Après avoir passé une longue et difficile nuit à l'auberge du sang-fantôme et traversé les ruelles de la cité portuaire d'Eniod, Maeglin et Naasha arrivent finalement au port, où ils sont censés embarquer. Le navire dans lequel ils doivent voyager est un navire de contrebandiers. Le reflet du soleil crépusculaire reflétant sur la mer près du port est d'une magnificence incontestable mais cela n'émerveille absolument pas les deux fanatiques qui restent plantés à observer minutieusement la place, les navires et les individus se trouvant dans leur champ de vision afin d'essayer de repérer leurs complices. Beaucoup de marchands sont en ce moment même en train d'accoster, la plupart transportant de grandes caisses remplies de vivres ou de matières premières. Quelques enfants jouent inconsciemment sur le sol pavé semé de bosses alors que leurs mères attendent impatiemment leurs maris longtemps partis en mer. Les retrouvailles, pour la plupart, se font fort joyeuses. Mais certains marins semblent annoncer de mauvaises nouvelles à quelques femmes qui ne peuvent s'empêcher de s'effondrer. Cette scène répugne Maeglin au plus haut point car il déteste l'amour la famille et les enfants, cela lui rappelle la tranquillité et le bonheur des gens d'Hidirain. Alors l'hinïon tourne la tête vers Naasha afin de lui adresser la parole pour la première fois depuis qu'ils ont quitté le temple.

Dépêchons nous de trouver ces contrebandiers. Je vais finir par vomir si je reste quelques minutes de plus dans cet endroit répugnant.

La shaakt se contente de lui faire un signe affirmatif de la tête. Les deux fanatiques commencent alors à s'avancer sur la place en scrutant chaque recoin de celle-ci. Seulement voilà, au bout de plusieurs dizaines de minutes d'errance dans le port, rien ne laisse penser que des contrebandiers sont dans les alentours et personne n'a encore interpellé Naasha ou Maeglin qui sont pourtant facilement reconnaissables au milieu de tous ces humains. Tout cela déplaît autant à l'un qu'à l'autre, Maeglin est impatient de rejoindre Nirtim et Naasha aimerait se trouver dans le navire pour ne pas être obligée de supporter la présence de l'hinïon.

Après une heure d'errance, désespérés, les deux fanatiques s'assoient sur un muret près de la rive tout en restant à l'affût. C'est alors qu'une petite fille humaine arrive en courant devant eux, elle est pieds nus et ses vêtements sont des plus délabrés, il semblerai qu'elle vive dans la rue.

Méchant sorcier Nirtim ?

Etonnés, Naasha et Maeglin se regardent tous deux dans les yeux avant que l'hinïon ne retourne son regard à l'enfant et lui réponde qu'il cherche bien à voyager vers Nirtim. Alors la petite fille se remet à courir à vive allure et les deux fanatiques en font de même en lui criant des les attendre. Au bout de deux minutes de poursuite, l'enfant les mène finalement dans un endroit reculé du port où il n'y a personne à part trois hommes à l'allure particulière discutant entre eux. L'un d'eux, en voyant Naasha et Maeglin arriver, se dirige directement vers ceux-ci afin de leur adresser la parole.

L'homme sourit. C'est un homme assez élégant pour un contrebandier. Ses deux compagnons, en revanche, ont l'air de pirates, avec leurs visages balafrés et leurs muscles saillants. Il demande :

« Vous êtes les envoyés du temple ? Quels-sont vos noms ? »

Les deux autres s'approchent, la main sur la garde de leurs sabres d'abordage. L'homme élégant prend un air faussement gêné :

« Prudence est mère de sûreté, surtout dans notre domaine... Vous comprendrez que je veuille d'abord avoir la certitude de votre identité. »

Maeglin et Naasha sont surpris par l'accoutrement élégant de l'homme, ce n'est pas comme cela qu'ils voyaient un contrebandier. En revanche, l'allure des deux autres reflète parfaitement l'image qu'ils se faisaient de tels hommes. Celui qui semble être leur chef s'avance vers les deux fanatiques et leur demande leurs noms, il est suivi de près par ses compagnons prêts à dégainer. L'hinïon et la shaakt lancent tous deux un regard noir aux deux brutes suivant l'homme élégant, n'aimant pas être menacés de la sorte pour quelque raison que ce soit. Alors qu'ils ont le regard fixés sur eux, le plus élégant semble commencer à s'impatienter, Naasha le remarque rapidement et décide de prendre la parole au plus vite.

Je suis Naasha Séregon, et voici Maeglin Tinùviel. Maintenant dites à vos hommes de se calmer ou au nom de Phaïtos je leur arrache les yeux afin d'en faire un bouillon.

