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 Sujet du message: Re: L'arène des milles lances
MessagePosté: Ven 12 Juil 2013 11:41 
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L'espion, visiblement peu intéressé, se présenta comme un semi-elfe du nom de Taorak. Il semblait jauger Azra et précisa qu'il ne voulait pas s'étendre sur ses origines.

(Comme si on en avait quelque chose à faire... Tue cet homme, il m'insupporte.)

(Nous avons besoin de lui.)

(TU as besoin de lui. Personnellement, je tracerais mon chemin en tant que l'Unique, l'ultime perfection que je suis, l'incarnation de la magie et de...)

(Ouai, c'est ça, la ferme.)

Occupé à cette discussion, Azra entendit tout juste Taorak qui lui signalait qu'il ne devrait pas trop se vanter de ses origines Kendranes. Puis, il commença à demander au autres ce qu'ils faisaient ici. Ce fou précisa même être venu pour délivrer quelqu'un !

(Finalement, si. Ils recrutent leurs espions n'importe comment.) souligna Arek.

(À situation désespérée, mesure désespérée, je pense que c'est le principe qu'il applique. Je connais ça...)

Apparemment, la cellule contenait deux garzokes punies et un voleur. Bonne compagnie en perspective. Le jeune homme s'adossa à la grille :

« Si ça t'intéresse, je suis la chaire à canon de l'armée Kendrane, et je n'ai pas peur de le dire. Je n'étais pas assez bien pour eux, alors ils m'ont envoyés en patrouille en première ligne, je me suis fait capturer et maintenant je vais devoir me battre à mort ici. Avec un peu de chance, je pourrait m'y faire une place. Il paraît que les gens comme moi sont plutôt bien vu par ici. »

Il se laissa tomber le long de la grille, satisfait de son histoire. Ça devait être à peut prêt convaincant.

« En attendant, tu devrais te reposer en prévision du combat. Il viendront sûrement nous chercher d'ici moins de deux heures... »

Il sortit une fiole de fluide de l'ombre et l'agita un peu. L'aspect lui parut tout aussi malsain que d'ordinaire. Toujours aussi hypnotique... Il sourit :

« D'ailleurs, j'ai aussi quelques préparatifs à faire aussi... une chance qu'ils m'aient laissé mon sac ! »

(Ah ! Enfin on passe aux choses sérieuses !)

L'avidité de Chandakar ne cessait de croître, et elle était clairement perceptible dans ses paroles. Pourquoi s'intéressait-il tellement à l'augmentation des pouvoirs de son hôte restait un mystère. Encore une question à résoudre...
Non, il fallait se consacrer sur la mission présente.

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 Sujet du message: Re: L'arène des milles lances
MessagePosté: Sam 20 Juil 2013 11:45 
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Le tour de cellule est rapidement effectué, et ce que le jeune kendran m'apprend me laisse plus que perplexe. Il affirme venir de l'armée de ce royaume, avoir été placé en première ligne, avoir été capturé et amené ici. Son histoire semble se tenir, sauf que je ne vois aucune raison qui puisse pousser les natifs d'Omyre à l'épargner lui, et pas un combattant plus aguerri, surtout s'il est destiné à l'arène. Je demeure aussi impassible que possible quand l'humain me conseille de prendre du repos, me contentant d'acquiescer brièvement.

Soudainement, mais sans brusquerie, Azra extirpe de ses possessions un flacon dont le contenu me fait légèrement froncer les sourcils. Je reconnais presque immédiatement la nature de la matière. Il s'agit d'un fluide, mais pas n'importe lequel. C'est là un échantillon de magie obscure, celle qui se trouve directement opposée à la mienne. Détournant un peu le regard pour ne pas le fixer, je commence à comprendre pourquoi les garzoks l'ont épargné.

Sa remarque sur la possibilité qu'il soit accepté dans cette cité me revient et me dérange. Comment un soldat peut-il délibérément tourner ainsi le dos à sa patrie ? Serait-ce justement lié à ses fluides ? J'ai moi-même subi de nombreuses brimades et mises à l'écart, et pourtant la milice est comme une famille pour moi. Peut-être que l'armée de Kendra Kâr n'a pas autant de lien que nos propres forces ?

(Je vais tout de même devoir faire attention. La magie obscure n'est généralement l'alliée que de celui qui la manie.)

J'oriente mon regard vers le kender assassin. Quand ce dernier remarque qu'il a mon attention, il tapote le sol près de lui, m'invitant à venir prendre place. C'est ce que je fais, venant me placer en face de lui. Je me demande si l'aveu de mon "crime" m'a fait gagner quelques points dans son estime. Curieux de ce qu'il me veut, je demeure muet. Lui esquisse un sourire, lissant la botte contenant son stylet. Sa voix n'est pas forte, comme s'il voulait que je sois le seul à l'entendre. Ce n'est d'ailleurs pas simple puisque les femelles orques jouent assez bruyamment à un étrange bras de fer aérien.

"Dis voir le demi... Pourquoi le sortir de là ? Un ami ?"

Je me méfie de cet être, mais il est possible qu'en lui en parlant de façon prudente, je parvienne à ne pas l'avoir comme ennemi une fois dans l'arène. Je m'efforce de ne pas parler trop fort, répondant sur un ton de confidence.

"Pas vraiment. Il a juste des comptes à rendre à mon employeur."

"Oh."

Mon interlocuteur se mure dans un petit silence, venant se curer le nez tandis que l'une des combattantes commence à plier. Je suis un peu surpris quand l'être qui me fait face reprend tranquillement la parole.

"Ça arrive à tous les imbéciles imprudents qui se retrouvent mêlées à de mauvaises affaires. Il suffit par exemple d'être une simple connaissance de quelqu'un. Pas spécialement privilégiée d'ailleurs, pas comme celles de ce goupil de Ranmaru. "

Je m'efforce de rester aussi stoïque que possible. Est-ce une coïncidence ? Le kender vient d'employer les mots du code de Ruru, même s'ils sont un peu différents et désordonnés pour ressembler à une conversation anodine. C'est impossible... Et pourtant ? À mi-voix, je ne le regarde pas, comme davantage intéressé par ce qui se passe du côté des femelles. Je dois tenter le coup, savoir si mes oreilles en pointe m'ont joué un tour ou...

"Vrai. On dira ce que l'on voudra, mais je trouve que j'ai de la chance. Moi-même, je suis une connaissance privilégiée de Ranmaru."

Soudain, l'assassin m'agrippe fermement la gorge, tenant d'une façon menaçante son stylet vers mon visage. Sa voix est plus forte, presque glaciale.

"Des mots malencontreux peuvent conduire au tombeau alors gare à tes paroles. J'ai tué pour moins que ça, et je n'hésiterai pas à recommencer !"

Surpris, j'agrippe le poignet qui me retient, puis aperçois un regard de sa part qui m'incite à observer l'arme courte. Sa prise s'affirme un instant puis se desserre rapidement, me faisant tousser violemment. Cependant, j'ai eu le temps de voir et comprendre le message. Tandis que je masse ma gorge, j'effectue un signe de tête affirmatif et me lève, m'éloignant de l'assassin sans lui tourner totalement le dos. Je tousse encore un peu, allant m'adosser à une paroi à l'opposé des combattantes.

Mon visage demeure aussi neutre que possible tandis que je m'efforce de reprendre un souffle régulier, mais je n'ai aucun doute restant. Sur le manche du stylet, j'ai vu un symbole identique à celui que porte le plastron laissé à Ruru. Le blason de la milice ynorienne. Je ne sais pas si c'est un accident ou si c'est prémédité, mais je me retrouve dans la même pièce qu'un partisan de la République, et qui connait aussi le code de Ruru.

Finalement, j'ai peut-être déjà plus d'alliés que je le pensais. Cependant, un air sombre voile un instant mon visage.

(Kuon ne m'en a pourtant même pas évoqué la possibilité. Qu'est-ce que cela peut bien signifier ?)

Adossé à ce mur froid, je patiente silencieusement. Je suis tendu à l'idée de retrouver l'autre milicien prisonnier, mais j'ai paradoxalement hâte de m'activer. J'ai peur, mais ce sentiment est grandement écrasé par l'entrain que la nécessité d'accomplir ma mission m'apporte.

Pour faire court, j'ai hâte d'y être. Pourvu que Kuon et Ruru parviennent à tirer les bonnes ficelles pour me faciliter la tâche.



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 Sujet du message: Re: L'arène des milles lances
MessagePosté: Sam 20 Juil 2013 13:46 
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Alors qu'il allait boire la potion, Azra surprit le regard du semi-elfe. Ce dernier semblait deviner la nature de la substance. Le jeune homme serra les dents. Boire des fluides maintenant n'était peut-être pas la meilleur chose à faire... Mais il était trop tard. Taorak se détourna et alla discuter avec le bandit.
Intéressé, Azra suivit de loin leur échange, bien qu'il n'en entende pas grand chose à cause des garzoks qui semblaient entraîner leurs muscles l'une contre l'autre. Mais un moment, l'assassin attrapa le semi-elfe à la gorge et le menaça de sa dague. Bon sang, ce n'était pas le moment !
Le garçon se leva et serra les poings. Il n'avait que le gant de cuire de la main gauche comme arme. Pourquoi avait-t-on laissé un poignard à cet individu ? Mais l'altercation prit fin et les deux hommes se séparèrent. Azra siffla :

« Vous n'avez rien d'autre à faire ? Nous aurons tout le loisir de nous faire étriper dans l'arène, pas la peine de commencer maintenant... »

Il se détourna et but la potion. Aussitôt, un goût acre lui brûla la gorge. Ça n'était pas l'effet habituel ! Les fluides de l'ombre produisaient une sensation aussi vicieuse que délicieuse mais là... rien de surnaturel, juste un goût effroyable qui se répandit dans tout son être. Crachant comme un perdu, Azra tomba à genoux en gémissant.

