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 Sujet du message: Les Rues de la ville
MessagePosté: Sam 1 Nov 2008 12:28 
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Les Rues de la ville


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Elles sont claires et sûres, mais très fréquentées à cause du rôle de port maritime important de Lùinwë. On aime à s'y promener, à regarder la diversité des personnes et la beauté de l'architecture elfique. Gardez toute fois une main sur votre bourse, un voleur pourrait malgré tout être en train de vous surveiller...

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 Sujet du message: Re: Les Rues de la ville
MessagePosté: Lun 29 Déc 2008 12:29 
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Je portais l'amas de feuilles sous mon bras, quelques bestioles étaient apparues sur le chemin qui me restait à parcourir pour arriver chez moi. Je dus même lâcher les branchages étant donné que je sentais des morsures quelque peu désagréables sur ma douce peau. Il me fallait faire plus attention, et comme un simple néophyte, je me laissai faire par de minuscules insectes. Je tentais bien que mal à les chasser, mais sans cesse, de nouveaux cloportes réapparaissaient en compagnie d'araignées et d'immondes fourmis carnivores. Je ne pus m'empêcher de déposer mon fardeau près d'un vieil arbre centenaire et le laisser là face aux intempéries qui l'anéantiraient en quelques mois... Je regardai mes bras sur lesquels des dards s'élevaient majestueusement, comme pour marquer une conquête terrible.

(Il faudra que je me passe de l'eau fraîche, je suis certain que ça stopperait un minimum la douleur, et puis ça gratte tellement !)

Bon ! Je n'allais pas me lamenter éternellement sur mon pauvre sort pour deux piqûres d'araignées alors que j'étais sur le point de partir à l'aventure et mon seul foyer allait être la forêt dans laquelle toute sorte d'insectes avait élu domicile depuis des siècles déjà... Je récupérerai rapidement quelques baies utiles dans le but de soigner les blessures mineures comme celles que j'avais sur le bras. À moins que mon compagnon de route n'en ait ? Je ne préférais pas tenter Phaïstos, en avoir plus était toujours mieux que d'en manquer en cas de situation critique. Il fallait que j'ajoute cela à ma longue liste des choses à ne pas oublier... Mon sac allait certainement peser trois tonnes, cela ne ferait certainement pas plaisir à mes parents ou même au marchand... Comment s'appelait-il celui-là ? Je l'ignorais et j'étais sur le point de partir avec lui, quoi de plus cliché ? Ce n'était pas grave, je demanderais son nom à mon père dès qu'il rentrerait à la maison car sinon je paraîtrais horriblement ridicule lorsque je devrais l'appeler sans connaître son prénom...
«Et toi, Santias ? Tu ne sais pas comment il s'appelle par hasard ? Gros bêta va ! Héhéhé !»

Évidemment, ce gros coquin de chat ne savait strictement rien, à part peut-être sur les bonnes proies à chasser... Il ne m'était vraiment d'aucune aide en cette belle journée et en tout temps de l'année aussi... Au cours de mes aventures, je ferais de mon mieux pour essayer de trouver un sorcier qui puisse lui donner la parole, la magie pouvait certainement régler ce genre de problèmes ! Toutefois, en attendant ce jour heureux, nous arrivâmes à la maison et le temps me manquait déjà pour faire tout ce que je voulais, il ne me fallait pas traînasser !

(Suite)

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 Sujet du message: Re: Les Rues de la ville
MessagePosté: Lun 29 Déc 2008 12:45 
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Un ruisseau sans écume déferlait d'une manière destructrice sur mes joues, me faisant remarquer que mon univers venait de s'écrouler; que ma vie avait été réduite à néant en une fraction de seconde. C'était ingrat ! Mais, avais-je le choix ? Oui ! On l'avait toujours, pourquoi ne faisais-je pas demi-tour pour en finir avec cette douleur intérieure ? Tout n'était qu'illusions, j'avais déjà choisi la route que j'avais envie de parcourir, je ne désirais nullement revenir sur ma décision, il était trop tard, la rupture était faite ! Prenant mon courage à deux mains, serrant les poings, ouvrant grandement les yeux, je me mis à avancer d'un pas décidé, laissant derrière moi un passé sans vie, rempli de morts et de nombreuses déceptions. Un jour, je reviendrai, j'aurai grandi et je ne serai plus cet être si sensible, mais, en attendant il me restait un long chemin à parcourir.
«À bientôt...» murmurai-je.

Je ne m'avouerais pas vaincu, Santias était avec moi et rien ni personne ne nous séparerait, les liens qui nous unissaient étaient indestructibles. Il me fallait ranger ma peine dans un recoin de mon esprit, la laissant à jamais moisir dans une salle obscure. Ysswa m'attendait, je ne voulais pas qu'elle me voie comme ça, la douleur que j'exhibais ne m'apportait rien et je devais bien avouer que cela ne m'aidait pas à paraître sous mon meilleur jour. Un petit coup de fouet par ci, un par là et me revoilà avec un immense sourire sur les lèvres, peut-être forcé certes, mais je n'avais aucune envie de faire mauvaise impression devant la si jolie demoiselle !

(En espérant que ça lui fasse plaisir que je vienne la voir !)

Les portes du grand jardin s'élevaient déjà devant nous, le temps avait passé plus vite que je ne l'aurais cru ce qui était tout à fait normal vu que je n'avais pas une seconde à moi dans mon esprit qui avait l'air plus que tourmenté !


(Suite)

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 Sujet du message: Re: Les Rues de la ville
MessagePosté: Lun 29 Déc 2008 19:00 
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Qu'allais-je donc devenir ? J'étais persuadé que je mourrai au bout d'une semaine de voyage, je n'avais pas l'envergure pour lutter contre des forces démoniaques... La langue d'Ysswa était celle d'un serpent venimeux, essayant de me plonger dans la confusion la plus totale, de quel droit s'était-elle permise de me faire tant souffrir ? Je n'avais plus qu'une envie : rentrer chez moi et me blottir dans les bras de ma tendre mère, quitte à passer pour un moins que rien ! Les doutes emplissaient mon coeur, les obscures ombres continuaient à me harceler, lacérant mes pensées et mon âme vagabonde... Pourquoi ? Nissaë n'aurait jamais voulu ça et m'aurait protégé, non ! Ça ne se serait pas déroulé de cette manière, il serait parti avec moi, notre amitié était indestructible, je le savais bien...

(Arrête de vivre dans des temps reculés ! Tout ça est terminé !)

Pourquoi ne savais-je donc pas abandonné ces idées ? Tout me paraissait dérisoire, un puissant sorcier aurait-il pu m'ensorceler ? Mais qu'avait-il à y gagner ? Strictement rien, j'étais tellement insignifiant que personne ne pouvait vouloir me jeter un sortilège, de toute façon la magie était réservée seulement aux êtres doués d'un fort potentiel, aux sages comme dirait mon père... Je n'avais rien de tout cela, je n'étais qu'un simple elfe vagabond, un rôdeur, un ami de la nature... Cette dernière était bien la seule à m'accueillir à bras ouverts, jamais elle ne râlait, toujours elle acceptait ce qui se produisait à ses côtés. J'avais si besoin de la protéger, autant qu'elle m'avait protégé par le passé.

(Ah ! On est enfin devant l'entrée de la ville !)

J'apercevais au loin les portes de la cité, mon aventure était prête à débuter sur le champ ; jamais je ne me laisserai abattre !


(Suivant)

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 Sujet du message: Re: Les Rues de la ville
MessagePosté: Lun 2 Mar 2009 14:37 
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(suite du sujet au port)

Tout en se léchant les lèvres afin de profiter des derniers vestiges gustatifs du magnifique met qu’elle venait de terminer, Emaël marchait tranquillement dans les rues de Luinwe. Elle avait quitté le port un peu plus tôt après s’être finalement décidé à se lever, réussissant à quitter des yeux le magnifique spectacle qu’offraient les multiples voiliers qui se balançaient doucement au grès des vague, attachés aux quais par de longues cordes solides reliées à de massifs crochets métalliques incrustés dans la pierre. En quittant le port, la jeune Elfe blanche avait admiré la porte donnant sur celui ci, une impressionnante construction faite de pierres aussi blanches que la neige qui parvenaient presque à s’éclairer sous les rayons du soleil et de portes massives d’un bois épais et noueux, renforcées par d’épaisses barres métalliques afin d’en assurer la rigidité et la résistance en cas d’attaque. Le tout recevait d’innombrables sculptures taillées à même l’édifice, mélange de scènes de la vie quotidienne et d’inscriptions en de multiples langue, dont Emaël ne pouvait déchiffrer que celles en langue humaine. Presque à reculon afin de profiter de ce spectacle un peu plus longtemps, elle était entré dans les rues de la ville et tirée de sa contemplation par la bousculade d’un elfe assez âgé qui s’était éloigné en marmonnant des choses incompréhensibles pour Emaël.

A l’image du port, les rues de Luinwe étaient aussi impressionnantes. Rien à voir avec les citées humaines qu’Emaël avait pu fréquenter. Ici, tous les bâtiments étaient d’un blanc presque immaculé, dont les façades étaient percés de grandes fenêtre dont la plupart se révélaient être des vitraux brillant et étincelant de milles couleurs, donnant à l’ensemble l’aspect d’une mine de pierres précieuses attendant que l’on vienne les récolter. Mais la multitude de gardes sillonnant les rues devait dissuader toutes tentatives de vol, et assurait un constant sentiment de sécurité. Tout en marchant sur les larges dalles de pierre qui constituaient la route, Emaël écoutait chaque élément sonore aux alentours, chaque conversation, chaque bruit s’élevant des profondeurs de la ville. Elle était un peu perdue au milieu de tous ces langages différents, malgré le fait qu’elle était dans une citée elfique. Mais la position de la ville dans l’immense maillon commercial en faisait un endroit très réputé et cela expliquait la multitude de langages différents qui s’élevaient des rues.

Un clocher sonna trois fois au loin alors qu’elle pénétrai dans ce qui semblait être une rue marchande. Bizarrement, celle ci semblait plus large que les autres rues. Ceci s’expliquait sûrement par les larges étales qui s’étendaient en dehors des multiples échoppes qui bordaient la route, et par la largeur des charrettes de marchandise qui toutes les minutes fendaient la foule et dont le conducteur lançait des paroles fortes et répétées, sûrement pour demander qu’on lui cède le passage. Se frayant un chemin au milieu d’une foule compacte, elle observait les multiples échoppes qui bordaient la route : marchands de soie et de tapisseries exposant leurs biens sur d’immenses tables, joailliers dont les bijoux et pierreries scintillaient dans les vitrines, marchands d’armes, d’armures, et bien d’autres encore tant la rue était longue. Sûrement une des artères principales pensa Emaël. S’arrêtant auprès d’une vielle marchande de babioles en tout genre, elle lui demanda où elle pourrait trouver quelqu’un qui puisse la renseigner sur les recherches d’emplois de la ville. La vieille elfe la regarda un instant, se demandant d’où sortait cette étrangère elfe qui buttait sue son propre langage, mais se passa de commentaire et lui indiqua que de nombreuses auberges de la ville rassemblaient de nombreuses requêtes provenant des habitants de la ville, que se soit recherches d’emplois ou autres demandes. Saluant son interlocutrice, Emaël prit la direction de l’auberge la plus proche que la vieille lui avait indiqué. En la regardant partir, elle se demandait bien d’où cette elfe pouvait sortir pour posséder une telle ignorance de ses coutumes. Mais déjà elle était sollicitée par un nouvel acheteur potentiel, et elle reprit son activité en ayant déjà oublié Emaël.

