La maison des anciens maîtres d'armes

Au coeur du quartier des déshérités, se trouve une vieille bâtisse dans un état un peu moins déplorable que les autres. Il ne fait aucun doute que la richesse de ses habitants y est pour quelque chose. C'est en effet la demeure de trois anciens maîtres d'armes Sindeldi. Tous les trois ont eu de hautes fonctions dans l'armée, tous les trois n'ont pas d'autre famille que leurs épouses/époux et parfois leurs enfants, tous les trois ont été gravement blessés au champs de bataille.

Aujourd'hui, ils continuent à faire ce qu'ils ont toujours fait, mais le font différemment, en tenant compte de leur handicap : ils donnent des cours d'art martial. Cette bâtisse est en effet le seul endroit où il est possible d'apprendre des capacités de combat dans Nessima pour un civil.

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Ici vous pourrez donc apprendre des CC plus rapidement qu'en apprentissage naturel, mais cela à un coût : 400 yus pour une CC classique, 500 yus pour une CC de classe secondaire.

Simatris : C'est une ancienne espionne. Elle avait pour tâche de dérober des documents ou de s'occuper d'assassinat demandant de la discrétion. Elle a donc développé des techniques de combat sans armes ou avec des armes courtes. Suite à une mission sur un monde extérieur, elle a perdu l'usage de ses jambes et se déplace uniquement à l'aide de béquilles. Vous pourrez apprendre avec elle des CC sans armes.

CCSA disponibles :

• Bousculade
• Contre-attaque fatale
• Coup ciblé
• Déluge
• Dérober
• Feinte
• Fourreau de mains
• La différence d'un pas
• Les cent lames
• Sacrifice

CCSA de classe Assassin :

• Lame furtive
• Insaisissable
• Réduire au silence
• Massacre en beauté

Maeric : C'est un ancien chef de bataillon. Spécialiste émérite du combat au tsalon, à l'épée et à la lance, il a combattu sur de nombreux fronts dans de nombreux mondes extérieurs ainsi qu'à la défense des fermes autour de Nessima contre les Shaakts du désert. Au cours d'un de ces combats, son unité a été massacrée en partie à cause d'une erreur de jugement de son supérieur. Lui perdit l'usage de son bras gauche et on reporta la faute sur lui, lui faisant perdre son métier, son titre et son salaire. Depuis, il survit d'une maigre pension et de cours particuliers où il enseigne les CC avec armes

CCAA disponibles :

• Charge armée
• Coup de bouclier
• Estoc droit
• Feinte
• Halte forcée
• Instinct sauvage
• Lames défensives
• Les cent lames
• Trancheur

CCAA de classe Soldat :

• Imitation

Astari : C'est un ancien archer d'élite. Son métier consistait à surveiller et protéger des positions difficiles. Maître du camouflage et des armes à distance, il excellait dans son rôle. Jusqu'au jour où il reçut une fléchette de sarbacane qui ne lui était pas destinée. Le tir en lui-même ne fût pas mortel, ni même dangereux, mais un poison se diffusa lentement dans ses veines lui faisant perdre la vue au bout de quelques années. Désormais aveugle, il survit comme il peut. Son handicap ne l'empêche pas d'être un excellent professeur qui vous apprendra les CC avec Armes de Jet

CCAJ disponibles :

• Point faible
• Riposte
• Tir critique
• Tir instinctif
• Tirs multiples
• Tir précis

CCAJ de classe Tireur :

• Tir de vérité
• Retraite agressive

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Je monte les escaliers et pousse la porte pour rejoindre Maeric pour ma séance gratuite. Il m'attend dans le hall, en tenue de combat avec un grand sourire.

"Bien, maintenant que nous sommes chez moi, on peut parler sérieusement. Tu veux apprendre quelle technique ?"
"Celle que vous appreniez au gamin !"
"Main du géant... Mais encore, vous allez pas vous en arrêtez-là quand même ?"
"Vous pourriez m'apprendre quoi ?"
"Tout ce qu'il y a sur ce parchemin-là !"

Je parcours la liste, contente de pouvoir lire du Sindel, langue finalement nettement plus simple que la langue commune et surtout bien plus familière.

