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 Sujet du message: La tanière de Kitsu
MessagePosté: Mar 28 Oct 2008 10:08 
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La tanière de Kitsu


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A une demi-journée de cheval au sud d’Oranan, un monticule rocheux surgit dans une flopée d’arbres. Ce relief connu sous le nom de Sigiriya, pour le moins peu commun, recèle quelques grottes.

C’est ici que c’est établi un homme bientôt centenaire, un shaman misanthrope et reculé du monde qui, aux yeux de beaucoup, est un ermite sénile complètement fou.

Il n’empêche que certaines nuits d’été, quand le soleil dore la plaine, on peut apercevoir un reflet roux-fauve bondissant et galopant dans la plaine.

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Ce shaman, un dénommé Kitsu est taciturne et parait souvent étrange, mais il peut être utile sur quelques questions ésotériques.

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Chibi-Gm, à votre service !


La règle à lire pour bien débuter : c'est ICI !
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 Sujet du message: Re: La tanière de Kitsu
MessagePosté: Mer 15 Juil 2009 19:37 
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Mais le soleil se leva timidement alors que pour eux le cinquième jour d'un périple qui serait surement celui d'une vie d'homme, commençait une nouvelle course contre les éléments, les savoirs et les dangers...Mais la parole sera entière au lutin nabot telle le veut sa volonté dérangée de lutin...

« Tu vois, PinPin, j'ai bien dormi... »

Il s'étire ses petits bras qui craquent, PinPin se trémousse pour chasser la torpeur de la nuit légèrement fraîche.

« Je crois qu'aujourd'hui sera pas dénué d'évènements...Regarde moi ces nuages qui parsèment un ciel azuré et clair, tu vois cette forme, un peu de lapin, enfin tu ne comprends pas trop ce que je raconte, mais ce nuage qui se dégage encore en avant, il porte un message... Il faut savoir lire le ciel quand on est si petit...Et celui-là annonce une rencontre et du soleil...Oh oui tu peux me croire ! »

Et j'avais bien raison, ce matin quand je parlais comme ça, j'avais vu juste et tu pourras pas me dire le contraire, enfin bref tu te radines là comme sorti de nulle part, d’ailleurs à bien y regarder c’est nulle part dont tu sors, tout ce qu’on trouve dans les grottes ce sont au pire les nains et au mieux les orcs ou le contraire, je sais pas ce qui est préférable…et je dis ça avec un grand sourire narquois et ironique, j’ai rien contre les orcs…Non c’est le contraire…Et te voilà à me tapoter le dos pour me réveiller avec aucune sympathie apparente, dirai-je même ni avec un regard amicale, tu disais, encore ce matin :

« Debout lutin endimanché d’objets qui ne devraient pas être à la porter de tout le monde, c’est dingue comme vous êtes dans l’insouciance… Porté des objets magiques comme ça à la barbe d’horde orcs en promenade ne t’effraie pas le moins du monde… »

Du coup de bâton et des paroles rassurantes, comme je pense tu en as l’habitude, me firent me lever et réveiller mon compagnon léporidés pour te suivre sans trop chercher à comprendre ce que tu étais et qu’est ce que tu voulais, on eut dit que tu étais intrigué et amusé à ce moment là mais en tout cas émanait de toi un truc pacifiste et calme, ça puait pas le guet-apens en tout cas.

« Vieillard, tu nous emmène où là ? » Que je demande pour savoir.

Tu me réponds dans le vague d’un geste incompréhensible « par là » Merci pépé ça donne ta réponse. Tu me semblais un peu sénile dans une espèce de retraire loin de tout, en arrivant, je n’avais pas vu une seule habitation des lieux à la ronde, les mains derrière la tête, je sifflote un air ancien que tu ne connais pas car il te surprend et PinPin suit gentiment. On aurait marché une heure que cela ne m’étonnerait pas et tu me confirmes un peu cette impression. Il devait être pas plus de 8 heures de la matinée quand on franchit ton domaine… Une espèce de lieu désertique en végétation, de roche sablonneuse de couleurs et de textures, des reliquats calcaires et argileux, pas un endroit comme j’aime.

" Ce lieu permet la liberté et la méditation, vous du petit peule pouvait le sentir ça non ?"

Tu as l’air de connaître beaucoup sur le Petit Peuple et y vouer un grand respect, comme si tu y voyais une émanation de la magie, physiquement, dans la sagesse et l’espièglerie. Tu nous parles avec diligence. Ca peut surprendre un lutin tout de même, tu avoueras !!! Enfin bref tu nous charmes un peu…Et à nous de pénétrer coller à tes pieds nus dans ta grotte qui sent passablement mauvais à cause du gibier qui faisande, je renvoie PinPin avant qu’il ne soit totalement effrayé pour qu’il profite de la journée loin de ces horreurs en décomposition et à dire vrai, j’ai bien failli partir aussi, consommer de la chaire animale comme ça, c’est répugnant. Mais faut dire aussi que tu sembles t’y connaître en herbes et légumes, il y a plein de sacs avec des herbes sèches et des champignons ça et là dans ta grotte, à part cela, un foyer éteint mais encore un peu chaud, une couchette faite de paille et de deux trois peaux de chèvres étendues par terre, une marmite dans un coin, plusieurs bâtons avec des formes différentes et des pointes adaptées à diverses situations. Je toise tout ça du regard et cela me semble bien l’habitation précaire d’un humain…Je suis pas là pour juger tes comportements.
On commence à discuter, gentiment :


« Mais qu’est ce que vient ce perdre un lutin dans les parages ? On a pas idée de trainer si près des orcs et es humains quand on est lutin, surtout harnaché comme tu l’es ! Ces deux bagues à tes poignets valent plus que ta vie et ce serait vite fait de te les prendre si tu veux mon avis…Enfin !

