La salle est recouverte de cadavres... Mais ce ne sont que des cadavres de cadavres, puisque notre effectif est toujours au complet. A première vu nous sommes tous marqués par le combat que nous venons de vivre... Autant dire que Mongoor sait recevoir, allé chercher ce trésor ne sera pas chose aisée. D'autant plus qu'une forme étrange se dessine dans l'ouverture de la porte, suivie par d'innombrables sifflements.

Un être hybride qui aurait fait sans doute un merveilleux compagnon pour Kafziel s'approche. C'est en partie une femme, en partie un serpent. Heureusement, la partie femme est merveilleusement bien choisie ! Une poitrine rebondi, un regard bleuté d'une intensité sans fond et des cheveux... beuh... Des cheveux absolument répugnant.

(Sa tête est recouverte de serpent ! C'est quoi ce truc ?)

Amaltia s'apprête à tirer alors que la chose la fixe dans les yeux et dit un truc bizarre. Ma mie se retrouve alors pétrifié comme Tiniis, figeant ainsi sa beauté en un geste haineux et violent.

"Almatia !"

Je cours vers la statue flambant neuve. Je crois halluciner, ne comprenant pas ce qui vient de se passer. Mon visage se crispe, je ne rêve que d'une chose pour le moment, voir la tête de cette chose, empalée sur un piquet. Je me mets à réfléchir à voix haute.

"Elle a prononcé une incantation étrange... mais ce n'est pas ça, sinon nous aurions tous connus le même sort."

Je vois alors Ezak foncer t^te baissée vers la créature -dans tous les sens du terme-. Il ne me faut pas longtemps pour comprendre pourquoi, c'est son regard qui transforme les chairs en roches. Je lance alors à Max :

"Max ! Il faut la masquer ! L'empêcher de nous regarder ! Vous avez sans doute quelque chose qui fera l'affaire dans votre grimoire ! Je ne sais pas moi... Recouvrez-lui le visage de glace ou de terre ! Envoyez lui du vent dans les yeux ! Éblouissez la ! Je suis sûr que vous avez un truc."

Un silence de plomb tombe en même temps que le dernier des morts-vivants, qui n’étaient pas si terrible après tout… Peut-être cela cache-t-il quelque chose et c’est même à peu prêt sur. Pour preuve, tout le monde reste en position de combat, attendant la suite des événements. Seul Max reste dans son coin, tétanisé et même peut-être à la limite de la folie, Ezak allant prendre de ses nouvelles. Malheureusement, le calme ne dure vraiment pas longtemps et un souffle rauque se fait entendre derrière les deux battants, battants qui ne tardent pas à s’ouvrir violemment pour claquer contre le mur et qui laissent apparaître un nouvel ennemi. Un peu plus et je me croirai revenu il y a quelques mois, perdu dans les tunnels de la grotte de l’oubli, dans les bois de Bouhen, en face de la femme serpent qui avait été plus que convaincante pour requérir mes services… En y réfléchissant bien, je dois vraiment avoir le don de me mettre dans des embrouilles pas possibles…

Devant cette nouvelle horreur qui se présente à nous, Amaltia ne trouve d’autre idée que de l’attaquer, sans même se renseigner sur ses intentions… bon, d’accord, elles ne doivent pas être très amicales mais quand même… En tout cas, son assaut me permet de noter deux voir même trois différences entre la méduse ici présente et l’autre femme serpent de la grotte de Bouhen. Celle-ci est beaucoup plus belle et plus en forme, elle a une chevelure de serpents (point négatif par rapport à sa grande beauté) et elle est capable de changer les gens en pierre !! Je veux le même regard !!

Trèves de bêtise, nous voila bien ennuyé… Amaltia n’est plus qu’une statue sans vie et Ezak fonce littéralement tête baissée sur notre nouvel adversaire. Sandro se met alors à crier comme quoi c’est son regard qui pétrifie, ce qui veut dire qu’il ne faut pas la regarder en face… Pour ma part, ça ne risque pas d’être un problème, où peut-être par la suite mais pas pour les mêmes raisons. Fixer sa poitrine, fort avantageuse est une chose aisée pour une personne de sexe masculin, et je ne m’en prive absolument pas, puisque c’est le seul moyen d’éviter ses yeux.

