L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Les Catacombes d'Exech
MessagePosté: Lun 2 Sep 2013 22:27 
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J'émergeai péniblement du sommeil avec un mal de tête affreux. D'où pouvait-il venir ? Je n'avais pas bu hier soir, du moins pas tant que ça. Ca devait être les effluves d'alcool, de tabac et de sueur mélangés qui m'étaient montées à la tête. Je n'avais vraiment pas envie de me lever mais plutôt de m'enfouir un peu plus sous les draps. Je n'étais pas du genre à traîner dans mon lit, mais là, il y avait prescription. J'avais besoin de récupérer et me replonger dans le sommeil était ce que j'avais de mieux au programme.

C'était sans compter sur une personne inconnue qui souleva le drap et la couverture pour me laisser en sous-vêtements. Me tournant vers ce malotru, j'ouvris de grands yeux pour découvrir Bastian qui était dans ma chambre et qui me regardait avec insistance. Je me levai d'un coup du lit et plantai mon regard dans le sien, affichant une moue énervée sur mon visage.

- "Qu'est-ce que tu fais ici ?"

- "Je viens te réveiller à la demande de ta maman qui avait peur que tu dormes tard et je viens aussi me rincer l'oeil !"

Il afficha un immense sourire sur son visage et me reluqua de la tête au pied. Il leva un sourcil appréciant le spectacle alors que je passai au rouge pivoine. Rapidement, je m'avançai vers lui et posai mes mains sur son torse.

- "Tu apprécies le spectacle ?"

- "Ton corps est parfait en tout point, ta musculature est fine et bien proportionnée, tu n'as aucune blessure apparente ce qui veut dire que tu n'as rien eu hier soir, me voilà rassurée."

- "Mais bien sur, rattrape-toi aux branches Bastian ! Ne refais plus jamais ça !"

- "Et pourquoi ? Ca te me met mal à l'aise ?"

- "J'ai l'impression que Yavin me regarde..."

Aussitôt ce fut Bastian qui passa au rouge, je le vis serrer les poings à s'en faire blanchir les phalanges. Je posai mes mains sur les siennes pour le calmer.

- "La prochaine fois que je le vois, je lui mets la tête au carré !"

- "Merci de vouloir défendre ainsi mon honneur mais il viendra un jour où je lui dirais ma façon de penser sur son comportement envers moi."

- "S'il est toujours vivant à ce moment-là..."

Je le voyais bouillir intérieurement de rage, je ne l'avais jamais vu dans un tel état de colère. J'avais peur qu'en sortant de chez moi, il ne fasse une affreuse bêtise en allant le trouver pour le provoquer en duel. Mais, une seconde... Yavin était en dehors de la ville en mission, il ne craignait rien mais à son retour, ouh lala ! Je ne pourrais pas être derrière les fesses, absolument magnifiques, de Bastian toute la journée. J'avais mes 5 missions à accomplir. Faites que le travail de mon entraîneur habituel dure longtemps !

Je me devais de lui faire entendre raison, le faire revenir sur terre, le faire revenir à la situation présente. J'avais une idée, cela avait toujours eu son effet sur lui lorsque nous étions enfants, espérons simplement que cela ne déclencherait pas une réaction plus importante. Je me mis sur la pointe des pieds et déposai un baiser sur sa joue. Il cligna des yeux avant de tourner son visage vers moi. Il passa sa main sur ma joue venant caler des mèches rebelles derrière mon oreille.

- "Si tu savais à quel point je tiens à toi, je pourrais faire une énorme bêtise pour te protéger et te savoir en sécurité."

- "Je sais, mais fais quand même attention. Laisse Yavin tranquille lorsqu'il reviendra au bercail, s'il-te-plaît."

Je le vis ruminer dans sa barbe avant de me répondre.

- "D'accord, je peux faire ça, pour toi."

- "Merci."

- "Je t'en prie."

Il retrouva le sourire et me regarda de nouveau dans les yeux. Ses pupilles étaient différentes de d'habitude, elles étaient dilatées et cela n'était pas dû à la faible luminosité de la pièce. Sa main droite glissa le long de mes côtes pour se poser sur mes reins. Il m'approcha de lui avec force mais douceur et tenta de m'embrasser. Malheureusement pour lui, je l'avais vu venir et j'eus le temps de poser ma main sur ses lèvres pour l'arrêter dans son mouvement.

- "Je te rappelle que c'est contre la loi, nous ne sommes pas mariés !"

- "Ce n'est pas l'envie qui m'en manque. Dès que je vois ton père, je lui en parle."

Il venait de me clouer le bec, j'eus un mouvement de recul qui fut tel que je me cognais contre mon lit, chutant dessus de surprise. J'avais les yeux écarquillés par ce qu'il venait de me dire.

- "Tu ... tu ... vas sérieusement demander ma ... ma ... ma main à mon père ?"

- "Oui et le plus tôt sera le mieux ! Je te laisse, j'ai des choses importantes à faire et tu as besoin de manger avant de partir. Au cas où tu ne le saurais pas, il est presque 3 heures de l'après-midi."

Je le vis partir de ma chambre et finalement j'entendis la porte de la maison claquer. Il allait demander à mon père la permission de m'épouser. Je ne savais pas trop comment négocier cette nouvelle information, c'était si soudain mais il m'avait dit à quel point il m'aimait il y avait peu. Sa réaction était logique mais je n'étais absolument pas prête à m'engager ainsi dans la vie, j'avais envie d'accomplir tellement de choses pour mon clan, me marier mettrait un frein à tout cela. Je ne pouvais me résigner à me faire mettre la bague au doigt si vite mais ...

Bastian n'avait pas dit qu'il était presque trois heures de l'après-midi ! Oh ciel ! J'allais être en retard. Je pris ma dague, des vêtements propres et m'enroulait dans ma cape. Passant dans la cuisine, j'attrapai un morceau de pain ainsi qu'un morceau de lard et me rendis aux sources chaudes. Je me lavai et profitai un peu de la chaleur avant de me changer et me sécher le plus possible. Enfilant ma cape et m'équipant de ma dague, je rejoignis les couloirs des catacombes afin de rejoindre la surface.

Sur la route, mon esprit ne put s'empêcher de vagabonder vers un possible avenir avec Bastian ; lui et moi mariés, ayant des enfants et accomplissant des missions plus ou moins dangereuses pour le clan. Je n'arrivais pas à me mettre dans la peau d'une mère ou d'une femme au foyer, j'étais une aventurière, une petite voleuse douée avec une lame, pas une femme mariée. Levant ma main gauche devant moi, j'essayais d'imaginer un anneau sur l'auriculaire, cette idée me parut complètement farfelue mais le temps jouait de toute façon contre moi. Il viendra le jour où je devrais me marier, probablement plus tôt que je ne le prévoyais.

Secouant la tête, je tentai de me sortir cette idée de la tête alors que j'émergeai tranquillement dans les rues de la ville. Il était maintenant temps pour moi de me rendre au tripot. J'avais bien vu qu'il avait ouvert avant l'heure, je pourrais peut être glaner quelques informations utiles auprès d'Hirman. En attendant, je pourrais profiter de la route pour manger mes morceaux de pain et de lard.

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Dernière édition par Katerine le Mer 23 Oct 2013 14:50, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Catacombes d'Exech
MessagePosté: Mer 23 Oct 2013 13:54 
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Quelques minutes plus tard, j’arrivai au grand carrefour des catacombes. La fatigue se faisait cruellement ressentir, j’eus toutes les peines du monde à rejoindre le domicile familial. Je devais laisser un mot à mes parents pour qu’il ne me fasse pas réveiller demain matin, j’avais besoin de repos.

A tâtons, je me mis en quête d’une bougie et d’un briquet d’amadou pour éclairer la pièce principale. J’attrapai un morceau de parchemin vierge qui trainait sur la table, récupérai une plume et un peu d’encre afin de tracer quelques mots pour signifier que j’avais accompli ma mission, que je m’étais battue mais que j’allais bien et que j’avais besoin de récupérer.

Je gardais la bougie avec moi afin d’allumer celle de ma chambre avant de l’éteindre et la ramener dans la pièce. La faible lueur provenant de ma chambre me permit de me repérer. Je me départis de mes vêtements et me couchai juste en sous-vêtements, complètement vidée de toute énergie.

*****


Le réveil fut douloureux pour le corps et l’esprit. J’avais la tête dans une brume très épaisse, les effets secondaires de ma consommation d’alcool de la veille. J’ouvris les yeux le plus doucement du monde et constatai qu’il y avait une chaude lumière qui éclairait ma chambre. Je me tournai dans mon lit pour en trouver la source, la bougie que j’avais éteinte avant de m’endormir. En plus de cela, un visage familier me regardait avec un air inquiet sur le visage.

- « Par Rana Kat’, que s’est-il passé ? »

- « Depuis quand est-tu croyant ? »

- « Ne détourne pas la question. »

- « Qu’est-ce qui te fait dire qu’il m’est arrivé quelque chose ? »

- « Regarde-toi dans une glace et tu comprendras. »

Il semblait véritablement inquiet pour mon bien-être, étonnant. Par curiosité, je sortis de mon lit et me postai devant le miroir de ma chambre. Je ne vis rien d’anormal et pourtant le visage de Bastian affichait une profonde affliction. D’un seul coup, la mémoire me revint et je compris la raison de sa mine déconfite. Me tournant, je mis mon dos face au miroir et vis l’horreur. J’avais d’énormes bleus naissants partout dans le dos, souvenir douloureux de mon combat au Tripot du Lys quelques heures auparavant.

Je me postai de nouveau face au miroir, Bastian se leva et me prit tendrement dans ses bras, posant sa tête sur mon épaule droite.

- « Tu m’expliques ? »

- « Il y a eu une bagarre au Tripot et j’ai du me battre, fin de l’histoire. »

- « Tu penses vraiment que je vais me satisfaire de cette réponse ? Que s’est-il passé ? »

- « Une bande de tricheurs a été démasqué, Hirman, un autre joueur et moi-même nous sommes battus contre eux, nous avons gagné vu que je suis là pour t’en parler et j’ai tué trois personnes en route mais je ne serais pas inquiétée, c’est une sorte d’habitude en ces lieux. »

Il soupira fortement, soulagée de savoir que je m’en étais sortie plus ou moins indemne, il n’avait pas encore regardé de plus près ma main gauche. Il passa sa main dans son dos et en sortit le poignard que j’avais récupéré.

- « Et ça, c’est quoi ? »

Je lui pris l’arme des mains et me tournai, lui portant le plat de la lame sous le coup.

- « Qu’est-ce que c’est que cette inquisition ? »

- « Il y avait du sang dessus lorsque je l’ai vu mais de toute évidence ce n’est pas le tien. »

- « Pourquoi tu me poses toutes ces questions ? »

- « Parce que je m’inquiète pour toi, tout simplement. »

Je fis mollement retomber mon bras, je n’avais pas envie de me battre avec lui, encore moins d’argumenter.

- « Prends moi dans tes bras s’il-te-plaît. »

Il ne se fit pas prier et je me blottis dans ses bras, tout prêt de sa poitrine où je pouvais entendre le battement régulier de son cœur. Ses mains postés dans mon dos me dispensaient de douces caresses réconfortantes. Sa présence chez moi soulevait néanmoins une question.

- « Comment se fait-il que tu sois ici ? »

- « En allant à la salle d’entraînement ce matin, j’ai croisé ton papa qui affichait un magnifique sourire malgré un teint relativement pâle. Je lui ai demandé ce qui n’allait pas et il m’a dit que tu étais rentrée tard et que tu leur avais laissé un mot d’une écriture fort peu lisible. Il a supposé que tu avais eu des problèmes et il m’a demandé de venir te surveiller jusqu’à ton réveil par mesure de sécurité. »

- « C’est bien l’attitude de mon père ça, sur-protecteur au possible. »

- « C’est surtout une preuve d’amour de sa part, tu devrais t’en réjouir. En plus de cela, il semblait très fier de toi. D’après ce que j’ai pu déchiffrer de ton message, tu as accomplis ta mission à la perfection. »

- « Oui, j’ai réussi à lire entre les lignes des propos de l’informateur. Il faut d’ailleurs que j’aille donner cette information au conseil le plus rapidement possible. Je suis quasiment sure que je devrais accomplir cette mission. »

- « Mais avant cela, tu vas me faire le plaisir d’aller te baigner et passer voir Jessica pour qu’elle te donne quelque chose pour ton dos. »

- « Mon rapport de mission en premier et ensuite, je prendrais soin de moi. Je vais être en disponibilité jusqu’à lundi prochain, j’ai le temps. »

Bastian me serra un peu plus fort dans ses bras avant de mettre un terme à notre étreinte amicale.

