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 Sujet du message: Re: Blabla XXXIII
MessagePosté: Mer 4 Mai 2016 02:34 
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Caabon a écrit:
Dans les classiques, mes goûts se sont déplacés de Zola vers Balzac. Au départ, Balzac, c'était sympa à mes yeux. Mais quand j'ai commencé à prendre la Comédie humaine par un bout, en suivant le fil, je me suis dit... ouaaaaaaaaah, chouette.


Balzac aussi, j'avais oublié Balzac. Et tant d'autres. Ma préférence va vers Rabelais, c'est... Intemporel, tordu mais à la fois tellement amusant. Pas tout public certes, mais amusant.

_________________
La petite ombre de la Mort à Elysian.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


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 Sujet du message: Re: Blabla XXXIII
MessagePosté: Mer 4 Mai 2016 02:38 
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Silmeria a écrit:
Caabon a écrit:
Dans les classiques, mes goûts se sont déplacés de Zola vers Balzac. Au départ, Balzac, c'était sympa à mes yeux. Mais quand j'ai commencé à prendre la Comédie humaine par un bout, en suivant le fil, je me suis dit... ouaaaaaaaaah, chouette.


Balzac aussi, j'avais oublié Balzac. Et tant d'autres. Ma préférence va vers Rabelais, c'est... Intemporel, tordu mais à la fois tellement amusant. Pas tout public certes, mais amusant.


Ouiiiiiiiiiiiiiii !
J'adore Rabelais.
Je lis Rabelais, relis Rabelais. C'est mon premier investissement en Pléiade, que je ne regrette pas. Là je suis en train de lire un bouquin d'un russe sur Rabelais et la culture populaire au Moyen-Age, un ouvrage de référence dans le domaine semblerait-il. Ce type est élogieux au possible, mais moi ça me dérange pas. Je trouve que c'est mérité.

_________________
* * *



C'est par la sagesse qu'on bâtit une maison, par l'intelligence qu'on l'affermit ;
par le savoir, on emplit ses greniers de tous les biens précieux et désirables.
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 Sujet du message: Re: Blabla XXXIII
MessagePosté: Mer 4 Mai 2016 02:38 
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Ce disant, mit bas son grand habit et se saisit du bâton de la croix qui était de cœur de cormier , long comme une lance, rond à plein poing, et quelque peu semé de fleurs de lys, toutes presque effacées. Ainsi sortit en beau sayon, mit son froc en écharpe, et de son bâton de la croix donna si brusquement sur les ennemis qui, sans ordre ni enseigne, ni trompette, ni tambourin, parmi le clos vendangeaient , - car les porteguidons et porte-enseignes avaient mis leurs guidons et enseignes l'orée des murs, les tambourineurs avaient défoncé leurs tambourins d'un côté pour les emplir de raisins, les trompettes étaient chargés de moussines, chacun était dérayé -, il choqua donc si roidement sur eux, sans dire gare, qu'il les renversait comme porcs, frappant à tort et à travers, à la vieille escrime.

Ès uns écrabouillait la cervelle, ès autres rompait bras et jambes, ès autres délochait les spondyles du col, ès autres démoulait les reins, avalait le nez, pochait les yeux, fendait les mandibules, enfonçait les dents en la gueule, décroulait les omoplates, sphacelait les grèves, dégondait les ischies , débezillait les faucilles.
Si quelqu'un se voulait cacher entre les ceps plus épais, à icelui froissait toute l'arête du dos et l'éreinait comme un chien.
Si aucun sauver se voulait en fuyant, à icelui faisait voler la tête en pièces par la commissure lambdoïde. Si quelqu'un gravait en un arbre, pensant y être en sûreté, icelui de son bâton empalait par le fondement.

Si quelqu'un de sa vieille connaissance lui criait : « Ha ! frère Jean, mon ami, frère Jean, je me rends ! »

« - Il t'est, disait-il, bien force ; mais ensemble tu rendras l'âme à tous les diables ». Et soudain lui donnait dronos. Et si personne tant fût épris de témérité qu'il lui voulût résister en face, là montrait-il la force de ses muscles. Car il leur transperçait la poitrine par le médiastin et par le cœur ; à d'autres donnant sur la faute des côtes, leur subvertissait l'estomac, et mouraient soudainement ; ès autres tant fièrement frappait par le nombril qu'il leur faisait sortir les tripes. Croyez que c'était le plus horrible spectacle qu'on vit onques.

Les uns criaient : « Sainte Barbe ! », les autres « Saint Georges ! », les autres « Sainte Nitouche ! », les autres « Notre-Dame de Cunault, de Lorette, de Bonnes Nouvelles, de la Lenou, de Rivière ! ». Les uns se vouaient à saint Jacques ; les autres au saint suaire de Chambéry ... Les uns mouraient sans parler, les autres parlaient sans mourir, les uns mouraient en parlant, les autres parlaient en mourant. Les autres criaient à haute voix : « Confession ! confession ! Confiteor, miserere, in manus ».