-Tu es qui toi pour demander tout ça ? Moi c’est Hutcha, lutin sylvain...


-Ahahah ça se voit que tu es sylvain, ton parler avec cet accent te trahit…

-Il trahit un lutin qui s’y connaît et toi tu ressembles pas à un lutin à moins que nous nous mettions à grandir vers notre grand âge, tu parais avoir 500 ans…


-Ah ! Sacré lutin qui rappelle habilement ma condition d’homme mortel, j’ai à peine 70 ans et il me voit comme un vieillard lutin…Ah !

-Et ton nom papy ?

-Ca ne te regarde absolument pas, nabot de lutin… »


Tout ça se joue sur un ton badin…On ne partait pas à dire vrai vers une discussion d’houles et de mécontentement.


« Mouais nabot mais me semble mieux connaître les alentours que toi…même si je comprends bien tu es venu ici il y a bien des années déjà…

-Facile, lutin tu ressens les pierres et les végétaux, pas besoin d’être vieux ou jeune c’est pareil pour vous, et à dire la vérité, ça me plaît…Et pourquoi es-tu venu ici pour me voir ?

-Pour te voir toi !Ahahahah ! laisse moi rire, je sais même pas qui tu es….et tu me parais plus sénile que digne d’intérêt même pour un lutin ! Ahahahah !

-Tu vas voir si je suis intéressant pour un nabot comme toi, vais t’attraper et te cuire en bouillon avec quelques feuilles de sauges et champignons…

-Toi papy tu pourras courir avant d’attraper un seul lutin de mon espèce…

-Z’êtes pires que des singes ! »

Je sifflote pour ne plus l’entendre enfin faire semblant en tout cas et inspecte de plus près la cahute dans laquelle encore peu de lumière ne pénétrait. Les plafonds ne sont pas bien haut mais pourrai-je m’en plaindre, je ne crois pas , ça me fait rire d’ailleurs et tu m’observes méditativement.

« Même si tu ne le sais pas, je vais t’aider un brin le lutin…A tout représentant du bon Petit Peuple, je me dois d’apporter un peu d’aide…Mesure bien ta chance, tu parleras de moi plus tard et tu verras ce que les hommes en disent du vieux fou de ces montagnes. Ah ! Imbéciles d’hommes qui ne surent comprendre où se trouvait la vrai foi et la vérité même… »

Ces dernières paroles je ne les reçus qu’à peine, marmonner dans un mélange de langage humain et lutin, peu compréhensible à dire vrai….

« Toi pouvoir m’aider, je serai bien curieux de voir cela, je vois bien par ci par là des grigris tout humains mais delà à donner quelque chose de valeur à un lutin dans cette grotte, je ne vois pas »


Je me penche et cherche sous les jattes, sous la paillasse et n’y vois cure.

« Et ca se croit sage ! C’est bien la première fois que je rencontre un lutin avec autant d’aplomb et de confiance !Ahah ! Je vais te donner tout d’abord un oiseau, puis à manger et enfin je te révèlerai quelque chose sur ton anneau. Tu ne pourras pas me remercier n’ayant rien alors je t’en donnerai plus car un lutin en dette sait comment payer et il paye bien et ça, ça m’intéresse drôlement ! »

Et tu avais raison, ça se passa à quelque chose près comme ça, à dire vrai, je ressentais un truc différent avec toi, tu avais acquis un savoir qui ne vous est pas voué, ça se voyait…


« Mais avant nabot de lutin, je me retire… »

-Hein ? Tu me laisses là seul avec rien, tu m’amène ici et tu m’y laisses en plan…

- Pff, lutin orgueilleux suis moi et tu verras mais je doute que tu y arrives…

-Ahahah ! Le vieillard avec ses jambes folles pensent semer le lutin avec ses jambes de jeunesse ! ahahahah !

-Ris espèce de vermine des sous-bois ! Rira bien qui rira le dernier ! »

Je dois avouer que toute cette provocation t’avait donné des ailes ou je ne sais quoi mais tu avançais vite, tu nous emmenas par derrière ta montagne pour suivre le sentier qui rejoignait le sommet. De la pierrailles encore et toujours et sèche en plus. Mais la vue de là haut s’étendait bien au-delà de mes espérances. Je pensai que nous verrions à quelques lieux de là…Tu me dis que la ville tout au nord se perdant dans l’horizon était Onaran

« N’y vas pas, tu n’as rien à y faire ! Les hommes évitent les, un lutin n’a pas à frayé avec ces hommes là, des va-t-en guerre assoiffés de sang même s’ils disent être des « Républicains », une organisation avec des libertés, enfin chez vous c’est plus inné tu auras du mal à comprendre en fait, chacun peut parler et il est censé être écouté, comme chez vous d’ailleurs, les hommes n’inventent jamais rien, ils copient ce qui se fait et s’en disent les propriétaires, ils vont même à écrire des idées dans des livres , sur des parchemins et dire que cela leur appartient, il faut alors quand on se sert de leurs « idées » les nommer pour que leur renommée ne tombe pas dans l’oubli,Puah ! »

Tu manques de me cracher dessus et ta hargne contre les hommes se fait avec beaucoup de virulence.
Puis on s’assoit, je t’imite, en tailleur et nous nous penchons vers le soleil qui abreuve les plaines de joyeuses lumières, découvrant la mer par instant et quelques bateaux voguant sur des flots calmes, tu me dis encore de me taire et de fermer les yeux pour absorber ces énergies qui s’éparpillent un peu partout…Et je me dis que vous les hommes êtes des créatures bien imparfaites, soif d’énergie que vous ne savez même pas cueillir…Ce que vous appelez méditation, se nomme vie chez nous, les énergies coulent en nous comme ça sans préalable. Je ne te dis rien, ta vie te mène sur des chemins que tu dois tenir, Zewer guette chacun à la croisée des chemins.
Une heure se passe encore. Tu n’as pas bougé d’un pouce, tu murmurais parfois des mots qui n’appartiennent pas aux langues que je connais. Le spectacle est beau et moi ça me rassasie vite. Et on redescend. Tu vas moins vite, tu es porté par des élans de souplesses et d’harmonie, tu n’es plus si sénile et plus gaillard aussi.


