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 Sujet du message: Re: La Laide-Les-Maines (Joueuse : Silmeria, v=x3)
MessagePosté: Mer 14 Sep 2011 22:04 
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« Rosa ! Tout va bien ? C’est… C’est terminé, je crois. Nous avons gagné le navire. »

« L’officier n’était pas à bord… Dommage. Thalo … ? Oh, à merveille. Dans tout cette agitation, je n’ai même pas été blessée. Je peux enfin respirer. »


La shaakt se laissa tomber contre une paroi du navire, leva timidement la tête vers le ciel encore marqué par la brume. La bataille qui faisait rage sur l’île leur soufflait quelques échos. Son protecteur également soulagé vint se reposer près d’elle dans un rauque et grand soupire. Il lança :

« Nous avons de la chance de ne pas être là bas. »

« Eh bien ? Tu penses encore à toute cette folie ? La baronne nous a bien assez occupé l’esprit ! Oublie les méfaits de cette harpie, l’humain ne doit pas encombrer son esprit de la sorte. »


« Je disais ça comme ça… En l’air. Sans vouloir faire une fixation sur cette femme, je pense qu’on entendra encore parler d’elle. La perte d’un navire est quelque chose, de plus avec son tempérament cela ne m’étonnerait pas qu’elle nage déjà vers nous. »

« Qu’elle vienne ! Je lui dois quelques jours d’enfermement. Je pulvériserais son château si j’en avais la force. Noble fêlée… J’ai failli me perdre à cause d’elle. »

La mage se pinça les lèvres, pleine de ressentiments. L’hospitalité de la sindel avait été une terrible épreuve pour tout le groupe. La liberté regagnée n’effaçait pas les horreurs commises.

« Tout ça pour un prêtre… Ahah ! »

« Il est mort. Cet idiot s’est refait prendre. La baronne lui a tranché la gorge… Ca a été lent et bien évidemment voulu. »

« Gaïa… Je vais arracher la tête à cette garce ! De quel droit ose t-elle ôter la vie de ceux qui rependent la foi ? Pourquoi la déesse de la lumière ne la châtie pas ?! Oppresser un peuple et bafouer la vie de la sorte ! »


L’elfe sombre l’observa un temps, quelque peu surprise de cette rage soudaine qui venait de se transmettre à son bouclier L’absurdité se présentait comme un poison pour l’esprit éphémère… A moins que ce ne fut la réalité inutile de ses actes ?

« Épargne moi ta colère. Je ne voulais pas non plus qu’il meure. J’ai assisté à son petit spectacle depuis notre entrée dans le château et c’était son bouquet final, une affreuse prestation. Le prêtre part heureux, il détenait son salut. Cependant si tu souhaites encore nous emportes encore dans des supplices infernaux pour tenter de réparer chaque injustice que tu croiseras dans ce bas monde, tache de t’abstenir. Du moins… Autant que ton honneur le permette. »


Le guerrier ravala toute cette haine qui jaillissait, soudain gêné de montrer pareil comportement devant sa protégée. Tout le monde semblait un peu à cran...

« A ce propos… Je voulais vous en parler. »

« Non, ce n’est pas nécessaire. »

« Je ne vous ai même pas présenté des excuses. »

« Elles ne changeraient rien. Ne recommence pas, simplement. »

Il voulut objecter mais Rosa lui adressa un geste de la main catégorique. Thalo s’avisa à contre cœur puis chercha son pardon d’une meilleure façon.

« Vous devez mourir de faim après toute cette épopée ! Je vais piller en victorieux les cuisines pour fêter comme il se doit notre liberté ! »


Une épopée… L’épopée ne se montrait auparavant que de l’encre sur des livres miteux. Des histoires pour apprendre aux enfants ce que l’homme entreprend et ce que l'héros exprime. Elle n’avait pas l’âme du héros, les monstres la terrifiaient toujours, ses larmes n’exprimaient pas la douleur d’un peuple mais son unique solitude. Personne ne pourrait se voir comme la sorcière orpheline sans but. Épreuve après épreuve, aucun dénouement ne se dévoilait, juste un mal profond et des pensées qui s’élançaient au loin, perdues. Rosa se redressa pour revoir cet horizon, cet océan infini. Quel héros se vantait de n’avoir aucun foyer ? Thalo pensait peut être vivre de palpitantes aventures mais la sorcière quant à elle ne voyait que des limbes obscures, circulaire et tragique. En aucun cas la shaakt ne voulait retourner d’où elle venait mais quelque part, la sorcière entendait le tombeau qu’il l’appelait.

« Et voilà ! De quoi satisfaire ce chien de ventre ! »

« La bataille ne t’a pas coupé l’appétit ? »

« Bien au contraire, l’exercice creuse… Vous n’allez quand même pas attendre Bouhen pour manger … Si ? »

« Ah, Bouhen c’est vrai… Le bateau d’Heartless. Ça me revient. »


La sorcière réussit alors à manger quelques fruits encore frais réservés aux supérieurs. Les heures passèrent sur le navire qui se rapprochait de la cité avant poste du royaume, la nuit tomba mais elle ne dormit qu’une poignée d’heure tout comme son bouclier. La mage resta à l’écart de cet équipage de prisonniers révoltés. Elle accepta toutefois de céder aux demandes incessantes de son gardien qui voulait voir N’Kpa, l’humoran convalescente.

« La malheureuse ! Elle a eu la mauvaise fortune de se confronter à Von Klaash et voilà ! Ce fou l’a blessée de toutes parts… »

Celle qui accepta d’aider Thalo à sauver Rosa se tenait là, souffrante et faisait peine à voir. Le Wiehl s’agenouilla près d’elle le plus discrètement possible pour ne pas la déranger. Le peu de lumière qu’il y avait dans la coque du bateau l’empêchait de voir si elle dormait ou pas. Rosa restait en arrière les yeux rivés sur les blessures. Quelle triste couleur détenait désormais son pelage ! L’armure se mit à chuchoter :

« Gaïa vous sourit. Survivre à cet amiral aliéné… Puissiez-vous vous rétablir au plus vite ! »

Mal à l’aise, la sorcière retourna sur le pont. Cela aurait pu tomber sur elle, Rosa avait bien failli se retrouver face à Von Klaash plus d’une fois. Elle resta silencieuse jusqu’au lever du soleil, alors que la cité portuaire s’annonçait en vue. Il lui fallait plus de magie, plus de sorts… Son don pouvait lui permettre de ne plus jamais se retrouver dans une cage. Ce fut dans cette dernière idée que la shaakt s’impatientait de voir la passerelle tomber sur les quais.

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Dernière édition par Rosa le Dim 2 Oct 2011 14:00, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: La Laide-Les-Maines (Joueuse : Silmeria, v=x3)
MessagePosté: Sam 17 Sep 2011 09:46 
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la bataille avait prit fin sur le navire après un rebondissant combat d'où était sortit victorieux le Borgne hébété mais soutenu par ses nouveaux alliés. 
Les minutes étaient passées en quelques palabres et le nouveau commodore avait prit la mesure de l'accomplissement de ses rêves les plus fous.
Le reste de l'équipage c'était partagé entre les tâches diverses pour remettre de l'ordre, nettoyer le carnage et surtout rapidement évacuer les lieux. 
Les blessés étaient évacués vers le gaillard d'avant pour subir des soins, les morts ennemis balancés à la baille, les autres regroupés dans un coin en attente d'un service funéraire ordonné traditionnellement par le nouveau capitaine.
 
Au loin sur l'île, inconscient du drame qui se déroulait derrière eux, le commandant livrait bataille contre les nordiques.
Ce n'est que bien plus tard, lorsqu'une ordonnance lui rapporta qu'on avait trouvé Von Klaash inanimé et blessé sur la plage, qu'il s'aperçut et comprit que le bateau n'était plus, ainsi que les prisonniers condamnés par la Baronne. Comment avait-il pu laisser s'échapper une telle bande de moribonds?
Il comprit que son avenir allait s'assombrir...
 
***

 
Dans l'allégresse, alors que coulait à flot alcool divers et victuailles pillés dans l'office, les blessés les plus gravement atteints furent regroupés dans un coin. Un homme et deux jeunes mousses cela même qui étaient sous les ordres de Lespinace oeuvraient en sueur à soulager les mourants et ceux qui luttaient pour la survie.
N'Kpa était parmi eux, plongée dans une inconscience salvatrice. Elle n'était plus que plaies sanguinolentes et sa respiration était lente mais encore régulière. Le lieu était sombre et bien trop chaud et humide. Pourtant l'Humoran frissonnait par moment.
Dans son inconscience, elle gémit comme faisant écho aux paroles réconfortantes de Thalo agenouillé à ses cotés. Rosa troublée mal à l'aise, sortit discrètement. 
Le doc du bord s'approcha d'eux et l'observa un moment, se gratta la barbe naissante.


Vous la connaissez ? demanda t-il au Wiehlenois.

Euh ! Oui, elle occupe une partie de mes pensées et son état m'inquiète… J’ai une grande dette envers elle.

Le médecin ne savait quoi faire, c'était la première fois que son regard croisait une Humoran et des questions nombreuses polluaient son esprit...
Rassurez vous, elle s'en sortira, elle est inconsciente à cause de la multitude de blessures, mais aucunes ne semblent mortelles. Ce n'ai que la grande perte de sang qui... et les douleurs qui l'ont épuisés. Dans une semaine elle sera sur pieds.
Le protecteur acquiesça du chef.
Le doc demanda qu'on lui apporte de la lumière, une bassine, des linges propres et de quoi faire des bandages. Nettoyer ce pelage pour identifier le niveau de gravité des blessures lui semblait être un début. Le deuxième gamin accrocha aux poutres des draps prévus à cet effet pour former une petite enceinte d'isolation.


Tenez soldat aidez moi, nous allons retirer la veste de cuir et la dévêtir suffisamment pour que je fasse un bilan.

Thalo hésita se sentit penaud, gêné. il n'était pas prêt à enfreindre l'intimité d'autrui, encore moins celle d'une femme... sans son accord. Il regarda ses grosses mains dubitatif, leva son casque vers le médecin.

Je... ne croyez vous pas qu'il serait préférable que je sorte?

Se méprenant sur le but profond de la demande, le docteur railla le guerrier.

Allons, un grand gaillard comme vous ne va pas tourner de l'oeil devant quelques blessures, non?

Thalo piqué au vif répondit du tac au tac :

Non ! Non ! c'est que... c'est une fe...mme !

