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 Sujet du message: Re: La Laide-Les-Maines (Joueuse : Silmeria, v=x3)
MessagePosté: Lun 8 Déc 2014 16:20 
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La mort ne voulait pas d'elle. Hrist se réveillait doucement, elle était allongée sur une couchette étroite, du sang sur les draps. Un petit homme à son chevet recousait à son bras une vilaine écorchure.

« Chut chut chut, on ne bouge pas. C'est presque terminé. Voilà, on referme sans boursoufler. »

Les aiguilles et le fil chatouillaient sa peau rouge et enflée. Le goût amer et métallique qu'elle avait dans la bouche trahissait un saignement abondant et ses douleurs à la poitrine bien qu'estompée, étaient toujours présentes lorsqu'elle respirait trop profondément. Le chirurgien coupa les fils et se recula, faisant racler le tabouret sur le sol en bois et avança la lanterne du visage de Hrist.

« Z'avez pas bonne mine, ma p'tite. Allez l'charcutier, déblaie et plus vite que ça. »

Le petit homme rassembla ses affaires et partit. Lorsqu'il ouvrit la porte, Hrist comprit où elle était. Le Capitaine l'avait ramenée à bord de son navire, la Laide-les-Maines.

« Autant vous dire ma p'tite. Z'êtes dans de sales draps. Les Shaakts recherchent une Sindel vue pour la dernière fois à la milice.»

Tandis que Hrist essaya de se redresser en dissimulant une grimace de douleur, le Capitaine intervint.

« Alors. Qui veut votre tête aujourd'hui ? D'abord le Roi, maintenant les Shaakts. Z'êtes un putain de nid à emmerdes.»
« Je dois finir ma mission. » Grinça la tueuse.

Le Capitaine se rapprocha d'elle. Bien que tous deux se connaissaient depuis quelques années déjà, ils se toisèrent du regard, ne sachant ni l'un ni l'autre ce que l'autre pensait.

« Je dois tuer cette Shaakt. C'est elle qui est derrière le complot que je dois démanteler. »
« Pour l'instant, vous n'irez nul part. Vous n'êtes pas en état de vous lever sans avoir l'air de dégueuler, alors vous battre contre une Shaakt... En plus c'est comme les rats d'égouts, y'en a toujours une chiée plus un tas à côté. »

Ils restèrent tous deux silencieux un instant.

« J'ai de l'argent. J'achète vos services. Je loue vos mercenaires. »

Lorsque Von Klaash entendit parler d'argent, il se pencha doucement vers elle, visiblement très intéressé par une mission, chose qui devait lui rappeler la belle époque de Keresztur où les besognes de Hrist étaient toujours synonyme de carnage en tout genre.

« A combien est-ce que vous estimez la valeur de... »
« Tout ce que j'ai. Je veux la tête des conspirateurs pour mille-quatre-cents Yus. Il y a de quoi se faire un petit équipage de dégénérés, non ? »

Von Klaash releva la jeune femme en la saisissant par les épaules et lui prit de force la main et la serra vigoureusement.
« C'est vendu ! Je vais envoyer quelques gars trouver vos conspirateurs mais ça va prendre du temps, ils y connaissent rien. Comment est votre Shaakt ? »

Hrist hésita un instant, son bras droit lui faisait mal et le gauche était encore douloureux de sa récente opération. Elle n'avait pas vu le visage de la femelle mais il y avait bien un signe distinctif qu'elle avait attribué à ce visage inconnu.
« Elle... Doit être balafrée. J'ai mis un coup de couteau au visage lorsqu'elle s'est approchée. Je ne sais pas trop comment on... Vous ferez mais vous devriez chercher par là. »

Von Klaash inclina la tête, il voulait en savoir plus et poussait Hrist sur les raisons même de sa mission.

« Mais encore ?»
« Elle complote contre Omyre, elle essaie de faire chuter le marché des esclaves pour garder les meilleures têtes et fait son profit là dessus. Les Shaakts revendent les meilleurs esclaves directement à Omyre et gardent les bénéfices. Je ne sais pas comment ils fonctionnent exactement mais ça met la sécurité des vendeurs en jeu. Je dois tuer cette femme, c'est peut être une matriarche d'ailleurs, à ce niveau de complot, elle doit avoir un certain rang. Elle est entourée de quelques femmes souvent en noir, elle porte de nombreux symboles, l'araignée très souvent, en bijou, pierre ou dague. »

Von Klaash se grattait doucement la barbe. « Ma foi... J'ai quelques contacts chez les vendeurs d'esclaves. Il vous faudra rester sagement ici, à récupérer pendant qu'mes gars glanent les informations. La pêche, savez s'que c'est, ça prend parfois du temps. Remettez-vous. Je vais trouver votre proie et vous ramènerez sa tête comme une bonne petite tueuse à vos responsables d'Omyre et moi, j'me ferais la putain la plus chère de chaque port connu grâce à votre pactole. »

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Dernière édition par Silmeria le Mar 16 Déc 2014 02:31, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: La Laide-Les-Maines (Joueuse : Silmeria, v=x3)
MessagePosté: Mar 9 Déc 2014 02:03 
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C'était une boule au ventre que Hrist faisait les cent-pas. Elle ne pouvait pas sortir de la cabine où elle vivait cachée depuis qu'elle s'était réveillée, et il ne lui était pas venu à l'idée de demander combien de temps son inconscience avait duré. La pièce était totalement vide, mis à part la couchette et un bout de fil de chirurgie oublié par le marin qui l'avait soignée, il n'y avait rien.

Von Klaash lui avait laissé ses effets récupérés sur les gardes après le massacre de ces derniers, il ne lui manquait que l'araignée et la dague de Garry que l'inconnue avait gardé pour elle. Hrist s'assit. Trop occupée à penser à ce qui venait de se passer pour réussir à réfléchir correctement, elle serra le petit fil noir autour du bout de son doigt jusqu'à ce qu'elle sente ses battements de cœur sous son ongle.

Hrist répéta l'opération jusqu'à ce que le calme lui revienne. Se focaliser sur une douleur légère l'aidait à se concentrer. Le Capitaine quant à lui, adossé dans un coin ne disait rien, il avalait une lampée d'alcool de temps en temps.

« Je n'en reviens pas. J'ai échoué. »
« C'que j'en dis, moi. Un verre ? »
« Allez crever avec votre poison. Je n'en reviens pas de devoir encore faire appel à vous. »
« Qu'voulez-vous. Z'êtes une petite fille. D'puis que le roi a fait de votre manoir une coquette maison de campagne pour les nobles, z'avez toujours pas avalé cet affront. J'suis sûr qu'la nuit vous rêvez encore de votre vie d'château. Z'êtes plus princesse. »

Hrist restait silencieuse, la tête dans les mains. Von Klaash avait raison, depuis sa destitution, elle était restée plus ou moins la même. Elle n'avait pas changé ses méthodes et attendait que tout lui tombe au creux de la main, facilement, sans effort, comme si c'était ce que le monde entier lui devait.

« Croyez moi, z'êtes entre de bonnes mains. Mes gars sont pas de votre trempe, ils sont aussi forts à l'extérieur qu'à l'intérieur, contrairement à vous qui êtes juste molle. Une tueuse tiédasse. » Il but.

Hrist ne répondit toujours pas.

« J'comprends pas. La volonté de fer, vous l'avez mais qu'est ce qui vous a empêché d'éplucher ces minables ? C'est comme si vous vous laissiez faire. J'me souviens que dans le temps, vous auriez fait massacrer la moitié du quartier rien que parce qu'on vous regardait de travers. Elle est où, cette femme que j'ai connu ? »
« Certaines choses appartiennent au passé. »

Il tapa du pied et hurla.

