Elrow a écrit:
Je sentis une colère sourde monter en moi.
(Mais que fait-il? Oh non .. Pas ça ! Tout mais pas ça!)
Il venait s'attacher par le sang à une personne rencontrée cinq minutes plus tôt!
(Allez, c'est la fête! On pactise au sang de n'importe qui !)
Je fulminai de tant de stupidité. Qu'allait-il faire maintenant? Servir la cause de cet inconnue? Avant même que nous sachions qui elle était? Peut-être n'était-elle qu'une excellente actrice, après tout!
Et ce sot m'avait engagée par le même fait, car je savais que je ne pourrai le laisser pas tomber ni l'abandonner. Sa désinvolture me fit enrager. Soit. J'entrerai dans le jeu. Je durcis mon regard et me tournai vers lui:
« Tu me forces, consciemment ou non, à te suivre dans ce pacte, Kafziel. Je le ferai, car je ne peux t'abandonner maintenant. Mais sache que moi, aucun sang ne me retient, et que s'il le faut, et dès qu'il le faudra, je n'hésiterai pas une seconde à faire volte-face. N'aie envers moi aucune dette, car ce que je fais là, je ne le fais pas de bon coeur. »
Je m'adressai ensuite, et sans aucune douceur, à l'elfe qui semblait si bien remise.
« Mon imbécile de compagnon vient de s'asservir à vos envies. Il a scellé le pacte du sang, mais sachez que nullement je ne partage ce lien. Je le suis parce que son inconciense m'exaspère autant qu'elle ne m'attendrit. Ce qu'il fait face aux dieux, je le fais face à moi-même. C'est donc vers vous que ma lame ira, au moindre danger que je sens de votre part. Et il m'arrive de faire des erreurs .. »
(Une lame? Je parle de quelle lame, là??)
Mais ma rage m'emportait, et je décidai que les circonstances ne m'obligeaient plus à me travestir.
« Et, puisque nous y sommes, que cette mascarade aille aux Enfers, elle ne me sert plus de rien! »
J'omis de préciser de quelle mascarade sagissait-il, ils le devinaient sûrement. J'arrachai rageusement les vêtements d'homme grossiers que je portai pour laisser apparaître ma tunique tellement plus seyante.
(Ca, c'est une bonne nouvelle!)
Je souris un instant, mais la vue de ces deux énergumènes me rappella tout de suite mon humeur. Avec un sourire sarcastique, j'interrogai Kafziel:
« Oh .. Et, comment comptes-tu t'y prendre, pour embarquer dans la mission de Naral Shaam la soeur de l'homme qu'il vient d'assassiner! »
Ma question monta en crescendo pour s'achever tel un coup de fouet. C'était une question inutile, car je me rendais bien compte que dorénavant, c'était moi qui devrai ramasser les pots cassés.