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 Sujet du message: Le temple de Yuimen
MessagePosté: Dim 6 Nov 2016 17:23 
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Le temple de Yuimen


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Proche des remparts Ouest, le temple de Yuimen est un bâtiment étrange, mêlant architecture Eärionne ancienne et architecture Garzok plus rudimentaire, le tout faisant un bloc finalement très solide, et parfois finement décoré d'arbres et de montagnes autrefois dorés.

Quand vous entrerez à l'intérieur, vous y trouverez deux portes d'origine : l'une grande, richement et finement décorée, où les pierres précieuses côtoient encore les plaques d'or et de métaux précieux ciselés, par où rentrent les êtres libres et les nobles; l'autre plus petite faiblement décorée avec de simples plaques de cuivre usées par le temps et les nombreuses mains, pour les esclaves et les serviteurs.

La première porte mène directement à la grande salle de prière, tandis que l'autre mène à long couloir faisant le tour de la pièce pour donner accès à la zone dédiée aux esclaves d'un côté, et aux serviteurs de l'autre.

La grande salle de prière est elle-même richement décorée, avec des tapis au sol, des fauteuils où s'installer pour prier du côté riche, simplement munie de tabourets côté serviteurs et totalement vide à part un autel côté esclaves.

A la jointure de ces deux espaces, il y a grand mur et une rotonde d'or, d'argent et de platine, reste du temple Eärion, où pousse un arbre sacré. La légende des lieux veut que cet arbre soit issu du sanctuaire de Yuimen, le Kartinan Dera.

Derrière les deux grands murs, un couloir, menant aux appartements du grand-prêtre, aux salles de repos des prêtres, au dortoir des serviteurs et des esclaves attachés au service du temple. On y trouve aussi des salles de pénitence, que ceux n'étant pas de la cité appellerait vulgairement des salles de torture car c'est ce qui s'en rapproche le plus.

Le grand-prêtre est un vieil humain connu pour être intraitable envers la moindre faute liée au culte de Yuimen...

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Alors il y a une règle que je veux que vous observiez pendant que vous êtes dans ma maison : Ne grandissez pas. Arrêtez, arrêtez dès cet instant. Wendy dans "hook" (petit hommage à Robin Williams)
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 Sujet du message: Re: Temple de Yuimen
MessagePosté: Mar 27 Déc 2016 00:59 
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Je finis par trouver le temple de Yuimen assez aisément grâce aux indications d'un esclave. Le bâtiment est tout aussi éclectique que le reste de la cité. Le portail est d'origine sans doute, car bien qu'ancien, il ne fait pas le moindre doute qu'il s'agit là de maçonnerie elfique. La pierre est comme soudée, nulle trace de mortier ou autre entre les pierres parfaitement taillées. Le portail lui-même semble d'un travail encore bien plus précis, gigantesque monolithe sculptée d'une seule pièce. Je souris en reconnaissant l'ouvrage précis d'un géomancien usant de terre glaise, ce sort bien que rare est capable de faire des véritables miracles. Je regarde mes mains et songe au prix que payerait un maître d'ouvrage en temps de paix pour bénéficier de mes services. Mais pour cela il faudrait la paix et ce n'est certainement pas dans cette cité, entourée comme je le suis de Garzoks barbares que je la trouverais.

Par la petite porte, sortent des êtres misérables, aux tenues diverses mais composées majoritairement de haillons ; à l'inverse, par la grande je vois passer des soldats en armes, des humains aux nobles atours et même... un Garzok vêtu de brocard et de soie. La surprise est telle, que je ne me rends compte que la populace s'agenouille pour le laisser passer qu'au moment où je me prends un coup de bâton à l'arrière des genoux, me jetant au sol.

Il vient et s'approche de moi, me relevant d'une puissante main sous le menton. D'un geste brusque, je me dégage de cette poigne et lance un regard noir au Garzok. L'une de ces canines est fausse, faite en acier à vue de nez, tandis que l'autre est cerclée d'or. J'ai déjà aperçu cette décoration, mais jamais dans ce métal, pas plus que le cou d'un mâle décoré d'un torque aussi richement gravé que celui-là.

"T'es qui, femme ?"
"Lisha, la massacreuse."
"J't'aime bien, toi, t'as du caractère et du chien. Deviens une de mes femmes, je te couvrirais d'or et d'acier !"
"Yuimen est mon Dieu et je suis sa servante. Je n'ai que faire de l'or et j'ai assez d'acier."

