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 Sujet du message: L'arbre creux de Quel Ny'Ashi
MessagePosté: Sam 15 Aoû 2009 14:21 
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L'arbre creux de Quel Ny'Ashi


On dit que cet arbre est devenu ainsi à cause d'un terrible éclair qui le transforma d'une traite en ce qu'il est maintenant. On dit que plus personne n'y passe car la zone serait maudite. On dit beaucoup de choses, sans pour autant savoir ce qu'est véritablement ce lieu situé à l'extérieur de la ville, proche des collines.

Sous cet arbre se terrent de nombreux mages et autres adeptes des fluides obscurs. La pratique étant fortement interdite dans le royaume, ce lieu n'a aucune conviction maléfique: il vise juste à donner une chance à tous ceux qui n'en ont pas eu avec la population encore trop empreinte de clichés sempiternels. Par conséquent ne cherchez pas le mal dans cet endroit, n'y cherchez pas le bien non plus ... ne cherchez rien et faites ce que vous avez à faire.

Certains mages adeptes des arts obscurs vendent des fluides et des sorts :

Magies et sorts :

Sorts évolutifs (400yus) d'obscurité.
Sorts évolutifs de classe secondaire (500yus) de classes dérivées de fanatique sauf repenti.

(((Cliquez sur les liens pour avoir accès aux listes des sorts qui sont classés par éléments pour connaître leur effet ! Pour plus de précision sur les sorts, rendez-vous à la règle des sorts !)))

Fluides :

Fluides 1/16e (50yus), 1/8e (110yus) et 1/4e (250yus), tous de l'élément d'obscurité

Ici on reprend vos items pour les 1/2 de leur prix initial (cf le Générateur de prix d'équipement, en fonction de la ville)

(((SI VOUS VOULEZ ÊTRE SERVI DANS DES TEMPS RAISONNABLES, N'OUBLIEZ PAS DE DEMANDER AUX GM UNE INTERVENTION GMIQUE ICI, POUR QU'ILS S'OCCUPENT DE VOS ACHATS/VENTES. Nous ne faisons pas le tour des boutiques... merci de votre compréhension )))

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La règle à lire pour bien débuter : c'est ICI !
Pour toutes questions: C'est ici !
Pour vos demandes d'interventions GMiques ponctuelles et jets de dés : Ici !
Pour vos demandes de corrections : C'est là !
Joueurs cherchant joueurs pour RP ensemble : Contactez vous ici !


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 Sujet du message: Re: L'arbre creux de Quel Ny'Ashi
MessagePosté: Mer 7 Oct 2009 22:04 
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[En direction de Luinwe, les rues...]

On ne lui laissa pas le temps de répondre que cet annonciateur disparut littéralement. Mais où était Amaryliel ? Il semblait être dans une rue ainsi que dans une autre cité qu’il ne connaissait guère. Il ne se posait pas de questions mais marchait tristement sans avoir vraiment l’impression de se perdre parmi un fort nombre de personne, une foule qui se précipitaient çà et là dans une violence particulièrement effroyable, seul Amaryliel semblait être intouché. Des bourgeois, voyant s’enfuir les femmes du côté de la place principale de la cité inconnue pour notre sindel, entendant les petits enfants crier sur le seuil des portes, se hâtaient d’endosser une cuirasse couleur d’albâtre et, appuyant leur contenance quelque peu incertaine d’une épée ou d’une pertuisane, se dirigeaient vers une auberge, devant laquelle s’empressait, en grossissant de minute en minute, un groupe compact, bruyant et plein de curiosité.

Les paniques avaient l’air d’être fréquentes ici. Il y avait des seigneurs qui guerroyaient entre eux ; il y avait des rois qui faisaient des guerres manichéennes ; il y avait les Dieux qui faisaient la paix et regardaient ce genre de spectacle. Puis, outre ces rixes en tout genre, qu’elles soient publiques ou secrètes, il y avait encore toute la basse besogne : voleurs, mendiants, forbans. Mais cela, c’était le quotidien qui n’intéressait personne.
Amaryliel, parmi la foule, vit un jeune homme. Il semblait de bonne famille mais contrairement aux autres il n’était pas vêtu de cuirasse ni d’haubert ; l’être était revêtu d’un pourpoint dont la couleur noire s’était transformée en une nuance indescriptible de blanc cassé et de gris fade. Celui-ci formait une sorte de ressemblance presque parfaite en beaucoup d’aspect avec Amaryliel : c’était un jeune elfe pas très âgé à la figure naïve et doucereuse, à l’œil noir et finement dessiné et doux et aux joues blanches et veloutées comme de la neige ; ses mains semblaient craindre de s’abaisser, de peur que leurs veines ne se gonflassent, et de temps en temps il se pinçait le bout des oreilles pour les maintenir d’un incarnat tendre et transparent. Il avait l’air de parler peu et lentement, le type de personne à toujours s’incliner pour saluer quelqu’un, de rire très silencieusement. Il avait vraiment l’air de prendre bien soin de sa personne, il portait l’épée à la taille, une rapière des plus soigneusement ouvragée qui lui donnait une attitude des plus fière par rapport aux autres qui couraient un peu partout ; lui, marchait lentement dans une impression de but inconnu, Amaryliel connaissait bien cette attitude car la sienne était identique.
Pour en revenir à lui, il ne pouvait pas parler et ne pouvait que se contenter de regarder passivement les évènements. L’homme décrit s’approcha du sindel et commença à lui dire

« Mais tu es… »

Puis, plus rien. A son réveil, Amaryliel était dans une sorte de lit et semblait être guérie ; il avait la tête complètement ailleurs et était encore dans ses pensées. Plus choqué d'ailleurs que dans ses pensées et se croyait encore dans un rêve certainement, ou pis encore, mort.