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 Sujet du message: Re: L'arène des milles lances
MessagePosté: Sam 20 Juil 2013 18:18 
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Intervention gmique pour Azra


Jet de dés poison mineurs: 3
Citation:
Nom du poison alchimique : Fléau assourdissant
Effets et durée d'action : Perte de l'ouïe pendant 30min. Esquives-25%.


Une fois le goût âcre passé, tu trouveras ton environnement étrangement silencieux. Malgré toute l'action qui se déroule autour de toi, tu ne perçoit aucun son, du plus minime au plus fort.

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À votre service, pour le plaisir de rp !


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 Sujet du message: Re: L'arène des milles lances
MessagePosté: Sam 20 Juil 2013 18:36 
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Quelle douleur ! Elle lui vrillait littéralement les oreilles d'un sifflement atroce. Les larmes aux yeux, le jeune homme était furieux contre lui même. Une potion vendue par ce vulgaire escroc du grand marché... Il aurait dû se douter que ce salopard avait mêlé à ses potions des substances dangereuses...

(Je ne peux pas mourir comme ça !)

(Tu ne mourras pas... Tu rejoindras l'éternel et nos âmes s'élèveront vers la toute-puissance... spectateur éternel et non plus acteur, tu assisteras à mon ascension...)

(Non !)

(N'ai crainte, ce poison n'est pas mortel en lui même. Tiens bon. Tu es peut-être à la veille de comprendre quelque chose d'important...)

Azra n'écoutait pas. Le son qui lui vrillait les tympans régressait.... et laissait place au silence. Le visage contracté, il releva les yeux et vit l'assistance qui le contemplait. Il se sentait perdu. Les garzok riaient mais pourtant, il ne les entendait pas. Il recula à quatre pattes et sentit son corps racler au sol, mais là encore, il n'entendit pas le bruit qui aurait dû accompagner cela. Horrifié, il compris qu'il était devenu sourd. Juste avant un combat dangereux à l'arène !
Le peur étreignit son cœur. Il ne devait pas mourir... mais comment allait-il faire ?

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Dernière édition par Azra le Mer 14 Aoû 2013 17:37, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: L'arène des milles lances
MessagePosté: Mar 23 Juil 2013 11:42 
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Tandis que je masse ma gorge douloureuse, je perçois la voix d'Azra, réprobatrice. Lui aussi semble trouver qu'une altercation à la veille d'un combat semble être une mauvaise idée. Je ne peux que l'approuver intérieurement, gardant le silence. Même si cela me dérange, je le regarde du coin de l’œil tandis qu'il porte le flacon de substance sombre à ses lèvres. Soudain, ce jeune humain se met à cracher et tombe à genoux. J'ai du mal à cacher ma surprise. Les fluides noirs sont-ils si douloureux à absorber ?

Son manège attire en tous cas les regards de tous les présents. Je le scrute, devinant sur son visage une souffrance anormale, et surtout l'absence d'une réaction visible au fluide noir. Pourtant, il avait l'air sûr de lui. Ce n'est donc sans doute pas sa première fois. Perdu, l'humain recule vivement au sol, sans prononcer un mot. À ma droite, les femelles vertes pouffent d'un rire moqueur, et le kender lève les yeux au plafond. Je suis inquiet, mais je ne le montre pas. Un instant, je lance un regard interrogateur au partisan républicain.

"Pas la peine de me fixer comme ça. C'est de sa faute s'il est naïf."

Sans doute parce que je continue de le fixer, le kender se lève, va ramasser le flacon laissé par le jeune humain à l'air apeuré, et hume le contenant. Il esquisse un air dégouté et tire la langue. Il m'envoie ensuite l'objet que je hume à mon tour, sans vraiment déceler de particularité.

"Oui, ce truc pue. Cela ne m'étonnerait pas qu'il ait acheté ça au marché, l'imbécile. Les gars du coin ne sont pas connus pour la qualité de leurs produits. Cela lui servira de leçon !"

Le commentaire ne fait que renforcer le rire moqueur des garzokes, que le kender s'empresse d'aller rejoindre. Je ne fais absolument plus attention à ce qu'ils disent, préoccupé par Azra. Je sais que je n'ai pas à me soucier de lui, que je dois faire passer ma mission en priorité. Néanmoins, la simple pensée qu'il périsse dans l'arène parce qu'il n'est pas en possession de tous ses moyens me dérange grandement. J'ai peut-être le savoir nécessaire pour l'aider et mon honneur de fidèle de Gaia en pâtira si je ne tente rien. Je lève brièvement le regard au plafond, et pousse un souffle.

Avec précaution, je me rends auprès du kendran et pose un genou à terre à ses côtés. Ses yeux bougent vivement, mais il ne prononce pas un mot. Vu son air souffrant d'il y a quelques instants, la substance n'avait sans doute rien de bienfaiteur. Poison peut-être ?

"Azra ?"

Je n'ai pas l'impression qu'il fasse vraiment attention à moi. Le liquide aurait touché un sens ? Il n'a pas l'air engourdi mais je doute qu'il joue la comédie. J'aurais préféré garder le secret sur mes pouvoirs encore un peu, mais je doute en avoir la possibilité.

Lentement, j'agite la main gauche devant le visage du jeune homme. Ne sachant pas s'il peut me répondre ou m'entendre, je me désigne puis lui, et mime le geste de le toucher. Si je le surprends, il risque de ne pas comprendre mes intentions. Je recommence, le désignant du doigt, puis sa gorge. Je patiente un instant, lui laissant le temps de comprendre que je vais sans doute devoir le toucher. Lorsque j'estime avoir attendu assez longtemps, je palpe sa gorge, y envoyant une infime portion de ma lumière, pour y déceler la moindre anomalie, mais je ne perçois rien.

S'il ne m'entend pas, alors peut-être que ce sont ses tympans qui ont été touchés. Me décalant un peu, j'élève la main au niveau de ses oreilles puis oblige ma volonté à déposer des particules de lumière du côté droit. Si c'est bien un empoisonnement, la quantité d'énergie que j'ai libéré devrait pouvoir venir à bout du réactif nocif d'ici quelques minutes.

Tandis que je me redresse, j'observe avec attention le comportement de l'humain. S'il a ingéré un poison qui l'a mis dans cet état, en être libéré va peut-être avoir d'autres conséquences négatives.



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Dernière édition par Kiyoheiki le Jeu 25 Juil 2013 00:03, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: L'arène des milles lances
MessagePosté: Mar 23 Juil 2013 14:00 
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Il n'osait plus ouvrir la bouche. Les autres semblaient se moquer de lui, en particulier les garzok ce qui le mettait en rage. Mais que pouvait-il faire ? Il était dépassé.
C'est alors que Taorka s'approcha de lui. Il ne semblait pas rire, il faisait des signes, montrant la gorge du jeune homme. Que voulait-il dire ? Il approcha ses mains et Azra retint un mouvement de recule à l'idée d'être touché par quelqu'un. Mais si cet homme pouvait l'aider...
Il lui toucha la gorge et une violente brûlure se fit sentir, puis les oreilles, et cette fois-ci il sembla à Azra que sa tête allait exploser.
Pendant tout le traitement, une chaleur bienfaisante se répandait en lui, mais tout son corps se rebellait contre son contacte et transmettait de la douleur.

(Abomination ! hurla Chandakar. Raclure de Gaïa ! La lumineuse paiera pour cet affront envers moi !)

Sa voix se changea en un cri qui enfla peu à peu. Dans un premier temps, le jeune homme était soulagé de voir enfin Taorak s'écarter de lui, puis, bientôt, au fur et à mesure que son audition revenait, la douleur sembla croître. Un sortilège de lumière ! Aussi incroyable que cela puisse sembler, ce semi-shaakt utilisait la magie curative de Gaïa !
Alors qu'il retrouvait enfin son audition, le garçon poussa un hurlement abominable. Mais était-ce bien lui ? Sa voix était comme déformée, résonnant d'échos inhumains... mais peut-être était-ce le fruit de son esprit malade. Chandakar hurlait sans fin la souffrance que lui causait le contacte des fluides de lumière et, pendant un instant, il sembla qu'une silhouette osseuse, faite de flammes vertes, se dessinait, se débatait, tentant de s'enfuir. Azra ne vit plus rien à travers un brouillard vert étincelant.
Puis, le phénomène se calma tandis que la liche revenait dans les profondeurs de son corps. Il ne restait plus qu'un pathétique humain pantelant, en sueur et tremblant.

(Que... qu'est-ce que...)

(Alors, qu'as-tu appris ?)

(Que ça fait foutrement mal !)

(Allons, fait un effort...)

(La magie de la lumière... elle repousse Chandakar. C'est une arme contre lui... c'est tellement logique... Mais alors pourquoi me suis-je tourné vers l'ombre ? Pourquoi ai-je pensé que la clé était là ?)

(Tu dois apprendre à faire attention. Comprend bien cela : il est dans ton esprit, et il peut l'influencer. En te détournant des fluides de lumière, il t'a privé d'un moyen de le repousser... Mais as-tu appris autre chose ?)

Cela faisait un peu trop pour le garçon d'un coup, mais son regard monta vers le visage stupéfait de Taorak. L'homme qui l'avait sauvé, lui qui avait pour mission de le trahir.

(Mais... c'est un mage blanc.)

(Et en tant que créature des ténèbres, nous les méprisons, mais nous devons admettre que comme nous ils font parti du monde, de l'équilibre. Les serviteurs de Gaïa ne sont pas nos ennemis, juste une nuisance faisant parti du monde... et parfois utile.)