Je plante mon regard dans le sien, il a des petits yeux rouges porcins et des sourcils bruns et épais lui donnant l'air colérique.

"Dégage de là, alors. J'ai pas de temps à perdre."

Il me repousse brutalement et je m'écarte, plus pour éviter une éventuelle bagarre qu'à cause de sa pichenette. Ainsi, il existe des jeux de pouvoirs basés sur l'argent chez les Garzoks, à moins que ça soit sur l'hérédité après tout. Même si j'ai du mal à imaginer les Garzoks acceptant une autorité simplement parce qu'il s'agit du fils de quelqu'un.

J'entre dans le temple en poussant la porte richement décorée par lequel le Garzok riche vient de sortir. Tout comme l'extérieur, l'intérieur dégage une profonde impression de désordre, voire de bordel. Des fauteuils divers et variés sont répartis ici et là à travers la pièce, à l'autre bout de laquelle se trouve une rotonde dans laquelle pousse un arbre, reliquat manifeste de l'ancien temple elfe. J'ai à peine fait quelques pas en ces lieux que je me rends compte que je ne connais pas les prières de ce peuple ; même si j'en comprends les paroles grâce à Anouar. Je m'attendais à trouver un autel à sacrifice, un lieu de pénitence, mais il n'y a rien de similaire, cela me paraît quasiment étrange, car je sais que le fouet est une punition classique au sein de ce temple.

"Puis-je vous aider ?" m'interpelle un jeune humain à la peau pâle, au teint cireux, au visage famélique et aux grands yeux bleus implorants.
"Où est le grand-prêtre ?" demandé-je sur un ton trop gentil pour être naturel pour un Garzok arrogant.

En tremblant de froid, de peur ou de maladie, l'humain m'accompagne vers un couloir, jusqu'à un lot de salles d'où s'échappent des cris horribles. Voilà donc les salles où j'ai envoyé des centaines de Garzoks qui s'apprêtaient à massacrer ceux qui étaient alors mes frères de sang aux alentours de Tahelta. Les Garzoks me maudiraient sans doute s'ils savaient que c'était mon ordre et non celui de Yuimen, mais je sais que cette nuit-là, j'ai sauvé une quantité importante de vies. Mais tout cela était mon ancienne vie, car ceux qui étaient mes ennemis sont désormais mes frères, je ne suis qu'une Garzok au sein des Garzoks...

"Il est là. Puis-je partir ?"

Il ne cesse de trembler, il est mort de peur j'en suis certaine. Il est d'ailleurs nettement plus pâle depuis que nous avons pénétré dans ces couloirs. Les cicatrices qui sont visibles sous les haillons sont récentes pour une grande majorité. J'ignore qui a pu lui faire, mais un coin de mon esprit ne peut s'empêcher de faire le lien entre le grand prêtre et ces signes évidents de maltraitance. Je fais signe au môme de s'en aller, ce qu'il accomplit en courant, manifestement rassuré. Pour ma part, j'entre dans la pièce indiquée où je découvre un humain grand, vêtu d'une robe de magicien brune richement brodée de runes au fil d'or, armé d'un fouet clouté entrain de massacrer le dos d'un gamin Garzok, torse nu dont le pantalon est en haillon, un esclave vraisemblablement. Dans un coin, un Garzok est nu et attaché, mais son corps à lui est quasiment indemne. Non loin, des vêtements de lin et de cuir sont posés au même le sol.

"Puis-je vous parler, grand prêtre ?"
"Qui êtes-vous ?" me demande le bourreau avec une brusquerie peu commune pour un homme de foi, ponctuant sa question par un coup particulièrement violent sur la colonne vertébrale du gamin qui hurle en pleurant et en suppliant Yuimen de le pardonner et de cesser la punition.
"Une humble servante faisant face à un mystère." réponds-je d'une petite voix après avoir déglutit avec difficulté.
"Laissez-moi finir !"
Sa réponse est à nouveau ponctuée d'un coup de fouet qui vient lacérer les chairs du gamin qui relance la même supplique, à l'accent tonique près. Ne supportant que difficilement d'en voir davantage, je sors de la pièce tandis que le bruit des lanières s'alterne avec les hurlements et les suppliques rituelles. J'en ai mal au ventre et des nausées abominables, je me retiens de vomir là où je me trouve. Par Yuimen, sommes-nous dans un temple dédié à la vie et à la nature ou à la souffrance ? Je dois en apprendre plus et rapidement, car le temps presse avant que le Grand Prêtre ait fini son oeuvre. Je dois savoir dans quel temple je suis tombée et à quel point la réalité de ce lieu est aussi violente que ce que j'imagine en repassant les images et les sons depuis mon entrée dans ce temple.