(Qu’est-ce donc que ce rêve ? Si c’était un rêve et cette personne… qui était-elle ?Où suis-je d’ailleurs ?)

C’était trop tard pour penser. Il régnait une atmosphère bizarre ici, trop pour lui ; Amaryliel referma les yeux sans dormir, en attendant d’y voir plus clair dans son esprit.

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Dernière édition par Amaryliel le Jeu 12 Nov 2009 11:31, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: L'arbre creux de Quel Ny'Ashi
MessagePosté: Mer 7 Oct 2009 22:30 
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Alors que tu n’avais rien perçu, tu entends une voix chaude et doucereuse à la fois s’élever. Comme lisant dans ton âme, lisant au plus profond de toi, les mots prononcés sont solennels. C’est un discours d’intronisation dans cet endroit si terrible et secret dans le royaume de l’Anorfain:

«Bonjour Amarylliel, comment vas-tu ? Mieux j’espère… Réveille-toi, il est temps. Tu es dans l’arbre creux, seul lieu de l’Anorfain où tu peux sans reproche être ce que tu es. Le temps des questions est révolu, si tu veux utiliser ce lieu, c’est l’heure. Si tu ne sais pas, je reste à tes côtés pour répondre à tes ultimes questions, mais sache qu’elles sont limitées… Maintenant, il est l’heure d’être toi-même !»

Sur ces paroles mystérieuses, inattendues, et profondes, la voix s’essouffle et s’éteint à tes côtés. Tu peux percevoir un être assez proche de toi. Il n’attend plus que ton réveil désormais.

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 Sujet du message: Re: L'arbre creux de Quel Ny'Ashi
MessagePosté: Jeu 8 Oct 2009 00:28 
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Son état était stationnaire, calme quoiqu’un peu tendu. Il n’osa pas ouvrir les yeux et laisser cette voix s’introduire seule ; pour être clair, savoir à quoi ressemble cet individu le perturberait beaucoup et il ne se sentait pas d’humeur à l’être encore plus. Il était tenté de demander « est-ce vous, l’annonciateur ? » mais il savait que la réponse serait nulle ; on avait trop tacitement encensé ce certain monsieur qu’il ne pouvait pas se présenter devant lui ainsi. Les yeux toujours fermés, il se replongea dans son esprit, le temps d’un instant, le temps de comprendre, le temps de redevenir la figure qu’il était et qu’il montrait à tous : Amaryliel le froid et triste dévot sans dieux.

( Je ne connais pas cet endroit, je ne connais pas cette personne. Je déteste ne pas connaître. Mais toutes réponses est dans les actes, tout se trouve dans ce que je sais. Résumons rapidement : je parlai avec Rose puis elle parti vers la mer, j’entrai dans l’IluQuendi puis Velendiel m’engagea pour poursuivre un elfe vert qui sema le trouble, nous le combattîmes puis il me parla de l’arbre creux. Ici. Mais avant, il y avait le vieillard mystérieux. Je peux déjà éliminer Rose et Velendiel ainsi que l’IluQuendi, ce sont des évènements sortant de l’ordinaire, tout ce passe donc dans ce que je n’ai vu qu’une fois. Ce type n’a pas la voix du vieille homme, il semble trop honnête mais trop sérieux aussi, aucun accent non plus comme s’il était… peu importe, je m’égare, je dois d’abord savoir qui est cette personne. Personne que je n’ai déjà vu, peut-être personne tout simplement, je vous nommerai Personne d’ailleurs, monsieur. Monsieur Personne. Donc, vous, Personne, êtes quelqu’un de bien familier et vous me parlez de beaucoup de choses à la fois. J’ai besoin de savoir une chose et si votre réponse me convient, je vous écouterai véritablement. En tout cas, je suis dans l’arbre creux et on m’avait prévenu d’un évènement quant à ce lieu, celui-ci ? Peut-être, mais je reste dans le doute pour l’instant, agissons avec prudence sans pour autant… bafouer la bonne foi de cet individu.)

Cela lui semblait futile, complètement futile de fermer les yeux à un être qui savait déjà « tout » ; même pis, de tenter quelque chose alors qu’on peut le demander. Il avait peur des réponses, peur des réponses d’autrui : il avait toujours voulu avoir les siennes et les siennes étaient toujours bonnes. Il toucha délicatement le lit pour en apprendre sa composition mais rien, le bois ne venait pas d’ici ; il leva doucement le pied et ne sentait plus aucune douleur, une bonne chose en tout cas. Son visage blasé prit une moue bizarre, la fatigue certainement, puis ouvrit enfin les gracieuses paupières où on pouvait maintenant voir son œil mauve contrastant légèrement avec l’autre. Il tourna la tête pour enfin voir et même admirer cet être inconnu. Aucune description n’était possible, aucune pour Amaryliel qui restait sagement allongé dans son lit, il ouvrit la bouche sans peine pour lui annoncer doucement une chose sans rapport concret avec tout le reste :

« Apprenez moi le secret blanc, épurez la peine sombre qui sommeille dans mon cœur. Je vous nomme monsieur Personne car je sens que vous n’existez pas, vous n’existerez pas pour moi en tout cas. Etre personne, c’est un peu être tout le monde n’est-ce pas ? »

Il se releva délicatement puis se tint debout avec une humiliante grâce, il dépoussiéra sa tenue avec sourire et maintint ledit sourire dans la direction de l’être ; un acte sans mauvaise intention, plein de bon sentiment. Il s’inclina humblement devant lui puis continua ses mots :