C'était comme si des portes s'ouvraient vers un nouveau champs de pensées. Azra avait toujours méprisé ces gens lumineux et bien pensant. Mais peut-être en effet appartenaient-ils au monde ?

« L'ombre et la lumière, deux facettes d'un même monde uni dans un même but sans le savoir... » murmura-t-il comme pour lui-même.

(Alors, qu'as-tu appris ?)

(Je... je ne sais plus quoi penser. Je dois le trahir, mais j'ai une dette envers lui.)

(Tu as ton libre arbitre. Fait ce que tu crois juste.)

Le jeune homme se leva d'un pas hésitant et regarda le semi-elfe droit dans les yeux :

« Peu de gens m'ont aussi spontanément aidé. Merci. Merci beaucoup... »

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 Sujet du message: Re: L'arène des milles lances
MessagePosté: Jeu 25 Juil 2013 00:02 
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Toute mon attention rivée au jeune homme, j'observe la progression de mon sort d'anti-poison en lui. Azra se met alors à émettre un cri terrible qui me fige sur place. Sa réaction est anormale. Je suis décontenancé, stupéfait. Il semble souffrir grandement pour une raison qui m'échappe. Pendant un instant, je manipule mes fluides de lumière mais au dernier moment je m'abstiens d'en faire usage. Cette personne manie la magie d'ombre. Peut-être est-elle intolérante à ma lueur curative ? Si c'est le cas, en faire usage ne peut que faire souffrir davantage le jeune homme. Je me sens impuissant, presque autant que lorsque j'ai perdu oncle Masaya. Je ne peux que patienter en endurant le son de douleur émis.

Lorsque le bruit terrible se calme, Azra a l'air comme éreinté. J'ai le sentiment que c'est de ma faute et me mure dans un silence certain, même quand je devine son regard dans ma direction. Un bref instant, je suis certain qu'il a dit quelque chose, mais les grondements des garzokes en masquent la quasi-totalité. Sous ma cape, je tends le bras en avant quand mon interlocuteur se lève avec hésitation. Je m'attends à une réaction vive voire vindicative, mais au lieu de cela il me remercie.

Malgré moi, je sens mes traits afficher de la surprise. Jamais on ne m'a adressé ces mots simplement parce que j'ai fait usage d'un don. J'ai auparavant eu des hochements de tête ou des signes attestant qu'on avait reconnu mon travail, mais cela ne m'avait jamais fait d'effet particulier. Lentement, je me reprends, esquissant légèrement un sourire embarrassé et croisant les bras sous ma cape grisée.

"Je doute mériter ta gratitude, surtout au son que tu as émis."

En parlant de son, j'entends un raclement de gorge, et retire ma jambe juste avant que la femelle à la tresse ne crache dans ma direction. Mon incompréhension est vite balayée par une évidence. Omyre n'aime pas les faibles, mais elle méprise tout autant ceux qui leur viennent en aide de façon désintéressée. La pratique de la magie de lumière dans cette cité noire n'est pas mon meilleur geste, surtout devant un tel public.

Je plisse les yeux puis m'adresse de nouveau à Azra, gardant un oeil sur les autres occupants des lieux. Je songe bientôt qu'il me sera impossible de lui venir en aide si d'aventure il venait à être blessé.

"Vue ta réaction, mon don ne pourra pas t'aider là-bas. J'espère pour toi que le tien t'offre la possibilité de refermer tes plaies."

Orientant mes yeux violins dans sa direction, j'essaie de montrer un air neutre. Au fond de moi, je demeure tout de même inquiet. Jamais je n'aurais du lier connaissance avec cet humain. Cela risque d'avoir un poids, même léger, sur le déroulement de ma mission. Au moins, il a l'air en pleine possession de ses moyens. C'est une bonne chose car le cliquetis de métal que je pense percevoir pourrait tout aussi bien signifier la fin de cette pseudo-paix.

Le moins que l'on puisse dire est que la tension dans la cellule a augmenté d'un cran. Plus vite je serai sorti d'ici, mieux cela vaudra. Je pense au milicien enfermé, à mon devoir, et aux médaillons que je dois ramener à Oranan. Malgré tout, je m'efforce de me montrer patient. Si la nervosité gagne mon coeur, mon esprit en sera troublé et pourrait mettre en péril mes alliés et la finalité de ma mission.

(Que tu sois Taorak ou Kiyoheiki, reste concentré... Et évite de manger les plats du coin, on ne sait jamais.)

Je reporte mon attention sur la cellule puis les sons émanant des autres endroits. Le cri d'Azra semble avoir attiré l'attention et si certains prisonniers en sont devenus muets, d'autres se mettent à cogner les barreaux et les murs.

Ce changement d'ambiance fait naître une certaine tension en moi. Je n'aime pas cela du tout.



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Dernière édition par Kiyoheiki le Dim 1 Déc 2013 21:58, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: L'arène des milles lances
MessagePosté: Jeu 25 Juil 2013 09:46 
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Taorak sembla surpris, faisant remarqué qu'au cri qu'avait poussé le jeune homme, ses remerciements semblaient déplacés. Azra secoua la tête. Ce type venait de lui sauver la vie et il s'inquiétait de lui avoir fait mal ? Mieux ! Il ajoutait qu'il craignait que cette réaction soit le signe que sa magie ne puisse l'aider pour le combat ! Azra haussa les épaules, il avait bien réussi à se tirer de tout ses combats jusqu'ici !

« J'ai déjà souffert pour de moins bonnes raisons. Après tout, la douleur fait partie du monde. Enfin... j'aurais dû me douter qu'un machin magique récupéré sur le corps d'un garzok devait être de piètre qualité... »

Disant cela, il jeta un regard ironique aux femelles peau-vertes qui étaient occupées à insulter Taorak pour l'aide qu'il lui avait apporté. L'une d'elle montra les crocs.

« Sais-tu bien que le premier mage du monde était un garzok ? »

« Pas sûr que ça soit un honneur pour la fonction... » ironisa le garçon.

Ces têtes de mules commençaient à lui courir sur le système et il envisageait sérieusement de les tuer dans l'arène s'il en avait l'occasion. Mais bon, elles pourraient lui être utiles...
Alors que la situation menaçait de dégénérer, le geôlier arriva avec quelques gardes.

« Bon, va falloir se grouiller les gars, les spectateurs s’impatientent et le spectacle promet d'être sanglant ! »

Il déverrouilla la porte et les gardes jetèrent des armes comme on jette un bout de viande à un chien. Aussitôt, ce fut la rué. Azra, pas encore totalement remis de sa guérison brutale, tarda un peu et se retrouva avec deux simples dagues qu'il regarda d'un air blasé. Sa connaissances des lames se limitait à une tentative d’équarrissage de gibier, et l'aventurière Sélénia qui lui avait appris avait vite retiré le couteau de ses mains pour arrêter la boucherie. Il avait plus confiance dans le gantelet qu'il lui restait que dans ces armes...

(J'espère qu'ils ne vont pas nous demander d'affronter le dragon noir...)
pensa-t-il avec une touche d'humour noir, faisant référence au légendaire dragon d'Oaxaca.

Puis on poussa les prisonniers dans les couloirs, vers leur destin.

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 Sujet du message: Re: L'arène des milles lances
MessagePosté: Mer 14 Aoû 2013 17:22 
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La scène devenait presque familière. La porte qui s'ouvrait, transformant l'ombre en clarté éblouissante. Puis, le sable apparaissait... mais tout cela n'était rien à côté des hurlements de la foule. L'arène des milles lances étaient encore plus bruyante que d'ordinaire. Le spectacle s'annonçait bien plus grand que le premier auquel avait participé Azra. Y avait-il une raison particulière à cette folie ? Impossible à dire.
Le groupe entra. Un autre pénétrait dans l'arène par la porte opposé, composé en grande partie de morts-vivants. Azra fit la grimace. Pas à dire, il avait un don pour se fourrer dans les ennuis !
Il reconnut Rendrak dans le groupe, il ne dépareillait pas au milieu des guerriers squelettes et autres goules et zombies. Quelqu'un criait des commentaires qui étaient à moitié couverts par les cris des spectateurs, mais le jeune homme discerna l'annonce d'un être que tout le monde attendait, une création de Gadory encore invaincue.
Il eut à peine le temps de penser que ça n'annonçait rien de bon qu'une forme imposante émergeait de l'ombre. Accompagné de son escorte de morts-vivants, un squelette énorme se présentait.

« Accueillez tous, Bony ! Le golem d'ossements ! »

Azra ignorait ce qui l'effrayait le plus. Les clameurs de la foule qui faisaient trembler le sol pour acclamer la chose ? Le fait que la chose soit un squelette de proportions colossales avec d'énormes lames à la place des mains ? Ou le fait que cette chose ait reçu un nom aussi ridicule que Bony ?
D'après le commentateur, Bony avait remporté un nombre incalculable de victoires et tout le monde attendait de voir qui réussirait enfin à abattre cette brute décérébré de cinq mètres de haut.
En même temps, Azra ne pouvait s'empêcher d'admirer la chose, d'une blancheur élégante, d'une puissance rayonnante. C'était une création extraordinaire.

(Il a bien dû falloir quatre ou cinq âmes pour animer cette créature. Ce Gadory doit être tout à fait compétent.) murmura Chandakar d'un air appréciateur.

