se sentant toujours mal, Trà ne fut que spectateur de nombreuses bizarreries comportementales chez ses alliés. À commencer, par celui d'Amarante, qui suite au cri de douleur du woran, était venu lui portait secours et prenait soin de lui. N'était ce pas elle, qui depuis le début, qui semblait les prendre pour un sous-espèce et qui essayait de la tuer ? De plus il l'avait, tout au long de la nuit d'horreur et de cette mission, vu que se rabaissait à être aimable, lui était impossible. Il se demandait ce qui lui était arrivé, et ses coéquipiers étaient dans le même cas. La thèse la plus raisonnable vint de Serpent, d'un ton blagueur, celle-ci supposé un traumas crânien dû à un coup violent. Or les autres membres auraient eut de nombreuses raisons de lui porter un tel coup.

Le second gros cas étrange était celui de Warren qui cherchait les embrouilles, avec des blagues débiles. Certes il avait toujours, à la connaissance du voleur, un niveau humoristique bien bas, mais à ce moment il frôlait l'insulte. Si bien que Selen serait sans doute amené à lui donner une correction s'il continuait. Tandis que le masqué, lui pensait plutôt au vieil adage de l'arroseur arrosé. Appuyé contre le mur, plus loin, se trouvait Ziresh, jouant avec son fer de lance. Malgré, le remue-ménage provoqué par le comportement des deux mages, il continuait à fixé son arme, lui qui la veille, était incapable de se mêler de ses affaires. Le demi-elfe se demandait ce qui avait pu se passait durant la possible nuit dans l'autre logement prêter par les prêtres.

Alors qu'il eut fini son inspection et que ses maux commençait à ce calmer, il remarqua la pyromancienne, qui le regardait fixement. N'ayant jamais était bon pour comprendre les réactions et sentiments des autres, il se demanda d'abord ce qu'il avait pu faire de mal. Il avait certes, depuis le début de la mission, pas fait grand chose de bien utile, mais n'avait pas non plus ralentit le groupe, ou mis dans une mauvaise situation. Sa seconde idée fut qu'elle éprouve envers lui des sentiments bienveillant, voir même trop. Une certaine crainte monta en lui, qu'il essaya de calmer le plus vite, de toute façon, rien n'allait se passer, elle devait être en couple avec Serpent. À moins bien sûr, qu'ils possèdent de liens de parenté, et même là il serait incapable de la toucher. Choses qui ne l'intéressait bien sûr pas, même si certes, il avait du mal à se souvenir avant le moment où il était devenu comme cela, de la dernière femme vivante qu'il avait touché pendant plus de quelques secondes. Il finit par écarter la thèse, trouvant qu'il s'embrouillait plus qu'autre chose.

Il en conclus, qu'elle avait du apercevoir ses oreilles. Bien qu'il n'aimait pas cette idée non plus, il l'a préférait bien plus que la précédente. Il passa rapidement une main dans ces cheveux vérifiant que ses oreilles étaient encore un minimum dissimulés. Faisant semblant d'avoir oublié quelques choses, il entra dans la pièce où il avait dormi, et profita de cette intimité pour secouer la tête, comme un chien s'ébrouerait. Ses cheveux totalement décoiffé recouvraient la totalité de ses attributs elfiques. Il enfila ensuite sa cape et mis en place la capuche. Il finit par sortir, après quelques secondes d'appréhensions.

" C'est bon de mon côté, on pourra partir dés que les autres se seront décidés à finir de se préparer ou de dire des conneries ! "

Amarante accompagnait Aztai jusqu'au dehors. Elle ne répondit pas immédiatement à ses questions, mais lorsque l'attention venait à être principalement fixée sur elle, il ne lui restait plus qu'à se justifier et bien que sommairement, elle répondit :

« Je vous... dois quelque chose, ma vie. Alors je ne vous causerais aucun problème. Acceptez tous mes excuses. J'ai été profondément mauvaise avec vous. »

Depheline quant à elle, fixait Serpent qui l'apostrophait. Le regard las, c'était comme si elle n'observait pas vraiment son camarade. Ses yeux étaient braqués vers lui mais son air absent lui donnait l'impression qu'elle voyait au travers, et que son regard était figé dans la roche. Elle ne dit mot, et tourna des talons, ignorant Serpent et se tourna vers Ziresh, s'adossant à côté de lui, il n'avait ni ouvert la bouche, ni détourné les yeux de sa lance.

Warren lui fut déjà plus direct.