« MAIS PAR MES NOIX, VOUS ALLEZ VOUS REMUER UN PEU ? CES ELFES SE FICHENT OUVERTEMENT DE VOUS, ILS ESTIMENT MÊME PAS QU'Z'ÊTES UNE MENACE. »

Le capitaine s'approcha d'elle et lui secoua les épaules.
« LES PUTES DE TULORIM SONT PLUS VIOLENTES QUE VOUS, VOUS N'POUVEZ PLUS COMPTER SUR KATALINA POUR SAUVER VOS MICHES, FAUT SE SALIR LES MAINS MAINTENANT, RETIREZ CES GANTS DE SOIE ET ARRÊTEZ D'AVOIR PEUR DE VOUS PÉTER UN ONGLE. »

Hrist essaya de le repousser mais son emprise était trop forte. Le visage rouge et les yeux injectés de sang, il postillonnait sur son visage et son haleine prête à s'enflammer lui heurtait le nez et sa voix puissante faisait vriller ses tympans.

« Fichez moi le camp ! Si vous croyez que c'est facile, je suis sensée faire quoi ? M'aviner comme vous à longueur de temps ? Le soleil a tapé trop fort sur votre crâne ! »

Von Klaash relâcha la tueuse. Il semblait plus calme, comme s'il se satisfaisait de la réaction rencontrée, chose qui étonnait Hrist.
« Humph. Savez, les marins d'ordinaire ne tuent pas. Ils pillent parfois mais hésitent à tuer les prisonniers et les vaincus. C'est quelque chose qui m'a toujours fait vomir. Quand je prends un navire, je massacre et je fais brûler les corps, je garde les meilleurs pour la vente d'esclaves. De même pour les femmes et les enfants, z'en connaissez beaucoup ? Des capitaines qui iraient massacrer des familles juste par plaisir ? Ca, c'est un choix. Quand on voit mon navire quelque part, on sait que la mort n'est pas loin. Alors, que se passera-t-il si demain j'épargne des âmes ? »

« Et bien... La légende sera moins étincelante, j'imagine. »
« Exactement. » Il renversa sa tête en arrière et but un grand coup, son bicorne tomba par terre. « Alors, quand vous rentrerez à Omyre, rendez-vous ce service. Que tous les Shaakts tremblent. Que votre venue soit synonyme de tourments, de tempête. N'oubliez pas que la plupart des marins voient le large comme une femme indomptable et puissante, il faut vous assimiler à ce large, cet univers mystérieux que l'on voit souvent sans jamais pouvoir connaître. »

Hrist restait étonnée de la philosophie de Von Klaash, elle le savait profiteur, alcoolique et extrêmement violent, mais elle n'avait jamais vu son côté presque poète, comparer le large à une femme, venant de lui, elle aurait plus assimilé ça à un blasphème.

« Mes gars ont flairé une piste, ils vont la suivre ce soir, demain vous aurez vos informations à mille Yus. Et faites moi plaisir, soyez cruelle et violente, ne laissez pas à vos ennemis l'illusion d'une possible victoire. Abandonnez votre humanité. »

Il s'en alla. Avant de fermer la porte, il se retourna et dit :

« C'est votre humanité qui doit appartenir au passé. »

Hrist attendit que la porte soit close et qu'aucun bruit ne se fasse entendre sur le pont et se coucha. Elle voulait que personne ne la voit pleurer.

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Dernière édition par Silmeria le Mar 16 Déc 2014 02:32, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: La Laide-Les-Maines (Joueuse : Silmeria, v=x3)
MessagePosté: Mar 9 Déc 2014 16:49 
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Le réveil fut difficile. Hrist resta de longs moments silencieuse, allongée sur sa couchette à observer le plafond. Le sommeil entrecoupé de cauchemars et de moment de remise en question n'avait pas été très profitable mais elle avait puisé en elle une force antique, cette même hargne qui, autrefois, lui avait sauvé la vie. Un mélange d'adrénaline, de colère et de haine. Von Klaash avait fait tomber cette dernière barrière, ce rempart contre sa haine, l'humanité venait de s'affaiblir.

Hrist pensait justement au Capitaine et à ses dires, et le voilà qu'en claquant la porte de sa cabine, il entra gaiement.

« Alors, Princesse ! J'ai de grandes nouvelles pour vous, on prend la mer. Mes gars tiennent de source sûre, un ancien vendeur d'esclave, qu'une matriarche balafrée depuis peu est partie prendre la mer en direction de Darhàm ! »

Hrist se releva, les yeux rougis et les cheveux en désordre.
« Depuis quand ? On peut la retrouver ? »

Von Klaash rajusta son bicorne et ricana.

« Mon navire file aussi vite qu'une tempête ! Et je connais ces eaux comme personne. Elle n'a pas beaucoup d'avance et leur navire est plus lourd que le mien, d'ici quelques heures nous le verrons si le vent est favorable. »

Il s'en alla sur le pont en laissant la porte de la cabine ouverte. Le navire bougeait, elle entendit des ordres à la volée et les cordages grincèrent. Le bruit mat d'une voile qui tombait annonçait le départ évident du navire. Au dessus de sa tête, quelques objets roulaient sur le plancher. Les voici en route sur les flots.

Hrist se rendit dehors, Caix Imoros les surplombait de toute sa splendeur et les tours noires peu à peu s'éloignèrent. Un vent froid lui glaçait les oreilles et lui ébouriffait les cheveux tandis que les cordages et les gréement grinçaient au dessus de sa tête. Avec force, la grande voile se gonfla et propulsa le navire qui écrasait les vagues sur le large. Quelques gouttelettes d'écume passèrent par dessus bord et mouillèrent le bois du navire. Hrist se savait inutile au milieu de ce manège où les vifs gaillards avaient chacun leur rôle et qu'ils remplissaient à merveille sous l'oeil affûté de Von Klaash. Il l'interpella à la barre.

Hrist grimpa un petit escalier de bois d'où le quartier-maître de la Laide et Von Klaash commandaient.

« Allez bande de vermines ! Ce soir on remplit nos cales d'esclaves et de richesses. » Puis il se pencha vers Hrist.
« Comme j'vous le disais, j'ai pas un équipage complet. Il manque encore une bonne trentaine de gars. Les Shaakts sont bien armés. Un abordage direct serait dangereux, il faudrait les handicaper avant de les attaquer de front. Une idée ? »

Hrist observait la mer du haut du pont supérieur. L'étendue de l'infini se mêlant à celle du ciel ne l'inspirait guère. Elle secoua la tête.

Von Klaash cracha un coup et répondit, plein de philosophie.
« Trouvera bien.»

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 Sujet du message: Re: La Laide-Les-Maines (Joueuse : Silmeria, v=x3)
MessagePosté: Mar 9 Déc 2014 19:40 
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La Laide longeait la côte, le Capitaine ne quittait pas la barre à cause des forts vents qui pouvaient dévier leur trajectoire et envoyer le bâtiment se briser sur les flancs des falaises.

« Faut faire bien attention, il y a des bancs de sable qui vont et viennent au grès des tempêtes. On peut les voir de loin lorsque l'eau devint plus claire mais seul une bonne vigie et un œil affûté reconnaissent les pièges ! »

Hrist était néophyte quant à l'art d'être marin. Elle observait chacun des hommes sur le navire, tous travaillaient d'arrache-pied pour combler l'absence des trente marins manquant. Les brosses de crin frottaient le pont, les vigies bravaient le vent et la pluie pour traquer les navires à l'horizon et les rochers tapis sous l'eau qui pourraient crever la coque du navire. Les hommes agitaient de lourdes cordes pour actionner des rouages et des poulies qui crissaient et tendaient ou détendaient les lourdes voiles de chanvre et de cuir.

