(((La partie deux commence ici pour les deux joueurs qui sont dans le titre du sujet. Vous posterez ici votre réaction au dernier post du chapitre 1 et votre voyage à deux dans les rues de la ville, mais pas encore votre arrivée au port )))

Peu avant que les portes ne s'ouvrent, Naral Shaam nous renseigna brièvement sur la ville de Kers, où nous avions atterri.

(Kers .. La cité royale!)

C'était une ville dont j'avais maintes et maintes fois entendu parler, bercée de légendes et auréolée de mystère.
Alors que tous nous demandions ce qu'allait devenir l'humoran, Naral décida gaiement qu'il ferait lui aussi partie de l'expédition. Et que c'était avec lui que je visiterai la ville.

« ...et le nouveau venu, l'Humoran, fera un couple avec le jeune homme William Ornell... »

Je me tournai vers lui et souris. Eh bien soit! Qu'il en soit ainsi! Allons maintenant visiter Kers La Secrète!
Les portes s'ouvrirent et je bondis dehors. L'air frappé de la mer m'arriva dans le cou comme une délivrance. Je respirai profondément.

« Eh bien puisque nous allons faire paire .. Donnez-moi votre nom ! On m'appelle William, William Ornell, pour ma part ! »

Et j'adressai un grand sourire à mon compagnon au poil doré.

(Comme tout parait si simple quand nos pieds touchent terre! Je me sens bien aise d'être avec celui-ci ! Au moins mes bizarreries ne lui paraîtront-elles peut-être pas si flagrantes!)

J'étais transcendée par l'allégresse.

Une jeune humaine me demande alors si j'ai des notions de combat, je la regarde surpris, et en profite pour ramasser le couteau que j'avais laissé aux pieds de ma protectrice.

"Quand il le faut je sais m'en montrer capable."

Je n'ai pas le temps de continuer outre mesure car le chef d'équipe vient d'annoncer notre départ, après ouverture de la porte de ce monstre de métal.
Il m'intègre de façon plutôt irréfléchie au groupe, ce qui n'est pas sans me surprendre.
Mais qu'importe, un trésor, même fortuit est le bienvenu dans le gouffre de ma bourse.

Nous sommes divisés en groupes de deux, et je me retrouve avec cette femme étrange, qui se fait passer pour un homme, et elle en a l'air plutôt enjoué.

"Très bien, je suis partant pour le trésor" dis-je d'un ton incertain.

Je range mon couteau et descend avec mon/ma compagnon/compagne.

Mon bonheur est immense quand je sens mes pattes toucher le sol, pour peu j'en tomberais à genoux. Mon malaise s'envole aussitôt.
Les effluves maritimes m'assaillissent les narines, la mer a une odeur forte, nous sommes sans aucun doute sur une île.

« Eh bien puisque nous allons faire paire .. Donnez-moi votre nom ! On m'appelle William, William Ornell, pour ma part ! » Me dit-il/elle d'un ton aussi enjoué que tout à l'heure.

Je le/la contemple quelques instants, essayant de déceler ses sentiments, puis réponds simplement: "je suis Kafziel, et je n'ai pas de nom."

J'étais impressionné du changement radical qui s'était opéré sur son visage depuis qu'il/elle avait foulé le sol.
Mais je ne sais quoi dire, embarqué dans cette histoire sans vraiment avoir voulu venir, je me sentais quand même content que quelque chose se passe dans ma vie solitaire.

il/Elle se mouvait d'une façon détendue et joyeuse, typiquement pas le genre masculin viril. Sa voix aussi n'était définitivement pas virile, elle ressemblait plus aux jeunes humains que la nature a créés aux frontières de la masculinité et de la féminité, ce qui n'était pas pour me déplaire finalement, ça plutôt qu'un rustre muet ou l'imbécile curieux.

Aussi je m’élançais avec plus de légèreté, savourant le vent dans mes cheveux, ma queue ondulant doucement au rythme du calme qui venait de m'envahir.

N'ayant pas idée de où nous allions, je lui demande simplement.

"Quelle est la prochaine étape?"