Ah !... oui... hum... et bien voyez vous dans l'état ou elle est, elle ne s'en rendra pas compte et vous en homme d'honneur, vous aurez assez de décence pour oublier ce que vous aurez vu, n'est ce pas?

Euh... oui bien sur ! fit-il offusqué que l'on mette en doute son honneur.
Avec précaution les deux hommes ôtèrent le pourpoint de cuir, les morceaux de la petite boite et des bouts de verres tombèrent. Deux fioles roulèrent que le Wiehlenois récupéra et mit dans son giron, afin de les conserver pour lui rendre plus tard. En quelques minutes la jeunes femmes était nue et le médecin commençait une toilette minutieuse.
Derrière lui le protecteur restait hypnotisé, admiratif troublé devant cette étrange beauté sauvage qui soulevait des fantasmes primitifs, Soudain il revint à lui, plus gêné que l'aurait été un jouvenceau aux idées qui traversèrent son esprit embrumé. Il rougit sous son casque et remercia Yuimen pour ce voeux prononcé qui le sauvait d'une honte probable.


(Par Gaïa soyez louée de m'apporter à nouveau la lumière et de me rappeler le droit chemin... ) Il secoua la tête et : Je.. vais vous laisser maintenant... je...

Oui ! Oui ! merci de votre aide, je vous tiens au courant de son état. L'interrompit le doc...

Fort bien...

L'armure se contorsionna pour sortir. Un regard en arrière, la tête embrumée d'un vilain souvenir de cette image récurrente de la féminité, cette sensualité, même sous d'autres formes, qu'il souhaitait bannir de son esprit. il prit la direction du pont principale pour retrouver la mage...
Après de longues minutes à lui apporter des soins, faire des points de sutures, la jeune femme avait retrouvé un peu de dignité, même si son pelage n'avait pas reprit son éclat et sa fraîcheur. Une partie de toute façon disparaissait sous les bandages.
Elle n'avait pas recouvré ses esprits. Son état était stable. Alors le médecin aidé par le mousse se releva, jeta un œil satisfait.


Au moins elle se remettra vite debout. Allons voir les autres Clôtaire. Ha ! dans une petite heure, tu essayeras de lui faire prendre une soupe à la cuillère en la redressant un peu.

Le garçon fit un signe de tête affirmatif.

***


Dehors, c'était la fête, pendant qu'une équipe tenait la barre et s'occupait des manœuvres, le reste ripaillait.
Le nouveau capitaine avait fait mettre en perce les tonneaux de vin et de rhum. L'alcool coulaient à flot et déjà certain cuvaient dans différents coins. Des cuisiniers improvisés faisaient rôtir les volailles et les porcs prélevés sur le tribut de capture.
Heartless, Nark et leurs alliés prenaient conscience du coup de force qu'ils avaient réussit à faire.
Le commodore proclamé, savourait sa réussite et organisait tant bien que mal la marche de cette ville flottante. Loin de penser que déjà Hrist était au courant de la mutinerie, fulminait et allait lancer la chasse au grain de sable qui lui volait son fleuron.
La nuit rattrapa l'euphorie et il fut difficile de savoir si le navire avait gardé le cap vers Bouhen.
Le Capitaine avait souhaité faire une escale pour s'approvisionner et vite disparaître car trop prêt du domaine de la Baronne.
Au petit matin, une chape de brouillard, enveloppa le bateau et les sons revenaient étouffés comme crié à travers du coton. La mère était d'huile et pas un ris ne gonflait les voiles flasque et trempée. La Laide les Maines majestueuse n'était plus qu'une ombre gigantesque noire apparaissant par instant au travers des miasmes, comme un monstre marin sortit des cauchemars.
Le capitaine donna l'ordre de mettre en panne, de descendre une chaloupe et d'y amarrer le lourd navire et dix marins devraient patiemment la haler.
Selon ses calculs, même précaires, il était persuadé d'être proche du port. Le loch mesurait la profondeur et elle diminuait. Devant les homme tractaient le bateau qui glissait sur l'onde.
Heartless était sur le mât de beaupré cramponné à une drisse fier avec son tricornes et scrutait les brumes en quête d'un moindre indice.
Le soleil pointa et la lueur matinal dans leur dos projetait l'ombre gigantesque du navire; Soudain, les hommes sur la barques vociférèrent, la digue de Bouhen était en vue...

L'homme de garde c'était emmitouflé dans un manteau transit par l'humidité pénétrante. Il était fatigué, bougon et maugréait à l'intention de la relève qui tardait. Depuis des semaines, des incursions de barbares nordiques avaient poussés les hautes sphères de la ville à poster du monde partout, fermer les portes et doubler la garde.
"foutue vie ! Et en plus, ce fichu brouillard..."
Une envie bien naturelle le taraudait, il se dirigea au bout de la jetée, déposa sa lance... Au bonheur du soulagement succéda la panique. Débraillé, les bras en l'air, il courait vers la capitainerie et sa tour de guet où il pourrait faire sonné la cloche, braillant de tous ses poumons.

" Alerte aux armes on est envahie ! J'ai vu un monstre dans le brouillard plus silencieux que la mort qui glissait vers moi. "

Le navire avec le soleil dans le dos apparaissait, ombre noire fendant la brume comme un large sabre de son dolon. La nouvelle figure de proue sous la forme d'un homme au tricorne et sabre levé, gesticulant, impressionnait les âme sensibles.

Dans la ville quelques minutes plus tard une cloche retenti et des mouvements en tout sens signe d'une panique générale occupait le port et se propageait plus loin en ville, comme un raz de marrée.
Le brouillard petit à petit sous le soleil commençait à se lever et réchauffer l'atmosphère, révélant l'ampleur de l'invasion...


***


Vingt quatre heures c'étaient écoulées depuis les soins; N'Kpa avait refait surface mais l'épuisement, la douleur l'avait cloué sur sa couche. Elle avait accepté la soupe apportée par le garçon. Elle avait été vêtue d'une longue chemise de lin.
La visite du Wiehlenois lui fit grand plaisir.


Alors demoiselle? A vouloir jouer les héroïnes vous allez nous faire passer pour des moins que rien? Dit-il avec humour. Je suis heureux que vous soyez parmi nous?

Merci Thalo, ça me fait plaisir de reprendre vie. J'ai eu si peur de mourir.

Un voile de panique traversa son regard.

Où est Von Klaassh?

Le navire à un nouveau capitaine. Le combat... a été rude, mais le navire nous appartient et nous arrivons à Bouhen.

Il y eu un petit silence.

Heratless?

Oui.

Et Rosa comment va t-elle?

Mieux... oui elle est revenue parmi nous, égale à elle même. Elle savoure l'air marin. Voudriez vous venir?

Oh oui... J'ai besoin de respirer de l'air frais.

N'Kpa, essaya de se lever, mais la souffrance déforma ses traits et elle retomba sur sa couche.
Thalo l'observa et :


Accepteriez-vous mon aide?

Oui... je le veux bien, merci.

Le protecteur se baissa et avec toutes les précautions possibles, il l'aida à se relever. Il passa un bras sous son aisselle et le couple rejoignit le pont.
Rosa était là, âme perdue le regard dans le vide plongée dans les nuances de la brume qui se levait.


Rosa, regardez qui je ramène?

N'Kpa sourit attrapa le bastingage, s'y cramponna et inspira une grande bouffée d'air. Un long silence s'installa. Plus loin le port apparaissait et une grande effervescence occupait la jetée et le bas quartier de Bouhen.
La ville était en alerte et le nouveau capitaine trônait devant son navire, hilare.


Rosa, Thalo, j'ai pris une décision, je reste là, je descends...

Elle ne rajouta pas un mot sur le moment.




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Dernière édition par N'Kpa Ithilglî le Lun 10 Oct 2011 20:43, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: La Laide-Les-Maines (Joueuse : Silmeria, v=x3)
MessagePosté: Lun 19 Sep 2011 19:52 
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Nark, assit dans son siège, vit son capitaine se lever, un grand sourire aux lèvres, puis lui adresser quelques mots :

- T'as raison, on est trop peu, alors on a pas besoin de s'appeler par des titres aussi pompeux que "capitaine" ou "second", hein ? Pour le reste, laisse-moi faire. J'te parie que quand les gardes à Bouhen verront notre proue, on passera plus inaperçus très longtemps. Tout d'abord, j'dois être franc avec toi : on est des dingues, des chiens fous pour faire ce qu'on a fait. Moi j'trouve que c'est une qualité, mais pas tout le monde. Alors quand on débarquera on laissera descendre les autres prisonniers qui veulent pas nous rejoindre et on les laissera répandre des rumeurs sur la prise de ce rafiot. Et quand on deviendra célèbres, ils se bousculeront pour avoir une place ici, c'est moi qui t'le dis !

Les paroles du second n’avaient eu aucun effet, le borgne trop joyeux de sa victoire et de son accès au titre de capitaine pour se soucier des propos de son jeune ami. Le vainqueur de Von Klaash sortit de sa cabine, laissant le guerrier seul avec ses pensées. Heartless avait enfin réussi à devenir capitaine, après tout ce qu’il avait affronté, notamment la trahison de Gorilla. Où était-il, ce traître ? En train de piller quelque village côtier, sûrement. Penser à l’ancien capitaine lui rappela Mélodie. Où était-elle ? Il semblait peu probable qu’elle ait été tuée par Thunderhead ou ses hommes, ayant trop de valeur. La reverrait-elle un jour ? Nark en doutait. Ce dernier chassa ses sombres pensées et sortit, ayant entendu Plaag, la vigie, annoncer leur arrivée.

Le second sortit. La terre était en vue, Bouhen se détachant dans le lointain. L'aube se levait et ils y serait avant que le soleil soit haut dans le ciel. Elias s'approcha de lui pour lui tendre une bouteille de rhum, mais Nark ne la prit pas. Il ne buvait jamais, l'alcool brouillant les sens et le rendant vulnérable. Ce n'était certes pas très "pirate", mais ne pas boire faisait partie ces principes.

Il vit ensuite Rosa, accoudée au bastingage, vraisemblablement impatiente de descendre. Parce qu’elle était apeurée par l’eau, ou simplement par soif de découvertes ? La connaissant, le premier endroit qu’elle irait visiter serait une boutique de magie. Depuis qu’Asirak l’avait sauvé grâce à son utilisation, Nark était de plus en plus intéressé par cette étrange chose qu’était la magie. Il avait envie de visiter une boutique magique pour acheter un parchemin de sort pour son ami et les conseils de Rosa seraient très utiles :

« Dame Rosa, je suppose que vous comptez rejoindre une boutique de magie dès notre arrivée au port. Pourrais-je vous accompagner ? Si cela ne vous dérange pas bien sûr. »

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Nark, enchanteur de niveau 6, à la recherche de son passé perdu.