Hrist s'approcha de la proue du navire. L'horizon était éclairé du reflet de la lune et la mer brillait à chacun de ses mouvements, sous ce ciel constellé d'étoiles et de nuages noirs grincheux qui laissaient tomber une petite pluie, elle crut voir une ombre se profiler doucement au large.
« Au loin, ce n'est pas ce qu'on cherche ? Le navire Shaakt ? »

Un marin s'approcha d'elle et plissa les yeux pour mieux scruter le large.
Von Klaash quant à lui se pencha de la barre pour mieux distinguer ce que Hrist venait de voir.

Il éclata de rire.

« Par ma barbe ! C'est un navire oui, mais pour l'instant, impossible de savoir s'il appartient bien aux Shaakts. Mais j'ai bon espoir, il prend la direction de Darhàm. »

Les marins connaissaient leur rôle. On cessa de parler car les voix, la nuit portaient loin et les lumières furent toutes mouchées pour ne pas trahir la présence de la Laide.

Hrist était revenue près du Capitaine Von Klaash et dit ! « Alors, qu'est ce qu'on fait ? »
« Et bien, c'est un gros navire. Un navire pour le transport d'esclave, même si il est haut du son flot, il doit être vide. On dirait que je vais me contenter de votre argent et que je n'aurais pas d'esclaves. »
« Ne dit-on pas que les matriarches sont riches et transportent souvent des richesses ? » Avoua-t-elle sans être au fond sûre de ce qu'elle avançait. Au final, elle craignait que le Capitaine ne renonce à un si maigre butin.

« Allez, tas de canailles ! On va égorger quelques noirauds pour se mettre en jambe, après, à nous les tavernes de Darhàm ! »
« Comment on organise l'assaut ? »

Von Klaash rigola à gorge déployée. Il envoya une grande tape sur le dos de Hrist qui manqua de tomber par dessus la balustrade sous le choc.
« Et bien, comme j'disais, la côte est pleine de piège. Il va falloir s'approcher en chaloupe au milieu de cette fichue nuit et saboter le navire. Faudra un marin expérimenté pour casser la chaîne du gouvernail, après, attendre qu'il ne percute un rocher ou un banc de sable. Et massacrer ce qui tient encore debout. »

Hrist se montrait assez admirative. Au final, Von Klaash n'était pas un homme cruel et alcoolique sans coeur et n'écoutant que la violence, même si son fond était passablement mauvais - comme elle - il avait ce côté de fin stratège qu'elle appréciait. Elle se demandait à quoi ressemblerait sa vie s'il avait été dans la marine royale. Aurait-il été un grand amiral de flotte ?

« J'irais sur le navire avec le marin. J'assurerai sa protection pendant qu'il sabotera le gouvernail. »

« J'en attendais pas moi d'vous, Princesse.»

--- --- ---


Pendant encore une heure, le navire s'approcha en glissant sur le fil de l'eau aussi silencieux que possible. On murmurait les ordres et Hrist, de son côté, découpait maladroitement une cordelette de chanvre.

« Préférait pas utiliser vos coupe-lard, Princesse ? »
« J'ai pris goût à la strangulation. De plus, il s'agit de Shaakts, si je peux sentir le dernier souffle de ces pourritures, c'est encore plus doux à mon cœur. »

Von Klaash souriait et envoya de nouveau une grande tape sur le dos de la femme.
« Comprenez vite ! Et... J'serais vous, j'penserais à une entrée fracassante avec vos ennemis déchus lorsque vous retournerez à Omyre, je vous ferais traverser les eaux jusqu'au port. Vous avez le bateau jusqu'au bout.»

Hrist lui rendit son sourire et passa par dessus bord pour rejoindre la chaloupe. Les gars du Capitaine profitaient que la lune soit dissimulée sous un épais nuage noir pour s'approcher du navire Shaakt. Par expérience, ils savaient que les marins ne regardaient pas toujours derrière eux, trop occupés à scruter les dangers qui se cachaient sous l'eau.

On envoya la chaloupe sur l'eau et les quatre marins ramaient aussi vite que possible. L'homme qui l'accompagnait était un solide humain d'une trentaine d'année, le visage mal rasé, un bandeau noir sur la tête, il s'était vêtu pour l'occasion d'une tenue sombre, pied nu pour ne pas faire de bruits.

« Devriez p'têtre faire pareil. J'ai peur qu'avec ces bottes, on vous entende sur le bois, en plus, vous pourriez glisser. »

La chaloupe approchait, le navire Shaakt n'était qu'à une dizaine de minute de leur position. Hrist s'était déshabillée, elle n'avait que sa robe et une cordelette autour des cheveux pour ne pas être gênée lors de l'ascension du navire ennemi.

« La haut, il faudra faire vite. Normalement la barre n'est pas très surveillée la nuit. L'équipage dort sur le pont le plus souvent pour mieux réagir en cas de problème, le reste est dans la cale. Il y a toujours un quartier maître sur le pont ainsi que quelques matelots mais le temps est encore calme, à part cette petite pluie. On devrait pas avoir trop de monde, mais si l'alerte est donnée, il faudra quitter sans tarder. On ne pourra pas retenir tout l'équipage. »

Il prodiguait ses conseils expérimenté, Hrist avait emporté ses deux lames et la cordelette de chanvre. Le marin quant à lui était plus chargé, il avait un sabre court et deux coutelas et le matériel nécessaire à sa besogne dans une poche de cuir qui pendait à son épaule.

Soudain, la lune s'échappa d'un nuage et éclaira l'embarcation alors qu'elle se trouvait qu'à quelques dizaines de mètres du navire. Tous restèrent figés, à la merci d'une volée de flèche ou d'un tir de baliste. Le flots claquaient doucement la coque de la chaloupe et ils retenaient tous leur souffle.

De là où ils se trouvaient, les lumières ennemies éclairaient le nom du navire " Phaitos ".
Hrist déglutit douloureusement en attendant un signe, allaient-ils repérer son arriver, la peur d'entendre une cloche d'alerte fit perler de la sueur sur son front et son dos.

Mais au bout de quelques secondes, longues comme une éternité, la lune de nouveau se cacha et après un soupir de soulagement, les marins recommencèrent à ramer avant d'abandonner les pagaies et d'utiliser les mains pour être encore plus silencieux.

Les vagues rapprochèrent la coque jusqu'à celle du Phaitos et Hrist et le marin commencèrent à escalader. Elle n'avait pas d'expérience dans ce domaine et se montrait assez maladroite, essayant plus de s'empêcher de tomber que de grimper avec efficacité. Le marin de temps en temps lui tendit la main pour la hisser avec force jusqu'à une décoration ou un relief confortable.

Il murmura :
« Allons, chaque doigt doit chercher une prise, comme un petit crochet. On y est presque. »

Ils s'arrêtèrent à quelques centimètres du bord du pont supérieur et il passa la tête pour observer ce qui s'y trouvait.
« Il y en a deux. Un chacun, vous prenez lequel ?»

Elle observa à son tour. A côté de la barre se dressaient deux Shaakts, deux femelles qui discutaient à voix haute, aucune agitation singulière sur le pont, leur arrivée avait été des plus silencieuses.

