« C’est possible, oui. »

Et le marchand empocha tes sous, tout en te remettant la cape sans un mot de plus. Parfois valait-il mieux rester sobre, à Exech, face aux membres des clans…

Ladite boutique était aussi miteuse que la ville qui la contenait. L'intérieur était encombré de saletés et d'articles sans intérêt. En revanche, elle cherchait encore le marchand.
Elle s'avança plus profondément dans la boutique et...

« Ayaaa ! »

un homme rabougris, la quarantaine au maximum, surgit devant elle. Il agita la main et un bouquet de fleure jaillit de sa manche. Le silence qui suivit était aussi pesant qu’éloquent.
Finalement, sentant que l'autre attendait un commentaire, Leyna déclara poliment :

« Vous devriez les arroser, monsieur, elles dépérissent, loin de la déesse bleue... et dans votre manche, elles sont aussi privées de la lumière de Gaïa. »

Elle attendit avec un sourire aimable. Mais le visage légèrement crispé de son interlocuteur semblait dire que ce n'était pas ce qu'il attendait. Il marmonna :

« Que puis-je pour vous m'dame ? »

« Les fluides de Moura et de Rana me seraient appréciables... en outre... »

Une idée la taraudait depuis quelque temps. Elle avait entendu parler de danses magiques faisant appel aux fluides. Puisqu'elle chantait et dansait pour Moura, peut-être pourrait-elle s'initier à de telles techniques ?

« Danse magique, honneur aux dieux... je sais que cela existe... je le sais, mes ancêtres le faisaient... »

Oui, de toute évidence, il s'agissait d'une nouvelle émanation de sa mémoire earionne. Elle semblait déjà avoir oublié le marchand, le regard perdu dans les abysses de ses propres pensées.

Evidemment déçu de l'accueil que reçu sa piètre performance, Malgaar devint silencieux et déposa fluide et parchemin sur le comptoir devant lui.

La main tendue, il te demandit son dû:

"Cela vous fera un total de 600 yus ! "

Elle sursauta en entendant le marchand demander son dû d'un air buté. Pour une raison qui lui échappait, il avait l'air vexé. Sans doute à cause de son absence. Elle lui adressa un sourire d'excuse avant de lui donner son argent. Puis, elle se dirigea vers la sortie en commençant à étudier le parchemin avec attention.
Mais alors qu'elle atteignait la porte, elle sentit ses pieds se soulever et elle se mit à pirouetter et à danser, tout en douceur, emportée par une trans magique. Lorsqu'elle eut fini, les parchemin était vierge, mais elle avait le sentiment d'être devenue une experte de la danse.
Quelque peut désorientée, elle se tourna vers le marchand qui la regardait, la mine béate. Puis, il se repris et cria :

« Attendez d'être sortit de la boutique, avant de lire mes parchemins ! »

Elle s'excusa doucement.
Ainsi, ces parchemins étaient des moyens d'apprentissages enchantés... elle se souvenait vaguement que maître Nimassir avait parlé de ça, juste avant de l'exclure du cours pour son inattention.
Elle s'empressa de sortir, ravie de sa découverte.