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 Sujet du message: Re: Temple de Yuimen
MessagePosté: Mer 28 Déc 2016 20:37 
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Je décide de retourner vers la salle de prière où je chope le gamin par le col et l'entraîne vers le couloir. Sans un mot, sans le moindre signe de protestation, il se laisse brutaliser par moi, j'en ai presque des remords de le traiter ainsi. Je l'emporte dans une autre pièce du couloir, que je découvre être elle aussi une salle de torture. L'odeur de sang séché et de cuir humide me chamboule le cœur, mais je tâche de ne rien en montrer. Je ferme la porte et relâche le gamin. Docilement, sans que je n'aie rien demandé, il s'approche du chevalet, ôte les haillons de son dos et vient s'attacher les chevilles aux bracelets ad hoc.

"Attends gamin, tu fais quoi là ?" demandé-je surprise.
"Que voulez-vous dire ?"
"Que fais-tu ? Pourquoi t'attaches-tu ?" questionné-je avec plus de violence que ce que je ne voulais

Le gamin regarde le sol, il semble complètement perdu, encore plus effrayé.

"Que fais-tu ? Pourquoi t'attaches-tu ?" répété-je avec une colère qui ne m'est pas commune mais qui commence à poindre au plus profond de moi, comme si mon sang et mon corps comprenaient déjà ce que mon esprit refusait d'amalgamer.
Terrorisé, le gamin me répond d'une petite voix chevrotante.
"Vous préférez que je reste détaché ? Je ... je peux le faire, Yuimen renforcera mon esprit. Je peux le faire, si vous souhaitez."

Il déglutit avec difficulté, ses yeux m'implorent de changer d'idée, au bord des larmes. Il se mord les lèvres pour ne pas montrer sa peur et son inquiétude. Je m'agenouille auprès de lui, et il se recroqueville encore plus. Je le terrorise, clairement, mais je ne comprends pas pourquoi. A moins que ça ne soit pas moi la cause, mais la pièce dans laquelle je l'ai emmené. Ses yeux ne lâchent pas un mur derrière moi. Je me retourne et découvre une collection de différents fouets et autres instruments de torture d'un acabit similaire, ayant pour objectif de blesser, d'infliger de la douleur pure durant un temps assez long, sans invalidé la victime. C'est dans la logique de ce que j'ai vue dans l'autre pièce, du matériel fait pour faire souffrir et punir sans pour autant tuer, car on ne tue pas un fidèle, enfin je ne pense pas.

"Gamin... De quoi as-tu peur ? Je ne vais pas te fouetter, tu sais."

Ses grands yeux noirs s'écarquillent à mes paroles, comme s'il refusait de le croire ou comme s'il venait de croiser le Sinari de Noël en personne.

"V... vous allez me faire quoi alors ?"
"Mais rien. Je veux juste te poser des questions."

Le gamin n'a pas l'air rassuré par mes paroles. Par Yuimen, que se passe-t-il donc dans ce temple ? Je décide de poser directement les questions, peut-être aurais-je des réponses malgré tout, je veux savoir et je manque de temps. On va démarrer par le début, les présentations :

"Je m'appelle Lisha et toi, comment t'appelles-tu ?"

Comme si cette simple question suffisait, le garçon vient s'agenouiller devant moi, les mains au sol, paume vers le haut. Le geste est tellement précis, qu'il doit faire partie d'un rituel dont je ne comprends pas tout, mais qui semble le rassurer. Je le laisse donc faire. Puis vient sa réponse, qui me trouble plus encore.
"Je ne suis personne. Mon sang, mon corps et mon âme appartient à Yuimen, au temple de Yuimen et au Grand-Prêtre. Je ne suis personne."
Il a annonné sa réponse, comme on le faisait à l'école avec les poèmes des anciens Sindeldi, on lui a farci ça dans le crâne, jusqu'à ce que ça devienne une vérité. Je décide de rester dans les questions simples dans un premier temps :
"A quoi servent ces salles ?"
"Yuimen est le maître de la vie et la douleur est ce qui différencie ce qui est vivant de ce qui est mort. Souffrir c'est être vivant. Nous lui offrons notre souffrance pour le remercier de nous garder en vie. Chaque cicatrice que m'offrent les prêtres sont la preuve que Yuimen veut me garder ici auprès de lui et qu'il n'est pas l'heure de m'offrir à Phaïtos."