« Je prends celle de gauche. »

Les deux Elfes noires portaient des tenues semblables. Une armure de cuir légère aux motifs noirs et violets, une capuche rabattue dissimulait leur nuque, les deux étaient armées jusqu'aux dents. Dagues, épées et une petite arbalète de poing que Hrist avait déjà vu chez quelques assassins.

Comme des ombres, ils s'approchèrent derrière les deux femmes, l'homme enfonça son coutelas dans la tempe de sa victime, Hrist elle cacha la bouche de la Shaakt et lui trancha la gorge. Pour seul bruit, le sang qui gicla dans un sifflement avant de tomber par terre pour se mélanger à la pluie.

« Commencez, vite ! »

Le marin s'approcha de la barre et se mit à genoux. Il observa brièvement et dit :
« Il ne me faudra pas pour long. Un rouage et une chaîne à dévier. »

Ses outils sortis, Hrist observait le pont inférieur depuis le derrière de la rambarde d'escalier qui menait jusqu'aux cabines et aux pont. Elle y vit deux marins qui fumaient une petite pipe à l'autre bout du navire et un mâle Shaakt qui faisait le tour du navire en marchant lentement.

« S'il vient vers nous, on est cuits. »
« Tuez le ! Prenez l'arbalète et tuez le. »

Hrist se pencha sur le corps de la quartier-maître morte et déploya le bras du cadavre. Le mécanisme était assez simple, une pression sur la manette de cuir et de métal qui était dissimulée sous la manche actionnait l'arbalète, il ne manquait plus qu'à bander la corde et tirer.

Hrist arma le carreau argenté et essaya d'ajuster au mieux l'arme, toujours rivée sur le bras du cadavre qu'elle malmenait. Elle tira mais rata sa cible d'un bon mètre et le carreau alla se planter dans un claquement sur une surface dure. Le Shaakt tourna subitement ses talons et alla voir la source du bruit.

« Merde ! »

Faute de pouvoir faire mieux, elle descendit les escaliers, profitant de son faible poids pour ne pas faire grincer les planches, elle fondit sur le garde toujours dos tourné qui se baissa pour observer ce qui était un carreau. Il eut un sursaut lorsqu'il vit l'origine du bruit et tandis qu'il se redressait pour alerter d'un danger ses camarades, Hrist envoya sa lame au travers des côtes de l'homme en lui maintenant fermement la bouche pour l'empêcher de crier. Il se débattit brièvement, agitant ses bras dans le vide et Hrist lui administra un second coup, plus profond qui envoya le mâle dans l'autre monde. Elle guida son corps sans vie dans sa chute pour ne pas qu'il fasse de bruit et tâcha de lui donner une position semblable à celle d'un homme endormi, mais sans succès.

Elle abandonna son corps et se rendit auprès du marin qui rangeait ses outils.

« Bon travail, allons-y ! La barre est inutilisable. »

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 Sujet du message: Re: La Laide-Les-Maines (Joueuse : Silmeria, v=x3)
MessagePosté: Mar 9 Déc 2014 21:10 
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Le retour sur la Laide était plus facile. La barre sabotée du Phaïtos rendait toute intervention du navire impossible et même s'ils se faisaient repérer, il était trop tard.

« Vous pensez qu'ils pourront réparer ça dans la nuit ? »
« Pas sans cette pièce. » Dit fièrement le matelot en sortant de son sac de cuir une petite pièce métallique qu'il agita sous le nez de Hrist. Il lui expliqua qu'il s'agissait d'un engrenage adapté à ce navire qui permettait le lien entre la chaine et le mécanisme de la barre, chaque navire en possédait un et il était conçu pour résister au poids du bateau et à la force de ses gréements, bref, de nombreux termes dont Hrist ignorait totalement le sens, mais l'essentiel était que le Phaïtos était saboté et qu'il serait incapable de pouvoir dévier sa trajectoire. Avec un peu de chance, il irait s'échouer dans la nuit avant que les marins du navire tentent quoique ce soit pour limiter les dégâts.

La chaloupe remonta à bord de la Laide. Von Klaash accueillit les marins d'une bonne tape dans le dos et félicita les deux auteurs du sabotage.

« On dirait que personne n'a activé d'alerte. C'est bien, il est à la dérive maintenant. Les bancs de sable sont fréquents et les rochers dangereux sous ces eaux. »

Malgré cette nouvelle, les marins de Von Klaash restèrent très silencieux, le navire n'employait plus ses voiles mais ses avirons et grâce à la force des bras, ils contournaient le Phaitos en arc de cercle pour garder à la fois une bonne distance mais également un excellent angle de vue sur le bâtiment ennemi.

La pluie tomba plus brutalement et les lourds nuages intensifiaient la pénombre nocturne au détriment de la faible lumière de la lune. Le vent s'engouffrait au large et faisait danser les vagues à la surface de la mer.

Au petit matin, le Phaitos s'écrasa violemment sur un récif. Le craquement du bois s'entendit au loin et la cloche d'alarme du navire Shaakt résonna dans le petit matin brumeux.

Les marins de Von Klaash crièrent de joie et libérèrent la grand'voile. Von Klaash grimpa sur la balustrade du pont supérieur et s'exclama :

« Mes amis, notre fortune est faite, même si ces cales sont vides, le navire Shaakt nous apportera de quoi nous dorer un peu le cuir sur quelques unes de ces îles où il fait bon vivre à l'aide de rhum et de putains ! Mais avant tout, nous sommes en mission pour Omyre, et notre travail, mes amis, c'est de ramener à bord de notre fier bâtiment la vermine qui grouille dans le Phaïtos. Allons, fidèles loups de mer ! Allons trancher quelques gorges et nous couvrir de richesses ! »

Les marins acclamèrent le speech du capitaine en frappant du poing sur leur poitrine et en beuglant en cœur des cris de guerre. Au loin, le Phaïtos flanchait doucement sur le bord tandis que quelques chaloupes se préparaient à descendre sur l'eau.

« Voguez ! Préparez les harpons, que chaque corde soit graissée et bien enroulée, dispersez soigneusement le matériel au milieu du pont, on aborde à tribord ! »

La Laide-les-maines s'approcha à mi-voilure du navire échoué. Hrist pouvait y voir de l'agitation sur le pont supérieur et sur les mâts. Quelques petites embarcations furent jetées à l'eau pour essayer de se disperser et d'échapper à la terrible Laide-les-Maines qui filaient comme le vent.

« Le rivage est trop loin, ils n'ont aucune chance d'en réchapper. On dirait que la chance vous est favorable, ma chère. »

Hrist retira de nouveau ses bottes et rattacha ses cheveux en arrière. A son tour, elle s'approcha du flanc droit du bâtiment où les nombreux marins criaient des menaces en agitant leurs sabres à l'ennemi.

La stratégie consistait à aborder l'arrière du navire en y plaquant le flanc droit de la Laide, de cette façon, Von Klaash éviterait les récifs et pourrait dévier sa trajectoire facilement à la fin de l'assaut.

Le Phaïtos s'agitait, quelques flèches noires furent tirées vers la Laide mais ne rencontrèrent que la charpente du navire. Les marins de Von Klaash semblaient bien habitués à ce genre de manœuvre, les tireurs devant armés de lances et les autres derrière, grappins en main, prêts à aborder le navire.

