Le capitaine Robasc se tourne vers l'elfe blanche aux cheveux de feu.

"Nous partons directement!"

Naral répond à Séléna avec un grand sourire.

"Bien sûr nous partons de nuit! Nous devrions arriver dans la journée de demain! Et ainsi les bateaux des gardes de Kers ne nous poursuivront pas! hihihi... Nous allons quitter ce port incognito! Hihihi"

Il va ensuite se poster à l'avant du bateau, suivi de Tiniis.

"La nuit va être belle, nous avons de la chance!"

C'est alors que le capitaine vous rapelle à l'esprit qu'il n'y a que vous sur ce bateau...Point d'équipage pour vous mener par delà les flots...Il largues les amarres et les voiles du petit navire se gonflent dans le vent léger qui court dans le port.

"Je sais manier ce bateau seul, mes amis, mais j'aurai peut-être besoin de vous lors de la traversée! Reposez-vous, mais ne dormez que sur une oreille! On ne sait jamais..."

Naral intervient alors...

"Hihihi...Le pessimisme des marins me fera toujours rire... Demain nous atteindront l'île sans encombre et nous aurons le trésor à portée de la main! Chers amis, ce soir est sans doute le dernier que vous passerez pauvres...Hihihi"

Et le bateau s'en va doucement sur les flots d'une mer calme et sort du port sans encombre. Derrière vous, vous entendez au loin les cris des gardes sur les quais qui ont sans doute découvert le cadavre de Rotob, et aperçu votre embarcation au loin. Il est désormais trop tard pour qu'ils vous rattrappent...

A peine ma plante a-t-elle touché le fond que je tombe sur un objet métallique qui ne peut être que l’arme. Je la rame doucement pour ne pas la faire retomber et lorsqu’elle sort enfin de l’eau, je constate qu’il s’agit bien de l’épée de Rotob. Je m’en empare rapidement, ma tige commençant à se flétrir et une sensation bizarre s’empare de moi, la tête me tourne…
C’est alors que Kafziel commence à éclater de rire et à se rouler par terre en se tenant le ventre. Je le regarde, intrigué par sa réaction. C’est Naral qui répond en partie aux questions que je me pose, me disant que cette couleur me va très bien. Je m’approche du bord de l’eau et regarde mon reflet.

« Ooooh !! Quelle magnifique couleur !! Effectivement Naral, on dirai que ça me va bien. Je me demande même pourquoi je n’y ai pas pensé plutôt, à me teindre les cheveux de cette couleur »

Bizarrement, le mauve que je trouvais horrible il y a peu, me paraît la plus belle couleur existant au monde. Je serai bien resté là à me regarder jusqu'à ce qu’il fasse complètement noir, mais Naral nous dit de nous presser. Je récupère mes affaire et emmène le casque de Rotob avant grimper sur la coquille de noix. Je commence à être vraiment encombré…
A peine arriver sur le bateau, le capitaine largue les amarres. Je ne répond même pas à la remarque d’Ezak qui ne me fait guère plaisir, je lui donne quand même mon casque nain, après tout, il en aura peut-être plus besoin que moi et pour ma part j’en ai un nouveau tout neuf. Je ne m’occupe pas tout de suite de Naral, ni de Selena, pour le moment, il faut que j’aille trouver Raesha.
Derrière nous, alors que le bateau est déjà loin, des cris retentissent, sûrement les gardes de la relève… Je pose mes affaires dans un coin, hormis mon sac et par à la recherche de l’elfe grise.

Je trouve ma « sœur » à l’arrière de la barcasse et je viens me placer à coté d’elle, trifouillant dans ma besace. J’en ressort ma chevalière et, prenant sa main, la lui glisse au doigt.

« Cadeau, sœurette… enfin, pour Naral je suis ton frère donc autant continuer ainsi, n’est-ce pas. Au fait, que penses-tu de ma nouvelle teinte de cheveux ? Elle est magnifique je trouve. »

Raesha regarde Tathar aux cheveux mauves avec un sourire non feint. La peau de ses joue rosit légèrement quand il lui fait don de sa chevalière...

"Merci...Frèrot..."

Elle lui fait un clin d'oeil et se penche sur sa joue pour lui donner un bisou...

A peine étais-je montée à bord que les voiles furent hissées, et que le capitaine largua les amares.
J'avais eu réponse à ma question: nous voguerions de nuit. Et pour rendre la chose plus confortante, le capitaine nous annonça que nous ferions office d'équipage. Heureusement la mer semblait calme, et le vent gonflant les voiles nous poussa rapidement loin du port.