Je reste bouche bée devant cette litanie récitée par le gamin, le pire dans mon esprit c'est qu'il semble y croire. Je tremble d'indignation devant cette interprétation honteuse et barbare de la philosophie de Yuimen.

"Et que se passait-il dans l'autre salle ?"

Un court silence s'installe, le gamin ne sait pas quoi ou comment répondre, je sors du cadre de son éducation figée. A moins qu'il n'ait pas le droit de répondre, à tout ce qui sort du credo. Tout ce que je veux savoir, c'est pourquoi le Garzok ne portait aucune marque et le gamin était écorché bien au-delà du sang ? J'essaye une autre approche, en décomposant le fait :
"Pourquoi le grand-prêtre usait du fouet ?"
"Chacun doit payer le prix de ses erreurs et de ses fautes, par le sang ou par l'or; car l'or, comme le sang, sont des trésors naturels. Mais seul le sang peut nettoyer une faute grave aux yeux de Yuimen."

J'en reviens à ce que je savais déjà, que les punitions physiques font partie de la règle en cas de transgression ici, mais la dernière phrase m'interpelle en revanche.

"Seul le sang peut nettoyer un péché ? Même s'il a été payé par l'or ?"
"Si celui qui a péché a payé assez d'or, alors son sang sera épargné et le sang d'un esclave de Yuimen coulera. C'est ce que l'on nomme le yus de sang."

Ces paroles me glacent le sang, et viennent confirmer ce que je soupçonnais. Je me redresse pour faire face à celui qui vient de me répondre, certaine qu'il s'agit du grand-prêtre qui vient d'entrer. Ainsi, l'or prend une importance que je ne soupçonnais pas dans la vie des Garzoks. Naïvement, je croyais que la taille de la bourse ne changeait la manière de vivre sa religion que chez les Sindeldi. C'est d'ailleurs ces trafics d'influence qui m'agaçaient dans la religion de mes ancêtres, ça et les très nombreux interdits.

Comme si le prêtre venait d'apercevoir le gamin, il se tourne vers lui et fait claquer son fouet sur l'échine toujours nue et offerte.

"Mets-toi en position, esclave, et sans fer, il a payé assez cher pour ce plaisir !"

Le gamin ne se fait pas prier et obéit immédiatement tandis que deux Garzoks pénètrent dans la pièce. Je peux entendre les pleurs et les gémissements de l'esclave sachant que trop bien ce qui va lui arriver. Les deux nouveaux arrivants sont très différents entre eux. Le premier est fin, mince et finement musclé, il porte une robe brune et verte et une cape tombant sur une épaule. Au bout du bras dégagé, un fouet droit munie d'épines dont la simple vue me dresse le poil. Aucun doute possible, d'après ce que j'ai vu de ce temple, il s'agit d'un prêtre.
L'autre Garzok est plus large que mon nouveau corps, il est torse nu et porte dans sa main une tunique fine ornée de runes, ainsi qu'une cotte de cuir écailleux. Il marche à deux pas derrière le premier, signe de respect, mais son regard et son attitude est celui d'un sadique qui viendrait assister à une scène attirante pour lui. J'ai déjà vu ce regard chez certains elfes lors de la parodie de procès de Leona par Kouschuu. Sa richesse est évidente et la manière avec laquelle le prêtre tripote une de ses bagues, trop large pour lui, j'imagine sans mal le prix qui a été payé.

N'étant pas liée à cette scène, je vais pour passer la porte dans l'autre sens, mais je suis arrêtée par le grand Prêtre d'une main sur l'épaule.
"Attends, Garzok et regarde."

