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 Sujet du message: Re: Le Château de Blanchefort
MessagePosté: Lun 28 Fév 2011 16:22 
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Le silence, on entendait maintenant au loin la nature qui reprenait timidement vie, l'odeur se mélangeait aux relents de cuir et à la poussière, Lydia n'en pouvait plus et la pression sur ta bouche de cessait pas, comme si elle agissait par spasmes.

Elle se dressa soudainement et tu peux l'entendre quitter les chiffons pour aller vérifier l'état de l'échelle, celle-ci était en copeaux, totalement inutilisable. Et la hauteur ne permettait pas de s'y laisser tomber en toute sécurité.

Elle tourna sur elle même, comme pour chercher quelque chose de particulier. Elle remuait du bout du pied des petits pots de terre cuite laissés pour oubliés afin de durcir sous la chaleur, et son attention rencontra le tonneau, où elle y trouvait ce qu'elle cherchait. Une louche et de l'eau. Elle remplit à ras-bord la louche et la but de façon à chasser le goût infâme que l'odeur avait apporté dans sa bouche.

Elle te regardait du coin de l'oeil, et entreprit de remplir de nouveau cette louche d'aluminium pour te l'apporter, en prenant garde à ne rien renverser...

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 Sujet du message: Re: Le Château de Blanchefort
MessagePosté: Lun 28 Fév 2011 19:14 
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Lydia semblait tout autant incommodée par l'urine que Victoire, serrant la bouche de celle-ci avec vigueur. L'adolescente était de fait obligée de respirer par le nez, ce qui n'avait rien d'une partie de plaisir.

Finalement, alors que les orques semblaient s'être éloignés, ce fut l'archère qui la première sortit de sa cachette, se libérant de la petites montagne de chiffons et du ruisseau de pisse. Victoire ne traina pas non plus, se redressant aussi sec, le sac toujours à la main. Elle se décala, respirant un grand coup tout en se tenant la mâchoire endolorie. Lydia avait une sacrée poigne pour une femme, il n'y avait pas à dire.

Cette dernière se rapprocha d'abord de l'échelle, jurant en voyant les dégâts que l'orque avait faits. Elle se retourna presque aussitôt, comme cherchant quelque chose, visiblement à cran. Elle était intimidante, quand elle était à cran.

Elle trifouilla d'abord des pots du pied, avant de reporter son attention sur le tonneau. Victoire, quant à elle, regardait les dégâts sur sa robe. Elle empestait l'urine, c'en était à vomir, mais l'adolescente n'osa pas aller chercher d'autres atours dans son sac. Elle entendit ensuite l'archère boire avec bruit, recrachant une partie même de l'eau qu'elle avait trouvé dans le tonneau.

C'est là et seulement là qu'elle sembla se calmer. Reportant son attention sur Victoire, elle remplit de nouveau la louche, l'apportant à la jeune fille, tâchant de ne rien faire déborder. Ce n'est qu'à ce moment que la duchesse se rendit compte à quel point elle était assoiffée. Elle porta les lèvres à l'ustensile, buvant d'une traite le liquide loin d'être limpide. La voix de son précepteur retentit dans son esprit, bien trop tard:

"Quand tu parcours les terres, ne bois jamais d'eau sans t'assurer qu'on y ait mis de l'alcool, ou qu'elle ait été bouillie. C'est le meilleur moyen pour attraper une colique, ou pire, le choléra. N'en bois jamais."

La jeune fille resta un instant, la louche toujours entre les mains de l'archère, n'en demandant pas de deuxième rasade. Elle avait au moins appris de l'aventure que la femme disait vrai, que c'était vraiment une guerrière qui combattait les orques. Des orques qui se dirigeaient à présent vers Beauclair.

La froide réalisation de ce fait figea Victoire. Elle saisit les mains de Lydia, plantant son regard dans les yeux de celle-ci.

"Il faut prévenir Beauclair, les orques vont dévaster mes terres. Si les habitants sont sortis du château, ils vont mourir."

Ce n'était plus une enfant qui parlait en cet instant.

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 Sujet du message: Re: Le Château de Blanchefort
MessagePosté: Lun 28 Fév 2011 19:29 
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Lydia leva un sourcil face à ta demande, d'un air excessivement interrogateur elle lâcha d'un ton amusé :

« Vos terres ? Excusez-moi votre majesté, mais j'ai une mission plus importante que celle de sauver la vie de quelques paysans. »

Ses propos soulèvent une ironie calculée, visiblement, elle te prenait pour une servante perdue, une paysanne qui errait à l'orée des bois... De plus que de t'accorder quelques idées suicidaires, elle te prenait maintenant pour légèrement dérangée, elle replongea la louche dans l'eau et se nettoya les mains avec.

« Je dois retourner à Kendra Kâr, là d'où je viens. Les créatures qui viennent de passer, sont des orques différents de l'armée que je considérai comme régulière. Des orques plus entrainés, sortant de nul part. Vivant dans l'ombre.»

Elle écarta légèrement le petit tissus de toile violette qui cachait une blessure sur son ventre, au côté droit. Elle t'indiqua qu'elle revenait du front avec un groupe de militaires. Ils avaient été brusquement attaqués, ils pleuvait des monstres venus des arbres, celui-qui lui avait distingué cette meurtrissure lui, venait d'apparaitre de sous son cheval, rien ni personne ne semblait avoir fait attention à ces ombres. Ces pourceaux lourds et puants.

« C'est la guerre, des gens vivent et des gens meurent. Si vous souhaitez rendre compte de ce projet fou, faites, mais vous vous passerez de ma présence, mon rôle est plus important que vos chimères. Dans quelques minutes, tous seront morts de toutes façons. Un groupe entier je vous dis... Il faut quitter ces terres, trouvons un moyen de descendre sans se rompre le coup.»

Tu as à ta disposition une charpente épaisse, du foin gorgé d'urine, des chiffons dont une partie l'est également, un tonneau d'eau, une louche d'aluminium, un morceau de corde qui fait la moitié de la distance entre toi et le sol, un harnais à cheval et un silot de toile où tu peux trouver à l'intérieur de la vieille farine humide où gisent des centaines d'insectes morts, les quelques poteries que Lydia remuait quelques secondes auparavant. Celle-ci s'attarde à l'examen de chacune de ses pointes de flèches, sa façon de réfléchir... En silence.

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 Sujet du message: Re: Le Château de Blanchefort
MessagePosté: Lun 28 Fév 2011 20:42 
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Lydia ne crut pas un mot des paroles de Victoire, s'en moquant ouvertement. Elle lui rétorqua qu'elle n'avait fichtrement rien à faire de ce village, pour lequel elle ne pouvait, de toute manière, rien. L'adolescente ne comprit pas tout à propos de ces orques différents: pour elle, n'importe quel orque était source de terreur. Ceux-là étaient juste pires...