« Sandro, c’est une bonne idée, mais ne vaudrait-il mieux pas lui renvoyer son propre regard ? Avec mon naginata, ça devrait être assez simple. La lame est disons, plutôt large et ferait un bon miroir. »

Lâchant mon épée et le crâne de crocodile, je passe une main derrière mon dos pour attraper le manche de mon tranchoir et le tirer de son harnais. Il ne me reste plus qu’a m’approcher doucement de la bête (peut-on vraiment l’appeler bête), le plat de la lame face à elle, à l’horizontale afin de ne pas me boucher les vue de sa poitrine, puisque c’est la seule chose que je peux regarder, la partie inférieur de son corps n’étant pas très interessante.

Ezak : 13/100 – 46/100
Tathar : 15/100 – 3/10
Sandro : Pas de jet.

Terrorisé, Maxanisth regarde Sandro avec désespoir avant de crier, la voix pleine de peurs :

« Je ne peux rien faire, nous sommes perdus ! Je pratique la magie de lumière et elle semble y résister ! Ça ne servirait à rien, nous allons tous mourir ! »

Et il s’agenouille sur le sol, couvrant de son corps son précieux grimoire en sanglotant pitoyablement.

Quand Ezak attaque la gorgone, celle-ci, par vous ne savez quel tour de passe-passe, fait naître dans les airs une lance qui semble faite en écailles de serpents, et dont l’embout est semblable à la tête de ses si agréables reptiles sifflants. Évidemment, comme il baisse la tête, il ne voit pas l’arme et quand il frappe un peu à l’aveuglette, ses deux coups sont aisément et habilement parés par la créature infernale. Comme par un automatisme tout à fait naturel, un réflexe inévitable, ses yeux se lèvent vers sont ennemie, irrésistiblement, et une fois qu’il croise son mystérieux regard bleu, elle n’a plus qu’à prononcer un mot, le même mot curieux que pour Amaltia, et le maître d’armes sent ses membres ses raidir, tout son corps ne plus lui obéir. En un instant, il n’est plus que roche, statue au regard empli de colère, la faux levée fièrement vers un ennemi qu’il ne saura désormais plus battre…

Dans sa paroi de pierre, bien qu’il ne voie ni n’entende plus rien, la conscience d’Ezak est toujours présente. Il n’est pas mort, il est juste changé en pierre, et la pierre ne sent rien… Juste cet horrible sentiment de paralysie, d’engourdissement total, mêlé à la surdité et la cécité soudaine de ses yeux et oreilles changés en pierre.

Dans le même temps, alors qu’il approche, Tathar se voit attaqué par trois serpents qui s’arrachent avec vivacité de la chevelure immonde de la créature. Ils lui bondissent au visage, sur la cuisse gauche et sur le bras droit pour essayer de le mordre…

La gorgone rit dans un sifflement hideux, et d’une voix lugubre et sifflante, parle…

« Sssssstupides créatures qui croyiez que je ne ssssssavais pas vous comprendre… Maudits sssssoyez vous pour votre erreur ! »

Elle ne fait pas attention à Raesha, qui, s’étant fait oublier, se déplace lentement sur le côté, ses deux dagues à la main…

Max, cette lavette, me dit qu'il ne peut rien faire et se recroqueville pour pleurnicher. Il ne sert vraiment à rien dans les moments critiques celui-là ! Je soupire et me retourne pour voire Ezak se faire pétrifier comme Amaltia après que ses deux coups n'aient été arrêtés par une lance lévitante... Étrange.

C'est au tour de Thatar de se faire arrêter dans son élan. En effet trois serpent se détachent de la tête de la gorgone pour s'en prendre à lui. Dommage, son plan n'était pas bête, mais le monstre nous comprends très bien et elle nous le fait comprendre de sa voix sifflante. Il va falloir trouver autre chose. C'est à ce moment là que mon regard se pose un bref instant sur Raesha qui, à pas de velours se déplace pour la prendre à revers.

(Il faut que j'augmente les chances de la grise...)