« Je vous prie de m’excuser. Tout d’abord pour mes mots, si vifs et vulgaires, si directs aussi. Je n’ai pas cette vocation normalement, je n’ai pas la vocation de nommer ainsi les gens que je ne connais pas non plus. Je m’excuse aussi pour ma requête mais je me veux franc avec vous, je le dois aussi et pour terminer dans la même franchise j’aimerais vous annoncer ceci :
Je ne sais pas pourquoi vous vous présentez devant moi mais je me suis dit…que vous si vous étiez là, vous n’aviez qu’à apprendre à purifier un peu le sombre de ma magie. Vous me demandiez d’être ce que je suis et je vous réponds que je suis la charge du destin. »


Il se mit à sourire à ce mot « destin », lui qui pensait que les religions freinait les hautes personnes dès lors qu’on a installé une unité encore plus grande que les Dieux eux-mêmes, il croyait non en des héros mais à des êtres surprenant et porteurs d’une sagesse incroyable. Des êtres enclins à errer entre le divin et le mortel, des êtres hors du plan matériel, il y croyait fortement et aspirait à faire partie de cela.
Il croyait dans le fait qu’il y avait deux mondes, le spirituel et le naturel, qui sont absolument distincts. L'un ne tire rien de l'autre, mais ils communiquaient seulement par les correspondances dont la qualité avait été montrée ailleurs en plusieurs lieux. Ainsi la chaleur dans le monde naturel correspondait au bien de la charité dans le monde spirituel, et la lumière dans le monde naturel correspondait au vrai de la foi dans le monde spirituel. A première vue, pour Amaryliel, la chaleur et le bien de la charité, la lumière et le vrai de la foi apparaissaient absolument distincts, aussi distincts que deux choses complètement différentes, cependant la chaleur spirituelle était ce bien, et la lumière spirituelle était ce vrai. Mais cette chaleur, pouvant se montrer sous mille et une formes, se cachait aussi dans les ombres de certain. Une lumière n’était pas forcement claire, elle pouvait être très sombre. La personnalité de l’utilisateur dépend principalement car pour lui, ce n’est pas les fluides qui décident de notre comportement mais bien notre personne.
Mais il fallait revenir sur l’emploi du mot destin, si douloureux pour beaucoup de personne. Celui, toujours dans la pensée d’Amaryliel, était à tous ; il était un des liens de connexion entre tous les mortels, une barrière à détruire pour ceux qui le voulait même. Bref, il ne parlait pas vraiment du destin à l’allure grandiloquente que Zewen pouvait donner mais du destin global, celui de tous ; quand on parlait du Dieu, cela n’était qu’une tournure pour croire en une instance plus grande que le Dieu des Dieux. Et que donc si ce destin plus grand mais plus fragile que le destin de Zewen frappait à sa porte, Amaryliel n’hésitait pas à lui répondre par une demande.
Il s’inclina de nouveau sans trop comprendre pourquoi puis réitéra sa demande.


« Voulez-vous ? Je vous en prie monsieur Personne, je sais que vous en êtes capable. Surtout s’il ne nous reste que peu de temps. »

Amaryliel n’avait clairement pas le temps d’avoir peur ou d’être surpris, il l’avait déjà été tout à l’heure quoi que dans le fond, il s’attend à tout et surtout à l’imprévisible.

(Il me connait, inutile de me cacher et surtout, il est inutile de faire semblant. Sauf si icelui a fait preuve d’un recoupement incroyable, je ne vois pas comment il aurait pu me dire ce qu’il m’a dit tout à l’heure.)


« Je n’ai plus rien à vous dire, monsieur Personne. »


( Monsieur Personne ... chose est sûre, chose est plus que certaine. C’est bon, je suis rosifié.)

Ce fut une troisième courbette, plus délicate encore que les autres que fit Amaryliel le sourire plein de joie en pensant à Rose, « d’ailleurs que faisait-elle pendant ce temps ? »C’était une chose qu’il se demandait toujours un peu sans jamais l’avouer, une chose clairement singulière pour lui qui ne venait pas vraiment par un automatisme mais plutôt par une attitude pré-encrée dans sa pensée, une formation inscrite dans l’âme du jeune elfe. Ce sourire ne masquait en rien les nobles sentiments du sindel mais bon, ce n’était pas le temps à cela.

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 Sujet du message: Re: L'arbre creux de Quel Ny'Ashi
MessagePosté: Sam 10 Oct 2009 01:34 
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Une ambiance d’incompréhension plane après tes paroles, comme si l’auditeur cherchait à comprendre. Cependant, la voix tousse, cherchant sans doute le temps de mettre en place une réflexion plus poussée. Il finit par répondre avec intelligence :

« Je ne suis pas assez puissant pour faire la lumière dans votre cœur et dans votre corps, sombre sang-mêlé. Cependant, si cela est votre souhait le plus cher, je connais un moyen… Il est dangereux et tortueux de s’y aventurer mais cela vous permettrait sans doute de purifier votre âme. Je ne sais pas si je dois vous en parler de manière plus approfondie, et vous, qu’en pensez-vous ? »

Et tu découvriras si tu ouvre les yeux, un être encapuchonné de la tête aux pieds assis sur une grosse souche en tailleur. Il semble patiemment attendre son heure, heure de vérité et de délivrance pour cet elfe tourmenté par ces propres démons.