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 Sujet du message: Re: La Laide-Les-Maines (Joueuse : Silmeria, v=x3)
MessagePosté: Lun 3 Oct 2011 22:02 
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En mer,

« Cette épée a une si piteuse chronique, mon bras l’a tant levée et pourtant aucune gloire n’est tombée. J’arpente le monde dans un navire d’un homme qui flotte vers ses chimères. Rosa, pourquoi devons nous poursuivre notre route auprès de ce capitaine ? Il nous a donné de fatals fers, des cadavres et de grands tourments. Je vois partir une amie et je vous perds. Mon honneur vous voit si chagrinée, perdue dans vos éternels souvenirs . cet homme là vous promet de l’avenir mais votre passé ressurgit. »


« C’est la découverte de mère. Je l’avais perdue, on m’avait dit de ne pas la chercher. J’ai été punie. Cette imagination qui nous ronge qui nous force à savoir. La matriarche folle de rage l’avait enfermée dans une terrible prison. Emmurée, elle me tourmentait et me montrait les images de sa prison noire. Je ne pouvais pas la rejoindre. Pas tant que son gardien maintenant la porte fermée. Puis il y a eu la malédiction, la maladie et la mort sur mes proches. Ce jour là, j’étais enchaînée. Quelqu’un… Quelqu’un de cher ? Ce cher m’a délivré. Il a disparu après m’avoir indiqué la prison. La porte était ouverte, le vent me poussait à l’intérieur. Une immense salle, on ne voyait le plafond que par une lointaine lueur sombre. Les enchantements se dissipaient, la maîtresse se mourrait de la maladie. A chacun de mes pas, tout s’obscurcissait, les immenses colonnes se fissuraient et le temple de ma peine s’effondrait lentement. Ma douleur me tirait dans les escaliers, je marchais aussi vite que je le pouvais. Pourtant mon espoir qui avait décrépit, renaquit par cette course. Je n’entendais plus ses plaintes. Au sommet, je fis face à la porte emmurée. Je me suis projetée, désespérée contre cette barrière. Mes mains frappèrent cette pierre froide, mon sang coulait mais ne la réchauffait pas. Un feu renaissant annihile toute raison. Un mécanisme d’ouverture et… »


« Je ne sais pas ce qu’elle pense de moi. J’ai toujours voulu me racheter auprès d’elle, d’abord par pur égoïsme… Racheter mes fautes. Je ne voyais en elle qu’une shaakt dérangée par son acte de pitié et mauvaise comme les autres. Je l’ai comprise après toutes ces années. Fragment par fragment, je vois ce qu’elle a enduré. Ces yeux vides qu’elle tente avec tant de volonté de bouger, vainement. Cela me terrifie. Elle avale sa peine, ses tourments, ses visions d’horreur pour marcher à mes côtés. Je suis responsable des mes fautes, elle ne sait pas ce que j’ai commis mais je suis convaincu qu’elle me pardonne déjà. En cela, je l’admire, je me tuerai pour elle. Mais le prêtre avait tort, je ne me sens pas lavé des mes pêchés. Le silence perdure. »


« Thalo. J’ai imaginé ce qui adviendrait sans lui. Du vide, le pire de ce que ce monde peut nous donner car celui ci arrache une part de notre pensée, notre seule grandeur. Je mourrai telle une coquille vide. La perte des êtres chers fait ça à tous, l’un après l’autre… Je n’ai plus que lui. Il vivra quelques décennies et moi j’ai des siècles pour gaver cet immonde vide, il m’attend. Ce tourment m’attend et je n’ai aucun remède, rien à apporter pour éviter cette peine. Au final… Ce remède ne guérit pas ma maladie, il retarde ma déchéance. Ce monstrueux oubli me l’effacera, il ne restera plus que le noir d’où je viens. »



Plus tôt, avant le départ de la Laide-les-Maines depuis Bouhen :

« N’kpa ne fera pas parti du voyage. Elle n’a pas l’intention de nous rejoindre. »

« Oh ! Nark est mort. »

Le guerrier se retourna brusquement vers le second d’Heartless, il venait de s’effondrer. Thalo s’approcha comme d’autres du malheureux. Tous comprirent alors l’origine de ce soudain malaise, les fluides magiques. L’armure contempla les hommes de main qui le portèrent à l’infirmerie, ils ne pouvaient rien faire, tout dépendait de lui et des dieux. Le Wiehl soupira puis fit volteface, la sinarie d’apparence si jeune se tenait juste là. Elle observait la scène toute aussi curieuse.

« Alors même votre peuple connaît l’appel de l’aventure ? J’espère que vous savez ce que vous faites. Je m’appelle Thalo et la dame que vous voyait là bas se nomme Rosa. Vu que notre semblant capitaine n’est pas du tout porté sur l’étiquette, je vous souhaite la bienvenue sur ce semblant de navire.»

Thalo s’inclina poliment puis regagna le flanc de la sorcière. Le bateau allait repartir, la destination semblait être Exech , un mourant et un chef abattu à bord. La shaakt profitait de l’air marin, en cela le jeune protecteur l’enviait. Les rumeurs qu’Heartless pleurait dans sa cabine arrivèrent aux oreilles du couple.

« J’espère que cela n’engendrera pas une nouvelle mutinerie. »

« C’est mon rôle d’être cynique. Cesse ça tout de suite. Tu devrais être content, peut être que l’aventure de Sirius va s’arrêter. »

« Non, ce n’était pas mon intention… Vous n’êtes pas attachée à eux ? »


« Depuis le château de Keresztur, je n’en ai plus envie... En fait, N’kpa est partie… »


« Oui. Moi aussi, cela m’a attristé. Le tableau s’assombrit. »

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 Sujet du message: Re: La Laide-Les-Maines (Joueuse : Silmeria, v=x3)
MessagePosté: Mar 4 Oct 2011 12:20 
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« Alors même votre peuple connaît l’appel de l’aventure ? J’espère que vous savez ce que vous faites. Je m’appelle Thalo et la dame que vous voyait là bas se nomme Rosa. Vu que notre semblant capitaine n’est pas du tout porté sur l’étiquette, je vous souhaite la bienvenue sur ce semblant de navire.»

Le-dit Thalo resta immense lorsqu'il s'inclina. Mais les évènements qui venaient de s'enchainer semblaient trop grave pour qu'Ambre panique à la vue de cette silhouette géante qui se baissait sur elle.

Elle semblait songeuse.

(Le moment était peut-être mal choisi.)

(Tu es montée, tu ne recule plus.)

(Je ne peux plus reculer?)

(Non. Je te l'interdit.)

La Sinarie reprit ses esprits en secouant la tête. Thalo était retourné auprès de Rosa, et tout deux discutaient. Elle attendit un moment de silence, puis elle s'approcha à son tour, s'inclinant elle aussi, voulant faire bonne impression.

« Je me nomme Ambre. Je suis ravie de voyager à vos côtés. »

*** *** *** ***

Le vent soufflait dans les voiles du navire. Tout le monde courrait un peu partout. Ambre était perdue... Elle s'ennuyait un peu, étant donné que les évènements qui avaient précédé le départ de Bouhen n'avaient pas laissé le temps à Sirius de lui attribuer officiellement un poste.

Elle trainassait donc sur le pont, donnant des coups de main à droite, à gauche. Mais la plupart du temps, les marins lui riaient gentiment au nez, et lui disaient qu'ils n'avaient pas besoin d'aide.

Elle n'insistait pas. Sa condition de Semi-Femme la fit, pendant ce premier voyage sur la Laide-Les-Maines, énormément souffrir.

Elle se sentait rejetée, et bien vite, elle resta assise sur une rambarde, les jambes flottant à quelques mètres au dessus de la mer. Jasper tentait tant bien que mal de l'occuper et de la faire sourire, mais c'était peine perdue.

Elle aurait tellement voulu que le départ se passe bien...

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 Sujet du message: Re: La Laide-Les-Maines (Joueuse : Silmeria, v=x3)
MessagePosté: Dim 9 Oct 2011 21:05 
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Le lendemain, lors des funérailles maritimes de Renart, l'on fit savoir à Heartless que la fin du rituel devait se faire à l'écart du bâteau, sur une barque que l'on devrait faire brûler mais, étant donné que le mort en question était inconnu au reste du navire et que sa mort ne préoccupait que le capitaine, Sirius se contenterait de renverser le cercueil dans l'eau.
Voici donc ce qu'il fit :

Les hommes les plus forts de bras hissèrent le cercueil de Renart jusque sur la petite barque qui était à peine assez grande pour soutenir en plus le poids du borgne, puis on la décrocha du navire pour la faire tomber à la mer. Heartless se saisit des rames et commença à s'éloigner de la Laide pour avoir un peu d'intimité avant de noyer son ancien camarade. Alors que Sirius se trouvait loin de deux centaines de mètres environ du navire et qu'il se préparait à ensevelir Renart dans l'eau noire, il entendit comme une légère mélodie bercée par le vent marin. Il ne savait pas d'où ce son venait, mais il savait que cette musique qui enflammait peu à peu ses oreilles était d'une beauté envoûtante. Heartless voulut s'atteler enfin à sa tâche mais autre chose vint le perturber : une vive douleur à la main gauche. La tâche noire le brûlait, non, elle semblait ciseler sa paume, mais pourtant il n'était pas blessé du tout. Soudain, la marque noire se tordit dans sa main et provoqua encore plus de douleur, jusqu'à lui arracher un cri. Des lettres se formèrent, quelques vers apparurent sur la main du borgne...