Le groupe des vivants était supérieur en nombre au groupe des morts, mais l'équilibre risquait de vite s'inverser... Azra n'eut cependant guère plus de temps pour y réfléchir car la mêlé éclata. Les armes s'entrechoquaient tandis que les deux groupes s'étripaient joyeusement. Histoire de ne pas être en reste, le nécromancien s'y précipita à son tour. Le golem, particulièrement lent, n'était pas encore arrivé au contacte, il valait mieux en profiter...
Autour de lui, plusieurs hommes d'Oranan se battaient férocement, poussant des cris aiguës pour ponctuer des coups de poings si bien ajustés qu'ils arrivaient à briser les vertèbres des squelettes.
Azra avisa un osseux en armure et se précipita dessus en criant :

« Hayaaa... »

Curieusement, il lui sembla qu'il trouvait de la force dans ce cri, et le renversement envoya le squelette par terre. Dans la foulé, le pied s'éleva...

« … HAAAA ! »


… et écrasa la boite crânienne de son adversaire. Trop facile !
Mais voilà qu'une goule arriva à son tour, une infâme créature humanoïde blanchâtre qui bondissait ça et là en sifflant. Azra se précipita dessus, sa dague à la main. Aussitôt, la créature entreprit de tenter de la lui arracher avec ses longs bras. La lame les entaillait à chaque assauts, mais elle ne semblait pas s'en soucier. Si elle parvenait à désarmer le garçon, il ne pourrait plus rien contre elle. Il tentait donc de tourner autour, mais elle suivait son mouvement sans lui laisser d'ouverture et, fatalement, il finit par être attaqué par un squelette à proximité. Une épée lui entailla légèrement le bras et il riposta avec un cri furieux. Un revers de sa main ganté main suffit à faire lâcher son arme à son adversaire et la dague lui perfora le crâne, l'envoyant tomber en morceau par terre.
Hélas, la goule profita de ces quelques secondes d’inattention pour bondir et jeter Azra par terre. Le jeune homme se trouva sur le dos, a essayer d'une main de tenir le monstre à distance. Tandis que des griffes lui déchiraient la chaire, il la lardait de coups de poignards. Des dents aiguës claquaient à quelques centimètres de sa gorge.

(Hors de question que je meure aussi stupidement !)

Il remonta la dague et la planta dans les yeux de la goule. En deux coups il l'avait aveuglée, mais comme elle était contre lui elle n'avait besoin que du touché pour le situer, et persistait à se révéler insensible à la douleur. Il planta donc l'arme aussi profondément que possible pour atteindre le cerveau. Cette fois, ça fonctionna. La goule lâcha prise et roula sur le côté, agitée de derniers spasmes.

Pas le temps de flemmarder ! Le golem d'os était arrivé à porté et avait empalé un homme sur ses piques avant de le jeter au loin. Sans réfléchir, Azra suivit la trajectoire du corps... et c'est ce qui lui permis de voir in-extremis la lance qui fondait sur lui. Un zombie monté sur le plus énorme loup qu'ai jamais vu Azra le chargeait !
Il plongea de côté et évita de justesse la lance. Puis il pesta. Un cavalier -louvetier ? - zombie  était passé en trombe avant de continuer plus loin sur sa lancé. Sans doute le compagnon d'un nécromancien qui participait au combat comme Rendrak.
D'ailleurs, Rendrak était un peu plus loin. Le bâton trois-crâne toujours attaché dans le dos, il faisait tournoyer son terrible crochet, balayant toute opposition, et parfois quelques squelettes de façon 'accidentelle'. En fait, Azra le soupçonnait d'infliger volontairement des pertes de son côté pour éviter que son camps l'emporte, ce qui signerait la mort de son maître.

Problème : il finit par tomber sur Kiyoheiki qui se battait à côté de l'assassin de la cellule. Ils n'avaient pas tardé à nouer des liens ces deux là... Mais il ne fallait surtout pas que Rendrak les tue ! Hélas, maintenant qu'il était devant eux, il n'avait d'autre choix que de se battre.
Le jeune homme se précipita, esquivant une épée qui tenta de le transpercer au passage, renversant un squelette d'un coup de coude dans le dos, permettant à son adversaire de l'achever avec une masse d'arme, puis se jeta devant Rendrak.
Le liykor martelait le sol de sa chaîne dans ses tentatives pour écharper le semi-shaakt et son compagnon. Priant pour qu'ils ne sachent pas reconnaître une simple désinvocation de nécromancien, Azra joua la comédie :

« Au nom de Phaïtos, retourne dans les limbes, créatures de l'enfer ! »

Il appela ses fluides pour que ceux-ci dessines les ombres de la magie sur son corps, puis désinvoqua son compagnon. Le liykor tomba en poussière.

« Dette payée ! » s'exclama-t-il avec un clin d’œil à l'intention des deux hommes.

Il faudrait penser à donner sa raclé à Rendrak pour avoir faillit tout faire raté.
Mais avant de pouvoir parler d'avantage, son attention fut attiré par le golem qui semait la mort parmi les mortels.

« Je vais tenter quelque chose... »

Il chercha des yeux le louvetier zombie et le trouva sans peine, en train d'embrocher un adversaire dans une énième charge. Aussitôt il se précipita das sa direction. Anticipant le prochain passage, il tenta tant bien que mal, au milieu de la cohue, de déterminer une trajectoire d'interception. Puis, il s'élança !
Alors que le zombie chargeait, lance en avant, il arriva juste à temps pour saisir la selle. Il fut traîné derrière le loup sur quelques mètres, heureusement ses bottes tinrent bon et il parvint à monter en croupe. Le zombie poussa un hululement de stupeur.

« Tu aurais dû prendre un cheval, mon vieux, j'aurais eu plus de mal à grimper dessus ! »


Il tenta de lui planter son poignard dans la tête, mais le zombie lâcha sa lance et se débattit, envoyant des coups de coudes derrière lui et cherchant à saisir sa propre dague pour se débarrasser de son passager indésirable. Sa puanteur agressait les narines à un point qu'elle en devenait presque un ennemi consistant.
Un bras autour du torse de son adversaire, encaissant des coups de son coude osseux et bataillant de l'autre main pour atteindre son œil, Azra commençait à se demander si sa manœuvre était si bien pensée. La situation menaça de devenir critique quand le zombie sortit sa dague pour tenter de le larder de coups. Heureusement, il n'était pas facile de viser quelqu'un dans son dos !

(Quelqu'un a une idée pour m'en sortir ?)

(Tu es un nécromancien, oui ou non ?) grinça Arek.

Se maudissant intérieurement, Azra chercha un sortilège capable de l'aider, puis canalisa ses fluides et appela :

(Kadhân, guerrier des temps anciens ! Répond à mon appel !)

Il n'avait pas fait revenir ce spectre depuis son combat contre lord Kaïn, mais le moment semblait bien choisi. Contraint par la magie, le spectre renâcla mais finit par prendre possession des bras du jeune homme et attaquer par sa main. Les attaques d'Azra se firent alors plus vivent que tout ce qu'aurait pu accomplir un humain normal. Le zombie, dépassé, reçut la dague dans l’œil et poussa un nouveau cri guttural. Pourtant, il ne tomba pas en poussière. Toujours hurlant, la lame planté dans le crâne, il fit faire une embardé à sa monture, autant pour désarçonner Azra que pour éviter le mur de l'arène qui approchait à grande vitesse. Le jeune homme manqua de basculer de côté et ne resta en selle que parce qu'il se tenait au cavalier. Cela déséquilibra aussi son adversaire qui tenta de lui entailler les bras de sa dague pour le faire lâcher. Les dents serrées pour ne pas hurler tandis que la lame mordait sa chaire, Azra canalisa ses pouvoirs en une main de ténèbres qui frappa le zombie. Pris par surprise, il bascula de l'autre côté dans un mouvement qui remit Azra en selle. Le zombie, en revanche, vida les étrillés et s'écrasa par terre, hors de combat.
Azra chassa l'âme de Kadhân qui retourna dans les limbes en grondant des menaces, puis saisit les rênes du loup.
Celui-ci, sentant qu'il n'était plus commandé par son maître, se mit à ruer en grognant férocement. S'accrochant de toutes ses forces, Azra serra ses bras autour de son cou. Le but était avant tout de se tenir, mais il remarqua bien vite que cela semblait incommoder énormément la bête.

« Hé ben mon vieux, fait ce que je te dis et je te laisserais partir ! »

Le loup, évidemment, ne se laissa pas faire pour autant, se cabrant et ruant, il finit même par rouler par terre. Azra, toujours sur son dos, eut l'impression de recevoir une énorme masse dans l'estomac, mais il tint bon. Le loup se redressa en hurlant et se mit à tourner sur lui-même pour tenter de le mordre.

« Tu vas te calmer, sale bête ? »

Le jeune nécromancien peinait à maintenir ses mollets hors de porté des crocs furieux. Il devait bien y avoir un moyen... un point faible... Toujours accroché au coup de la bête, il continuait à tenter de l'étrangler, mais n'avait pas assez de force pour la dompter ainsi. En revanche, il avait quasiment le nez dans les oreilles pointues de l'animal et cela lui donna une idée. Ramenant tant bien que mal une main, il pinça l'oreille en se disant que de toute façon, il ne pourrait pas déclencher une situation pire que celle où il était.

Erreur.

Le loup bondit littéralement en hurlant. Azra faillit être éjecté, ce qui serait signer son arrêt de mort car il se ferait aussitôt dépecer par le monstre. Une nouvelle roulade lui coupa le souffle et une vive douleur lui signala que certaines de ses côtes menaçaient de lâcher. Des étoiles devant les yeux, secoué comme un pantin, à demi-inconscient, Azra ne tenait que par sa volonté, serrant toujours l'oreille de l'animal.
Finalement, après ce qui sembla des années de souffrance, mais en réalité n'était sans doute qu'une trentaine de secondes, le loup se calma. Soufflant, la langue pendante, il fit encore quelques embardés, puis se calma, épuisé.
Cela surpris tellement le jeune homme qu'il resta un moment immobile, se demandant ce qu'il était sensé faire, maintenant. Où était-il ? Pourquoi s'être attaqué à ce loup ? Sa main flatta le pelage noir luisant de la bête, il était chaud et animé des soubresauts de sa respiration haletante.