J'enfile alors mon capuchon et le fait descendre devant mes yeux. Je défait alors mon ceinturon et l'attache autour de ma tête pour que mes yeux ne soient pas tentés d'admirer son regard. J'attrape ensuite Sidereus et crie à l'attention du monstre.

"Hé la morue ! Tu maîtrise peut être la vue, mais moi je peux me débarrasser de toi par le biais d'un autre sens... Je ne sais pas si tu connais les sortilèges liés au son, mais écoute ça !"

Je commence alors à jouer de la musique le plus fort possible et je me déplace, à l'aveuglette du côté opposé à Raesha en espérant qu'elle suivra mon mouvement et, de ce fait, exposera son dos à mon alliée.

Je prie aussi de ne pas me prendre une statue durant mon déplacement...

Réagissant au quart de tour à l’assaut d’Ezak, la méduse fait apparaître une sorte de lance de nul part et bloque son attaque, obligeant notre cher humain à relever la tête pour regarder son adversaire. Ce qui devait arriver finit par arriver et le guerrier n’est bientôt plus qu’une statue dont la seule expression est la colère et dont l’arme restera figée, menaçant son ennemi qui n’a plus vraiment à s’en faire.

De mon coté, c’est également l’échec, puisque trois reptiles de la chevelure du monstre s’en détachent pour venir m’assaillir, l’un au visage, l’autre à la cuisse et le dernier au bras droit. A la vue des capacités de notre monstre, ces serpents sont sans aucun doute venimeux et mon premier geste est d'arracher celui qui me mord la joue, l'attrapant au niveau de la tête pour éviter en plus une morsure à la main, l'écrasant un maximum jusqu'a faire rompre son crâne.
Bien entendu, je détourne complètement les yeux de la gorgone qui, pour l'instant, n'est plus vraiment mon principal problème. J'attrape alors celui accroché à mon bras pour faire de même. Réitérant mon geste pour la troisième fois, je décide d'en finir avec ces maudits reptiles et croise les doigts en espérant qu'ils n'étaient pas venimeux... Il ne me reste plus qu'a reprendre ma position, me préparant à aller titiller la gorgone de ma lame pour permettre à Raesha de faire son oeuvre.

Ezak: pétrifié
Tathar: 13 - 60 - 78
Sandro: 81

Le bilan statuaire est lourd... Ezak, Tiinis, Amaltia ne sont plus que de vulgaires ornements qui décorent ce sinistre lieu où la créature vous fait toujours face. Tathar arrive tant bien que mal à se défaire des trois serpents qui l'étreignent, mais il ne s'en sort pas indemne. Le serpent qui s'était attaqué à son visage a eu l'occasion d'inoculer son venin à travers la peau grise de l'elfe, et bientôt, il sens son visage se durcir, petit à petit, devenant comme de la pierre. Et c'est ce qui se passe en effet. Bientôt, Tathar ne pourra plus voir, entendre, parler. Son visage est entièrement transformé en pierre.

Mais contrairement aux autres statues, il a encore une parfaite maîtrise de son corps, indemne des deux autres reptiles qui se sont cassé les dents sur la peau du druide.

La gorgone regarde Sandro avec curiosité se camouffler la face et prononcer son discour provocateur, puis commencer à jouer de la musique. Elle lui siffle d'une voix agressive:

"Ssssssi tu crois pouvoir m'impresssssssionner avec ççççççççça, humain, tu te trompes!"

Et elle brandit sa lance, prête à en finir avec le voleur en le transperçant de part en part sans même qu'il s'en aperçoive, mais à ce moment là, Raesha bondit, les deux dagues dégainées, et plante celles-ci dans les yeux de la gorgone, les transperçant définitivement.

Mais le monstre n'est pas mort pour autant. Hurlant de rage et de douleur, la créature donne un puissant coup à Raesha qui s'en va s'écraser comme une vulgaire brindille sur un pan de la porte, tombant inerte sur le sol.

La gorgone aveugle ne cesse de hurler de sa voix stridente et désagréable, frappant les airs dans tous les sens... Mais bien entendu, personne ne peut la voir... Ni les trois statues, Ni Tathar à a face de pierre, ni Raesha évanouie, ni Sandro emballé, ni Max plié contre son grimmoire...