Naral, conquérant, était accoudé à la proue, tandis qu'une certaine histoire naissait entre Tathar et Raesha. Des relations frère-soeur, prétextaient-ils .. Je souris, et exposai mon visage au vent. Mes cheveux courts voletèrent sur mes joues. Dans quelques temps, ils auraient repris une longueur convenable.. Je pensais à regret aux belles mèches que j'avais dû couper.

(Quel air ai-je donc, avec ces mèches qui tombent à peine au-delà du menton ?)

La nuit était belle, et, finalement, j'avais un bon pressentiment pour cette traversée. Un calme, un plein de beauté et d'absolu .. Et, je l'espérais, ni meurtre, ni combat n'étaient au programme.

J'entendis des cris, au loin: des silhouettes s'agitèrent dans les ombres du port. Sans doute était-ce les gardes découvrant le cadavre de Rotob .. Mais notre bateau était loin déjà, et je doutais que dans l'obscurité grandissante ils l'eussent aperçu.

Le navire progressait rapidement, dans un mouvement de balancier: avant, arrière, avant, arrière .. Un irrésistible bercement, qui, loin d'inspirer le mal de coeur, faisait s'accrocher le regard au froid glacial des eaux sombres au milieu desquelles nous étions désormais comme perdus.

Nous étions partis, et ce depuis quelques instants seulement, mais je ressentais déja la vague de malaise montant en moi, me berçant au rythme des flots, m'étreignant de ses bras écoeurants, un cauchemard lancinant dans lequel le temps se décuple m'avait envahi.

Dès lors, je n'étais plus du tout en phase avec le monde, les quatre lunes pouvaient revenir, elles étaient complètements soumises à ce mal-être persistant, ultime bastion de ma haine envers la mer.

J'essayait de me rapprocher de Selena, pour avoir une conversation quelconque avec elle, pour me faire penser à autre chose, mais, devant l'ampleur que cela prenait, ça n'était plus la peine, je n'eus plus qu'a me trainer contre la rambarde, recroquevillé sur moi même dans une position foetale, les yeux clos, attendant l'arrivée avec la ferveur du damné priant pour le salut.

(L'herbe verte... l'odeur de la forêt... le soleil sur mon pelage... l'odeur du vent d'été... me reviendront bientôt)

La jeune elfe me remercie par un simple bisou sur la joue qui a pour effet de me faire monter le rouge aux pommettes. Je la fixe quelques instant dans les yeux puis détourne le regard, un peu géné…

« Bon, il faut que je parle à Naral… à tout à l’heure… »

Sur ces mots je me retourne et part à la rencontre de l’énergumène. Je lui trouve finalement à l’avant du vaisseau, enfin, vaisseau est un bien grand mot… et ce sera un miracle si nous arrivons entier sur l’île… Arrivé près de lui, je lui dis :

« Mon cher Naral, il y a quelques questions que je me pose depuis cette aventure avec Rotob… et comme vous l’avez dit, avant de faire confiance à quelqu’un, il faut vérifier qui il est, hors, nous ne savons strictement rien de vous. Et on ne peut pas nier qu’il y a des faits qui sont plutôt intriguant…je crois qu’il va falloir jouer carte sur table. D’abord, pourquoi avez-vous les cheveux mauves, fort jolie couleur d’ailleur, comme ce fanatique que vous avez tué sur les quais ? Ensuite, pourquoi êtes vous recherché et que vous veulent ces fanatiques ? Je me doute bien que ça à rapport avec le trésor, mais ça ne cache rien d’autre ? Qui était cet elfe dans l’Aynore ? Pourquoi en avait-il après vous ? »

Je le fixe longuement cherchant à remarquer une quelconque réactions chez lui puis je me rapproche doucement de lui et lui chuchote à l’oreille pour que personne n’entende, pas même l’humoran.

« La magie que vous avez utilisée tout à l’heure, elle m’a semblée plutôt puissante… vous seriez capable de me l’enseigner ? »

« Nous partons directement! »

Voguant sur les flots, l'écume frappait la coque aux allures fragiles du navire.
Le décor se teintait de plus en plus de mauve, tandis que les cheveux de Tathar avaient pris la même couleur que ceux de Naral, et Rotob auparavant. Je souris au capitaine Robasc longuement, quand un cri au loin m'alerta. Il provenait du port et des voix graves et sévères rugissaient. Je supposai que les gardes avaient découvert la dépouille de Rotob.