« Vais te donner ton oiseau maintenant ! »

Je me mets devant toi et t’arrêtes.


« je veux rien que tu me donnes, je serai alors plus riche que toi qui est si pauvre, alors garde ce que tu as, tu es aux abords de la mort et moi de la jeunesse laisse moi repartir en paix, bénis moi un peu et on repartira avec PinPin .


-PinPin ? Ah le lapin…Ahahahahahah. »


Tu commences à siffler et je reconnais d’ailleurs ce chant que tu fais aux oiseaux qui se mettent à rire de toi. Tu ne sais pas vraiment siffler les honneurs aux oiseaux. C’est burlesque. Je te jette une pierre qui jonche le sol, il y en a partout dans ce désert végétal d’ocre et de sienne.

« Arrête toi, tu ne sais pas y faire ! Tu n’es qu’un homme après tout, ahahahahah.

- Fais-moi entendre »

Je lui chante les honneurs des oiseaux qui me répondent avec les honneurs des lutins, ce qui me touche.

« Comment s’appelle ton piaf le vieux ?

-ParaPara, ça veut dire « apparition soudaine spatiale ou temporelle », ça lui va bien tu verras !

-ParaPara » Je siffle un air encore plus saugrenu que si vieux que tu es ne comprends pas, plein de sagesse humaine tu n’as su dans ta vie qui se termine connaître la langue des oiseaux. Une nuée d’oiseaux se posa sur toi.


« Ahah ! mais qu’est ce que c’est que tu fais ! Lutin farceur, je vais te conjurer, ah !
-Vilain lutin !! ahahahah ! »
je siffle pour leur demander leur départ et me met à me rouler par terre tant le vieillard fut apeuré et ridicule.

« Lutin…pire que les hommes encore plus bêtes…Prends Parapara avec toi.. ;


-Vieillard encore plus insolent que les hommes rassemblés ne donne pas ce que tu ne possèdes mais demande lui plutôt de me suivre si tel est ton souhait ! Les oiseaux n’appartiennent qu’au ciel ! »

Il se débrouille quand même dans cette langue d’oiseau et on se retire dans la grotte, Parapara repartira avec PinPin et moi pour nous servir d’yeux dans le lointain. Toi,Le vieillard avait une certaine autorité derrière ses sourires édentés et son odeur de bouc.

« Enlève tes bracelets, je vais te révéler ce que vous ne pouvez sentir à propos des ces bijoux. Ca tu ne sais pas le faire, j’en suis sur. Ces magies là ne vous souillent pas trop. »

Je m’exécute et tu traces des cercles tordus autour, y ajoute quelques traits dans le sable, et commence à chanter, tu me fais assister à un rite d’exorcisme pour la reconnaissance des objets. Les cercles dans le sable se mettent à se mouvoir et emportent avec eux les anneaux et les années, plongeant à la source de leur fabrication pour retrouver leur pouvoir, enfin tu m’expliquas ceci…Un grand froid parcourut mon échine et la grotte, des ténèbres jouaient près de nous pour t’aider ton tour de passe-passe humain. Tu devins encore plus blanc frôlant la transparence, tu tombas à la renverse et les cercles disparurent, la cérémonie avait duré 20 minutes et tu semblais savoir ce que refermais les anneaux.

« Celui-ci qui vient de Nayssan…

(Comment savais-tu ? Ta magie parcourait les terres et les temps ??)

-est un anneau elfique ancien, des elfes qui vécurent au sein de la cité morte

(J’ai tellement à apprendre…)

-il guide tes pas dans le noir te protégeant de la vue de certaines ténèbres mais sa magie est faible très faible, je n’ai pu voir qui l’avait forgé…son action doit être dérisoire ou presque…Le deuxième provient des elfes sylvains en accord avec des êtres des forêts, des puissances des bois, c’est un anneau d’amitié…C’est-à-dire qu’avec cet anneau porté à ton poignet, les animaux de petites tailles et pacifiques ont envers toi un regard de tendresse et amical qui t’a permis d’ailleurs de parler si facilement à Parapara. C’est tout ce que je peux t’en dire.

-Vieillard aux odeurs de bouc, à la viande faisandé, à la malice profonde, à la bouche sans dent, tu m’es bien bon de m’avoir révéler ces informations… Foi de lutin, effectivement, je t’en dois une, si je reviens de là où je vais…

-Vers Rana ? N’est-ce pas ? Tout au nord d’Oranan !

-Mais tu vas te taire sénile personnage. Je sais même pas où je vais…

-Va par là ! Ca ne te fera pas de mal !

-Mais, mais, tu es qui toi au juste ?

-Un brouillard parmi les hommes…

-Tes paroles, humain, me sont compréhensibles, je n’insiste pas et ferait comme tu dis. le sérieux avait repris sa place avec son goût amer et acre.

Voilà, tout ce que nous avons fait ensemble aujourd’hui qui pourrait être intéressant pour toi. Tu m’as donné à manger et à boire du thé, puis on a fait des provisions pour notre départ de demain, nous avons parlé de longues heures durant l’après midi, tu m’appris la vie des hommes et moi un peu celle des lutins, tu voulais savoir beaucoup de choses, je t’en donna comme je le pouvais et le soir, enfin maintenant, tu es parti sur ton rocher en me demandant de ne pas te suivre, tu voulais ressentir le coucher du soleil seul et t’apaiser pour la nuit…Quand la nuit fut totalement tombée, je suis venu voir ce que tu faisais là haut, deux heures que tu étais parti. Tu étais immobile allongé par terre. Inconscient à dire vrai. Je t’ai sauté dessus pour te réveiller, t’ai tiré les cheveux et les oreilles et tu as enfin bougé. Mais tu ne te rappelle absolument pas ce que nous fîmes aujourd’hui.