« Arrête de geindre le chat. On a tous été malade, j'pense que c'est la merde qu'ils ont donné à grailler. On était habitués à mieux. C'est passé vite pour nous tous. Et puis Selen, serait temps d'arrêter de faire le chef de groupe hein. Te suivre ? Est-ce que tu sais seulement où il faut aller ? Les Prêtres sont venus nous expliquer ce qu'il fallait faire. Alors pour cette fois, ferme ton clapet et contente toi d'écouter. »

Amarante laissa doucement Aztai, caressant ses avants bras avec douceur pour lui préciser implicitement qu'elle s'en allait et se dirigea vers Selen.

« Il a passé une mauvaise nuit... Les Prêtres veulent que nous chassions la bête. Ils disent être pacifique et que la tuer serait une offense à leur Dieu. Il faut la chasser, assez loin. Lui faire peur en quelques sortes. Mais n'abandonnons personne ! Il faut que tous viennent. Entendez raison !»

Lorsqu'Amarante s'expliqua par le fait qu'on lui avait laissé la vie sauve la veille, Aztai ne fut que trop étonné. La harpie qu'ils connaissaient tous étaient bien trop fière pour se montrer si gentille et redevable. Enfin, le fauve n'en fit rien et hocha la tête.
Et puis, ce fut Warren qui explosa, contre toute attente. D'abord contre le woran et le mal qui le rongeait, puis contre Selen, soit-disant "chef de groupe". Le ton était insultant, et même si le jeune homme tenait une allure plutôt décontractée, ce langage là il ne l'aurait réservé qu'à Amarante, et encore...
Reprenant son souffle, Aztai réplica:

-Eh bien vas-y! Je crois ne prier personne de m'attendre, n'est-ce pas?

Il tenta de se relever pendant qu'Amarante proposait, en le défendant, de se reposer un peu plus. Son coeur battait la chamade, il retenait une nausée des plus immondes. A cet instant, il avait l'impression de faire ralentir son groupe. Mais il ne se démonta pas.

-Faites ce que bon vous semble, mais je ne m'épuiserai pas aller vite. L'endurance est mon alliée.

Sur ce, il alla finir d'enfiler tout son équipement. Jamais Aztai ne s'était sentit aussi loin des siens, pas même lors de sa captivité dans le camp de Raven...

Serpent sembla moins enclin que moi à faire confiance en le nouveau comportement d’Amarante. Trà Thù, lui, me parut bien plus rude dans les paroles qu’il ne l’avait jamais été. Cela marquait-il également un changement de personnalité ? Seul Serpent paraissait avoir réchappé à cette nuit curieuse. Et moi, bien entendu. L’idée que la solution à ce trouble des personnalités soit un bon arrosage matinal à l’eau du sceau de Warren m’effleura l’esprit, mais je la rejetai aussitôt. Car même si Serpent et moi avions été les seuls arrosés, ça n’expliquait en rien ses vomissements et mon état impeccable. À moins que les deux problèmes soient de nature et d’origine différente, bien entendu.

Ensuite, alors que Depheline et Ziresh restaient étonnamment silencieux, ce qui était troublant, vu l’habituelle loquacité de la première, Amarante et Warren répondirent aux assertions de notre moitié de groupe. La mage, tout d’abord, qui se montra pleine de grâce et repentante. Les raisons qu’elle mettait en exergue pour expliquer ce changement d’attitude se tenaient, mais… le doute persistait sur sa sincérité. Ce n’était pas normal, quoi qu’on en dise, de changer diamétralement d’attitude du jour au lendemain, pour une simple reconnaissance. Il avait dû se passer quelque chose lors de son coma inexpliqué.

Warren, de son côté, se montra carrément plus virulent. Il apostropha tout d’abord Aztaï, ignorant les maux dont le félin souffrait ostensiblement, et les reléguant à un rôle de pleurnichages capricieux. Ensuite, il s’en prit à moi, accusant mon attitude constructive et entreprenante comme étant une tentative de prendre autorité sur le groupe que nous formions. Mes poings se serraient alors qu’il m’intimait sans politesse de me taire et de l’écouter débiter ses âneries. Le sentiment de colère s’imprégna dans mon être, éveillant la rage que m’avait initialement inspiré ce réveil inopportun. Par chance pour lui, je n’eus le temps de lui envoyer mon poing dans la mâchoire qu’Amarante la douce s’interposa en m’approchant. Elle tenta d’apaiser les tensions en expliquant que l’homme à la crête avait passé une nuit désagréable.

Et… rien. Elle changea aussitôt de sujet, pour ramener notre attention sur ce que nous devions faire en priorité : chasser la Bête. Et bien la chasser, et non la tuer. Son sang, pourtant prôné la veille comme étant nécessaire à l’apaisement des fureurs de ce dieu étrange, devait aujourd’hui être épargné. Encore un changement subit survenu au cours de la nuit. Tout ceci m’irritait au plus haut point, et mes mâchoires se crispèrent davantage.

