Anastasie Terreblanc a écrit:
Je comprends, oui, si je t'imaginais plus orienté vers ce genre de postes c'était pour la pratique en elle-même plus que pour le résultat final. Enfin je t'imaginais du genre à vouloir effectuer des recherches, à écrire dessus, plutôt qu'à avoir ce rôle plus social.
Effectuer une recherche c'est marrant, écrire dessus ça peut l'être aussi - dans certaines conditions. Mais ce serait plus un loisir pour moi, quelque chose d'annexe, comme les jeux-vidéo, la lecture, l'écriture.
Les deux ne sont sans doute pas incompatibles d'ailleurs. Toute la démarche de recherche que j'ai pu effectuer jusque là au cours de mes études, au fond, dans le boulot de RH tel que je le conçois, quelque soit le poste (formation, recrutement, gestion, développement, etc.) est éminemment nécessaire : comment s'organiser, agir, sans avoir l'information nécessaire pour cela ?
Cette information, pour l'avoir, il n'y a pas de secret selon moi : il faut aller au contact des gens, leur parler, les écouter, apprendre de ce qu'ils savent de leur pratique quotidienne de thématiques sur lesquelles on prétend vouloir agir. C'est la seule forme de recherche qui m'intéresse, la recherche de terrain, les discussions avec les gens.
Alors pourquoi pas de la recherche effectuée par les praticiens d'un domaine ? Pourquoi pas des profils mixtes ? C'est un peu dans cette optique là que j'ai été formé : une capacité à assumer une démarche pratique et une démarche d'analyse/diagnostic.
C'est un modèle que j'aspire à voir se développer dans l'ensemble des sciences humaines. Après, les discussions que j'ai pu avoir avec les étudiants qui s'orientaient vers la recherche à l'époque de mon master m'ont laissé à penser que c'est loin d'être un point de vue partagé. La
"vraie" recherche devrait être
"pure", du fait des
"chercheurs", et non d'un praticien
"corrompu",
"acheté",
"soumis" à son employeur, à des commanditaires. Faire sa recherche de M2 dans le cadre d'un stage, en répondant à une commande de l'organisation qui nous recevait, c'était déjà pour mes interlocuteurs une démarche qui entachait de doutes notre production future.
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C'est par la sagesse qu'on bâtit une maison, par l'intelligence qu'on l'affermit ;
par le savoir, on emplit ses greniers de tous les biens précieux et désirables.
Proverbes, 24, 3-4