« Tu es qui le lutin ?Qu’est ce que tu fais chez moi !

-Je viens de te raconter papy, réveille toi !


-Connais pas de lutin, il y en a pas ici, et bien heureusement, des chariots de maladies ces bestioles là alors tu dégages !


-je viens de te raconter notre journée !

-Non non non non non ! Laisse-moi tranquille. J’ai pas besoin d’un lutin avec son lapin et son oiseau, ici je suis tout seul et je suis bien, je vis ma vie seul et n’aurai jamais accepté d’être enquiquiner par un lutin si ridicule.


- Mais je ne t’ai rien fait moi !

-Alors va-t-en d’ici, saleté des forêts…


(Un retournement si soudain, si étrange…partons…)

En deux trois sauts descendus, il siffle et PinPin et ParaPara pour partir dans la brume naissante et légère de la nouvelle nuit…


En provenance de Nayssan

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Dernière édition par Hutcha le Ven 24 Juil 2009 18:34, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: La tanière de Kitsu
MessagePosté: Jeu 16 Juil 2009 21:16 
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« Hutcha, Hutcha…Prends et ne reviens pas, ne reviens pas me voir…Prends et va, tu n’avais rien à faire ici, pars et ne reviens pas… »

Et il repartit comme il était venu, en courant sans haleine proche de l’évanouissement à coup sur..Des paroles énigmatiques enveloppaient l’image du vieillard sénile et Hutcha ne savait plus que penser, hormis que la vie est rebondissante et pleine de surprises. Il venait de recevoir un coutelas du vieillard, simple et presque entièrement rouillé, il lui avait donné en hâte sans qu’il ne puisse rien répondre ni comprendre ce qui se passait réellement. En tout cas, le vieillard avait fui et s’en était allé se terrer dans sa grotte. A cet instant, Hutcha ne pensait pas qu’il le reverrait vivant, tellement son allure de cadavre ambulant l’avait choqué…PinPin étira ses jambes émit un son de départ ce que Hutcha traduisit par la demande de montée en croupe. Ils partirent à leur tour dans le lointain, la nuit plus obscure dans leur être que dans le monde, la nuit qui prenait les visages et n’en redonnait que des tourmentés.

Vers: Nuit perchée

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 Sujet du message: Re: La tanière de Kitsu
MessagePosté: Ven 20 Jan 2017 09:36 
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Les trois gobelins me conduisirent jusqu'au Mont Sigiriya, au nord ouest de Ishikawa.

Durant le trajet, j'avais appris que le petit s’appelait Vyr, le meneur, Orhb, et la femelle Rhyne. Le clan qui les chasse était autrefois un clan allié au leur et mené par le frère de leur ancien meneur, maintenant mort. Enfin, de ce que j'ai compris, les relations familiales chez les sektegs, c'est pas ce qu'il y a de plus sacré. Si seulement je pouvais être aussi insensible à la mort de mon père...
Aussi, Je dois préciser que ce ne sont pas spécialement mes compagnons qui m'ont poussé à combattre Spéké. Ils auraient même préféré fuir. Mais je tiens à vaincre toutes les menaces des alentours de ma planque ! Et puis, s'il fallait que ça pour avoir une bande, pourquoi se priver ?

Enfin bon, nous étions arrivés devant l'entrée de la grotte dans laquelle se trouvait le clan Spéké selon eux. Maintenant que je voyais un peu l'endroit, c'est à dire une grotte qui ne contenait pas de vivres, à moins qu'ils aient fait un élevage à l'intérieur, mais ça m'aurait étonné, j'avais bien un plan qui me vint à l'esprit. Il était quelque peu risqué, mais avait l'avantage de ne pas proposer d'attaque frontale...pour moi en tout cas. Je demandai donc à mon groupe de se positionner en embuscade au niveau du point d'eau le plus proche de la grotte tandis que j'escaladais afin d'être positionné juste au dessus de l'entrée de celle-ci.

Autant dire que nous attendîmes pas très longtemps, dix minutes s'étant à peine écoulées quand je vis deux gobelins sortir de leur antre en dessous de moi et se diriger vers le point d'eau. Parfait ! A trois contre deux, tout devrait bien se passer.
Les gobelins se rapprochèrent, l'un d'eux se pencha avec un seau en bois afin de récupérer de l'eau quand soudain sortirent des buissons mes trois nouveaux compagnons qui lancèrent à l'unissons leurs lances sur le gobelin inactif qui, transpercé tantôt à l'épaule, à la jambe, ou au torse, se vit tomber à la renverse sans plus jamais se relever.
L'autre eut à peine le temps d'attraper son sabre que les trois étaient déjà sur lui. Il parvint à bloquer le coup frontale de Orhb mais se fit tailler les flancs par les deux autres. Devant ce désavantage certain, il entreprit de fuir et de crier à l'aide. Mon plan commençait ! Ah !
Quand l'appelle à l'aide fut parvenu aux oreilles du chef, encore à l'intérieur, je vis sortir trois autres gobelins filant droit sur mon groupe, tandis que le blessé entrait dans la grotte.
Quelques secondes plus tard, sans me préoccuper du sort de mes camarades, -à trois contre trois, ils devraient s'en sortir- Je vis sortir le fameux Spéké accompagné du blessé. Il devait faire un mètre 40 pour quatre-vingt bons kilos ! Un monstre ! Là, je l'entendis ordonner de sa voix gutturale :


"Eh bien vas-y, qu'es-ce que tu attends ? Vas les aider !"