La distance était favorable, les grappins furent lancés et firent mouche, les bras hardis des gaillards tiraient sur les cordes, la voilure coupée et les lanceurs prêts, la Laide-les-Maines s'approchait flanc droit du pont supérieur du Phaïtos plus bas. Quelques Shaakts courageux se jetèrent sur les grappins, entamant les cordages de leurs épées mais les lanceurs de harpon, forts de la position de hauteur en tuèrent un bon nombre dès la première salve. Il y eut des cris et des hurlements, le choc du bois et du métal, les cordages qui grinçaient et qui cassaient dans des claquement semblables à ceux d'un coup de fouet. Hrist n'avait jamais vu un combat marin, pieds nus, légèrement désemparée, elle se souvint alors des mots de Von Klaash, la haine et la colère. Si les Shaakts étaient capable de haïr si fort, pourquoi pas elle, valaient-ils mieux qu'elle ?

Les marins de Von Klaash se balancèrent au bout des cordes et attaquèrent. D'autres préféraient simplement se laisser tomber sur le pont ennemi et le combat s'engagea entre les Shaakts et les humains. Hrist suivit le mouvement, dans le navire, se terrait une matriarche qu'elle devait pourfendre et mutiler.

Elle se jeta comme les autres par dessus la bastingage et tomba face à la barre. Les premiers corps jonchaient déjà le pont, ennemis, amis, les champs d'honneur se ressemblaient tous en certains points. Ne parvenant pas à repousser l'assaut, plusieurs Shaakts se jetèrent par dessus bord espérant pouvoir nager et rejoindre une chaloupe et s'enfuir. Les harponneurs s'en donnèrent à cœur joie. Bientôt, le pont du Phaïtos se colorait de rouge. Hrist n'écoutant que son instinct ne resta pas sur le pont mais entra dans les cabines. De petits escaliers de bois la conduisaient quelques mètres plus bas dans la cale. Un Shaakt s'opposa à elle, faisant siffler son épée dans l'air, elle évita le coup en se baissant légèrement et lui enfonça sa dague jusqu'à la garde dans l'estomac, le laissant ensuite retomber de tout son poids à terre. Au dessus de sa tête, le bois grinçait et tremblait dans l'enfer du combat. La cale semblait presque vide, mis à part les quartiers d'équipage et de nombreux tonneaux, filets et voilure rapiécée, elle ne trouvait pas la matriarche qu'elle cherchait. Il restait encore un étage à inspecter. Pour y parvenir, elle dégagea une trappe qui conduisit à son tour dans le dernier niveau du navire.

Au second niveau, quelques esclaves enchaînés aux poignets pendaient, sans vie. Deux mâles Shaakts les égorgeaient tour à tour, s'assurant que personne ne viendrait prendre leur précieux butin. Hrist profita de l'inattention du premier lui fit subir le même sort qu'aux esclaves. Ces derniers ne dirent rien, ils pendaient, résignés et faibles, malades et torturés comme des poupées ballotées par les vagues. Le second Shaakt entendit son compère tomber et essaya de frapper Hrist de sa dague, il agitait sa lame avec adresse et Hrist fut contrainte de reculer jusqu'à ce qu'elle ne soit acculée. Le Shaakt frappait avec énergie et pour contrer ses assauts, elle fit mine d'élancer le bras pour l'attaquer, mais cette feinte perçue par l'elfe noir comme une attaque eut l'effet escompté et il baissa sa garde. Hrist tira rapidement sa deuxième lame et la lui planta dans le ventre. Le Shaakt avait intercepté son bras dans la foulée et la lame n'avait pas été totalement enfoncée. Les traits crispés du mâle étaient emprunts d'une haine sans égal face à la Sindel qui forçait du mieux possible pour enfoncer de plus en plus le métal dans la chair de l'homme, il avait encore assez de force pour reculer le bras de Hrist mais derrière les combattants, dissimulé dans l'ombre, un bras furieux se tendit et lança un trait de magie hurlante qui défila vers Hrist.

Du coin de l'oeil, Hrist avait perçu un éclat, un halo ténébreux et dans un ultime mouvement de survie, elle dévia sa position, mettant le mâle dans le trajet du souffle de Thimoros qui l'envoya percuter le mur. La peau du défunt crépitait et fumait légèrement alors que tout souffle de vie avait disparu dans ce qui était maintenant une coquille vide.

Le rocher avait du percer la coque plus profondément que prévu, l'eau montait légèrement, Hrist en avait jusqu'aux chevilles. La matriarche était là, cachée quelque part. Confiante, la tueuse récupéra sa lame toujours plantée dans l'estomac du cadavre et la rangea pour ne garder que la vieille rengaine.

« Alors... Où te caches-tu ? » Adressa-t-elle au vide. Pour seul mouvement, les esclaves basculaient à gauche et à droite en rythme. La Shaakt se cachait derrière les corps pendus des esclaves et, comme une araignée, attendit le meilleur moment pour asséner à la Sindel son assaut.

Hrist traversa les rangées d'esclaves et prêtait attention au moindre signe possible. L'eau lui montait un peu au dessus des chevilles.

La Shaakt attendit qu'elle eut le dos tourné pour se jeter sur elle, mais ses bottes sur l'eau trahirent vite sa présente et Hrist, en se tournant, avait assez de réflexes pour lui attraper le poignet armé.

« Enfin ton visage... » Murmura-t-elle comme une confidence.

La Shaakt avait les cheveux blanc, le visage fin et alerte, le sourcil gauche était lardé d'une vilaine coupure encore rouge et récente. La mâchoire crispée, elle maudit Hrist dans sa langue barbare avant que la Sindel ne lui envoi un coup de genoux vengeur dans l'estomac. Pliée de douleur, la Shaakt attaqua à l'aveugle pour faire reculer la tueuse en agitant son épée courte dans l'air.

« J'ai fait une promesse à une Shaakt un jour. Mais cette Shaakt là, tu la connais bien. Garry. »

La matriarche ne dit rien, elle se redressa et attaqua de front, Hrist était plus à l'aise que son adversaire, libérée de ses bottes, elle n'avait rien d'autre que sa robe légère tandis que la Shaakt portait elle de lourdes bottes de cuir, une robe à pans qui absorbait l'eau et s'alourdissait. L'eau était maintenant jusqu'à mi-mollet des deux femmes. Face à cet assaut, Hrist recula entre deux esclaves que la Shaakt, ivre de colère frappa de sa lame. Elle se fraya un chemin entre les pendus et l'eau de la cale prenait des teintes rouges.

« J'ai promis à Garry que j'allais démembrer celle qui était derrière tout ça... Omyre n'aime pas qu'on lui tourne le dos. »

Lorsque la Shaakt attaqua de nouveau, handicapée par le poids de son attirail, Hrist lui saisit le bras armé de sa main valide et lui trancha la peau au niveau du creux du coude. La matriarche lâcha son arme. Tandis qu'elle criait de douleur, Hrist lui envoya un second coup de genoux, plus mou cette fois dans les côtes. La tueuse commençait à se sentir handicapée à cause de l'eau montante et préférait ne plus s'éterniser ici. Elle rangea son arme et s'approcha de la Shaakt qui tentait de contenir l'hémorragie. Hrist lui agrippa la gorge et le bras blessé, elle enfonça ses doigts dans la coupure récente et les enfonça dans la chair brûlante de la matriarche qui hurla à en vriller les tympans de l'assassin en face d'elle. Hrist profita du choc causé par la douleur pour enfoncer la tête de son ennemie sous l'eau, les cheveux blancs de la femme flottèrent comme de petites algues folles tandis que les bulles crachée par la femme au tapis crevaient la surface en gros bouillons.