- « Est-ce que tu veux que je t’accompagne ? »

- « Non, c’est bon, je suis une grande fille Bastian. »

- « Je vais quand même venir au cas où Jessica aurait besoin d’aide pour te soigner. »

Je levai les yeux au ciel mais finis par abdiquer, je n'avais pas la force d'aller contre sa volonté. Je mis une chemise à manche courte, un pantalon noir et accompagnai de Bastian, pris la direction de la salle du conseil. Nous marchâmes tout en discutant de ce que Bastian avait fait depuis hier, rien de transcendant. Nous arrivâmes rapidement devant l’entrée de la salle du conseil. Je lui fis signe de m’attendre à l’extérieur le temps pour moi de faire mon rapport. J’entrai dans la grande salle et attendis que l’on me remarque.

- « Katerine, de nouveau tu te présentes devant nous. Est-ce pour une bonne nouvelle ? »

- « Oui. J’ai pris contact avec l’informateur comme convenu et j’ai déchiffré son message »

- « Nous t’écoutons. »

- « Il faudra récupérer un médaillon au cou d’une personne portant du rouge et arborant un chapeau alors qu’il se présentera au serpent rouge lundi vers 7h du soir. Il semblerait que cette personne a une préférence pour une certaine jeune femme portant une clé sur elle mais sous quelle forme je ne saurais le dire. »

- « Excellent Katerine. Mais excuse ma curiosité, tu sembles fatiguée, est-ce que tout va bien ? »

- « La situation a quelque peu dégénéré hier soir, j’ai du me battre, j’ai quelques bleus mais tout va bien. »

- « Va donc voir Jessica, elle saura quoi faire. Tu peux disposer. »

- « Messieurs, bonne fin de journée. »

Et encore une mission accomplie, celle-ci s’était avérée plus difficile que la précédente, j’avais peur de devoir affronter des dangers de plus en plus grands à mesure que les missions se succéderaient. Je rejoignis Bastian et nous prîmes la direction des bains, un bon lavage me fera le plus grand bien.

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 Sujet du message: Re: Les Catacombes d'Exech
MessagePosté: Ven 25 Oct 2013 11:47 
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Je retrouvai Bastian à la sortie de la salle du conseil et nous prîmes la direction des sources chaudes. Après un passage par nos casiers respectifs, nous nous retrouvâmes dans l’eau. Nous nous postâmes l’un à côté de l’autre afin de discuter tranquillement.

- « La contre-attaque fatale m’a été utile lors de mon combat d’hier. »

- « C’est une bonne chose, au moins mon entraînement t’aura été utile. »

- « C’est sur, ça m’a permis de m’économiser. »

- « Sauf que l’économie n’a pas été si utile que cela vu l’état de ton dos. »

- « J’avoue mais j’ai du faire face à un homme utilisant ses poings d’une manière admirable, du moins je dis ça mais je ne l’ai pas même pas vu à l’œuvre. Je n’ai senti que la puissance de ses jambes. »

Comme pour vérifier, je fis bouger ma mâchoire, la faisant craquer, constatant que tout était bien en place. Bastian, à ce son, se tourna vers moi pour admirer mon petit manège. Il posa ensuite doucement sa main sur ma joue droite afin de mieux voir.

- « Il a réussi à atteindre ton visage ? »

- « Oui et c’est lui qui m’a appris à voler bien malgré moi. »

Je vis le regard de Bastian s’assombrir à cette idée. Je posai ma main sur son torse pour le calmer tout en affichant un petit sourire narquois.

- « Ne t’inquiète pas, je lui ai fait payer en le forçant à quitter ce monde bien trop tôt. »

Il prit ma main dans la sienne, la sortant de l’eau et y déposa un baiser.

- « Tu m’en vois ravi. »

Bien malgré moi, une petite grimace de douleur passa sur mon visage au moment où mon bras sortit de l’eau et Bastian le remarqua aussitôt.

- « Il t’a vraiment amoché pour que tu souffres ainsi à l’épaule. »

- « Je suis tombée de tout mon poids sur le dos et sur différents objets. »

- « Tourne-toi face aux vestiaires s’il-te-plaît et pas de mais. »

Je m’exécutai sans broncher et fis face à l’entrée des sources chaudes, me plaquant contre le bord, posant mes avant-bras sur le rebord en pierre. Je sentis les mains de Bastian venir sur poser sur mes épaules.

- « Et maintenant détends-toi, oublie tous tes problèmes et laisse-toi faire. »

Je fermai les yeux essayant d’évacuer tout le stress des jours passés et respirai le plus doucement du monde. Bastian commença à me masser le cou en appuyant plus ou moins fort en fonction de ma réaction. Il descendit ensuite doucement sur le haut de mes bras avant de remonter et de passer à mes épaules qui étaient douloureuses. Entre ses massages, sa présence apaisante et l’eau chaude, tout était réuni pour que je me détende et me sente beaucoup mieux.

J’étais dans un autre monde tellement son toucher me procurait un bien fou. Je sentis son souffle s’approcher de mon cou et ses lèvres s’approcher de mon oreille pour me murmurer quelques paroles.

- « J’espère que tu es consciente que si tu devenais ma femme, tu pourrais profiter de mes doigts magiques tous les jours. »

Il m’embrassa ensuite sur la joue, à ce moment précis un bruit suspect attira mon attention. J’ouvris les yeux et j’eus tout juste le temps de voir un mouvement de vêtement au niveau des casiers. Quelqu’un nous observait, ce n’était pas bon. Même si les intentions de Bastian étaient chastes, si quelqu’un venait à apprendre ce qu’il se passait entre nous, nous allions avoir de très gros problèmes.

Je me retournai vivement, repoussant Bastian.

- « Nous ne devrions pas avoir de telles marques d’affection en public, si quelqu’un nous voit et nous dénonce, nous risquons d’apporter le déshonneur sur nos familles respectives. »

- « Sans compter le fait de perdre la tête… Tu as raison, c’est de ma faute tout ça. Je ne peux pas m’empêcher de vouloir te prendre dans mes bras à chaque seconde que je passe avec toi ou vouloir t’embrasser. »

Ses démonstrations d’affection envers moi étaient toujours mesurées, ce que j’appréciai beaucoup mais plus encore, j’aimais de plus en plus le voir me faire la cour. Quelque chose était en train de se passer dans ma tête et dans mon cœur. Je commençais à fondre face à Bastian, je ne pouvais pas me le permettre. J’avais encore des choses à faire, mes 3 dernières missions par exemple, sans compter Hirman que je voulais utiliser à bon escient.

Je voyais Bastian sur ma route comme une obstacle pour le moment, un obstacle à ma progression au sein du clan … Et si, en vérité, j’en faisais un obstacle et qu’en réalité je pouvais me servir de ses compétences pour arriver à mes fins ? Non impossible. Je me devais d’accomplir mes missions en solo, sinon ces tests ne serviraient à rien. Néanmoins je pouvais lui demander son avis même si pour le moment, je n’avais pas encore officiellement reçu mon nouvel ordre de mission.

Beaucoup trop de choses se bousculaient dans ma tête en ce moment, Bastian me fit revenir à la réalité en m’aspergeant gentiment le visage. Je répondis de la même manière et nous entamâmes une petite bataille d’eau qui dura quelques minutes, me vidant totalement l’esprit mais me rappelant que j’avais mal dans le dos et à la main gauche. Il était temps pour moi d’aller voir Jessica.

Je levais ma main comme pour signifier la fin de notre petite joute.

- « Je ferais mieux d’aller voir Jessica. »

- « Tu as raison, à toi l’honneur. »

Il s’immergea intégralement me laissant le temps de sortir et de me draper dans ma serviette éponge. Je rejoignis mon casier où je récupérai des vêtements propres et attendis que Bastian me retrouve à la sortie des sources chaudes. Je n’eus pas longtemps à attendre avant le voir pointer le bout de son nez et deux minutes plus tard nous arrivions chez Jessica.

Par chance, il n’y avait personne en consultation, ça irait plus vite. A notre entrée, Jessica vint aussitôt vers nous afin de nous saluer.

- « Katerine, Bastian, que me vaut le plaisir ? »

- « J’aurais besoin de toi pour quelques petits problèmes de dos. »

- « Elle est modeste comme d’habitude ! Elle s’est battue hier et a des bleus dans le dos. »

- « Va dans l’autre pièce, enlève ton haut et installe toi sur la table. »

J’acquiesçai de la tête et me rendis derrière le paravent afin de me faire manipuler par Jessica. J’enlevai ma chemise et m’allongeai. Je les entendis échanger quelques paroles dont le sens m’échappa. Elle s’arrêta nette dans sa marche vers la table, voyant enfin les marques dans mon dos.

- « Ma parole Katerine ! Mais qu’est-ce que tu as fait ?! »

- « Tu devrais hurler encore plus fort au cas où le clan ne le saurait pas encore ! »

- « Je t’avais prévenu Jessica. »

Bastian venait de parler fort de manière à ce que nous l’entendions malgré la distance. Jessica faisait non de la tête de manière insistante ne comprenant pas.

- « Comment tu en es arrivée la ? »

- « Je me suis battue, je me suis faite propulsée à travers une pièce où j’ai atterri sur le dos sur divers objets. »

Je posais ensuite ma main sur mes lèvres et fit un signe à Jessica d’approcher de moi.

- « Je me suis démise deux phalanges de la main gauche mais la personne avec laquelle je me suis battue me les a remises en place, j’aimerais que tu regardes si tout va bien. »

Jessica acquiesça de la tête et commença par regarder si tout allait bien au niveau de ma main. Elle plia mes doigts un à un et ne voyant aucune résistance, leva le pouce dans ma direction me signifiant que ma main était bonne pour le service. Elle récupéra ensuite un de ces nombreux onguents et se plaça sur ma droite. Elle déposa une partie de son produit sur mon dos, c’était froid et un léger frisson me parcourut le corps.

Elle s’appliqua ensuite à l’étaler dans mon dos faisant pénétrer son baume dans ma chair avec la plus grande douceur du monde. Bastian était doué de ses mains mais Jessica avait un talent inné pour soigner les gens avec ses doigts. Malgré la douleur, je me sentais bien sur cette table, le sommeil me gagnant presque. Lorsque ses mains arrêtèrent de se balader sur mon corps, il me fallut quelques secondes pour comprendre que mes soins étaient terminés pour la journée.

En me relevant, je fus soudainement assailli par une grande fatigue. Je dus me retenir à la table pour ne pas tomber. En me voyant ainsi Jessica vint à ma hauteur, visiblement inquiète.

- « Jeune fille, il te faut du repos. En sortant d’ici, tu rentres chez toi et tu te reposes. »

- « Je ne comptais pas courir dans les catacombes. »

- « Bastian, tu peux venir ? »

Je le vis approcher de nous, cherchant dans le regard de Jessica une raison à sa présence.

- « Veille sur Katerine en la ramenant chez elle. Fais en sorte qu’elle mange comme il faut et qu’elle prenne le plus de repos possible. »

- « J’ai passé l’âge d’avoir un chaperon ! »

Ce disant, je pris la direction de la sortie sauf que mes jambes eurent une légère faiblesse, Bastian me rattrapa de justesse avant que je ne me retrouve au sol.