(Les ennuis n'ont pas fini on dirait.)

Tathar et Raesha semblaient plus proches que jamais. Je ne leur avais jamais réellement porté attention, enfermée dans ma colère et ma haine injustifiées. A quelques mètres de là je les observai, quand j'aperçus vaguement Selena dans l'ombre de la nuit. Elle semblait pensive. Le voyage allait être long, je m'approchai et engageai une discussion:

« La lueur des étoiles et de la lune est resplendissante ce soir... tu ne trouves pas Willy? »

Nous partons ! C'est déjà un miracle que la coquille de noix flotte, mais en plus, elle a l'air d'avancer sans problèmes... Décidement, Zewen est de mon côté. Par contre, devoir servir de membre d'équipage ne me plait qu'à moitié, j'aurais préféré resté assis, à faire de la musique et a contempler l'eau tout au long du voyage... Tant pis !

Au loin, des cris. Sans doute la relève qui vient d'arriver et qui découvre le sinistre spectacle que nous avons laissé sur place. Je souris à l'évocation de ce souvenir. Nous avons réussi à mettre la sécurité de Kers à mal, belle performance !

Je soupir, soulagé d'être sur le bateau et rêveur quant au trésor. J'enfouie les mains dans mes poches et tombe sur le parchemin que j'avais récuppérer sur l'elfe gris à bord de l'anyore. Le language était indescriptible, mais ce qu'a dit l'humoran tout à l'heure me tracasse, même s'il l'a nier, il est probable que Raesha soit la soeur de notre passager clandestin... Ce qui voudait dire que Tathar serait aussi son frêre, puisque c'est sa soeur et que le frêre de la soeur du frêre est forcement le frêre du frêre de la soeur. J'y comprendrait jamais rien à ces histoires de familles... De toutes façons, je doute que ce soit le frêre de tathar qui a été tué car ce dernier n'avait pas vraiment réagit ors de l'accident...

Bref, il faut que je parle à Raesha. Je me lêve et m'approche d'elle.

"Excusez-moi... Je me présente, je suis Alessandro Rodriguez Della Yorta, mais Sandro est plus pratique. J'ai entendu ce qu'a dit l'humoran tout-à l'heure, et si il s'avère véridique que l'elfe qui est mort à bord de l'anyore est votre frêre, vous pourrez sans doute m'éclairer sur ceci. Bien entendu cela restera entre nous deux, n'est-ce pas ?"

Je sors le parchemin enroulé de ma poche pour le lui montrer.

"Il l'avait en sa possession."

Alors que notre frêle embarcation glissait sur la mer brune et fendait l'air de la nuit, chacun allait s'installer dans son coin du bâteau et se préparait à la routine de notre voyage.
Soudain une voix retentit dans mon dos:

« La lueur des étoiles et de la lune est resplendissante ce soir... tu ne trouves pas Willy? »

Je tournai la tête par dessus mon épaule et vis la grande Gilraen arrivant derrière moi.
L'auréole de sa chevelure s'était éteinte avec la nuit, et masquant la lune comme elle le faisait, sa silhouette était effrayante. Je pris le temps de répondre. C'était une de ces personnes avec qui je ne savais pas quel ton adopter. Instinctivement je la rangeai dans l'aristocratie, les hautes classes méprisantes .. Qu'elle soit une elfe blanche ne m'encourageait pas d'ailleurs dans la voie de la confiance. Mais dans cette quête n'étions-nous tous pas au même rang ? Gilraen m'avait protégée dans la prison, et là elle me tutoyait. Je détournai le regard et me replongeai dans la contemplation des mille reflets de l'eau.

« Certes .. C'est une belle nuit qui s'annonce, dame Elfe. Avez-vous déjà pris un bâteau ? Pour ma part c'est une première. Et je suis, je dois l'avouer, assez époustouflée. »

De toutes parts l'eau nous cernait. Cet élément étranger, à la limite de l'hostile, me paraissait cette nuit plus proche que jamais. Terre et Eau oeuvreraient sans doute de pair ..
Je repensai au druide que nous avions à bord, puis au parchemin qui gisait au fond de ma besace.

(Quand pourrai-je à mon tour user de la magie ?)

« Certes .. C'est une belle nuit qui s'annonce, dame Elfe. Avez-vous déjà pris un bâteau ? Pour ma part c'est une première. Et je suis, je dois l'avouer, assez époustouflée. »

Mon interlocutrice ne me regardait pas. Son regard se noyait dans les eaux scintillantes.