Parcourant la rue pendant encore une bonne demi heure, mais qui lui paru durer plusieurs heures tant l’endroit était bondé et la foule d’une densité incroyable, Emaël arriva enfin en vue de ce qu’elle cherchait. A une cinquantaine de mètres flottait sur le une façade une enseigne en bois représentant un cheval monté par un humain en armure. A sa grande surprise, le nom de l’auberge était en langue humaine, et se dénommait « Le cavalier téméraire ». Luttant encore de longues minutes dans la foule compacte, Emaël se retrouva devant l’auberge et prit tout de même quelques minutes pour observer le lieu. C’était une grande battisse en pierre, dénotant des bâtiments alentours de par son épaisse charpente en bois et les nombreuses poutres apparentes sortant du mur et donnant sur la rue, auxquels étaient accrochés des pots en métal contenant des fleures bleues et rouges. L’architecture rappela à notre aventurière celle des maisons humaines, ou du moins celle de la maison dans laquelle elle avait vécu. La porte principale était en bois et percée de nombreux petits carreaux en verre fumé. Les grandes fenêtres qui l’encadraient donnait vue sur l’intérieur qui semblait spacieux et bien entretenu. S’approchant et ouvrant la porte, elle reçue une bouffée de chaleur provenant de l’intérieur, et ses oreilles furent assaillies par un brouhaha incessant. Une forte odeur de fumée, d’alcool et de nourriture emplissait les lieux, provenant des multiples tables où étaient attablés de nombreux elfes, mais aussi des humains. La pièce principale dans laquelle elle se trouvait était relativement propre, et ne comptait pas de premier étage. On pouvait apercevoir la charpente en levant la tête, à laquelle était accroché un immense lustre en métal, éclairé par au moins une trentaine de bougies. Des fenêtres incrustées dans le toit inondaient la salle de lumière et lui donnaient une agréable luminosité.

Marchant au milieu des tables, Emaël se dirigea vers le bar. Une elfe assez jeune était occupée à nettoyer des verres. Elle paraissait fatiguée mais s’attelait à sa tâche avec vigueur. S’asseyant sur un tabouret de bois noueux et repoussant l’avance d’un homme dont l’halène signifiait qu’il était là depuis un petit moment, Emaël sollicita la serveuse et lui demanda, en cherchant ses mots dans le maigre vocabulaire qu’elle connaissait, où elle pourrait trouver quelqu’un pour la renseigner sur les travaux à pourvoir. D’abord étonnée d’entendre une elfe avoir autant de mal avec son langage natal, l’elfe eût l’impression de déceler chez son interlocutrice un accent qu’elle ne connaissait que trop bien. La gratifiant d’un grand sourire, la serveuse lui répondit :

« Il est très surprenant de croiser une Elfe ne maîtrisant pas son propre langage. Mais il est encore plus surprenant de voir que cette même Elfe s’exprime de la même manière qu’un humain le ferrait… »


Emaël fut surprise par cette déclaration. Non seulement par le fait qu’elle ait été faite en langage humain, mais également par le fait que la serveuse n’avait pas eût cet espèce de grimace dérangeante que le peu de personne qu’elle avait abordé lui avait affiché lorsqu’elle leur avait parlé. Soulagée de pouvoir enfin parler aisément avec quelqu’un, Emaël se lanca.

« Oui…c’est juste que j’arrive de très loin et …eh bien c’est un peu difficile à dire mais…tout m’est inconnu ici. Je n’ai jamais vécu parmi les miens, et je ne connais même pas mon propre langage natal, simplement le langage humain. Je sais cela peut paraître déshonorant pour une Elfe de tout ignorer de sa culture, mais je n’y peux rien….c’est si difficile pour moi.. »

« Bah…ne vous inquiétez pas. » dit la serveuse en servant un client « Vous avez de la chance, étant une elfe vous avez en vous tout ce qu’il faut pour apprendre vite. Vous avez simplement besoin de réveiller votre côté elfique, même si celui ci s’est déjà manifesté par votre physique qui, je dois dire, est très engageant. Pour le reste, vous verrez, cela viendra tout seul, et plus facilement que vous le croyez. »

Emaël regarda son interlocutrice et lui lança à son tour un sourire, rassurée et heureuse de pouvoir enfin se livrer à quelqu’un, même si elle ne la connaissait pas. Commandant une boisson assez forte, elle l’entama un peu avant de reprendre.

« Je recherche un moyen de subvenir à mes besoins pendant quelques temps, et on m’a dit que les auberges étaient un bon moyen pour trouver ce que l’on cherche..vous pouvez m’aider ? »

La serveuse lui indiqua d’un mouvement de tête une grande plaque de bois tachée de blanc, accroché au mur sur le côté du bar.

« Regardez là, vous trouverez sûrement votre bonheur. »


Remerciant la serveuse, Emaël se leva, son verre à la main, et se dirigea vers le panneau de bois. Les tâches blanches se révélaient être en réalité de nombreux petits bouts de papier ou de parchemin, sur lesquels s’entassaient des dizaines de demandes, de provenance différentes. Certains devaient dater de très longtemps, à la vue de l’état de dégradation du papier, mais d’autre semblait très récent, leur papier clair dénotant parmi les autres un peu plus jaunis. Chasseurs, joailliers, tisserands, marins, scriptes, les demandes étaient extrêmement variées, et Emaël se dit qu’il lui serait en fait bien plus facile de trouver un emplois que ce qu’elle pensait. Pendant une bonne heure, elle éplucha les demandes, cherchant un travail à la mesure de ses compétences. Au final, elle retira un bout de parchemin sur lequel on pouvait lire :

« Maître Chasseur recherche jeune elfe, entre 100 et 150 ans, pour aide à divers travaux d’entretient des forêts et de contrôle des populations animales. Nombreux voyages à prévoir et nécessité de disponibilité immédiate. Nourrit et logé. S’adresser à Tiramä l’aubergiste pour plus de renseignements. »


Posant le parchemin sur le comptoir, Emaël demanda à la serveuse où se trouvait cette Tiramä.

« Ah mais c’est moi…je suis la patronne de l’auberge…. »

La jeune Elfe fût étonnée d’apprendre qu’une femme pouvait diriger un tel endroit, qui souvent nécessitait de la poigne et une vigueur importante afin de garder le contrôle dans ces pièces souvent lieux de bagarres impressionnantes. Tiramä sourit en voyant l’étonnement de son interlocutrice et reprit :

« Oui, depuis la mort de mon compagnon, il y a bien 120 ans de cela, je m’occupe de l’auberge seule. J’ai découvert depuis longtemps un moyen de maintenir l’ordre dans cette auberge…mais bon cela n’est pas le sujet de notre conversation. Pour ce qui est de ta demande…. « elle redonna à Emaël son parchemin* « Je vois que tu n’as pas choisit le plus simple. L’auteur de cette demande se nomme Thendrïl. C’est un grand chasseur vivant dans la forêt qui entoure la cité, qui n’accepte pas facilement des apprentis. C’est déjà la dixième demande qu’il accroche, et a déjà refoulé nombre de prétendant aux titres. A ce que j’ai compris, il cherche quelqu’un qui puisse être plus qu’un assistant. Mais bon…à te regarder, je pense que tu as une chance. Tu es jeune, et puis tu semble bien connaître le milieu…. » dit elle en jetant un œil à l’arc qu’Emaël portait. « Mais fait quand même attention. Cet homme peut être très amical et se transformer en quelques secondes en un homme froid et antipathique. C’est un caractère….très spécial. Mais bon…on ne sait jamais. »

Remerciant Tiramä pour ces explications, Emaël alla s’asseoir à une table dans un coin et réfléchit à la situation. Elle ne savait pas si c’était une bonne chose pour elle de se lancer dans cette activité. Si elle était prise, elle aurait au moins un endroit où vivre quelque temps, et serait nourrit et logée. Mais les efforts demandés reboutaient un peu la jeune Elfe, qui jusque là avait jouie d’une certaine liberté de mouvement.
Regardant la lumière lentement décliner à l’extérieur de l’auberge, elle commanda un autre verre et le bu, plongée dans ses pensées, puis prit finalement sa décision quant à cette demande. Avec un sourire, elle acheva son verre. Finalement, cette nouvelle vie commençait plutôt bien.

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 Sujet du message: Re: Les Rues de la ville
MessagePosté: Mer 1 Avr 2009 10:42 
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Je m’en retournais pour la dernière fois vers cette plaine, lieu si plaisant et apaisant pour moi. Je n’aurais pas pu souhaiter trouver meilleur endroit dans cette ville, avec tous ces vents qui parcouraient librement les étendues vertes ondulant doucement. La caresse de Rana sur mon visage m’apportait un réel bien-être et me rassérénerait pour ma future épreuve. Je me devais d’y parvenir pour continuer ma vie en oubliant au plus vite l’odieux personnage que je m’apprêtais à rejoindre. Je marchais d’un pas décidé vers les portes de la muraille nord de Lúinwë et pour une fois Alassea restait perché sur mon épaule. Peut être sentait-il mon humeur un brin morose du matin et m’apportait son soutien par sa présence mais je ne réfléchis pas plus longtemps à ses raisons, simplement heureuse qu’il fût avec moi.

Comme à l’accoutumée, il y avait déjà une grande animation dans les rues de la ville elfique qui ne s’endormait jamais totalement. A quoi bon quand les habitants n’ont, pour ainsi dire, pas besoin de repos. Je ne m’affolais donc pas de voir un petit groupe parler au coin de la rue que je voulais prendre, je ne recevrais que l’indifférence habituelle des hiniöns. Je passai devant eux, légèrement sur mes gardes avec en tête le souvenir de la tentative de vol dont j’avais été victime auparavant. Cette leçon était retenue, ne pas se fier aux apparences et garder au plus près de soi ses biens les plus précieux. Machinalement, je portai la main à l’escarcelle qui contenait mon argent et le parchemin, attachée proche de la gourde contenant la potion concoctée par Fingolfin, prête à donner l’alerte si nécessaire. Un rapide examen me donna même l’impression que je devais les connaître, au moins les avoir vus avant. Petite montée d’adrénaline superflue, aucune menace, ni même d’intérêt visible ne vinrent des trois elfes blancs. Ne cherchant déjà plus qui ils étaient, sûrement les avais-je croisés dans la rue tout bonnement, je continuais mon chemin et passai les portes de Lúinwë.

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"Ne crains pas d'avancer lentement,
Crains seulement de t'arrêter."

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 Sujet du message: Amaryliel Il Alamitz, l'être à la pensée ...
MessagePosté: Mar 22 Sep 2009 17:19 
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[Vers l'IluQuendi...]

Le prénommé Velendiel accourut comme un chien de chasse vers son gibier mais, dépourvu de l'instinct et du flair desdits chiens, lui ne savait pas où se trouvait l’irrespectueux mage elfe vert. D’un pas moins agité que celui des poursuivants écumant de rage, Amaryliel commença sa recherche, moins de fougue mais plus de pensées, en tout cas des pensées plus élaborées que ‘à mort le taurion’ et ‘ retourne dans ta forêt, elfe sauvage !’. Au nom d’un jugement plus distant et plus serein, les dits « civilisés » chassent les prétendus barbares ; l’injustice et le besoin de faire éviter une condamnation rapide étaient les intentions du jeune elfe.

En réalité, c’était la première fois qu’il avait affaire à cette situation car ces scènes étaient bien rares chez les elfes. D’une part car les elfes en général – hormis les elfes noirs – gardent toujours un masque de courtoisie même envers les elfes des autres races ; que les refus de payer et les actes de vandalisme étaient fort improbables. D’autre part, les jugements et les mouvements de foule étaient une action assez peu commune… sauf dans les clubs qui ont une réputation à tenir, chose étonnante car il n'y avait rien d'autre que leurs vanités pour se juger « respectable » ou non.