Enfin, l'archère annonça qu'un groupe entier arrivait. Victoire avait sottement cru que le petit groupe, déjà suffisant pour faire un carnage à Beauclair, constituait la totalité des ennemis. Mais non, il n'en était rien, ce n'était pas seulement les habitants qui se seraient enfuis du château qui étaient en danger, mais aussi sa demeure et peut-être même l'ensemble de ses terres.

Elle ne voulait pas dire qui elle était, en tout cas elle ne se sentait pas assez en confiance. Ceci dit, même si elle mourait de cette erreur, mieux valait que ses terres se retrouvent sans duchesse que l'inverse.

Victoire fouilla nerveusement dans son sac, retrouvant parmi ses bijoux la chevalière qui était sienne, symbole de sa haute naissance. Elle la montra d'une main ferme à Lydia qui réfléchissait déjà à autre chose, avant d'énoncer:

"Mon nom est Victoire de Blanchefort, fille du duc Pierre de Blanchefort et d'Aliénor. Au château... Au château il y a eu une attaque. Ils sont morts, ma famille, tous... Mais personne n'attend les orques et les gens sont toujours là! Si vous êtes du royaume, vous devez les aider..."

Sa voix avait tremblé certes, mais elle avait parlé avec courage, se dénudant devant une étrangère qui ne lui devait rien. Ses yeux étaient rouges, mais elle avait retenu ses larmes, dissimulant sa faiblesse derrière un masque des plus fragiles. Elle savait en effet très bien que sa situation était critique, elle savait qu'elle n'en survivrait probablement pas, mais elle ne pouvait tout simplement pas abandonner tous ceux qui comptaient encore sur sa famille.

"Je vous en supplie... Il faut au moins les prévenir..."

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 Sujet du message: Re: Le Château de Blanchefort
MessagePosté: Lun 28 Fév 2011 21:26 
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Lydia tira un minois étonné, elle devait s'attendre à tout sauf à l'éventualité de trouver et de sauver la fille, l'héritière du domaine de Blanchefort. Elle regardait tes yeux, espérant trahir le moindre mensonge, la chevalière, et de nouveau ton regard. Elle tourna les talons et reparti boire de l'eau, elle grimaçait au goût âcre du breuvage croupi que contenait la seule réserve disponible d'eau.

« Assurément, je n'avais pas besoin de ça...» souffla-t-elle en tournant en rond, elle semblait pensive et regardait au loin, dans la cavité béante de la charpente qui offrait vue imprenable sur tes terres et les tours visibles du château.

Elle pointa d'une flèche le loin, là où les lumières irrégulières et dansantes laissaient présager que l'incendie du château grandissait. Elle te dit d'une voix suintante de compassion falsifiée :

« Vous plus que moi connaissez ce domaine, à l'heure qu'il est, la plupart des créatures sont probablement arrivée aux débris du vieux moulin. Au mieux, nous rejoindrons les terres pour y être prise au piège, vous aurez pu prévenir vos paysans, mais vous serez morte. Au pire, nous serons violées, égorgées et abandonnées à la pourriture et aux charognards en nous y rendant. Personnellement, j'ai d'autres projets que de mourir pour une petite Duchesse qui se laisse déborder par ses sentiments...»


Elle se tourna vers toi et appuya du bout de la chausse sur ta cheville endolorie en te demandant où tu comptais aller ainsi meurtrie. Selon elle, il n'y avait aucune solution pour sauver ton peuple, si tu décidais d'y aller, tu y sera seule. Elle te confia son désir de quitter les terres pour rejoindre un cordon de troupes de Kendran qui devraient se rendre à Kendra Kâr d'ici quelques jours. Elle se savait blessée, et que même légèrement, cela pouvait s'infecter et devenir fatal si elle n'était pas soignée.

Elle te somma d'entendre raison, et de l'aider à trouver de quoi descendre maintenant que l'échelle n'était plus qu'un tas de bois en miettes.

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 Sujet du message: Re: Le Château de Blanchefort
MessagePosté: Lun 28 Fév 2011 22:07 
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Lydia était une femme réaliste, voire peut-être cynique aussi, même s'il était difficile de le déterminer en si peu d'échanges. Elle expliqua simplement que le fait de prévenir les villageois au mieux leur coûterait la mort à toutes deux, au pire... Mieux valait ne pas songer au pire. Joignant le geste à la parole, elle marcha volontairement sur le pied meurtri de l'adolescente, arrachant à celle-ci un cri de douleur.

L'état des lieux était fait, Victoire ne pouvait rien. Impuissante, elle devait non seulement voir sa famille mourir, mais aussi son peuple, laissant simplement des terres calcinées que Tristan prendrait, s'il en voulait encore. C'était un destin bien pire que la mort, un destin sans aucun espoir...

Si elle suivait l'archère, elle s'en sortirait peut-être, finissant sa vie comme pensionnaire dans un manoir que peut-être le roi lui prêterait. Sinon, simplement mendierait-elle dans les faubourgs, oubliée de tous, racontant bêtement comment elle avait perdu son duché avant de se faire jetée à coups de pieds. Si elle avait le courage, peut-être finirait-elle par se pendre, enfin.

Non, même si Lydia avait raison, elle ne pouvait s'y résoudre. Elle obtempéra cependant, cherchant une solution pour descendre. La pression la faisait réfléchir vite, il fallait qu'elle agisse.

Sans attendre d'avantage, Victoire se défit de sa cape, la posant à même le sol. Elle fouilla rapidement dans son sac, sortant la première robe qu'elle trouva, dont l'étoffe était de meilleure facture que celle qu'elle portait actuellement. Elle tourna ensuite le dos à Lydia, tout en se saisissant de sa dague, qu'elle utilisa pour couper les liens qui retenaient ses atours, évitant de perdre un temps précieux.

En braies, elle sentir l'air froid lui mordre la peau, l'ignorant du mieux qu'elle le pouvait. Elle enfila sa robe propre, la nouant de manière grossière. Elle Noua alors à sa cape et à son vêtement souillé le petit bout de corde que Lydia avait trouvé , gagnant ainsi une bonne longueur.

Ne restait plus qu'à accrocher la corde maison au plancher, avant de pouvoir descendre. Pour se faire, Victoire accrocha la corde du côté "robe" à la selle de cheval, approchant cette dernière du bord.

Ensuite, les deux femmes entreprirent ensemble de faire avancer le tonneau plein, au prix d'un grand effort, lui faisant faire seulement quelques dizaines de mètres à la fois. Mais si le poids s'était avéré un obstacle, c'est le poids même qui les aiderait. En effet, le tonneau finit sa course tout au bord de la mezzanine, sur la corde et juste devant la selle. Cela empêcherait le chanvre de glisser et d'entrainer à sa perte les humaines.

Victoire ne tarda pas, jetant son sac en contrebas après bien l'avoir refermé, laissant Lydia passer la première. Juste avant que celle-ci n'essaye le dangereux assemblage, l'adolescente lui glissa:

"Et si nous brûlions la grange, cela se verrait?"

Non, Victoire n'était pas de celles qui laissaient tomber, ce qui lui valait probablement d'être encore en vie après tant d'épreuves.