« Brave gars... T'es un battant, hein ? Comme moi... on est fait pour s'entendre... »

Pourquoi avait-il dit ça ? Bon sang, son esprit était complètement vidé ! Heureusement, des hurlements lui remirent les idées en place : le monstre d'ossements, gardé par les derniers survivants du camps des morts-vivants, faisait un massacre.
Son plan lui revint à l'esprit. Un plan hasardeux par rapport aux risques qu'il avait pris, mais il n'avait pas le choix.

« Aller, on va retrouver la lance de ton propriétaire... »

Il fit un rapide tour de l'arène, saluant la foule au passage. Le loup renâclait encore un peu, faisant des écarts et tentant de mordre dès qu'Azra tirait un peu trop sur les rênes. À sa décharge, le jeune homme n'avait jamais eu de monture, et il trouvait que finalement, il s'en sortait plutôt bien.
Finalement, il trouva la lance et parvint à la ramasser au passage. Encore une manœuvre compliqué, mais il n'avait pas assez confiance pour démonter. Le loups s'en irait sûrement bien vite et le laisserait planté là.
Bon sang que cette lance était lourde ! Il avait les bras en feu et l'épuisement guettait... Mais il orienta tant bien que mal le loup vers le golem. Il allait approcher par l'arrière, espérant que la chose, occupée à charcuter tout ce qui passait devant elle ne le verrait que trop tard.

Et il chargea. Le vent dans les cheveux, une exaltation nouvelle courant dans les veines, il fondait vers sa cible. Les gladiateurs encerclaient le golem et tentaient de le blesser mais ses os solides encaissaient bien et ses énormes lames rendaient toute approche difficile. Le problème était qu'à cause de ses ennemis, elle tournait sans cesse sur elle-même, Azra n'avait plus qu'a prier pour qu'elle ne soit pas face à lui quand il arriverait. Plus que quinze mètres...
Des ynoriens se battaient en poussant leurs étranges cris de guerre. Plus que cinq mètres. Transporté, Azra se joignit aux voix des combattants :

« Surprise, Bony ! Hayyyaaaaa... HÉÉÉÉ !!!!!!!!!!! »


Au dernier moment, le guerrier d'ossement commença à se retourner, mais trop lentement. La lance le percuta de plein fouet et se brisa, l'omoplate colossale se fendit et les os se dessoudèrent. Un des énormes bras garnis de lames se détacha... mais l'autre frappa.
Gravement touché, le monstre riposta furieusement et Azra, trop épuisé et ne maîtrisant pas assez sa monture, prit le coup en pleine face. Il se sentit décoller, puis heurta le sol, et ce fut l'obscurité.

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 Sujet du message: Re: L'arène des milles lances
MessagePosté: Mer 14 Aoû 2013 17:30 
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Azra se réveilla tout endolori sur une table.

« Ah, bah c'est pas trop tôt... »


Une voix familière... du moins il l'avait déjà entendu. Sa tête dodelina un peu, cherchant l'origine.

« Encore sonné ? Faut reconnaître que tu sais planer, toi, hein ? Un sacré vol ! »


Il tenta de se redresser. La tête lui tourna violemment mais il tint bon.

« Ah quand même ! Après cinq heures dans le cirage il va enfin se décider à se lever ! »


Un gobelin était assis à côté. Au bout de quelques secondes, la mémoire revint à Azra.

« Koriga ? »

« Oui, c'est moi ! Alors ta mission ? »

Le jeune homme fouilla dans sa mémoire tandis qu'il regardait autour de lui. Il était dans une sorte de cachot typique de l'arène, et d'horribles instruments de tortures étaient accrochés au mur. Cependant, le temps d'un frisson, il remarqua la porte ouverte et le fait qu'il n'était pas entravé. Il devait plutôt s'agir d'un genre d'infirmerie.
La mission... Kiyoheiki devait retrouver un agent dans l'arène...

« L'espèce d'assassin qui était avec lui dans l'arène. Ils se sont isolés pour discuter, et après ils étaient toujours ensemble... ça pourrait être lui... »

« Mouai... pas très concluant... Bon, je ferais transmettre ça à ton supérieur. »

« Je devrais peut-être aller lui dire moi même ? »

Le gobelin ricana :

« Non, tu as une mission plus importante à accomplir. Une mission pour moi. »

Une mission pour lui ? Azra fronça les sourcils. Il savait que Koriga était un agent de la milice, en fait dès la première fois qu'il l'avait vu, il avait soupçonné qu'il soit plus qu'il n'y paraissait, plus par instinct que par de réelles preuves.

« Qui es-tu ? Vraiment ? »

« Un agent de la milice, bien sûr ! Mais aussi... disons que j’accomplis de petits services pour les suivants du seigneur Gadory. Lorsque je t'ai entendu t'intéresser à Kaïn, j'ai tout de suite voulu te suivre... lorsque tu as tué cet imbécile, j'ai tout de suite compris que tu pouvais faire une bonne recrue... Mais repose toi. Je vais envoyer les informations que tu as obtenu, et après, je t'expliquerais plus en détail. Alors profite bien de cette petite heure, après, il va falloir courir ! Je t'expliquerais tout ce que tu as à savoir, c'est à dire pas grand chose... »

Et il disparut en ricanant. Azra retomba sur la table. Il aurait voulu réfléchir à tout ça, mais il s'endormit immédiatement.

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 Sujet du message: Re: L'arène des milles lances
MessagePosté: Dim 1 Déc 2013 21:57 
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Il ne faut plus que quelques instants pour qu'une autre tournure d'événement se mette en place. La vie reprend ses droits, causant des sons plus forts les uns que les autres. Parmi eux, celui de la porte de notre cellule qui s'ouvre. En quelques instants, des armes de tout calibre sont jetées au sol, et c'est avec une certaine surprise que je vois mon Fang Bian Chang m'être envoyé par un mouvement de pied calculé. J'ai à peine le temps de m'en saisir que les occupants de la pièce sont escortés dans le couloir. Les intentions d'Azra semblent avoir été perçues. C'est aussi à ma grande surprise que je vois le groupe d'ynoriens être libéré devant nous. Ce sera sans doute ma chance d'approcher le milicien recherché.



Le kender à ma droite me lance un regard sérieux. Je n'ai toutefois pas besoin de lui poser de question pour comprendre que rien n'est joué. Alors que nous approchons de gigantesques portes, la clameur d'une foule résonne dans les murs. Une lueur blafarde pénètre bientôt le couloir tandis que notre groupe commence à fouler le sable de l'arène. J'ai du mal à contenir une vive répulsion en distinguant par endroit des traces sanguines récentes. Ce lieu est un affront à la vie, à Gaïa elle-même. Les êtres amenés ici ne se battent pas pour une cause, mais pour survivre ou pour répondre à leur soif de sang. Si j'avais encore quelque chose dans l'estomac, je suis certain qu'une nausée m'aurait déjà saisi.

Prenant place dans l'arène, une lourde voix fait une annonce qui me glace le sang. Face à nous, une horde squelettique, de créatures étranges et de morts réanimés sort de la porte. Parmi ses représentants, un gigantesque golem blanchâtre s'avance. Quatre à cinq fois ma taille, entièrement fait d'ossements, d'immenses lames au bout des bras. Je me surprends à ressentir un brin de fascination mêlée d'effroi. Comment une telle chose est-elle possible ? J'imagine que seule la magie ou quelque chose d'apparenté peut permettre à ce colosse, présenté comme "Bony" de se mouvoir. À chaque pas que la créature fait, je sens le sable vibrer sous mes chausses.

Un brusque coup de coude du kender me ramène à ma situation. Certains morts commencent à bander des arcs, et d'autres s'avancent à l'assaut à l'aide de lourdes épées. Orques et humains de mon côté, comme galvanisés par les hurlements de la foule, se jettent en avant à grand renfort de cris de guerre. Certains sont armés, mais une bonne partie des ynoriens a choisi le combat au poing. L'un des coups part, brisant une colonne de squelette en une fois.

(Reprends-toi ! Ce n'est pas le moment de trembler !)

Empoignant mon arme, je suis un instant surpris que l'assassin kender reste dos à moi. Bien lui en prend car il intercepte un mouvement de lame qui m'était destiné. Je l'entends à peine me hurler de me concentrer que je remarque un squelette encore partiellement couvert de chair et de fourrure s'avancer vers moi. Penché vers l'avant, les orbites vides, il ressemble aux restes d'un woran. Ses os grincent effroyablement, et il est protégé par une armure rouillée masquant sa colonne vertébrale et ses mains sont couvertes de gants troués. Sa mâchoire aux crocs proéminents claque tandis qu'il se jette dans ma direction.

J'élève brutalement mon arme, sentant l'impact causer une vibration subite dans le métal quand sa lame droite le percute. Rapide malgré son état, il rabat vivement sa seconde lame sur mon flanc à découvert. Bloquant ma respiration, je fais subitement glisser la hampe de mon arme le long de la première lame, parant le coup avec la partie évasée de la mienne. Le choc me réveille. Je suis aussi en danger que n'importe lequel des présents. Mon coeur adopte un rythme plus rapide à mesure que le temps s'écoule. Il me faut trouver le milicien, mais ne pas abaisser ma garde pour autant.