Ô toi que la mort d'un renard tourmente
Crains les notes de cette aria sanglante






Soudain, une main puissante agrippa la gorge de Sirius, une main sortie du tombeau. Le cadavre de Renart, ramené à la vie, se releva lentement d'un geste saccadé mais ses yeux ne s'ouvrirent pas. A la place, son autre main arracha la peau de son visage et dévoila la face morbide d'un squelette animé, enragé par une quelconque magie noire dont le, ou plutôt les auteurs se servaient pour mettre à mal le pirate. Ces dernières surgirent des eaux en même temps que leur chant ensorcelant : des sirènes, trois femmes-poissons qui regardaient la scène avec amusement, tout en entonnant un air aussi doux que maléfique. Alors que le borgne allait crier à l'aide, une boule se forma dans sa gorge et une bulle gigantesque, comme une poche transparente, sortit de sa bouche, bloquant le son de sa voix. Et il était trop loin pour être vu en danger, d'ailleurs, peu de gens prêtaient attention à lui, car malgré son coup d'éclat qui lui valut son poste, peu le considéraient comme un vrai chef. Heartless était donc seul, entre les mains de trois monstruosités à visage d'ange qui s'étaient également répartis les rôles : la première sirène devrait chanter pour déboussoler la proie, la seconde invoquait le mort-vivant qui l'étranglait et la dernière l'étouffait avec un sort d'aquamancie bien retors; c'était une véritable embuscade, la pire des lâchetés, la traîtrise la plus efficace.

La proie n'avait ainsi que peu de chances de s'en sortir, et il n'était même pas certain qu'on lui vienne en aide. Un mal de tête horrible s'empara de Sirius car le chant des ondines commençait à faire son effet, le borgne commença à voir flou et la Laide au loin ressemblait plus à une nuage de vapeur qu'à son fier navire. Ses jambes fléchirent, il perdait peu à peu le sens de l'équilibre et de l'orientation, comme si le chant des sirènes l’enivrait, comme si le saouler le rendrait encore plus sans défense. Le monde tournait autour de lui et se déformait inlassablement, les orbites du crâne de mort en face de lui était un nuage flou. Sirius ne se rendrait pas sans combattre, il vendrait sa peau plus chèrement qu'au prix proposé et d'un brusque élan, il déséquilibra le cadavre et le fit chuter dans la mer. Se croyant débarrassé, Heartless retenta son cri mais il ne sortit qu'un léger bruit sourd et inaudible, l'enchantement de la sirène le rendait muet et il ne pouvait appeler à l'aide. L'étranglement recommença, le mort-vivant, ramenée sur la barque grâce à l'impulsion de la sirène aquamancienne revint à la charge et sortit même un couteau qui s'en alla transpercer le mollet du borgne. Première effusion de sang, mais Heartless ne pouvait encore hurler de douleur. Ne s'avouant pas vaincu pour si peu, Sirius se saisit d'une des rames et la coinça entre les côtes grinçantes du squelette avant de les écarter brusquement, ce qui eut pour résultat de dérégler les mouvements du cadavre et d'arrêter son inlassable étranglement. Un second coup bien placé suffit à le décapiter, et l'agresseur tomba dans la mer, dans un état tel que le ré-invoquer n'aurait été qu'une perte de temps. La seconde sirène s'arma alors d'un long poignard et bondit de la surface de l'eau vers le barque et, d'un coup de tranchant bien placé, blessé Sirius au flanc avant de plonger de l'autre côté de la barque. Elle revint maintes fois à la charge et toucha maintes fois Heartless qui ne pouvait l'esquiver à cause du chant de la première sirène...


Sur la Laide-les-Maines, personne ne se souciait encore du borgne impétueux et d'aucuns se doutaient de la situation dangereuse dans laquelle il était actuellement, maudit par la marque noire dont il n'avait encore parlé à personne. Eliwin était dans la cabine du capitaine, profitant de son absence, à l'ancien et au nouveau, pour étudier quelque peu l'histoire du navire sur lequel il naviguait désormais sous les ordres d'un parfait idiot. C'était alors qu'il fouillait l'armoire dans lequel Von Klaash entreposait ses manteaux noirs et ses bouteilles favorites qu'Eliwin trouva le bout de papier chiffonné que Nark avait remis à Sirius. Lorsqu'il en lut le contenu, ou plutôt qu'il aperçut l'étrange marque noire et les vers menaçants écrits au-dessous qu'il comprit. Le navigateur sortit affolé de la cabine et se précipita au bord du navire duquel il pouvait apercevoir Heartless en difficulté, et dont le sang sortait par flux pourpres de son corps à chaque assaut de la sirène. Alors qu'il s'apprêtait à donner l'ordre de le secourir, Mazhui, qui se tenait à côté de lui et regardait la scène d'un air oscillant entre le calme serein et l'angoisse profonde :

- A quoi cela nous servirait qu'il survive ? Cet homme n'apporte que la confusion autour de lui, il laisse les autres verser leur sang pour son orgueil personnel et sa mort calmerait la baronne. Alors ma raison me demande pourquoi, pourquoi faudrait-il lui venir en aide alors que lui-même n'y penserait même pas une seconde si c'était moi qui serait sur la barque par ce temps ?

Cette remarque sonna comme un sifflement de serpent aux oreilles d'Eliwin qui, aussi idiot que puisse paraître l'homme, ne le laisserait jamais mourir devant ses yeux sans agir.

- Tu sais, Mazhui, même chez les pirates, y'a de l'honneur.

Et en réponse, le mot "honneur" retentit comme un poignard dans le dos d'Eliwin qui se tut et regarda sans un bruit Eliwin et ses hommes préparer à la hâte une barque pour venir en aide à son capitaine, alors même qu'il le savait maudit par un emblème terrifiant. A la manière de Sirius, il tut cette découverte, car cela vaudrait l'abandon immédiat de la cause du borgne. Sur mer, les hommes laissaient une place non négligeable à la superstition.

Sur la barque, la situation allait de pire en pire. Heartless pissait le sang de son mollet, de ses épaules, de son avant-bras, et ses flancs étaient devenus la cible favorite de la sirène sadique qui ponctuait chaque attaque lancée par un rire sardonique. Mais Heartless avait un plan : alors que le monstre replongeait dans ses abîmes, il retira son manteau noir et le saisit par les manches, attendant le prochain passage, et lorsque la sirène rejaillit de l'eau sombre, il plaça le vêtement devant lui et la captura d'un swing bien placé. Enchevêtrée dans ses haillons, la semi-femme eut un moment de vulnérabilité dont profita le borgne qui en fit sa première victime. Il retira son sabre de sa ceinture rouge et transperça la gorge de l'ondine à travers la sombre veste. Il s'était débarrassé d'une dangereuse ennemie mais il en restait encore deux, dont une qui ne cessait de le désorienter avec son chant, au point qu'à maintes reprises il faillit tomber de son embarcation. L'aquamancienne prit le relais et élargit son emprise sur le nez du borgne, de manière à l'étouffer, comme si il se noyait en dehors de l'eau. Sirius s'agenouilla et tenta en vain d'enlever cette bulle qui lui empêchait de respirer mais c'était comme chercher à scinder la mer en deux, le liquide gardait toujours sa forme. Heartless devait agir vite sinon quoi il mourrait d'une manière aussi pénible qu'humiliante, et, dans un geste inconscient, il se précipita dans le cercueil, le referma sur lui et le fit basculer dans l'eau grâce au tangage. Il se retrouva dans une poche d'air et il avait aussi échappé à l'emprise de la sirène car il s'était soustrait à son champ de vision, mais une ombre restait sur le tableau : il coulait très, très vite, et il était sûrement poursuivi par la sirène dans son propre domaine.

Celle-ci s'était déjà armée d'un trident et fondait à une vitesse inhumaine vers le cercueil, puis en empala le centre plusieurs fois de son harpon jusqu'à voir des litres d'un liquide pourpre surgir du coffre noir. Croyant sa mission accomplie, elle s'accrocha au cercueil pour chercher la dépouille du borgne mais tout ce qu'elle trouva, c'était une bouteille de rhum ouverte qui se vidait de son contenu dans l'eau et avait fait croire à une gerbe de sang. Elle ne ressentit que trop tard une douleur atroce au niveau de son coup, alors que Heartless, fier de son stratagème, lui arracha furieusement les branchies, empêchant alors à la créature de respirer sous l'eau et l'obligeant à remonter. Sirius s'accrocha aux puissantes nageoires de la sirène dans leur remontée à la surface et tous les deux profitèrent d'une bouffée d'air frais à la sortie de l'eau pendant le saut aquatique fulgurant de la sirène, comme un geste de désespoir face à l'agonie. Elle trouva refuge dans la barque du borgne mais fut trop tard consciente que, comme sa partenaire, elle s'offrait carrément sur un plat et Heartless, sourire sadique sur ses lèvres enfin désobstruées, lui fracassa le crâne avec la seconde rame du navire.

Il put enfin se retourner pour insulter la dernière sirène, seule contre le bourreau de ses sœurs :

- Bande de morues ! J'aurais jamais cru voir des thons si énergiques ! Mais c'est pas comme ça qu'on peut m'vaincre ! Je suis le capitaine Heartless, pigé ? Heartless, poisson pané !

Cette bataille ardue et retors lui avait presque fait oublier que le cadavre de Renart était donc un faux. Il n'y avait pas de deuil, pas de regrets, le combat n'était pas fini, et au vu de la malédiction en forme de tache noire qu'il avait à la main, il n'avait pas encore réellement commencé.

Mais la créature eut une réaction des plus inattendues : au lieu de sauter sur le capitaine arrogant en hurlant vengeance, elle se replia pour hurler d'une voix des plus stridente, un cri aigu provenant du plus profond de sa gorge qui créa soudain une centaine de vaguelettes. Puis, des sortes de torpilles foncèrent en direction de la Laide, émettant toutes un cri furieux. Consterné, Sirius ne le réalisa que trop tard : il n'y avait pas que trois sirènes, elles étaient encore une dizaine car le plan de départ n'était pas de mettre seulement fin aux jours de Heartless mais bien de ceux de tout l'équipage. La sirène chanteuse se joignit au lot et le cortège ne fit même pas attention au pirate resté sur la barque; la Laide-les-Maines, c'était leur véritable cible. Elles ignorèrent donc Sirius et se mirent à tourner autour du navire encore inconscient de la nature du danger, et elles entonnèrent le fameux chant des sirènes. Une ode à la tentation retentit autour du navire et ensorcela tous les hommes qui y étaient présents, devenus des proies faciles pour les carnassières, ils commencèrent à baver pour les sirènes et se mirent en tête l'envie irrépressible de venir les embrasser au péril de leurs vies. Un typhon aqueux apparut autour du galion devant lequel dansait une dizaine de sirènes avides du sang des hommes marins. Le chant épargnait seulement les femmes et les animaux, minorités évidentes dans un navire pirate, même celui d'Heartless.