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 Sujet du message: Re: Le Château de Blanchefort
MessagePosté: Lun 28 Fév 2011 22:32 
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Face à ta demande extravagante, Lydia éclata et hoqueta de rire. Elle te donna une petite caresse sur la joue et dit d'un air amusé :

« Ma pauvre petite, vous étiez recluse dans une chambre ? Si vous supposez que des gerbes de flammes de plusieurs pieds de haut dans la nuit noire passent inaperçue, alors tentez donc, mais attendez que je sois au loin. »
Et, Lydia commença à se risquer à descendre. Le tonneau fut secoué lors des premiers instants, il glissait doucement vers le bord tant le harnais le harcelait.

Harnais qui, d'ailleurs montait dangereusement le long de ce tonneau mais, Lydia te criant qu'elle venait de mettre pied à terre, le risque n'avait plus lieu d'être pour elle. Elle se mit vite contre le mur en bois de la grange pour ne pas être remarquée, et pouvoir surveiller les environs pendant qu'à ton tour, tu te risquais à descendre.

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 Sujet du message: Re: Le Château de Blanchefort
MessagePosté: Lun 28 Fév 2011 23:15 
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Lydia sembla ne pas comprendre le but d'une grange en feu, mais cela confirma l'idée de Victoire. Le feu attirerait l'attention des orques qui, du coup, seraient sûrement visibles depuis le château. C'était incroyablement risqué, mais peut-être aussi que cela servirait de distraction. En tout cas, voilà l'argument qu'il faudrait donner à l'archère, une fois que l'adolescente mettrait pied à terre.

Elle s'approcha du bord, s'asseyant, les pieds dans le vive, en évitant soigneusement de regarder en bas. Elle enroula sa jambe droite autour de la corde, avant de lentement se laisser glisser, les mains s'accrochant au bout de tissu tenant à présent plus du chiffon que de la robe.

Victoire lâcha finalement la mezzanine, se retrouvant dans le vide, soutenue par le chanvre. Elle laissa du mou petit à petit, sentant ses mains ripper contre la corde, douloureusement mais pas suffisamment pour lui faire lâcher. L'espoir de pouvoir se rendre utile l'aida à tenir le temps qu'il fallait, atterrissant finalement sur le sol.

Discrètement elle rejoignit la soldate, lui murmurant:

"Vous pouvez enflammer vos flèches? La grange en feu attirerait les orques le temps que l'on parte, surtout si nous sommes déjà dans la forêt."

Victoire ne mentait pas vraiment, même si le but avoué était fort différent. Néanmoins elle avait souvent entendu Roland lui conter l'intérêt des feintes, que divertir son adversaire était le meilleur moyen de prendre le dessus, surtout quand celui-ci était le plus fort.

"Mais si vous ne voulez pas, donnez moi du silex, je m'en chargerai."

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 Sujet du message: Re: Le Château de Blanchefort
MessagePosté: Lun 28 Fév 2011 23:41 
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Lydia te regardait étrangement, secouée d'une multitude de questions soudaines, elle tira un sourire en coin avant de secouer la tête, visiblement amusée ou touchée de ta motivation soudaine à vouloir secourir ton peuple.

« J'avais effectivement... Pas besoin de ça. »

Lydia posa doucement une main sur ton épaule, elle souriait car elle masquait son impatience par autre chose que l'énervement, relativisant, elle s'excusa de ne pas avoir eu le temps de récupérer son matériel militaire lors de l'attaque, en outre, les orques au loin se viendront pas jusqu'ici sachant que d'autres sont encore aux arrières, et que la grange aurait pu être mise en flammes par leurs troupes restées aux arrières.

Elle regarda autour d'elle, la voie semblait libre, elle était prête à partir mais ajouta :
« Mais si dans ces terres, on vous enseigne à sauver vos paysans en brûlant les granges... Allez, suivez moi au lieu de vous attarder sur le sort de personnes déjà condamnées. Nous devons quitter ces terres. Soyez fortes. Les choses sont ce qu'elles sont. »

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 Sujet du message: Re: Le Château de Blanchefort
MessagePosté: Mar 1 Mar 2011 00:00 
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Lydia expliqua à la jeune idéaliste que son plan ne fonctionnerait pas. Le seul moyen qu'elle avait de prévenir le château serait de courir jusqu'à celui-ci, chose impossible. Et quand bien même, personne ne la croirait, elle serait probablement tuée et la mort de tous ceux qui s'étaient sacrifiés pour elle aurait perdu son sens.

Non, il fallait qu'elle comprenne: ses terres n'étaient pas remplies de gens à sauver, mais de gens déjà morts. Ce n'était pas le destin qui faisait les choses ainsi, mais simplement les faits.

Elle baissa la tête, acquiesçant doucement aux propos de l'archère.

Victoire suivit la jeune femme, le dos courbé, appuyant le moins possible sur sa cheville enflée. Il faisait de plus en plus froid, le vent des montagnes la glaçant, maintenant que sa cape ne lui couvraient plus les épaules. Les animaux de la nuit s'étaient tus, le seul son audible étant les pas légers de Lydia et ceux légèrement moins discrets de Victoire.

Elle se retourna une dernière fois, apercevant au loin le château de sa famille bientôt disparu, probablement pour toujours. Au moins ses parents et ses frères n'avaient pas vu les troupes orques ravager leurs terres, ils étaient morts en pensant que leur peuple serait sauf.

L'adolescente, dont les épaules étaient lourdes, ne se rendit même pas compte qu'elle avait sottement oublié son sac, laissant le peu de sa vie passée dans une grange perdue, dans laquelle pissaient des orques.

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 Sujet du message: Re: Le Château de Blanchefort
MessagePosté: Ven 1 Avr 2011 19:09 
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Le soleil avait depuis longtemps laissé sa place à une nuit sombre lorsque Tisis sortit de la forêt, laissant la garde de sa monture à sa servante. Elle avait pris le soin d'envelopper son épée, son arc et cinq flèches dans un grand morceau de tissu gris. Glissant dans les ténèbres, elle rejoignit en silence le moulin à vent. Guettant de chaque côté du chemin, elle ne vit aucune trace de soldats embusqués. Les herbes hautes ne bougeaient que sous les affres du vent, même s'il aurait été difficile d'y deviner la présence d'un prédateur.

Elle se souvenait du loup malade qui l'avait traquée dans ces mêmes fourrés, lorsqu'elle avait fui le château. Rien ne l'attaqua cependant, ni ne se fit voir avant le moulin. Lorsqu'elle fut à une dizaine de pas de celui-ci, une lumière apparut brièvement à l'intérieur, signe que les lieux étaient sûrs. Sans attendre plus elle entra, rejoignant trois des six hommes. A priori un autre était sur le toit, les derniers surveillant le chemin. Ceux qui étaient présents étaient habillés en simples voyageurs, vêtus de tenues marrons ou noir, armés de dagues et d'épée courtes. Pour peu elle aurait pu les confondre avec ceux qui avaient tenté de la tuer, de nombreuses nuits plus tôt.