Ils se dirigèrent tout deux vers mon groupe, bien qu'il le fit de manière plus lente. C'était ma chance ! Je sautai de mon perchoir et atterris sur son dos la dague en avant ! Ca ne le tuerait pas, mais ça me donnerait un avantage certain pour la suite. Il me repoussa d'un coup de coude et je me retrouvai à présent face à face avec Spéké et son pion blessé.
Je me parai de mon sourire le plus sournois quand, regardant au dessus de l'épaule de Spéké, je criai :


"Maintenant !!"


Le naïf se retourna, je fonçai sur lui en élançant mon bras...dont la dague se ficha dans le sien. Mince ! Il avait bloqué ! Il me repoussa et élança à son tour son poing vers moi dans le but de me défoncer le nez, mais c'était sans compter sur ma précieuse dague que j'utilisai pour à la fois bloquer son poing et lui trancher l'index, et, ne m'arrêtant pas en si bon chemin, contre attaquer en lui planta ma dague en plein coeur !...ou à côté, ça marche aussi.
J'eus à peine le temps de me retirer que je vis le pion m'attaquer. Je m'écartai d'un habile mouvement qui fut suivit d'une vive douleur située exactement de ma lèvre supérieur à la base inférieur de mon nez. Je me retrouvai à présent défiguré, appuyant sur ma blessure d'une main, devant deux ennemis qui avaient compris que rester sur la défensive leur était des plus bénéfiques. Je fixai le sol d'un air désespéré. Comment avais-je pu un seul instant penser venir à bout d'un groupe aussi nombreux ? Eh bien en fait...je n'avais jamais espéré une chose pareille !



"On se rend ! On est trop faible ! Laisse-les en vie !"



Spéké me regarda d'un regard emplit de haine, de satisfaction, de revanche...j'avais à présent cinquante pourcent de chance d'y passer, tout dépendrait d'une seule chose...j'aurais aimer demander une avance sur ma récompense, ça m'aurait au moins permit de jouer à pile ou face...

Les autres pions revinrent avec Rhyne et Orbh et, l'air craintif, lancèrent :


"L'autre petit s'est échappé, on fait quoi ?"


"Laissez, soit il revient et il devra nous faire face seul, auquel cas il mourra, soit il revient pas et on est libre de tuer tout le monde."


Nous nous retrouvâmes donc dans la grotte, attachés avec de modestes cordes par les poings et forcés à rester assis par les lances nouvellement acquises de deux spékélos.
J'étais au milieu de Rhyne et Orbh, ce qui fit qu'on ne me visait pas directement...pendant ce temps, Spéké et les deux autres gobelins faisaient cuire leur camarade mort. Voici ma dernière chance de survie ! Je m'élançai aussi vite que possible vers Spéké -et donc à proximité du feu- mais à peine avais-je eu le temps d'être à sa portée que je me retrouvais encerclé par les lances. Deux derrière moi, et une devant, tenue par le chef en personne. Il me regarda d'un air malin et désigna ma place d'un mouvement de nez. Je me rassis donc, cette fois sans plus aucun moyen de me relever.


"Vous trois, profitez bien du temps qu'il vous reste à vivre. C'est à dire le temps que nous mangions tous."


Et autant dire que vu l'allure à laquelle ils mangeaient, notre vie se raccourcissait à vue d’œil...

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Multi de Zenos.


Dernière édition par Nil le Mer 25 Jan 2017 04:35, édité 4 fois.

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 Sujet du message: Re: La tanière de Kitsu
MessagePosté: Ven 20 Jan 2017 11:07 
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"Bon ! Mon gars, j'te propose un truc ! On règle ça à la manière garzok, sans armes. Tu relève mon défi ou bien t'a peur ?"


Cette pique était ma seule chance de survie à présent. Faites qu'il soit susceptible !


"Ah, tu te crois le plus malin, hein ? J'accepte, tu arrive à t'emparer d'une arme ou à me faire un coup bas, et tu me tue ? Eh ben c'est ce qu'on va voir ! Lève toi !" Prononça t-il en éteignant le feu dans lequel il ne restait plus que des os et en envoyant deux de ses sbires garder l'entrée, au cas où Vyr viendrait à ma rescousse.


Il se positionna devant moi alors que je me levais, regarda mes mains liées et dit :


"Au fait, ce serait pas très juste que je sois le seul à avoir un handicap" en désignant les plaies encore ouvertes que je lui avais faites.
"Tu vas rester les mains liés, et autant te le dire tout de suite, mon arme favorite, c'est mes poings, et tu vas regretter de m'avoir enlevé un doigt !"


Lorsqu'il finit de parler, je me courbai et me mis à courir vers lui. Il vit que j'avais pour but de le bousculer et mit son genoux en avant, me frappant à l’estomac, utilisant ma propre force contre moi. Sans trop de mal, je me remis droit et entreprit la même technique sauf que, arrivé à un mètre de lui, je fis un bond à sa droite et, ayant l'air de ne pas suivre, il se laissa toucher.
Ca ne suffirait pas à le mettre à terre ni même à le blesser gravement, néanmoins j'avais réussis à toucher sa plaie et, le fait qu'il n'avait pas réussit à suivre mon mouvement prouvait une chose : Ma technique faisait effet...
J'avais déjà gagné. C'est ce qu'il se passe quand on est plus faible qu'un adversaire qui a tendance à sous-estimer. Je me remis à foncer sur lui qui, hésitant un moment, ne put que croiser ses bras devant lui pour bloquer mon épaule. Il vacilla, tituba et tomba à genoux.


"Alors, ça fait quoi de se battre en ayant manger des calmants pour garzok ?! Hein ! Regarde tes sbires, ils sont à terre, les yeux fermés !"
J'avais bien fait de garder un peu de cette poudre qui m'avait permis d'accomplir ma première mission.