- « L’onguent que j’ai utilisé est relativement puissant. Tu vas être dans le brouillard jusqu’à ce que tu te couches. Tu as des cernes monstrueuses, il te faut dormir. »

- « D’accord et merci. »

Bastian passa son bras derrière ma taille et mon bras gauche rejoignit ses épaules. Je n’avais pas la force d’avancer seule et cela même si je n’habitais pas loin de chez Jessica. Cette dernière nous salua d’un signe de la main et nous sortîmes de chez elle. Utilisant Bastian comme un bâton de marche, nous arrivâmes lentement mais sûrement devant ma maison.

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Dernière édition par Katerine le Jeu 28 Nov 2013 11:50, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Catacombes d'Exech
MessagePosté: Ven 25 Oct 2013 19:44 
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Une fois la porte ouverte, il regarda à droite puis à gauche avant de monter son bras droit au niveau de mon dos et de passer son bras gauche sous mes jambes, me soulevant du sol.

- « Mais qu’est-ce que tu fais ? »

- « Je te porte jusqu’à ton lit, aucune objection. Tes jambes ressemblent à du coton, alors repos. »

Son ton m’empêchait de répondre quoi que ce soit et de toute façon, il avait raison. Mes jambes ne me portaient plus. Il entra dans la maison et d’un coup de pied referma la porte derrière lui. J’appréciai grandement la précaution qu’il avait pris avant d’y entrer. Depuis que j’avais vu ce mouvement furtif près des casiers, j’avais peur de voir un membre du conseil débarquer pour nous en faire baver.

Il zigzagua entre les meubles et me déposa avec délicatesse sur mon lit. Il repartit vers la pièce principale et j’en profitai pour me départir de mes chaussures et de mon pantalon afin de me glisser sous mes draps. Bastian revint quelques minutes plus tard avec un plateau sur lequel se trouvait de quoi manger pour deux.

- « Jessica a dit qu’il fallait que tu reprennes des forces, c’est donc ce que tu vas faire en mangeant avec moi. »

- « C’est très gentil, mais tu n’avais pas à faire tout ça. J’aurais très bien pu aller me chercher à manger après avoir dormi un peu. »

- « Si tu manges maintenant, tu dormiras encore mieux crois-moi. Le sommeil est meilleur avec l’estomac plein. »

Je souris avant de m’emparer d’un morceau de pain. Bastian mangea avec moi et nous discutâmes de tout et de rien, notamment du fait que j’avais vu quelque chose bouger aux sources chaudes. Il pensait que je me faisais des idées et que c’était un prétexte pour qu’il arrête. J’avais beau lui répondre que non, il n’en pensait pas moins. Il était inutile d’argumenter avec lui lorsque il avait une idée en tête.

Une fois le plateau vidé, je m’installai plus confortablement dans mon lit, au bord, le bras droit sous l’oreiller afin de caler ma tête.

- « Fermes les yeux, je m’en irais dès que tu dormiras. Je laisserais un mot pour tes parents afin qu’il ne te dérange pas. »

Malgré moi, la fatigue me rattrapa. Je fermai les yeux et sentis rapidement le sommeil m’envahir. Ma respiration devint moins rapide, tout comme les battements de mon cœur. J’entendis Bastian s’approcher de moi et me déposa un baiser sur la joue. Je savais qu’il était toujours dans ma chambre à m’observer. Il devait penser que je dormais mais mon esprit était encore à peu éveillé malgré le brouillard épais qui l’entourait.

- « Comme il est difficile d’être prêt de toi et de ne pouvoir faire ce que je veux… Je t’aime Katerine, de tout mon cœur, de toute mon âme. Il faut que je prenne mon courage à deux mains pour aller parler à ton père mais c’est tellement difficile. Comment pourrais-je trouver les mots justes pour lui parler de mon amour pour toi ? Je souffre un peu plus chaque jour de ne pas t’avoir prêt de moi, nos rares moments de proximité sont une véritable torture pour moi. Je ne rêve que du jour où je pourrais t’appeler ma femme et te surnommer mon amour. Cette situation ne peut durer éternellement, je dois faire quelque chose avant qu’un petit malin ne me ravisse ton cœur. Je n’ai que faire des autres femmes de notre clan, je te veux toi avec tes qualités et tes défauts. Tu es la femme de ma vie mais à quoi peut bien servir tout ce que je viens de dire. Il n’y a que les murs qui m’aient entendu… C’est décidé, demain je vais parler à ton père ! »

Je l’entendis sortir de ma chambre avant d’entendre quelques minutes plus tard la porte d’entrée de la maison se refermer. Avais-je rêvé ce qu’il venait de dire ? Ou bien il venait de me déclarer sa flamme pensant que je dormais à poing fermé ? Oh par tous les dieux de Yuimen, je n’avais pas besoin de cela…

Jamais je n’aurais cru que ces sentiments à mon égard pouvaient être aussi fort. Jamais il n’avait parlé ainsi en ma présence. C’était tout simplement incroyable ce qu’il venait de se passer dans cette chambre. Mais une question subsistait : comment allais-je faire pour gérer cela ? Il pensait que je dormais alors qu’en réalité, j’étais à moitié consciente. Quel sera mon regard sur lui la prochaine fois que je le verrais ?

Non, je devais mettre tout cela de côté pour le moment, je devais récupérer et j’étais toujours aussi fatiguée. Demain serait un nouveau jour pour moi, j’envisagerais mieux la suite des évènements après une bonne et longue nuit de sommeil.

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Dernière édition par Katerine le Jeu 28 Nov 2013 11:55, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Catacombes d'Exech
MessagePosté: Jeu 31 Oct 2013 12:56 
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En ouvrant les yeux, le souvenir du laïus de Bastian me revint rapidement en mémoire. Je me débarrassai de mes draps en les repoussant au bout du lit et posai mes pieds sur le sol. La fraîcheur du sol me réveilla un peu plus, me faisant réaliser à quel point j’étais dans une situation plus que délicate.

Bastian avait toujours été mon meilleur ami, nous avions été élevés ensemble comme un frère et une sœur. Nos parents sont très liés, j’imaginais aisément leur joie à l’idée de voir leurs enfants unis. Il semblerait que Bastian me voyait depuis des années autrement que comme une sœur de cœur mais plutôt comme une âme sœur.

Les mots de sa tirade sur ses sentiments à mon égard me revinrent en mémoire petit à petit. C’était un poète qui s’ignorait pour avoir d’aussi belles paroles en bouche. A la base, je n’étais absolument pas attiré par lui ou tout du moins, je n’avais aucun sentiment amoureux pour lui mais son discours ne m’avait pas laissé indifférente.

Il avait un physique digne d’un dieu, il était d’une gentillesse impressionnante envers moi, il pouvait être très doux et très fort en même temps, il avait un sourire à tomber par terre et lorsqu’il me regardait, j’avais l’impression qu’il me transperçait l’âme et le cœur lisant en moi comme dans un livre.

Oh non ! Voilà que je me mettais à faire la liste de ses qualités et de tout ce qui me plaisait chez lui. Il me fallait faire la liste de ses défauts maintenant pour contrebalancer tout cela. Mais qu’est-ce que je n’aimais pas chez lui ? Trouver une réponse à cette question s’annonçait plus que difficile car de mon point de vue il n’avait aucun défaut.

Mais comment pouvais-je être aussi aveugle ? Nous partagions les mêmes valeurs et c’était probablement ce qui devait obscurcir mon jugement à son encontre. Qu’est-ce que je n’aimais pas chez lui ? Encore une fois cette question et toujours rien … Si je cherchais un peu je dirais sa prévenance à mon égard mais comment dire que c’était un défaut !

Non, je devais faire face à la réalité, j’avais mis les deux pieds dans une situation qui m’échappait totalement. Pourquoi fallait-il que je ne dorme pas lorsqu’il a fait sa tirade ?

- « AAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHH !!!!!!!! »

Malgré ce cri exprimant toute la confusion régnant en moi, je n’avais toujours pas la moindre idée de la manière dont j’allais gérer la situation. Mieux valait que je me prépare pour mon entraînement, ça me changera les idées… L’entraînement ! C’était Bastian qui m’entraînait jusqu’au retour de Yavin !

- « Mais pourquoi le sort s’acharne sur moi ! »

J’avais besoin de faire le point mais je devais surtout me présenter à ce cours. Si je ne le faisais pas, je risquais de perdre mes chances de devenir un assassin du clan. L’angoisse à l’idée de faire face à Bastian apparut et une boule se forma dans mon ventre. Comment allais-je faire une fois face à lui ? Devrais-je cacher avoir entendu sa tirade ou bien devais-je lui dire que j’avais tout entendu histoire qu’il n’y ait pas d’ambigüité entre nous ?

- « Et si je me faisais porter pâle ? »

Et pourquoi pas ! J’étais encore fatiguée de mon combat avec Hirman au Tripot, une journée de repos supplémentaire me ferait le plus grand bien. J’aurais du prévenir hier, honte sur moi, je n’avais pas le choix, je devais y aller. Je mis des affaires propres et passai par la pièce principale avant de sortir. Sur la table, se trouvait de quoi manger mais mon estomac noué me rappela qu’il était inutile que je mange.

Ce fut donc la boule au ventre que je pris la direction de la salle d’entraînement. Je traînais presque les pieds alors qu’habituellement j’adorais le sport et la pratique du combat même si c’était Yavin que j’avais en face de moi. J’avais pris ma dague et mon poignard pour travailler, Bastian semblait intéressé par ma nouvelle acquisition.

Plus que quelques pas, je pouvais déjà voir l’entrée de la salle. Ma respiration s’accéléra, les battements de mon cœur augmentèrent, je transpirais, cela ne me ressemblait absolument pas.

- « Allez, un peu de courage Kat, tu peux affronter 5 tricheurs et pas ton meilleur ami ! Franchement, à quoi je ressemble à me parler ainsi. »

Je pris une profonde inspiration avant d’entrer dans la salle.

- « Bonjour Bas…tian… Yavin ! Mais qu’est-ce que tu fais ici ? Où est Bastian ? »

- « Merci de ton accueil chaleureux Katerine ! »

- « Je ne m’attendais pas à te voir, désolé. J’ai appris que tu étais parti en mission en dehors de la ville. Tout s’est bien passé ? »

- « Admirablement bien, j’ai découvert une ville différente de la nôtre, ça m’a fait énormément de bien de sortir de ces catacombes et de cette ville pourrie jusqu’à l’os ! »

Quelque chose avait changé en lui, il avait un sourire presque carnassier à la bouche. Dans ses yeux brillaient une petite lueur que je ne lui connaissais pas, il était heureux, heureux d’être sorti de notre ville natale. Etait-ce si bien au-delà des murs ? Cependant une de ces paroles resta imprimé dans mon esprit, il avait qualifié notre ville de pourrie jusqu’à l’os. Certes, ce n’était pas la plus belle ville de Yuimen, loin de là, mais il y avait aussi pire alors de là à dire qu’elle était pourrie, je trouvais qu’il y allait un peu fort.

- « Où est-ce que tu es allé ? Si je puis me permettre ? »

- « Tu ne peux te le permettre ma grande. Et maintenant au travail ! J’ai l’impression que Bastian a été bien trop doux avec toi, nous allons reprendre où nous nous étions arrêtés. »

- « Juste pour te prévenir, j’ai eu un combat difficile avant-hier et j’ai encore mal partout, donc si tu pouvais te modérer, ça serait gentil de ta part. »

Il fit oui de la tête mais dans son regard cette lueur infernale brillait toujours. Et ce que j’avais redouté arriva. Yavin, qui était un véritable tortionnaire, probablement pour notre bien, prit un malin plaisir à me faire souffrir. L’échauffement se transforma en véritable parcours du combattant où toutes mes blessures et autres douleurs se rappelèrent à mon bon souvenir.

Il était plus qu’évident que je n’avais pas encore complètement récupéré de mon dernier combat et Yavin n’en avait absolument rien à faire. J’avais eu beau le prévenir de mon état physique désastreux, il avait fait la sourde oreille. Je transpirai par tous les pores de ma peau, tous mes muscles me brûlaient sous l’effort qu’il me demandait. J’avais de plus en plus de mal à respirer et ma vue commençait à se brouiller, j’aurais mieux fait de manger quelque chose avant de venir.