Tant fut grand le cri des navrés, que le prieur de l'abbaye avec tous ses moines sortirent, lesquels, quand aperçurent ces pauvres gens ainsi rués parmi la vigne et blessés à mort, en confessèrent quelques-uns. Mais, cependant que les prêtres s'amusaient à confesser, les petits moinetons coururent au lieu où était frère Jean, et lui demandèrent en quoi il voulait qu'ils lui aidassent.

À quoi répondit qu'ils égorgetassent ceux qui étaient portés par terre. Adonc, laissant leurs grandes capes sur une treille au plus près, commencèrent égorgeter et achever ceux qu'il avait déjà meurtris . Savez-vous de quels ferrements ? À beaux gouvets, qui sont petits demi-couteaux dont les petits enfants de notre pays cernent les noix.

Puis, à tout son bâton de croix, gagna la brèche qu'avaient faite les ennemis. Aucuns des moinetons emportèrent les enseignes et guidons en leurs chambres pour en faire des jarretières. Mais quand ceux qui s'étaient confessés voulurent sortir par icelle brèche, le moine les assommait de coups, disant : « Ceux-ci sont confès et repentants et ont gagné les pardons : ils s'en vont en paradis aussi droit comme une faucille, et comme est le chemin de Faye . » Ainsi, par sa prouesse, furent déconfits tous ceux de l'armée qui étaient entrés dedans le clos, jusques au nombre de treize mille six cent vingt et deux, sans les femmes et petits enfants , cela s'entend toujours.

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 Sujet du message: Re: Blabla XXXIII
MessagePosté: Mer 4 Mai 2016 02:39 
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Caabon a écrit:
Ouiiiiiiiiiiiiiii !
J'adore Rabelais.
Je lis Rabelais, relis Rabelais. C'est mon premier investissement en Pléiade, que je ne regrette pas. Là je suis en train de lire un bouquin d'un russe sur Rabelais et la culture populaire au Moyen-Age, un ouvrage de référence dans le domaine semblerait-il. Ce type est élogieux au possible, mais moi ça me dérange pas. Je trouve que c'est mérité.


Les Russes aiment bien la culture française. C'est juste les Français qu'ils n'aiment pas. Il y a de moins en moins de Russe, ils en avaient assez d'être comparés à des mafieux.

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 Sujet du message: Re: Blabla XXXIII
MessagePosté: Mer 4 Mai 2016 02:41 
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Silmeria a écrit:
Ce disant, mit bas son grand habit et se saisit du bâton de la croix qui était de cœur de cormier , long comme une lance, rond à plein poing, et quelque peu semé de fleurs de lys, toutes presque effacées. Ainsi sortit en beau sayon, mit son froc en écharpe, et de son bâton de la croix donna si brusquement sur les ennemis qui, sans ordre ni enseigne, ni trompette, ni tambourin, parmi le clos vendangeaient , - car les porteguidons et porte-enseignes avaient mis leurs guidons et enseignes l'orée des murs, les tambourineurs avaient défoncé leurs tambourins d'un côté pour les emplir de raisins, les trompettes étaient chargés de moussines, chacun était dérayé -, il choqua donc si roidement sur eux, sans dire gare, qu'il les renversait comme porcs, frappant à tort et à travers, à la vieille escrime.

Ès uns écrabouillait la cervelle, ès autres rompait bras et jambes, ès autres délochait les spondyles du col, ès autres démoulait les reins, avalait le nez, pochait les yeux, fendait les mandibules, enfonçait les dents en la gueule, décroulait les omoplates, sphacelait les grèves, dégondait les ischies , débezillait les faucilles.
Si quelqu'un se voulait cacher entre les ceps plus épais, à icelui froissait toute l'arête du dos et l'éreinait comme un chien.
Si aucun sauver se voulait en fuyant, à icelui faisait voler la tête en pièces par la commissure lambdoïde. Si quelqu'un gravait en un arbre, pensant y être en sûreté, icelui de son bâton empalait par le fondement.

Si quelqu'un de sa vieille connaissance lui criait : « Ha ! frère Jean, mon ami, frère Jean, je me rends ! »

« - Il t'est, disait-il, bien force ; mais ensemble tu rendras l'âme à tous les diables ». Et soudain lui donnait dronos. Et si personne tant fût épris de témérité qu'il lui voulût résister en face, là montrait-il la force de ses muscles. Car il leur transperçait la poitrine par le médiastin et par le cœur ; à d'autres donnant sur la faute des côtes, leur subvertissait l'estomac, et mouraient soudainement ; ès autres tant fièrement frappait par le nombril qu'il leur faisait sortir les tripes. Croyez que c'était le plus horrible spectacle qu'on vit onques.