Je vis arriver par l'entrée -qui n'était maintenant plus gardée- Vyr qui se précipita sur moi afin de défaire mes liens, puis ceux de ses amis. Je m’emparai de ma dague près des deux gobelins assis à côté du feu, et me dirigeai à nouveau vers Spéké, ayant du mal à se relever, puis à se tenir droit.


"Tu sais, je suis très revanchard..." Dis-je en caressant ma lèvre coupée et à peine cicatrisée.


Je m'élançai sur lui à toute allure et le percutai si fort qu'il tomba sans plus pouvoir se relever -la poudre d'herbe que j'avais discrètement introduit dans son plat aidant, biensûr- et je me jetai sur lui, le poignardant une dizaine de fois avant de me redresser en regardant son corps sans vie. Je me penchai à nouveau, tranchai son oreille gauche de ma dague, et sortit de la grotte sans regarder Vyr, Rhyne et Orhb qui massacraient les sektegs endormis.

J'avais décidé de garder l'oreille afin de la montrer à Hinta pour prouver que j'avais honoré ma partie du contrat. Mes trois compagnons s'approchèrent de moi.


"Bon, mon plan à marché, personne n'est mort dans notre camp, et je suis le seul blessé. Vous m'aviez dis que vous me suivrez, n'est-ce pas ?"
Il était temps d'avoir ma petite garde royale et ma princesse !


"Oui...nous sommes à présent le clan de Nil !"
Dit Orhb, l'air résigné.


"Bien, alors rentrons ! Vous verrez, vous vous plairez chez moi !"


Nous partîmes vers le village d'Ishikawa en nous vantant de la manière dont nous avions vaincus Spéké et ses sbires.

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 Sujet du message: Re: La tanière de Kitsu
MessagePosté: Sam 22 Juil 2017 02:54 
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- IV -


Au centre d’une région de bosquets épars et verdoyant, trônait un relief de pierre ocre nommé couramment Sirigiya. Ils y arrivèrent que le lendemain, car bien que le monticule fût visible de loin, leurs faibles connaissances de la région les avaient passablement déroutés. Ils s’engagèrent donc sur les roches avoisinantes où reposait une mosaïque de bassins d’eaux claires, reliées par un réseau de rigoles et de petites cascades naturelles. En réalité, ils ne savaient pas ce qu’ils cherchaient…

« L’endroit est vaste. Nous devrions nous séparer pour couvrir plus de terrain. Avec autant d’eau, quelqu’un doit bien habiter dans le coin… »

Harper valida sa remarque et se proposa pour gravir le rocher afin d’observer les environs, tout en ajoutant de manière prévenante, comme s’il craignait une attaque imminente, de crier à la moindre découverte.

« Bien maître ! »

Le varrock plissa des yeux avec agacement. Il n’appréciait pas qu’il l’appelle ainsi, même sur le ton de l’humour. Cela ne fit qu’accroitre le rire de son apprenti, qui se raidit pour effectuer une piètre révérence. Une fois sa bonne et excessive humeur retombée, Erastos entreprit de parcourir les amas rocheux. La terre était orangée, étrangement poreuse et les bassins gorgés d’un sable plus pâle. Après un large tour sous un soleil pesant, il débouchonna sa gourde pour la porter à ses lèvres : vide. Il agita nonchalamment le goulot vers le bas pour laisser tomber les dernières gouttes, avant de descendre un escarpement jusqu’au premier point d’eau.

Il s’y accroupit et plongea ses mains dans le liquide translucide, déployant une onde miroitante, pour ensuite se nettoyer le visage. Une fois rafraichi, il y plongea sa gourde qui agitait l’onde d’un bouillonnement étranglé. Son regard sanguin se perdait dans le vide, quand une silhouette apparut sur les reflets du bassin. Il redressa la tête et découvrit un renard, perché de l’autre côté, qui l’observait réciproquement et avec intérêt. Erastos sourit en l’apercevant, puis il se remémora les journées de chasse de son enfance. Il sortait régulièrement avec son père et ses frères dans les forêts jouxtant les rives du lac des brumes. Ils y dénichaient rarement des renards, appréciées pour leurs fourrures, car il n’y avait rien de plus rusé et discret, malgré la couleur criarde de leur pelage. Il se fit d’ailleurs la réflexion que, pour une fois, le renard était assorti à son environnement.

Le glougloutement s’arrêta subitement et Erastos referma sa gourde pour la ranger dans son sac. Le renard l’observait toujours et avec insistance. Ce n’était pas l’attitude apeurée d’un animal qui se figeait en découvrant votre présence, attendant la moindre réaction pour détaler dans le premier buisson. Celui-ci lui faisait face, d’une manière impérieuse, presque de défi, et il ne bougeait pas d’un poil.

« Tu ne m’as pas l’air content toi. Serais-je sur ton territoire ? »

Une oreille de l’animal tiqua à sa question, mais il ne régit pas. Une appréhension commençait à gagner le jeune homme. C’était la première fois qu’il voyait une bête au comportement normalement craintif, imposer sa présence dans un endroit aussi dégagé et qui l’observait pesamment, avec un regard profond, presque intelligent. Cela prenait une tournure fantastique.

Le regard bougea enfin. L’étrange impression d’Erastos disparut quand il fit quelques bonds sur les roches, mais il fut totalement ahuri lorsque l’animal lui fit, très distinctement, un signe de la tête pour l’inviter à le suivre…

- VI -

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Dernière édition par Erastos le Sam 22 Juil 2017 17:54, édité 4 fois.