Il finit par me laisser souffler quelques secondes, le temps pour moi d’aller récupérer ma dague et mon poignard afin de me mettre en garde pour une session d’entraînement au combat. Mon corps me hurlait de m’arrêter mais si je faisais ainsi, Yavin me le ferait payer. Mon bourreau s’équipa d’un guandao dont la lame semblait particulièrement tranchante. Il avait décidé de m’en faire baver.

Je déglutis difficilement et me préparai à prendre très cher. Il lança sa première attaque qui fut quelque peu prévisible, je pus me concentrer suffisamment afin de bloquer son arme de ma dague. Yavin sourit de manière machiavélique et augmenta aussitôt le niveau en constatant que je n’étais pas encore complètement fatiguée.

Il relança son attaque, encore et encore, malheureusement, mon premier arrêt fut un coup de chance. Mes mouvements étaient beaucoup trop lents pour espérer arrêter son bâton et ce fut une véritable catastrophe pour mon corps déjà endolori. Il me coupa l’avant-bras droit, le bras gauche, la joue gauche avant de faire une dernière attaque. Il utilisa son arme comme un point d’appui et fit un double coup de pied sauté vers ma poitrine m’envoyant voler à travers la pièce.

Ce vol plané me rappela un douloureux souvenir du Tripot d’Hirman. En tombant lourdement sur le sol, il me fallut un courage impressionnant afin de ne pas perdre connaissance. J’avais le souffle coupé, je restais ainsi allongée sur le sol quelques secondes afin de reprendre mes esprits lorsque le visage de Yavin se posta au-dessus du mien.

- « Et tu veux devenir un assassin pour notre clan, tu n’es rien Katerine. Va donc pleurer dans les jupes de ta mère car jamais tu ne deviendras un assassin. Même si tu es fatiguée ou blessée, tu dois être capable de te battre jusqu’au bout. Tu es bien trop mauvaise ! Tu es une honte pour nous !!! »

Ces propos étaient particulièrement blessants et n’avaient aucune raison d’être. Je l’avais prévenu que je n’étais pas au mieux de ma forme et il en profitait pour appuyer où ça faisait mal. Je me gardai bien de pleurer de douleur devant lui mais ce n’était pas l’envie qui me manquait. Aller jusqu’à dire que ses propos me donnaient envie de pleurer serait un peu extrême et pourtant proche de la vérité.

Je me remis sur mes pieds tant bien que mal, la tête ne tournait, je tremblais de partout à cause de la force que mes muscles avaient développé, mes jambes ressemblaient plus à du coton qu’à autre chose. Je rangeais mes armes à ma ceinture avant de saluer de la tête Yavin pour finalement sortir de la salle. J’avançais doucement, respirant mal me sentant partir. J’eus tout juste le temps de voir une silhouette courir vers moi avant de sombrer dans l’inconscience.

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Dernière édition par Katerine le Jeu 28 Nov 2013 12:09, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Catacombes d'Exech
MessagePosté: Jeu 31 Oct 2013 20:23 
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Je sortis du brouillard lentement, ouvrant les yeux sur une pièce que je connaissais bien. Je me trouvais chez Jessica, de toute évidence, quelqu’un m’avait transporté jusqu’ici pour que je sois soignée. Il faudra que je pense à remercier cette personne. Des bruits de pas vinrent à mes oreilles, je vis alors Jessica s’approcher doucement de moi.

- « Comment tu vas Kat’ ? »

- « Si je te dis que j’ai déjà connu mieux mais que j’ai rarement connu pire, tu me crois ? »

- « Reste calme pour le moment, je vais te chercher une tisane pour te remettre sur pied. »

Je restais allongée sur ce lit, me souvenant difficilement de ce qui m’étais arrivée. J’étais dans la salle d’entraînement avec Yavin, il m’avait malmené, j’avais atterri sur le dos de nouveau et après… et après… Mes souvenirs me faisaient défaut. Allez Kat’ ! Je m’étais relevée douloureusement et j’étais sortie de la salle et après c’était le trou noir. Je vis Jessica revenir avec un bol dont le contenu diffusait une odeur apaisante.

- « Ce n’est pas chaud, tu peux boire d’un coup. »

Ne cherchant pas à comprendre, je m’exécutai et bus sa tisane d’une traite. Elle avait un délicat goût de miel ce qui était appréciable. Je rendis la tasse à sa propriétaire.

- « Que s’est-il passé ? »

- « J’avais espéré que tu pourrais m’expliquer. »

- « Yavin s’est montré affreusement méchant avec moi durant notre séance d’entraînement. Mon dos n’étant pas complètement guéri, j’ai du forcer dessus plus que de raison et j’ai du perdre connaissance sous l’effort. Qui m’a amené là ?»

- « Tu ne t’en souviens pas ? »

- « Disons que mes souvenirs après la sortie de la salle sont encore un peu confus. »

- « Tu devras remercier Bastian. Il voulait te rejoindre à la sortie de ton entraînement et en te voyant tituber dans le couloir, il a couru vers toi avant que tu ne t’effondres dans ses bras. »

Bastian, toujours lui, mon sauveur, que ferais-je sans lui ? Il m’avait rattrapé de justesse, une chance qu’il passait par là. Je devais le trouver pour le remercier.

- « Dis-moi Jessica, est-ce que tu sais où est Bastian ? »

- « Il est parti et je cite « dire ses quatre vérités à cet entraîneur de pacotille qui a failli te tuer à la tâche inutilement », ce sont ses mots. »

Non, non, non, non et non. Je me redressai vivement, un peu trop vivement, ma tête tourna et le sol avec. Jessica se porta vers moi aussitôt et posa ses mains sur mes épaules, elle poussa dessus me faisant comprendre que je devais rester allongée, mais je ne pouvais pas rester inactive. Il allait y avoir un meurtre si je n’intervenais pas. Bastian avait tellement de colère envers Yavin qu’il pourrait le tuer, je devais m’interposer.

- « Jessica, il faut que je les trouve, ça risque de tourner court pour l’un des deux. »

- « Comment ça ? »

- « C’est une longue histoire et je ne vais pas te faire un résumé maintenant parce que ça prendrait trop de temps. Est-ce que mes jambes peuvent me supporter ? »

- « Normalement oui mais je te déconseille fortement de piquer un sprint parce que tu ne tiendras pas deux secondes avec un souffle aussi mauvais que le tien. Yavin a failli te casser une côte. »

- « Dernière question : est-ce que tu sais où ils sont ? »

- « Bastian a d’abord attendu de savoir que tu allais bien pour rejoindre Yavin dans la salle d’entraînement, c’était il y a 10 minutes de ça, je pense qu’ils y sont toujours. »

- « Merci. »

Je me mis debout et attendis de voir si le monde tournait encore autour de moi ou pas. Ca allait à peu près, je n’avais pas le choix, je devais me montrer forte pour arrêter ces deux garçons. Je pris avec un pas chancelant la direction de la sortie avant de me retourner et de faire un signe de la tête à l’intention de Jessica pour la remercier.

Je sortis de son établissement et me mis en route pour la salle d’entraînement. Je dus m’arrêter plusieurs fois sur la route car la tête me tournait vraiment beaucoup. Alors qu’habituellement, il me fallait deux minutes pour arriver à destination, je mis au moins 10 minutes avant d’entendre des bruits de combat et des voix qui montaient un peu plus en puissance à chaque parole échangée.

En passant la tête à travers la porte, je vis Bastian et Yavin, tous deux équipés d’un guandao, transpirant comme pas possible.

- « Tu as failli tuer Katerine avec ta séance d’entraînement ! La connaissant, elle avait du te prévenir qu’elle s’était battue et qu’elle souffrait encore ! »

- « Ce n’était qu’un entraînement standard, si elle ne peut pas tenir la distance, elle ne pourra jamais devenir un assassin clanique ! »

Les deux garçons se jaugeaient du regard, se tournant autour comme les combattants d’une arène.

- « Je vous ai vu hier aux sources chaudes alors que tu la massais, ce n’est pas un comportement décent ! »

Et le couperet tomba, c’était lui que j’avais vu furtivement. Il pouvait se servir de cela contre moi et contre Bastian. Il osait parler de comportement décent, le sien n’avait pas été correct envers moi quelques heures auparavant.

- « Katerine est ma meilleure amie, elle avait mal aux épaules, j’ai simplement voulu la détendre après son dur combat. »

- « FOUTAISE ! »

Et le combat entre les deux repris de plus belle même si je n’avais pas vu la première partie de celui-ci. Les coups pleuvaient de plus en plus vite sauf qu’à ce rythme là, l’un des deux risquait de mourir. Rassemblant tout le courage qu’il me restait, j’entrai dans cette pièce et m’interposait au milieu de la zone de combat tendant mes bras vers les deux adversaires.

- « Mais arrêtez-vous, je ne suis pas un morceau de viande dont vous pouvez disputer la possession ! J’ai le droit de mener ma vie comme je le souhaite et si je laisse Bastian me massait c’est parce que j’en avais besoin. »

Yavin s’avança vers moi et je me crispai sans le vouloir. Il attrapa mon bras et m’approcha de lui de force.

- « Le droit de décider de ta vie ne t’appartient pas, il appartient à ton fiancé, MOI ! »

Je pouvais voir qu’il jubilait intérieurement de cette petite victoire sur Bastian. Je venais de perdre conscience de la réalité, j’allais devoir passer le reste de ma vie avec un homme que je n’aimais pas, ce que Bastian avait prédit. J’ouvris de grands yeux face à cette assertion, ne comprenant pas trop ce qu’il m’arrivait à cet instant précis.

Le regard empli de détresse, je me tournai vers Bastian qui contrairement à ce que je pensais était d’un calme à toute épreuve. Il n’affichait aucun sentiment de frustration ou de déception sur son si beau visage. Au contraire, un léger sourire se dessinait sur ses lèvres ce qui n’échappa pas à Yavin.

- « Pourrais-je savoir pourquoi tu souris alors que tu viens de perdre la seule chose à laquelle tu tiens ? »

- « Premièrement pauvre nul, Katerine n’est pas une chose que l’on peut posséder mais une personne que l’on doit aimer et mériter à ses côtés. Deuxièmement, tu l’aimes pour les mauvaises raisons ! Tu es jaloux de la relation que nous entretenons depuis que nous sommes petits. Tu veux simplement l’avoir comme femme parce que Katerine sera un symbole de ton ascendant sur moi ! Tu as toujours voulu posséder ce que j’avais ! »

- « C’est faux monsieur je sais tout. Je suis prêt à aimer Katerine comme il se doit. »

Je me trouvais au milieu d’une conversation où je n’étais qu’une simple spectatrice alors que ma vie future était en jeu. J’étais tellement atone que je ne pouvais pas réagir à la moindre parole prononcée par l’un ou l’autre des partis. J’étais toujours bloquée sur le sourire de Bastian, sourire qui me donnait un peu d’espoir sauf que pour le moment, je ne voyais pas encore le dénouement positif arriver.

- « Petite question pour toi Yavin : à quel point connais-tu les lois de notre clan ? »

- « Je les connais parfaitement surtout celle concernant le mariage. Si un homme veut épouser une femme lors de sa dix-huitième année, il doit en faire la demande solennelle à son père qui se doit d’accepter la première demande qui lui sera faite. J’ai été ce premier homme, je vais donc épouser Katerine que tu le veuilles ou non. »

J’avais envie de hurler ma colère tellement cette situation me révoltais mais j'étais à bout de force, toutes les émotions contradictoires qui se battaient en moi me fatiguaient un peu plus. La colère, la joie, la haine, la souffrance, l’incompréhension, j’allais bientôt exploser avec ce trop plein ou mieux m’écrouler une nouvelle fois sur le sol. Quelle image je renvoyais en ce moment ! J’avais presque honte de ma situation.