Vous formez une belle bande d'aveugles!

Les yeux rivés vers la partie inférieure de la gorgone, je cours toujours dans sa direction, la faux levée, prêt à abattre ma sentence. La femme serpent elle, ne bouge pas, elle n'essaye même pas d'éviter mon attaque, probablement sur d'elle.
Je regrette maintenant mon action désespérée mais il est trop tard pour reculer. Arrivé à portée d'arme, j’abats ma faux prêt à en finir rapidement. Mais voila au lieu de découper le corps de la gorgone, mon arme heurte violement un obstacle.

Sous l'effet de surprise, je manque de lâcher mon arme. Je ne comprends pas. Pourtant, du peu que j'ai vu elle ne possède rien permettant de parer alors comment à t-elle pu ?

Temps pis... Je n'ai pas le temps de m'occuper plus longtemps de ce détails et je frappe encore une fois. Rebelote, mon attaque est repoussée de la même façon que la précédente. Cette fois je n'en peux plus, et dans un réflexe que je ne peux retenir je lève le regard vers le visage de la gorgone.

"NON !"

J'ai l'impression que mon coeur se tord tant la peur s'empare de moi. Non ! Je suis impardonnable! J'ai commis l'erreur qu'il ne fallait pas faire et maintenant je vais finir comme les autres. Pourquoi ?!

Dans un dernier acte désespéré, je lève ma faux pour frapper à nouveau mais il est déjà trop tard. Le mot est prononcé, la sentence est tombée...

Tout est calme, trop même. Suis-je mort ? Non je ne pense pas. Pourtant ce qui se passe semble si irréel. C'est le noir complet ici, et il n'y a pas le moindre bruit. A vrai dire, je crois que je ne suis en possession d'aucun de mes sens.
Non, je ne suis pas mort, je suis une statue mais pourtant la j'ai l'impression de n'être qu'une âme, qu’une pensée.

Un sentiment de détresse s'empare de moi. Je suis impuissant ici mais il faut que je garde espoir, ils vont l'avoir et par la même occasion, me libérer. Mais si mon état était irréversible. Et si tant bien même il est possible de me libérer qui me dit que les autres ne sont pas en ce moment même statufier.

L'idée de rester comme cela une éternité à attendre que quelqu'un vienne peut être me délivrer un jour à le don de me rendre m'amener au précipice de la folie. Je tente de crier, mais bien sur je ne le peut pas. Il n'y a personne pour entendre ma détresse.
Quel sentiment horrible. Qu'on me libère de ce supplice, mais qui pourrait me rendre ce service ? QUI ? Personne, je suis coincé ici pour l’éternité.
Ce n'est que le début, mais je n'en peux déjà plus... Alors vivre cela encore des années durant...
Que quelqu'un me libère de ce supplice. Que l’on me tue si il le faut...

Alors que je commence à jouer, j'entends la gorgone me répondre sur son ton hautain. Elle réagit à ma provocation et c'est tant mieux ! Ça veut dire que la diversion a des chances de fonctionner. Un cri horrible de la bête me prouve que Raesha a réussit son coup. Croyant en avoir terminer, j'arrête de jouer et pose ma main sur ma ceinture pour m'en débarrasser mais je m'arrête bien vite en entendant le monstre qui continue de hurler à la mort.

(Merde... Elle est toujours vivante...)

Après un petit moment, je n'entends rien de plus que ce cri qui n'en finit pas... Je ne comprends pas ce que foutent les autres... Est-ce qu'ils sont tous transformer en cailloux ? Ce serait bête... Je passe alors ma main gauche sous ma capuche, entre mon visage et ma ceinture pour me dégager un peu l'oeil gauche. Je regarde discretement et rapidement mon adversaire et constate avec soulagement que si elle hurle comme une truie c'est à cause d'une cécité imposée. Je libère alors ma tête de mon casque de fortune.

(Ça fait du bien de retrouver ses yeux !)

Je peux alors constaté le niveau de mes partenaires, deux statufiés et demi, une inconsciente et un pleurnichard. Je suis le seul 'valide'.