Pour éviter un délire général, Amaryliel se mit à la recherche du mage taurion ; il commença par les lieux logiques comme les portes de la ville et le port. La première idée étant déjà prise par la moitié des membres du club, il décida de s’orienter vers le port. Alors que tous les hinions pensaient que cet elfe allait tout tenter pour quitter la ville et regagner la forêt, il vint à l’esprit d’Amaryliel de marcher tranquillement vers le port pour des considérations que lui seul pouvait mener.


(Je ne l’ai vu qu’à deux reprises, deux pour être précis. La première alors que je marchais tranquillement vers ma petite loge, et une seconde fois en le voyant sortir. Pour la première occurrence, j’ai pu observer un être totalement imbu de lui-même, confiant et impérieusement sûr de lui. Il se veut dupeur et malin mais en réalité, il ne fait qu’amuser qu’habilement l’assemblée ce qui, dans le fond, est assez semblable. Il reste intelligent, il sait bien que le respect soit de rigueur chez nous et donc s’est contentée de ne pas ou de peu décrire ce qu’il est en réalité. Sa robe et son bâton montrent qu’il est novice en magie ou alors qu’il veut faire croire qu’il l’est. Peu importe, le fait qu’il ne contrôle que très difficilement sa magie de vent montre qu’il est sous la coupe d’un maître magicien. En parlant de vent, les elfes sylvestres sont maîtres dans la terre et non dans le vent, ce qui le rend peu cohérent ; enfin, je puis dire que le vent et la terre son des éléments très proche entre eux, vraiment beaucoup même alors ce n’est pas si peu cohérent que cela. Son âge est difficile à cerner, un peu comme le reste, je peux le dire, il semble être agé mais agit comme un jeune elfe fougueux. Un ‘vieillard’ gâteux alors, comme pourrait le dire Rose. Ah, Rose. Ne pensons pas à cela, je risque de perdre le fil de mon idée. D’ailleurs… c’est un peu le cas, oui. Donc, il tente tout pour montrer quelque chose et attirer l’attention, mais de qui ? De tous, je pense. Donc, il irait vers les portes pour voir le plus de monde possible? Non, il est assez lâche, il se cache maintenant. Soit il est au port, soit ailleurs mais le port me reste une piste probable, c’est si contre logique que… voilà. Oh, cessons, je vais me ‘rosifier’ à terminer mes phrases ainsi. Je dois aller vers le port.)

Il marcha donc vers le port, voyant certains membres de l’IluQuendi se ruer en direction des portes de la cité afin de les surveiller.
Son pas lent et silencieux, sa démarche habile et bien portante, Amaryliel n’avait pas l’air d’être presser ; bien que le destin de l’elfe vert lui tenait à cœur, il admirait paisiblement le radical changement de décor, d’architecture qui s’opérait devant ses yeux.
Il allait passer de « la blanche » à « l’humide ». La blanche et l’humide étaient deux termes utilisés par la noble gent de l’IluQuendi il y avait de cela quelque siècle ; la blanche pour la partie hinion de la cité et l’humide pour le port tout ce qui touchait à la mer, la partie earion de la ville.
La Blanche était sobre, propre, classique en tout point : les elfes blancs sont des êtres qui n’aiment pas vraiment le changement. Amaryliel y regarda le changement d’un œil assez ravi car, contrairement à Rose, il n’y alla point tout les jours ; les maisons aux bois noirs et beiges des forêts de Cuilnen laissaient places à de somptueuses demeures aux couleurs chamarrées, aux fresques bigarrées et aux richissimes structures qui ornaient le quartier.

(Je n’ai pas l’habitude de passer par y ici mais j’y comprends bien mieux
l’excentricité de Rose… )


Il y avait un petit air enchanté dans son visage après cette pensée, Rose peut-être ? Ou la beauté earionne de l’environnement ? Amaryliel s’arrêta un instant puis vit soudainement une masse verte courir vers une ruelle ; le mage taurion probablement, notre elfe sourit puis pressa « un peu » le pas – c’est-à-dire de plus grand pas au lieu de la tortuesque marche. Le port n’était plus très loin.


[Vers le port...]

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Valla-Meär Amaryliel Il Alamitz
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Dernière édition par Amaryliel le Mer 11 Nov 2009 17:00, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Rues de la ville
MessagePosté: Mer 7 Oct 2009 18:21 
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[Vers le port...]


(Deux personnes contre une, trois avec moi. Mais évitons le combat. Je dois les faire partir, cela risque d’être un peu compliqué, le mage ne va pas rendre la situation facile mais peu importe. Velendiel me fait confiance, si je joue le jeu de l’elfe concerné par l’affront qui a été commis au club, je peux peut-être m’en sortir. Mais comment faire pour le faire partir ? Oh, peut-être en prétextant que la magie du mage comme dangereuse. Mon silence a trop longtemps duré, essayons même si je n’ai pas couvert toutes les possibilités.)


« Te voilà pris dans une embuscade »
dit Velendiel, fier d’une victoire sans même avoir bataillé.

« Grâce ! Laissez-moi partir, ce n’est pas de ma faute mais celle de l’alcool. »


« L’alcool elfique n’est pas fort, nous les elfes dignes de ce nom nous nous contrôlons quand nous buvons. »
rétorqua Amaryliel sans même savoir un mot de ce qu’il racontait.

« Ces sauvages d'elfes verts n'arrivent pas à se tenir droit, alors quand il est question d'alcool... c'est bien pis ! »


« Mais je vous en prie, ce n'est pas de ma faute ! je vous le jure ! »

« Foutaises !, dit le second elfe, tu vas en payer de ton sang ! »

La ruelle chauffait de rage elfique, concours de colère en Velendiel et lui-même où comment parler pour blâmer sans tenter de jurer. C’était le parfum de vanité qui régnait dans un conflit elfe, le petit plus qui les faisait monter légèrement tel une crème kendrane. La cuisson était presque prête, il fallait agir se disait le marmiton innocent ; un éclair passa dans sa tête, un éclair au goût de pensée qui lui répéta inlassablement.

(C'est le moment, allons-y. Il faut agir ! Je... quelle situation frustrante ! )

C’était là, le déclencheur d’une mure réflexion sur comment arrêter cette chasse stupide, un discours des plus habiles mené par le plus jeune travailleur de l’IluQuendi, travailleur ? Artiste, oui. Cela sonnait plus jolie et avait le mérite d’être plus révélateur de la griffe elfique. Il exposa donc son avis à vive voix :

« Attendez ! Ce n'est pas juste. Nous ne sommes pas des barbares ; l'équité primera car nous sommes des elfes respectables et civilisés. »

Voilà une chose de dite et à l’attitude de Velendiel, c’était limpide qu’il n’allait pas l’écouter. La convenance elfique permettait une réponse à la tonalité vindicative pour occire le mécréant qui n’avait strictement rien fait d’illégal en dehors du club. Si ce n’était pas se faire justice soi-même qu'est-ce que cela ?

« Amaryliel, tu dis vrai mais même si nous sommes respectables et civilisés, celui-ci n'est qu'un ladre et tout ladre doit être châtié. »

Là étaient les paroles de Velendiel, la posture droite et tenant son épée fièrement prête à attaquer le mage en robe verte.
Son second ne parlait pas. Il regardait la scène d'un œil vif, lui aussi prêt à bondir. Malheureusement, c’est ce qu’il fit. Sa rage démesurée le poussa à se servir de son arme en clamant fièrement :


« Pour l’IluQuendi ! »


Voilà des paroles qu’il ne fallait pas prononcer. Il prolongea son membre d’acier vers le mage taurion suppliant. Le sabre, similaire à son porteur, était de seconde facture, une reforgée certainement, et pleine d’impureté visible à l’œil nu ; on voyait de mince dépôt cuivré autour de la garde, des marques noires sur la lame : l’épée renseignait clairement le statut social de l’elfe.
Son nez rond mais fin n’avait rien d’un elfe tout comme sa bouche plate et son visage creux.
Cet elfe avait un teint sale, des joues basses plus sombres encore que le reste de son visage, les yeux pleins de colère non assumée, de petites épaules en harmonie avec son corps frêle, la posture pleine de sentiment douloureux.
Pourquoi avoir frappé alors que des négociations allaient peut-être se promouvoir ? On ne savait pas toujours ce qu’il se passe dans la tête d’un elfe ; peu importe, le magicien esquiva aisément l’attaque de manière fort sérieuse, il devint tout autre après quelques petits mots :

« Si c’est comme ça… »

Il esquiva donc son attaque plongeante pour réamorcer sur un terrible coup de bâton qui le fit reculer d’un pied ou moins ; la posture stoïque qu’avait prit le taurion était effectivement différente, son regard s’illuminait d’une intense couleur verte et son sourire enfantin avait disparut. Il leva un pan de sa robe puis redonda d’un sourire provocateur.

« A qui le tour ? »

( Mais… mince ! Vous êtes un innocent pas un malade ! Je vais devoir me battre, c’est ça ? Je ne veux pas me battre contre vous ! Je ne veux pas !)

Le mage s’était tourné vers Amaryliel et le regarda de façon bien singulière, le vent tourna aussi ; il réclamait quelque chose du jeune elfe, cela se voyait dans ses yeux empreint d’un vent calme mais bien sérieux. On avait l’impression qu’il allait en faire voir de toutes les couleurs à ce pauvre sindel qui n’avait presque rien demandé à personne ; il fallait l’admettre, la journée commença de manière promptement suspecte ! Un petit morceau de Zewen, une minuscule parcelle, si fine, impossible à voir était certainement tombé dans les yeux du vocaliste au réveil. Un bout de rien divin provoqua une zizanie infernale ; cela n’était que poésie, le concret nous ne le saurons pas vraiment. En plus réel encore il y a le coup de crosse en bois qui volait vers notre infortuné, c’était du sérieux.

Trop sérieux pour lui et, pour esquiver, il dut tomber à la renverse en criant : « Non, je ne veux pas te combattre, cessons cela ! » On n’alla pas l’écouter pour autant, un deuxième assaut fonçait en direction de la tête du fanatique inavoué, inesquivable celui-là, enfin... Car que faisait Velendiel ? Il détala en courant ? Non ! le petit bout de ville s’illuminait sous l’invocation du ‘supérieur’ hiérarchique, il mandait Gaïa. Le malin vaniteux avait bien entendu, comme presque tout les nobles de la cité, reçu une éducation religieuse ; les fluides lumineux étaient en lui, il les peaufina avec tout de même pour ambition une certaine richesse et une bonne position dans sa société bien aimée. Il murmurait quelque chose, quelque chose que le taurion entendait bien ; aussi bien qu’il lâcha son bâton sur la tête d’Amaryliel pour se ruer avec une vitesse folle sur le lanceur de sort.
Une course qui l’enveloppait dans son tissu verdâtre, désespérait il hurla :


« Fou ! Tu risques de blesser tes alliés, arrête ce sort tout de suite ! »


La lumière s’intensifiait, une vague de lumière fluctuait autour de Velendiel qui parlait de plus en plus fort, sa voix terriblement calme cachait habilement sa fureur. L’aura éblouissante commença à aveugler les trois personnes. Le magicien invectiva dans une langue non-connu des hinions puis brailla ouvertement :

« Fermez les yeux si vous résister à cette attaque ! »

Amaryliel, s’étant prit un morceau de bois soigneusement ouvragé sur la tête, n’était que légèrement sonné. Juste un peu mais pas assez pour ne pas comprendre ce que le mage lui disait ; il ferma donc les yeux et se mit en boule, s’en était peut-être un peu trop mais il n’en avait que faire. On pouvait entendre le taurion prononcer de longues phrases à vitesse aussi folle que son hargneux adversaire ; on pouvait constater un étrange duvet énergique apparaître dans sa main, celui-ci grandissait de plus en plus.
Le sindel respirait assez fort, la peur l’envahissait ; sa confiance envers un étranger allait-elle lui valoir de douloureuses séquelles ? A priori, non.
Le magicien avait incanté plus vide que Velendiel, mais quoi donc ? Sa main avait presque formé un bouclier maintenant l’attaque de lumière jusqu’à l’étouffer petit à petit.
Cette fois-ci, cela en était trop pour Amaryliel, sa nature pacifique reprit le dessus et abattit une somptueuse carte dans son jeu de persuasion ; la carte de la rhétorique. Dangereuse car souvent mal interprétée, habile lors d'un discours savant, confuse contre les imbus: user de cet atout s'avère un point hasardeux que Amaryliel tenta.