"Tout s'est bien passé?"

A sa question, l'un des hommes, petit mais à la musculature sèche et aux traits anguleux lui montra les pieds d'un homme, à moitié enseveli par les sacs de farine. Ce ne devait pas être un soldat, au vu des chausses légères et troués. Elle n'avait pas le temps de s’appesantir, les remords auraient toute leur place le lendemain, lorsqu'elle serait sur le trône ou dans les oubliettes.

Elle dut fouiller un peu pour retrouver la trappe, qui avait été savamment recouverte d'un sac à grain rempli de plumes, au milieu d'autres sacs bien plus lourd. Le meunier devait être au courant et l'illusion était ainsi entretenue. Cela voulait dire que le souterrain avait été découvert, certes, mais elle doutait que son frère fasse garder une poterne. Le connaissant, il avait très probablement préféré en garder le secret, pour pouvoir l'utiliser si les hommes de Tristan se retournaient contre lui. Ce n'était là que des suppositions qui seraient rapidement confrontées à la réalité.

Un des hommes se chargea se soulever les lourds battants, le petit faisant signe à ceux qui étaient à l'extérieur de revenir. Au final, deux hommes restèrent dans le moulin, pour s'assurer que la sortie était sécurisée. Tisis passa la corde à son arc et l'épée dans son dos, sous la cape, à la manière d'un vulgaire assassin. Elle s'engouffra alors à la suite du premier tueur qui les guida dans les entrailles des terres de Blanchefort, n'éclairant les parois que d'une faible lampe à huile.

Une émotion étrange trouva son chemin en Tisis, qui se souvenait de son premier cheminent dans ces froids tunnels. A l'époque elle n'avait pas eu le luxe d'une lumière, ignorant tout de l'issue. Aujourd'hui qu'elle contrôlait ses actions, qu'elle ne subissait pas le choix de quelqu'un d'autre, tout avait un goût différent. Elle n'avançait pas la peur au ventre, en proie à la terreur. Bien sûr le souterrain était oppressant, de même que la présence de ses alliés, si proche d'elle qu'ils pourraient la tuer en un instant si la baronne l'avait doublée, mais elle avait un ersatz de contrôle qui la rassurait

Rien de si drastique n'arriva, la troupe parcourant rapidement le long couloir de terre et de pierre, coupés du monde. La porte dissimulée leur apparut enfin, sans le moindre garde ni le moindre piège. Le silence se fit alors, Tisis essayant de deviner ce qu'il se passait derrière la porte, n'entendant que la respiration légère des guerriers ainsi que son propre cœur, battant à ses oreilles.

Celui qui avait posé son oreille contre la pierre fit un non de la tête, signifiant qu'il n'avait pas repéré de danger. Si le mécanisme était bien dissimulé de l'autre côté, le levier était là apparent, sans doute pour permettre de vite refermer la porte de pierre en cas de danger. Tisis ne l'avait pas vu par le passé, s'étant contenté de s'enfuir sottement.

Les lames glissèrent silencieusement des fourreaux, tandis que le tueur à la torche actionnait le mécanisme. La pierre s'ouvrit dans un bruit audible mais loin d'être fort, le premier des hommes sortant aussitôt, prêt à en découdre s'il y avait le moindre témoin. Aucun garde en vue. Il fallait dire que vu l'heure, les rondes avaient surtout lieux sur les courtines, pas dans les bâtiments.

Tous sortirent du passage, un homme, Vinko, restant en arrière pour protéger l'entrée. Tisis prit la tête cette fois-ci, se déplaçant silencieusement sur le sol de pierre, guidant les hommes vers le logis seigneurial. Elle ne pensait pas que Anatole aurait eu l'outrecuidance de s'installer dans la chambre de son père, aussi se dirigea t-elle vers ses appartements.

Parcourir les couloirs vides et sombres de sa demeure avait beaucoup de sens pour elle. Elle ne calculait plus le nombre de fois où en pleine nuit elle s'était esquivée de ses appartements, rejoignant les tours et les chemins de rondes, évitant la garde qui de toute façon ne l'avait que rarement réprimandée. Mais les hommes qu'elle avait connus était morts pour la plupart à présent, tués lors de la traitrise d'Anatole. Si elle se faisait prendre, on ne lui dirait plus gentiment de rejoindre ses quartiers, mais on essayerait de la tuer. Dans un sens cela simplifiait la tâche: elle n'aurait aucune pitié envers ceux qui se mettraient sur sa route.

Au détour d'un couloir elle entendit le pas cadencé d'une patrouille de deux hommes. Elle fit signe à ses alliés, se cachant dans un renfoncement de pierre, totalement immobile. Les deux gardes arrivèrent peu après à l'embranchement, tandis que chacun des assassins, Tisis comprise, était prêt à leur sauter à la gorge.
La future duchesse tenait son arc à la main, encochant très lentement une flèche, tandis que les deux hommes passaient devant elle, échangeant quelques mots à demi voix. Ils ne regardèrent pas sur le côté, ne voyant pas les assassins dissimulés dans la pénombre. Du moins ne les auraient-ils pas vus si l'un d'entre eux n'avait toussé au mauvais moment. Ce qui suivit fut bref et terrible: les hommes avaient à peine eu le temps de se retourner que déjà des lames propres ne pénétraient leur chairs, glissant sous l'armure, tailladant de manière habile et cruelle.

Elle n'avait pas eu le temps de tirer que c'en était déjà fini, les gardes étant passés de vie à trépas. Tisis ouvrit discrètement une porte, donnant sur l'une des nombreuses pièces destinées au rangement ou aux serviteurs. Les cadavres encore chauds furent rentrés immédiatement, avant que le sang n'ait le temps de trop se répandre sur le sol de pierre.

La marche reprit alors, le groupe ne croisant pas d'autres gardes, ni le moindre serviteur, à cette heure si tardive.

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 Sujet du message: Re: Le Château de Blanchefort
MessagePosté: Sam 2 Avr 2011 00:44 
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Deux gardes étaient postés devant la chambre d'Anatole, confirmant sa présence dans ses appartements. La jeune fille ôta sa cape et laissa ses armes, s'approchant d'eux et leur demandant s'ils avaient besoin de quoi que ce soit. Sa main avait glissé sur sa hanche de manière lubrique en prononçant ces mots. Elle n'était pas à l'aise, mais cela ne sembla pas déranger les deux hommes, le plus gradé des deux murmurant à l'autre que ça ne prendrait que quelques minutes.

Elle l'entraina dans le couloir où sa gorge fut proprement tranchée, avant que le corps ne soit une nouvelle fois dissimulé dans une pièce inhabitée. Un des hommes prit ses vêtement, les enfilant. Le garde resté seul ne tarda pas à s'impatienter, abandonnant son poste le temps d'aller chercher son camarade trop lent. Mal lui en prit, car bientôt il subit le même sort que son collègue, se faisant lui aussi déposséder de son uniforme.