- « Figure-toi que j’ai eu un travail très instructif à faire ce matin pour le conseil clanique, j’ai du fouiller dans les archives afin de retrouver une note spécifique sur une décision qu’il avait pris il y a de cela des années. »

- « Et alors qu’est-ce que ça peut bien me faire ! »

- « Ecoute donc jusqu’au bout au lieu de m’interrompre ! En cherchant ce document, j’ai trouvé autre chose. La règle que tu as énoncée concernant le mariage est juste mais elle peut être surpassée par une autre loi qui dit que le premier homme qui embrasse d’amour une femme sera son mari. »

Je vis Yavin afficher un sourire machiavélique avant de m’attraper le visage et de m’embrasser. Il tenta de forcer le barrage de mes lèvres mais j’étais encore suffisamment lucide pour garder la bouche hermétiquement fermée. Chose plus intéressante encore, je n’avais absolument rien ressenti à part un dégoût profond. Yavin se retira finalement avant de rire de victoire.

- « Merci Bastian, grâce à toi, il n’y a plus rien qui m’empêche d’épouser Katerine. »

- « C’est là que tu te trompes. Kat’, tu lui expliques où tu me laisses cet honneur ? »

Toujours avenant, il me regarda pour savoir si j’étais capable de parler mais j’étais encore abasourdie par l’affreux baiser de Yavin. Je fis un signe de tête dans sa direction lui faisant comprendre qu’il pouvait continuer à ma place.

- « En réalité, nous avons échangé notre premier baiser ici même il y a de cela 3 jours mais c’était très léger, plus une réaction de bonheur de la part de Katerine. Dans la même journée, nous avons échangé notre premier vrai braiser passionné et jamais tu ne connaîtras les émotions que j’ai ressenti à cet instant. »

Je sentis la prise de Yavin diminuer, il était vert de rage. Je profitai de ce relâchement de sa part pour lui balancer un coup de poing dans le ventre. Il lâcha complètement sa prise sur moi et je pus rejoindre les bras protecteurs de Bastian. Me tournant vers Yavin, je ne pus que confirmer ces propos.

- « Et ne vas dire que Bastian affabule car c’est la stricte vérité. »

- « Je suis sur que tu as fait exprès de l’embrasser ! »

- « Tu sais parfaitement que je ne sais pas mentir, j’ai appris ça ce matin. »

Yavin regarda avec attention le visage de Bastian, il fit tomber son guandao par terre avant de fuir en courant la salle d’entraînement. Bastian envoya valser sa propre arme vers le fond de la salle avant de me regarder de plus près. J’avalais difficilement ma salive comprenant que toute cette joute verbale était enfin terminée.

- « C’est affreux, j’ai encore le goût de ces lèvres sur les miennes. »

- « Je connais un très bon moyen de faire disparaître cette sensation. »

- « Tu as du savon sous la main ? »

En guise de réponse, il me prit tendrement par la taille avant de m’embrasser et comme aux sources chaudes, je lui donnai l’autorisation de jouer avec ma langue. Ce que je ressentis à ce moment-là était à l'opposé de ce que j’avais ressenti quelques minutes auparavant avec Yavin. Des papillons dans le ventre, le cœur qui s’accélère, ma température corporelle qui montait. Il prolongea son baiser, profitant pleinement de ce contact charnel avant que je n’y mette un terme en appuyant doucement sur son torse.

Je le regardai droit dans les yeux, dans les miens il put y lire de la surprise car je venais enfin de réaliser que nous allions nous marier. Bastian fit glisser ses mains jusqu’à mon visage, caressant doucement mes joues de ses pouces.

- « Oui nous sommes fiancés et oui nous allons nous marier. Nous avons largement le temps d’en parler, tant que tu ne seras pas prête, je ne te pousserais pas. Mais sache que maintenant tu es tranquille, Yavin ne te fera plus aucun mal. A partir de maintenant, c’est moi qui ferait ton entraînement, je vais aller en faire la demande au conseil. Je ne veux plus que la femme que j’aime perde connaissance à cause de lui. »

Est-ce que ce que je ressentais dans mon ventre était de l’amour ? J’étais incapable de le dire mais plus j’y pensais et plus je me disais que j’étais heureuse de passer le reste de ma vie à ses côtés. Mais avant cela, je devais lui parler.

- « J’ai quelque chose à te confesser. »

- « Je t’écoute. »

Je me mordis la lèvre inférieure, ce n’était pas mon genre mais je ne savais pas trop comment lui annoncer la nouvelle. Prenant une profonde inspiration, je finis par me jeter à l’eau.

- « Je t’ai entendu hier soir. »

- « Oh… Et ? »

- « C’était magnifique. »

- « C’était surtout la réalité. Je pensais que tu dormais, si j’avais su… »

- « Je sais… »

Un silence s’installa entre nous, il n’était pas pesant loin de là, nous étions dans les bras l’un de l’autre à réfléchir. Nous devions bouger de là, j’avais besoin de repos et d’un bon bain tout comme Bastian.

- « Suis-moi, on a besoin de se laver. »

Bastian me prit par la main et nous nous rendîmes aux sources chaudes les doigts enlacés, montrant ainsi notre nouvelle union.

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Dernière édition par Katerine le Jeu 28 Nov 2013 12:32, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Catacombes d'Exech
MessagePosté: Ven 1 Nov 2013 12:40 
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Je n’avais pas encore complètement récupéré de ma dernière séance d’entraînement, la présence de Bastian me permit de tenir jusqu’aux sources chaudes. Nous nous séparâmes afin de nous rendre à nos casiers respectifs puis je rejoignis les sources et à mon grand étonnement, mon fiancé, cela me faisait une drôle d’impression de penser à lui ainsi, n’était pas encore là.

J’avais ma serviette enroulé autour de moi et attachée au niveau de ma poitrine. Je m’inquiétais de ne pas voir Bastian nager. Quelque chose bougea alors derrière moi. Des bras m’enserrèrent la taille.

- « Qu’est-ce que tu fais ? »

- « Je te cherchais. »

Il déposa un baiser dans mon cou ce qui me fit frissonner avant de passer devant moi, sa serviette autour de la taille. Je me perdis dans la contemplation de son torse musclé avant de remonter vers le visage de Bastian qui souriait.

- « Le spectacle te plaît ? »

- « Tu es pas mal foutu. »

- « Pas mal ! »

Il s’offusqua de ma réplique mais c’était un juste retour des choses après son inspection de l’autre matin.

- « Tu t’es rincé l’œil chez moi hier matin alors à mon tour de faire de même. »

Je m’approchai de lui et posai ma main droite sur ses pectoraux, dessinant leurs lignes avant de descendre vers ses abdominaux et d’en dessiner les contours. Je pus constater que je ne le laissais pas indifférent vu la chair de poule que mon toucher lui procurait. Je finis par remonter ma main vers son cœur qui battait rapidement mais régulièrement. Il la récupéra dans la sienne afin d’y déposer un baiser.

- « Et maintenant à l’eau mademoiselle ! »

Il se tourna vers le bassin, enleva sa serviette et je pus admirer ses fesses qui étaient à tomber par terre. Il envoya valser sa serviette au loin avant de plonger dans l’eau, m’éclaboussant au passage. Je me départis de ma propre serviette et fis de même en plongeant dans le liquide chaud. Je nageai un peu afin de détendre mes muscles avant de rejoindre le bord où Bastian m’attendait. Je m’installai à côté de lui avant d’entamer la discussion par une question qui était resté en suspens.

- « Est-ce que vous seriez allés jusqu’au bout tout à l’heure avec Yavin ? »

- « S’il l’avait fallu, oui. Pour toi, je pourrais me battre jusqu’à la mort. »

- « Le plus tard possible s’il-te-plaît ! »

- « J’essaierai de m’en souvenir. »

- « Tu avais raison. »

- « Je veux bien te croire mais à propos de quoi ? »

- « Au fait que j’ai failli passer ma vie avec un homme que je n’aime pas. »

- « Je te l’avais dit. Une femme aussi belle que toi ne pouvait pas rester seule bien longtemps. D’ailleurs, il faudra que tu penses à remercier ton père. »

- « Mon père ! Mais pourquoi ? »

- « Figure-toi que nous ne sommes pas discret pour un yu et moi encore moins que toi. »

- « Tu m’expliques. »

L’inquiétude pouvait se lire à cet instant sur mon visage. Bastian se posta alors en face de moi avant de me faire un petit bisou du bout des lèvres. Il m’avait habitué à plus mais je n’allais pas faire la fine bouche non plus.

- « Figure-toi que ton père nous as vu nous embrasser aux sources chaudes et il m’a aussi entendu faire mon petit laïus sur mes sentiments pour toi dans ta chambre. Si je suis allé passer plusieurs heures aux archives, ce n’était pas anodin. C’est ton père qui m’y a envoyé, je suis quasiment sur qu’il a fait ça pour contrer les plans de Yavin parce que je sais qu’il ne le porte pas dans son cœur. »

- « Tu penses que mon père t’a délibérément mis sur la piste du « premier baiser égal mariage assuré » parce qu’il te préfère comme gendre et qu’il n’aime pas Yavin. Ma parole, je vais de surprise en surprise aujourd’hui. »

- « Je te rassure, moi aussi. Si on m’avait dit qu’avant midi, je serais fiancé à la fille que j’aime depuis des années maintenant, je ne l’aurais pas cru. »

- « Et pourtant on va se marier. Tu nous imagines comment une fois mariés ? Tu penses qu’on va changer ? »

- « Dans le bon ou le mauvais sens du terme ? Tu seras un grand assassin, je me ferais un sang d’encre pour toi à chaque fois, il faudra bien que je m’y fasse. »

- « Tu penses vraiment ce que tu dis ? »

- « En dépit de ce que l’autre crétin a pu dire, tu as tout ce qu’il faut pour devenir un bon assassin. Il te reste encore deux trois choses à apprendre et ce sera bon. Pendant ce temps, je prendrais probablement la suite de mon père au conseil du clan. Et si nous avons des enfants, j’aimerais que ce soit une fille avec ton magnifique sourire et surtout tes yeux vairons. »

- « Mais avant ça, j’ai envie de faire tellement de choses. Fonder une famille ne fait pas parti de mes objectifs à court termes, ni même me marier, mais il faudra bien que je passe par là. Maintenant que je sais que c’est toi, je suis prête à me faire passer la bague au doigt rapidement sachant que j’aurais un masseur de génie à la maison. »

- « Si je ne suis utile que pour te masser, je ne signe pas et je m’en vais. »

Il fit comme si il partait mais je le rattrapai par le bras avant qu’il ne m’ait complètement tourné le dos. A cet instant précis, j’avais terriblement envie de l’embrasser, tout allait bien dans ma vie pour le moment à part mes petits problèmes de dos. En le tirant à moi, je l’approchai de ma petite personne et le surpris en fondant sur ses lèvres. Mes bras vinrent entourer son cou alors que les siens enserrèrent ma taille.

Doucement, il nous plaqua contre le bord du bassin et nos langues prirent le relais, s’apprivoisant un peu plus. Je pouvais sentir ses parties génitales contre moi se durcir, il prenait du plaisir à m’embrasser et je dois dire que j’en prenais tout autant. Moi qui était plutôt du genre à foncer droit devant, à ne pas me prendre la tête avec l’amour qui était pour moi un sentiment perte de temps, j’avais appris en quelques jours à mettre de l’eau dans mon vin.

Depuis que Bastian m’avait embrassé, vraiment embrassé, j’avais découvert un autre monde. Un monde empli de passion, d’amour, de désir dans lequel j’avais envie de plonger le plus souvent possible. Je sentis les bras de Bastian se déplacer, sa main droite remonta le long de mes côtes pour venir se poser au creux de ma nuque alors que sa gauche descendit le long de ma cuisse droite dans une douce caresse.

J’avais chaud et pas seulement à cause de l’eau. Mon cœur faisait des bonds dans ma poitrine, le manque d’air commençait à se faire sentir et ce fut à regret que je me séparai des lèvres de mon amant. La flamme du désir charnel brillait au fond de ses yeux, je ne pouvais en dire de même pour moi mais vu ma température, cette lueur devait habitait mes yeux aussi.