« Eh bien Kafziel est donc votre nom ! »
« Je suggèrerais que, ayant pas mal de temps jusqu'à ce soir, nous visitions la ville? Y avez-vous déjà été? »
« Puis, commençons par quitter ce lieu qui n'est guère plaisant .. N'est-ce pas? Que diriez-vous de nous rendre en premier à l'endroit le plus prestigieux de la ville, le Palais? »

Je fis un signe de la main à nos autres compagnons et j'entraînai Kafziel à ma suite, vers les hauteurs de la ville.
Certes il me faudrait quelques temps pour m'habituer à quelques détails .. Comme cette queue striée qui ondulait dépassant de son chemisier .. Mais pour l'heure je trouvais cela fort amusant, et aucunement gênant.

William se décida donc à partir, laissant sur place les autres, auxquels je n'accordait pas même un dernier regard, pour aller visiter la ville.

Cela m'importe peu, et c'est une occasion en or pour aller déjeuner. C'est pourquoi je me joins à elle volontiers. Elle décide d'aller voir le palais; je n'ai pas vraiment de goût pour l'architecture de quelque ethnie qu'elle puisse venir, mais c'est une bonne excuse pour s'approcher des bourses les mieux remplies de la ville.

"Partons pour le palais alors!"

Mais pour l'heure, je veux juste marcher, sentir la terre sous mes pieds et l'air sur mon visage, loin de cette machine cauchemardesque empestant le vomi.

Tandis que je le/la suis, une question me brûle les lèvres.

"Excusez moi, William, je me demandait juste... huuuum... comment dire..."

Je réfléchis à une façon subtile de tourner ma question, puis abandonne.

"Le cadavre à bord du vaisseau n'était-il pas un clandestin lui aussi? Car j'ai cru lire mon avenir en sa chair refroidie."

Nous atteignîmes les premières rues, quittant cette zone déserte que sont souvent les lieus d'embarquation.

« Le cadavre à bord du vaisseau n'était-il pas un clandestin lui aussi? Car j'ai cru lire mon avenir en sa chair refroidie. »

(Un clandestin? Je n'y crois guère ! Je pense même que Naral l'avait entièrement prévu !)

« Ah ! Je n'en sais fichtre rien ! D'ailleurs .. Je ne sais quasiment rien de cette quête ! Notre chef est fort mystérieux, et notre aventure semble étrange. Je n'ai nulle idée de qui était cet homme. Je n'ai nulle idée de qui est Naral Shaam. Je ne sais rien de lui .. Même pas .. Même pas pourquoi ses cheveux sont ainsi ! C'est dire ! »

J'éclatai d'un rire léger. Il était vrai que cette expédition était un saut dans l'inconnu.

« Je partis de chez moi, cherchant l'aventure .. m'y voilà ! Le sort que l'on vous réserve? Ma foi .. Comme vous le voyez, Naral semble être un personnage qui ne se complique guère la vie .. Sans doute s'il vous a accepté pouvez-vous maintenant vous considérer comme des notres! Pour ma part, c'est déjà ainsi ! »
« Mais je parle, et je parle, et je ne sais rien de vous ! Quelle est donc votre histoire? Personne ici ne vous a laissé la conter ! »

Je ralentis un instant, nous arrivions à une petite place. Je levai les yeux et vis, par dessus la coline surplombant de la ville, l'étrange Palais qui se découpait dans la brume.

« Nous allons en mettre, du temps ! »

Une rue en face montait en tournant au flanc de la ville. Il me sembla qu'elle menait aux hauteurs, et je m'y engageai, invitant Kafziel à ma suite.

(Espérons que je ne nous perde pas .. !)

"En effet, ce chef est plus que bizarre, mais pour l'heure, je m'en contenterais."

William continuait à me poser des questions quand nous atteignîmes les hauteurs de la ville. Il/elle était d'un naturel enjoué et rieur, et sa compagnie n'étais en rien déplaisante: Mais mon visage ne pu que s'assombrir face à la question de mon histoire.

"Disons que j'ai eu une enfance compliquée, c'est d'ailleurs le lot de tout les orphelins, et la rue est celle qui m'a appris l'art de la subtilisation, mes origines ne sont pas claires; et seul mon mentor, un woran tigré, fut le pilier de mon existence, sans lui je serais sans doutes devenu un simple brigand. Il m'a appris la vie, si je puis dire, quand je ne connaissais que la survie. Et désormais je vis ma vie comme elle vient."

"Et vous William? Vous ne semblez pas non plus avoir une existence banale."

