Face à Alistair, la Raine semblait mal en point, ayant visiblement consommé bien trop de ces champignons qu’elle voulait faire manger à son nouveau conseiller. Elle tremblait et donnait l’impression d’être comme en transe, mais écouta le monologue du Tulorain avec une certaine attention, bien que cela s’avéra apparemment difficile. Puis finalement elle le regarda dans les yeux, déclarant qu’elle avait maintenant pris assez de sa drogue pour contrôler les myconides, et qu’elle allait donc lancer l’attaque. Cette déclaration fut suivie d’un bref silence d’hésitation, avant qu’elle ne continue, l’air grave. Elle lui dit alors que ce qu’il y avait de plus terrible avec ces champignons, c’était que plus elle en consommait plus ses sens s’affinaient, mais que sa conscience, elle, ne parvenait pas pleinement à suivre. Elle tremblait maintenant de peur, entrevoyant des choses qu’elle ne comprenait pas. Des choses concernant le feu dans le ciel. Elle lui affirma que depuis son apparition, elle sentait que sa magie avait été altérée. Changée. Subtilement, mais les faits étaient là. Et ainsi elle expliqua ce qu’étaient ces aurores boréales selon elle… Des fluides. Des fluides venus des étoiles.
Alistair fronça les sourcils à cette déclaration. Il n’était certes pas expert en la matière mais… un concentré de magie si puissant qu’il était visible à l’œil nu ? Cela semblait, effectivement, dangereux. Et grave. Il se mordilla l’intérieur de la joue, soudain concerné. Il ne s’était pas montré aussi circonspect que le Roi de Kendra Kâr concernant ce fameux feu dans le ciel, ayant appris peu à peu à ne pas sous-estimer les coïncidences, ni tout ce qui pouvait être d’origine magique. Mais il pensait néanmoins comme lui que sa mission serait en grande partie résolue lorsqu’il aurait mis de l’ordre à Sartori, empêchant les aldrydes de court-circuiter l’axe commerçant ô combien important qui reliait Kendra Kâr, Bouhen et Oranan. Mais il ne voulait pas mettre de côté si rapidement les paroles de la Reine, fût-elle dans une sorte de transe à l’aspect plus qu’étrange. Particulièrement pour cette raison en fait. Ce qui signifiait que ce qui semblait d’abord être de simples contrôles routiniers, en dehors de l’affaire Aldryde, allait se montrer bien plus complexe et problématique que prévu.
Un mouvement se fit sentir à la fin du petit monologue de la Reine. Les champignons géants commençaient à se mouvoir alors que les prêtresses s’écartaient avec prudence. Les créatures semblaient prêtes à attaquer. Mais la monarque n’en avait pas terminé. Elle déclara que tout était lié : le cycle, les aldrydes et le feu dans le ciel. Elle affirma finalement que la sororité et les rebelles avaient raison. Alistair craignit quelques secondes qu’elle ne change d’avis, n’abandonne la contre-attaque, mais il n’en fut pas ainsi. Elle dit qu’il fallait qu’ils découvrent ce qui se cachait derrière tout cela… Son subconscient criait, disait-elle, hurlait que quelque chose allait se produire. Mais elle ne parvenait à savoir quoi. Elle semblait penser que quelqu’un était derrière tout cela. Qu’ils n’étaient que des pions. Et craignait qu’ils ne courent vers l’échec et mat. Puis finalement elle écarta les bras et les myconides obéirent. Ils grimpèrent au plafond et collèrent leur chapeau contre la paroi. Leur corps sembla se transformer et ils perforèrent rapidement le sol de Sartori pour se retrouver de l’autre côté. Du côté de la bataille à venir. Alistair masqua sa surprise et reporta son attention sur la Reine, qui n’en avait visiblement pas terminé. Dans le vacarme ambiant, elle cria. Elle cria à Alistair de l’aider de nouveau. Une dernière fois. Elle doutait de sortir vivant de la fin de ce cycle et voulait qu’Alistair aide son peuple, via la sororité ou les rebelles, peu lui importait tant que les aldrydes se tenaient prêts à affronter ou accueillir ce qui viendrait du feu dans le ciel. Pour la première fois de la journée, pour la première fois de sa venue à Sartori, l’assassin se montra honnête. Il hocha la tête solennellement et déclara :
« Je ramènerai la paix à Sartori. »
Ces mots ainsi prononcés, il lui fit un salut du chef et remonta, en direction de l’entrée de l’Akrillarbre, Loona sur ses talons. Une fois seuls, il se tourna vers cette dernière.
« Je vais avoir besoin de toi pour la première attaque, » la prévint-il. « Le plan de la Reine était que je retire beaucoup de poids et d’organisation au commandement de la sororité, et bien c’est ce que je vais faire maintenant. J’ai besoin que tu utilises tes pouvoirs. Que tu poses une chape d’ombre sur tout le champ de bataille. Et si ça dégénère, n’hésite pas à t’enfuir, souviens-toi. »
La jeune femme hocha la tête avant que l’assassin ne se retourne. Mais elle le retint d’une main, le faisant se retourner, surpris.
« Fais attention, » demanda-t-elle.
Après un léger silence, il hocha la tête… Puis repris le chemin du champ de bataille. Il tenta alors de repérer la matriarche qu’il devait tuer auparavant, gravant sa position dans sa mémoire. Et il se concentra. Attrapa sa dague. Répartit de son énergie vitale dans son corps et sa lame. Il voulait un coup particulièrement puissant, un coup qui la terminerait avant même de la commencer. Il visualisa sa puissance interne solidifier sa lame et la renforcer, la rendre plus tranchante, il s’en servit également pour aiguiser ses sens. Sa vue, pour le moment, pour être certain de frapper au bon endroit. Mais également tous les autres. L’ouïe et le toucher, pour être capable de la repérer dans le noir. Pour être capable de se rendre compte des mouvements du vent et de ses déplacements. Puis également dans son bras. Pour la précision de son geste. La lame faisait presque la taille de l’aldryde, aussi louper sa cible signifiait rater complètement la Matriarche. Mais s’il touchait, il la découperait en deux très nettement. Une fois la visualisation terminée, il passa à la pratique. Loona lança son sort… Il courut aussitôt, prêt à la tuer d’un seul geste, répartissant son ki partout où il l’avait visualisé. S’il la tuait maintenant, les troupes adverses, absolument pas préparées à une contre-attaque, seraient complètement désorganisées.
(((+1 000.Tentative d’apprentissage de la CCSA d’Assassin : Lame furtive : L’assassin, attaquant en premier, se glisse derrière sa cible pour lui infliger une attaque meurtrière (For+1,5/lvl). La cible ne doit pas voir venir l’attaque, ou posséder moins de la moitié en esquive SA par rapport à la maîtrise SA de l’attaquant.)))