« Espèce de sale putain, tu pensais pouvoir avoir le dessus sur moi ? J'ai fauché des têtes plus coriaces que la tienne. Sale putain ! Sale putain ! »

Les mains noires cherchaient à tirer les cheveux de Hrist mais l'attache solide qui maintenant ses mèches rendait l'opération impossible. Sous l'eau, la Shaakt paniquait jusqu'à ce que, dans un dernier effort, elle fit perler de petites étincelles de magie noire au bout de sa main. Hrist lâcha prise tandis que le second souffle de Thimoros s'éjecta pour frapper le plafond dans un hurlement sinistre comme des dizaines de voix d'outre tombe.

Elle se releva, trempée en maladroite, crachant ses poumons et essayant de retrouver un souffle correct. Hrist recula, se déplacer était devenu difficile et fatiguant tant le niveau montait, elle avait l'eau jusqu'au bassin. La fuite était nécessaire, tant que la matriarche était hors d'état, elle trouverait son salut à la surface. Il fallait condamner la trappe et piéger la Shaakt à son sort funèbre.

Hrist se dirigea vers la sortie bientôt suivie de l'elfe noire. Alors qu'elle venait de monter les escaliers, dans un ultime effort, la Shaakt se jeta au travers de l'embouchure au moment où Hrist claqua le panneau de bois. Les poignets de la matriarche se brisèrent sous le choc et, ainsi blessée, la femelle noire lâcha prise.

Hrist décida d'ouvrir le panneau de bois. L'eau montait de plus en plus vite mais elle voulait voir la Shaakt mourir, c'était sa récompense pour ce qu'elle avait enduré. La tueuse détacha ses cheveux et à l'aide de la corde, elle entoura le corps presque mort de la matriarche. Dans un élan soudain, la Shaakt plongea ses yeux dans ceux de Hrist, la haine avait laissé place à la peur. Hrist serra. Les yeux de la femelle vibraient et ses muscles se crispaient à mesure que la pression dans son crâne faisait éclater les veines et les vaisseaux. Du sang perla de son nez et les yeux, déjà rougis perlaient de larmes tandis que sa bouche essayait d'articuler des mots qui n'étaient plus qu'un souffle à demi étouffé.

« Je vais te voir mourir... »

Souffla-t-elle amoureusement à la cause de ses récents malheurs. La pression dans le crâne de la Shaakt éteignit toute forme de vie. Hrist relâcha son emprise et laissa le corps de l'elfe noire couler au fond de la cale où les esclaves trouveraient leur funeste destin.

Elle ferma la trappe, pour de bon cette fois et remonta à la surface. Les hommes de Von Klaash avaient massacrés les marins et les gardes, la Laide s'était détachée bien vite du Phaïtos car celui-ci commençait à flancher sérieusement et coulait sur bâbord. Hrist observa le pont du navire.

Quelques hommes gisaient sans vie, les Shaakts et les humains répandaient le sang partout. Elle se jeta à l'eau pour rejoindre la Laide-les-Maines. Dans son plongeon, elle avait ouvert les yeux et sous l'immensité de l'océan, elle voyait les corps flotter, ballotés par le courant et les vagues dans une eau teintée de rouge. Les requins s'en donneraient à cœur joie.

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Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
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Lorsqu'elle fut remontée à bord de la Laide, les mercenaires avaient intercepté deux chaloupes pleines de déserteurs du Phaïtos. Elfes noirs, marins de tout bord et origine, ils étaient tous à genoux sur le pont du navire, sous la bonne garde des hommes du Capitaine.

« Malheureusement, elle est morte avec ses secrets et ses esclaves. »

Le Capitaine ne lui répondit rien, trop occupé à faire le tour des vaincus et les terrifier de sa sombre apparence.

« On devrait faire cap pour Omyre. Inutile de s'attarder davantage. Et puis, ça nous laisse le temps d'interroger les survivants, il y a toujours quelqu'un qui sait quelque chose. »

Les Shaakts gardaient un air impérial, ils ne montraient pas de peur ou encore moins de désespoir, il ne se lisait dans leurs yeux qu'une haine profonde et compacte. Hrist s'approcha de l'un d'eux, un mâle. C'était le seul à ne pas avoir tenu le regard aux marins et au capitaine, il fixait le sol.

Ce mâle été visiblement plus jeune que les autres. Il avait encore des traits ronds alors que les Shaakts exprimaient plus souvent des courbes nettes et cassantes, son visage avait quelque chose qui se rapprochait de la peur. Les femelles l'observaient, impuissantes dans ce manège cruel.

Hrist lui attrapa la gorge et serra doucement. Deux marins s'approchèrent du captif pour l'empêcher de réagir et de contre attaquer. Quelques autres marins de la Laide commencèrent à entraver les poignets des survivants restants.

« Dis moi, où allait ta maîtresse avec ces esclaves ? Et l'argent, qu'en faisait-elle ? Y avait-il quelqu'un derrière tout ça ? »


Il penchait la tête sur le côté comme s'il voulait éviter de subir la pression des doigts de la femme qui se serreraient doucement autour de sa gorge. Ses lèvres tremblaient et son visage faisait de petits geste de gauche à droite. Elle serra plus fort, lui arrachant un petit hoquet.

« Où allait ta maîtresse. Si tu ne me réponds pas, je devrais te laisser dans les mains du Capitaine. Tu ne veux pas être entre les mains du Capitaine Von Klaash, tout de même. » Sa voix était posée et douce, presque avenante et les marins autour commencèrent à ricaner sournoisement. Von Klaash lui aussi riait. De toutes façons, le destin des prisonniers était tout tracé, ils seraient longuement torturé, plus pour la forme que pour un réel besoin d'information. Hrist mettait en avant sa haine récente des Shaakts.

Lorsqu'elle relâcha, elle le repoussa en arrière et il manqua de tomber, rattrapé à temps par deux pairs de solides bras qui, lui aussi, l'entravèrent, les mains liées dans le dos.
Hrist s'adressa cette fois-ci aux femelles.

« Bienvenue sur la Laide-les-Maines. Comme vous ne connaissez sans doute pas la légende, notre cher Capitaine, lui. » Dit-elle en désignant Von Klaash, à sa droite. « A un jour décidé de décapiter sa seconde car sa beauté troublait les marins. Aujourd'hui, la proue du navire a été remplacée par la tête momifiée de la seconde. Mais je pense que vous êtes toutes éprouvée par cette triste mésaventure qui a touché votre navire. Peut-être devriez-vous faire connaissance avec l'équipage. »

Les marins s'exclamèrent et poussèrent des cris de joie. Hrist elle, tourna le dos aux yeux horrifiés des femelles Shaakt et retourna dans sa cabine tandis que les marins ivres de joie envoyèrent les mâles croupir dans la cale. Lorsqu'elle ferma la porte, les premiers hurlements stridents résonnèrent dans ses oreilles.

Elle ricana doucement.

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MessagePosté: Jeu 11 Déc 2014 19:53 
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Les plaintes à demi-étouffées durèrent toute la nuit. Hrist avait pu s'endormir sans mal, le silence des justes avait banni ses précédents tourments. Au matin, le navire faisait cap vers le large et lorsqu'elle quitta sa cabine, le soleil était déjà haut et il flottait une délicate odeur de poisson cuit.

A la bonne surprise des marins, un banc de poisson-volants avait croisé la route du navire et bon nombre d'entre eux étaient venus s'échouer un peu partout sur le navire, on en retrouvait même quelques uns qui frétillaient encore entre les cordages soigneusement enroulés au sol ou bien dans un sac de toile. La marmite de cuivre regorgeait de ces poissons, les marins avaient pu ajouter le peu qu'ils possédaient pour accommoder ce plat, quelques herbes sèches, du sel, des croutes de pain, du sel, un peu de lard séché et du sel, encore du sel.