Je me retourne en déglutissant. Pourquoi veut-il que je regarde ? Le prêtre de son côté vient de finir d'attacher l'autre Garzok et reprend son fouet, qu'il vient faire tomber sur l'échine du gamin qui hurle de douleur, mais ne bouge pas, entièrement soumis à la volonté de fer du prêtre. Il commence à réciter une litanie implorant le pardon de ses fautes, et réclamant que le prix du sang soit versé pour nettoyer l'offense faite à Yuimen.
A voix basse, dans mon oreille, le grand prêtre me pose une simple question.
"Qui es-tu, Garzok ?"
"Je suis Lisha, la massacreuse !"

Le fouet tombe plusieurs fois d'affilé et chaque cri du gamin vient me vriller l'esprit, comme si je recevais moi-même le coup. A chaque impact, la question revient de plus en plus violente et la litanie se modifie légèrement, implorant de plus en plus que le sang soit versé sans haine, avec l'Amour de Yuimen. Je tente de me concentrer sur les paroles du gamin, comprenant que le châtiment auquel j'assiste est celui pour un meurtre pur et simple. Mais plus la séance avance, plus la douleur vient me détruire de l'intérieur, je parviens à peine à répondre avec acharnement que je suis Lisha, la massacreuse. Par Yuimen, à quoi donc joue ce prêtre ? Anouar tente de me permettre de garder le contrôle tandis que j'ai l'impression de perdre le contact avec Astinor au fur et à mesure, comme sur Aliaénon, quand Naral a cherché à nous séparer.

"Qui es-tu, Garzok ?"

Je ne sais plus si la question a été posée dix fois, vingt fois ou plus, je ne parviens plus à prononcer quoique ce soit de cohérent et je finis par craquer, tremblante et je manque de tomber à genou quand ma panthère vient à ma rescousse en prenant le contrôle du corps pour grogner au grand-prêtre en l'attrapant brutalement à la gorge.

"Je suis Astinor. Et cesse ta magie, prêtre !"

Les deux Garzoks se retournent d'un coup vers moi, le gamin lui-même s'est redressé pour voir ce qui se passait. Le grand-prêtre agrippe la main qui le tient au coup et force Astinor à lâcher, nettement encouragé par Anouar dans mon esprit. Puis il ouvre la porte et me jette hors de la pièce avec brutalité, sans pour autant me lâcher. Astinor ne se laisse pas faire et lui grogne à la figure. Avant de fermer la porte, et n'oubliant pas sa tâche initiale, l'humain lâche au prêtre Garzok à l'intérieur de la salle :

"Continue ta tâche. Quand tu auras fini, tu laisses le noble s'amuser sur le gamin, ça apprendra à la larve à bouger quand elle ne doit pas. Et pour t'être distrait de ton service, tu subiras aussi le fouet."

J'entends le gamin pleurer et sens ma gorge se serrer, c'est à cause de moi qu'il subit tout ça. C'est injuste et injustifié. J'étais venue ici pour trouver la paix avant mon combat et ce que j'ai vu et subit me dévaste.

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 Sujet du message: Re: Temple de Yuimen
MessagePosté: Jeu 29 Déc 2016 01:07 
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"Tu reprends ta forme de Garzok et tu me suis !"

Je reprends tant bien que mal le contrôle de mon corps dans une nuée de poils noirs que le prêtre attrape avec un regard totalement neutre et impassible. Je suis docilement le prêtre à travers les couloirs jusqu'à une pièce de petite taille, meuble d'une table, d'un encrier et d'étagères remplis de parchemins. Astinor, dans mon esprit, grogne fort, elle se méfie de cet homme et me le fait clairement comprendre.

"Tu n'es pas une Garzok, pas plus que moi, n'est-ce pas Lothindil, Guerrière spirituelle ?"

Je m'attendais à me faire griller, mais pas avant même d'avoir ouvert la bouche à vrai dire.

"Ton silence est éloquent, guerrière."
"Comment avez-vous su ?" demandé-je sur la défensive.
"Je t'attendais. Tu pensais tromper qui ? La Guerrière de Yuimen qui disparaît sur Aliaénon et une Garzok nommée sauveuse portant ses équipements vient à Omyre. Tu pensais qu'en te cachant durant un an ça passerait plus inaperçu ?"

J'encaisse le choc, c'est tellement logique finalement. Ma couverture est grillée, je ne cherche pas à nier, mais je dois désormais avoir une idée claire de mes chances de survie.

"Et qui d'autre est au courant ?"
"Vallel, Aerq, Oaxaca sans doute, au minimum."