"Max, réveillez-vous un peu et allez vous occuper de Raesha !"
La gorgone frappe un peu partout autour d'elle, la rendant difficile à approcher. Je vois Tathar avec sa tronche de rocher et il me vient une idée.

"Messire Linwelim, si vous m'entendez, foncez ! Droit devant vous !"

Dans la vie, rien de tel qu'un bouclier humain ! Si il fait ce que je lui ai dit, il bloquera certainement l'arme et il y laissera probablement des plumes, je n'aurais plus qu'à faire de la purée de serpent. Je sors alors mon katar et me rapproche d'elle pour la frapper au moment le plus opportun.

Mes doutes étaient bien fondés et les serpents dont je viens de me débarrasser étaient venimeux. Peu à peu, alors que j’allais à nouveau attaquer la gorgone, je sens mon visage se raidir, les muscles de ma bouche se durcir.
Au bout d’un court instant, ce n’est plus seulement les lèvres qui sont changées en pierre, mais l’ensemble du visage, me supprimant quatre sens, l’ouie, la vue, l’odorat et le goût. Ca va être très pratique pour combattre…

Ne voyant plus rien de ce que passe, mais sachant à peu près où se trouve la créature, je décide de frapper avec mon arme, plutôt à la manière d’une lance que d’une épée ou d’une hallebarde. De toute façon au point où j’en suis-je ne risque plus rien puisque mon regard est définitivement oblitéré. Esperons seulement que je ne toucherai pas un camarade, statufié ou non…

Ezak: Statufié
Sandro: Attends
Tathar: 100

Sous les conseils de Sandro, Max se relève et avec la plus grande des précautions s'approche de Raesha, se penchant sur elle pour voir son état. La gorgone, quant à elle, se trémousse toujours dans tous les sens, faisant virevolter sa lance dans tous les sens. C'est alors que Tathar, armé de son nagi, lance celui-ci au hasard vers le monstre hurlantet et par une chance inouïe, la longue lame tranche littéralement la tête de la bête, qui tombe raide morte sur le sol dans un horrible sifflement. La tête roule sur le côté, écrasant les serpents morts et son muste tombe sur sa longue queue visqueuse, libérant le pendentif qu'elle portait autour du cou. Visiblement, l'elfe se bat mieux quand il ne voit rien...

Max de son côté observe avec effarement la scène de chance qui vient de se dérouler, et son visage se pare d'un sourire joyeux, regardant ensuite les statues pour voir si elles reviennent à la vie... Hélas, rien ne se passe. Aucune d'entre elle ne bouge, ni Tiinis, ni Amaltia, ni Ezak, ni même la tête du druide, qui ne sait même pas, par son absence d'ouïe et de vue, que son ennemi est mort...

Max dit alors, d'un air catastrophé:

"Par tous les dieux... C'est horrible, c'est affreux! Vont-ils rester ainsi toute l'éternité, des statues froides décorant un sombre temple macabre? Sandro, voyez vos amis et votre amante dans un état proche de la mort... MAis ils ne le sont pas! Ils vivent encore, et ils souffrent, je le sens!"

Comme je le lui avait demandé, le druide fonce, son arme en avant. Par contre, et quelque part, c'est bien dommage, il ne fait pas office de bouclier mais plutôt de guillotine et il tranche net la tête de la gorgone qui roule sur quelques mètres.

"Wow !"

Le pendentif qui ornait le cou du monstre gît entre son corps et sa tête, je le ramasse et le contemple quand Max m'interpelle en me disant que nos alliés sont resté à l'état minéral... Je range alors le bijou et observe la scène avec horreur.

"Oh... Commencez à réfléchir à une solution, moi je calme le druide. Au pire essayez de faire basculer la statue de Tiniis, si elle se brise en milles morceaux, c'est que ce n'est pas la bonne méthode."

J'essaye de lui dire ça sur le ton le plus enjoué possible, car je ne suis pas sûr que commettre un tel acte soit en accord avec sa nature. Mais bon, c'est une démarche empirique, si on ne tente rien, ils ne vont pas bouger d'un iota d'ici longtemps.