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 Sujet du message: Re: La tanière de Kitsu
MessagePosté: Sam 22 Juil 2017 04:39 
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- V -


Le renard bondissait avec agilité de rocher en rocher, se retournant à intervalles réguliers pour s’assurer qu’il le suivait correctement. Erastos n’en croyait pas ses yeux. Il aurait voulu appeler Harper pour partager cette surprenante découverte, mais il eut peur d’effrayer l’animal en hurlant. Il le guidait dans le dédale de roches, grimpant progressivement la pente ombragée du relief de Sirigiya.

Il marqua ses appuis pour franchir un promontoire un peu raide et il aperçut le renard l’attendant bien sagement. Lorsqu’il s’en approcha, les pattes de l’animal s’agitèrent d’une marche frénétique et il disparut, au détour d’une paroi, dans une large cavité… Erastos inspecta l’entrée avec attention, sans y détecter de traces d’activités humaines, avant de décider de s’y introduire. L’endroit était sombre et résonnant. L’animal avait disparu. Des égouttements cristallins provenaient d’un nouveau bassin, cette fois-ci totalement opaque, qui avait investi la majeure partie de l’antichambre. Plusieurs galeries d’où émanaient de faibles lueurs apparaissaient au bout du rivage en croissant de lune. Il pénétra dans la première et découvrit, après un virage ascendant et en épingle, une béance dans le mur qui donnait sur l’extérieur. Derrière, le passage semblait mener vers des boyaux poussiéreux.

« Apparemment le rocher de Sirigiya est parcouru par un réseau de galeries… Un endroit plein de cachettes, la mère d’Harper y a surement dissimulé des informations, des indices sur ses recherches. » fit-il à lui-même.

Il continua son exploration jusqu’à une salle plongée dans une obscurité latente, au plafond bas, aux parois accidentées et au sol recouvert d’un épais manteau de sable. Une série d’empreintes minuscules la parcourait : la trace du renard. Il les suivit attentivement, en plissant des yeux pour pallier la noirceur des lieux, quand un étrange bruit de succion retentit. Il se redressa de toute sa hauteur, en alerte, quand un mouvement visqueux fit écho… juste au-dessus de sa tête. Il n’eut pas le temps de lever les yeux qu’une chose fondit sur lui et se saisit du sommet de son crâne. Erastos hurla en se débattant, mais une bouche gluante, munie d’une myriade de petites dents, imposait une pression inextricable. La chose sembla se contracter et se détendre méthodiquement, sans relâcher son emprise, pour gagner quelques centimètres et sa vue.

Son palpitant battait à en rompre sa cage thoracique, ses hurlements devinrent stridents, tout son corps était parcouru d’une détresse telle qu’il n’en avait jamais connu. Il longea sa ceinture avec panique jusqu’à trouver la garde de son épée courte, qu’il dégaina avec une telle fougue que la lame rebondit sur la paroi et lui échappa des mains, pour tomber sur le sable.

« BORDEL ! BORDEL !!! »

La créature visqueuse le tirait progressivement vers le haut et ses pieds, qui commençaient à perdre de leur portance, brassaient le sable sans grande conviction. Il frappa la chose de ses poings, la saisit et se contracta en se balançant pour influer de tout son poids, mais l’emprise ne desserrait pas. Il y avait toujours la grande épée garzoke qui pendait dans son dos. Il s’en saisit aussi, l’extirpant du carcan de cuir dans laquelle elle était nouée, pour la porter en hauteur de tout son poids. Mais la pression et les dents, et surtout une nouvelle chose à l’intérieur de la première, plus dure, plus croquante, qui venait de faire son apparition… lui fit lâcher prise de terreur. Il cria de nouveau, mais la créature commençait à recouvrir sa bouche en l’étouffant dans un même temps. Son corps se contorsionna en spasmes terrorisés et furieux, montant et descendant, ce qui fit légèrement perdre prise à l’abomination. Il put redescendre d’un cran et son pied rencontra quelque chose de solide : l’épée.

Erastos reprit convulsivement son souffle par sa mâchoire, pour gagner en concentration, et il s’agita pour saisir son arme. Les inquiétants bruits de succion avaient repris, la créature perdait patience. La lame tenait enfin, mais laborieusement, entre la pointe de ses pieds. Il se recroquevilla le plus calmement qu’il put, la faisant progressivement remonter jusqu’à ses mains, pour enfin s’en saisir.

Manche en main, il déploya son bras pour développer son allonge, prêt à percer la créature de part en part. Il donna un premier coup à l’aveuglette, mais la lame glissa sur la peau de créature. Il réitéra sa tentative et perça quelque chose. Elle émit un tressaillement, mais ne le cracha pas pour autant. Il prépara donc une nouvelle attaque, quand une nouvelle bouche, elle aussi parcourue d’une myriade de petites dents, le saisit au poignet. Il y en avait plusieurs. Sa gorge se déploya avec une telle force que cela en devint inaudible. Une autre se saisit latéralement de son pied. La première recouvrit une nouvelle fois sa mâchoire et se referma sur son cou, le privant au passage de respiration… Son débattement se transforma en une faible oscillation, pour s’éteindre, doucement.

L’asphyxie l’avait gagné et ses forces désertaient progressivement. La menace écrasante devint lointaine, seule la peur persistait ancrée dans sa chair. Il eut alors comme un bruit informulé, puis une sensation de chute accompagné de vagues de lumières. Ses membres flasques furent libérés un à un. Quelqu’un se saisit de lui et le traîna sur le sable frais.


- VII -

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Dernière édition par Erastos le Dim 23 Juil 2017 03:56, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: La tanière de Kitsu
MessagePosté: Dim 23 Juil 2017 03:55 
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- VI -


Le bois crépitait et expulsait au hasard, par petites détonations, des braises éphémères à travers la pièce. Les flammes dévoraient avidement, soulevant une fumée noire qui disparaissait dans une béance plafond, qui offrait une vue sur les étoiles. Du temps avait passé. Il faisait nuit. Erastos avait observé la lueur danser au centre de l’antre sans avoir prononcé un mot depuis son réveil. Une intense fatigue s’était éprise de lui. Il s’était vu mort : dévoré, écartelé par ces gueules des cavernes.