Campant sur mes jambes, je tends mon arme à l'horizontale face à moi, résolu à me défendre. Déjà, j'entends les cris de douleur des vivants blessés, et la rage de ceux qui restent. La clameur de la foule s'amplifie, m'apposant un poids supplémentaire sur les épaules. Quand bien même ils sont nombreux, je sais que les spectateurs ne feront rien pour nous aider. Du coin de l'oeil, j'aperçois même ce que je crois être des rictus témoignant de leur soif de violence.

(Gaïa, que ce lieu me répugne !)

Un brusque mouvement de mon adversaire proche m'oblige à parer sa lame, en biais sur ma gauche. Déséquilibré par ma résistance, il tarde suffisamment à abattre son autre arme sur moi pour que j'ai la chance de retirer la jambe visée. Vivement, je change mes appuis au sol, le repousse avec force vers l'arrière et, saisissant fermement mon Fang Bian Chan à deux mains, je lance la lame en croissant en un mouvement circulaire, visant sa hanche blanchie. Le squelette n'essaie même pas d'esquiver le coup, abaissant juste l'une de ses lames pour contrer mon assaut. Même si mon coup est contenu, je vois avec un certain soulagement que la force est suffisante pour enfoncer le fémur dans son logement. L'os se brise sous le coup, déséquilibrant l'être abject.

Je n'ai pas le temps de me remettre en posture de combat que le kender bondit, et donne un coup de pied si puissant dans le torse de la créature que cette dernière est repoussée. Elle décolle du sol, venant percuter un autre mort animé. C'est un gigantesque liykor, qui n'a pas l'air d'apprécier ce qui vient de lui arriver. Un bâton étrange dans le dos, il utilise le crochet lié à une chaîne qu'il a dans l'autre pour frapper, réduisant le crâne de mon ancien adversaire en un lot d'éclats blanchâtres. L'assaillant se tourne alors vers nous, réarmant son étrange outil. Dans le brouhaha ambiant, je ne distingue même pas le cliquetis de l'arme alors qu'il la lance dans notre direction. Le partisan et moi nous écartons, échappant à l'arme que la créature relance presque aussitôt.

(Par Rana, il est rapide !)

J'ai à peine le temps d'y penser que la chaine claque à quelques centimètres de mon épaule, m'obligeant à me jeter sur le côté. Je n'ai pas assez de temps pour me redresser. Fang Bian Chan serré contre moi, je roule sur le côté pour échapper à un nouvel assaut. Quand une légère accalmie se présente, je place un genou à terre et ouvre des yeux chargés d'incrédulité en voyant le jeune Azra s'interposer. Bras tendus, il invoque le dieu de la Mort, ordonnant à la bête squelettique de retourner dans les limbes. Sa magie sombre se manifeste, et j'assiste à la chute en poussière de cet effrayant adversaire. L'humain ajoute à son geste un clin d'oeil, m'indiquant que sa dette était payée. Mon souffle est court, irrégulier, et une goutte de sueur glacée me dévale le front. Bien des choses m'intriguent, mais je n'ai pas le temps de m'interroger. Bondissant sur ma droite, l'assassin m'agrippe fermement le bras pour me relever, sa poigne se faisant si ferme qu'elle me coupe presque la circulation. Sans attendre, il m'indique une partie du groupe des ynoriens. Mon sang ne fait qu'un tour quand je comprends la situation des membres de mon peuple.

Vaillamment, ces derniers luttent contre des êtres de chair ou d'os, assaillis par de régulières volées de flèches tirées par des archers à l'écart. L'un des projectiles frappe un jeune brun, s'enfonçant dans son bras gauche. Grimace et juron accompagnent le retrait, qui arrache aussi une gerbe sanguine de la plaie. Dépassant de la masse hostile, je vois avec horreur le gigantesque golem d'ossement lancer ses bras en un lent et puissant cercle autour de lui. Morts comme êtres de chair sont touchés, répandant liquide carmin et esquilles osseuses dans l'arène. Sur le côté, parmi ceux qui combattent le plus férocement, l'ynorien que je pense être milicien aboie des directives, les ponctuant de puissants cris de guerre.

À la suite du kender, je me lance dans leur direction. Malgré l'avantage que semblent avoir pris les vivants, rien n'est encore joué.



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Dernière édition par Kiyoheiki le Dim 15 Déc 2013 19:10, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: L'arène des milles lances
MessagePosté: Dim 15 Déc 2013 19:09 
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Le courage des combattants ravive ma concentration, me permettant d'observer un peu plus posément le champ de bataille. Le gigantesque adversaire d'ossements se trouve presque au milieu de l'arène. À ses pieds, paradoxalement protégé par ses longs bras à lames, un petit cercle d'archers squelettes tient en respect ceux qui tenteraient de trop approcher. Ils doivent être un peu moins d'une dizaine, faisant face à une direction chacun. Autour d'eux, et donc pris dans la portée du géant, des combattants au corps à corps, qu'ils soient de chair en putréfaction ou en os, occupent garzoks, humains, et vivants en général. D'étranges cavaliers tournent sur le sable, mais en petit nombre seulement.

De notre côté, les femelles à peau verte se battent à la dague ou au poing, comme un bon nombre d'ynoriens. Seul celui que j'ai identifié s'est paré d'un bouclier et d'une lame longue. Rares sont ceux qui ont une arme à distance, et quand bien même ils en font usage, les projectiles ont davantage tendance à se loger entre deux côtes sans faire de dégâts qu'à briser un os. Après un désordre général, j'ai presque l'impression de deviner l'émergence d'une certaine organisation.

À la suite du kender, je me rue dans la direction du bouclier étrangement étincelant. Un coup de l'assassin dégage un adversaire pourrissant que le guerrier tente de repousser, et qu'un lourd coup d'épée achève au sol. Dès que nous sommes à portée de voix, le kender nous présente comme des connaissances privilégiées de Ranmaru, chose qui fait esquisser un sourire en coin à l'ynorien. Tout ce que je comprends tandis que j'esquive de justesse un coup de griffes métalliques, c'est que nous avons vraiment choisi un moment délicat. À l'aide de mon Fang Bian Chan, je repousse le poignet de l'espèce de cadavre qui m'agresse avec force. Malgré moi, je fronce le nez.

(Tous ces morts tirés de leur repos éternel... C'est abject !)

Avec hargne, je serre les dents, frappant verticalement, et de ma lame évasée, l'épaule pourrissante. Dans un bruit atroce, la chair cède, les tendons aussi, laissant un bras ballant pendre lamentablement. Pivotant sur moi-même, j'enfonce résolument la lame en croissant dans le torse de la créature, accompagnant mon geste d'un cri à l'ynorienne. Tous mes muscles se tendent, repoussant le mort animé vers l'arrière et brisant une cage thoracique déjà fragilisée. Un son sourd m'interpelle, attirant mon attention sur une masse d'arme venant de heurter le bouclier. Le milicien repousse l'assaut adroitement, frappe de sa protection le revers de son adversaire blanchâtre et lui brise un bras dans la foulée.

Alors que je pense que la situation tourne à l'avantage des vivants, une soudaine volée de flèches me cause une poussée d'effroi. Les hurlements guerriers laissent place à des râles de douleur. Un bref instant, mes yeux attrapent l'image d'un jeune humain se tenant le côté du cou, d'où dépasse une hampe de projectile. Il m'adresse un regard incrédule, entrouvrant la bouche d'où un flot de sang commence à s'échapper. Repoussant brutalement un corps mort et mouvant, je me lance dans sa direction, incertain de ce que je peux faire. Mes espoirs sont anéantis quand une longue lame à deux mains vient profiter de la garde ouverte de la victime pour plonger résolument dans son dos. Incrédule, impuissant, je vois la main humaine et ensanglantée du jeune combattant toucher la lame qui traverse son torse sans protection. Dans un claquement de mâchoire, le combattant squelette tueur retire l'épée sauvagement, laissant choir le corps agité de soubresauts de la victime.

Mon calme se dissipe, remplacé par une volonté guerrière. Jamais je n'ai auparavant ressenti une telle énergie s'accumuler en moi. Je ne connais pas ce garçon, mais sa mort aussi soudaine me laisse amer. Lorsque le crâne aux orbites vides du tueur se tourne dans ma direction, je n'ai qu'une envie : me débarrasser de cette abominable créature. J'élève mon arme dès que je suis à sa portée, assénant un coup violent et circulaire dans sa direction. Le guerrier, paré d'un casque à cornes cassées, et d'un plastron de cuir, intercepte le coup. Pire encore, il me repousse. Je suis envahi d'un sentiment proche de la fureur, et recommence. Je porte un assaut, puis encore un, me faisant contrer à chaque tentative.

Je veux abattre cette créature, quand bien même elle ne semble pas franchement avoir de conscience propre. Le seul problème est que son maniement de cette épée à deux mains est incroyable. Malgré le poids qu'elle doit faire, l'arme virevolte à la rencontre de mon Fang Bian Chan. Peu à peu, je cherche à me reprendre, à convertir ma fureur en concentration. Il m'apparait évident que tant que cette lame sera là, mon adversaire sera pratiquement invincible. Je dois la lui faire lâcher.

Je me concentre sur ses avant-bras et quand j'estime avoir un bon angle, j'abats le croissant affuté dessus. Raté. Comme s'il savait ce que je comptais faire, le mort retire prestement ses membres de la trajectoire. Agacé, et contré encore une fois à l'assaut suivant, je décide de changer de tactique. J'alterne entre des tentatives de frappe, des coups circulaires et des estocs. Mon arme demeure toujours en mouvement, même lorsque je dois m'écarter subitement de la trajectoire d'un étrange cavalier sur canidé, nous obligeant moi et mon adversaire à faire un pas en arrière. J'aurais juré avoir aperçu Azra dessus, me laissant un instant perplexe tout comme certains de mes voisins, vivants ou pas d'ailleurs, mais je n'ai pas le temps de m'y attarder.

