Ami me guide gentiment vers la forge qui m’a été dit. Nous discutons un peu de son passée, j’apprends qu’elle a vécu très peu de temps chez les Anorfains. Ceci ne me choque pas le moins du monde, étant donné qu’il s’agit d’une race hautaine et égocentrique. Quand à l’être humain, il a peur de ce qu’il ne connait pas du tout. Je trouve ça dommage de voir qu’un être peut être haï par les deux races alors que cela devrait être une preuve de l’harmonie possible entre les deux espèces.
Nous arrivons devant la forge, j’ouvre la porte à Ami et l’invite à entrer en première. Elle accepte volontiers, je la précède, elle est ravissante. Même si j’aime plus que tout Flora, je ne suis pas interdit d’apprécier les formes envoutantes. Une fois à l’intérieur, mes yeux sont attirés par les armures, les épées, les arcs,… Je n’ai jamais vu des manufactures telles que celle-ci dans une forge humaine.
Les épées semblent avoir été faites par des nains alors que tout est certifié fait de la main des humains. Des haches et des armures naines sont présentes, le forgeron a su tiré profit du savoir des nains qu’il y a côté de lui. En cherchant, je trouve même des arcs elfiques, mais alors là, je n’arrive pas à deviner d’où vient le savoir. Je passe mes mains, sur quasiment tout tellement ceci me paraît incroyable.
Soudain le forgeron m’interpelle, je me tourne vers lui et le salue. Je m’approche de lui pour mieux entendre ce qu’il a à me dire. Il me sourit et me tend un rouleau métallique.
« Il paraît que la réponse est dans l’enfer de Phaïtos. Après ceci vous indiqueras où vous devrez aller pour trouver les boucliers. »
Je le remercie et lui demande si je peux rester ici le temps de chercher la réponse à cette énigme. Il accepte et me guide vers une petite salle tranquille. Avant d’y pénétrer, je demande à Ami si elle veut m’accompagner et m’aider dans la recherche de la vérité à propos de ce rouleau. Elle accepte en me disant qu’elle avait une dette envers moi. Je lui réponds que j’ai fais ça car mes principes sont ceux de la liberté et de la justice.
Dans la pièce, il y a juste une table, une enclume et le fourneau de la forge. Je tire la chaise à Ami pour qu’elle puisse s’assoir. Elle passe ses mains au niveau de ses cuisses afin de s’installer correctement. Je m’installe en face d’elle et je lui dis ce que m’a dit le forgeron. Nous commençons une intense réflexion sur le sujet. Les idées fusent de part et d’autre, mais il y a toujours la question de l’enfer, pourquoi l’indice parle de l’enfer ? Nous avons pu ouvrir le rouleau métallique sans aucune difficulté et trouvé une feuille à l’intérieur. Cette feuille n’est marquée que par un simple sceau, bleu et rouge avec une espèce de soleil stylisé à l’intérieur. Il s’agit de l’emblème d’une ville que je connais bien, celui de Kendra Kar.
(Il y a beaucoup d’endroits possibles pour cacher ce genre de chose à la ville de lumière.)
Ami me dit la même chose, nous sommes certains d’une chose, c’est que l’objet se trouve à Kendra Kar. Les heures s’écoulent, la nuit a dut apparaître dehors, on peut entre le bruit des grillons à l’extérieur. Je sens la fatigue m’envahir, les yeux me tirent et des bâillements répétés deviennent régulier. Je pose ma tête entre mes mains puis pose mon menton sur le creux de mes mains pour regarder Ami dans les yeux. Elle est ravissante, elle regarde attentivement la feuille de papier, elle l’a passé devant une flamme pour voir s’il n’y avait pas une sorte d’encre invisible dessus. Elle passe ses doigts dessus pour observer ou non la présence de relief. Elle essai diverses techniques, mais le papier est complètement vierge hormis l’emblème de Kendra Kar.
Elle est ravissante dans sa réflexion, de temps en temps, elle relève son nez de la feuille pour me regarder et me donner un généreux sourire. Je rigole en la voyant faire puis je lui dis quelque chose :
« Cette feuille est juste bonne à allumer un feu et rien d’autre. »
C’est alors que quelque chose, un éclair, une étincelle traverse mon esprit. Je me lève et prends le cylindre métallique, je l’observe attentivement et remarque des aspérités à sa surface. Je le jette dans le brasier utilisé pour chauffer à rouge l’acier. Ami me demande ce qu’il me prend de faire ça. Je lui souris et lui réponds qu’il n’y a rien de plus logique de ceci. « L’enfer de Phaïtos est quelque chose de chaud, un véritable brasier. La réponse était évidente en fait. La réponse nous apparaîtra très bientôt »
J’attends que le métal devienne rouge comme le soleil couchant avant de le retirer à l’aide d’une pince. Je le pose sur la table puis le fait rouler. C’est alors qu’une carte apparaît devant mes yeux, une carte de Kendra Kar et de ses alentours. Un endroit semble indiqué par un symbole. Il s’agit du symbole du loup en Shaakt et il est répété dans plusieurs langues. Je regarde Ami et lui dis :
« Ami, je dois me rendre à Kendra Kar pour trouver cet objet, je ne vais pas t’imposer de venir avec moi, mais si tu le souhaite, j’en serais ravi. »
Elle se lève et me répond qu’elle veut y aller maintenant pour ne pas perdre de temps. Je lui souris et me lève à mon tour. Je l’invite à me suivre et que je la protègerais, car la route ne sera pas un long fleuve tranquille. Je lui explique un peu comment j’ai récupéré mes lames et elle comprit que cela a été un véritable parcours du combattant. Elle accepte les risques et me promets qu’elle ne sera pas trop dans mes jambes.
Notre départ vers la cité de lumière est maintenant effectué, nous y serons dans cinq petits jours.
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Trois êtres distincts pour une seule âme et une destinée
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