"Vous connaissez pas mal de techniques intéressantes. Combien de techniques pensez-vous pouvoir m'apprendre avant la fin de journée ?"
"Si vous êtes douée, en deux heures vous devriez maîtriser assez pour vous débrouiller. On va dire trois techniques maximum. Au-delà, l'apprentissage s'en ressentirait."
"D'accord. Va pour le main du géant, cent lames et trancheur."

Intervention gmnique pour Lothindil

(((HRP : Je te retire 1200 yus.)))

Le calcul est vite fait, les cours sont loin d'être donnés comparés à ceux du temple des maîtres de Kendra Kâr. A vrai dire, la différence de prix est telle que je sens une arnaque, mais décide de ne rien dire. Même avec un bras en moins, Maeric serait un adversaire redoutable et je n'ai pas spécialement envie de tester sa susceptibilité, puis il faut bien avouer que des maîtres d'armes prêts à enseigner leur savoir à des civils dans cette ville, ça doit pas courir les rues et un sombre pressentiment me persuade que ces techniques pourraient me sauver la vie prochainement.

Je finis par payer avec un léger soupir et suis le maître d'arme à l'arrière du bâtiment, dans une salle pas spécialement grande, ni spécialement entretenu. Rien à voir avec la maison d'Aelaric ou l'armurerie royale, nous sommes dans la quartier pauvre et ça se sent. Le bois du plancher craque sous nos pas et je ne peux qu'apprécier le fait que nous soyons tous les deux des elfes, léger malgré notre grande taille.

Après une séance d'échauffement correcte, nous commençons par la technique de la main du géant. Son concept même est plus dangereux que la botte même si les deux techniques s'attaquent à la main d'arme. Là où la botte servait à désarmer, sans forcément blessé, la main du géant consiste à briser le poignet pour le rendre inutilisable au combat.
Maeric me fait répéter le mouvement une grosse vingtaine de fois avec un de ses sabre en cuir qu'il utilise pour les combats d'entraînement. Il n'est foncièrement pas difficile, pas plus que les techniques déjà acquises précédemment. Toujours avec les sabres en cuir, nous quittons le vide pour essayer de faire de même sur une cible mouvante qui cherche elle-même à m'attaquer : le maître d'armes lui-même. Cette étape s'avère plus complexe que prévue car mon adversaire n'hésite pas à donner de son potentiel, plus rapides et plus précis que les combattants que j'ai pu affronter jusqu'ici. Il n'est pas avare de conseil et n'hésite pas à me montrer mes erreurs à grands coups de sabre en cuir. Si mon corps n'avait pas cette faculté de se régénérer, ma peau argentée serait sans doute bleue mauve à la fin de cette séance.
Au bout d'un peu plus d'une heure, nous passons à la dernière étape, celle qui consiste à briser le bras en bois d'un mannequin en utilisant le ki. La première frappe que je porte fait éclater littéralement le sabre en cuir que je tenais dans ma main, sous le regard amusé de mon professeur. Celui-ci me rassure, c'est un problème assez classique avec les personnes ayant un vrai potentiel. Il me conseille alors d'utiliser ma propre arme, pour le plus grand plaisir d'Astinor qui ronronne de plaisir, feûlant juste quand le ki vient la chatouiller. Je ne peux m'empêcher de me rappeler le combat contre cette âme, nécessaire à la maîtrise de l'arme.

Cet exercice conclue le premier apprentissage, trois bonnes heures ont passés depuis que je suis entrée dans le bâtiment. Je suis en sueur et accepte avec plaisir la pause offerte par Maeric ainsi que sa boisson revigorante.

"Ca va régénérer ton Ki, ça nous permettra d'enchaîner sur la seconde technique. On va laisser les cents lames pour après, le trancheur est sur le même principe que celle-ci, ça sera plus simple."

Le principe du trancheur est de permettre de trancher net des membres. Ce n'est pas la lame elle-même qui doit parvenir à cet effort, mais le Ki. C'est la démonstration stupéfiante que me fait Maeric en tranchant net le mannequin à l'aide d'un sabre de bois, tout sauf aiguisé.

"Deux choses pour réussir cette technique : la précision de l'arme. Elle doit frapper là où tu veux couper, mais surtout, elle doit s'arrêter AVANT de toucher. Si tu touches ta cible, le ki n'aura pas l'espace pour se matérialiser. Tu feras des dégâts importants, mais tu ne trancheras pas. Si tu t'arrêtes trop loin, le Ki se dématérialisera avant d'avoir trancher. C'est sur ça que nous travaillerons dans la première partie de la leçon. La deuxième partie consistera à apprendre à matérialiser le ki."