Tisis reprit ses armes, se dirigeant vers les appartements de celui qui le lendemain devait devenir duc de Blanchefort. Les deux tueurs déguisés prirent la place des gardes, les deux derniers s'assurant qu'on ne viendrait pas les déranger. Elle entra dans la chambre d'Anatole, refermant derrière elle.

Le candélabre qu'elle avait pris à l'extérieur éclairait mollement les lieux. La jeune fille porta son attention sur le lit, dont les voiles avaient été tirés. Quelqu'un dormait derrière ceux-ci, respirant lourdement, profondément plongé dans le sommeil. Elle posa la source de lumière sur une petite table, avant de dégainer son épée en silence. Lentement, à pas de velours, elle se rapprocha du dormeur. Elle retint sa propre respiration, le cœur tambourinant dans sa poitrine, les mains légèrement tremblantes.

Ses doigts agrippèrent le voile du baldaquin, les tirant doucement tandis qu’apparaissait le visage assoupi de son frère. Sa main se crispa sur sa garde alors qu'elle l'observait, dormant paisiblement. Elle aurait pu lever sa lame et la plonger dans son cœur sans qu'il n'ait le temps de réaliser qu'il mourait. C'eut été tellement simple, après tout ce qu'il avait fait, après tous ses crimes.

Mais elle ne pouvait pas. Elle n'avait jamais ôté une vie de ses mains, n'avait jamais senti la mort prendre le pas sur l'existence. Elle ne pouvait le tuer dans son sommeil, elle devait le haïr pour cela. Elle devait lui faire avouer ses péchés. Après seulement elle se vengerait.

Elle prit une profonde inspiration, avant de franchir le fossé immense entre la préméditation et l'acte. Se lame se plaça sous la gorge d'Anatole tandis que sa main lui écrasa la bouche, pour être sûre qu'aucun son ne sortirait de celle-ci. Le corps eut un sursaut, Anatole ouvrant les yeux d'un coup, complètement perdu. Un cri s'étouffa entre les doigts de sa sœur, qui appuya d'avantage son épée contre la peau de l'homme, pour bien lui faire comprendre qu'elle était la situation.

"Essaye de crier et je te coupe la gorge, mon frère."

L'homme se figea, une lueur de compréhension passant enfin dans ses yeux. L'adolescente resta un instant dans cette position, fixant le visage de son frère effrayé. Et il avait de quoi avoir peur, ce soir il allait mourir, ce qu'il lisait très certainement dans le regard de la jeune fille. Finalement elle ôta la main, se redressant sans jamais relâcher sa garde.

"Lève toi. Doucement... doucement, voilà."

Tentant de rattraper ses fautes, voire même de flouer sa cadette, il mentit dans un murmure. Sa voix tremblait, tout comme ses mains à présent posées sur ses genoux:

"Victoire, ma sœur. Je suis si heureux que tu sois envie. Je... Je te croyais morte."


Il avait l'air faible, tellement faible. Son corps était plus fin que la dernière fois où elle l'avait vu. Ses traits étaient marqués, sa peau très pâle et ces cernes presque noirs. Il ne ressemblait pas à son père, n'avait guère l'étoffe d'un duc. Elle ne put s'empêcher d'avoir un pincement au cœur cependant. Elle l'avait imaginé calculateur et cruel, souriant en tuant son père et prêt à tout pour le pouvoir, mais il avait simplement l'air pathétique.

"Ne mens pas, Anatole. Nous savons tous deux ce qu'il en est. Tu sais pourquoi je suis venue.
-Je... Ce n'était pas de ma faute. Crois moi Victoire, je n'ai pas eu le choix. J'ai tout fait pour protéger Blanchefort. Si je n'avais pas agi, nous serions tous morts."

La jeune fille se pinça les lèvres, la colère montant en elle, parcourant chaque muscle de son corps. Elle tremblait à présent, se contrôlant avec difficulté. Dans un murmure elle lui dit simplement un mot, un seul mot:

"Pourquoi?"

Le jeune homme s'était tu. Il avait détourné le regard, ne pouvant plus supporter celui de sa sœur. Ce n'était que l'ombre de lui-même, rongé par des démons qui lui étaient propres. N'obtenant pas de réponse, Victoire déglutit, parlant avec plus de force:

'Pourquoi avoir tué Père?
-Je... Je ne l'ai pas tué. Il était déjà mort. Ce... Ça ne devait pas arriver. Il devait juste être emprisonné, pas tué. Tout a si mal tourné..."

Elle se souvenait de la voix de son père, condamnant le parricide, ce meurtre atroce dont il avait été victime. L'esprit lui avait dit qu'il avait lui-même exécuté son père, qu'il l'avait pourfendu de son épée.

"Et mère... Sais-tu comment elle est morte? Elle m'a supplié de la tuer, tant tes hommes l'avaient torturé. Mais tu le sais, tu as vu son corps. A moins que tu n'en ait pas eu le courage."

Une nouvelle fois il répondit en détournant les yeux, se murant dans son silence. La peau de Victoire lui brûlait, se consommant sous la fureur et la haine qui s'emparait d'elle. Elle se remémorait le visage de sa pauvre mère, son corps mutilé, ayant subi tous les sévices.

"Tu as essayé de me tuer. Tes hommes ont voulu me violer et me découper. A Kendra Kâr encore, tu voulais m'arracher la tête.
-C'est faux! Je n'avais pas le choix. Ce sont eux qui m'ont demandé de le faire. Je ne pouvais pas refuser. C'était Tristan."

Elle donna un violent coup de pommeau dans la mâchoire de l'immonde lâche qui lui servait de frère, lui faisant pousser un cri de surprise alors que sa lèvre éclatait sous le choc. Les mains au niveau du visage, comme un enfant cherchant à se protéger, il parla d'une voix suppliante:

"Je te le promets Victoire. Quand ils ont apporté la tête, j'ai dit que c'était toi. Je t'ai protégée."

Protégée... Son grand frère qui avait ordonné sa mort l'avait protégée. Elle avait envie de vomir, de lui enfoncer sa lame dans le corps, de l'entendre hurler alors qu'elle tournerait l'acier, le tuant lentement. Elle tenta de se reprendre malgré tout, de ne pas s'abandonner à la vengeance, pas tout de suite. Elle avait encore besoin de lui, pour comprendre son véritable ennemi.

"C'est là ta dernière chance d'avouer tes péchés avant de rejoindre l'au-delà. Dis moi tout ce que tu sais sur Tristan. Absolument tout."

L'homme déglutit, avalant sa salive et un peu de sang. Il ne fut pas plus difficile que cela à convaincre de parler. Il expliqua que Tristan avait pris contact avec lui, lui disant que s'il ne l'aidait pas à détrôner son père de manière douce, il lui ferait la guerre et détruirait Blanchefort. Anatole avait accepté, laissant les troupes de Valorian sur les seigneuries les plus à l'est, les territoires devant être officiellement annexés plus tard. C'était le prix pour que le duché reste aux mains de la famille. C'était la seule solution.