- « Tu me rends fou Katerine à m’embrasser ainsi. »

- « Je ne savais pas que j’avais ça en moi. »

- « Tu peux recommencer quand tu veux Kat. »

- « Quand je veux ? Je note. »

Ce serait tenter toutes les créatures de l’enfer que de l’embrasser de nouveau ainsi, je n’avais pas envie que la situation dégénère. Je déposai un baiser sur sa joue avant de me blottir contre son torse. Il s’appuya le dos contre le rebord en pierre du bassin et nous restâmes ainsi un bon moment. Les battements réguliers de son cœur me bercèrent.

Je me mis à penser à pleins de choses à commencer par la nature profonde de mes sentiments pour lui. Je l’aimais comme on aime un frère mais est-ce qu’on aimait le physique, les qualités et les défauts de son frère ? Est-ce qu’on aimait son sourire charmeur ? Le don qu’il avait pour nous protéger ? Le fait qu’il soit toujours prévenant ? Je ne croyais pas cela possible, c’était donc autre chose, de l’amour avec un grand A ?

Et puis il y avait toutes ces questions de tradition auxquelles je ne connaissais que le strict minimum, c’était l’homme qui devait faire la demande au père et la fille devait accepter son sort. Je soupirai devant ce trop plein de questions et me concentrai sur le rythme cardiaque de Bastian, m’endormant presque grâce à lui.

- « Nous devrions sortir pour aller nous reposer. »

- « J’ai une question pour toi, vu que tu as l’air de t’y connaître sur le sujet. »

- « Je t’écoute. »

- « Maintenant que nous sommes fiancés, comment ça se passe ? Je veux dire, est-ce qu’on doit dormir ensemble et tout ? »

- « Si tu parles de sexe, je saurais attendre, ne t’inquiète pas. Pour ce qui est de dormir ensemble, c’est possible, de mémoire, je crois que la nuit suivant la mise en couple est obligatoire. »

- « Chez toi ou chez moi. »

- « Vu comment nous sommes fatigués tous les deux, peu importe, je dirais le plus prêt et c’est toi. »

- « D’accord, alors rentrons. »

Nous nous étions arrangés avec une facilité déconcertante, cela venait probablement du fait que nous nous connaissions bien. Je fus la première à sortir de l’eau et je savais que Bastian me regardait monter les marches. Je pris ma serviette et la postai devant moi sans l’attacher.

- « Mes fesses te plaisent j’espère ? »

- « Si tu crois que je sais pas que tu mattes les miennes, tu te trompes. »

Je levai les yeux au ciel avant de m’enrouler complètement dans ma serviette. Je partis chercher celle de Bastian alors que ce dernier montait déjà les marches pour sortir de l’eau. Je l’avais dans la main lorsqu’il arriva à ma hauteur, nu comme un ver et mes yeux se déplacèrent sur tout son corps, faisant un arrêt de quelques secondes au niveau de son entrejambe avant de remonter vers son visage. Je dus me mordre la lèvre pour éviter de sourire devant le spectacle qu’il m’offrait.

- « Ce sera bientôt ton tour jeune demoiselle. »

Il prit sa serviette de mes mains et s’essuya le torse avant de s’enrouler dedans. De nouveau j’avais chaud, terriblement chaud. Pour éviter de faire une bêtise, je pris la direction de mon casier et me changeai rapidement. J’avais encore l’image de son corps nu devant les yeux, la sensation de sa main sur ma cuisse, oh zut ! Je fermai de frustration mon casier car je savais que je n’étais pas encore prête à franchir le pas. Même si je savais que Bastian serait un gentleman ce jour-là, mon corps disait oui mais ma tête disait non. Tant que les deux ne seraient pas en accord, rien ne sera possible. Cette idée fit grandement redescendre la température en moi.

Ce fut donc plus sereine que je rejoignis l’entrée des sources chaudes où Bastian m’attendait, chemise à moitié ouverte sur son torse. Il me prit tendrement la main et nous avançâmes tranquillement dans les catacombes. Nous croisâmes plusieurs de nos amis à qui nous donnâmes la même explication sur le pourquoi de nos mains liés, nous étions fiancés depuis peu. Toutes ces personnes nous félicitèrent et toutes dirent la même chose : ils ne concevaient pas que nous ne passions pas notre vie d’adulte ensemble.

Une fois devant chez moi, Bastian m’ouvrit la porte me laissant passer la première afin d’allumer une bougie avant de refermer la porte derrière lui. Un appel lancé dans la pièce principale me permit de comprendre que nous étions seuls, parfait. La pression de la journée retomba d’un seul coup sur mes épaules et mes jambes se mirent à tituber. Bastian était déjà derrière moi prêt à me porter jusqu’à ma chambre.

- « Que ça ne devienne pas une habitude. »

- « Entre la fatigue musculaire, l’entraînement, le trop plein d’émotion et l’eau chaude, je comprends que tes jambes te lâchent. Et je fais ce que je veux ! Si ma fiancée va mal, je vais mal aussi alors pas d’objection. »

Pour toute réponse, je baillai bruyamment. Bastian comprit le message et il nous mena dans ma chambre. Je rangeai mes armes, enlevai mes chaussures et mes vêtements ne gardant que ma culotte. Je rejoignis mon armoire et récupérai une chemise de nuit que j’enfilai. Bastian ne portait qu’un caleçon et était en train de préparer mon lit pour la nuit. Je le regardais faire en essayant de l’imaginer avec quelques années de plus faisant les mêmes gestes. Cette image se grava dans ma mémoire.

Bastian finit par se redresser et me regarda dans les yeux.

- « Votre lit est prêt madame. »

Je ne me fis pas prier et rejoignis rapidement les draps. Bastian alla fermer la porte de ma chambre et me rejoignis, déposant au passage la chandelle sur la table de chevet. Il se glissa dans les draps à côté de moi et de suite je me blottis contre son torse comme nous faisions lorsque nous étions plus petits. Il monta le drap et la couverture sur nous. Il se tourna et souffla la bougie, déposant un voile d’ombre dans ma chambre. Etrangement, mes yeux s’habituèrent très vite au changement de lumière, je pouvais discerner toute ma chambre à la perfection ou du moins mieux que d’habitude. Ce devait être un résultat de mes chocs répétés à la tête, mais tant mieux.

Je sentis Bastian bouger à côté de moi, sa main droite glissa sur son torse avant de rejoindre ma main gauche. Il tourna la tête vers moi et me déposa un baiser sur les lèvres, quelque chose de très chaste et de très doux.

- « Les circonstances ont changé aujourd’hui. »

- « Nous ne sommes plus des enfants. Nous ne nous aimons pas de la même manière qu’à cette époque. »

- « Qu’est-ce que je dois comprendre ? »

- « A cette époque, je t’aimais mais d’un amour fraternel, tout à l’heure j’ai réalisé que maintenant, il y avait beaucoup plus. De là à te le dire, c’est peut être un peu prématuré mais mes sentiments pour toi sont bien réels. »

- « Je t’aime Katerine. »

Il fondit sur mes lèvres pour un baiser beaucoup moins chaste auquel je répondis sans hésitation. De nouveau, sa main se balada sur ma cuisse, la gauche cette fois-ci, descendant à mon genou avant de remonter avec une lenteur millimétrée vers mes fesses. J’avais la chair de poule et j’étais sure qu’il pouvait le sentir car aussitôt il s’arrêta et nos lèvres se séparèrent non sans échanger quelques chastes baisers.

Qui aurait cru que j'apprécierais autant de me faire embrasser par Bastian et d'en vouloir toujours autant. Ces frissons qui me parcouraient le corps lorsqu'il me touchait, les papillons que j'avais dans le ventre lorsqu'il m'embrassait, oh c'était divin. Nous reprîmes notre position initiale, me calant confortablement contre son côté.

J’avais l’impression de me retrouver quelques années en arrière lorsque nos parents nous laissaient chez l’une ou l’autre de nos familles durant leurs absences. Dormir contre lui était presque naturelle et absolument pas gênant sauf qu’aujourd’hui, c’était différent, nous formions un couple à présent. Si j’avais du subir cela en dormant avec Yavin, rien que d’y penser j’avais envie de vomir. Je chassais cette idée de ma tête avant de me laisser emporter par le sommeil.

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Dernière édition par Katerine le Jeu 28 Nov 2013 12:51, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Catacombes d'Exech
MessagePosté: Mer 27 Nov 2013 15:01 
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Je me réveillai en sursaut, en nage et pourtant en cet instant j’avais terriblement froid. Je venais de faire un affreux cauchemar, je dus me redresser dans mon lit pour éviter de vomir. Bastian s’était également réveillé en me sentant bouger. Je l’entendis allumer la bougie de ma chambre avant de me regarder de plus près, visiblement inquiet.

- « Est-ce que tout va bien ? »

- « Je viens de rêver de ce que aurait du être ma première nuit avec Yavin et il me violait tout simplement. »

Je tremblai de partout ne comprenant pas pourquoi. Bastian m’entoura de ses bras et me serra contre lui. Il déposa un baiser dans mes cheveux avant de s’allonger de nouveau, m’emportant avec lui. Il me caressa le dos de sa main dans des cercles et de son autre main, il plaça ma tête sur son torse prêt de son cœur.

- « Calme-toi Kat’, je suis là, ta chambre est fermée à clé, personne ne peut te faire de mal ici. »

Je n’avais jamais eu de problèmes pour dormir, les sueurs nocturnes étaient une chose que je n’avais encore jamais expérimentée. Tous les événements de la veille m’avaient mis le cerveau à l’envers.

- « Yavin ne peut rien te faire ici, je te fais la promesse qu’il ne te touchera plus jamais. Ferme les yeux et rendors-toi. Je serais là à ton réveil, ne t’inquiète pas. »

Je me calais un peu plus contre lui, utilisant sa chaleur pour me réchauffer, allant jusqu’à passer mon bras gauche par dessus son ventre. Je respirai profondément avant de fermer mes yeux mais aussitôt l’image de Yavin passant sa main sur moi me revint en mémoire. Mon cœur bâta un peu plus vite, ce qui n’échappa pas à Bastian.

- « Je n’y arrive pas… Je le vois me toucher… et m’embrasser… »

- « Alors pense à ça. »

Il me leva le visage et déposa ses lèvres tendrement sur les miennes, sans aller plus loin, un baiser très doux qui calma mes angoisses. Il déposa ensuite un baiser sur mon front avant de me serrer un peu plus contre lui.

- « Fermes les yeux, ne penses plus à rien, je suis là quoi qu’il t’arrive durant tes rêves, je viendrais te sauver… »

Il avait murmuré ses mots rythmant sa voix comme une berceuse pour enfant. Je calmai les battements de mon cœur, fermant les yeux et laissant le sommeil prendre de nouveau possession de mon esprit.

**********


Je me réveillai, quelques heures plus tard, reposée mais courbaturée, ce n’était pas étonnant. J’étais seule dans mon lit et aussitôt les évènements de la veille me revinrent en mémoire. J’avais dormi avec Bastian, nous étions fiancés et j’avais succombé plus d’une fois à ces baisers, en initiant un moi-même aux sources chaudes.

Mais qu’est-ce qui m’arrivait tout à coup ? Ce n’était pas moi ! Jamais je n’aurais du me comporter ainsi ! Ce devait être le résultat de mes différents chocs à la tête. Une bougie brûlait dans ma chambre et de loin je vis mon reflet dans le miroir. Je ne me reconnaissais pas à être ainsi aussi … aussi … Ah ! Je n’arrivais même pas à trouver un qualificatif pour mon comportement outrancier.

J’étais littéralement tombée dans les bras de Bastian, m’offrant à lui, pas entièrement heureusement car je n’étais pas encore prête à passer ce cap avec quiconque, mais quand même. Je n’aurais pas du me laisser aller ainsi avec lui même si nous étions fiancés. Cette nuit était une obligation mais elle ne reproduirait pas avant notre mariage, je m’en fis la promesse.