(D'où se permet-elle encore de parler au nom de notre Dieu après avoir songé à le trahir... ?)

L'homme hocha la tête avec satisfaction.

« Je suis Hamilcar, et je serais votre capitaine pour la traversée ! Suivez-moi, je vous mène au navire. Et vous, surveillez bien les alentours, je ne veux pas d'ennuis ! »

La dernière phrase s'adresse à ses hommes. De fait, pendant que vous traversez le port, même votre hôte jovial semble tendu. Ses deux loubards ont l'air prêts à dégainer tandis qu'ils surveillent les alentours.
Finalement, vous arrivez près d'un petit navire, apparemment rapide, dans lequel Hamilcar vous exhorte à monter au plus vite.

Suite à l'invitation d'Hamilcar à monter à bord, les deux fanatiques s'exécutent. Sur le pont ils tombent nez à nez avec un homme du même genre des deux autres qui les salue et leur demande de le suivre afin de leur montrer leurs couchages. Maeglin et Naasha le suivent alors dans la cale, celle-ci est infestée de rats et est en piteux état. En effet, des toiles d'araignées ornent les coins de la salle, des objets divers sont étalés sur le sol et le bois est des plus sales qui soit, on pourrait presque croire qu'il est en train de pourrir. Il semblerait que personne n'ai séjourné ici depuis un bout de temps. C'est après avoir traversé cette répugnante petite salle que l'homme qui conduit les deux fanatiques ouvre une porte qui laisse apparaître une autre pièce un peu moins délabrée dans laquelle se tiennent leurs deux couchages qui ne semblent être que des peaux de bêtes étalées sur le sol. Derrière ceux-ci se tiennent deux coffres que l'humain pointe du doigt.

Vous pourrez ranger vos affaires là d'dans !

Maeglin inspecte la pièce, il est mécontent de devoir loger dans un endroit si miteux pendant un voyage qui est assez considérable mais qu'importe, ce qu'il y a à la clé n'a pas de prix et il surmontera n'importe-quoi pour atteindre son but. Après un court instant de silence, l'homme reprend la parole.

Suivez moi ! L'capt'aine veut vous voir !

Alors que vous remontez sur le pont, le capitaine à toujours l'air troublé :

« Écoutez moi bien, j'ai toutes les raisons de penser... »

Mais il est interrompu par un groupe d'hommes en noir déboulant sur le quai :

« Ce sont eux ! Arrêtez !Vous n'embarquez pas sur le bon navire ! »

Celui qui crie semble vous interpeller. Aussitôt, Hamilcar laisse échapper un juron et vous crie :

« Vite ! Retournez dans vos chambres ! Je m'occupe de ces importuns ! »

Alors que les deux fanatiques écoutent attentivement Hamilcar, un groupe d'hommes en noir l'interrompt en s'adressant à Naasha et Maeglin. Ils leur crient qu'ils n'embarquent pas sur le bon navire. Hamilcar ordonne alors aux deux elfes de retourner dans leur chambre, ce qu'ils ne font pas car ils sont plus que troublés par la scène qui se déroule devant leurs yeux. Aucun des deux ne sait quoi penser, il était improbable que deux groupes de contrebandiers soient mis au courant de la mission. Alors Maeglin décide de s'imposer, il se place au milieu du pont, reste fixer les hommes se tenant sur le quai, finit par détourner le regard et commence à s'exprimer en haussant fortement la voix.

J'espère que c'est une plaisanterie ! Et si ça n'en n'est pas une, l'un de vous a intérêt de m'expliquer ce qui se passe et en vitesse ! Hamilcar ?

A peine deux secondes après que Maeglin ait prononcé ces mots, Naasha se poste derrière lui, l'air prudente. Les regards des hommes des deux groupes se tournent tous vers les deux fanatiques. L'hinïon quant à lui fixe Hamilcar en espérant qu'il pourra lui fournir une explication à ce qui est en train de se passer car il ne lui plait guère d'être troublé ainsi.