Les conséquences furent désastreuses et chaque homme qui avait l'ouïe dégagée sombra dans la folie : Plagg remuait entre les cordages en criant "Aux femmes ! Aux femmes !", Iguru arrivait jusqu'au bastingage avec des biscuits pour ces dames, Elias se mit à gueuler, tout simplement et à se battre pour les femmes. Mazhui errait sur le navire en appelant fébrilement sa mère, les larmes aux yeux... Un carnage, tous couraient joyeusement vers une mort certaine. Il n'en fallut pas plus pour Heartless pour se décider à réagir, car lui comme Eliwin et quelques hommes partis avec lui étaient trop loin du navire pour se laisser envoûter par le chant des sirènes. Il coupa des bouts de sa veste et les roula en boule pour se boucher les oreilles et intima à Eliwin au loin d'en faire de même avant de commencer à ramer vers la Laide. Il ne devrait pas être trop tard...



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 Sujet du message: Re: La Laide-Les-Maines (Joueuse : Silmeria, v=x3)
MessagePosté: Mar 11 Oct 2011 11:18 
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La shaakt se réveilla brusquement, un sursaut du à un songe inquiétant. Elle voulut se réfugier dans le regard d’un protecteur réconfortant mais le vit immobile, la tête orientée vers le plafond ou le vide. Elle se frotta les yeux d’un bras pour mieux voir la statue d’acier, le heaume ne bougeait pas et laissait entrevoir un visage affecté. Rosa tenta d’ouvrir la bouche, il se leva coupant net son élan. Sans parole ni geste pour la sorcière le guerrier s’avança vers l’escalier pour accéder au pont. Sa perplexité augmenta lorsqu’elle vit tout l’équipage se conduire de la même manière. Sa curiosité piquée la poussa à devancer la marche de ses âmes errantes jusqu'à la surface du navire, un inquiétant spectacle s'y tenait. Des hommes envoûtés ne pouvait plus détourner la tête de l'océan et son appel, un chant ensorcelé. Ils étaient médusés, leur esprit éprouvait quelque chose dont la mage se sentait épargnée. Un lointain écho remuait les vagues, la menace venait des flots illusoires. Des créatures abyssales rodaient non loin du bois, des paroles pleines de promesses pour leur espoirs. Rosa se pencha avec méfiance, sous les eaux calmes nageaient un mortel mythe. Soudain son corps se glaça, seule autour d'un équipage vaincu. Une de ces créatures à la vue de l'elfe montra son vrai visage, un monstre aux traits défigurés par la colère, les femmes ne les intéressaient pas.

« Ton chemin est trouble, nous avons la connaissance.
Notre savoir est à prendre, cesse tes errances. 
La femme que tu aimes,
Elle est morte.
Viens.
Nous avons les réponses et le baume pour ton cœur.
Ta protégée n'a elle que cette trompeuse douleur.
Rejoins-nous et connais ton véritable heur. »


Incapable de ralentir une armure si lourde, Rosa se précipita vers les perfides serpents. Trop sures d'elles pour cet équipage conquis, le festin qui s'annonçait leur fit sous estimer le danger d'une toute autre harpie. Le terrifiant feu fit son entrée, surprises et horrifiées par cet élément, les sirènes s'écartèrent un temps. Elles évaluèrent la situation et virent la mage qui tentait de les maintenir en respect. Cependant cette femme combattait seule, les menteuses cernaient la Laide. Leur chant redoubla, hors de portée des maléfices de la pyromancienne. Thalo s’apprêtait à se noyer, il allait plonger. Leurs oreilles ne pouvaient s'abriter et sa magie s'épuisait.

« Réveille-toi ! Sinon tu pourriras sur leurs récifs comme tout marin qui les a écoutées ! »

« Non. Écartez-vous. Laissez-moi les voir ! »

« Mais... Elles t'aveuglent ! Elles vont te noyer ! Je ne bougerai pas. »


Furieux de voir ses songes perturbés par une shaakt sur son chemin, il tenta de la pousser. Dépassée par cette force d'enchantement, Rosa recula contre les cloisons. Le guerrier dégaina son épée complètement aliéné. Elle mit un temps à réaliser, les mots des sirènes s'écrivaient si fort dans les parchemins de leurs pensées, un encre empoisonné si noir, les siens ne pouvaient rien. Il allait la tuer si elle ne le laissait pas mourir. La mage ne pouvait rien contre sa force. Cependant le nouveau sort s'annonça comme une dernière carte, pas de retenue cette fois. Le protecteur retourné hurla, lâcha son arme pour tenir sa main brûlante, le gantelet bouillant. La douleur le fit quitter une seconde l'enchantement, terrorisé il pointa du doigt des cordes qui traînaient non loin puis se mit s'allongea par terre de nouveau sous l'emprise du chant. La douleur l'empêcha d'avancer, tiraillé entre les brûlures de sa chair et de son cœur, l'homme se mit à se lamenter. L'elfe en profita pour écouter le conseil fugitif du fils de négociant et l'immobilisa sous de solides liens sur un des mats. Elle put sauver son wiehl asservi, néanmoins l'équipage demeurait à leur merci. Même son détachement ne pouvait se résoudre à les laisser périr d'une telle façon. Elle croisa alors la Sinarie qui comme elle devait être immunisée à ce funeste sort.

«  Ce bateau va sombrer. Je vous en prie, aidez-moi à sauver le plus de ces imbéciles avant qu'ils ne se jettent tous à la mer. Je ne connais pas vos talents mais s'ils peuvent retenir ces âmes perdues, alors je vous en conjure aidez-moi ! Du tissu... Ou de la cire. La cire dans les lanternes, il faut les empêcher d'entendre ! »

Elle pensa ensuite à tous ceux dans la cale, dans l'infirmerie de fortune qui n'étaient pas encore sur le pont. La shaakt courut aussitôt aux accès pour tous les verrouiller un à un. Tous les autres écoutaient, ravis et prêts à donner leur gorge aux monstres. Arrivée à la dernière trappe, elle aperçut

« Mazhui sophiste de pacotille ! Voilà ta philosophie indécise balayée par les premiers charmes de la nature sauvage ! »

Plus apte à retenir un énigmatique ynorien plus frêle que le reste des hommes, elle le gifla pour le mettre à terre. Elle ouvrit une lanterne éteinte, en saisit la bougie puis la tête du rusé abusé et colla la matière pâteuse non sans violence pour le libérer. Son regard changea, Rosa tremblottante se releva pour tenter d'en préserver d'autres...

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 Sujet du message: Re: La Laide-Les-Maines (Joueuse : Silmeria, v=x3)
MessagePosté: Mar 11 Oct 2011 12:09 
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La panique s'était emparée du navire. Plus rien ne tournait rond. Tous les hommes semblaient comme.... envoutés.

(Il se passe quoi là, Jasper?)

(Des sirènes. Elles charment uniquement les hommes.)

(Et c'est grave?)

(Non... Elles vont juste les tuer les uns après les autres.)

Ambre ne releva pas. Elle grimpa sur les cordages, pour jauger la situation. Sur le pont, elle aperçut Rosa, qui tentait de mettre un truc dans les oreilles d'un des hommes d'équipage.

(Elle a raison! Si les hommes n'entendent pas les sirènes, ils ne seront plus sous l'emprise de leur chant!)

(Une idée, vite, une idée...)

Une folie... Elle vint s'imposer à l'esprit de la Sinarie. Elle sortit sa flûte, descendit des cordages,et de toute la puissance de ses petits poumons, elle joua.

(Musique)

Ambre s'approcha de Thalo, qui comme les autres agissait mécaniquement, sous le contrôle du chant. Le guerrier semblait troublé par cette flûte qui venait gêner la magnifique voix des sirènes. D'un revers, il fit voler la musicienne.

(La musique ne t'aidera pas sur le coup. Ils entendent quand même la mélodie maudite.)

(La musique non, mais le son oui!)

La Semi-Femme se releva d'un bond, et changea de tactique. Elle prit une grande inspiration et tira de son instrument un sifflement suraigu et très fort. Elle crut que ses propres tympans allaient sauter, mais elle tint bon, quand elle vit que le grand guerrier en armure ne semblait plus pouvoir entendre la voix des sirènes.

Très vite le souffle lui manqua. Elle arrêta de souffler quelques secondes, aspira le plus d'air possible, et recommença, encore, encore, encore...
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Dernière édition par Ambre le Jeu 20 Oct 2011 20:06, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: La Laide-Les-Maines (Joueuse : Silmeria, v=x3)
MessagePosté: Sam 15 Oct 2011 15:36 
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Au beau milieu du vacarme, cinq silhouettes se hissèrent jusqu'au pont du navire, celles d'Heartless, Eliwin et d'autres hommes de la mer. Ne pouvant se procurer de la cire, ils avaient néanmoins les oreilles assez obstruées pour ne pas se laisser complètement envoûter par le chant des sirènes. Sirius pointa du doigt la cabine d'équipement non loin de l'infirmerie et hurla :

- ...... !

Eliwin haussa les épaules pour montrer sa sourde incompréhension, le borgne se saisit alors d'un bout de cordage en toile près du mât contre lequel, à sa grande surprise, était attaché Thalo. Remarquant ses mouvements imprécis et convulsifs, il en déduit qu'il avait été lui aussi touché par le chant maléfique et le laissa à sa place. Le capitaine montra la corde et mima un poisson se faufilant entre les mailles d'un filet : Eliwin comprit qu'il devait aller chercher l'outillage de pêche et s'en servir contre les femmes-poissons. Mais il ne bougea pas tout de suite et désigna du regard la foule d'esclaves qui trottinait jusqu'à la mer dans l'espoir de se faire dévorer par les muses carnassières, pour lui répondre, Sirius se désigna lui-même du pouce en arborant un sourire vu mille fois pour lui dire "Laisse-moi m'en charger". Le gaillard, que l'assurance du borgne déroutait, décida néanmoins de lui faire confiance, il fallait au moins trois hommes pour étendre le filet sur toute son ampleur et Heartless, à cause de son inexpérience en la matière, était de trop.

Une énorme averse ébranla les voiles de la Laide-les-Maines, mais par chance, il n'y avait d'une tempête que la pluie battante. Mais même cela n'était pas assez pour taire la mélodie sanglante. Les marins suicidaires continuaient leur funeste marche jusqu'au rebord et la mort mais furent soudain interrompus par une silhouette familière dressée devant eux; armé d'un aviron, Sirius, muet, leur barrait la route. Ils s'arrêtèrent comme un banc de thons qui voyaient l'un de leurs semblables nager à contre-courant et le regardaient, perplexes. Heartless savait que face à ces monstres marins, les mots n'avaient que peu d'importance, il ne pouvait même pas entendre ceux qui provenaient de sa propre bouche alors qu'en était-il de ceux obnubilés par l'aria obscur ? Peu à peu, leurs mines contrariées devinrent agressives, une haine dictée par les sirènes dirigée sur le borgne les envahit et ils prirent plus l'allure d'animaux féroces mais domestiques. C'était précisément cette expression qu'attendait le pirate pour faire tournoyer l'arme de bois au-dessus de sa tête et la pointer contre ses propres alliés.