Pas habitué à vouvoyer, mais bien obligé de lui rendre sa politesse, je m'efforce de me mettre à son niveau de langage.

(Aucune bourse alléchante en vue, quelle malchance.)

« Disons que j'ai eu une enfance compliquée, c'est d'ailleurs le lot de tout les orphelins, et la rue est celle qui m'a appris l'art de la subtilisation, mes origines ne sont pas claires; et seul mon mentor, un woran tigré, fut le pilier de mon existence, sans lui je serais sans doutes devenu un simple brigand. Il m'a appris la vie, si je puis-dire, quand je ne connaissait que la survie. Et désormais je vis ma vie comme elle vient. »
« Et vous William? vous ne semblez pas non plus avoir une existence banale. »

(Super ... Et là, j'invente quoi, moi??)
(Bon. Faisons banal. Je suis un Tulorien, mes parents étaient de petits commerçants en magie et j'ai eu une enfance très facile. C'est l'ennui qui m'a poussée à me rendre ici. Allez, c'est parti ! Et tout compte fait, la réalité n'est pas si éloignée ..)

Je laissai mes traits se détendre et m'invitai à un léger sourire.

« Oh .. Vous vous trompez ! Ma vie jusqu'ici n'a été guère mouvementée ! Je viens des quartiers populaires de Tulorim, où mes parents tenaient un commerce. J'eus une enfance facile, jusqu'à la mort de mes parents. Et maintenant me voilà en quête d'aventure .. »

Avais-je été convaincante? J'en doutais ! Je souris nerveusement. Kafziel semblait lire en moi comme dans un livre ouvert. D'ailleurs tout le monde semblait me deviner. Sans doute étais-je depuis longtemps démasquée, et nul n'avait osé me le dire ..
Une sensation étrange m'envahit soudain.
Tout d'abord je ne sus dire quelle elle était. Je me sentais légèrement vaporeuse, une impression de dégagement, de liberté .. De grandeur.

Je levai les yeux et je vis devant moi qui se dressait là l'immense Palais de Kers.

Jamais bâtiment ne frappa plus mes yeux, jamais stuppeur ne fut si grande, jamais merveille ne m'apparut ainsi.
Plus qu'un Palais, c'était une oeuvre architecturale, une cité de tours, une forteresse.
A nos pieds, la brume qui en couronnes préservait le Palais des regards des basses terres, et nous surplombant, le magnifique édifice, baignant dans la lumière verte d'un soleil splendide.
Bordant les tours et les passerelles, des chênes tricentenaires, çà et là, montaient la garde.
Un bâtiment était même construit sur le tronc de l'un d'eux! Les murailles de pierre étaient parsemées de minuscules meutrières, qui devaient être ô combien redoutables en cas de guerre !
Quelques secondes passèrent avant que je ne retrouvai la voix.

« Oh ! Kafziel ! Voyez-vous ce que je vois? Par Yuimen ! Jamais je n'aurais cru voir pareille merveille! »

Je détachais mon regard du Palais, et c'est presque les larmes aux yeux que je me tournais vers mon compagnon.

« Oh combien donnerais-je pour y pénétrer ! »

Et dans cet instant, ma voix ne se contrôlait plus, et tout le rôle de William partit en fumée.

(Je n'en crois pas mes yeux! Est-ce là un rêve? Qu'on me pince, qu'on me pince et que l'on me réveille! Ou plutôt .. Non ! Laissez-moi donc en paix, avec mes chimères!)

William me contait son histoire d'un ton légèrement tendu, je pouvais comprendre ses craintes, et le/la laissait continuer.
Son histoire était d'une banalité évidente, et de devoir improviser semblait le/la rendre très nerveux (se). Je souris d'un air amusé mais non moqueur.

Nous arrivâmes alors à un bâtiment monumental, imposant de respect et de grandeur; La question de savoir comment une telle chose avait pu être construite sur une petite île avait été complètement avalée par la fascination dévorante qui me parcourait;

Ce site semblait la symbiose entre la nature et la royauté, mes instincs se muaient en une irrésistible envie de courir et de grimper dans ces arbres, sentir le parfum de la sève m'entourer et la texture du bois sous mes griffes.
L'euphorie m'avait gagnée et je souris plus franchement, avec ce regard rêveur qui enfin avait réussi à percer la carapace de neutralité que je m'étais constituée.

"C'est magnifique."