Hrist mordit doucement dans la chair tendre et iodée d'un poisson presque entier et encore fumant qui venait juste de lui être offert dans un bol en bois. Plus bas, les prisonniers étaient entassés dans la cale. Les femelles avaient été descendues plus tard dans la nuit. Hrist jubilait en imaginant l'état de désespoir dans lequel elles devaient se trouver. Elle avait pensé à de nombreux moyens de torturer les Shaakts, Von Klaash de son côté avait posté un homme dans la cale qui avait pour consigne de bastonner tout prisonnier qui serait surpris en train de dormir. Après cette nuit, l'esprit belliqueux et mesquin des Elfes noirs serait peut-être émoussé, du moins, elle espérait que non, qu'ils offrent un défi à la hauteur de son mépris.

Tandis que rêveuse, elle terminait doucement son repas, elle interpella un marin et demanda qu'on lui monte au pont supérieur le jeune mâle Shaakt qu'elle avait malmené la veille. Elle remonta et attendit.

--- --- ---


Le vent soufflait paisiblement. L'air du large était vivifiant et bien que de sombres nuages se profilaient à l'horizon, le temps semblait idéal à la navigation. Le quartier-maître à la barre, Von Klaash était dans sa cabine, absent du pont. Hrist allait donc profiter de son activité de plein air seule.

Le jeune mâle fut rapatrié jusqu'à elle. Le visage fermé et les yeux sombres, sa nuit avait été éprouvante et il avait su rassembler son courage pour s'opposer à ses ravisseurs.

Il resta fier, droit et malgré ses blessures apparentes, il ne montra aucun signe de faiblesse. Face à lui, la Sindel souriait en pensant à ce qu'il allait subir.

« On dit que la nuit porte conseil. As-tu quelque chose à me dire ? »

Il resta silencieux. La mâchoire fermée, si son ouïe avait été un rien plus fine, Hrist aurait pu entendre ses dents grincer sous la colère.

« As-tu seulement un nom ? »

De nouveau, il ne répondit rien. Hrist s'approcha de son visage jusqu'à ce que le souffle de la mer soit remplacé par le souffle chaud de sa respiration. Son sourire toujours rivé au visage, elle répéta doucement : « Rien qu'un nom. »

Le jeune mâle avait une odeur rance, celle des reclus et des prisonniers, il avait passé la nuit entassé sur ses sœurs traumatisées et tremblantes.

« Parfait. » Elle se recula avant de s'exclamer : « Mes amis ! Qu'on le pende par les chevilles ! Amenez moi un seau d'eau de mer et un peu de tissus. »

Alors qu'il gesticulait pour se débattre, de grandes mains calleuses le fichèrent au sol et entravèrent ses chevilles qu'ils relièrent alors avec les liens qui lui serraient les poignets. On pendit le jeune mâle par les pieds de façon à ce que son visage arrive à la hauteur du buste de Hrist.

« Tu verras... Tu es encore jeune mais je pense que ton peuple dégénéré n'a pas oublié de t'enseigner les bases de la torture. Tu ne le sais peut-être pas encore, mais tout le monde cède à la torture, tôt ou tard, ils finissent par dire quelque chose. Que ça soit vrai, ou... Faux. »

Son sourire s'estompa, elle s'approcha de nouveau du jeune Shaakt et, alors que ses lèvres étaient sur le point de heurter ses oreilles d'ébène, elle dit d'une voix sensuelle :
« Pour moi, ça n'a pas d'importance, c'est le frisson que je cherche. »

Puis, elle lui recouvrit le visage du torchon qu'on venait de lui tendre et l'arrosa à l'eau de mer. L'absence d'air le fit gesticuler dans tous les sens, la corde grinça et lui entaillait les chevilles qui ne tardèrent pas à saigner et couler le long de ses jambes.

Hrist arrosa encore. Son torse convulsait, il remuait la tête de gauche à droite espérant projeter le torchon trempé qui lui bloquait la respiration. En vain.

Les marins hilares s'attardaient parfois à observer le manège incessant, on puisait l'eau qu'on versait sur le jeune mâle qui se démenait pour échapper à son triste sort. Hrist répétait la manœuvre, toujours et sans poser une seule question. Le jeune Shaakt, à bout de souffle s'était tortillé si fort que la peau autour de ses chevilles était à vif quand on daigna le décrocher.

Il fut renvoyé en bas de cale et jeté dans les escaliers, presque inerte. Il reprenait doucement son souffle sachant que Hrist reviendrait le tourmenter très vite.

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 Sujet du message: Re: La Laide-Les-Maines (Joueuse : Silmeria, v=x3)
MessagePosté: Lun 15 Déc 2014 18:20 
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La nuit avait passé et les hommes de Von Klaash avaient mené le contrat à son terme. Le navire était non loin des terres et on pouvait déjà distinguer au loin les terres d'Omyre. Hrist ne s'était pas couchée, elle avait fait sortir les esclaves ligotés pour les aligner sur le pont. Mâles, femelles, tous avaient une mine basse et tremblaient, la faiblesse et le manque de sommeil les avaient poussés à leurs extrêmes limites.

Fébriles, certains commençaient déjà à parler à Von Klaash. Aucun ne voulait passer entre les mains de la tueuse, celle-ci avait d'ailleurs presque abandonné ses recherches et ne torturait que pour faire souffrir les Shaakts.
Le Capitaine avait rapporté quelque chose d'étonnant à Hrist. Les esclaves achetés par les Shaakts ainsi que l'argent sale servaient à des expériences obscures dans le but de confectionner et de perfectionner des poisons. La famille H'reda avait un rôle très mineur dans ce complot, les Shaakts ne savaient rien de plus. La défunte matriarche devait fournir des ressources humaines fortes et en bonne santé pour tester des poisons qui seraient ensuite utilisés à des fins douteuses.

« Un meurtre. Ou une série d'assassinats en somme. Je me souviens bien de ce genre de procédés, nous en faisions à Keresztur. »

« La belle-époque. »

Von Klaash et Hrist étaient tous deux sur le pont. Les esclaves brossaient le sol du pont sous les coups de fouet des marins qui en tiraient un plaisir sadique.

« R'marquez... C'est pas courant comme pratique. J'pense bien que le bétail est toujours utile, mais pourquoi aller chercher des humains aussi loin ? Z'ont pas de prisonniers sur qui tester le produit ? »
« Et bien... Maintenant que j'y pense, il y a quelques rares poisons qui s'attaquent à une race bien précise. Il suffit d'y mettre un cheveux ou un fragment de peau ou de sang pour que le poison soit capable de tuer un membre d'une même race. J'ai lu quelque chose comme ça à Oranan mais jusqu'à présent, je n'ai rien vu de tel. »
« C'que j'en dis, on a vu moins de personne survivre à un bon coup de sabre dans la tête qu'à une chiasse sanglante. »
« J'imagine qu'avec ce que vous buvez chaque jour, aucun poison n'aura d'effet sur vous. »

Dit-elle en l'observant boire une longue gorgée de son breuvage maison. Il répondit par un rire moqueur et tous deux, s'en allèrent voir les esclaves.

« Alors... Toute seule avec tous ces prisonniers dans les terres, ça fera un peu dangereux non, même pour vous. » Le bruit des brosses ralentit, les esclaves essayèrent d'écouter.
« J'ai d'autres projets. Je compte faire une entrée digne de ce nom au port. Coupez leurs cheveux. Ou plutôt, non. Scalpez les. Tous. »

Les brosses s'arrêtèrent de frotter.