De tout son cœur Victoire avait souhaité que son frère soit coupable, soit un meurtrier qui s'en était pris à son père par revanche. Il aurait été facile de le haïr de la sorte, de lui trancher la gorge pour faire justice. Ce n'était pas le cas. Anatole s'était fait floué. Certes c'était de sa faute, il avait cru les promesses de Tristan, mais il ne l'avait pas fait contre son père. Elle aurait préféré plonger sa lame dans le cœur d'un traitre que celui d'un lâche.

Mais peu importait le piteux de l'homme, il ne pouvait devenir duc. Il était à la botte de Valorian, il l'avait avoué lui-même. Il fallait qu'il remplisse un rôle bien plus noble, celui de martyr de Blanchefort. Victoire lui ordonna de se diriger vers son cabinet, ne lâchant pas sa garde pour autant. Elle lui demanda ensuite de prendre une plume et un parchemin et d'écrire:

"Moi, Anatole de Blanchefort, fils de Pierre de Blanchefort et héritier au duché de Blanchefort, prononce cet édit. Les seigneuries de Chatellenord, de Colombes et de Terreneille seront officiellement rétrocédées au duc de Valorian, détenteur véritable de ces terres. De plus, le duc Tristan aura de fait et par son appui le droit de siéger au conseil de Blanchefort."


L'homme se retourna vers elle, incrédule. Elle lui ordonna de continuer, inscrivant les différents paragraphes officiels qui entouraient cet édit. Il s’exécuta, sans la contredire, ne lui inspirant que dégoût. Il ignorait que ce texte servirait à maquiller sa mort, à faire croire que c'était là l’œuvre de Valorian. Bien sûr les ambassadeurs du duché voisin seraient au courant de la supercherie, mais ils n'auraient pas le temps de prévenir Tristan avant le moment du sacre. Ils ne pourraient contenir l'information, ni les doutes.

Lorsque le sceau de Blanchefort fut apposé, le silence reprit ses droits. Tous deux savaient ce qui allait se passer par la suite. Celui qui avait failli être duc frissonnait, les mains tremblant avec force. Victoire savait ce qu'elle avait à faire. Elle leva son arme, restant dans le dos d'Anatole qui pleurait en silence.

Elle resta immobile un moment, repensant à tous les moments qu'elle avait passé avec son frère. Une fois qu'elle abattrait son épée, plus rien ne serait comme avant. Elle allait répandre le sang, devenir une meurtrière et un bourreau. Une fois le coup porté, il n'y aurait plus de retour en arrière. C'était première fois qu'elle enlèverait la vie, et ce serait celle de son propre frère.

"Pardonne moi..."

La lame siffla dans l'air, s'abattant avec force sur le cou d'Anatole, pénétrant les chairs dans un son mou. Il ne cria pas, tombant sur le sol, la tête à moitié coupée, le corps saisi de spasmes alors qu'il agonisait, rendant aux dieux son âme souillée.

Victoire resta immobileL

Sur ses mains avait coulé du sang.

Rien ne serait plus comme avant.

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 Sujet du message: Re: Le Château de Blanchefort
MessagePosté: Dim 3 Avr 2011 17:49 
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Victoire s'était réveillée aux côtés de sa servante, peu avant que le soleil ne se lève. La forêt était calme, les oiseaux commençant à chanter doucement les premières mélopées de l'aurore. Tout était différent, plus serein, au petit matin. Les blessures de la veille étaient étouffées sous le lourd drapé d'oubli de la nuit mourante.

La jeune fille se leva avant d'aller se laver dans un ruisseau voisin, se devant d'être impeccable pour son intronisation. Elle reprit ses atours de Dame chevalier, rendant des vêtements terreux et déchirés à sa servante, avant de monter en selle. Les seigneurs devaient se réunir dans la salle du trône dans la matinée et, vu le sérieux des événements, peu de doute qu'ils soient à l'heure.

Seule la capuche de sa cape protégeait son identité, alors qu'elle traversait le village de Beauclair, rejoignant les différents chevaliers qui se rendaient au château, encore inconscients de la terrible tragédie qui avait eu lieu pendant leur sommeil. Victoire trouva qu'ils étaient nombreux à avoir séjourné en ville, les chambres d'invités de la demeure ducale ayant probablement été données aux valoriannais.

Il ne lui fut pas difficile d'accéder à la salle du trône, le héraut étant absent, tout comme le sénéchal, les seules personnes qui auraient pu la reconnaître en un clin d’œil. A priori l'annonce de la mort d'Anatole n'avait pas été faite, même si nombre de nobles semblaient s'interroger. Il y avait une délégation valoriannaise, le diplomate, un homme maigre portant un bouc finement taillé, semblant vraiment très inquiet.

Le souvenir de son crime la hantait toujours, bien sûr, mais elle se devait de le faire passer en arrière plan. Ce matin il faudrait qu'elle convainque tous les seigneurs de son duché que Valorian était l'ennemi et qu'elle pourrait reprendre les rênes du pouvoir, elle, la petite cadette de la famille, une fille de seize ans. Si elle échouait, ce serait la mort ou l’exil.

Le précepteur d'Anatole fit faire le silence, longtemps après que la cérémonie eut dû commencer. Il portait à présent une écharpe aux couleurs de Blanchefort, preuve qu'il était devenu Chambellan, très certainement après l’exécution des conseillers du Duc. Sa mine était grave, solennelle. Il se plaça devant le trône vide, dépliant un parchemin.

"Messieurs les Comtes de Nalarre, de Torquin, de Jizabelle et de Mancy. Messieurs les seigneurs de Blanchefort, Messieurs les chevaliers. En ce jour je suis au triste regret de vous annoncer le décès tragique d'Anatole de Blanchefort, fils de Pierre de Blanchefort et héritier du duché de Blanchefort."

Un grand silence se fit, tout un chacun arborant une mine déconfite à l'annonce impromptue. Le chambellan marqua une courte pause, visiblement affecté par la tragédie, ou du moins par le précaire de sa position si nouvellement gagnée. Victoire ne put s'empêcher de serrer le poing, debout dans un des coins de la salle, toujours encapuchonnée.

"Anatole étant le dernier descendant direct de Pierre de Blanchefort, le duché est officiellement placé sous régence, jusqu'à ce qu'un héritier puisse être choisi pour reprendre le titre de duc de Blanchefort."

La salle explosa dans un tumulte assourdissant, chacun se levant, adressant des questions au chambellan totalement pris de cours. On lui demanda comment le duc était mort, qui était derrière tout cela, quand la décision allait être prise ou encore ce qu'il en était de la situation avec le duché de Valorian. Autant de question auxquelles le pauvre homme n'avait aucune réponse à donner. La douloureuse interrogation du régent fut aussi un coup qu'il ne parvint à parer, ne pouvant donner de nom de régent, Anatole l'ayant été jusqu'à ce jour.

