La boite contenait un tableau, plutôt élégant, présentant un mage visiblement en train d'enchanter une marionnette. Cela évoqua aussitôt la pensée de l'aniathy qu'il venait de rencontrer. Il reposa le tableau et hésita. Ce n'était pas en restant ici qu'il pourrait aider ces pauvres âmes ! À moins que... peut-être était-ce un message ? Dolly ne pouvait pas lui répondre, mais peut-être pouvait-elle raconter son histoire d'une autre manière ?
Cela ne prendrait de toute façon pas bien longtemps de regarder dans chaque boite, et au pire, il regarderait quelques œuvres d'arts inutiles mais jolies...
Il se dirigea donc vers la boite au sud-ouest pour jeter un œil à son contenu.

Et c'est ainsi qu'il eut de nouveau la preuve, si besoin était, que belle figure cache sage personne. Ces tableaux racontaient bien l'histoire de l'aniathy. L’œuvre suivante présentait une famille, heureuse, encadrant la poupée. Un petit garçon la serrait dans ses bras. Sans doute était-elle un cadeau à son intention. Le tableau semblait fragile, aussi, Faëlis déposa doucement cette scène bucolique contre le coffre, bien en évidence, pour l'admirer un instant. Hélas, il n'y avait pour l'heure pas grand-chose à apprendre.
Mais maintenant plein d'espoir en le fait d'en découvrir davantage sur la poupée, l'elfe alla pour ouvrir les autres coffrets, à commencer par celui juste au nord de sa position.

Un glissement, un éclat bruyant. Faëlis sursauta. Ce n'était que le cadre qui avait finalement glissé par terre et s'était brisé. Rentrant légèrement la tête dans les épaules, il jeta des regards inquiets alentour, s'attendant à voir une Dolly furieuse surgir de nulle-part pour se venger.

Mais non. Il ne régnait que le silence. Le jeune elfe, confus, alla remettre en place le tableau. Il remarqua alors les noms de la famille, avec notamment la confirmation que la poupée était bien Dolly.
Il se hâta donc en direction du coffret suivant. Mais le nouveau tableau était décevant sur son utilité. Il se contenait de présenter une femme, nommé Cecilia, apparemment. Au demeurant, il aurait aimer la rencontrer, car cette femme n'était certes pas laide, bien au contraire ! Il espérait juste qu'elle ne faisait pas partie des victimes du manoir...

Espérant trouver un dernier indice intéressant, l'elfe posa le tableau bien en évidence - une telle beauté méritait d'être admirée ! - et se dirigea vers la dernière boite pour l'ouvrir.

Pas de sublime beauté dans ce coffret, hélas, mais seulement des cendres, brillantes de magie. De quoi pouvait-il bien s'agir ? Avec répugnance, le jeune elfe fouilla du bout des doigts dans l'espoir de trouver quelque chose. À sa grande surprise, il trouva un beau collier féminin. Voilà qui rehaussait le niveau de ce coffret décevant !
Mais... ce collier...

« Par Gaïa ! »

C'était le collier de Dolly ! Il recula d'un pas effrayé. Ces cendres... La poupée avait dit avoir été brûlée sur un bûcher...
Il n'osa toucher davantage aux cendres, qui étaient probablement tout ce qui restait de la pauvre. Une bouffée de tristesse l'envahi. Comment lui en vouloir d'avoir un peu perdu la raison ?
Il rangea le collier dans sa sacoche. Il faudrait qu'il demande confirmation à Dolly la prochaine fois qu'il la verrait.
Les paroles d'Alfy résonnaient toujours dans sa tête. Il ne devait pas perdre de temps. Il se dirigea donc vers la porte sud, prit une grande inspiration pour chasser son malaise et la poussa...

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Pour la pièce précédente, tu obtiens 5 XP.

Le jeune homme espérait retrouver Dolly, ou même de Jack auquel il devait des questions... mais à peine entrer, une ambiance sombre s'abattit sur la pièce, et une petite fille en robe noire apparue. Au milieu des ténèbres, doucement éclairées à la bougie, elle était semblable à quelque cauchemars du plus noir de la nuit.

« Bienvenu, jeune archer ! Bienvenu dans mon enfer ! » ricana-t-elle.

De sinistres grognements se firent bientôt entendre. Mais dans cette ambiance de cathédrale maudite, il était difficile de savoir d'où cela pouvait bien provenir.
La gamine se moqua de lui, le prétendant sans vigueur, au point qu'elle avait peine à trouver un ennemi assez faible pour lui. C'était bien la première fois qu'une femme l'accusait de pareille ineptie ! Il prit son arc en main et sortit une flèche, juste à temps pour voir un loup paraître à la place de la sombre enfant. Pas à dire, il préférait somme toute les apparitions de Dolly !

(Mon brave Faëlis, c'est le moment de montrer que tu as retenu tes cours d'archerie !)