Dans un premier temps je m'approche avec prudence de Linwelim qui n'a sans doute pas conscience du geste meurtrier qu'il vient de faire. Je tente de coincer ses épaules avec mes bras et lui tapote le mollet avec mon pied, en espérant qu'il va comprendre que si j'ai des pieds, c'est que je ne suis pas un reptile. Je m'apprête aussi à éviter tout geste dangereux de sa part. Quoi qu'il en soit, j'essaye de ne pas parraître agressif.

Ne sachant absolument pas si mon arme a atteint son but, je tente de tirer mon épée avec plus ou moins de mal et donne des coups dans le vide, mon ennemi s’étant peut-être déplacé. Cela dure ce qui semble être plusieurs minutes, toute notion du temps étant bannie à cause du manque de son, d’odeur, de toute sensation. Il ne me reste que le toucher et je compte bien garder ce sens jusqu'à ce que je sois refroidi ou totalement pétrifié.
C’est alors que, malgré mes coups, quelque chose vient m’attraper les épaules. J’ai loupé mon coup et la créature se venge, profitant de mon handicap ! Elle ne m’aura pas comme ça. Je me mets à me débattre donnant coup de genoux et de coudes jusqu'à ressentir un léger choc sur le mollet, un peu trop léger pour que ce soit une nouvelle attaque de la part de la méduse…
Je stoppe tout mouvement, attendant de voir ce qui va se passer. Le calme plat… Bizarre… Je garde l’épée en main au cas où, et m’assois par terre.

Tathar commence à se débattre en me refile un coup dans les côtes, ce ce qui me coupe un peu la respiration. Mais il se calme lorsque je le tapote avec mon pied. Après un instant il s'assoit en tailleurs. Je pense qu'il a compris. Je soupire, dès qu'il est tiré d'affaire, il se prend mon pied dans le cul celui-ci.

Je commence alors à réfléchir à un moyen de dé-statufier mes camarades alors que Max semble choqué par ma demande. Après un instant j'ai un éclair de génie.

(Comment n'y ais-je pas pensé plus tôt ?)

J'interpelle le mage.

"Attendez une minute avant de réduire Tiniis en vestige. J'ai une idée !"

Je sors alors le pendentif de la méduse et le passe autour du cou de ce cher druide. Je pense que c'est plutôt logique, la gorgone était intelligente et elle avait sans doute pensé comme Tathar que le sort pouvait se retourner contre elle.

Max s'écrie alors:

"Mais vous n'y pensez pas! Je ne briserai pas ces statues, ils sont encore vivants! Même si je ne connais pas celui dont vous parler, je ne peux faire un tel acte sacrilège, ça serait immoral et contraire à mes croyances! Ils sont envoûtés par la magie et seule la magie peut les en sortir... D'ailleurs... Oh... Mais... C'est l'elfe qui respire cette magie maintenant, le druide!! Il est êtes devenu insensible à mes sorts, même mes sorts de soin! Comment se fait-ce? Oh mais... Vous avez pris le médaillon du monstre pour lui mettre! C'est lui, il faut le détruire, c'est de là qu'elle tirait son pouvoir! Détruisez-le et sauvez vos camarades mal en point!"

Puis il avance vers toi, délaissant Raesha évanouie et passant sans s'en soucier au dessus du cadavre de la gorgone...

Comme je l'avais prévu Max ne voudra en aucun cas faire tomber les statues... Il ne m'a pas écouter quand je lui ai dit d'oublier cette idée. Par contre, ce qu'il dit ensuite est plus intéressant. Il m'affirme que je dois briser le médaillon pour mettre fin à l'envoûtement. En effet, le simple fait de l'avoir mis au cou du druide n'a pas marché.

(Si ça ne fonctionne pas pas, il me remboursera le médaillon...)

Max commence à venir vers moi.

"Mais bon sang ! Vous être en train de délaisser la pauvre Raesha ! Je m'occupe du médaillon et vous, faites ce que vous savez faire, apportez lui des soins !"

J'attrape alors fermement les cheveux mauves de Tathar, qui n'ont pas tous été transformés en pierre -histoire de lui faire un peu mal- et en tenant le collier par la chaîne, je fracasse le médaillon contre son solide visage.