Les deux costauds ont déjà jeté la passerelle, empêchant les hommes en noir de monter. Ces derniers, dépités, crient :

« N'y allez pas ! Ce sont sûrement des bandits qui veulent vous détrousser ! Venez, au nom de maître Iralis ! »

Hamilcar secoue la tête :

« On m'avait averti qu'une bande rivale d'origine inconnue voudrait vous embarquer. Ne faites pas attention à eux, nous partons sur le champs... »

De fait, la voile est en train d'être dépliée tandis que le navire s’apprête à partir, et tandis que les hommes sur le quai vous font des signes désespérés. Naasha murmure :

« Malédiction qu'on ne nous ai pas montré les gens qui devaient nous emmener ! Je n'ai pas la moindre idée de qui croire ici... »

Troublé au plus haut point, Maeglin reste figé au beau milieu du pont. Il n'arrive pas à croire que la mission ait pu être révélée à deux groupes différents et ne cesse de se demander comment cela a bien pu arriver. Alors, lorsqu'il remarque la voile qui est en train d'être dépliée l'hinïon estime qu'il ne peut pas partir si il n'est pas sûr de lui, il va falloir faire le point sur toute cette histoire. Il se met alors à fixer Hamilcar lors de quelques secondes, réfléchissant à une manière de savoir si il dit vraiment la vérité. Seulement voilà, le temps presse et Maeglin n'a pas trente-mille solutions, il faut agir et il faut agir vite. Alors le fanatique prend bien appui sur ses deux jambes et oriente la paume de ses deux mains vers le ciel. Instantanément, ses yeux se mettent à scintiller de bleu et de nombreux fluides d'ombres viennent entourer ses avant-bras. Au même moment, une aura de ténèbres vient se former tout autour du haut du corps d'Hamilcar, et elle se resserre de plus en plus au fur et à mesure que Maeglin referme ses mains, jusqu'à laisser apparaître l'image d'une main sombre entourant la gorge du soit-disant contrebandier. L'hinïon s'arrête juste avant que la main ne vienne presser sa gorge entre ses doigts, et c'est alors qu'il s'exclame :

Rabaissez cette passerelle immédiatement ! Je refuse de partir avant d'être sûr de qui vous êtes ! Si vous ne le faites pas, je vous tue. Si vos hommes tentent d'interférer, je n'ai qu'à serrer les poings et... Je vous tue ! Est-ce bien compris, Hamilcar ?

((( Maeglin bluffe, je ne pense pas que le sort "Main sombre" puisse tuer qui que ce soit. ^^'
EDIT: Sort niveau 3. )))

jet : 64 réussite

Hamilcar se met à suffoquer tandis que les ténèbres qui jaillissent l'étouffent. Il ne peut plus parler, juste laisser échapper les borborygme. Aussitôt, les deux brutes tirent leurs épées. Leur visage est menaçant et leurs lames affûtés.

« Lâchez le ! Ou vous aller le regretter ! » gronde l'un d'eux en pointant son arme vers toi.

Cependant, il hésite, visiblement peu habitué à ne pas recevoir d'ordre de son chef.

Sur le quai, les hommes en noir, voyant que la situation tourne à leur avantage, s'exclament :

« Vite ! Remettez la passerelle en place et on pourra vous aider ! »

Naasha semble complètement dépassée, elle se tourne vers toi en soufflant :

« Qu'est-ce qu'on fait ? Est-ce que je remet cette fichue passerelle ? »

En voyant les deux musclés tirer leurs épées, Maeglin laisse s'esquisser un sourire sur son visage, il semblerait que ces deux là n'aient pas écouté ses mises en garde.

Faites un seul geste de plus et Hamilcar meurt, c'est bien compris ?

Et c'est alors que l'hinïon remarque que les hommes encore présents sur le quai lui proposent leur aide mais il ne voit pas pourquoi il devrait plus leur faire confiance qu'à Hamilcar, tout ce qu'il veut c'est rester au port afin d'attendre des explications. Donc, quand Naasha lui demande si elle doit abaisser la passerelle, il se contente de lui faire un signe négatif de la tête. Il se met alors à observer attentivement les hommes vêtus de noir, cherchant si quelque-chose sur eux pourrait leur porter préjudice, mais il ne voit rien. Alors Maeglin hausse la voix et s'adresse à eux.

Pourquoi devrais-je vous faire plus confiance à vous qu'à Hamilcar ? Si vous me donnez la preuve que vous êtes bien ceux qui doivent nous conduire alors nous abaisserons la rampe. Si vous n'en avez pas j'ai bien peur que je sois contraint à voyager à bord de ce navire, si notre cher ami est toujours d'accord bien sûr.

Dans un premier temps, les deux brutes hésitent, mais la main des ténèbres ne peut être maintenue indéfiniment, et le sortilège commence à faiblir. Le contrebandier parvient à retrouver son souffle. Il tombe à genoux mais parvient à grincer :

« Bon, ça suffit ! Tant pis pour la prime, on se contentera de leurs cadavres... Tuez-les ! »

Il n'en faut pas plus pour les deux brutes qui passent à l'attaque. Le premier tente de frapper Naasha mais elle l'esquive sans peine. Le deuxième charge Maeglin en hurlant.