« Je vous en prie cessons tout cela. Cessons cette bataille inutile ou nous risquons la mort. Mon brave Velendiel, de partout où l'on cherchait des responsabilités, c'était l'instinct de vengeance qui était à l'œuvre. Cet instinct de vengeance, durant des milliers d'années, s'est rendu maître de l'humanité au point qu'il détermine tout ce qui subsiste mais par-dessus tout: notre morale. Partout où est allée la pensée de nous ou de nos ancêtres, elle a entraîné dans les choses le bacille de la vengeance. Elle a rendu malade, par son moyen, moult Dieux, elle a privé l'existence entière d’innocence: et cela en ramenant tous états de faits à une volonté, à des intentions et des actes de responsabilité. Toute la doctrine de la volonté, cette falsification néfaste dans les mœurs de l'esprit, a été principalement en guise de punition. C'était l'utilité sociale de la punition qui garantissait à cette idée sa dignité, sa puissance, sa vérité. Il faut chercher les promoteurs de ces mœurs de l'esprit dans les instances qui ont la pénalité entre les mains, avant tout dans les castes de prêtres qui se trouvaient à la tête des plus anciennes communautés : ceux-ci voulaient s'arroger le droit de se venger, ils voulaient créer pour leurs Dieux un droit à la vengeance.
Dans ce but nous étions imaginés 'libres' ; dans ce but toute action devait être imaginée comme voulue, l'origine de toute action se trouvant dans la conscience. Mais, par ses propositions, nous nous réfutons automatiquement.

Aujourd'hui, notre belle contrée qu'est Anorfain semble être entrée dans le mouvement contraire, que nous autres Elfes nous nous efforçons d'extirper de nouveau du monde l'idée de faute et de punition, aujourd'hui que nous nous donnons la plus grande peine de l'éteindre, et que nous mettons tout notre sérieux à purifier de cette impureté la morale, notre histoire, la nature, les institutions et les sanctions sociales, les Dieux-eux-mêmes – en qui devons-nous voir nos antagonismes naturels ? Précisément dans ces apôtres de la vengeance et du ressentiment, dans ceux qui sont par excellence ces pessimistes indignés, qui se font une mission de sanctifier leur malpropreté sous le nom d'indignation...Nous autres qui souhaitons que le devenir regagne son innocence, nous voudrions être les missionnaires d'une idée plus pure: l'idée que personne n'a donné aux elfes ses qualités, ni les Dieux, ni la société, ni ses parents, ni ses ancêtres, ni lui-même, que la faute de son existence n'incombe à personne... Il n'existe pas d'être qui puisse être rendu responsable du fait que quelqu'un se trouve là, que quelqu'un est fait de telle ou telle manière, que quelqu'un soit né dans ces circonstances et dans ce milieu.
C'est une grande consolation de savoir qu'il n'existe pas de pareil être... Nous ne sommes pas les résultats d'une intentions éternelle, d'une volonté, d'un désir, par notre moyen on ne fait pas la tentative de réaliser un idéal de perfection ou bien un idéal de bonheur, ou bien un idéal de vertu, nous ne sommes d'ailleurs tout aussi peu la méprise des Dieux, une méprise dont ils eurent peur eux-mêmes .Il n'existe nul endroit, nul but, nul sens sur quoi nous puissions décharger notre être, notre façon d'être de telle ou telle manière. Mais avant tout, personne ne serait capable de nous décharger: on ne peut pas juger, mesurer, comparer ou même nier ensemble ! Pourquoi pas ?
Pour cinq raisons accessibles toutes les cinq aux intelligences, fussent-elles les plus médiocres: par exemple parce qu'il n'existe rien en dehors du Tout... Et encore une fois, c'est là une grande consolation, car c'est là que repose innocence de tout ce qui est. »


Il eut comme l'envie d'expirer profondément mais il se contenta de reprendre son souffle normalement.
La longue tirade fit l'effet d'un gouffre ; Velendiel ne semblait n'avoir compris qu'une chose: Amaryliel voulait se débrouiller seul. Le contenu du message ne disait pas clairement cela et peu importe pour lui, la tournure des phrases font que l'égo elfique de Velendiel et de son sbire furent apaisés.


« Bien, Amaryliel nous te le laissons, fais ce que tu as à faire, nous avons ta confiance. Ton discours est digne des grands conseillers de notre contrée. Ta sagesse te récompensera, brave Amaryliel. »

(Parlez, être violent. Ma confiance sonne le glas de la duperie. Ce mensonge te sera dévoilé quand l'affaire sera oubliée. Ou pas, justement.)

Ainsi donc, Amaryliel pouvait librement s’occuper du mystérieux individu qui l’avait protégé.
Certes !... le problème persistait, les deux autres elfes étaient encore présent. Fallait-il encore essayer de les faire partir.


(Oui, je vais faire cela. Excusez-moi encore de ruser ainsi. Mais il est vrai. Les autres ont mieux à faire que de chercher. Surtout nous l’avons déjà trouver.)


« Velendiel, prévenez les autres je vous prie ! Les recherches doivent cesser, nous avons le créateur de ces évènements devant nous. Je vous en prie Velendiel, faites cela avec votre compagnon. »

Velendiel s’inclinant lui déclara d’un air satisfait :
« Un esprit toujours aussi clairvoyant mon brave. Soit, nous te le laissons, que Gaia soit avec toi, Amaryliel ! »

A cette attitude expéditive, Velendiel n’avait tout simplement plus envie de se salir les mains ; l’ennemie avait contré une de ses plus puissantes attaques, on pouvait facilement interpréter cela comme une fuite. Mais les apparences font qu’il fut obligé d’agir en tant qu’elfe touché par l’honneur de son club, d’agir un peu.

Amaryliel s’inclina en retour puis les deux disparurent d’un pas rapide et efficace. Une fois que les deux autres étaient hors du champ de vision du jeune demi-elfe ainsi que du Taurion, le mage à la robe verte s’empressa de chercher un moyen de fuir, il leva un pan de sa robe puis enjamba une sorte de bûche qui traînait dans cette lumineuse et petite ruelle.
Le quart-de-sang-mêlé lui jeta son bâton sans vraiment une grande force mais … l’attaque fit mouche, si on pouvait appeler ça une attaque. L’autre se retourna puis lui dit :


« Tu n’as pas assez peur comme ça ? Laisse-moi donc partir, à trois vous n'y arriviez déjà pas... et puis, j'ai eu ce que je voulais. »


« Qui êtes-vous, répondez-moi ! »


Il était d'une évidence que le taurion n'allait pas lui répondre, cependant il prit une moue bizarre et le regarda en posant sa main droite sur son menton. Il avait l'air de cogiter sur quelque chose...


« Il est vrai que je ne suis même pas sûr de ton potentiel, continuons ! »

L’arme reprise, il l’agita doucement puis accourut vers Amaryliel pour lui lancer un coup avec ; sans surprise pour lui, son attaque réussie. Tandis que le sindel se mit à reculer amèrement, il avait compris une chose.

(Il me teste ! Il ne met pas toute sa force, mais pourquoi donc ?)

Rengainant sa rapière qu’il avait à la main, il prit une posture différente que d’habitude. Il savait, en effet, mieux se battre avec ses poings qu’avec une épée. Il semblait plus agile, plus sérieux, prêt à en découdre. Sentiment inavoué vis-à-vis d’une attitude trahissant le « doux »Amaryliel, lui si bon, si droit et si inoffensif, montait en lui ; il allait plaire à quelque chose qui ne connaissait encore. Se battre.

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 Sujet du message: Re: Les Rues de la ville
MessagePosté: Mer 7 Oct 2009 18:23 
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Toujours vêtu d’une robe verte, emmitouflé dans un châle de même couleur qui sentait constamment le camphre, il était prêt à en découdre comme un bon bagarreur, le pas fort lourd, souriant et murmurant des mots rapidement. Il avait une prédilection particulière pour cette courte évocation qui se résumait en deux mots : « Maître, aidez-moi. » Fort habile combattant, il épargnait toujours car il adorait combattre et provoquer, non tuer ; sans cesse préoccupée de la santé des autres : il n’avait peur de rien, pas pour lui en tout cas mais surtout pour les autres. A peine semblait-il voir chez autrui un malaise qu’il s’empressait de crier avec une prolifération vertigineuse un millier d’incantation en tout genre. Etrange attitude ! car il ne tapotait pas sur ces adversaire comme s’ils étaient de l’ouate. Amaryliel allait en faire les frais ; quoique, à ce dernier coup, le sindel percevait un soupçon de retenu en lui, il avait raison de penser à un test. Ca en avait tout l’air.

Il ne pouvait d’ailleurs guère se louer de sa santé. Il allait en baver, se frotter avec un type qui en savait en long et en large sur le pugilat, suer, mordre la poussière. Amaryliel restait fort impressionnable, pas réellement nerveux mais littéralement soupçonneux, il souffrait de temps à autre de palpitations de cœur et parfois d’essoufflement quand il poussait trop l’entraînement avec son père adoptif mais cela n’allait jamais plus loin. D’ailleurs, tout comme celui-ci, il croyait que la nature et l’âme enferment des mystères que seuls des êtres supérieurs peuvent parfois pressentir mais qu’ils n’arrivent jamais à pénétrer. Il croyait en l’existence de forces et de fluides, parfois amicaux et bienveillants – car pour lui, les fluides vivaient d’une certaine manière- mais le plus souvent hostiles… et il avait également foi dans la science, dans sa valeur et dans sa dignité. Depuis quelque temps, il s’était pris de passion pour la peinture et il y trouvait de nombreuses similitudes avec l’art de l’escrime elfique. Cela n’avait peut-être rien avoir avec ce combat mais il fallait souligner sa nature pour les actions futures ; Ceci étant dit, on pouvait admettre que les deux portraits étaient dorénavant peints de manière brève, il ne manquait plus qu’à trouver un juge et des parieurs !

N’ayant pas du tout les habits appropriés pour le combat, il se lança tout de même avec comme première tentative une sorte de mornifle raide et rapide ; en tout cas, c’est ce qu’on pouvait croire au départ mais en dépit de l’agilité du brave on repérait avec un beau coup d’œil que son revers se transformait en poing vif et acéré mais, malheureusement pour lui, trop lent.
L’esquive fut terriblement redoutable, le taurion passa délicieusement et avec une attitude provocatrice son attaque ; il nasarda sur le brave quart-de-sang-mêlé en des termes bien mesquin d’autres
« c’est tout ? » ou bien des « alors, c’est tout ce que peux faire un hinion au combat ? » dans un accent fort châtié, cherchant à se moquer des elfes blancs citadins. Paroles n’ayant aucun effet sur Amaryliel, sauf la venue soudaine d'un :

« Je ne suis même pas un elfe blanc. »

La phrase était lancée, une petite bourrasque entra dans la tête du mage qui par les nombreux signes de son regard et de son visage en général ne semblait qu’attendre uniquement ces mots présents ; le changement de ‘tête’ fut bien vite perçu par Amaryliel qui décidait plutôt de chercher un moyen d’arrêter le combat, certes en regardant un mur bleu turquoise et certes en soupirant doucement devant les belles fresques qui ornait la petite ruelle où il subsistait là avec son actuel tourmenteur. De plus, l’elfe se sentait impuissant. Il était beaucoup plus agile à mains nues qu’à la rapière mais ses mains n’étaient pas faites en lame ; il se souvint d’une phrase de son instructeur tant aimé, son père, à ce propos.

