"Lilosan, il est temps, maintenant..."
Alors qu'une flèche lutine transperce mon assaillant à la queue touffue et blanche, la voix de mon maître résonne à nouveau. Cela va faire trois fois depuis notre arrivée que sa voix retentit dans mon esprit. Deviens-je folle ? Est-ce là mon esprit qui me joue des tours ? Ou bien est-ce simplement mon esprit qui m'indique, via la voix de mon maître la marche à suivre ? Pour l'instant, ces folles pensées m'ont été utiles mais suis-je vraiment prête ? Je juge un instant la situation et mes camarades qui se battent avec toute la force dont ils disposent. Ume sama, ou mon esprit, a raison. Il est temps que je me batte avec mes véritables forces, que je cesse cette mascarade.
Jeu de jambes, rétablissement au sol, changement de main. Non, je ne suis pas droitière mais belle et bien gauchère. Pourtant, depuis dix ans, je m'escrime, joli jeu de mot, à me battre avec mon bras droit. Mais là, il est temps de changer, si nous voulons sortir vainqueurs de cette embuscade risible. Un autre lapin me saute au cou, j'ai l'impression que tout va au ralenti. Mon bras gauche n'a rien perdu de sa vivacité, au contraire même. Dans un geste précis et délicat, il lacère efficacement le lapin et son élan le projette contre l'arbre derrière moi, découpant en même temps un gros lierre en deux. C'est la première fois que cela m'arrive. Tout parait si lent, sauf mes coups. Le lapin enragé rebondit sur l'écorce et avec ses petites pattes musclées il s'élance à nouveau vers moi. Toujours au ralenti...
Jeu de jambes, section de lierre, changement d'armes. Mon sabre planté au sol, le lierre enlacé autour de mon pied, je dévisage ce lapin avec hargne et détermination. On mangera du civet ce soir !
Passage de mains, lapin croquant mon bras, cri et rétablissement hâtif. Je ne l'avais pas vu venir celui-là. Le temps semble reprendre son cours normal mais j'ai un argument de poids face à mes deux nouveaux ennemis. Grand soleil de jambe, le lierre se retrouve entre mes deux mains, je fouette un premier lapin, le lierre s'y enlace voluptueusement autour de son cou, l'autre en profite pour me mordiller la jambe. Gaïa que ça fait mal. Je crie ma douleur à nouveau mais ne reste pas moins concentrée. Mon lapin enlacé fait contre-poids, mon lierre se voit encore plus maniable qu'à l'instant.
Grand écart, balancier, écrasement. Comme cela fait du bien de retrouver mes gestes non contraints par un sabre. Je suis certes une bonne escrimeuse mais les épées sont loin d'être mes armes de prédilection. Et ces deux lapins régurgitant leur sang et leurs tripes à travers leurs bouches ouvertes ne diront pas le contraire. Je me relève, contente, mon lierre enlaçant à nouveau mes bras, ses extrémités fouettant les airs dans une danse qui s'annonce macabre et fracassante. Venez, je vous attends...
(HRP : 14 lapins engagés, 1 embroché au sol au niveau d'Araksis, 1 autre qui sert de tapisserie sur un arbre à côté de Lilo, 1 qui repeint le sol de son sang entre Sirat, Araksis et Lilo,1 qui mort le bras secondaire de Sirat, 1 qui croque lilo à la jambe et qui est mort d'une flèche, 1 qui est en train de voler en direction de Sirat et qui est mort tranché en deux, 1 qui se relève en face d'Araksis et 1 qui s'approche d'Araksis depuis l'arrière du groupe,1 gisant à terre la machoire ouverte, 1 dernier qui monte à l'arbre de Guasina et qui la rejoint sur une branche. et deux autres près d'Araksis dont 1 tué et 1 avec l'oreille légèrement blessée. Deux lapins explosés au sol.
Il reste donc 2 lapins à ajouter dans le combat et 5 encore vivant engagé et 9 morts)