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 Sujet du message: Re: L'arbre creux de Quel Ny'Ashi
MessagePosté: Sam 10 Oct 2009 21:45 
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(Je m’en doutais…)

Tout commença par ceci pour Amaryliel qui, toujours pour lui, pensait enclencher ou accrocher le premier fil sur cet énigmatique être ; pourtant, il n’en savait rien, qui de lui ou du mystérieux encapuchonné menait le jeu.
Le quart-de-sang-mêlé s’était levé péniblement dans la poétique expérience d’avoir en face de lui un songe ; même si l’interlocuteur en avait l’air, il semblait surtout tout de chair et d’os ; il le scruta habilement et sans mauvaise pensée, juste pour vérifier quelque chose, un assemblage de réflexions en tous genres orna sont esprit d’une auréole de sûreté quant à l’individu qui gisait encore plus sereinement devant lui que sa propre personne. Une vision désorbitante pour le pauvre sindel ayant déjà subi mille et une choses avant cela mais point trop tout de même, il avait gagné après cette longue journée une attitude impitoyablement confiante et blasée quant à tout ce qui pouvait lui arriver : la preuve était que le bon fanatique désavoué se mit en tailleur lui aussi, le sourire un peu plus large, et lui narra très gentiment :


« Je me doutais de ce genre de réponse, Personne. Si vous voulez bien que je vous nomme ainsi, sans ce ‘monsieur’ qui marque une distance qui n’existe pas entre nous, n’est-ce pas Personne ? Nous sommes proches tous les deux. Je… je vous écoute, je vous attends ; mon âme n’a pas vraiment besoin d’être purifiée mais vous savez que les ténèbres en moi m’appellent assez souvent, si purifier cette douleur est possible, encore une fois, je vous écoute Personne. »

Il croyait qu’il serait ridicule en tailleur mais non, les vêtements n’étaient certes pas les meilleurs pour la position mais cela le relaxait grandement car ce geste de bon augure le mettait encore en confiance, peut-être trop d’ailleurs, cela lui redonnait un peu de sérénité… Avouons une chose, la scène se tramait ici-bas était hautement absurde ! Un jeune elfe ayant reçu plusieurs blessures – pour ne pas parler de ce qui s’était passé encore avant – qui se retrouvait devant un étrange être qui semblait en savoir beaucoup sur lui et même plus et qui semblait commencer une conversation avec icelui comme si rien ne se fût passé et qu’il l’eût connu depuis toujours… cet événement était possible que parce que cet elfe était Amaryliel. Ceci dit, après coup Amaryliel voulut revenir sur certains points du discours que l’interlocuteur lui avait tenu.
(‘Sombre sang-mêlé’ ? Il est clair que je ne suis pas un elfe blanc et que dans ma famille de sans il eut des mélanges avec d’autres races elfiques…je ne le savais pas. Quoique, s’il le sait c’est que je l’ai seulement oublié. Sombre… certes, mes fluides sont obscurs mais de là à… s’il le dit. Mais établissons ma première théorie au clair : Personne, vous êtes une partie de moi. Vous êtes le masque, mon masque social et vous savez qui je suis réellement car vous êtes moi en quelque sorte… Peut-être est-ce cela, j’ai besoin d’une autre preuve pour vérifier cela ; vous pouvez très bien être davantage encore.)
Il est des spectacles auxquels coopèrent toues les spirituelles magnificences dont disposent les êtres vivants. Des peuples entiers sont allés chercher dans les infinis paysages du monde, aux fins fonds des milliers de livres, les pensées et l’intelligence qui parent les plus grands d’entre nous. Transmises ou acquises, ces splendeurs cérébrales ont brillé ou terni sur les fronts illustres ou honnis. Amaryliel devait avoir un morceau de ces choses-ci mais pour lui ce n’était que l’œuvre d’un raisonnement simple et logique (car tout ce qui est logique est simple dans l’esprit). Il se sentait maintenant légèrement agité de la crainte de l’erreur après avoir interrogé cet extraordinaire être. Pour lui, l’environnement – l’arbre creux – comportait un spectacle gigantesque, semblable à ceux dont les masses et les couleurs étaient si savamment, si harmonieusement disposées par les artistes et dont les personnages, acteurs imaginaires pour les hommes, étaient réels pour ceux qui commençaient à pénétrer dans le monde magique. Sur une autre souche bucolique, Amaryliel étalait les grises régions du doute, ses sombres idées, ses lumineuses excuses quand il voyait qu’il pensait trop à tort ; il y convoquait les différents univers magique et théorique pour trouver les réponses, une réponse, la réponse :

(Qui est vraiment cet être ? Réalité physique ou illusion spirituelle ? »

Amaryliel doutait encore.

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 Sujet du message: Re: L'arbre creux de Quel Ny'Ashi
MessagePosté: Sam 10 Oct 2009 22:26 
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Pour simple réponse, tu as un soupir et la voix reprend :

« Rien ne sers de me nommer. Si je n’existe pas, ne me donnez pas de sobriquet et écoutez moi seulement. La purification est simple, il faut faire la vidange de votre essence. Théoriquement, cela paraît simple mais seulement les moyens d’obtenir les artefacts sont beaucoup plus étranges et dangereux. Il suffit de participer au tournoi millénaire… Je connais un accès à cet endroit, mais on dit que ce championnat est un chemin pour atteindre les enfers, royaume de Phaïtos et de désolation. Je n’en sais pas plus sur l’organisation de cette … chose. Mais je peux vous conduire à l’entrée, le choix sera votre ensuite.»

Et à ces mots, il se lève, te scrutant de toute sa hauteur.