Victoire ôta sa capuche, se dirigeant lentement vers l'allée principale de la pièce, autour de laquelle les sièges avaient été installés pour le conseil des seigneurs. Personne ne réagit au début, se demandant simplement qui pouvait être cette femme, qui avançait d'un pas sûr, le port droit. Peu à peu cependant, des murmures se firent entendre, les regards des personnes les moins prises par le débat se tournant vers elle, faisant signe à leurs voisins de regarder la jeune femme qui à présent était à mi-chemin du trône.

Bientôt tous se turent, tandis qu'on la reconnaissait. Le regard du chambellan parut totalement incrédule, le pauvre homme n'osant dire mot ou faire le moindre geste, tout comme la délégation valoriannaise. Satisfaite de son effet, la jeune fille monta les quelques marches menant au trône, l'ancien précepteur d'Anatole s'étant écarté. Elle se retourna vers la salle à présent totalement silencieuse, observant les hommes, ceux qui seraient bientôt ses sujets ou ses bourreaux.

Elle avait peur, tout devant se jouer en un instant, tant qu'elle profitait de la surprise qu'elle avait instaurée. Des gardes avaient placé les mains sur le pommeau de leurs épées, prêts à intervenir au moindre signe du chambellan, qui ne savait quoi leur ordonner. Profitant de ce répit, elle s'exprima d'une voix forte:

"Anatole a été assassiné, tout comme mon père, le duc Pierre de Blanchefort, ma mère, Aliénor de Blanchefort et mon frère ainé, Roland. Tous morts, assassinés sous mes yeux, alors que je fuyais le massacre."

Elle marqua une pause, lisant un mélange bienvenu de surprise et de compréhension sur un bon nombres de visages. Elle venait d'énoncer à voix haute des doutes que beaucoup devaient déjà avoir, des doutes qu'elle n'avait guère eu besoin de propager, la présence de Valorian sur les terres étant suffisante.

"Je suis partie en exil pour sauver ma vie de ces mêmes assassins. Je suis revenue ce matin, cachée dans ma propre patrie, dans ma propre demeure, pour y apprendre la mort de mon frère bien aimé, par les mains de traitres et de lâches."

"Puis-je laisser un tel crime impuni? Non, je ne le puis assurément pas! Aujourd'hui devant vous tous, je me présente dévoilée et annonce à ces tueurs que Moi, Victoire de Blanchefort, ne les crains pas. Moi, Victoire de Blanchefort, fille du duc Pierre de Blanchefort le bon, je jure solennellement de ne pas laisser le moindre merci à ces criminels !"

"Aujourd'hui, devant vous, je prendrai la suite de mon bien-aimé frère et lutterai contre l'envahisseur. En tant que duchesse, je chasserai ces meurtriers où qu'ils se terrent! En tant que duchesse de Blanchefort, j'accuse Valorian de traitrise et d'assassinat et lutterai de toute mon âme pour que leurs crimes soient punis!"


"MOI, VICTOIRE DE BLANCHEFORT, JE LE JURE DEVANT LES DIEUX !"

Le diplomate de Valorian était devenu cramoisi. Il prit la parole, criant presque pour se faire entendre:

"CALOMNIES ! Valorian n'a rien à voir avec votre famille. Nous sommes là pour aider Blanchefort, nous l'av...
-Silence vermine ! L'interrompit un seigneur dont Victoire ignorait le nom. Vous n'êtes que des fourbes qui ravagez nos terres! Combien des filles de mon domaine avez-vous violées? Combien de fermes pillées? Rats ! Chien galeux
-Sans parler des accords ! Trois seigneuries qu'ils allaient nous prendre, un domestique m'a apporté un document officiel signé d'Anatole. Il est encore marqué de son sang!"

C'était le comte de Mancy, un homme dans la fleur de l'âge mais aussi robuste qu'à ses vingt ans, qui agitait les documents que Victoire avait fait signer à son frère la veille. Elle n'aurait pas pensé que ce serait un comte qui les récupérerait, le château ayant sûrement été surveillé. C'était une bonne surprise. Totalement perdu, l'émissaire hurla à ses hommes:

"Gardes! Soldats! Tuez l'usurpatrice !"

Le dernier ordre du diplomate était plus qu'il n'en fallait pour que la querelle ne se transforme en bataille. Les soldats de Valorian obéirent, se dirigeant vers le trône, les armes sorties. Le chambellan ne donna aucun ordre, se contentant de fuir, laissant la garnison sans ordres, ne sachant quel camp choisir.

Le comte de Nalare sortit le premier son arme, criant de sa voix forte et rocailleuse:

"POUR BLANCHEFORT !"

Il se lança vers les soldats valoriannais, agitant son épée avec une dextérité que l'on aurait pas imaginé chez un homme de presque cinquante ans, aussitôt imité par plusieurs seigneurs et la plupart des chevaliers. Certains restèrent de marbre bien entendu, ne sachant que faire, ne voulant prendre une décision si importante immédiatement. Ceux-là, Victoire n'oublierait pas leurs visages.

Le cliquetis des armes fut bref, trois soldats tombant rapidement, les autres se rendant presque immédiatement. Le comte de Nalare ordonna qu'on les escorte dans les cachots du donjon, de même que le diplomate qui avait bien sous-estimé la haine de Valorian. Haine qu'avait exacerbée Victoire par son sombre complot avec Erzébeth.

Le calme revint finalement, les sujets de Blanchefort reportant leur attention sur la jeune fille qui n'avait pas bougé. Celle-ci dégaina lentement son arme, la levant et la pointant en direction de la noble assistance. Les épées des seigneurs et des chevaliers se levèrent de la même manière, avant qu'une clameur ne commence:

"Victoire ! Victoire ! Victoire ! VICTOIRE !"

La jeune fille, habitée par les cris et la confiance qui éclataient dans la salle, recula, régale, se dirigeant avec cérémonie vers le trône du duc. Un sentiment étrange la prit, tandis qu'elle se souvenait de son père, assis sur le siège ducal, la prenant dans ses bras. Elle n'avait jamais eu de dernière étreinte avec lui, l'ayant quitté en furie.

Elle s'assit, solennellement, pensant aux genoux de son père, une larme coulant sur sa joue tandis qu'elle se promettait de ne jamais décevoir la mémoire de Pierre de Blanchefort. La clameur grandit encore, tandis qu'officiellement, elle devenait la duchesse de Blanchefort. Le chambellan était revenu, avec un autre discours celui-ci, rédigé pour Anatole mais modifié à la hâte, intronisant la jeune fille sous les applaudissements.

Chaque comte, chaque seigneur, chaque chevalier vint s'agenouiller devant elle, lui jurant fidélité et la reconnaissant comme duchesse de Blanchefort.

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 Sujet du message: Re: Le Château de Blanchefort
MessagePosté: Jeu 7 Avr 2011 01:52 
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Les festivités n'avaient pas duré. Certes un banquet avait été tenu, mais l'heure n'était pas à la fête, aucun des invités n'oubliant un seul instant les sombres jours à venir. Lorsque le repas fut fini, les quatre comtes ainsi que les seigneurs les plus importants furent conviés dans les appartements du duc.