Sirius s'était demandé auparavant, alors qu'il était au chevet d'un Nark épuisé, pourquoi il s'était désigné d'emblée comme le chef, si il avait été choisi ou si il avait imposé sa tyrannie sans demander l'avis d'un tiers. Il s'était demandé pourquoi tout ça, pourquoi avait-il fait tout ce chemin sans même être sûr de ce qui allait se passer durant son voyage ? Comment avait-il réussi à se faire seconder par des hommes et des femmes tels que Gallion Thunderhead, Leoj, Thunar, Renart, Nark, Rosa, N'Kpa, Ambre... alors qu'aucuns d'eux ne se connaissaient l'un l'autre ? Si il avait un charisme, alors il n'y avait pas plus étrange et illogique attraction que celle qu'il exerçait sur ses proches. Même alors qu'il ne désirait plus les tromper avec de belles paroles, il ne pouvait s'empêcher de se vanter, de faire de vaines promesses ? Et désormais, cela le mena à se battre seul contre son propre équipage, était-ce Zewen qui lui avait dessiné un destin si ironique ? Zewen, les dieux, la milice, n'importe qui... ne se méfiaient-ils jamais de ce que pouvait accomplir un ver de terre insolent et borné qui se mettait en tête de déjouer chaque défi qu'on lui imposait ? Cette odieuse tâche noire n'était-elle alors que la concrétisation de toute cette moquerie, qui l'égarerait encore plus et rendrait sa vie encore plus tanguante qu'une barque inondée, encore plus fugace qu'un coup de vent dans les voiles ? Si l'existence même d'Heartless était une telle blague, alors comment arrivait-il à se faire suivre d'êtres uniques, exceptionnels ? La réponse surgit avec le premier coup d'aviron.

Alors qu'il fracassa les roubignoles de sa première cible avec le plat de son arme, le capitaine comprit : il n'y avait que lui qui soit assez fou pour accomplir ces singeries sans se poser des questions incessantes, son esprit était léger, et il devait l'être, pour faire oublier à ses compagnons une vie de souffrance et de peine pour un instant d'excitation et de franc-rire, de tuer l'invincible ennui du monde et de faire de l'existence un simple jeu, de tout rendre vain pour ne rien rendre triste. Pendant ce temps-là, Elias se tint les roustons qui lui inspiraient milles souffrances de Thimoros et se laissa tomber sur le sol, vaincu d'un coup lâchement bien placé. Juste ensuite, un marin fou se jeta sur Sirius pour l'étrangler mais fut dégagé d'un coup d'aviron en plein vol sur le pont, légèrement groggy mais prêt à revenir à la charge. L'attention du capitaine n'était pas à porter sur un seul homme, mais bien sur une troupe de zombis furieux qui n'avaient même pas le réflexe de dégainer l'épée. Heartless distribuait les coups et fendit l'averse d'un hurlement insonore, frappant encore et encore sans faire de jaloux jusqu'à ce qu'il fut dépassé par le nombre et surtout, le poids. Iguru avança en première ligne et bloqua la rame de Sirius sous son aisselle avant de le bousculer jusqu'au bord du navire, où les sirènes affamées se languissaient. Les mains puissantes du géant saisirent la gorge du pirate qui perdit peu à peu ses forces jusqu'à lâcher son arme qui se brisa sous les pas enragés de l'équipage possédé tandis qu'une créature vicieuse susurrait des mots d'une douceur hypocrite aux oreilles du borgne et infiltra doucement ses doigts palmés dans son oreille pour le rendre sensible à son chant et éliminer ce frêle mais ô combien gênant rempart à leur festin. Un orage éclata sur le crâne d'Iguru, une massue frappa sa nuque et l’assomma sur le coup, et le plus surprenant était que cet ouvrage provenait de Mazhui ( protégé par de la cire que Rosa lui avait enfoncé dans les oreilles ), qui souriait très légèrement à Heartless tout en se demandant pourquoi il avait répété ce geste qu'il trouvait si idiot, celui de sauver au dernier moment une personne à laquelle il disait ne pas tenir. Mais là encore, il s'était mis gravement en danger et s'exposait aux coups mortels d'une foule de chiens sans maître.

Et puis un second orage, sonore cette fois, vrilla les tympans d'un équipage tout entier, même ceux dont les oreilles étaient bouchées de cire. Sauvé par le gong, ou plutôt par la flûte d'Ambre la Sinari providentielle. Les marins furent pris d'un moment d'absence douloureuse et la sirène qui menaçait Heartess s'était tordue de douleur avant de replonger dans la mer. La hobbit avait pris son courage à deux mains et, dans un élan de lucidité, avait encombré la sérénade des fléaux marins avec un hurlement aigu et retentissant, qu'elle se fatigua à répéter maintes et maintes fois. Mazhui et Sirius se dégagèrent de la précédente mêlée que la majorité des participants avait cessé d'entreprendre, recroquevillés sur leurs douloureux tympans. Ce fut alors qu'arriva la troupe d'Eliwin avec l'imposant filet et ce dernier, constatant que, sous l'eau, les queues de poissons des sirènes se débattaient pour taire leur douleur, il fit signe à ses hommes d'étendre le filet. Heartless savait que, dans leur état, les sirènes nageraient inconsciemment vers le piège qui les recouvrait peu à peu mais il fut soudain perturbé par une silhouette élancée qui se balançait nerveusement entre les cordages puis sauta avec un cri désabusé : c'était Plagg qui, agacé par le son d'Ambre, tomba de ses cordages et rejoignit les sirènes malgré lui. Sirius lit sur le visage d'Eliwin la terreur de voir son ami plonger avec ces rapaces et qui hurlait inconsciemment "Plagg ! Plagg !" sans pouvoir se résoudre à lâcher le filet car, réfléchi qu'il était, il savait que si il abandonnait son ouvrage maintenant, il gâcherait le dernier plan. Le plongeon qui suivit fut celui d'Heartless qui se jeta dans la gueule du loup pour sauver son compagnon.

Sous l'eau, le monde était paisible, pensa le borgne alors qu'il cherchait désespérément le corps de Plagg qui s'engouffrait dans les profondeurs. Lorsqu'il reconnut sa silhouette maigrelette au milieu du banc de dix sirènes, son sang ne fit qu'un tour. Priant pour garder ce qui lui restait d’oxygène, Sirius nagea encore plus vite vers ce danger, n'ayant que la noyade de son camarade en tête. Par chance, les sifflements d'Ambre résonnaient encore même sous l'eau et étourdissaient les sirènes qui, de par leur nature, étaient bien plus sensibles à ces bruits horripilants. Le borgne attrapa Plagg et les sirènes le voyant émirent un hurlement guerrier et se préparèrent à fondre sur l'insolent qui empiétait sur leur domaine avant de se rendre compte que leurs mouvements étaient restreints : le filet renfermait sa terrible emprise. S'accrochant désespérément à son ami, Heartless se laissa prendre avec les sirènes dans le piège et tous ne devinrent qu'une sorte de masse informe qui se débattait naïvement entre les mailles du filet. Alors que les femmes-poissons tentaient vainement de passer à travers le filet, les corps de Sirius et Plagg dominèrent le capharnaüm. Hors de question de se laisser berner par leurs jolis minois, Heartless dégaina son poignard d'argent, et son cri rageur quoique étouffé paraissait à ce moment-là plus effrayant que les appels de détresse des chanteuses désœuvrées...

Eliwin et ses hommes remontèrent le filet aussi vite qu'ils le pouvaient aussitôt qu'ils eurent aperçue la teinte pourpre qu'avait prise l'eau. Lorsque le filet fut entièrement hissé sur le pont, Eliwin se déboucha les oreilles et s'écria avec joie :

- Et bien, en voila une belle prise !

Heartless était là, essoufflé et tremblotant, trempé jusqu'au bout des orteils, le corps entier rougi par un sang qui n'était pas le sien, le couteau d'argent tenu jonglant entre ses doigts, sourire narquois. Il laissa le corps de Plagg tomber du filet et les marins aux côtés d'Eliwin se hâtèrent de sauver leur compagnon de l'asphyxie, et ils y parvinrent fort heureusement après de nombreux efforts. La crise était terminée, et les quelques sirènes qui s'étaient échappées du filet fuyaient la Laide, trop peu nombreuses et bien trop effrayées pour attaquer à nouveau. Heartless se déboucha les oreilles, l'air vainqueur, et regarda ses marins se redresser, complètement déboussolés et inconscient de ce qui leur était arrivé. Il rit en voyant Mazhui se plaindre de la brutalité de Rosa qui avait sur rester courageuse et il adressa un pouce levé à Ambre qui leur avait sauvé la mise en leur faisant profiter de la plus horrible mélodie qu'il ait jamais entendue.

Lorsqu'Eliwin constata que le visage et le corps de son capitaine était couvert des bleus et des blessures laissés non seulement par sa bataille contre les sirènes mais aussi par ses propres hommes, il ne put s'empêcher de penser que pour ce qui était de maîtriser ses camarades, il avait de vraies qualités de capitaine. Mais tout ça ne se disait pas, seule la moquerie prouvait sa gratitude :

- Alors, capitaine, des problèmes de discipline ?

Sirius recracha un peu du sang étranger qu'il avait avalé et répliqua sur le même ton :

- Tant que ça se règle avec des mandales bien placées ça reste mon domaine. Bon... on en fait quoi ?

Il désigna le tas de cadavres aux gorges tranchées sur lequel il était assis, un vrai carnage.

- On les rejette à la mer ?

- Mouais, bonne idée. Mais entre nous...


Le borgne se releva et descendit son escalier de massacre pour mettre une petite tape sur l'épaule du marin et lui dire à l'oreille :

- ... ça fait combien de temps que t'as pas mangé du poisson de qualité comme celui-ci ?

Eliwin comprit l'allusion de son capitaine et jeta encore un œil à la pile de corps inanimés, puis répondit d'un air dégoûté :

- T'es dingue ?

Sirius s'éloigna avec un hochement de tête et déclara à tous les marins :

- Les gars ! Ce soir, on bouffe de la sirène !