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 Sujet du message: Re: L'arbre creux de Quel Ny'Ashi
MessagePosté: Dim 11 Oct 2009 13:07 
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À ces mots, Amaryliel fut profondément secoué ; il vit toute sa théorie partir en fumée ainsi que toute sa conception grandiloquente du personnage devant lui, un mensonge ? peut-être. Quoiqu’il en fût, l’encapuchonné n’avait pas le temps de prendre le thé avec notre sindel ; mais sa solution, son offre ne sentait pas la rose mais plutôt une sombre et aventureuse arnaque… En même temps, avait-il le choix ? oui, possible. Un choix déjà clair dans son esprit, dans l’esprit du fanatique désavoué.

« Parfait. Ma réponse est rapide mais amenez-moi donc là-bas, à ce ‘tournoi’. Peut-être y trouverai-je une réponse, une solution. Peut-être pas, oh, si vous n’êtes rien de cela, je vous prie de m’excuser pour ma terrible exaltation. Pardonnez-moi. »

(Une recherche d’artefact, les enfers, le tournoi millénaire ? A quoi donc tout cela rime-t-il, me voilà dans un livre tragique écrit par les humains. Et Rose ? Je suis cet être sans penser à elle… Oh, elle comprendra, j’espère. Pardonne-moi.)

Le quart-de-sang-mêlé se leva péniblement, avec une note d’amertume dans l’âme et dans la bouche, puis chercha de l’œil sa rapière qui ne devait pas être loin ; dès qu’il la vit, il regarda sa chemise blanche qui avait prit une couleur un peu plus terne. Il s’empara de son arme accrochée à une branche puis remit sa veste un peu déchirée avec l’harassante pensée d’être vraiment mal équipé pour un périple de ce genre. Une chose était certaine, le nimbe de sûreté avait disparu au-dessus de sa tête pour laisser paraître l’habituelle auréole du scepticisme et du doute infini. Après avoir attaché l’arme à sa ceinture, il s’inclina avec une joliesse certaine, à faire croire que s’il eût existé un prix pour cela, Amaryliel eût été le magnat de la courbette !
Sa voix claire et délicieuse se fit entendre par ce :


« Nous y allons ? »

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 Sujet du message: Re: L'arbre creux de Quel Ny'Ashi
MessagePosté: Dim 11 Oct 2009 16:50 
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L’inconnu dont tu ne vois rien se lève à ta suite et lui, contrairement à toi, ne ramasse rien et commence tout d’abord par se diriger vers la sortie de la pièce. Là où tu te trouvais était une sorte d’alcôve ronde taillée à même le bois. Son ameublement était complètement épuré et tout laissait penser à une sorte de salle d’entraînement.

Lorsque tu suis ton guide, tu traverse des couloirs de bois où tu retrouves de nombreuses chambres pareilles à la tienne. Beaucoup d’entres elles sont vides et certaines sont habitées par des individus étranges. Au bout de la déambulation, vous arrivez autour d’un petit récipient de bois posé sur une tablette situé au beau milieu du couloir. Se plaçant de l’autre côté du bol, l’être te dit :

« Bois et tu iras, c’est l’unique chose que je sais !»

Il te laisse à présent seul, à aucun moment il ne voulait te forcer et cette décision, tu devrais la prendre seul !

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 Sujet du message: Re: L'arbre creux de Quel Ny'Ashi
MessagePosté: Lun 12 Oct 2009 15:43 
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« Boire ? donc si je bois ce qu’il y a dans ce récipient… j’irai au tournoi ? »

La Fortune fut magnanime car les mots du clair-obscur Amaryliel ne furent entendus que de lui et de lui seul. Une seule question, une seule se posait : pourquoi lui faire confiance ? Voilà l’ultime doute qui passa dans la conscience du presque-sindel ; un doute qui s’effaça rapidement, faute de posséder assez de discernement contre ce personnage. Bref, il n’avait pas soif mais il lui fallait boire, boire une substance inconnue qui ne ressemblait à rien de ce qu’il avait déjà bu ; ce n’était pas le pis dans tout cela , il avait une certaine crainte quant à siroter, lamper, siffloter, écluser, entonner, pomper, ingurgiter, absorber et peu importait le mot, consommer ce liquide ne l’inspirait pas. Il lui manquait quelque chose, et ce « quelque chose » il ne tarda pas à le constater.

Amaryliel pressentit la fin de quelque chose et il eut le sentiment de faire ses adieux à ce qui lui avait été cher, tel un bagnard regardant sa cellule avant de la quitter à jamais. Il ressentit une étrange douleur mentale qui l’obligea à demeurer dans une complète immobilité, comme une vive tristesse. Peu après, il prit le temps de s’allonger encore une morceau fort inconfortable de vois qui faisait office de ‘divan’. Son visage se voilà, son âme rayonnait d’une fantasque tristesse et le pâlissait encore qu’il ne l’était déjà ; il pensait à son père adoptif et à sa mère adoptive et se demandait s’il les reverrait jamais ; et à Rose aussi, mais cela, c’était un morceau plus lourd à endurer, il semblait plus confiant face à elle. Le breuvage mystique devant lui minait la dernière barrière par laquelle il était séparé du monde de l’infini, du monde de Phaïtos : les Enfers. Il eut l’envie de pleurer mais il ne le put ; il n’allait pas tant souffrir que cela de la perte des autres, les liens du cœur les unissait et cela le réconfortait grandement. Il sourit à la manière de ceux qui s’en vont dans un monde meilleur, puis il inclina la tête comme une fleur de Nótuilë, trop chargée de rosée, qui brandit une ultime fois son calice et livre à Rana ses derniers parfums. Il regardait dans le vague avec une mélancolie inspirée ; il ne pensait plus à lui, et il le sentait sans pouvoir exprimer le moindre élancement, une mélancolie à laquelle se mêlait de la gratitude envers tous ceux qui l’avaient aimé durant tout ce temps.