« Je n'ai voyagé en mer que très peu de fois. L'air marin n'est pas à mon aise, je préfère amplement la terre ferme. »

La voix derrière moi répondit:

« Je n'ai voyagé en mer que très peu de fois. L'air marin n'est pas à mon aise, je préfère amplement la terre ferme. »

Mon sourire intérieur vint bientôt s'échouer sur mes lèvres. Je me retournai vers l'elfe.

« Je crois comprendre cela très bien .. La terre est mon élément. Enfin elle le sera bientôt ..! Êtes-vous .. êtes-vous magicienne ? »

« Je crois comprendre cela très bien .. La terre est mon élément. Enfin elle le sera bientôt ..! Êtes-vous .. êtes-vous magicienne ? »

Etais-je magicienne? J'avais lancé quelques sorts à l'occasion dont je ne connaissais ni l'origine, ni les effets précisemment. Je ne savais que répondre:

« Je... m'intéresse à la magie. »

Des questions trottinaient dans mon esprit: La magie est-elle innée chez les êtres ou peut-on aussi l'acquérir? Y avait-il de la magie en moi, ou avait-on intégré par je ne sais quel procédé de la magie en moi?

« Je... m'intéresse à la magie. »

A nouveau je me réappuyai sur le bastingage.

« Je vous ai vue appeler un souffle de thimoros. Sombreriez-vous dans l'obscurité ? Pour ma part je suis bien incapable de lancer le moindre sort .. »

(Plus pour longtemps, oh non, plus longtemps !)

« .. mais la magie coule en moi. Je la sens dans tout mon corps .. Mon jour viendra ! »

Naral regarde Thatar avec un sourire.

"Je vous signale, cher ami, que vous aussi avez désormais les cheveux mauves...hihihi. et vous n'êtes pas un fanatique du dragon pour autant, vu que c'est ce dont vous semblez m'accuser...Et c'est compréhensible, mais ce n'est pas le cas.hihihi. Quand à ma magie, je ne crois...mais...Oh, regardez là-bas, au large!"

Devant vous, de sombres nuages sont apparus à l'horizon. Pour confirmer ce que vous pensez sans doute, le capitaine Robasc s'écrie dans le vent qui s'est soudain levé brutalement.

"On va subir un gros grain! Préparez-vous à la tempête, matelots!!"

Raesha ne peut prendre le parchemin que lui tent Sandro.

"Je crois que je n'aurai le temps de le lire maintenant. Redonnez-le moi quand la mer se sera calmée!"

La tension monte sur le bateau et le stress des personnes commence à se faire sentir sur la bateau...

La tempête arrive...

(Voilà ce que je vous ai concocté pour ces trois semaines d'absence dont je suis accablé malgré moi... La tempête... Vous rp librement cette tempête, faisant subir autant de dégats que vous voulez à vous-même comme au bateau, du moment que celui-ci ne coule pas... Vous pouvez jouer les PNJ lors de cette tempête, mais sans apporter quoi que ce soit de nouveau sur leurs comportements (ex: Naral n'a jamais été méchant avec vous...) Voilà bon rp libre et à l'année prochaine!)

Je sentais la magie qui régnait en Selena et ses propos me destabilisaient. Elle m'avait comme mise à nue.

(Thimoros...)

Sa forte conviction en sa propre magie embaumait l'air autour de nous. Comme enfermées dans nos bulles, l'une grise et l'autre claire, la puissante magie nous dominaient en cet instant; la magie nous dépassait largement.

« Je ne doute pas une seule seconde de tes capacités Wil... »

Soudain, m'interrompant, le balancier du bâteau redoublait d'intensité.
Les vagues galopaient à toute allure sous la coque du Brosse-Brume, quelquechose n'allait pas. Je levai la tête vers le ciel et n'apercevai plus aucune étoile tant il était couvert. Puis, quand une pluie violente vint frapper mon visage, les mouvements du bâteau devenaient de plus en plus inquiétants. Mes doigts se crispaient aux rebords du navire jusqu'à m'en arracher les ongles; mes doigts saignaient mais je ne m'en préoccupais pas.

(Je ne veux pas mourir en mer!)

Le tonnerre gronda, un éclair rugit. Pendant cette courte seconde le paysage s'était teint de noir et blanc et rendait la scène effrayante, comme tout droit sortie des pires contes d'horreur jamais contés au coin d'un feu.