu compétent dans la théorie de cette matière - au cours duquel il force les participants à évoquer leurs rituels d'écriture (matériels s'entend). Au début, c'est une honte générale, chacun a l'impression de passer pour un taré avec ses petites manies, ses routines, et puis finalement tous se rendent compte que leur excentricité est partagée de diverses manières : ils sont tout à fait "normaux" (pour autant que peut l'être un universitaire qui écrit, étudiant ou non). Et Becker de faire ce charmant lien avec les rituels magiques décrits par Malinowski.

Je ne vais pas t'attirer dans un guet-apens rhétorique immédiatement, tu as des màj à faire et un rp à écrire.

Je dirais juste qu'il y a une solide différence entre viser l'objectivité, comme un idéal inaccessible, et être réellement objectif, ce qui me semble fort relever de l'utopie, connaissant la moindre l'humain.

Tu vas te remettre aux RP de la Caste prochainement Isil ?

L'ouvrage est très centré "sociologie" sur le propos, parce que Becker trouve que les sociologues écrivent affreusement mal. Il épluche les raisons non pas personnelles mais "sociales" liées à cela. Le sous titre est "Commencer et terminer son article, sa thèse ou son livre". Je pense qu'une bonne partie de son propos dépasse largement le cadre de la sociologie et des sciences sociales : c'est une réflexion sur l'écriture dans une discipline ne général qu'il propose (comment aborder les différentes phases de l'écriture, savoir évoluer du premier jet à la version finale, quels sont les "pièges" à éviter, comment dresser un plan, comprendre ce qui relève d'un héritage disciplinaire et faire le tri dans ce qui doit être gardé ou pas, la question du regard des pairs, le basculement entre la logique de l'écrit rendu à partir du mémoire, etc.). D'ailleurs, il évoque des retours de mathématiciens, informaticiens, et autres chercheurs dans des disciplines fort éloignées de la sociologie qui lui faisaient part du profits qu'ils ont tiré des conseils prodigués. Je pense que toute personne qui est ancré dans un domaine disciplinaire pourrait trouver son compte dans cet ouvrage.

180 pages qui se lisent vite et agréablement, avec des commentaires fort à propos des traducteurs à des moments donnés. Un peu cher pour le format (19€ qui en ce qui me concernent valent le coup), mais qui à mon avis peut se trouver en BU.

Edit : Erreur de ma part : le titre exact est Ecrire les sciences sociales

Au fond, cela revient à ne pas baser sa pensée sur des dogmes, mais au contraire la laisser libre d'examiner les choses sans idée préconçue. C'est une belle démarche, que je trouve très amusante parce que si on creuse un peu, on s'aperçoit qu'on est encore et toujours bardés de dogmes plus ou moins inconscients. Le balai ne risque pas de prendre la poussière...

Ouaf Yuimen

Ca va, boys and girls ?

Je suis d'accord avec ça. A condition de garder à l'esprit que bien peu de choses sont définitivement acquises, notre pensée change au fil du temps et des expériences. Quelque part, décider d'accepter ou pas, c'est déjà se créer une sorte de dogme personnel. Il en faut, ce sont en quelque sorte nos repères existentiels, mais je crois qu'il faut s'efforcer de leur garder une certaine souplesse, on n'a jamais fini d'apprendre!

Enfin j'dis ça...

Bah, si l'humain était parfait, ça se saurait. Je suis bien d'accord, il faut râler de temps à autre, ne serait-ce que pour se souvenir que ça ne sert à rien.

bon matin !