Notre elfe se releva avec la grâce du plus grand des misérables et resta debout, silencieux, immobile à nouveau, perdu dans une de ces divines contemplations suscitées par les choses dont l’étendue nous fait comprendre une immensité d’humilité. Enhardi par la faiblesse de son être, Amaryliel se pencha vers le récipient et, tel un docte oublieux, dit :


« Alors j’irai. Personne ne me défendra cet acte ; ils ne penseront pas que je ne les aime plus car je ne saurais rien aimer véritablement. »

Il s’arrêta sur ces mots puis saisit délicatement l’objet de bois pour soupirer et continuer amèrement :

« Qu’aimes-tu, Amaryliel ? »

Il y eut un silence, un lourd et bizarre silence après qu’il se fût posé cette question : allait-il y répondre ? certes, oui. Mais la question était assez large de sens pour répondre…

« La vérité. »

Le mot retentit, ce mot dans lequel Amaryliel, si sérieusement interrogé par lui-même, avait déroulé l’étendue métaphysique de sa réponse comme un chant magnifique emplit une salle pleine de sa tendre aira et révèle l’univers musical en baignant de ses paroles fines les voûtes les plus hautes. En se jouant de tout comme les plus graciles fleurs, le quart-de-sang-mêlé porta le vers en direction de sa bouche, toujours un peu épouvanté de ce qui pouvait lui arriver. La lenteur du geste n’indiquait pas s’il allait jeter le tout ou boire avec ladrerie son contenu ; une réponse qui se fixait un instant plus tard, lorsque le rideau tomba pour Amaryliel : il s’abreuva lentement de la substance, laissant à Zewen le bon soin de ce qui allait lui arriver.

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Valla-Meär Amaryliel Il Alamitz
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 Sujet du message: Re: L'arbre creux de Quel Ny'Ashi
MessagePosté: Lun 12 Oct 2009 22:02 
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Quête 20 : Dirigé d’Amarylliel




Alors que tu finis de boire, tu sens quasi instantanément les effets de la boisson. Elle n’est pas alcoolisée et pourtant, tu ressens les effets de l’ivresse. Ta vision se trouble et tu es irrésistiblement attiré par le récipient dans lequel tu finis par plonger corps et âme, au premier sens du terme. Et te voilà embarqué pour le tournoi sous les yeux de ton « guide » à travers les nimbes d’un puissant fluide.

Dans le lieu où tu arriveras, tu ne pourras découvrir que le spectacle de ceux qui t’ont précédé, à l’exception que pour toi, le nain fera silence et ne jettera qu’un simple regard bougon.

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Quatrinette pour les intimes, n'hésitez pas à poser des questions, je suis là pour y répondre ;)
Merci à Itsvara
Et surtout, bon jeu à tous !


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 Sujet du message: Re: L'arbre creux de Quel Ny'Ashi
MessagePosté: Sam 9 Jan 2010 19:28 
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Torpeur précédente.

~ Effroi dans l'ombre. ~



Levé vers les cieux, le regard de Julin se confrontait à la canopée scintillante de la petite forêt de chênes verts. L’éclat blanc du soleil s’infiltrait par les discrets interstices que laissaient entre eux les larges dômes feuillus, du fait qu’à la frontière entre l’azur et les frondaisons ternes et tentaculaires, on eût pu croire qu’un démiurge esthète semât une pleine poignée d’étoiles.
L’air, que l’Hiniön avalait par franches goulées, portait en lui les saveurs et odeurs des pistachiers sauvages alentours, embaumait parfois du parfum du laurier et du thym mêlé d’une multitude d’autres fragrances sylvestres que son nez n’aurait su identifier.

Les larges feuilles d’or roux des érables, les fleurs de lavande violettes et celles, tendrement blanches, des cistes paraient à la manière de douces pierres précieuses la chevelure verdoyante de la chênaie. Les bises capricieuses que le vent déposait sur le front de la timide forêt de Quel Ny’Ashi éveillaient sa liesse, l’amenant à fredonner de son feuillage caressant les antiques mélodies dont Yuimen l’avait bercée durant les millénaires qui suivirent sa prudente germination.
C’était une aubade sereine et paisible, que Julin, l’oreille dressée à cet instant, appelait de ses vœux et savourait de pair avec la discrète tranquillité qui émanait de ces bois.

Profiter des sensations souveraines que lui procurait son enivrante promenade sylvicole ne remplissait cependant pas son panier. Aussi, baissant ses yeux émeraude sur le sol moussu et parcouru de larges racines affleurant, l’elfe tâcha de garnir sa corbeille du fruit de sa cueillette.


« Mais au nom de quelle sacrée déité du temps et du voyage, ledit Julin pouvait-il se trouver en ces lieux et en ce temps ? » Vous demandez-vous sans doute. Eh bien, soit, l’épisode ne mérite guère plus que d’être brièvement conté, mais par ma foi, il le sera.

Après une rencontre forte, tant en émotions qu’en surprises, avec le grand chien noir qui refusât le passage à Julin et N’talim, les maître et disciple modifièrent leur itinéraire et se dirigèrent vers la porte nord-ouest de Lúinwë. Là, le vieil herboriste relata l’incident aux vaillants gardes de la reine, avant de mener son ancien élève hors de la belle cité. Ils cheminèrent alors peu longuement en direction du sud, où se situait le bosquet de Quel Ny’Ashi, puis se séparèrent afin de commencer la récolte.