Puis je me tournais vers mon/ma compagnon/compagne;
Me sentant coupable de laisser la personne se morfondre derrière ce déguisement, inquièt(e) d'être découvert(e) à chaque instant, réfrénant son être.

"William je me dois de vous dire quelque chose, j'hésitais à vous en parler, mais je crains que la politesse m'oblige désormais à vous en faire part."

il/elle me dévisageait l'air toujours inquiet, oubliant soudain le décor fantastique.

"Ceux de ma race ont un odorat bien plus développé que les humains, et peu d'accessoires seraient à même de masquer ce que les gens sont réellement, un elfe sous une houppelande, un drow dans les ténèbres."

Tandis que je déballais mon discours William blêmissait de plus en plus.

"Enfin, je voulais juste vous dire, que quelques soient vos raisons, je ne vous les demanderait pas, mais qu'en ma présence seule, il est inutile de jouer la comédie.
Et bien évidemment, je n'en parlerais à personne."

J'achève tandis qu'elle cherche ses mots: "Le déguisement est plutôt bon quand à lui."

Je me sens à la fois mieux d'avoir été sincère, et un peu gêné de la mettre mal à l'aise. Aussi détournais-je le regard tout en me grattant la tête.

« Le déguisement est plutôt bon quand à lui. »

(AAAAAAAAAAAAAAAAAH !)

J'étais visiblement découverte. Qu'allait-il en être désormais? Un instant l'envie me prit de cesser toute la mascarade, et de redevenir moi-même.
Mais était-ce le bon moment? Ne valait-il pas mieux attendre encore?

Les mots de mon compagnon me frappèrent plus que je ne l'avais imaginé. Je ne trouvais plus mes phrases, et j'allai alors m'assoir non loin sur un banc de pierre.
Perdue, je levai les yeux vers le Palais. La première impression passée, il faisait office de Dieu.

(Oh non ! Je ne le compare pas à vous, ô Dieux! )

Il était simplement là, nous surveillant et projetant son ombre sur la ville qui s'étendait à ses pieds.
Kafziel m'avait suivi là. Je levai vers lui des yeux implorants.

« Kafziel! Je le sais bien .. Il est inutile que je me cache avec vous plus longtemps! Mais vous resterez quoit devant les autres, n'est-il pas? »

Quitte à être une femme avec lui, je ne voulais pas que mon rôle éclate ainsi. Il semblait être prêt à garder mon secret.
Je soupirai d'aise.

« Je vous laisse ainsi faire le galant: Où m'emmenez-vous maintenant? »

Je chasse ses craintes d'un hochement de tête.

"Ne soyez pas inquiète, car je n'ai qu'une parole."

Elle me demande de la mener désormais; mais on peut lire dans ses yeux un désir ardent de visiter le palais. Nous nous dirigeons donc vers la porte de ce dernier.

Au fur et à mesure que l'on s'approchait, l'on distinguer de plus en plus de détails qui trahissaient la magnificence des lieux, ma compagne avait des étoiles plein les yeux, et c'était un plaisir que de voir se décliner les reflets du soleil sur les murs du bâtiment.

(Et bien, combien d'esclaves a-t-il fallut..?)

Arrivé au pied de l'immense porte en bois massif, ornées de diverses dorures, représentant la nature en un véritable tableau sculpté dans ses lourdes portes.

Deux gardes étaient présents, une hallebarde dans la main.

L'un d'eux se dirigeât vers moi, et me dévisageât de long en large.
"Vous êtes..?" Dit-il d'un ton un peu abrupt.

(Ca commence mal.)

"Nous sommes des voyageurs, et nous voudrions savoir s'il serait possible d'admirer le palais de l'intérieur, quelques instants, mon ami ici présent est passionné d'architecture, et il vous en serait redevable."

L'homme m'écoute, et son visage sec se tend un peu plus, le genre à chercher les ennuis, sur de lui et stupide.

"Ha! Croyez vous que l'on laisse entrer n'importe qui? De plus seules les races nobles sont acceptées au palais, les humanoïdes et autres bâtards n'ont rien à faire ici, et ne devraient rien avoir à faire nulle part d'ailleurs! Disparaissez avant que j'appelle les renforts!"

Je serre les poings, mais garde un air que je veux détendu.

"Soit, nous vous laissons, je suis cependant surpris qu'un roi accepte de tels benêts à ses portes."