Deux des treize, rien de moins et pas forcément les plus tendres d'après ce qu'on raconte. Je me sens soudain épuisée et voudrais m'asseoir, pour entrer dans ma bulle et réfléchir à tête reposée. Mais là, le prêtre est assis sur le seul fauteuil, me contraignant à la position debout encore pour quelques minutes au moins, à défaut, je me mets à faire les cent pas, ne pouvant pas rester sans rien faire.

"M'aiderez-vous ?"
"Pourquoi donc le ferais-je ?"
"Vous servez Yuimen et je suis sa guerrière !"
"Tu es sa guerrière, et non Yuimen. Tu es une massacreuse de Garzoks, Lothindil, ta réputation n'est plus à faire. Je te le redemande, pourquoi devrais-je t'aider ?"

Durant une année de sommeil, cette problématique m'a hantée... Combien de vies ai-je pris ? Combien de Garzoks et de Sektegs sont morts de ma main ? Mais en moi une certitude s'est faite, comme une armure. Je réponds donc à cette accusation par le seul argument que je possède :

"Je n'ai jamais tué sans raison. Nombreux sont les Garzoks et les Sektegs que j'ai tués, mais je l'ai toujours fait pour me protéger, ou protéger des compagnons."
"Donc je serais légitime en te tuant pour protéger les miens ?"

Je suis bien en peine de répondre à cette question et me contente de baisser la tête, accordant au prêtre cette victoire verbale. Mais qu'il essaye de me tuer, tiens, et des morts, il en aura sur la conscience.

"Tu n'es qu'une sale gamine qu'il faut dresser en fait, Lothindil, guerrière de Yuimen. Cependant, Yuimen te protège et t'a choisi, même si je ne comprends pas son choix. Je désavouerais Yuimen aux yeux des miens en te punissant pour toutes tes erreurs, c'est la seule raison qui fait que je ne le ferais pas, ne l'oublie pas. Tu voulais mon aide ? Que viens-tu faire ici ?"
"Je veux rencontrer Oaxaca et j'ai besoin d'une réponse."
"Rencontrer Oaxaca ? Bats le maître d'armes, mais ne le tue pas, montre-moi que Yuimen veille sur toi et non sur lui et je m'arrangerais. Que le monstre aux poils noirs pointe ses moustaches dans l'arène et je renierais ton lien avec ma divinité ; tue le maître d'armes qui est un des voyageurs et tout ton or ne suffira pas à protéger ta peau. Suis-je clair ?"

Je déglutis, la menace est en effet plus que claire. Je hoche la tête en silence. Anouar quant à elle s'interroge sur le fait que le prêtre soit déjà au courant pour le combat, mais je laisse cette question en suspens, je m'interrogerais sur tout ça ce soir, à tête reposée dans un lit moelleux et sans doute plein de puces ou de cafards.

"Quelle est ta question ?"
"Les Garzoks méritent-ils de vivre ?"
"N'est-il pas tard pour te poser la question, Guerrière ?"
"Mieux vaut tard que jamais, prêtre. Vous m'avez demandé ma question, je vous la donne. Je veux me faire mon idée, c'est pour ça que je suis ici."
"Ce n'est pas dans ce temple que tu auras ta réponse. Je t'aiderais à voir Oaxaca, puis tu disparaîtras de cette ville, car nombreux seront ceux qui voudront ta mort quand ils comprendront qui se cache derrière la menteuse."
"Je n'ai pas peur de la mort."
"Tu devrais, car bien qu'élue, tu n'es jamais qu'une mortelle, comme les autres. Pars maintenant. Un esclave va t'accompagner jusqu'à l'arène."

Deux pas derrière le prêtre, je traverse le temple jusqu'à la salle de prière. A notre arrivée, les Garzoks de la pièce s'agenouillent, le regard au sol ; les esclaves se tassent sur eux-mêmes, comme s'ils voulaient disparaître. Le Grand-Prêtre s'approche d'un d'eux, lui fait comprendre de se lever d'un coup de fouet bien placé avant de lui ordonner de m'accompagner. De tous ce que j'ai vu chez ces êtres, la violence et l'esclavage sont les deux points avec lesquels j'ai le plus de mal et ça ne va pas aller en s'améliorant, j'ai l'impression. Mais à eux seuls, ils ne déterminent pas si un peuple a le droit de vivre et de choisir sa destinée…

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