C’est sur ces entrefaites qui vous prirent de court que l’histoire recommença.


Dégotter un hamamélis, arbuste habillé par l’automne d’un mantelet de feuilles jaune safran, ne fut pas bien difficile malgré l’abondance en chênes verts de Quel Ny’Ashi. Il s’en trouvait toujours un spécimen pour indiquer sa présence du contraste que fomentait son beau coloris avec les étendues verdoyantes alentours. Les feuilles furent donc prélevées en quantité raisonnable afin de tapisser le contenu de son panier, une fois séchées, pilées et mixées à des pommades et baumes curatifs, elles aideraient les braves gens de Lúinwë à supporter leurs petites souffrances rectales.
S’aventurant plus en avant dans la forêt, il trouva quelques plants de deux variétés de gentiane différentes, l’une aux fleurs pourpre et lancéolées, l’autre les ayant bleues et affaissées. Indépendamment de leurs couleurs, Julin les arracha lentement afin de ne pas rompre leurs racines et les nettoya de son mieux des gerbes de terre y restant accrochées. Ses gestes rendus précis et assurés par la longue expérience qu’il possédait de la tâche qu’il exécutait, ce fut avec un soin méticuleux qu’il rangea et ordonna le fruit de sa récolte dans la corbeille.

Douloureusement assis sur un large affleurement de racines capricieuses, l’elfe blanc poussa un léger soupir désappointé. Concentré sur son ouvrage, il avait sali les belles manches blanches de sa tunique soyeuse. Pourquoi n’avait-il pas songé à les retrousser ? Son regard peiné étudia de longues secondes les marques sombres qui s’étendaient du coude au poignet sur ses élégants vêtements, puis l’Hiniön se releva, repartant, le pas soudain mollasson, afin de récupérer les quelques ingrédients qui manquaient encore.

Le cueilleur ne put faire qu’une bien maigre réserve de fleurs et de baies d’aubépine, tout comme il se révéla y avoir étonnamment peu de plants de myrte pour cette période de l’année. Afin de dénicher des fruits de l’arbuste parasite qu’était l’altefiz, Julin chercha parmi les chênes les plus vaillants de la forêt, et fut récompensé après maintes infructueuses tentatives par la découverte de lianes sinueuses comprimant l’écorce d’un des plus beaux spécimens de la chênaie. Avec prudence, il décrocha quatre fruits ronds et lourds, veillant à laisser le reste sur l’écornifleur fait arbre pour les besoins de la faune de la forêt. L’instinct aidant, les animaux sauraient quand consommer de ce mets aux fortes qualités diurétiques, s’il leur venait le besoin d’une purge.
Ne jamais prendre plus que nécessaire à la nature, c’était là une leçon que son vieux mentor avait tâché de graver au fer rouge dans son esprit, à coup de virulentes tapes sur le fessier si nécessaire. Le sourire nostalgique de Julin était un peu terne. Tous ces beaux souvenirs ne rendaient pas à son bel habit son lustre d’autrefois… de quoi pouvait-il bien avoir l’air, ainsi dépareillé, ses manches et les foulards crème et soignés qui les recouvraient complètement crasseux ?

Quelle disgrâce !


Sa cueillette bien avancée, Julin se promena ensuite au petit bonheur. Il espérait, sans trop y croire, pouvoir trouver un petit cours d’eau, ou ne serait-ce qu’une mare afin de tremper ses vêtements lorsqu’il lui sembla finalement que la luminosité des lieux avait très nettement baissée. Songeur et oubliant pour quelques instants les traces poisseuses qui lui collaient désagréablement aux avant-bras, il leva l’œil vers les frondaisons pour constater que le ciel lui avait été dérobé par la densité de la toiture verdoyante de la forêt. La paisible pénombre qui étendait sa houppelande sur ces terres sylvestres n’était ordinairement pas de nature à le déranger, cependant, l’Hiniön crut bientôt sentir la chaleur d’un regard fixe et acéré contre sa nuque.

L’impression d’être observé, épié avec comme un soupçon de malignité, était un sentiment aussi inédit que peu plaisant pour Julin, qui en oublia véritablement son souci premier pour la propreté de son habillage. Les sourcils froncés et son attention dardée, foudroyant taillis obscurs, massifs feuillus ombrageux, talus enténébrés et autres gouffres de pénombre que même ses yeux elfiques ne pouvaient complètement percer à jour, le cueilleur sentit pour peut-être la première fois la pointe de flèche d’un arc appelé effroi contre son esprit. L’elfe blanc prit une courte respiration, empreinte de résolution, et sa bouche qui béait légèrement sous le coup de la surprise et des prémices de la peur, se ferma pour tracer sur son visage une ligne tremblante mais courageuse.

La sensation de chaleur s’accentua contre sa nuque, tout comme le malaise incertain qu’il détesta éprouver. Usant de volonté et s’armant de rigueur afin de ne pas courir, de ne pas se mettre à fuir à l’ombre de la première menace, Julin se remit à marcher, s’aventurant d’un rythme régulier mais fébrile vers les barrières de buissons ronciers où il semblait le plus envisageable qu’une créature se cachât.

Qu’une créature… ? L’elfe blanc s’en voulut de ne pouvoir maîtriser, dominer le flux intrépide et influençable de ses pensées. Pour une raison qu’il ne s’expliquait guère, le spectre du chien noir croisé à Lúinwë hantait son esprit. Il pouvait presque déjà entendre son grondement profond, voir surgir de l’obscurité l’éclat blanc de ses crocs dentelés, l’imaginer le faucher de ses pattes puissantes et assassines.