- OUAIS ! répondirent les autres presque par plaisanterie.

Les hommes commencèrent à découper les queues des sirènes pour la cuisine, excités et joyeux d'avoir ridiculisé Moura sans avoir subi aucune perte. Le regard d'Eliwin était bien plus grave, assis dans quelque coin de l'infirmerie, il repensa à la main noircie de Heartless qu'il avait remarqué lors de leur discussion et à combien il était étrange de subit une attaque des sirènes si tôt après l'acquisition de leur navire. Pas de doute, c'était une malédiction, mais il sourit en pensant que cette malédiction déjouée leur avait permis de s’enorgueillir d'une victoire contre la mer et d'un repas nocturne aussi malsain que mérité. Il dissipa ses doutes : bientôt, le continent de l'Imiftil apparaîtrait à l'horizon...

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 Sujet du message: Re: La Laide-Les-Maines (Joueuse : Silmeria, v=x3)
MessagePosté: Mer 19 Oct 2011 17:55 
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Nark ne sentit pas les bras qui le portaient vers l’infirmerie, il ne vit pas son capitaine pleurer à chaudes larmes à côté de son lit, il n’entendit pas le funèbre chant des sirènes entourant le bateau. Non, l’épéiste avait fait un étrange rêve.

Tout était blanc. Il n’y avait plus de ciel, d’eau, plus rien. Seulement un sol blanc, lui aussi. Nark découvrit qu’il était nu comme le jour de sa naissance. Que lui était-il donc arrivé ? Etait-il mort ?

« Où suis-je ? Où sont mes compagnons ? »

Le fils de marchand continua à crier jusqu’à ce que sa gorge le brûle et qu’il ne puisse plus dire un mot. Le pauvre était désemparé, autant inquiet de son sort que de celui de ses amis. Etait-il mort ? Nul ne lui répondait. Il était seul, complètement seul. Et il le serait pour toujours. Ce sort l’inquiéta plus que tout. Cette semaine passée en compagnie de l’équipage avait été la meilleure de sa vie et tous lui manquaient déjà. L’humour de Heartless, les sarcasmes de Rosa, les leçons de moral de Thalo, la gentillesse de N’Kpa…

« Tu es partout et tu es nul part. »

Nark se retourna, soulagé d’enfin rencontrer quelqu’un dans ce néant immaculé. Mais ne connaissait-il pas la voix qu’il avait entendu ? La personne qu’il vit était celle qui avait disparu de sa vie depuis plus de deux ans. Sa mère, Tiphaine. Elle n’avait pas changé, sa chevelure brune tombant toujours en douces boucles le long de son dos, son visage pâle éclairé d’un magnifique sourire, ses yeux bleus pétillant de joie et d’intelligence, ses lèvres fines et délicates.

Comment était-ce donc possible ? Sa mère était-elle revenue des morts ? Bien sûr que non, c’était lui qui venait de mourir en voulant se précipiter. Aux larmes de joie se joignirent des larmes de tristesse. Il n’avait vécu que dix-neuf années. Il n’avait vu que dix neuf fois les bourgeons fleurirent, la neige tombait sur Kendra Kâr, les feuilles mortes se décrochaient des arbres.

Pour ne pas montrer sa peine, il plongea dans les bras de sa génitrice. Après une longue étreinte, il se recula pour demander à Tiphaine :

« Mère, où suis-je ? Quel est donc cet endroit ?»

« Tu es dans ton subconscient. »

Devant l’air interrogatif de son fils, il reprit la parole.

« Tu imagines tout ça. Rien n’est réel. »

Nark mit quelques longues secondes à comprendre les implications de la phrase. Ainsi donc, il n’était pas mort, mais simplement dans le coma. Mais si cet endroit était imaginaire, l’épéiste pouvait y créer ce qu’il désirait. Les deux personnes se retrouvèrent dans la cabine de Heartless, à bord de la Laide-les-Maines. Un léger roulis agitait la pièce et l’on entendait les cris des mouettes.

« Mère, que m’est il arrivé ? »

« Tu t’es évanoui à cause de la prise successives de deux fluides très puissants. Tu as frôlé la mort. »

« Et mes amis ? »

« Ils sont toujours à bord du bateau, combattant des sirènes, aussi dangereuses que puissantes. »

Voyant son fils mettre la main à l’arme, elle l’arrêta.

« Tu ne peux rien faire pour le moment, tu es trop faible pour te réveiller. »

« Ah. Et quand le serais-je ? Mère, si tu m’observes depuis les cieux, que penses-tu de mes actes ? »

« Bientôt. Tu as choisi de braves compagnons, en qui tu peux avoir totalement confiance. Heartless passe pour un idiot, mais c’est un jeune homme très intelligent doté d’une gentillesse et d’une sensibilité extraordinaire. Rosa est une shaakt, une race pernicieuse, mais elle est différente des ses semblables, et saura le montrer le moment venu. Thalo est un roc, plus puissant que tous les typhons et cyclones. De plus, son sens de l’honneur est très fort, même si cela peut-être un défaut. Ton nouvel ami, Asirak, te sera d’un grand secours et deviendra ta moitié. Tu dois faire attention à Mazhui, qui cache en lui quelques sombres secrets. Quant à la dernière arrivée, Ambre, elle est un nouvel élément festif de votre équipage. »

Un visage empli de tristesse, de honte et d’inquiétude. L’avis de sa mère, qu’il avait toujours considéré comme la personne la plus importante de son existence, comptait beaucoup pour lui.

« Et moi, mère ? J’ai tué à de nombreuses reprises et y pense à chaque instant. Ai-je fais le bon choix ? »

« Le chemin sur lequel tu t’es engagé implique beaucoup de sacrifices et de dangers. Tu devras défendre ta vie à plusieurs reprises et parfois tué pour ne pas être tué. Mais ta loyauté envers ton capitaine m’honore, ainsi que ton courage sans faille. Continue ainsi, je suis fier de toi. »

Les paroles de Tiphaine furent une bouffée d’oxygène pour le jeune homme. Tous ses muscles se détendirent et il sourit. Puis une sensation étrange vint. Il se sentit s’éloigner de sa mère.

« C’est l’heure de partir, mon fils. Honore la famille Lounge, toi qui es son dernier représentant. Et n’oublie jamais que je t’aime. Adieu, chair de ma chair. »

« Mère ! »

Puis tout explosa. Une lumière blanche l’aveugla. Gaïa le rappelait sur Terre. Tout s’éteignit, laissant place à un rideau noir. Puis Nark ouvrit les yeux. Il se trouvait sur un lit, à l’infirmerie. Il se redressa mais fut pris d’un léger mal de tête. Il attendit puis se leva sans être pris de vertige, attrapa ses deux rapières, posées à côté du lit, tout en réfléchissant au rêve qu’il venait de faire, même si ses souvenirs s’effaçaient peu à peu. Il voyait le visage de sa mère, puis sa bouche, formant les mots « je t’aime ». Une larme coula le long de son visage.

(Je t’aime aussi.)

Le second quitta l’infirmerie pour le pont principal. Une douce odeur de poisson frit envahit ses narines, quand un cri de Plagg le fit regarder le plus loin possible.

« Terre à l’horizon ! »

L’aventure continuait.

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 Sujet du message: Re: La Laide-Les-Maines (Joueuse : Silmeria, v=x3)
MessagePosté: Jeu 20 Oct 2011 15:22 
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Thalo leva la tête sorti d'un lourd songe. Rosa se tenait assise juste devant lui mais sa torpeur l'empêcha de savoir à quoi il devait s'attendre. Le guerrier songea alors au vide qui recouvrait sa mémoire, un voile noir qui dissimulait une vérité qui l'inquiétait. Il tenta de se redresser, il réalisa alors qu'on l'avait attaché. Son casque se cogna contre le mat, incapable de se dégager. La shaakt observait sans bouger, pourtant le reste du bateau s'animait comme à son habitude. Personne ne semblait relever l'étrangeté de sa situation, pas même le capitaine. Le ligoté remarqua que certains s'attelaient à nettoyer du sang sur le pont puis le regard grave de l'elfe sombre. Il exposa alors son incompréhension :

« Vu mon mal de tête, j'ai du raté quelque chose de conséquent. Pourquoi suis-je attaché ? »

Rosa sembla rassurée, en guise de réponse elle le libéra. Néanmoins il resta immobile dans l'espoir de recevoir une explication plus convenable.

« Les sirènes, rien de cela dans ta mémoire ? La mer nous a apporté un de ses fléaux...  »

« Des sirènes ! Nous avons survécu ? Je veux dire, comment avons nous pu nous en réchapper ? »


« En jouant les bouffons comme d'habitude. Le capitaine a assommé la moitié de son équipage et les monstres trop sures de leur victoire ont sous estimé les lames de quelques marins protégés. Tu as tenté de me tuer et je ne savais pas quelle ampleur avait ce chant sur vos esprits... Je voulais être sure ou juste t'admirer attacher, je ne sais pas vraiment. »

« J'ai tenté cela ? Je ne me souviens pas. Des images très floues, une mer déchaînée. Pardon... Je n'étais plus moi même. »

« Les autres n'ont pas perdu la mémoire. Ils se souviennent. »


Un silence pesant.

« Ca me revient tout doucement. Je n'ai rien dit d'offensant ? Comment cela s'est-il terminé ? »

« J'ai pris garde au fer que tu levais sur ma tête, pas à tes mots qui n' étaient pas les tiens. Pour la fin, je crois que nous n'avons perdu personne et Heartless veut servir ses victimes pour le dîner. »

« Oh ? Si je n'avais pas de casque j'aurai volontiers craché mon dégoût à la mer. Si vous permettez la métaphore. »


Thalo redevenait lui même. Cependant la sorcière sentait que l'expérience lui avait arraché quelque chose ou du moins tentait d'attraper un mystère qu'il se gardait bien de parler. Avant toute chose, il se montrait désolé pour son attitude envers sa protégée, elle ne lui en voulait pas. Après tout, l'humain hardi se tenait toujours sur le pont, comme les autres marins. Ce soir là, ils ne mangèrent pas, le fils de marin écouta une vieille superstition et Rosa ne se voyait pas manger la chair de leur malheur. La nuit fut glacée, son bouclier en guise de pénitence lui sacrifia ses couvertures. Leur sommeil ne dura pas car on cria l'arrivée au continent d'Imiftil. Les deux personnages contemplèrent le lointain, une ville noire et torturée.