Nous passons quasiment une heure d'exercice de précision, la base étant toujours la même : une feuille de parchemin tendu entre deux baguettes. Il faut parvenir à la toucher sans l'abimer. L'exercice à l'air simple, et il l'est, tant que la feuille est tenue immobile. Mais comme les adversaires restent rarement sans bouger, l'exercice prend une tournure nettement plus complexe quand Maeric commence à bouger avec la feuille. L'effort est assez épuisant, mon épée de cristal n'étant pas spécialement légère malgré tout. Au bout du délai, je parviens à ne couper la feuille qu'une fois sur trois ou sur quatre.
"C'est pas mal du tout. Mais on va te compliquer légèrement la tâche car le trancheur nécessite l'usage des deux mains sur ton arme."

Plus inhabituelle pour moi, cette position vient nuire à l'extrême à la précision de ma frappe et il me faut bien une demi-heure pour trouver comment frapper sans m'épuiser ainsi, et une demi-heure supplémentaire pour arriver à une précision toute relative, ne coupant la feuille qu'environ une fois sur deux.

"Bien, c'est pas mal du tout. Rassure-toi, c'est toute la difficulté de la technique. Après plus de cinq cent ans à la maîtriser, je ne parviens pas encore à ne jamais toucher. Mais plus tu t'entraîneras, plus ton geste sera précis, ce qui ne pourrait que t'aider de toute façon. La deuxième partie, on va la faire tranquillement, sans arme. Comme tu maîtrises le coup colossal et la magie, ça devrait être plus simple.

Armés des redoutables billes canalisatrices de ki, nous commençons cette deuxième étape tranquillement assis, avec une boisson rafraîchissante à portée de main. L'exercice consiste à faire apparaître des dessins dans les plus gros calots. A nouveau, c'est de précision qu'il s'agit, mais beaucoup plus mental cette fois-ci. Le gros du travail est de répartir le Ki entre les doigts. Je dois parvenir à travailler comme si je n'avais pas un point de sortie, à savoir ma main, mais cinq, chacun de mes doigts. Petit à petit j'y arrive, toute contente de moi.

"Bien, à une main ça passe, et à deux ?"

Il sort alors deux boules de la taille d'une orbe, en cristal transparent, elles sont très semblables à celles utilisées par les diseuses de bonnes aventures qu'on croise parfois sur les grands marchés.

(Ce sont les mêmes. Souvent la fumée ou les dessins qu'elles y voient viennent de résidus de Ki qui s'échappent de leur corps sans qu'elles le sachent.)
(Ce sont des arnaqueuses ?)
(Pour la plupart oui. Rares sont les êtres ayant accès aux livres de Zewen, et heureusement à vrai dire.)

Je sens qu'Anouar n'ira pas plus loin dans sa réflexion, dommage, j'aurais aimé en savoir plus sur les livres de Zewen et surtout le risque à les parcourir, mais je ne suis pas là pour penser à cela. Je me retrouve livrer à une difficulté imprévue, jusqu'à présent, j'utilisais la main droite pour le Ki et la main gauche pour la magie. Là il me faut parvenir à employer les deux mains pour la même énergie car comme me l'explique Maeric, pour le trancheur, la main d'arme habituelle doit envoyer une grosse dose d'énergie qui fera le gros de la lame tandis que l'autre main doit sortir le fil tranchant. Ce qui manifestement pour une personne sans fluide s'avèrerait déjà être une difficulté est pire encore pour moi qui mélange les deux types d'énergie dans mon corps.
Ce n'est qu'au bout de plus d'une heure que je parviens à filtrer les fluides pour laisser s'échapper le seul ki et ainsi dessiner des figures dans la boule de cristal. La dernier étape consistant à mélanger l'adresse du toucher avec le modelage du ki n'est qu'une formalité en revanche, même si elle s'avère assez épuisante malgré tout.

"Bien, on fait une pause, le cent lames est encore nettement plus complexe !"

Après une série d'étirements et une pause rafraîchissante plus que nécessaire, nous reprenons notre entraînement. Maeric tient à ce que nous nous échauffions avant de débuter l'exercice suivant. Nous enchaînons donc une série de mouvements de manière à préparer nos muscles à un rude effort.

