KAfziel a écrit:
Je contemplais la voile ainsi réparée, c'était franchement une cicatrice hideuse sur un torchon déja pas en bon état, qu'importe, je ne ferais pas mieux sans matériel, et je n'en aurais pas eu le courage non plus.
Le soleil commence à me chauffer un peu trop, mais je reste sur mon perchoir, à observer les autres manger je ne ais pas quoi; J'ai faim, bien sur, mais en même temps, ça me gêne de m'approcher d'eux après la futilité dont j'avais fait preuve il y a si peu de temps. Alors je restais la, à me repaitre des odeurs émanants de la terre ferme, je serais enfin dans un élément confortable, il faut dire que je n'ai pas eu de chance de ce coté depuis le début du voyage, je ferais montre de mes qualités sur la terre ferme.
Quelle poisse, tout ça pour avoir voulu aider, je contemplais le ciel avec un air de reproche, qu'est-ce que le destin cherchait à accomplir bon sang?
J'enlevais le bandeau atour de ma tête, la plaie avait sechée, et mes cheveux crasseux et collés se libérèrent, me donnant un air de sauvage, ça et mes habits en lambeaux.
Ca n'était pas la seule chose en lambeaux d'ailleurs, ma fièrté venait d'en prendre un sacré coup, et ça n'est pas le genre de choses qui cicatrisaient aussi vite que mes plaies.
Ma faux était restée sur le pont, en bas du mat, ainsi que le reste de mes affaires, j'était seul face au ciel, qui se déclinait en nuances de bleu azur, des regrets plein la tête et de la colère imprimée dans le regard. Ma queue ondulait d'un air tendu, pas appaisée du tout par le spectacle de la nature qui s'offrait à moi. Quelques oiseaux marins voletaient près de moi, décrivant de grands cercles autour du bateau, mes yeux les suivaient; il passaient une fois... gracieusement, deux fois... avec aisance, à la troisième, mon bras se tendit à une vitesse fulgurante et ma main attrapa le volatile, remuant et piaillant, je regardait ses yeux, immobilisés dans un accès de terreur. Nos regards se croisèrent, les miens mornes et fatigués, les siens vifs et affolés. Puis j'ouvris la main, permettant ainsi à l'animal de reprendre son vol, il ne se fit pas prier.
Qu'est-ce que j'aurais aimé pouvoir voler moi aussi, m'éloigner de mes problèmes et de cette quète qui ne ressemblait plus à rien, rester 20 pieds au dessus du monde, qu'il tourne et se déchire sans moi, qu'on m'oublie et qu'un peu de paix s'installe dans ma tête, que l'instinct prenne le dessus et que la conscience se terre dans l'obscurité, donnant à mon coeur unn peu de répit.
Mais la marque dans ma paume gauche me rappellait à mon honneur, ma fièrté en une pièce ou pas, je devais honorer mon contrat, de plus, je lui devait aussi la vie désormais. je n'aurais donc de cesse de la servir jusqu'a ce qu'elle estime être remboursée de ma dette.
J'avais une espèce de boule dans la gorge et mes yeux n'auraient jamais laissé couler ue larme malgrès ça, alors, comme je le faisait toujours dans ces cas la, je laissait de coté tout pour m'abandonner à la musique. Mes lèvres se mouvaient lentement, les paroles complexes mais fluides s'appuyaient sur des notes claires et justes; malgrès ma voix habituellement un peu plus grave, je gravissait les changements de hauteur avec une certaine aisance, sur une mélodie ou se mélaient douceur et nostalgie. Bientôt, ma queue pris le rythme, et je me retrouvais alors seul au monde, assis sur la barre de la voile, le ciel m'englobant totalement sous le soleil de midi, me donnant l'impression de me purifier, de me vider de toute ma colère contre moi même, faisant par la même dégonfler cette douleur dans ma gorge. je ne m'arrêtait pas pour autant, laissant s'accorder encore les vagues le ciel et la musique.