Bougeant le plus lentement possible pour ne pas énerver la bête qui le regardait déjà avec des grondements de mauvaise augure, il encocha la flèche.

« Tout doux, mon beau... Tu n'es pas vraiment réel... Mais je m'excuse quand même. Je ne voulais pas te déranger... »

Il visa soigneusement, ajusta... il voyait la gueule écumante, la gueule légèrement ouverte... il visa entre les crocs... et lâcha la corde !

(((utilisation de la CCAJ tire précis)))

Mais, la panique le desservant, il rata néanmoins partiellement sa cible. La flèche alla se ficher dans la patte du loup qui gémit et marqua un temps d'arrêt. Sans attendre et décidé à profiter de ce bref avantage, le jeune elfe tira une seconde flèche de son carquois. Sa nouvelle armure gênait légèrement ses mouvements, il n'avait plus la même amplitude qu'avant. Néanmoins, comme le loup avait la langue pendante après sa blessure, il se dit que c'était le moment ou jamais de viser ce point faible.

Il encocha et tâcha de se concentrer malgré les sueurs glacées qui descendaient de son dos. Malgré sa musculature naturelle, il serait bien faible au corps-à-corps face à un tel animal. Et son sabre ne serait que de peu d'utilité à une aussi courte portée.
Il prit donc de nouveau le soin de viser. Faire abstraction de la peur. Oublier le doute. Comme il l'avait fait dans l'Anorfain lorsqu'il avait sauvé Célimène. Si ce coup n'était pas décisif... il le serait ! Il fallait qu'il le soit !
La cible semblait se rapprocher plus que de nature. Il parvenait malgré son angoisse pour sa vie à faire de nouveau un semblant de vide. À ne rien laisser du monde que sa flèche et sa cible.
Entre les crocs. Un coup fatal.

Il voulait ajuster, toujours plus précis, anticiper les mouvements... mais il n'avait plus le temps ! Bientôt, l'animal serait trop proche et l'angle de visé ne permettrait plus de porter un coup mortel.

Alors il lâcha, et il pria.

(((tentative d'apprentissage de la CCAJ Tir critique)))

Un glapissement, et le loup tomba à terre. Il fallut une petite seconde à Faëlis pour réaliser qu'il avait réussi. Était-ce sa prière ? Non, juste son talent d'archer qui se dévoilait dans toute sa splendeur !
Il n'empêche, sa mère avait dit qu'il était béni de Gaïa et de Yuia... Peut-être les déesses l'avaient-elles aidés. Il faudrait qu'il se renseigne sur cette Yuia.
Le fantôme à la robe noire reparue pour lui proposer deux réponses. Le cœur encore battant, Faëlis ne répondit pas tout de suite. La première question qui lui venait était bien sûr si le loup n'était qu'une illusion ou s'il avait vraiment risqué sa vie... mais après réflexion, il y avait plus important.

« Je... hum... gente demoiselle, j'aimerais d'abord savoir qui vous êtes précisément, afin que nous puissions nous entretenir en bonne compagnie... Ensuite, j'aimerais savoir... Dolly m'a toujours envoyé des illusions. Jack m'a soumis une énigme. Pourquoi, vous, préférez-vous m'envoyer un ennemi ? Est-ce que cela aurait un lien avec votre présence en tant qu'esprit ? »

Une façon détourner de mentionner sa mort. Mieux valait ne pas la brusquer s'il ne voulait pas se trouver enfermé avec un ours dans un réduit la prochaine fois !

À sa grande surprise, le personnage qui semblait pourtant sinistre, applaudit avec enthousiasme, affirmant aimer ses manières élégantes. Cela n'étonnait guère le jeune elfe, connu pour son savoir-vivre, mais il ne put que s'en réjouir.
Elle dit s'appeler Alice. Le mystérieux maître l'avait forcé à lancer ses créatures contre les visiteurs. Cela n'avait pas de rapport avec sa mort. Elle glissa au passage que ce n'était pas un tel adversaire qui l'avait tué. Comme Dolly, elle était soumise à ce maître et des règles sordides l'empêchaient de trop en dire. Faëlis ne pouvait qu'admirer comment elle s'efforçait de contourner cet interdit...
Alors qu'elle disparaissait, il fit la révérence :

« Merci de ces indications, mademoiselle... »

Il se sentait de plus en plus inquiet. Il n'avait que peu d'indices, et le mystère ne s'éclairait guère... Il fallait qu'il retrouve ce clown, puisqu'il semblait en savoir plus sur ce maître... Mais qu'aurait-il le droit de dire ? Il fallait vraiment qu'il retrouve d'autres aventuriers... ce n'était qu'ensembles qu'ils pourraient triompher des ténèbres de ce sinistre manoir.
Il avança droit devant lui, s'engageant par la porte sud.