J’entendis alors quelqu’un toquer à la porte de ma chambre, c’était Bastian qui venait voir si je dormais ou pas. Il affichait un grand sourire sur son visage. En me voyant réveillé, il se porta vers mon lit et chercha à m’embrasser. Je détournai le visage rapidement évitant son baiser.

- « Est-ce que tout va bien ? Tu as l’air différente. »

Je tournai mon visage vers le sien et vis de la confusion dans ses yeux. Je savais à quel point il m’aimait mais cet amour n’était pas encore complètement réciproque. Je tenais à lui et j’allais probablement lui briser le cœur avec mes prochains propos mais c’était un risque à courir. Je savais que de toute façon, il reviendrait vers moi.

- « Je n’étais pas moi-même hier, j’étais sur une autre planète ou dans la lune, peu importe. Mon comportement était inadmissible, je ne suis pas comme ça normalement, je ne sais pas ce qu’il s’est passé. Jusqu’à notre mariage, il n’y aura plus aucune démonstration de ce genre entre nous. »

- « Quoi ! Mais qu’est-ce que j’ai fait de mal ? »

Je l’avais blessé, je devais calmer le jeu. Je posai ma main sur son torse nu comme une excuse silencieuse.

- « Tu n’as rien fait de mal au contraire, c’est moi. Il faut que je me fasse à l’idée que ma vie ne sera plus la même. Hier, entre les médicaments que Jessica m’a donnés et les différents évènements, j’ai agi en fonction de ce qu’il se passait. Ne pense pas que j’ai agi de cette manière pour te faire plaisir, sur l’instant, c’était la réaction la plus logique pour mon esprit. Mais maintenant que la nuit est passée et avec un peu de recul, je me suis rendue compte que j’avais mal agi envers toi en faisant naître de faux espoirs de petit couple parfait. Et pour cela, je suis désolée, sincèrement. »

Il encaissa sans broncher tout ce que je venais de lui dire. Il était bloqué, j’avais même peur qu’il ait arrêté de respirer l’espace d’une minute. Il finit néanmoins par cligner des yeux ce qui me rassura. J’avais toujours la main sur son torse. Il prit cette dernière dans sa main, y déposa un baiser avant de me la rendre. Il se leva du lit et enfila ses vêtements avant de me regarder, les yeux remplis de tristesse et de mélancolie.

- « Je me suis probablement fait des idées en pensant que tu avais changé et que tu étais prête à t’engager dans une vraie relation. J’avais tort de toute évidence… Cela ne change aucunement les sentiments que j’ai pour toi, je saurais t’attendre le temps qu’il faudra. »

Il avala sa salive difficilement, ce qu’il venait de dire le peinait, ça se voyait comme le nez au milieu de la figure. Savoir que je lui avais fait du mal me rendait malade. Il s’engagea à travers la sortie de ma chambre avant que quelque chose ne le rappelle vers moi.

- « J’ai failli oublier. J’ai fait le nécessaire pour que Yavin ne t’importune plus lors de tes entraînements, je jouerais ce rôle à partir de maintenant. Et tu as reçu un nouveau message du conseil. »

- « Il m’a déjà assigné ma nouvelle mission ? »

- « Il faut le croire. »

Je sortis de mon lit en toute hâte, enfilai un pantalon et des bottes avant de suivre Bastian dans la pièce principale. Sur la table se trouvaient une bourse et un nouveau parchemin cacheté. J’étais tremblante, je savais que ma prochaine mission aurait lieu dans 4 jours, si j’avais déjà mon ordre cela voulait dire que j’allais avoir besoin de ce temps pour me préparer.

J’attrapai le parchemin, le décachetai et ne tenant plus me mis à lire à voix haute.

Félicitations pour la précédente mission et félicitations également pour vos fiançailles avec Bastian, nous vous souhaitons tout le bonheur possible.

Avec ce parchemin, vous trouverez une bourse contenant 230 yus que vous avez largement mérité.

Les informations que vous avez récupérées lors de votre précédente mission sont capitales car vous allez devoir récupérer ce pendentif. Cette mission est périlleuse et nécessitera l’aide de l’un des nôtres. Vous pourrez le ou la choisir parmi les gens de votre âge.

Pour rappel, vous devez récupérer un pendentif autour du cou d’un homme portant un chapeau et s’habillant de rouge, fréquentant le serpent rouge tous les lundis soir à partir de 7 heures et demandant toujours les services d’une femme portant une clé.

Bonne chance.


Cet ordre de mission n’était pas très surprenant, comme me l’avait appris Bastian, toutes nos missions s’enchaînaient et il fallait réussir la précédente pour continuer. Cette fois-ci, j’avais une mission en duo. Levant les yeux du parchemin, je regardai Bastian qui afficha un léger sourire.

- « Est-ce que je suis disponible dans les jours à venir ? Oui. »

- « Je ne voyais personne d’autre pour m’accompagner de toute façon. »

- « Je suis donc à tes ordres. »

- « La première chose à faire sera une reconnaissance extérieure des lieux pour connaître les allées et venues des personnes y travaillant, les habitués, les prostitués. »

- « Bonne idée. On le fait de jour ou de nuit ? »

- « On va le faire aujourd’hui de l’après-midi à la tombée de la nuit voir le début de la soirée. D’ailleurs il est quelle heure là-haut ? »

- « Il est midi à peu près. »

- « Parfait. Je vais manger un morceau et faire un tour aux sources chaudes pour me détendre et me remettre les idées en place pour tout à l’heure. Est-ce que j’ai le droit de sauter l’entraînement ? »

- « Permission accordée. De toute façon, tu n’as pas encore récupéré complètement. Te faire travailler aujourd’hui serait stupide et contre-productif pour ta future mission. On se retrouve où et dans combien de temps ? »

- « D’ici deux heures à l'entrée des catacombes, ça te va ? »

- « A tout à l’heure Kat’. »

Il s’approcha de moi et me déposa un baiser dans les cheveux, quelque chose qu’il avait l’habitude de faire avant notre changement de situation marital. Une fois qu’il eut refermé la porte de la maison, je levai la tête vers le ciel et soufflai bruyamment. Comment avais-je pu me mettre dans une situation pareille en agissant autrement que comme je le faisais habituellement ?

Le plafond présenta alors un intérêt soudain. Je restai là, à regarder ce toit de pierre, comptant les veines de la pierre, les suivant du regard, cherchant toujours à comprendre la raison de mon comportement. Au bout de quelques minutes, mon esprit finit par dériver sur ma mission, ma troisième mission. J’attrapai le parchemin et le fit brûler à la flamme de la bougie qui était sur la table.

Et maintenant, repas consistant pour tenir la journée et direction les sources chaudes. J’aurais le temps de me dégourdir les muscles et de me changer les idées.

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 Sujet du message: Re: Les Catacombes d'Exech
MessagePosté: Mer 27 Nov 2013 19:56 
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Rassasiée, lavée et détendue, je me retrouvais devant l’entrée des catacombes à attendre Bastian pour commencer notre mission de surveillance. Je me mis à faire les cent pas, jouant avec ma dague clanique, surveillant le moindre bruit en provenance du couloir.

- « Tu m’attendais ? »

Je sursautai de surprise, ne l’ayant pas entendu arriver. Je me tournai vers lui et lui frappai le torse suffisamment fort pour lui faire passer le message.

- « Ne me fais plus sursauter comme ça ! »

- « Aoutch ! Ca fait mal ! »

Il se frotta le pectoral comme pour indiquer qu’il avait mal.

- « Arrête un peu. On a du boulot ! Et pourquoi est-ce que tu es aussi bien habillé ? »

- « Ca pourrait être utile. »

- « Hier tu étais prêt à me sauter sur le poil et aujourd’hui tu veux te faire une prostituée ? C’est ça ton idée des fiançailles ?! »

- « Sentirais-je une pointe de jalousie poindre dans ta voix ? »

- « Tu aimerais bien avoues ! »

- « Ca ne me déplairait pas effectivement. »

Sans nous en rendre compte, nous nous étions rapprochés à un tel point qu’il n’y avait plus que quelques centimètres entre nos deux corps. Nous nous défions du regard ne lâchant pas le morceau ni l’un ni l’autre. Je finis par sourire avant de reprendre.

- « Allez, on a du boulot. Suis-moi au lieu de jouer au plus malin avec moi. »

Il croisa les bras sur son torse comme si il me faisait la tête. J’allais devoir le convaincre de me suivre de toute évidence. Je devais penser vite afin de le persuader de venir avec moi. Comment pourrions-nous envisager cette mission de manière à éviter de nous dévoiler en tant que membre d’un autre clan ?

Réfléchis Katerine, réfléchis ! Sa tenue pourrait nous servir à bon escient mais comment ? Il était bien habillé, il pourrait se faire passer pour un riche parvenu d’une autre ville qui souhaitait prendre du plaisir loin de sa femme le temps de son travail à Exech. Après tout, le bordel de la ville était bien connu de tous les hommes de ce continent, flatter l’égo du gérant était envisageable pour obtenir des infos et ses faveurs.

Je me mis à tourner autour de lui pour savoir si ses épaules seraient suffisamment solides pour assumer un rôle pareil. Il était vraiment beau dans ce pantalon et ces bottes de cuir noir, sa chemise de coton blanche dont les deux premiers boutons étaient ouverts, sa cape de voyage qui était richement décoré. Parfait.

Je continuais de tourner autour de lui, faisant monter la tension dans son être avant de m’arrêter devant lui à la même distance où nous nous étions arrêtés quelques secondes auparavant.

- « Si je te dis que tu vas devoir jouer un riche commerçant qui vient à Exech faire un premier voyage de repérage pour savoir s’il peut profiter des plaisirs de la chaire avec sa maîtresse loin de sa femme durant ses voyages d’affaire, tu réponds ? »

- « Qui jouera le rôle de ma maîtresse ? Toi, la vierge effarouchée ? »

- « Alors que tu dois jouer le rôle de coureur de jupons sachant que tu es raide dingue de moi, que ça se lit sur ton visage et que tu es puceau ! Tu penses être plus convaincant que moi ? »

Mon cœur battait la chamade devant la violence des propos que nous venions de nous lâcher en plein visage, sans le vouloir. Nos regards en disaient beaucoup puis Bastian fondit sur mes lèvres dans un baiser chaste, il connaissait mon point de vue à ce sujet mais il n’en avait que faire. Je ne fis rien contre lorsqu’il s’arrêta me prenant tendrement dans ses bras comme pour s’excuser.

- « Désolé d’avoir poussé le bouchon aussi loin. »

- « Sur le moment, je n’ai pas été forcément mieux de te lancer une vacherie pareille. »

Ca me faisait mal d’avoir été aussi méchante envers mon meilleur ami, mon fiancé par dessus le marché. Je ne concevais pas une relation de couple basée sur l’affrontement, du moins lorsque j’envisageais ma relation de couple. Malgré moi, une larme roula le long de ma joue au moment même où Bastian se séparait de moi. En me voyant ainsi, il essuya cette goutte d’eau salée de son pouce.

- « On est vierge tous les deux, il n’y a donc aucune raison de se chercher sur un terrain pareil même si tu as raison sur le fond de la question. »

- « Ca va être dur, il va falloir que l’on soit attentif au moindre détail, que l’on soit sur nos gardes en permanence. »

- « Ne t’inquiètes pas, mon épée ne quittera pas mon côté. »

- « Bon alors, on va faire une surveillance à distance au début tous les deux depuis les toits et ensuite, tu passeras à l’intérieur pour poser des questions. Mais je ne veux plus qu’on se dispute, c’est trop douloureux. »

- « Je suis d’accord. »

Nous nous sourîmes avant de prendre la direction de la sortie afin de rejoindre le Serpent Rouge.