Continuant de faire pivoter ma lame, je cogne le croissant de lune contre le côté de l'arme adverse. Le choc est inconfortable, d'autant plus que le squelette campe adroitement sur ses positions. Il m'apparait soudain que sa prise est ferme. Très. Trop. C'est à croire qu'il a les phalanges prises dans l'arme. C'est absurde, et c'est pourtant l'impression que j'en retire. Un cri de guerre gronde dans mon torse, accompagné de cette puissance combattive qui m'habite. Laissant cette énergie couler dans mes bras, je mouline encore et encore. J'avance d'un pas, je frappe son épée. J'avance encore et recommence. Encore, et encore, jusqu'à ce que la vitesse soit suffisante pour que l'impact envoie son épée sur ma gauche.

Rassemblant mes forces en voyant l'ouverture, je fais pivoter mon arme et abats sans ménagement le tranchant évasé, visant ses poignets. Le choc se produit, mais ne fait que légèrement entailler l'os de l'avant-bras. J'ai mal visé.

(Par Rana !)

Le combattant squelette fait brutalement pivoter ses bras, s'arrachant à mon arme. Changeant ses appuis au sol, il effectue un mouvement circulaire, ramenant sa lame au niveau de ma gorge. Essoufflé par mon essai raté, c'est davantage par réflexe qu'autre chose que je tends le manche de mon arme en biais pour dévier son coup. La force est si grande que mes bras faiblissent sous le choc. La douleur s'empare du haut de mon bras gauche quand je sens le plat de la lame le frapper à travers le tissu. J'effectue un bon en arrière et bouge mon membre. Il est engourdi, me délivrant une sensation horrible dans tout le torse, mais je peux encore le mouvoir. La gorge sèche, j'inspire vivement, agitant mon bras endolori.

Je dois lui faire lâcher prise.

Ignorant ma douleur autant que possible, je reprends mon Fang Bian Chan à deux mains et recommence les moulinets. Cette fois-ci, je tape sur la lame qu'il tient dressée pour que cette dernière s'abaisse progressivement. Par deux fois, il me faut pivoter sur un de mes appuis pour éviter un coup d'estoc adroit. Les cris des humains proches me galvanisent et, concentrant mon énergie physique dans le haut de mon corps, j'abats la lame évasée dans son intégralité sur les poignets à découvert de la créature.

Touché.

Mon énergie combattive est si concentrée que non content de lui faire lâcher sa lame, je réduis sa main droite en un lot d'éclats osseux. Mon souffle est court et je demeure immobile, tremblant de cette dépense d'énergie, pendant quelques secondes. Tandis que les clameurs de la foule redoublent, je devine les archers bander leurs arcs. Une volée de flèches, mais moins nombreuse qu'avant, est projetée. Je plisse les yeux quand je pense en voir se diriger vers moi. Mes dents se serrent. Je me prépare à l'impact courageusement.

Mais il ne vient pas.

Au lieu de la douleur et du sang, un son métallique se fait entendre, ainsi qu'une voix qui m'ordonne de garder les yeux ouverts. Le milicien à bouclier vient de me protéger, mais sa grimace et le coloris sanguin glissant dans son dos ne présagent rien de bon.




Tentative d'apprentissage de la CCAA "Coup colossal".

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Dernière édition par Kiyoheiki le Dim 22 Déc 2013 12:14, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: L'arène des milles lances
MessagePosté: Dim 22 Déc 2013 12:14 
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La vue de la plaie profonde me fait aussitôt approcher la main et utiliser ma lueur curative pour la ressouder. Ce n'est qu'en apercevant les yeux ronds du milicien que je regrette ma décision. Quand bien même il peut se mouvoir plus aisément, j'ai surtout attiré l'attention des morts proches. L'ynorien donne un violent coup de bouclier au squelette titubant sur sa gauche, m'obligeant à lancer mon arme en avant pour parer un coup de l'autre côté. Le kender se jette aussi à l'assaut, gagnant quelques secondes d'inertie à notre petit groupe. Lorsque j'ai assez de temps pour m'interroger sur la présence bienvenue mais étrange du guerrier, mon regard dévie vers les autres vivants. Bouche sèche, je me rends compte avec effroi qu'ils sont de moins en moins nombreux à pouvoir se défendre.

Je veux leur venir en aide. Il me faut au moins utiliser le don de Gaïa ! Sauf qu'avant même d'avoir amorcé le plus petit mouvement, mon champ de vision est obstrué par le bouclier. La voix du combattant formule des paroles qui me poignardent un à un la poitrine et résonnent dans mon crâne.

( Ils ont l'aspect d'ynoriens... Mais leur coeur est déraciné depuis trop longtemps pour être honorés de ce nom... Comment est-ce possible ? Pourquoi avoir choisi cette voie ? Je... )

Mes pensées sont perturbées. Un vrombissement, comme l'union de milliers de voix, se répercute soudain dans l'arène. Le colosse d'ossements vient d'être la cible d'une puissante charge. L'assaut a été si violent que l'un des bras chute, écrasant certains archers. Quand le géant se tourne, il assène un brutal coup circulaire à la ronde, fauchant vivants et morts. Certains sont envoyés si puissamment en arrière qu'ils atteignent presque le mur de l'édifice.

Je n'ai pas le temps de m'en préoccuper, mon camarade républicain me demandant soudain le but de ma mission.

"Récupération de document. Le vôtre."

Accompagnant un cri strident, la lame du milicien frappe un tas de chairs proche, en envoyant un pan frapper le torse osseux d'un voisin. Je crois déceler une réflexion intense sur ce visage sali. Entre deux souffles, je l'entends me dire que ce que je recherche est entre les mains de notre connaissance commune, et qu'il regrette ne pas avoir pu le remettre sur le métier une dernière fois. Je ne comprends pas tout, mon attention accaparée par le mouvement lent mais certain des gladiateurs non-vivants.

Soudain, une clameur retentit dans les gradins sur ma gauche. Un mouvement de foule se produit. Insultes, coups et bousculades se succèdent. Incrédule, je doute de ce que mes yeux violets ont cru apercevoir : une silhouette sombre familière. Des humains et garzoks sautent du mur ou en tombent, s'empoignant par le col ou venant frapper tout ce qui se trouve à leur portée dès qu'ils ont touché le sable. Le chaos choit sur l'arène, les nouveaux arrivants prenant pour cible aussi bien les tas d'os que les vivants encore debout. Même la voix du début, celle qui a présenté Bony, hurle d'abord au calme puis à la garde. Il ne faut pas longtemps avant que d'autres doubles portes s'ouvrent sur des garzoks en armure, avançant au pas de charge. Un détail me saute immédiatement aux yeux : ces battants épais restent immobiles dans leur position.



J'échange un regard avec le milicien. C'est sans doute une chance à saisir, mais les mouvements des combattants de tous bords rendent difficile les tentatives d'accès. Un autre coup est porté au bouclier qui couvre tant bien que mal l'un de nos flancs. Je le ressens au plus profond de mon être. Nous ne pourrons pas tous profiter de l'occasion. Dès qu'ils nous verront tenter une sortie, gardes comme ennemis nous prendrons pour cible.

Le kender serre les dents, me lançant soudain un regard perçant. Il scrute un instant l'une des portes puis mon visage.

"Qu'est-ce que tu attends ? Déguerpis !"

Je suis son regard, découvrant la silhouette rouge de Ruru, masquée en partie derrière un battant. Il me fait signe mais sa voix est couverte par les hurlements proches. Mon Fang Bian Chan vole à la rencontre d'une arme, sans que j'ai identifié son propriétaire. Tout autour de nous n'est que chaos sans nom, colère et soif de sang. Mon sang ynorien m'interdit de laisser derrière moi mes frères d'arme.

"Je ne vous abandonne pas ! Pas question !"

Campé sur mes appuis, je tends mon arme devant moi, luttant contre une silhouette garzoke me dépassant de beaucoup. J'amortis son coup en levant les bras, constatant avec horreur qu'un autre adversaire a levé le sien et l'abat sur mon flanc. Un son métallique retentit une nouvelle fois quand le bouclier intercepte le coup, ouvrant la garde de son propriétaire. Une gerbe rouge jaillit de son autre épaule peu avant que l'assassin kender saute à la gorge de l'assaillant, lui assénant un vif coup et meurtrier.

Lorsqu'il retombe, inspectant la blessure du milicien, il me darde d'un regard sévère.

"Tu nous gênes ! Va-t-en je te dis !"

Ma poitrine se serre tandis que j'écarte mon adversaire de moi. L'ynorien esquisse un bref sourire, m'invitant à réfléchir. Si je meurs ici, tout son travail aura été vain et les vies de milliers de républicains seront en danger.

"Mais !"

"Assez ! Les ynoriens d'ici n'en sont plus depuis leur fuite à Omyre. Ne gâche pas ta chance ni celle des vrais civils que tu as juré de protéger !"

Sans prononcer une parole, le milicien prend sur lui et charge de son bouclier un mort-vivant proche. Sa noblesse m'apparait alors qu'il me confie que sa place est ici. S'il n'avait pas échoué dans sa mission, jamais il n'aurait mis d'autres existences en péril. Je comprends son choix. Il veut combattre ici, jusqu'à son dernier souffle. Je contiens des perles salées qui menacent de se former dans mes yeux, serrant la mâchoire. En regardant le champ de bataille, je me rends compte qu'il a raison. Lutter jusqu'au bout demanderait trop de temps, et les gardes restants seraient capables de nous remettre derrière les barreaux ou pire.