Entrer dans les lieux qu'avaient habité son père n'était pas sans provoquer de douloureuses émotions chez Victoire. La jeune fille devrait bientôt s'occuper des affaires de l'ancien duc, voire même occuper les lieux, la tête du duché se devant de loger derrière la salle du trône. L'idée la rendait mélancolique.

La situation était loin d'être glorieuse: les armées qui pouvaient être levées étaient restreintes, mais pire encore, elles mettraient du temps à s'organiser et à rallier l'est du duché. Autre mauvaise nouvelle, les déserteurs de l'armée propre du duc s'étaient faits nombreux, le chaos n'ayant décidément pas aidé à garder les hommes vaillants. Ils reviendraient probablement si Victoire leur montrait que contrairement à son frère, elle ne tolérerait pas d'intrusion extérieure, mais quand bien même, cela prendrait du temps. Sans oublier que les chefs de cette armée propre avaient péri lors de l'attaque, Tristan ayant bien compris l'importance des généraux et des conseillers.

Pour ce que Victoire pouvait en dire, elle était seule au sein du domaine ducal. L'appui de la noblesse n'en serait que d'avantage nécessaire, ce qui n'était hélas pas chose gagnée. En tout état de cause, elle n'aurait immédiatement que cinq cent hommes, pour bouter hors de Blanchefort quelques deux mille soldats. Une bataille rangée était perdue d'avance, elle en avait bien peur.

Assise sur un fauteuil, à côté de la table des cartes tactiques, le poids qu'elle avait sur ses épaules ne fit que s'alourdir encore un peu plus. Sa première idée avait été de faire la guerre, comptant sur l'appui de la population, mais en l'état elle ne saurait gagner dans pareille situation. Elle aurait très bien pu faire venir cinq cent troupes supplémentaires de Keresztur, mais cela aurait été perçu comme une autre immixtion dans la vie politique du duché, avec raison.

Ce qui ressortit de l'entretien avec les nobles fut qu'il faudrait soit négocier avec Tristan, pour gagner du temps, soit l'accuser d'ingérence et le forcer à sortir des terres blanforoises. Hélas si Tristan obéissait à cette injonction, tout prétexte futur pour déclarer la guerre serait forfait, l'initiative lui revenant de plein droit. La dernière fois qu'il avait joui de pareille initiative, cela avait coûté la quasi totalité de la famille ducale.

D'après les information qu'elle parvint à obtenir, notamment via un messager envoyé par Adénisio qui avait prit son rôle très au sérieux, Tristan séjournait en Valorian et n'avait pas mis les pieds à Blanchefort depuis le début des hostilités. Cela ôtait tout l'intérêt d'une attaque surprise sur les positions ennemies. Non, il fallait se faire une raison et passer par la voie diplomatique, le temps que l'unité ne revienne dans le duché.

C'est le cœur lourd que Victoire fit venir le diplomate qui avait ordonné à ses gardes de la tuer quelques heures plus tôt, ainsi qu'un messager officiel du royaume. Elle avait auparavant rédigé un message, qu'elle remis aussi bien au valoriannais qu'au kendran. Seules les salutations changeaient, le corps du texte étant pratiquement identique:

La présence des troupes soldatesques de Valorian n'est pas due à l'invitation du duché de Blanchefort et constitue de ce fait une atteinte à sa souveraineté territoriale. Si les dîtes troupes ne sont pas retirées après cet avertissement dans un délai de sept jours calendaires, Blanchefort sera dans l'obligation de considérer la présence étrangère comme une agression et prendra toutes les mesures nécessaires visant à garantir la protection de son peuple, mesures incluant l'usage de la force armée.

Une escorte fut même accordée à l'ambassadeur, les hommes l'ayant précédemment accompagné étant gardés au cachot, pour avoir attenté à la vie de la duchesse. Leur exécution n'avait pas été décidée, mais les faits étaient suffisamment graves pour qu'une telle sanction soit envisagée. Le messager partit seul quant à lui, le moyen le plus rapide et le plus sûr de convoyer des informations importantes.

Le reste de la journée ne fut pas plus aisé pour autant, beaucoup de documents se devant d'être rédigés et signés pour valider l'accession au trône de la jeune fille ainsi que les détails de la succession, si bien que ce n'est que tard dans la nuit qu'elle put enfin aller se reposer.

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Dernière édition par Tisis le Ven 8 Avr 2011 12:57, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Le Château de Blanchefort
MessagePosté: Jeu 7 Avr 2011 15:34 
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Victoire s'arrêta devant la porte de sa chambre. Il faisait sombre à cette heure tardive, ce qui donnait au château cette impression lugubre qu'elle lui avait découvert il y a peu. Bien que deux chevaliers l'avaient accompagnée, devant monter la garde devant la porte, une peur intestine la rongeait. Elle se souvenait des tueurs qui avaient tenté de la violer dans cette même pièce, sur son propre lit, l'endroit même où elle allait dormir.

Elle aurait pu choisir une autre chambre, certes, mais elle ne voulait pas se faire dominer par la crainte. Elle devait affronter ces lieux, aussi terribles soient-ils. Après avoir pris une grande inspiration, elle entra, déposant un candélabre sur le petit bureau directement à sa droite. Instinctivement son regard se porta à l'endroit où sa nourrice avait succombé, découvrant uniquement le vide. Le corps avait été enlevé, le sang avait été nettoyé, il ne restait aucune trace de la vieille femme tristement égorgée.

La jeune fille s'approcha, lentement, sa respiration se faisant difficile. Une douleur naissait dans sa poitrine, tandis que l'angoisse se faisait un chemin vers son esprit. Ses yeux s'agitèrent, regardant à droite et à gauche, cherchant la trace d'un assassin resté caché. Elle se baissa, regardant sous son lit avec attention, allant ensuite se diriger vers la grande armoire, l'ouvrant d'un grand coup. Prise d'une forme de panique, elle vida le meuble des robes et autres atours, cherchant désespérément le moindre signe que quelqu'un se trouvait là, à l'observer, attendant qu'elle s'endorme pour poser une lame sur sa gorge et la violer.

Halletante, le souffle court, elle sentit ses jambes se dérober sous elle, glissant lentement contre l'armoire. Elle chercha à inspirer, à se calmer, le sang pulsant contre ses tempes, la faisant se sentir mal. Elle resta un moment ainsi, dans la semi obscurité, contemplant simplement la valse triste et monotone de la bougie, luttant pour respirer.

Il n'y avait rien dans sa chambre, pas la moindre âme mis à part la sienne. Il n'y avait pour ainsi dire pas le moindre indice visible témoignant des tragiques événements qui avaient eu lieu dans cette pièce, comme si toute l'horreur qu'elle avait vécue n'était que dans son imagination déviante.

Hantée par ses démons et ses souvenirs, elle se laissa lentement glisser dans le pays des songes et des cauchemars, allongée à même le sol tapissé, l'esprit tourmenté.

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