(N’oublie jamais d’avoir une dague sur toi, elle te défendra souvent plus que ton arme et surtout quand celle-ci se révèle inutile. Les dagues peuvent même t’aider à mieux combattre à la rapière, ce n’est qu’une question de temps, Amaryliel.)

À ce moment, il avait comprit l’importance de ces dires car sa faiblesse devant le mage lui donnait plus de retord que le combat lui-même. De plus, cet être l’occupait et le tourmentait, il succombait à son mystère et sentait pour la première fois que son style était chancelant. Amaryliel était complètement lamentable au combat, c’était un fait : lui qui se sentait « normal » grâce à des leçons quasi-quotidiennes sur l’épée n’en avait que très peu apprit. On ne peut rien apprendre par la seule théorie, il fallait aussi pratiquer.


(Diantre ! Cela doit cesser, cela fait plus de dix minutes que personne ne passe par ici, le hasard ne permettra que cela continue inlassablement. Je dois me rendre, tout simplement.)

Après cette pensée, et surtout avec l’impression d’admirer devant la fresque èarionne représentant une sorte de jeune elfe en robe franchement courte, mais ce fut une tendance durant des siècles chez les elfes bleus amateurs de luxe – soit presque tous les elfes bleus du port de Luinwe ; après cette pensée, il se retourna et vit que son assaillant se retenait de rire à gorge déployée et le taurion se chargea quand même de dire :
« Tu as fini de chercher à voir ce qui avait sous la robe de la jeune elfe, là ? »

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 Sujet du message: Re: Les Rues de la ville
MessagePosté: Mer 7 Oct 2009 18:38 
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Après s’être retenu de rire le magicien semblait vouloir couper court à ce jeu de mains ; même pour lui, cela ne rimait plus à grand-chose. Un peu comme tout ce qui venait de se passer, d’ailleurs. Il secoua un peu le bas de sa robe en repassant sur les plis et les parties froissées puis se mit à rire encore une fois du jeune Amaryliel rouge de honte ; lui qui ne savait guère ce qu’il regardait !
Ses rires furent coupés par un regard vide et sérieux, comme s'il eût été possédé en cet instant ; il s’approcha doucement du sindel maintenant un semblant de garde et un soupçon d’air agressif aussi pour lui narrer ceci :


« Ne faiblis pas d’entrer dans cette suave existence,
L’ombre doit s’enrager et brûler alors,
Hurlez, hurlez devant la lumière qui meurt !

Amaryliel, tu es attendu. Mais écoutera le disciple du messager retourné ou couché ? Ah toi, le dixième t’as appelé, tu dois te réveiller maintenant.

Si c’est une réponse que tu veux, les deux faces reviendront. Si c’est la tranquillité que tu attends, les deux faces te tueront.

Je suis l’appel de l’infini, il est l’appel de l’infini.

Retourné ou non. Les raisons sont les mêmes.
De l’arbre creux, tu comprendras mieux. »


Après ces mots, le taurion regarda Amaryliel de loin puis disparut comme de la fumée.
Amaryliel se forçait de ne rien montrer, même s'il n’y avait personne, il transpirait d’un étrange sentiment...


(Je… je n’ai rien compris. Non, rien comprendre n’est pas une phrase que j’emploie. Tout cela a un sens.
Ne faiblis pas d’entrer dans cette suave existence ?
Mes « pouvoirs », bien entendu.
L’ombre doit s’enrager et brûler alors … il fait référence à mes capacités, c’est certain.
La lumière qui meurt ? Je ne comprends pas, il parle d’autre chose, je dois regarder ou accepter mon destin peut-être.
Je suis attendu ? Par qui, le messager … mais qui est-ce ? Disciple du messager retourné ou caché ? Le neuvième ? Mon réveil ?
Il fait référence à deux faces, une visible et une caché donc deux personnes … les deux seules personnes bizarres de ma journée sont le vieillard et lui-même. Donc voilà les deux disciples du messager ; messager qui est le neuvième. De quoi ? Je ne sais pas. Mon réveil doit être celui de mes pouvoirs obscurs encore une fois.
La réponse, je la veux, les deux faces, je sais qui elles sont. J’ai peur que ces individus ne touchent à ce que je connais. Maintenant, c’est trop tard, je suis en chasse ou en quête d’une vérité bien surprenante.
Appel de l’infini ? L’appel du destin, Zewen ? Ce sont des messagers pour le messager.
Non ! Des annonciateurs du destin à la solde du messager.
Il m’impose un choix, retourné doit être le mage taurion, caché le vieillard. Cet arbre creux, je ne sais où il est mais ils m’attendent là-bas. )


« Quoi qu’il en soit, je n’avais pas dit pas de cadeau pour célébrer mon année. Tu souris bien niaisement ma fortune, n'est-ce-pas ?»

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 Sujet du message: Re: Les Rues de la ville
MessagePosté: Mer 7 Oct 2009 18:49 
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Il se remit à marcher doucement dans la lumineuse allée puis se pencha où était le mage lors de sa disparition. Il vit à cet endroit un morceau de tissu vert ainsi qu’un parchemin de couleur sombre ; sans se presser, il ramassa les deux et mit le tissu dans sa poche et se dit :

« Un parchemin ? Essayons de le lire. »


Il ouvrit le parchemin en admirant les inscriptions faites avec plus grand soin, cela ne l’impressionnait pas au point de l'émerveillement, il trouvait simplement la finition de bon goût. Après l’avoir retourné plusieurs fois il se commença à le lire :


« Avoir peur de l’obscurité ?
Voici son brouillard sur ma gorge,
Sa brume touchant mon visage.
L’être est là, les bruits de la bataille
Montrent que j’atteins ce que les ténèbres m’offrent,
Le pouvoir de soutirer.

Et même si je ne suis pas encore apte à donner la Peur Ultime,
En voilà une bien invisible.

L’obscurité bandera vos yeux et vous soutireront ce que vous avez de plus cher, de plus précieux :

La vie. »


Pendant qu’il lisait, les mots s’entremêlaient avec les actes, une sorte de brume noire entourait son corps donnant l’impression de suffoquer. Amaryliel s’était prit au jeu et penser réellement suffoquer, la noirceur compacte bloquait sa respiration mais la peur ne venait pas en lui ; rien à faire, il allait peut-être mourir mais il ne paniquait pas, il se regardait à l’œuvre de sa propre mort quand soudain… Il sourit.
Un drôle de sourire même, plein de son calme qu’on peut qualifier d’extravagant et cela même face à la mort ; de l’inconscience pour beaucoup d’autre. Sa pensée se résumait dans le fait que s’il meurt, les ombres aussi. Les siennes. Ses astres obscurs et sans pitié qu’il ne connaissait pas encore assez pour prétendre les maîtriser ; il avait devant lui la première manifestation véritable de son potentiel pouvoir et il n’y pouvait rien, c’était soit lui soit « ça » ; l’égoïsme de la vie fait qu’on choisie très souvent la sienne à des choses aussi incompréhensible que des ombres terrifiantes voulant notre mort, nous diront que Amaryliel avait fait un bon choix en parlant ainsi pour calmer quelque chose de précieux et de dangereux.

« Maîtriser les ombres est un jeu auquel je joue depuis ma naissance. Pour vous contrôler, il faut être conscient du danger et ne plus réaliser sa mort. Je suis confiant car vous ne me prendrez pas. Je vous prends, cruelle obscurité. Vous tueriez un inconscient mais pas quelqu’un qui connaît sa propre magie. Ombres, obscurité, ténèbres ne vous moquez plus de moi à présent. Vous êtes à moi et je ne vous rejette en rien. »

Le nuage obscur disparaissait difficilement autour du quart-de-sang-mêlé, trop difficilement à son goût.
Les ombres plongeaient en Amaryliel et s’éloignaient de la lumière tiède des habitations pour gagner en intensité. Sur lui, la vapeur opaque formait de lourdes et terribles volutes et les deux petits lampions sur le mur de la ruelle disparurent bientôt dans une vapeur noirâtre. Les murs magnifiquement ornés renvoyaient les hurlements que les ténèbres chantaient. Amaryliel se prit soudainement, quoi que de manière forcée par la magie qui l’envoûtait, dans un état de semi-conscience ; il se laissait vider de tout souvenir de contrôle sur ces êtres, cette magie qui se jouait de lui depuis sa naissance. Une mélodie pleurant les larmes de lumières qui existèrent chez l’elfe, une sorte de liturgie maléfique se jouait en lui tel une pièce orchestrée par son âme douloureuse.
Ce sombre spectacle en pleine ville risquait fort d'être aperçu et même …

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 Sujet du message: Re: Les Rues de la ville
MessagePosté: Mer 7 Oct 2009 18:51 
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Même qu'il fut aperçu ! Une jeune hinionne qui se promenait par hasard sur le port en avait perçu assez pour croire être en présence d'un dangereux magicien des ombres. Son cri le prouva plus que les dires :

« Un manipulateur d'ombre ! Qu'on appelle la garde ! Vite ! »

Après avoir entendu cela, Amaryliel fut prit d'un nouveau sentiment ; à la fois triste et sans peine, le sentiment d'être montrer du doigt comme une créature, un être malfaisant.

(Je... inutile de raisonner cette elfe. Je dois partir, je dois courir, malheureusement.)


« Dame, je vous dis cela sans animosité aucune: je ne suis pas mauvais, je ne le suis pas mais je ne puis vous expliquer cela rapidement. Par conséquent, ma fuite est nécessaire et vous avez … mon éternelle excuse. »


Il s'inclina sommairement puis se mit à courir en direction de la porte nord, celle qui menait à sa demeure qui se situait vers les collines. La course du sindel était rapide quoi que non habitué à se servir de ses jambes pour accélérer, un garde le rattraperait avec aisance. Ses lunettes montaient et descendaient doucement sur son fin nez, il trouvait cela amusant même s'il savait qu'il n'allait pas tarder à être poursuivi par un ou deux gardes.
L'enchainement des petites ruelles se faisait sans problème jusqu'au moment où le garde si peu attendu par notre néophyte des ombres se fit enfin apercevoir par une sorte de rugissement gracieux et alertant :


« Adepte du mal, disciple des ténèbres ! Rends-toi, c'est la meilleure solution ! »

A une dizaine de pas de lui, l'intéressé lui répondit avec une fougue pleine d'innocence :

« Je suis celui que vous recherchez mais vous vous méprenez, je n'adore pas le mal et je ne suis pas le disciple des ténèbres ! Je suis Amaryliel, fils de Faeliel Nal'Eltim l'ancien marchand vivant dans la grande demeure à la sortie de la ville ! Je vous en prie, je n'ai pas le temps pour des formalités, je suis à la recherche de... »

« Suffit ! Ta lignée n'efface en rien ton utilisation. Rend-toi si tu es aussi innocent que tu le dis. »

« Je ne peux pas !»


Il pressa le pas, il paraissait même courir plus vite. Plus vite, certes mais assez pour ne pas semer le garde ? Il connaissait les petits de la ville, l'agent de la cité certainement aussi ; il voulait le semer, tout simplement.

(C'est un jour très spécial, je ne suis plus très loin d'égaler Jeri en offrande. Il faut que j'aille le prier d'ailleurs.)