L'homme se raidit brandissant sa hallebarde vers mon dos. Je me retourne d'un geste vif en rugissant. Ce qui fait sursauter l'homme en lui arrachant un petit cri"

(Quel couard)

"Je ne mange plus d'elfes car ils ont un goût atroce..." lui dis-je d'un ton moqueur.

Et tandis que nous nous éloignions, je m'excuse auprès de William, pour finalement proposer;

"Nous devrions aller nous restaurer, qu'en dites vous?"

Mon compagnon a lu dans mes pensées. Ou presque, car d'accord, je lui avais dit.
Mais c'est un échec qui solde sa tentative d'entrée dans le Palais.
Autant celui-ci était beau et accueillant, autant les gardes Elfes gris furent brutes et impolis.
Kafziel se fit méchamment rabrouer et je l'attirai vers les rues redescendant en ville.

« Nous devrions aller nous restaurer, qu'en dites-vous? »
« Ma foi vous m'en verriez ravie ! Mais en vérité, j'ai plus soif que faim .. Il faut dire que vous êtes arrivé au terme d'un excellent repas .. Allons trouver une taverne. »

Je fronçai un instant les sourcils alors que nous dévalions les ruelles vers le centre de Kers.

« Et, puisque je dois être moi avec vous, appelez-moi donc par mon prénom: je me nomme Selena. »

Encore une fois je lui souris. Nous parcourions maintenant les rues marchandes, où déambulaient nombre de commerçants et où les Elfes gris nous jetèrent des regards chargés de méfiance.
Je regardais d'un air amusé la queue de mon compagnon qui ondulait doucement.
Certes, les Kersiens ne devaient pas voir tout les jours d'humoran en promenade chez eux!

"Selena" répétais-je d'un ton réfléchi, "ça vous va nettement mieux que william vous savez".

Ca n'étais pas une compagne désagréable avec laquelle je m'étais retrouvé, c'est d'autant surprenant qu'elle est humaine, je commence à croire que peut être certains humains ne sont pas animés de la même stupidité que leurs congénères, l'avenir me dira si j'ai raison.

Elle m'observe de temps à autre, mais pas avec la lourdeur qu'ont les gens en général, plutôt comme pour apprendre ma forme, je suppose que c'est assez surprenant de rencontrer quelqu'un appartenant à une race rare, quand on en a jamais vu. Et ça devait bien être la première fois qu'on m'observait ainsi sans arrières pensées.

Bientôt je repère une auberge, dans laquelle nous nous engouffrons, elle est assez calme. Le patron mange tranquillement une assiette bien garnie sur le comptoir, les quelques clients parlent ou jouent aux cartes. Un gros chien, sans doute celui du patron, dors paisiblement dans un coin.

Tandis que Selena s'assoit à une table, je vais nous commander à manger et à boire.

Le patron me regarde d'un oeil méfiant, il est un peu bourru, puis me dit:

"Ici faut payer d'avance quand on est pas un elfe!"

Sans mot dire je laisse tomber sur le comptoir quelques pièces.

Le type grommelle dans sa barbe, ramène deux choppes, les pose devant moi.

"Vous mangez quoi ?" signifiait le grognement interrogatif qui avait réussi à s'échapper de sa bouche pâteuse.

"Servez moi le plat du jour" lui dis-je non sans l'imiter un peu.

Sur ce, il se baisse, ramasse l'écuelle de son chien, et la remplis du contenu de la marmite derrière le comptoir avant de la poser à coté de son assiette.

"Voila!" me dit-il d'un ton rauque en souriant.

Je lui rend son sourire, attrape nos deux choppes et son assiette et me dirige vers la table de Selena. Laissant l'écuelle devant le visage grossier et enflé du barman.

Je m'attends à une quelconque attaque quand un cri rauque me fait me retourner.

Au lieu d'attaque, le barman au ventre de chaudron éclate d'un rire franc;

"T’as du cran toi! J'taime bien, ce soir vous êtes mes invités!"
"J’en vois souvent des gens qui s'font tout p'tits dès qu'on grogne, de vraies fillettes, mais alors un culot comme ça, c'est pas souvent!" lâchât-il avant de repartir de son rire incomparable."

(Curieux personnage, un peu provocateur mais pas méchant au fond.)