Mon regard rencontre la détermination de celui de mon frère d'arme. Il saigne, il est en piteux état, mais il affiche un tel courage que mes faibles arguments se perdent. D'un geste, il ôte un objet de son cou et me le tend. Un médaillon. Il est identique à ceux des jeunes gens tombés en forêt.

Je fais un signe de tête affirmatif, mes pensées retrouvant une unique ligne de conduite. Mon coeur finit par se résoudre à l'impensable.

Mon devoir est de mener ma mission à son terme. Quel qu'en soit le prix.

J'inspire par le nez, embrasse du regard ces hommes de valeur puis me retourne en direction de Ruru.

"Que... Que Rana vous accompagne."

Brandissant mon arme, je repousse le dos d'un humain, tentant de me frayer un chemin vers la sortie. De nouveau, je me mets en posture défensive quand je me retrouve face à face avec deux gardes décidés à en découdre. Soudain, avant même d'avoir pu esquisser le moindre geste, un puissant souffle magique m'entoure. Le vent soudain est si féroce qu'il repousse les bipèdes morts ou vivants qui me barrent le passage. La plupart tombe à terre, me libérant la voie jusqu'à la sortie.

Serrant mon arme contre moi, je cours à toute vitesse vers la tunique rouge. Main tendue vers moi, le jeune humain semble être à l'origine de cette manifestation de fluide. Dès que j'arrive à sa hauteur, il m'agrippe fermement le poignet libre et m'entraine avec lui à travers les couloirs.

"Vite ! Avant que les gardes ne comprennent vraiment ce qui se passe !"

Après de longues secondes, nous jaillissons d'une porte de service donnant sur une ruelle peu fréquentée. Le tumulte issu de l'arène semblant accaparer l'attention des présents, nous nous éloignons rapidement de l'édifice honni. J'ai mal. Ce n'est pas physique, c'est moral. J'ai honte de moi, honte de cette fuite quand mes camarades ont besoin de mes pouvoirs. Je suis persuadé que j'aurais pu faire plus. Beaucoup plus. Mais le guerrier a raison : ma mission passe avant mes états d'âme.

Vif et félin, Ruru me guide entre deux passants grommelant simplement de notre présence.

"On file au campement. Ah, et... Désolé, j'ai perdu le plastron que tu m'as laissé. Il a servi à appuyer la diversion de Kuon. Mais ton casque est en sécurité."

Je ne l'écoute que d'une oreille, préoccupé. Les paroles de mon frère d'arme me reviennent. Ruru détiendrait ce que je recherche, mais s'il avait vraiment un rapport en sa possession, pourquoi ne pas l'avoir dit ? Un peu confus et meurtri, je laisse le flamboyant jeune homme me mener à destination.



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 Sujet du message: Re: L'arène des milles lances
MessagePosté: Lun 12 Mai 2014 20:40 
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[:attention:] [:attention:] Beurk beurk beurk, du sang du sang du sang ! [:attention:] [:attention:]


« C'est très sombre. » Déclara simplement la Sindel face à l'imposante structure à la pierre noire et aux nombreux drapeaux déchirés aux couleurs de la ville. Les habitants d'Omyre s'agglutinaient aux différentes entrées et on entendait parfois des hurlements de joie s'élever par delà les murs. La nuit était déjà tombée et les torches faisaient danser des ombres pittoresques sur les murs tandis que les vendeurs de rats et d'armes clamait les uns et les autres à quel point leurs armes étaient fiables et leurs gourdins lourds.

(« C'est... Festif comme ville, finalement. Tu vas chercher ton coupe-lard et tu ressors, d'accord ? Pas d'incendie. Tu défies le champion et tu sors. Tout simplement. »)

Hrist attendit que les orques se soient précipités à l'intérieur des murs et que la foule maigrisse, ne souhaitant pas tourner le dos à trop de personne à la fois, être une elfe dans cet endroit signifiait qu'elle n'était pas à l'abri d'une bavure.

L'intérieur des murs était différent du reste de la ville, il semblait plus récent en dépit de la friabilité apparente de la pierre qui tombait parfois lorsqu'on se frottait à elle à cause de la foule. Les corridors et les escaliers étaient glissants, tous menaient à un seul et même spectacle. Pour l'instant, Hrist ne vit encore rien du théâtre des combats, mais lorsque d'aventure elle passait à proximité des gradins où la foule en liesse beuglait à chaque victime, elle pu rapidement jauger que la température de l'arène était au beau fixe.

« Comment j'ai pu passer à côté, la dernière fois ? »
« La dernière fois tu étais trop occupée à faire brûler un quartier. On peut pas être partout à la fois, ma grande. Mais ne t'en vantes pas trop non. Pas ici en tout cas, si à Kendra Kâr ça te vaudrait un hydromel gratuit, ici tu finiras dans le caniveau. »

Quelques Orques vêtus d'une armure de cuir et peinturés jusqu'aux épaules criaient dans les couloirs pour appâter les volontaires qui se sentiraient capables de se battre dans l'arène. Il ne semblait pas y avoir un préposé particulier pour gérer ce genre d'admission, c'était à peine si on présentait les combattants. Hrist eut une idée lumineuse pour se faire conduire dans l'arène.

(« Pas de meurtre en dehors de l'arène. D'accord. »)

(« Regarde, les orques ne sont pas armés. »)

Arrivée près d'un des orques à grande gueule qui cherchait des combattants pour satisfaire la soif de sang de la foule, Hrist tendit la main et murmura à Cèles qu'on lui fasse apparaître une araignée.

Un petit halo lumineux se créa au dessus de la tête de l'orque qui, en s'apercevant de la présence de l'animal gesticula dans tous les sens pour chasser l'insecte qui se dissout dans l'air d'une petite fumée lorsque l'orque le toucha. Ahuri et étonné par cette farce douteuse, il ordonna ivre de rage que l'on conduise la coupable dans l'arène, parce qu'il fallait pas exagérer, tout de même.

-----


La cellule dans laquelle la tueuse croupissait maintenant depuis deux heures était vide, elle sentait la transpiration et les pieds, mais elle n'était pas moins vide ce qui plaisait à la jeune Sindel. Par les barreaux de sa cellule, elle pouvait voir au ras du sol les combats qui se déroulaient au clair de lune. Cependant, soucieuse, elle ne souhaitait pas regarder, elle anticipait. Quand allait-on venir la chercher ?

Dans l'arène, sous les hurlements de la foule, un orque immense venait d'écraser sa massue sur la tête d'un esclave armé d'une petite hache et d'une chemise de chanvre. La réaction ne fit pas un pli. Son corps fut trainé par les pieds hors de l'arène pendant qu'on venait chercher Hrist dans sa cellule qui attendait patiemment, les mains posées à plat sur les genoux.

-----


L'intérieur de l'arène sentait bon le sang frais. Il y avait même des restes de cervelles éclatées contre les murs comme de petits soleils sanguinolents et des têtes couvertes de mouches bleues qu'on avait enfoncées sur des piques noirs tout caillés de sang séché.

L'Orque qui s'opposait à Hrist était le même qui venait de refroidir l'esclave quelques instants plus tôt. On hua la femme encore dissimulée sous sa cape et on acclama l'orque, dans l'ordre.

Hrist avait adopté une démarche différente, elle boitait. Trainant la jambe droite sur le sable ensanglanté. Son corps penchant sur le côté droit elle mis un peu de temps avant de s'approcher du centre de l'arène. C'était son but.

L'Orque ne lui fut pas présenté, et de toutes façons, elle savait que le salut n'était pas un usage fréquent ici. Le corps de son adversaire était taillé de façon étonnante, un torse immense et de gros bras musclés, habitués à manier la masse et le marteau le tout, rivé sur de petites jambes sèches. C'était comme si Dame Nature s'était trompée et qu'elle avait soudé le mauvais corps sur les mauvaises jambes.

L'Orque était aussi peinturé, mais cette fois avec du sang, ses deux yeux puaient la colère et ses dents jaunes sortaient d'une gueule déformée par les nombreux combats vécus. Il faisait tourner son énorme marteau de fer au dessus de sa tête en beuglant, la foule le lui rendit bien à tel point que les tympans de Hrist commençaient à devenir douloureux.

Confiant, l'Orque approcha et frappa un lourd coup de haut en bas, destiné à écraser la tête de Hrist. Mais le valeureux guerrier avait calculé son coup pour un adversaire lent qui n'aurait pas bougé, une personne de petite taille boiteuse aurait été tuée sur le coup avant même de pouvoir lever la tête.

Ce qui n'était pas le cas de Hrist. Elle esquiva sans trop se forcer, sentit le coup de marteau faire trembler le sol et enfonça sa lame dans la gorge de l'orque et la retira instantanément. Ce mouvement exécuté en une demi-seconde valu à l'orque un hoquet d'étonnement. Il s'effondra en lâchant son marteau et la foule resta muette.

Un silence planait et Hrist, soucieuse du détail, alla s'assoir à califourchon sur le cadavre de son infortuné adversaire. Elle découpa doucement la peau de cou en prenant bien soin de ne pas trop léser les chairs encore chaude, puis coupa les tendons, les muscles et les artères avec beaucoup d'amour. Lorsque la tête fut décapitée et que la tueuse aux mains toutes couvertes de sang se leva, elle fixa le visage hagard de sa victime sur un pieu.

La foule hurla. Elle aimait les surprises et venait de comprendre qu'elle n'était pas au bout de celles-ci.

_________________
La petite ombre de la Mort à Elysian.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


Némésis d'Heartless


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