Jet d'attaque : 12 échec

Son épée ne fait que frapper le bastingage, le fendant sur plusieurs centimètres. Plus loin, une porte s'ouvre et deux matelots surgissent, jurons fleuris à la bouche, pour venir au secours de leur chef, armés de couteaux à poisson. Les choses tournent mal...

Voyant que son sort commence à faiblir, Maeglin se met à paniquer. Il a raison car lorsqu'Hamilcar arrive finalement à crier quelque-chose de compréhensible, c'est pour ordonner à ses hommes de le tuer, il évoque aussi une certaine prime. Il n'y a alors plus aucun doute, les deux fanatiques ont bien failli embarquer dans le mauvais navire et ils auraient dû se fier aux hommes se trouvant sur le quai dès le début. Mais c'est maintenant trop tard, une des brutes se jette sur Naasha sans succès car elle esquive son attaque avec une facilité déconcertante. Un autre homme du contrebandier se met à charger en direction de Maeglin, l'épée en l'air. Mais lorsqu'il frappe, il rate l'hinïon et vient entailler le bastingage, ce qui fait bien sourire celui qu'il était sensé frapper. Voulant profiter du moment de faiblesse de son opposant, Maeglin fait signe à Naasha d'abaisser la rampe si elle le peut tandis qu'il tente de concentrer tous les fluides de son corps afin de lancer un sort capable de causer assez de dégâts dans les rangs ennemis pour parvenir à prendre l'avantage. Et quand deux matelots surgissent de la cale du navire l'hinïon ne voit pas là un désavantage supplémentaire mais deux victimes potentielles de plus, il pense pouvoir atteindre les quatre brutes d'un seul sort. Alors, lorsqu'il estime que ses fluides sont assez concentrés, il se saisit fermement de son bâton et tape un grand coup au sol avec. Instantanément, des liens représentés par des sortes de veines d'ombres se forment entre le fanatique et les deux hommes d'Hamilcar déjà présents sur le pont qui se voient aspirer leurs cellules alors que leur chair se met à flétrir dangereusement. Désormais, alors qu'il ne peut infliger des dégâts qu'à deux adversaires, Maeglin n'espère qu'une seule chose, c'est que Naasha parviendra à abaisser la rampe.

((( Cruelle obscurité niv.5 )))

Cruel obscurité : 99 réussite critique

Attaque des deux premiers guerriers : 72 et 57 (double réussite).

Deux sabres fendent l'air et te transperce, mordant durement la chair. Tu es très gravement atteint, mais dans un dernier effort, tu parviens à lancer un sort d'une inhabituelle puissance. Les deux guerriers s'effondrent en hurlant. Ils ne semblent pas trop gravement atteints, mais la douleur les a paralysé pour un instant.

Naasha, en a profité pour aller chercher la passerelle comme tu as dit et peut sans peine la positionner. Ensuite, elle se jette dans ta direction pour t'aider à marcher. Il faut fuir ! D'autant qu'Hamilcar s'est relevé et il a l'air fort mécontent...

Alors que Maeglin est durement blessé par les coups que viennent de lui affliger les deux hommes d'Hamilcar, son sort s'intensifie un instant et ses deux agresseurs semblent ressentir une douleur atroce, ils s'étalent sur le sol en hurlant. Naasha, qui vient d'abaisser la rampe se jette en direction de l'hinïon afin de l'aider à marcher, elle positionne alors son bras qui n'est pas blessé autour de son cou et lui tient le dos, l'épée à la main. La douleur que ressent Maeglin est atroce et il ne peut s'empêcher de penser à autre chose, c'est alors qu'il se souvient du rocher et de comment il s'était infligé une souffrance quasi comparable à celle qui le tiraille en cet instant. Il se souvient aussi de comment les fluides d'ombres qui parcourent son corps étaient parvenus à utiliser cette souffrance afin de le rendre plus fort, il décide alors d'utiliser le même sort que lorsqu'il a détruit le rocher à mains nues. L'hinïon se met donc à hurler et à respirer très fortement alors que ses veines gonflent considérablement et que sa chair durcit à vue d'oeil, ses yeux eux scintillent d'un rouge qui rappelle le sang. Instantanément, Maeglin oublie la douleur et sent monter en lui une grande force qui lui permet désormais d'avancer plus rapidement sans être sous le contrôle de la douleur. Il estime pouvoir encore résister encore quelque-peu grâce à sa dague et à la force qui parcourt désormais son corps mais sans trop se donner ou alors ce sera la mort. L'hinïon espère donc que Naasha parviendra à le ramener sur le quai à temps et que les hommes qui s'y trouvent pourront s'occuper des brutes d'Hamilcar.

((( Force obscure niv.1 )))