Le garde, dans toute sa vivacité, se laissa surprendre quelques instants par la rapidité du fanatique non-avoué. Sa bouche s'ouvrit assez grandement lorsqu'il vit Amaryliel filer à toutes jambes. Mais, lucidement, il ne perdit que très peu de temps à s'étonner de la vivacité d'icelui.
Une sorte de rictus malsain parut sur les lèvres de l'elfe qui dégaina prestement son arme.
Cette arme n’était qu’autre qu’un couteau de lancer, de facture elfique mais avons-nous besoin de préciser que les elfes ne parlaient qu’elfique, ne mangeaient qu’elfe et ne jetaient des couteaux elfiques que sur des êtres de leur race ? Non, cela serait inutile ; même si cela est dit.
Courir et lancer un objet n’était pas dans les cordes du garde, son agilité avait beau être fine, un jet en pleine rue méritait certainement plus que des applaudissements s’il faisait mouche… sur sa cible et non sur un pauvre citoyen passant par-là.
Il lança l’arme d’un geste précis et vif en direction d’Amaryliel qui ne se doutait ‘d’approximativement’ rien.


Toujours dans sa course et peut-être, une once de trop, confiant en lui-même, Amaryliel entendit une sorte de sifflement venant du « proche lointain » des six à dix pas qui séparaient le garde du « fauteur de trouble ». Un bien beau sifflement, égal à la grâce de la dague de lancer ; cependant, la blessure serait-elle belle aussi? Le cri aigu que porta le receveur de l’objet non-attendu et non désiré nous en dit plus que toute autre spéculations ; il avait été touché sur une omoplate déchirant le tissu de son habit tant adoré, tant chéri. Mais sa pensée fut tout autre après que le mince filet de sang s’échappa de son dos pour laisser ça et là de fines traces du liquide vital..



(L’inconscient ! Il aurait pu blesser quelqu’un ! enfin, quelqu’un d’autre que moi. D’ailleurs, je ne vais plus pouvoir courir, je ne suis que trop peu habitué à ce genre de… douleur.)


Il fit donc volte-face, la rapière à la main et se s’apprêtant à attaquer. La posture droite et fière ne laissant rien paraître d’autre que son désir pacifiste.
Il lui lança son ultimatum, comme s’il était capable de rivaliser avec un garde de la cité. L’inconscient ici, c’était bien lui..


« Je vous le répète une dernière fois ! Je vous en prie, laissez-moi partir ; je ne suis en rien hostile à notre société et ces ombres ne sont qu’un malentendu! Je ne veux pas vous blesser mais si je dois vous ralentir pour partir, je n’hésiterai pas ! »

Ô combien fier que son attaque eut réussi, le garde lança un regard plein de dédain à son assaillant en le provoquant :

« Pfeu ! attaque, toi qui te vante tellement d’en être capable ! »


Il s’exécuta voyant son interlocuteur sortir une arme bien plus grande et plus bien destructrice que sa petite dague de lancer ; on voyait là une arme de facture ancienne mais d’un tranchant qui se voyait très nettement sans y avoir gouté. Le sindel commença avec un coup d’estoc net et droit vers la lame de son adversaire qui celui-ci

Amaryliel s’exécuta et plaça sa rapière en garde basse, il prit appui avec sa main sur un mur pour se donner un peu d’élan et gagner en précision. Sa course était imprécise, faible et en disait long sur l’elfe : inexpérimenté au combat. Il plaça son épée fine mais tout de même large vers la cuisse de son attaquant et avec l’énergie lumineuse du désespoir, pria pour que sa technique fonctionnât.


( Si et seulement si, il esquive … )


La rue était parsemée de choses inutiles : tonneaux, bidons, planches et caisses. L’avantage des petites rues était la faible possibilité d’esquive qu’avaient les deux adversaires ; avantage qui s’avérait, s’avéra le pire des inconvénients. La charge du quart-de-sang-mêlé fut trop bien comprise par le garde qui s’empressa de l’esquiver, mais quelle tragédie pittoresque allait s’abattre sur Amaryliel pour que son coup s’amplifiât de manière grandiloquente. La réponse, bête et absurde ne se définit que par une chute. Icelui chut au moment de porter le coup, ce qui qui accentua la vivacité de l’assaut et planta la lame avec une gaucherie « habile » la lame dans le tendon gauche du garde. Cette lame ne trancha pas le muscle mais le blessa un peu plus sévèrement qu’il eût pu blesser l’elfe aux habits noirs.

Le garde, ne put que s’immobiliser pour atténuer la douleur, cela laissa une belle marge d’avance à Amaryliel. Les hurlements d'agonie que poussa le garde allaient en faire accourir plus d’un ; c’est le moment de fuir, une bonne fois pour toute.


( Que Zewen me regarde ! que Jeri l’aide ! ma fuite pour le bien d’un être qui en sait long sur ce que ce que je suis… je suis devenu un égoïste, le mal des hommes est en moi !)

« Tu as beau être un fils de riche, tu ne t’en sortiras pas sans rien ! On postera à la milice un avis de recherche contre toi, les cachots t’attendent. »

Détail important, c’était un milicien certainement gradé. Autre détail encore plus croustillant, ce qu'il se passait relevait du crime. La ville avait beau être grande, l’amande contre lui risquait d’être sévère… même si l'elfe blessé au tendon exagérait un peu : un seul témoin, une seule accusation, deux blessés ; l’orgueil du milicien était touché, rien de plus. Cette infraction fut justifiée par la légitime défense, il ne peut/pouvait rien faire de plus que dénoncer le responsable de sa blessure et à partir de là …
Les elfes adoraient une chose : c’est le calme, surtout ceux de Luinwë ; il ne se passe pratiquement rien et on aime ce détail. Amaryliel n’avait probablement qu’à se cacher pour un moment pour un moment – chose qu’il allait faire de toute manière – et attendre que l’histoire se fonde parmi toutes les archives de la cité.

Le fait principal était que l’elfe courait vers sa clairière tant chérie pour tenter de résoudre le mystère d’un arbre… spécial. Sa course était lente mais pressée. Ses pas, à la vitesse des animaux marins qui n’avaient point l’habitude de se mouvoir sur terre, faisaient de petits sauts : la chute avait été douloureuse. Le garde n’était pas mort et surtout, il lui restait des dagues ! dans l’énergie du désespoir, celui-ci arriva, à terre , à en lancer une autre avec une grande vivacité.
La vitesse, la précision, l’efficacité étaient présentes dans cet affront ; tout cela dans un état des plus ridicules.

Ne s’y attendant pas encore, Amaryliel reçut la dague de jet directement dans la jambe droite. Celle-ci s’enfonça plus terriblement encore que son coup précédent et notre elfe ne pouvait maintenant que ‘s’allonger’ par terre de manière fort bien forcée ; la jambe sanguinolente, il était encore capable de marcher. Encore fallait-il être en mesure trouver la volonté pour cela or, l’elfe ne l’avait pas pour le moment. Il souffrait, mordait la douleur à pleine dent ; une souffrance bien pénible, cependant la fuite ne devait nullement être oubliée


(Paresseux, maintenant que tu es à terre et que lui aussi, il faut te lever et partir ! Une évasion plus que nécessaire.)

Le sourire plein de méchanceté du garde rendait plus difficile la chose. Mais en tout cas, lui ne pourrait plus bouger avant un certain temps. Se lever, acte ardu où une céleste motivation était utile, nécessaire, indispensable à la fuite, était ce qu'Amaryliel faisait lentement, sous les rires du garde qui n’avait  plus aucune dague à lui lancer mais d'horribles reproches et menaces à envoyer. Et c'était sous des «  on te retrouvera » qu'Amaryliel décampait du mieux qu'il pouvait. Ses jambes tremblaient, de sinueux spasmes l'envahissaient ; ses lunettes tenaient à peine sur son nez et son visage était parsemé de fines et désagréables gouttelettes d'une transpiration que le sindel ne voulait point.
Il leva un pied, tout doucement, n'étant pas sûr de faire ce qu'il faisait il le reposa quelque centimètres plus loin, priant que la douleur ne l’emportât pas au tombeau.
Cela pouvait aller, cela le rassura un peu puis il refit de même dans un débit approximativement égal à la première fois ; de même qu'il ne voyait plus le garde en sortant de la ruelle, Amaryliel était déjà bien loin.
Son sang partait de sa jambe, il coulait comme un petit ru qu'Amaryliel aimait admirer tout en sachant que Rose le regardait de façon espiègle, de nombreux hinions lorgnaient Amaryliel souffrir sans même l'aider ; la relation du sindel aux fluides sombres avec ( les autres n'était pas si bonne. En effet, être le fils adoptif de riches marchands encore plus suspects aux yeux de la population ne l'aidait pas grandement à s'intégrer. Son allure bizarre repoussait beaucoup de personnes, il avait l'air d'être un aventurier s'étant bagarré pour peu de choses.
Le pire dans tout cela était bien qu'il ne se dirigeait pas du tout vers la sortie de la ville mais encore vers l'IluQuendi !
La tête trop ailleurs pour le constater, il ne regardait que par terre, trop songeur et honteux pour lever les yeux vers les autres elfes aux alentours ; Amaryliel ne marchait plus réellement, il errait comme un zombie.

À sa stupéfaction, il découvrit une carte par terre, une carte où le chiffre « dix » était inscrit en elfique, un dix entouré de bâtons étrangement similaires à celui du taurion.


A sa stupéfaction, il découvrit une carte par terre, une carte où le chiffre « dix » était inscrit en elfique, un dix entouré de bâton étrangement similaire à celui du taurion.

« Comment !? »


Cette exclamation, c'était l'étrange sensation qu'il ressentait en ce moment même, une étrange lueur vert blanchâtre l'entourait, le plongeant dans une torpeur étrange. La seule vision qu'il avait, c'était le visage du taurion, plein de bonne volonté, devant lui. Un agréable sourire se dessinait sur le mage, puis quelques mouvements de lèvres vinrent ensuite, le mage lui parlait doucement.

« L'annonciateur veut te parler, le messager à fait son travail. Pas de chance pour toi, mais tu vas mourir prochainement. Tu n'es pas prêt pour cela, mais quand on m'écoutera... »

L'elfe claqua des doigts et... plus rien, un vide spectral envahit son être ; plus de lieu définissable, juste une torpeur bizarre et une étrange main qui semblait le tirer vers un autre monde. Une voix gémissait, dolente, résonnait dans un étrange calme lui narra:

« Je suis l'annonciateur. Et toi, qui es-tu ? »


[Vers l'arbre creux...]

_________________
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Dernière édition par Amaryliel le Mar 23 Mar 2010 17:03, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Rues de la ville
MessagePosté: Mer 6 Jan 2010 03:54 
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~ Nuage blanc, noire monstruosité ? ~



La caresse fantaisiste que sa main, mutine, avait déposée sur la joue d’Atalie s’était effacée de son esprit. Ce n’avait été là, après tout, qu’un geste fantasque. Pour le tout jeune adulte qu’était l’elfe blanc, il n’y avait guère matière à cogiter.

C’était donc d’un pas empreint de nonchalance que Julin parcourait les rues étroites des faubourgs de Lúinwë. En ce début d’après-midi, le ciel s’ourlait de nuages épars, duveteux et rendus luisants par le chaleureux regard que posaient sur eux le soleil. Une bise tiède fouettait la soie blanche et verte de ses vêtements et faisait voleter les écharpes crème passées tant à son cou qu’à chacune de ses manches.
Chaudement habillé pour la saison et ayant revêtu de lourdes bottes -au cuir dur contre ses pieds délicats- l’Hiniön cheminait en direction de la modeste herboristerie de maître N’talim.