Je le remercie en agitant ma choppe, avant d'avaler goulûment la viande qui orne mon assiette.

(Mon dernier repas remonte à une éternité)

Puis je me rend compte que mes manières laissent à désirer, je me reprends, je suis tout de même en compagnie féminine.

Au compliment de Kafziel je ne pus m'empêcher de rosir.
C'était dans des moments pareils que j'allais regretter mes longs et fins cheveux!
Nous deux ne parlions guère, mais cela ne gênait pas.
Nous entrâmes dans une auberge, remplie de bons vivants et à l'ambiance enjouée. Tandis que je me posais à une table, Kafziel alla commander un repas et de la boisson. Je suivis de loin la conversation, et compris que Kafziel jouait encore les braves. Je souris doucement.

(Ma foi .. Tant qu'il s'en sort .. Où est le problème? Tiens .. Je crois qu'il vient de nous faire inviter !)

Il revint victorieux, et m'offrit une chope. Je lui étais reconnaissante, et lui pardonnai son peu de manières à table. Il faisait des efforts de galanterie, les temps me l'avaient appris: ce n'était pas rien! Je décidai alors d'aborder un sujet qui me tenait à coeur.

« Kafziel .. Vous y connaissez-vous en matière de Magie? »

Mon ton était sérieux, car je cherchais quelqu'un qui un jour puisse m'aider à m'accomplir dans cette voie.
Mais en regardant à deux fois mon compagnon, je compris bien vite qu'il ne devait guère tremper là-dedans. Je bus tranquillement à ma chope et attrapai de la langue la mousse qui glissait sur mes lèvres. La bierre était délicieuse et terriblement raffraîchissante, et l'alcool me sortit de ma torpeur.

(Comment vivent les humorans? En vérité je ne sais rien de ce peuple et de ses coûtumes!)

« Kafziel .. Pourriez-vous .. Pourrais-tu m'en apprendre d'avantage sur toi et ta race? Avez-vous une contrée, un pays, comme nous sommes ici chez les Elfes Gris, et comme nous sommes à Kendra-kâr chez les Humains? Y a-t-il .. Que sais-je? Des légendes? Des histoires? Vénérez-vous nos Dieux? »

Quand Selena me parle de magie, je repose mes couverts et réfléchis un peu:

"Voyons... la seule magie que je pratique, c'est celle de faire disparaître certains objets et les faire réapparaître dans mes poches, manches etc... mais la magie magique, celle la, je n'en ai jamais vue"

Je souris, fier des âneries que je venais de dire, quand elle me parle alors de mon "peuple".

Mon air devint plus sérieux:

"Les humorans ne sont pas vraiment un peuple, c'est plutôt un entre deux, entre les worans et les humains, des deux cotés nous sommes considérés comme des erreurs;
Je n'aurais jamais du voir le jour, les woran qui donnent naissance à des humorans sont condamnés à mort s'ils n'exécutent pas leurs enfants litigieux..."

Je reprends une bouchée avant de continuer:

"Mais ça n'est rien pour moi, car j'ai grandis sans parents, dans un orphelinat. Et jusqu'a il y a peu de temps, je ne savait rien des worans. Mais un des leurs, un woran pur et dur, marginal soit dit en passant, m'a initié à la vie des siens."

Je finis mon assiette et la repousse.

"Ils sont un peuple nomade, dont la fierté est au centre de tout; ils vénèrent le soleil et vivent très longtemps. Ce sont des guerriers qui ont une vision du monde très particulière. "

"Ils craignent la vengeance du soleil, et lisent des signes qui régissent les choix de leurs vies, c'est assez abstrait. Par exemple, regardez mes yeux, ils sont rouges, et bien c'est un signe de péché, de grande faute et de grande honte pour les worans, le seul ennui, c'est que c'est une caractéristique propre à tous les humorans."

Je dis tout ça sur un ton léger pour ne pas la mettre mal à l'aise.

"Mais bon je suis content d'être ce que je suis, on voit vraiment le fond des gens quand on est différents, puis je doit dire que je vivrais plus vieux que beaucoup d'humains ça me console!"

J'ai beaucoup parlé, ainsi laissait-je à ma compagne le temps de digérer tout ça.


(je ne parle pas beaucoup en temps normal, mais quand je commence je ne m'arrête plus.)

"Au fait, n'hesitez pas à me tutoyer"