Les uns criaient : « Sainte Barbe ! », les autres « Saint Georges ! », les autres « Sainte Nitouche ! », les autres « Notre-Dame de Cunault, de Lorette, de Bonnes Nouvelles, de la Lenou, de Rivière ! ». Les uns se vouaient à saint Jacques ; les autres au saint suaire de Chambéry ... Les uns mouraient sans parler, les autres parlaient sans mourir, les uns mouraient en parlant, les autres parlaient en mourant. Les autres criaient à haute voix : « Confession ! confession ! Confiteor, miserere, in manus ».

Tant fut grand le cri des navrés, que le prieur de l'abbaye avec tous ses moines sortirent, lesquels, quand aperçurent ces pauvres gens ainsi rués parmi la vigne et blessés à mort, en confessèrent quelques-uns. Mais, cependant que les prêtres s'amusaient à confesser, les petits moinetons coururent au lieu où était frère Jean, et lui demandèrent en quoi il voulait qu'ils lui aidassent.

À quoi répondit qu'ils égorgetassent ceux qui étaient portés par terre. Adonc, laissant leurs grandes capes sur une treille au plus près, commencèrent égorgeter et achever ceux qu'il avait déjà meurtris . Savez-vous de quels ferrements ? À beaux gouvets, qui sont petits demi-couteaux dont les petits enfants de notre pays cernent les noix.

Puis, à tout son bâton de croix, gagna la brèche qu'avaient faite les ennemis. Aucuns des moinetons emportèrent les enseignes et guidons en leurs chambres pour en faire des jarretières. Mais quand ceux qui s'étaient confessés voulurent sortir par icelle brèche, le moine les assommait de coups, disant : « Ceux-ci sont confès et repentants et ont gagné les pardons : ils s'en vont en paradis aussi droit comme une faucille, et comme est le chemin de Faye . » Ainsi, par sa prouesse, furent déconfits tous ceux de l'armée qui étaient entrés dedans le clos, jusques au nombre de treize mille six cent vingt et deux, sans les femmes et petits enfants , cela s'entend toujours.


Comment as-tu sélectionné ce passage ?
Tu me fais flipper. C'est un truc que je comptais replacer indirectement dans un RP.

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 Sujet du message: Re: Blabla XXXIII
MessagePosté: Mer 4 Mai 2016 02:43 
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Caabon a écrit:
Comment as-tu sélectionné ce passage ?
Tu me fais flipper. C'est un truc que je comptais replacer indirectement dans un RP.




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 Sujet du message: Re: Blabla XXXIII
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Ha-ha.

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 Sujet du message: Re: Blabla XXXIII
MessagePosté: Mer 4 Mai 2016 02:44 
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Faut croire que t'es pas cheffe pour rien.

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 Sujet du message: Re: Blabla XXXIII
MessagePosté: Mer 4 Mai 2016 02:46 
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Plus clairement parce que je lisais une extrait d'interview du chanteur de Peste Noire qui disait avoir commencé en " moine guerrier sur ce style laid et gargouilleux qui leur faisait tellement honte qu'ils se cachaient pour le pratiquer "

Et comme on parlait de Rabelais, ça a fait le lien.

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 Sujet du message: Re: Blabla XXXIII
MessagePosté: Mer 4 Mai 2016 02:49 
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Ah, d'accord.
Ce qui m'avait marqué, dans ce passage, ce n'était pas tant le moine, et le côté "je démonte les types qui ont le culot de toucher à mes vignes" mais "Ainsi, par sa prouesse, furent déconfits tous ceux de l'armée qui étaient entrés dedans le clos, jusques au nombre de treize mille six cent vingt et deux, sans les femmes et petits enfants , cela s'entend toujours." La démesure et la précision. C'est ce que je voulais caler dans le RP. Un trouvère qui irait de son morceau, et où se trouverait cette composante : démesure et précision.

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 Sujet du message: Re: Blabla XXXIII
MessagePosté: Mer 4 Mai 2016 02:52 
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Je vois. Tu voulais intégrer ça en Rp. Mais avec quel PJ ?

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 Sujet du message: Re: Blabla XXXIII
MessagePosté: Mer 4 Mai 2016 02:55 
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Silmeria a écrit:
Je vois. Tu voulais intégrer ça en Rp. Mais avec quel PJ ?


N'importe lequel passerait. Je voulais juste caser un passage dans une taverne, avec un type qui raconte l'histoire d'un perso qui balaie une armée de gobelin. Ca me trotte dans la tête depuis quelques mois.

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 Sujet du message: Re: Blabla XXXIII
MessagePosté: Mer 4 Mai 2016 02:58 
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Ca irait bien à Beorth je trouve.

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 Sujet du message: Re: Blabla XXXIII
MessagePosté: Mer 4 Mai 2016 03:01 
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Silmeria a écrit:
Ca irait bien à Beorth je trouve.


Oui, c'est vrai.
Ou Jager.
Peut-être cela prendra-t-il place dans le voyage de Beorth.

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 Sujet du message: Re: Blabla XXXIII
MessagePosté: Mer 4 Mai 2016 03:05 
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D'ailleurs, la mise à jour te pose problème ?

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