« Assez. Assez… » Se dit Julin. « A quoi bon s’effrayer et se blesser d’un mal qui ne s’est encore révélé ? »
Devant le massif feuillu, parcouru d’un enchevêtrement d’épines acérées, l’elfe blanc s’immobilisa, rigide.
« Voyons simplement… et avisons. » Pensa-t-il encore, certes tendu, mais guère plus effrayé. Il aurait tout le temps de mouiller ses chausses si un réel malheur arrivait, et cette idée faisant son bonhomme de chemin dans le fleuve tumultueux de ses pensées, l’elfe eut un sourire incertain.

Le regard pesait encore contre son échine, nourrissait son appréhension, et Julin repoussa doucement du revers de ses manches les branches du large buisson. Rentrant la tête dans ses épaules, comme si cela pouvait lui éviter la morsure des nombreuses ronces effilées, il passa lentement au travers de l’obstacle, écartant de ses vêtements le plus gros de la menace.
De très fines estafilades se tracèrent sur sa peau, presque avec douceur contre sa joue et contre les membres de son corps une fois ses habits éventrés. La nuance de douleur, bien réelle, qu’il ressentit, sembla presque le mettre de meilleure humeur. Ces légères souffrances, elles, étaient au moins tangibles. Bien moins pire que tout le mal que pouvait lui infliger une lame forgée de sa seule terreur.

La traversée lui parut longue, sinon interminable, bien que sa tension se fût totalement dissipée en plein périple pour laisser place à une intense concentration. Ayant souplement progressé, non sans avoir récolté son lot de piquantes petites entailles, il dégagea finalement la dernière branche acérée, et par-là même, libéra son champ de vision.

Julin ne s’était encore jamais aventuré dans cette partie de Quel Ny’Ashi. La végétation y était moins dense et le sol y devenait presque régulier. Quelques pas en avant le rapprochèrent d’un grand chêne qui, s’élevant auprès des cieux, semblait vouloir atteindre le soleil lui-même, et l’elfe blanc réalisa soudain que la pénombre s’était dissipée, que le ciel libéré admettait de nouveau le passage de la lumière dans la chênaie. Son malaise, lui, malheureusement, demeurait.

Attentif à son environnement comme seul pouvait l’être un animal sauvage, pis, une proie, Julin contourna avec prudence l’arbre massif, et eut la surprise de le voir amplement creusé, peut-être même excavé de l’intérieur d’un curieux escalier. Reculant de nouveau en levant la tête, tâchant à moitié de comprendre où menaient ces marches, son dos percuta quelque chose, et son sang lui parut se glacer. La rigueur qu’il avait imposée à son âme fébrile vola en éclat, avec la précipitation que lui inspirait une terreur primale, l’Hiniön se détourna, s’éloigna et tâcha aussi de s’enfuir dans le même temps. Ses réflexes précipités ne servirent malheureusement qu’à le faire choir sur le dos, sa vue tremblante glissant du ciel jusqu’à la chose contre laquelle il s’était cogné alors qu’il remuait frénétiquement de ses jambes et de ses pieds afin de s’écarter.

Cette silhouette pourprée ne pouvait pas appartenir au chien. Julin ne sut cependant s’il devait réellement en concevoir du soulagement. Toujours apeuré, son regard fila sur le personnage qu’il crut discerner, s’arrêta sur les plis et replis de son ample toge cramoisie, pour finalement considérer le bâton noir et tordu, affublé d’une grosse gemme rebondie et violacée, ainsi que le visage laiteux à l’expression sévère du personnage qui l’examinait de tout son haut.

Si l’elfe blanc balbutia alors quelque chose, il ne s’en rappela guère. Bien que son esprit, pragmatique, lui laissat penser qu’il pouvait désormais arrêter de trembler comme une feuille, ses sens demeuraient en alerte. Ce n’étaient qu’impressions, que sensations, que ressentis instinctifs qui ne pouvaient être expliqués par la raison, mais il se dégageait quelque chose de cet homme, ou le terme exact était-il plutôt que l’individu qui le contemplait semblait baigner dans un profond lac d’ombre. Dans une obscurité complète et avide, tant suave que frénétique, aussi séductrice qu’assassine, dans un miasme d’émotions qui se reflétait dans le regard gris et glacial de l’être à la toge sanguine.
Comme dans un cruel cauchemar de son enfance, d’autres avatars de noirceur à chair humaine sortirent des bois alentours ainsi que du creux de l’arbre de Quel Ny’Asha. Le sang de Julin, lui paraissant déjà gelé dans ses veines, palpita furieusement dans un puissant flot de terreur. Un effroi sensitif qui le rendit aphasique. Il sentait leurs ombres s’étendre sur lui, pressantes, enveloppant le grain de sa peau blanche avec délectation, et alors, rompant l’instant figé où les êtres étreints par l’obscurité fixaient sur lui leur pesante attention, le premier vêtu de pourpre leva son sceptre.

L’éclat de l’améthyste lui brûla les yeux, et les fermer pour chercher à se protéger suffit au sortilège pour le plonger dans un profond sommeil. Comme si sous lui la terre avait disparue, que l’espace alentours n’était que vide et noirceur, Julin se sentit lourdement chuter, de longues et affreuses secondes avant que la vitesse et la terreur ne lui fissent perdre connaissance.


Dans la petite parcelle de rêve que l’on accorde à tout dormeur, les aboiements moqueurs d’un chien résonnaient inlassablement.

_________________
Julin Lluliel Fëforava : Hiniön : Rôdeur


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