« C’est la raison justement qui me laisse penser que des personnes en état de faiblesse feraient mieux de rester sur place. Ce n’est pas un abandon, juste une sauvegarde de leur vie. Chacun ici est assez grand pour savoir ce qu’il est capable de faire. »

Mon ton avait été sec et cassant, bien que dénué de tout ressentiment. Ce ne fut pas le cas, en revanche, lorsque je m’adressai à Warren.

« Quant à toi, si tu ressors vivant de tout ce merdier, prépare-toi à mordre la poussière par ma main, si tu continues sur cette voie. »

Aztaï, de son côté, affirma vouloir continuer, mais à son rythme. Je me tournai alors vers Amarante.

« Puisque les prêtres vous ont expliqué la démarche, je vous suis. »

les choses devenaient de plus en plus démentes, suite aux questions d'Aztai, la maléfique rousse s'excusa, non pas de ne pas l'avoir laisser crever, mais de tout le mal qu'elle avait fait, pourquoi cela ? Juste parce qu'ils auraient décidé de la laisser en vie ! Pour le voleur, c'était bien trop gros pour pouvoir être vrai et pire que cela, certains hésitait, la croyait presque. Les seules raisons qui l'auraient poussé à agir comme cela auraient été pour les poignarder dans le dos dès que possible, ou alors qu'elle se soit pris les effets d'un de ses sorts raté. Mais quoiqu'en fut la raison, il y avait peut de chance que cela dure pour toujours !

Ensuite, Warren se montra une nouvelle fois désagréable, se moquant du woran et de son mal, qui touché également le demi-elfe, mais dans des proportions bien plus faible. Il continua, avec l'attitude du lumineux. Selon lui, il se prenait pour le chef, alors qu'il n'avait aucune connaissance. Certes pour le bâtard, il faisait également figure de chef, mais il méritait ce poste, il était l'un des meilleurs combattant et en plus possédait des pouvoirs capable de soigner. Ce qui faisait clairement de lui, le plus apte à diriger le groupe. Néanmoins les paroles du fulgurmancien commençait à lui tapait sur le système, s'il ne voulait pas de Selen comme supérieur, il avait qu'à être moins inactif depuis le début de la mission.

Aztai, se sentant surement coupable de ralentir le groupe, demanda à ce qu'ils partent sans lui. Choses acceptées par le paladin, mais qu'Amarante n'apprécia pas, elle désirait qu'aucun ne soit abandonné. Selen dû lui expliquait qu'il n'abandonnait personne, mais plutôt qu'il leur sauvait la vie. Il s'adressa ensuite à l'enchanteur, le mettant en garde vis-à vis de sa conduite. Puis il exprima son envie de se mettre en route immédiatement.

" Tu m'as pris le meilleur moment de la journée, et maintenant tu m'énerves avec tes conneries. Alors arrêtes cela immédiatement avant de le regretter. Contrairement à Selen, je n'attendrais pas d'être sorti d'ici pour t'abattre, mauvaise nuit ou pas. La prochaine fois que tu ouvres la bouche pour dire ce genre de chose, je te planterai ma lame dans les tripes. Après tout, tu représenterais un danger pour cette mission. Maintenant si tu as compris, tu vas pouvoir nous menés là où nous devons aller puisque les prêtres t'ont expliqué. "

Warren faisait bouillir la tension. Les clans s'installaient au sein du groupe et tout climat de confiance était maintenant effondré. Amarante observer comme une girouette les personnages silencieux suite aux dernières paroles de Trà Thù qui ne faisaient que confirmer les menaces de Selen.

Seul Serpent brisa le silence pensant laissant libre cours aux pensées de son organe digestif qui braillait famine. depheline et Ziresh étaient toujours strictement silencieux, même à part car ils n'observaient en rien le conflit qui pourtant attirait l'oeil. Mais plus grave encore, les prêtres n'étaient plus là. La veille, les alentours grouillaient de ces êtres frêles qui erraient sans but. Mais rien aujourd'hui.

« L'Antre des Exilés est ouverte. Il nous faut partir ! Maintenant ! Marcher nous changera les idées, et plus vite nous serons dehors, plus vite nous pourrons nous séparer. Ainsi mourront les tensions empoisonnées... A l'heure qu'il est, le pire danger n'est plus la bête, mais bien l'homme. » Avait dit Amarante en tirant doucement Selen loin de Warren. Désignant d'un geste du visage la porte située dans un encadrement de pierre lugubre...