Son sauveur restait lui aussi silencieux, affairé à nettoyer des ustensiles dans un point d’eau. Il ne le distinguait pas très bien, puisqu’il était de dos, mais ce n’était pas Harper. L’homme avait des allures de vieil homme, mince et dégarnit, vêtu d’une ample robe. Erastos essaya de se redresser discrètement, mais une douleur subite lui tira un gémissement malgré lui. Le mystérieux inconnu réagit à son mouvement, mais il l’ignora et continua sa besogne.

« J’ai mal partout. » dit-il pour briser le silence.

Il se mit sur son séant et entreprit de masser ses bras et ses jambes, tous ses muscles étaient douloureux, comme s’ils venaient de se cramper tous en même temps. Le vieillard agitait ses ustensiles en bois au-dessus de l’eau, signe qu’il avait fini, et il les enroula dans un tissu. Il s’approcha ensuite avec un récipient à la main.

« C’est un bon réflexe que tu as là. Tu as subi une sévère congestion, ton sang a stagné et s’est accumulé dans votre peau, dans vos muscles… Continues ainsi et appliques ce cataplasme sur tes plaies. Elles pourraient paraîtres négligeables - petites dents - mais elles risquent de s’infecter. » dit le vieil homme en déposant le remède à ses pieds.

« Merci… Je ne me souviens plus très bien. Je suivais un renard dans la grotte et alors ces choses m’ont attrapé, comme ça, d’un coup. Je n’ai rien pu faire. »

« J’aurais cru qu’un gaillard comme toi s’en défait sans trop de difficulté. Je te prie de m’excuser, je n’ai pas été assez prévenant et les pieuvres terrestres peuvent se montrer vraiment perfides, je te l’accorde. »

« Oui. Euh, et vous êtes ? »

« Les gens me connaissent sous le nom de Kitsu, bien que je n’en reçoive pas souvent. Quant à toi, Erastos de Yarthiss, apprenti forgeron. Tu viens de loin jeune homme. »

« En effet, je suis venu en Nirtim pour apprendre la recette de… Attendez ! Comment connaissez-vous mon nom ? »

« Harper t'a présenté pendant ton inconscience, il m’a d’ailleurs chargé de te confier ceci. Fais-en ce que tu veux, n’en tires aucune obligation. »

Erastos se saisit des quelques feuillets que le vieillard lui tendait d’une main tremblante, couverts de croquis et de notes griffonnées, le tout visiblement issus des documents de la mère de son compère. Le vieillard retourna ensuite s’asseoir en tailleur auprès du feu.

« Je ne comprends pas, de quoi s’agit-il ? Où est Harper ? »

« Parti. » répondit simplement Kitsu.

« Mais je dois l’aider à retrouver des objets précieux, ainsi que sa mère, c’est ce que nous avions convenu. C’est d’ailleurs pour cela que nous sommes ici. Pourquoi est-il parti ? Combien de temps ai-je dormi ? »

Erastos avait bondi hors de sa couche, nonobstant la douleur qui chauffait ses membres, pour prendre son interlocuteur à partie. L’ermite fixait les flammes sans lever les yeux sur lui, comme s’il souffrait à l’idée de lui répondre, pour enfin reprendre avec calme.

« Assez longtemps pour lui apporter les clefs nécessaires pour la suite de son périple. Harper a pris conscience du danger auquel il allait se confronter et il ne souhaitait pas t'y exposer. Il s’en voulait beaucoup lorsqu’il a découvert ton état. C’est apparemment un jeune homme sensible et qui te porte en haute estime. »

« Peu importe, je connaissais les risques et… »


« Il m’a fait jurer de ne rien révéler de sa destination. » coupa Kitsu. « Il s’excuse d’ailleurs de t‘abandonner ainsi, et aussi, de te demander cela. Car il y a occurrence. Vous êtes à la recherche des reliques de Rana et sache qu’il en existe donc plusieurs. Certaines sont déjà dans de mauvaises mains, mais d’autres sont encore gardées dans des temples séculaires. L’une d’elles est en ce moment même convoitée par une organisation qui ne respecte pas le sacré. C’est en tout cas ce qu’indiquent les notes que je viens de te remettre. Si tu le veux bien, ton compagnon te demande de te rendre au temple de Rana et de prévenir les fidèles de leurs desseins. Demande à voir le prêtre Daïgo, le sage des tempêtes, et précise que je t’envoie, il t’accordera son attention. »

Les feuillets se froissèrent sous l’impuissance d’Erastos. Il voulut les lancer aux flammes de colère. Son maître l’avait abandonné sans même lui fournir directement des explications. Il est vrai qu’il avait été plus distant sur la fin du voyage, au fil de la progression dans sa lecture, plus anxieux aussi, mais il s’était associé à lui pour le soutenir, quoiqu’il pût se passer. Il lui en voulait de vouloir porter ce fardeau seul.

« Je ne le comprends pas. Il ne gagnera rien à s’isoler ainsi face au danger… »

« Il s’agit de sa volonté. » répondit le vieillard d’un ton las, propre à celui qui a vécu et qui sait.

Le jeune forgeron tomba à genoux devant le feu, les bras à l’abandon, pour entrer dans le même mutisme affecté que Kitsu.

Le lendemain, Erastos reprit la route vers la capitale avec pour destination le temple de Rana. Il regrettait amèrement le choix de son compagnon de voyage, mais il décida de se plier à sa volonté et d’apporter le message de menace à venir. Alors qu’il longeait les larges flaques, il se retourna une dernière fois en direction du rocher de Sirigiya.

Un renard l’observait de l’une des anfractuosités.


- VIII -

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