« Je m'étonne de voir cette cité encore debout. Le désordre et la misère y règnent en maître à la place d'un souverain fantoche. Les taxes tenues par de véritables escrocs font fuir les navires comme la peste. Je crois que la ville est déchirée par des guerres de bandes armées qui se rognent les quartiers... Une destination pour un pirate finalement. »

«  Nous nous rappellerons notre rencontre sur Darhàm. Cependant si tu dépeints un cloaque aussi infect, je n'y mettrai pas les pieds. »

« J'avoue ne pas être enjoué à l'idée de visiter Exech. Regardez moi ces quais, j'espère que Sirius a la négociation dans le sang. »


Ce port se présentait bien comme une bouche d’égout immonde. La foule de créatures humaines fixait le navire qui avançait lentement vers eux. Cela suffit à refroidir son envie de promenade. Des vagabonds dans des haillons mordus par le froid, des marins avec le rhum comme seul maître, des prostituées bruyantes et des mendiants inanimés. La ségrégation sociale chez son peuple dans les quartiers n'avaient pas lieu d'être ici, toute la cité n'était qu'un amas d'habitats délabrés et repoussants. Thalo pour se divertir nettoya son arme. Hors de question de s'aventurer dans cette fosse et encore moins sans protecteur, elle quitta néanmoins le bateau agité pour un quai en bois. Elle s'assit sur une caisse à deux pas de la passerelle, prête à s'enfuir sur la Laide. L'air pesait et les yeux se posaient sur tous ceux qui descendait du vaisseau. Cela semblait n'être qu'une question de temps avant que leur capitaine soit assailli d'officiers chargés de taxer pour l'escale. A cette suggestion surgit une question, quelle richesse détenait un capitaine de mutinerie, quelques semaines plutôt déchu puis prisonnier ?

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 Sujet du message: Re: La Laide-Les-Maines (Joueuse : Silmeria, v=x3)
MessagePosté: Mar 25 Oct 2011 13:37 
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Nark attendit avec impatience leur arrivée à Exech, patientant, accoudé au bastingage. Le soleil semblait très proche, et réchauffait le dos du jeune guerrier, qui appréciait la chaleur dégagée par l’astre. L’océan rendait la température clémente, mais il ne faisait aucun doute qu’elle était étouffante à quai. On pouvait voir que la savane entourait la ville, plaine où se trouvaient peu d’arbres, mais remplies de hautes herbes sèches. Seuls les fous s’aventuraient à travers cette prairie qui se transformait rapidement en désert, pleine d’animaux sauvages plus dangereux les uns que les autres.

Le bateau s’arrêta le long du quai, Eliwin donnant les ordres à ses hommes. Nark, qui était impatient de descendre visiter la ville, fut déçu par la ville. Sale, chaotique, aucun ordre ne la régissait. Les plus grands criminels du monde connu se regroupait dans cette cité, où valait mieux être craint que respecté. Si le jeune homme descendait, il allait à coup sûr s’attirer des ennuis, ce qu’il ne désirait pas. Il préféra donc se retirer dans sa cabine, peu meublée. Une seule armoire de chêne brun laquée, un bureau de la même couleur et un petit lit s’y trouvaient. Malgré le peu d’éléments présents dans la pièce, Nark appréciait le fait de posséder une cabine pour lui seul. C’était l’un des privilèges d’être le second.

Sur le pont principal, il entendit Heartless annoncer un départ vers le Cirque de la Troupe Flamboyante. Peut-être Nark les rejoindrait il plus tard. Pour l’instant, il préféra sortir ses rapières et sa pierre à aiguiser. Après quelques minutes de ce travail, il entendit des pas dans le couloir, fait étonnant puisque le guerrier était l’un des trois gardes du bateau. Il posa la main sur son arme, qui était maintenant plus coupante qu’un rasoir. La porte s’ouvrit, la lame se planta dans le bois au-dessus de la tête de celui, où plutôt celle, qui était entrée. Il s’agissait d’Ambre, la Sinari, qui n’avait dû son salut qu’à sa petite taille. Le visage de Nark se fit froid, tandis que la semi-femme commençait à parler. Elle trouva un moyen d’engager la conversation en se moquant légèrement de son inconscience qui avait duré deux jours après s’être présentée, puis de leur combat contre les sirènes, qui avait failli se finir tragiquement.

Pensant qu’Ambre se moquait de lui, le second leva les yeux vers son interlocutrice, qui avait un beau sourire sur les lèvres. Ses cheveux bruns coupés à hauteurs d’épaules encadraient un visage d’enfant, si attendrissant que Nark ne put s’empêcher de fondre devant une telle innocence. Il n’en montra rien, si bien que sa voix fut très froide :

« Je suis Nark Lounge, le second d’Heartless, son plus fidèle compagnon. Mon inconscience n’a rien de drôle, puisque j’ai frôlé la mort. Quand à votre combat contre les sirènes, on ne peut pas en rire, de nombreux marins y ayant trouvé la mort. »

Il déglutit, puis vit le regard d’Ambre, étonnée de tant de froideur. Il reprit, sur un ton plus sympathique, plus chaud.

« Excuse-moi de cette entrée en matière, je viens de me réveiller. Ainsi donc, tu es une Sinari, le peuple le plus insouciant et fous que le monde ait connu. D’ailleurs, pourquoi as-tu quitté ta patrie ? L’appel de l’aventure ? »

Puis il se rendit compte qu’il était allongé dans son lit, indigne de son grade. De plus, la faim le tiraillait. Il sortit et se dirigea vers les cuisines, suivi d’Ambre. Nark se servit une part de poisson frais et commença à manger, tandis que la hobbit lui répondit.

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 Sujet du message: Re: La Laide-Les-Maines (Joueuse : Silmeria, v=x3)
MessagePosté: Mar 25 Oct 2011 17:59 
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Chance, destin? L'épée de Nark frôla la tête d'Ambre. Ce dernier était froid. L'expression étonnée de la Semi-Femme le déstabilisa quelque peu, et il l'invita à un petit encas.

Ambre avait déjà mangé, mais on un Sinari ne refuse jamais de la nourriture. C'est donc avec entrain qu'elle accompagna le jeune homme dans son repas, engloutissant la nourriture sans jamais sembler rassasiée.

« Mon peuple est insouciant, mais pas fou. » dit-elle entre deux bouchées.

« Je suis partie à l'aventure par ennui, pour découvrir autre chose que mon petit village. Pour avoir des histoires nouvelles a raconter au coin du feu. »

(Et surtout pour remplir ta bourse)

(Jasper, je suis pas obligée de mettre en garde tout le monde contre moi!)

(La kleptomanie est une maladie grave.)

(Tout de suite les grands mots...)

Elle fit une pause, soupira, et repoussa son assiette vide.

« J'ai aussi pour projet de devenir un grand ménestrel. Et quoi de mieux pour avoir des choses à chanter que de suivre un équipage pirate? Dirigé par un excentrique comme Sirius, qui plus est... »

Elle se cala confortablement sur son siège, et envoya un sourire charmeur à Nark.

« Et toi, pourquoi tu es sur ce bateau? »
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 Sujet du message: Re: La Laide-Les-Maines (Joueuse : Silmeria, v=x3)
MessagePosté: Mar 25 Oct 2011 19:02 
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La Sinari avalait dix fois plus de nourriture que Nark, même si elle dépassait péniblement le mètre dix et que le jeune homme n’avait pas mangé depuis deux jours, contrairement à la hobbit qui avait eu sa part de poisson voilà quelques heures. Entre deux bouchées, elle réussissait à lui parler, mais la nourriture continuait à aller de son assiette à sa bouche. La semi-femme le corrigea, disant que son peuple était certes insouciant, mais pas fou. Après tout, chacun son avis…La petite créature lui avoua être partie de son village pour découvrir le monde, et il pouvait la comprendre. Il devait être ennuyant de se trouver dans un minuscule village où il ne se passait jamais rien. Lui était né dans la plus grande ville du monde, il aurait vécu bien des aventures en restant dans la cité blanche.

La hobbit poussa finalement son assiette, après s’être resservi une demi-douzaine de fois. Elle reprit la parole, expliquant la raison de sa venue dans l’équipage. Ainsi donc, elle voulait devenir ménestrel, et quoi de tel que d’être à bord d’un équipage, surtout un aussi loufoque que celui dont Heartless était le capitaine. Puis elle lui demanda à son tour la raison de sa venue dans l’équipage. Pendant qu’il parlait, ses yeux brillaient, remplis d’étoiles

« Mon but est de me faire connaître partout, au quatre coins du monde. Dés que je dirais un mot, tous voudront le connaître. Dès que je combattrais quelqu’un, tous voudront voir le combat. Dès que j’irais quelque part, tous voudront m’y accompagner. Ce que je veux, c’est la gloire. Et Heartless est assez doué pour se faire connaître. De plus, il possède une aura telle que je ne peux m’empêcher de l’accompagner partout. Et puis, que ferait-il sans moi ? Si je n’étais pas là pour faire régner un minimum d’ordre, il y aurait déjà eu une mutinerie. Mais dis-moi plutôt, que penses-tu d’Heartless ? »

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 Sujet du message: Re: La Laide-Les-Maines (Joueuse : Silmeria, v=x3)
MessagePosté: Mar 25 Oct 2011 19:25 
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Ambre se renferma quelques instants, songeuse. Le jeune homme voulait savoir ce qu'elle pensait du cap'taine... Dur à dire...

« Disons... Qu'il est loin d'être banal. Il a une sorte d'aura en effet... Un charisme qui incite les gens à se rassembler autour de lui. C'est un chef-né. »

Elle se rembrunit encore un peu avant d'ajouter.

« Je suis rentré dans cet équipage sur un coup de tête, je n'ai pas encore vraiment d'avis sur qui est qui, qui vaut quoi, et qui est appréciable. J'aime bien Sirius. Mais je ne sais pas vraiment quelle opinion se faire de lui. »

Plus sérieusement, elle émit enfin le fond sa pensée.

« Je pense qu'il est capable du meilleur comme du pire. Comme on dit, l'enfer est pavé de bonnes intentions. Il peut nous amener au fond du gouffre sans le vouloir, ou rendre nos noms mondialement célèbres... »

Elle sortit sa flûte de sa ceinture, et reprenant son sourire :

« Mais comme j'ai plutôt le vertige, je vais faire en sorte que la célébrité nous sourisse! C'est un peu le rôle d'un barde, faire connaître les grands esprits par ses chants! Éblouis-moi, et je chanterai ton nom! »
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