Ce n’était pas la première fois qu’il proposait à son vieux professeur de l’aider à refaire ses provisions. En effet, bien qu’il se prétendait encore fort vigoureux, maître N’talim approchait d’un âge terriblement vénérable, et en souvenir de toutes ces heures en forêt qu’ils avaient passé ensemble durant ses leçons, l’Hiniön songeait qu’il était naturel de rétribuer son sage mentor, de quelque manière que ce soit.

Julin aperçut bientôt la chaumine du vieil elfe, au détour du chemin dallé bordé de splendides pinastres verdoyants, dont il suivait le tracé avec entrain. Fermant la porte du sobre édifice, N’talim, qui lui tournait le dos, exposait sa longue chevelure d’argent, scintillante dans la lumière d’après-midi. Il portait deux paniers à son frêle poignet, ainsi qu’une longue tunique marron et uniforme dans laquelle il paraissait flotter.

« Je vous souhaite le bon jour, maître N’talim. » Formula sentencieusement Julin.

Son mentor, à ces mots, se retourna, révélant son visage qui après tant d’années, ne souffrait toujours pas des affres de la vieillesse. Pas une ride ne plissait son front lisse et uni et ses yeux verts avaient encore la vivacité et la clairvoyance de jadis. Son être respirait une sagesse et une sérénité qui se concilièrent au sourire aimable qu’il afficha. Dans un recoin de son esprit, Julin se demanda si sa chère et tendre mère serait un jour bénie de ces mêmes vertus.

« Bonjour mon jeune ami. Je passais justement voir si vous étiez fin prêt. » Sa voix était grave et chaleureuse, comme un peu érodée par les années, bien que toujours ferme et tranchante. D’un physique plus maigre que mince, d’une grande sottise serait pourtant celui qui penserait que le vénérable était un impotent. Ses mouvements demeuraient lestes malgré ses membres fins, et le souvenir d’avoir une fois vu son vieux maître, un jour de grande colère, briser un pot en fer du tranchant de la main persuadait Julin qu’aujourd’hui encore il aurait le dessous dans une mêlée équitable.

« Je le suis. » Approuva le nouvel adulte en délestant son mentor de l’un de ses paniers.

Côte à côte, ils remontèrent donc le petit chemin pentu en direction de la sortie nord de Lúinwë, empruntant les pistes détournées des faubourgs afin de profiter du calme environnant, de ne pas se mêler à la foule, ainsi que de pouvoir discuter tranquillement.
« De quelles plantes avez-vous besoin aujourd’hui, maître ? » Demanda immédiatement le jeune adulte. Arrivés à destination, les cueilleurs se sépareraient sûrement afin de couvrir plus de terrain et d’augmenter la productivité, alors, il lui était préférable de tout de suite savoir ce qu’il aurait à rechercher.

«Mes provisions de racine de gentiane et de fruits d’altefiz sont vides. Il serait de même bon que je puisse récupérer des fleurs et des baies d’aubépine, ainsi que du myrte. Ah… j’allais oublier. Il est très urgent que je refasse de bonnes réserves d’hamamélis, qui comme tu le sais est un excellent remède contre les hémorroïdes. »

« Ho. » Fit Julin avec le plus grand sérieux. Il ignorait alors que c’était là un mal terrible qui touchait les habitants de Lúinwë, et vue la nature du problème, il comprenait qu’aucun n’indice ne lui soit jamais tombé dans l’oreille. Amusant, enfin… tant que vous n’étiez pas concerné.

Après quelques pas silencieux, le vénérable reprit la parole, comme s’il se rappelait soudain un détail d’importance.

« Tiens… n’as-tu pas prononcé les vœux il y a quelques temps ? Comment t’entends-tu avec ta promise ? »

Julin eut un léger sourire. « Il y a quelques temps ? » Il avait prévenu le maître de ses « vœux de fiançailles » juste après que ses parents lui eurent annoncé leur désir de le voir prendre comme compagne ladite demoiselle Atalie Folflarion Lisë. Il y avait de cela deux longues années. Bien qu’en parfaite forme physique, la mémoire du vénérable N’talim lui jouait parfois des tours.

« Nous entretenons de bons rapports. J’imagine… »

« C’est une bonne chose. Mais rappelle-toi jeune elfe, ne brusque pas les choses. L’affection sait se développer avec le temps et l’arbre qui a pris le sien pour grandir donne le plus beau des fruits. »

« Oui maître. » Que répondre d’autre ? Pour sa part, il était bien de cet avis. Peut-être serait-il bon d’inviter le vénérable N’talim à souper à la demeure familiale un de ces jours… S’abreuver de la patiente sagesse de l’herboriste ferait grand bien à ses chers parents, ainsi qu’à sa compagne.

Poursuivant leur chemin en silence, les deux elfes saluèrent de la tête les rares passants qu’ils croisèrent alors qu’ils approchaient de la périphérie nord de la ville. Le petit sentier qu’ils arpentaient était ceint de magnifiques jardins de fleurs chatoyantes, aux pétales chamarrés et gonflés par la brise, se détachant parfois pour tourbillonner dans les airs en une valse charmante. C’est en dégageant de sa chevelure argentée les feuilles légères que le vent y avait amenées que N’talim continua à lui faire la conversation.

« Et qu’en est-il de ton emploi ? »

L’elfe blanc lui relata rapidement sa brève expérience en temps que maître-queux à l’auberge des Limbes, ainsi que son désir soudain de la quitter. Le récit fut bref et peu passionné. Pour Julin, c’était déjà un épisode du passé, et quant à ce qu’il souhaitait faire désormais… il l’ignorait encore. A son grand dam.

« Pour l’heure… je me sens comme ces nuages, maître. Gorgés de soleil à en devenir paresseux, progressant avec une lente indolence dans le sens où souffle le vent, sans effort. Parfois me vient une envie, tant subite que passagère, qui me pousse à braver les rafales, mais il ne s’agit jamais que de désirs fugaces, vite rêvés, puis oubliés. »

Sans honte, Julin admettait la petite touche de poésie qui s’était glissée dans sa voix. Il n’était guère un spécialiste de la prose, mais se comparer aux nuées cotonneuses qui se prélassaient dans les vastes hauteurs azurées lui avait semblé être le meilleur moyen d’exprimer avec sincérité le fond de sa pensée.

Le maître parut ressasser et retourner longuement la réponse de son ancien apprenti dans son esprit. Portant l’une de ses mains à son menton glabre, il finit toutefois par hocher la tête, comme satisfait.

« Il prend parfois du temps de sagement déterminer ce que son âme désire. Tu es plein de promesses Julin, aussi, ne t’impatiente pas. Expérimente lentement les domaines qui plaisent à ta nature et forge-toi patiemment un avis sur toute chose. Qu’importe que tu ne saches pas à ce jour de quoi seront fait tes lendemains. Tu as tout le temps qu’il te faudra pour déterminer quels sont tes désirs. »

Julin ne dissimula pas son sourire en tournant un regard amusé à son mentor. Le vénérable, lui-aussi, semblait apprécier le lyrisme et la poésie. C’était là, néanmoins, des paroles qu’il estimait et qu’il aurait souhaité entendre plus souvent. Sa famille, en la personne de sa tendre mère, pensait à sa nature lunatique comme à une véritable tare, et c’était sans nul doute afin de le corriger et de le forcer à la maturité qu’on lui avait choisi une épouse le jour même de son passage à l’âge adulte.
Pourquoi ne semblaient-ils pas admettre qu’il aurait encore tout le temps de grandir ? Qu’était le presque siècle de sa vie face à l’immensité de l’existence… ?
Une perle de pluie dans l’océan.


Ils parcoururent le reste du chemin en ne s’échangeant que quelques mots laconiques et alors que les portes massives se dressaient à l’horizon, sur le sentier isolé qu’ils arpentaient, les deux elfes ralentirent soudainement le pas.
Une forme sombre, haute comme une moitié d’homme et peut-être deux fois plus large se découpait au sommet de la pente qu’ils gravissaient lentement. Le soleil la prenait à contrejour, dessinant à son pourtour un halo étincelant qui auréolait d’une vive lumière la silhouette obscure.

« Qu’est-ce que… ? » Murmura N’talim en fronçant ses sourcils d’argent. La perplexité creusait le front du sage qui plissait les yeux afin d’identifier la masse enténébrée qui les dominait.

« N’est-ce pas… un chien ? » Soliloqua avec surprise le jeune elfe qui avait le regard plus perçant.

Et alors qu’ils approchaient et gravissaient le sentier, la masse couleur onyx se précisa, comme soudainement taillée à grands coups de burin. Une large gueule, sertie de crocs immaculés et affublée de babines noirâtres, visqueuses et frémissantes se découpla du bloc d’obscurité. Suivi d’épaules et de membres canins, chacun large comme le tronc d’un des pinastres alentours ; des pattes robustes et puissantes, qui vous auraient broyé le crâne d’une unique frappe. Julin, étudiant figé l’épaisse créature qui leur barrait le chemin, s’arrêta tout particulièrement sur ses yeux. Ils étaient profonds, légèrement globuleux, et du gouffre ténébreux où il lui semblait plonger en les contemplant, paraissait émaner comme un curieux éclat d’intelligence. Le museau du grand chien au poil noir se contracta à leur approche, et un dangereux grognement se fit entendre.

« Par le soupir des anciens… marmonna l’herboriste, l’expression sévère, que fait cette créature en ces lieux ? »

« J’ai entendu dire qu’il existe quelques meutes de chiens sauvages dans les prairies, au nord. Mais je ne croyais pourtant pas avoir ouï qu’ils pouvaient être si imposants... » Lâcha le jeune adulte avec comme un zeste de crainte respectueuse dans la voix.

« Ils ne le sont pas ! Cette chose n’a rien à faire ici et n’aurait jamais dû pouvoir pénétrer Lúinwë ! » Rétorqua N’talim avec hargne. D’où que provint l’animal, le vieil elfe paraissait considérer que sa présence lui était un affront personnel.

Mais du point de vue de Julin, la bête, bien que grandiose, ne paraissait pas pour autant menaçante. Figée au sommet du sentier pentu, elle n’avait révélé ses larges crocs que lorsqu’ils avaient été assez proches pour pleinement la contempler.
Comme pour confirmer ses pensées, le jeune adulte fit témérairement un pas en avant, et fut récompensé d’un grognement plus prononcé tandis que l’animal parut se ramasser sur lui-même, dangereusement prêt à bondir…

« Prenons un autre chemin, maître. » Décida alors l’Hiniön, détaillant avec un petit air mêlant contrition et émerveillement le puissant gardien qui leur refusait le passage.

« Allons Julin… nous ne pouvons tout de même pas laisser cet animal agir à sa guise. » Des paroles qui firent penser à l’ancien disciple que le vénérable oubliait parfois trop promptement qu’il entamait son deuxième millénaire d’existence.

« Chassons-le ! »

Bien qu’ignorant du sens des mots prononcés, l’échine du grand chien sembla se raidir. Le tranchant de ses crocs se révéla pleinement et de sa gorge sortit un profond grondement. Un son lourd et vibrant dont le puissant écho se répercuta brièvement et lancinement dans le crâne de Julin. Le ton plein de hardiesse et d’intrépidité du vieux N’talim excitait l’animal et semblait le mettre au défi. Imaginant le trop bref affrontement qui risquait de s’ensuivre, le jeune adulte eut un frisson et porta une main à ses tempes, encore palpitantes.

« Maître, ne prenons pas de risque… Pour l’heure, rebroussons simplement chemin… » Pressa-t-il l’herboriste en se saisissant vivement de son bras.
Foudroyant la bête et prêt à se retrousser les manches pour aller torgnoler de ses mains calleuses les babines de l’animal importun, N’talim lâcha un petit soupir sec et désappointé. Le regard venimeux qu’il lança derrière-lui alors que son disciple le poussait à rebrousser chemin semblait tout à fait dire quelque chose comme « T’as de la chance que le gamin soit là, sac-à-puce. » Ou encore « Si je te revoie traîner dans le coin, je t’arrache les trippes et les balance aux orties. »
De son côté, Julin, tâchait de ménager son maître, et le coup d’œil furtif qu’il décida de jeter en arrière eut de quoi le surprendre.