"Pour cent coups, nous allons procéder en deux étapes. La première travaillera sur le ki qui est ici au coeur de la méthode. La seconde étape on travaillera avec les armes, ce qui te permettra d'imaginer un peu ce que cette technique te permettra en combat réel.

La première partie s'avère directement la plus complexe et de loin. Contrairement à d'habitude où j'expulse le ki hors de mon corps, il s'agit ici de le mobiliser à l'intérieur de mes muscles. Selon Maeric, c'est à moi de sentir comment faire, parce que cela dépend de chaque personne. Certaines imaginent une boisson s'infiltrant dans les muscles et ressentent même la sensation de liquide à l'intérieur du corps; d'autres ont besoin de contracter tour à tour chaque muscle comme pour attirer le ki à l'intérieur.

Ce n'est qu'au bout de plus d'une heure, que je parviens à trouver ma technique, à l'aide d'Anouar. Celle-ci glisse une simple image dans mon esprit : le fouet dans le désert de l'Est, voici déjà de longs mois. Sous la douleur, tous mes muscles s'étaient contractés, comme gorgés d'énergie malgré l'épuisement. Il faut que je parvienne à retrouver cette sensation à l'identique. Ce n'est guère difficile tellement le souvenir de cet instant est cuisant, je ressens encore l'impact sur ma colonne vertébrale et le frisson qui parcourait tout mon corps juste derrière. L'effet est immédiat, contrairement à cette fois-là, je suis debout, libre et en pleine santé et mon ki semble danser sous ma peau, chatouillant chaque muscle de sa puissance.

"Bien, le plus dur est fait. Maintenant vas-y avec un sabre en cuir. Essaye de toucher ce mannequin le plus de fois possible, sans t'arrêter !"

Loin d'avoir la grâce d'une danseuse, je me lance sur le mannequin... que je prends en pleine tronche. Je me retrouve sur les fesses, sans trop avoir compris ce qui venait de m'arriver. Pas un rire de Maeric, juste un petit sourire et un encouragement de la tête. Cette chute semble être classique. Il faut que je parvienne au mieux à contrôler mon corps, doté désormais d'une rapidité nouvelle. Cet exercice, s'il est techniquement plus simple que les précédents, s'avère finalement tout aussi, voire beaucoup plus complexe. Non seulement l'effet du ki est à très long terme, mais de surcroît, il me semble très aléatoire dans les premiers temps.

"Ton Ki est mal réparti dans ton corps, c'est pour ça. Il faut qu'il soit uniforme sur tous les muscles, sinon certains muscles seront plus rapides que d'autres et c'est tout ton corps qui sera désordonné. Tiens, bois ça puis réessaye."

J'avale d'un trait le contenu de la petite gourde qu'il vient de me jeter. Le goût ne trompe pas, c'est une potion de ki, la cinquième minimum depuis le début de la journée. Je me reconcentre et tente de répartir mon énergie. En fermant les yeux et en me concentrant sur le toucher, je parviens à localiser exactement le problème. Le ki reste définitivement concentré sur la droite du corps, d'où il part, ne parvenant pas à se faire une place parmi les fluides qui dorment coté gauche. Après un bon quart d'heure d'essai, je parviens à endormir mes fluides dans mes tatouages -qui brillent dès lors étrangement -, pour laisser la place totale à mon ki, qui vient enfin s'infiltrer dans la jambe gauche et dans mon bras.

Une fois cet effort accompli, je peux revenir à une vue plus classique du monde et retourner à mon mannequin de paille. L'effet est immédiat, ma stabilité est désormais acquise et mon corps est nettement plus rapide. J'en viens à imaginer moult possibilités de courses après des chevaux ou autre, rapidement brisées par Anouar et surtout par l'arrêt de l'effet. Certes, il est puissant, mais il ne dure guère plus de quelques longues secondes, peut-être une minute, au maximum...

"Bien, ça sera suffisant je pense. J'ai bien mérité mes sous et vous avez bien mérité du repos. D'autant plus que le soleil se couche et que vous devriez partir au plus vite, si vous voulez faire ce que vous avez à faire avant le couvre-feu."

Je suis épuisée, éreintée, mais heureuse des cours, malgré leur prix pour le moins exorbitant. Je salue Maeric, ainsi que sa femme venue lui apporter le repas, et sors de la maison en direction de l'armurerie royale.