Von Klaash face au silence de mort qui planait sur le pont pris les devants.
« Allez bande de merdeux, on termine le travail ! » Il attrapa par le bras une femelle qui cria si fort que les tympans de Hrist devinrent douloureux. Lorsque Von Klaash lui bloqua le cou de son bras, il tira une dague brillante et racla le crâne de sa victime en prenant bien le temps de la faire souffrir.

Les cheveux en main, il laissa tomber la femelle ivre de douleur sous les hurlements des autres Shaakts qui subissaient le même sort.


Lorsque les marins eurent terminé l'office, Hrist observait les créatures risibles, au crâne à vif à genoux ou en position foetale aux pieds des marins qui avaient les mains ensanglantées sur lesquelles collait encore quelques cheveux.

« Qu'ils soient tous pendus. Ouvrez leur le ventre, je veux tellement de tripes que toutes les mouettes du pays viendront se repaître de ces rats. Brûlez les cheveux. »

--- --- ---


Des vestiges du chantier naval, on vit arriver le navire duquel s'échappait une épaisse fumée grisâtre. Les voiles relevées et rames sorties, quiconque avait les yeux assez aiguisés pouvait voir pendre des corps sans vie du grand mât. Autour de ce navire, un nuage de mouettes et de divers oiseaux planait sans cesse.

--- --- ---


« J'ai connu des idées plus lumineuses. » Avoua-t-elle au Capitaine, incrédule.

Les cheveux avaient été brûlés ce qui dégageait cette fumée épaisse et compacte, quand à l'odeur, elle était à vomir. Les mouettes étaient venues, comme Hrist l'avait imaginé et elles se battaient dans les tripes des Shaakts morts suspendus. Les volatiles chiaient partout et perdaient autant de plumes qu'ils faisaient tomber des morceaux d'elfes qu'un maître chirurgien n'aurait pas su où placer.

Lorsqu'ils arrivèrent non loin de ce qui était autrefois le port et qui, à ce jour ressemblait à une petite crique naturelle qui lui permettrait de se rendre vers les marais, les mouches virent se joindre au spectacle et bourdonner dans les oreilles des marins irrités.

Von Klaash donna l'ordre qu'on coupe les cordes et qu'on les jette à la mer pour se débarrasser des intrus. Puis, il s'enferma dans son office avec Hrist. Ils avaient à parler.

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MessagePosté: Lun 15 Déc 2014 18:20 
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La nuit avait passé et les hommes de Von Klaash avaient mené le contrat à son terme. Le navire était non loin des terres et on pouvait déjà distinguer au loin les terres d'Omyre. Hrist ne s'était pas couchée, elle avait fait sortir les esclaves ligotés pour les aligner sur le pont. Mâles, femelles, tous avaient une mine basse et tremblaient, la faiblesse et le manque de sommeil les avaient poussés à leurs extrêmes limites.

Fébriles, certains commençaient déjà à parler à Von Klaash. Aucun ne voulait passer entre les mains de la tueuse, celle-ci avait d'ailleurs presque abandonné ses recherches et ne torturait que pour faire souffrir les Shaakts.
Le Capitaine avait rapporté quelque chose d'étonnant à Hrist. Les esclaves achetés par les Shaakts ainsi que l'argent sale servaient à des expériences obscures dans le but de confectionner et de perfectionner des poisons. La famille H'reda avait un rôle très mineur dans ce complot, les Shaakts ne savaient rien de plus. La défunte matriarche devait fournir des ressources humaines fortes et en bonne santé pour tester des poisons qui seraient ensuite utilisés à des fins douteuses.

« Un meurtre. Ou une série d'assassinats en somme. Je me souviens bien de ce genre de procédés, nous en faisions à Keresztur. »

« La belle-époque. »

Von Klaash et Hrist étaient tous deux sur le pont. Les esclaves brossaient le sol du pont sous les coups de fouet des marins qui en tiraient un plaisir sadique.

« R'marquez... C'est pas courant comme pratique. J'pense bien que le bétail est toujours utile, mais pourquoi aller chercher des humains aussi loin ? Z'ont pas de prisonniers sur qui tester le produit ? »
« Et bien... Maintenant que j'y pense, il y a quelques rares poisons qui s'attaquent à une race bien précise. Il suffit d'y mettre un cheveux ou un fragment de peau ou de sang pour que le poison soit capable de tuer un membre d'une même race. J'ai lu quelque chose comme ça à Oranan mais jusqu'à présent, je n'ai rien vu de tel. »
« C'que j'en dis, on a vu moins de personne survivre à un bon coup de sabre dans la tête qu'à une chiasse sanglante. »
« J'imagine qu'avec ce que vous buvez chaque jour, aucun poison n'aura d'effet sur vous. »

Dit-elle en l'observant boire une longue gorgée de son breuvage maison. Il répondit par un rire moqueur et tous deux, s'en allèrent voir les esclaves.

« Alors... Toute seule avec tous ces prisonniers dans les terres, ça fera un peu dangereux non, même pour vous. » Le bruit des brosses ralentit, les esclaves essayèrent d'écouter.
« J'ai d'autres projets. Je compte faire une entrée digne de ce nom au port. Coupez leurs cheveux. Ou plutôt, non. Scalpez les. Tous. »

Les brosses s'arrêtèrent de frotter.

Von Klaash face au silence de mort qui planait sur le pont pris les devants.
« Allez bande de merdeux, on termine le travail ! » Il attrapa par le bras une femelle qui cria si fort que les tympans de Hrist devinrent douloureux. Lorsque Von Klaash lui bloqua le cou de son bras, il tira une dague brillante et racla le crâne de sa victime en prenant bien le temps de la faire souffrir.

Les cheveux en main, il laissa tomber la femelle ivre de douleur sous les hurlements des autres Shaakts qui subissaient le même sort.


Lorsque les marins eurent terminé l'office, Hrist observait les créatures risibles, au crâne à vif à genoux ou en position foetale aux pieds des marins qui avaient les mains ensanglantées sur lesquelles collait encore quelques cheveux.

« Qu'ils soient tous pendus. Ouvrez leur le ventre, je veux tellement de tripes que toutes les mouettes du pays viendront se repaître de ces rats. Brûlez les cheveux. »

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Des vestiges du chantier naval, on vit arriver le navire duquel s'échappait une épaisse fumée grisâtre. Les voiles relevées et rames sorties, quiconque avait les yeux assez aiguisés pouvait voir pendre des corps sans vie du grand mât. Autour de ce navire, un nuage de mouettes et de divers oiseaux planait sans cesse.

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« J'ai connu des idées plus lumineuses. » Avoua-t-elle au Capitaine, incrédule.

Les cheveux avaient été brûlés ce qui dégageait cette fumée épaisse et compacte, quand à l'odeur, elle était à vomir. Les mouettes étaient venues, comme Hrist l'avait imaginé et elles se battaient dans les tripes des Shaakts morts suspendus. Les volatiles chiaient partout et perdaient autant de plumes qu'ils faisaient tomber des morceaux d'elfes qu'un maître chirurgien n'aurait pas su où placer.

Lorsqu'ils arrivèrent non loin de ce qui était autrefois le port et qui, à ce jour ressemblait à une petite crique naturelle qui lui permettrait de se rendre vers les marais, les mouches virent se joindre au spectacle et bourdonner dans les oreilles des marins irrités.

Von Klaash donna l'ordre qu'on coupe les cordes et qu'on les jette à la mer pour se débarrasser des intrus. Puis, il s'enferma dans son office avec Hrist. Ils avaient à parler.

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La petite ombre de la Mort à Elysian.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


Némésis d'Heartless


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