Le chien, à présent confortablement assis sur son massif derrière, hocha la tête en poussant un bref aboiement, curieusement empreint de gravité. Sans réfléchir, le jeune adulte baissa le menton à son tour, et dans les secondes qui suivirent, guidant physiquement son vieux maître qui lui expliquait avec quelle fermeté il convenait de traiter avec les bêtes sauvages, Julin eut l’étrange et intime conviction qu’il venait pour la première fois d’échanger un salut avec un canidé.
Voilà qui était… singulier, non ?


Torpeur suivante.

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 Sujet du message: Re: Les Rues de la ville
MessagePosté: Mar 17 Aoû 2010 17:01 
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J’étais sortie de la maison d’Helegièn dans un état second. En rentrant à Lùinwë je savais que je devais découvrir un secret mais ce que l’on venait de me révéler était au delà de tout ce que j’avais imaginer pendant mes trois jours de voyages.

…quelqu’un que tu as jadis connu…

La douce voix d’Amahalak résonnait encore dans ma tête. Il savait ce qui m’attendait à mon retour. Je me souvins du baiser qu’il avait déposé sur mon front avant que l’on se sépare. Je repensais à ça tout en me trainant dans les rues, sous une pluie battante. J’étais immobile alors que je me remémorais la dernière fois où je l’avais vue. Le petit bout de chemin que l’on avait parcouru ensemble et où à plusieurs reprises non mains s’étaient frôlées et où à chaque fois la même impression étrange revenait. Je tombais à genoux sur le pavé et me mis à pleurer. Je voulais fuir de toutes mes forces cette ville qui prenait l’air d’une ville maudite à mes yeux.

Je voulais être avec lui, être dans ses bras et me sentir en sécurité en sentant son corps contre le mien. Je commençais à trembler mais mes jambes refusaient de me porter jusqu’à l’abri qui se trouvait à quelque mettre. Je voulais revoir son visage rassurant et sa voix qui était pour moi comme une douce caresse. Je l’aimais tellement et pourtant je ne connaissais rien de lui. Ce que je venais d’apprendre avait ouvert avec précipitation le robinet de mes sentiments envers Amhalak. En revanche il avait verrouillé tout ce qui pouvait être compassion, scrupule vis à vis de la personne responsable de tout ce qui m’avait tourmenté pendant des années. Tous ces cauchemars, toutes ces nuits sans sommeil. De colère, je me mis à frapper violemment le sol avec mes mains qui ne tardèrent pas à saigner. Je poussais un hurlement.

"Raaaaaaaaaaaaaah !!!!!!!!!!!!"

Je me remis à pleurer de plus belle. Personne ne se préoccupait de moi vu qu’il n’y avait personne dans les rues. La pluie incessante décourageait la plus part des habitant. Du tréfonds des ténèbres où je me sentais glisser la voix d’Amahalak me parvint une fois encore.

…je t’attendrais Salymïa…

Je savais qu’il m’attendait à Kendra Kâr et que je devais partir au plus vite mais un problème me tiraillait, ma mère. Elle ne m’avait pas vue depuis dix ans, je venais tout juste de rentrer, comment allais-je lui annoncer que je repartais aussitôt ? Jamais elle n’allait pouvoir l’accepter… De plus pouvais-je lui annoncer ce que je venais d’apprendre ? Elle ignorait totalement que mon père était en communication avec le Temple des plaisirs. Alors que je pensais à ce que je pourrais lui dire je me relevais. Le Temple des plaisirs ? Qu’est ce que cela pouvait bien cacher ? En pensant à cet endroit je me rendis compte que l’évocation du nom même me donnais le tournis. Je sentis mal tout d’un coup et un vertige s’empara de moins et je tombais dans l’inconscience.

Étrangement je refis ce même rêve que lors de mon départ de Kendra Kâr. J’étais nu et Amhalak se tenait près de moi. Tout comme le premier rêve on commençait à se rapprocher et là, en fond j’apperçus de nouveau la silhouette de l’homme au visage ensanglanté, transpercé d’une lance mais elle était plus clair que la première fois. Je reconnus mon père.

"PAPA !!!!!

Eh, doucement Salymïa. Tiens bon ça va passer."

Il me fallut quelques instants pour me rendre compte que je ne sentais plus la pluie même si je l’entendais toujours. Thalimàd m’avait trouvé et transporté sous l’abri qui se situait non loin de l’endroit où je me trouvais au paravent. Le cerveau encore embrumé je me redressais avec l’aide de Thalimàd.

"Qu’est ce que tu faisais en plein milieu de la rue ? Je rentrais à l’auberge et j’ai entendus un cri rageur. Je me suis dirigée vers le bruit et je t’ai vu tomber.

Merci Thalimàd. Je te le revaudrai sois en sûr.

Arrêtes c’est pas le plus important. Tu as les yeux rouges…qu’est ce qui se passe ?"

Face à la gentille de mon camarade de voyage je me remis à pleurer. Il me prit dans ses bras et attendit tranquillement que je me calme. Il caressait mes cheveux pour m’apaiser. Après une bonne dizaine de minutes dans ces bras je me détachais de son étreinte et le regardais dans les yeux.

"Heureusement que tu es passé par là.

Ça tu peux le dire ! Je ne comprends pas ce qui t’arrive. Tu veux bien m’expliquer ?

Tu te souviens que pendant le voyage j’étais perturbée.

Oui je me souviens je t’avais dit de ne pas t’en faire et que tout finirait par s’arranger.

J’ai découvert le secret que je devais chercher. C’est…horrible…toute ma vie est remise en question par ce simple secret…je…je..."

Les mots refusaient de sortir. J’avais un poids énorme sur la poitrine si bien qu’il m’était impossible de dire ce que j’avais découvert. Mon père n’en ayant parlé à personne cela impliquait forcément que cela devait rester secret. Je ne pouvais en parler à personne, même pas à ma mère. Mais en y réfléchissant il fallait mieux qu’elle reste dans l’ignorance. Elle resterait en paix en pensant que mon père était mort en héros.

"Thalimàd je dois rentrer chez moi mais je ne me sens pas la force de me lever…

Attends je vais t’aider"

Il m’aida à me lever et l’on se mit en marche. Nous progressions lentement dans les rues silencieuses. La pluie avait cessée mais les gens ne pointaient pas leur nez dehors.

"Alors dis moi, qu’as tu découvert ?

Je…je ne peux pas le dire…pas avant de l’avoir dit à ma mère.

C’est si grave ?



Je vois… C’est normal que tu lui en parles d’abord."

Nous continuons notre progression lorsqu’un enfant nous bouscula. Thalimàd lui cria qu’il pouvait au moins s’excuser surtout que j’étais mal en point mais le garçon continua sa course en rigolant.

"Laisse le. Il est juste heureux et veut juste profiter qu’il ne pleut plus. Il n’y a pas de mal alors laisse couler.

Désolé, je suis parfois sanguin. Je n’aime pas que l’on s’en prenne aux gens que j’aime.

Aux gens que tu aimes ?"

Il se rapprochait doucement de moins et dans un mouvement soudain il se pencha vers moi pour m’embrasser. Je le repoussais vivement.

"Mais qu’est ce que tu fais ?

Je…je croyais que tu avais compris et que…enfin que… Quel idiot !

Je suis désolée Thalimàd, je t’apprécie mais…je suis déjà amoureuse de quelqu’un et je ne peux pas…enfin tu comprends…

Oui tu veux être honnête, je comprends."

Le reste du chemin se déroula dans un silence de mort. Rien ne filtrait de nos bouches respectives. Il se sentait mal et je ne trouvais rien à dire pour le rassurer, pour dissiper son malaise. On arrivait chez moi et la vision de ma maison me brisa le cœur. En bon ami Thalimàd remarqua mon trouble et en posant une main amicale sur mon épaule il me dit :

"Ne t’inquiètes pas tout va bien se passer, elle comprendra.

Je n’en suis pas si sûre…

Si ça se passe mal, tu peux toujours venir nous voir ce soir à la place du marché.

Je pense que je serais déjà partie, je suis désolée.

Ça ne fait rien, on aura bien l’occasion de se recroiser un jour.

Oui, on sera toujours amis quoi qu’il en soit. Merci pour tout Thalimàd.

Je t’en prie."

Je le regardais partir avant de prendre une grande inspiration pour affronter ma mère qui m’attendait de pied ferme à l’intérieur.


=> Les habitations

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 Sujet du message: Re: Les Rues de la ville
MessagePosté: Mer 1 Déc 2010 20:27 
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Lùinwë, belle ville, mais trop grande pour moi, même si j'y vis depuis quelques jours déjà.
Aujourd'hui encore j'ai été bousculé plusieurs fois par le foule durant le trajet pour me rendre vers la maison d'un malade que je dois soigner et qui m'a appelé ce matin même.
La foule est très dense, parfois trop, et je dois sans cesse forcer pour passer, quand soudain je vois une ruelle qui bifurque vers la droite et qui a l'air peu fréquentée. Je m'y glisse bien vite pour échapper à la foule et je marche lentement dans cette ruelle sombre. Je ne peut rien y distinguer tellement il fait sombre alors je décide d'allumer une lumière magique pour voir un peu plus clair.
Cette ruelle enchaîne immédiatement avec une autre plus sombre et malodorante, mais je vois déjà la sortie à quelques centaines de mètres devant moi.

Soudain j'entends un grondement derrière moi. Je fais volte face et vois de quoi il s'agit : une vieille dame, qui essaye d'ouvrir sa porte coincée par la terre. Je me précipite pour l'aider, car même moi je semble plus fort qu'elle. Je vois alors qu'il s'agit non pas d'une vieille ratatinée, mais d'une vieille naine, et qu'elle n'a donc pas vraiment besoin de mon aide.
Je lui demande quand même :

« Auriez-vous besoin d'aide, madame ? »

Elle me répond à peu près comme cela :

« Le jour où quelqu'un comme moi aura besoin de l'aide d'un elfe chétif, les orques seront roses ! »

Cela en disait long sur le caractère de cette personne. Encore que pour un nain ce soit normal.

« Le jour où les naines seront aussi belles que les orques, les nains seront petits, lui réponds-je, puis j'ajoute, oh mais, c'est déjà le cas, tu as des allures d'orque.»

Je n'allais pas me laisser faire par cette demi-portion, à laquelle j'avais proposé mon aide et qui m'avait envoyé balader !
Si elle ne voulait pas d'aide, eh bien il fallait le dire gentiment, mais bon... C'était une naine et je ne m'attendait pas à mieux.

« Et toi le jour où tu battra l'orque en question en combat singulier, j'aurais des ailes ! »

Tiens, elle recommençait... C'est coriace les nains.

« Moi au moins j'ai le droit d'essayer, pas comme toi qui te content de cuisiner et de nettoyer ta porcherie.. »

Outrée la naine se retourna et hurla vers quelqu'un à l'intérieur.
Le temps qu'elle se retourne, j'étais loin, vers la foule en effusion, et le court sur pattes qui me poursuivit, ne me revit pas dans la foule, malgré ma grande taille.

Je peux donc reprendre mon trajet, tranquille à travers la foule trop dense. Je préfères encore ça à une bagarre contre un nain !
Je réussis enfin à atteindre la rue de mon patient. Maintenant il faut trouver la bonne maison, et ça c'est une autre paire de manches, en effet le patient a omis de me donner son numéro ou quoi que ce soit d'autre me permettant de le localiser.

La suite ici

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