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Dernière édition par Katerine le Jeu 24 Juil 2014 11:38, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Catacombes d'Exech
MessagePosté: Mer 18 Déc 2013 15:25 
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A peine à l’entrée des catacombes, je me mis à faire les cent pas, cherchant mes mots, cherchant ce que j’allais lui hurler au visage pour ne pas avoir fait comme je voulais. J’entendis alors des bruits de bottes provenant de l’entrée, je me retournai et vis Bastian tout sourire alors que je bouillais intérieurement. Je n’attendis pas une seconde de plus et le rejoignis afin de lui asséner une gifle monumentale.

- « Est-ce que tu sais ce que c’est qu’un supérieur hiérarchique ? »

Il se tourna vers moi, se massant la joue, ne comprenant pas trop ce qui venait de lui arriver à l’instant. C’était la première fois que je le giflai, il allait s’en souvenir de cette première fois !

- « Qu’est-ce que j’ai fait ? »

- « Je t’avais clairement fait comprendre que je ne voulais pas que tu entres aussi vite dans ce bordel ! »

- « Tu es furax parce que j’ai pris une initiative qui a été payante ? »

- « La n’est pas la question, je voulais que nous échangions nos places parce que chacun de nous pouvait voir des choses différentes à un même poste d’obser… vation. Une initiative qui a été payante ? »

- « J’accepte tes excuses. »

- « Je n’ai pas à m’excuser Bastian, tu es là pour m’épauler et non pour prendre des initiatives à ma place. Et non, je ne m’excuserais pas de t’avoir giflé, je suis dans mon bon droit ! »

- « D’accord, alors je rentre chez moi avec ce que j’ai découvert. »

Je le vis alors prendre tranquillement la direction de la grande route souterraine. Il passa à côté de moi et soupirant de lassitude, je l’arrêtai en lui attrapant la main.

- « Attends. »

Il se retourna et me regarda droit dans les yeux, la joue gauche rougeoyante.

- « Désolée, je suis un peu à cran, cette mission est loin d’être évidente, j’ai tellement envie de bien faire pour clouer le bec à Yavin. »

- « Viens-la. »

Il ouvrit ses bras afin que je vienne me blottir contre lui. Je répondis positivement à son invitation et me collai à lui. Il me serra contre son corps tout en me caressant le dos.

- « Respire un bon coup, tout va bien se passer. Tu n’échoueras pas, je t’en fais la promesse. Alors reste zen. »

Je calmai les battements de mon cœur avant que Bastian ne mette fin à notre étreinte. Il déposa un baiser sur mon front puis reprit la parole.

- « Prête à m’écouter ? »

- « Oui, vas-y. »

- « Alors ce lieu charmant est tenu par une ancienne catin dont la beauté est toujours intacte malgré un âge certain. »

Je levai les yeux au ciel de dépit, les hommes et leurs hormones.

- « Tu n’as aucune inquiétude à avoir, tu es la seule à avoir grâce à mes yeux Kat’. Donc l’homme que tu as vu me serrant la main c’était son mari. Il s’occupe du lieu en l’absence de sa femme et il se trouve que cette dernière n’était pas là aujourd’hui. Nous aurons l’occasion de la rencontrer dimanche. »

- « D’accord. Quoi d’autre ? »

- « Comme je me suis fait passer pour un riche marchand de Tulorim, j’ai le droit de profiter des prostitués du Serpent Rouge autant que je veux pendant les trois jours mais pour faire venir ma propre prostituée, en l’occurrence toi, il va falloir que je paye cher. »

- « Qu’est-ce que tu entends par cher ? »

- « 100 yus la nuit. »

- « 200 yus pour les trois jours ?! »

- « Attends, c’est pas tout. J’ai demandé à avoir un traitement de choix, et donc d’avoir une chambre de luxe. Ces chambres sont celles se situant au dernier étage du bordel, je me suis dit que ton homme devait forcément y loger durant son séjour. »

- « Vu son importance, c’est fort probable. En plus de cela, il doit y avoir peu de monde qui demande de telles chambres, on aura une certaine tranquillité. »

- « C’est ce que je me suis dit aussi. Donc il faudra compter un extra de 75 yus pour la chambre par nuit. »

- « Tu es en train de me dire que cette mission va me coûter tout l’argent que j’ai gagné avec mes missions précédentes plus mes économies ? »

- « Ca ne te coûtera rien du tout, c’est moi qui paye et hors de question que tu t’y opposes. Prend ça comme un cadeau de fiançailles. »

- « Merci Bastian. Mais il faudra bien que je trouve une utilité à tout cet argent. »

- « Un bon équipement pour commencer, ça peut être bien ! »

- « On verra ça en temps voulu. J’ai une petite idée sur ce que je pourrais en faire mais il faut que je regarde si cela est possible. »

- « Quoi donc ? »

- « Ce n’est ni le lieu ni le moment d’en discuter. Donc on va pouvoir y aller pendant trois jours de dimanche après-midi à mardi soir sans problème ? »

- « Sachant que tu n’es pas exactement ma prostituée mais plutôt ma maîtresse, je trouve ce statut moins dégradant. »

- « Merci. On pourra utiliser le premier jour sur place afin de faire une reconnaissance des lieux, des différents passages depuis l’intérieur. Est-ce que tu as vu des miliciens ou des hommes en armes qui protégeraient les femmes à l’intérieur ? »

- « Non rien de tel, les filles doivent se protéger elle-même. Dois-je te rappeler la nature exacte du lieu ? »

- « C’est comme pour le Tripot du Lys, récupérer des informations sur les clients qui viennent là à travers l’utilisation des charmes des demoiselles. J’ai bon ? »

- « Parfait. »

- « Est-ce que tu aurais vu la demoiselle à la clé par hasard ? »

- « Non rien de tel, désolé, je n’ai pas vraiment fait attention. »

- « De l’extérieur je n’ai rien vu non plus. Il faudra que nous fassions attention une fois sur place. »

- « Oui, je pourrais bouger plus facilement que toi à l’intérieur, mais toi tu pourras faire une bonne reconnaissance à l’extérieur. Tu as une idée sur la manière dont tu vas t’y prendre ? »

- « Si mes yeux ne m’ont pas trompé, j’ai remarqué des balcons au dernier étage, donc je pourrais passer de l’un à l’autre pour passer d’une chambre à l’autre. Il faut simplement faire en sorte que nous soyons dans la même aile que notre pigeon. Après je pensais à les empoisonner ou à leur fournir un somnifère assez puissant en espérant qu’ils vont boire tous les deux durant leur nuit. »

- « Un habitué des lieux doit avoir un comportement bien particulier. S’il ne boit pas du tout, comment tu vas faire ? »

- « L’intimidation. »

- « Sur ta cible ? »

- « Mieux que ça, sur sa prostituée ! Il va falloir la repérer dès le dimanche, tu l’aguiches en lui disant de la rejoindre dans la petite ruelle qui mène à l’arrière du bordel, moi dans ma cape, je l’attends tapie dans l’ombre et je lui fais passer le message comme quoi il faut qu’elle offre un verre à son client du lundi soir à travers une bouteille que j’aurais au préalable dosé de somnifère. Après il suffira que je sois présente dans la chambre, planquée évidemment et que j’attende que cela fasse effet. »

- « Deux questions pour toi : où vas-tu te procurer un bon vin ? Où vas-tu trouver des somnifères sans éveiller les soupçons de personne ? »

- « Je pense qu’au marché on peut trouver facilement du vin kendran, au pire je peux toujours demander l’autorisation à quitter la ville pour le chercher moi-même. Et pour le somnifère, je pense que je vais demander à Jessica comment en fabriquer un et j’irais chercher moi-même les ingrédients même si c’est à l’extérieur de la ville. »

- « Donc de toute façon tu vas devoir quitter la ville. Tu voudras que je t’accompagne par mesure de sécurité ou bien je t’attends ici ? »

- « Cela dépendra du nombre de chose qu’il faut que je récupère. Et maintenant, rentrons, il faut que j’aille parler avec Jessica. »

- « Je te suis, deux cerveaux valent mieux qu’un pour retenir les informations. »

D’un signe de la main, il m’indiqua de passer devant, lui fermant la marche dans ce grand couloir qui permettait de rejoindre le centre névralgique de notre petit monde souterrain.

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 Sujet du message: Re: Les Catacombes d'Exech
MessagePosté: Mer 23 Avr 2014 12:18 
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Nous marchâmes silencieusement jusqu'à la demeure où officiait Jessica. Une discussion violente parvint à nos oreilles, malheureusement nous étions encore trop loin pour distinguer le sens des paroles. Je me retournai et posai mon doigt sur mes lèvres, intimant à Bastian de ne pas faire de bruit. Nous nous approchâmes doucement de l'officine et nous nous cachâmes dans un coin sombre.

Les oreilles maintenant grandes ouvertes, nous pûmes reconnaître les interlocuteurs de cette conversation houleuse : Jessica et Yavin. Que pouvait-il bien vouloir à Jessica pour qu'elle s'énerve ainsi ?

- "Moi vivante, jamais je ne te donnerais un tel philtre !"

- "Très bien, alors je vais quitter la ville pour trouver ce que je recherche, vieille sorcière !"

Des bruits de pas nous parvinrent, une porte claquée et enfin la figure de Yavin fit son apparition. Il mit sa capuche sur sa tête, regarda autour de lui, cherchant les potentiels témoins de la discussion et finit par décamper. Je regardai Bastian incrédule, ne comprenant pas ce qui venait de se passer. La seule manière de savoir c'était de parler à Jessica, je quittai aussitôt ma cachette et entrai dans la boutique de l'apothicaire.

- "JE T'AI POURTANT DIT QUE JE NE REVIENDRAIS PAS SUR MA DÉCISION !"

- "Doucement Jessica, ce n'est que moi et Bastian."

- "Kat ! Excuse-moi, je t'ai pris pour quelqu'un d'autre."

- "Tu veux dire Yavin ?"

- "Vous nous avez entendu ?..."

Elle se retourna, voulant cacher son visage et son expression. Je ne savais trop quoi penser de son attitude, ce n'était pas habituel, elle qui ne cachait jamais ses émotions.

- "A vrai dire nous t'avons simplement entendu refuser un philtre à Yavin qui s'est emporté et est parti mais ça s'arrête là."

- "Tu as l'air secoué Jessica, est-ce que tout va bien ?"

Elle se retourna, elle avait encore le rouge aux joues de s'être énervée contre Yavin mais elle semblait aller bien. Du moins en apparence, j'étais sure que quelque chose la tracassait. Mais je n'étais pas là pour ça, j'aurais bien l'occasion d'en savoir plus un autre jour.

- "Merci de ta sollicitude Bastian, mais ça va mieux maintenant. Que puis-je faire pour vous ?"

- "J'aurais besoin de tes lumières en ce qui concerne les potions, poisons et autres philtres que tu sais concocter."

- "Rien de dangereux j'espère ?"

- "Non, ne t'inquiète pas. Est-ce que tu sais si un philtre peut faire dormir ?"

- "Oui, on appelle cela une potion du sommeil."

- "Est-ce que cela altère la mémoire ?"

- "Pourquoi tu poses cette question Kat' ?"

- "L'idéal serait que personne ne se souvienne de ce qu'il s'est passé pour que personne ne se doute que nous sommes les responsables de ce qui se passera dans cette chambre."

- "Bien vu."

- "Jessica, est-ce que tu aurais ça ?"

- "Malheureusement non, mais je sais qui pourrait t'en fournir."

- "Tu m'intéresses là Jessica. Qui dois-je aller voir ?"

- "La question n'est pas tant qui mais plutôt où."

- "Tu peux expliciter."

- "Il va falloir que tu te rendes à Eniod pour rencontrer Ganaelle, une amie de longue date dont le mari Allama était un spécialiste dans la confection de poison alchimique non dangereux."

- "Eniod ?! Je... Je vais devoir... sortir de la ville !"

- "Si tu veux récupérer des doses de trouble-fête, j'en ai bien peur oui."

Je savais qu'un jour j'allais devoir affronter le monde extérieur mais je ne pensais pas que ce jour arriverait aussi vite. Eniod, la ville la plus méridionale du continent. Celle-là, je ne l'avais pas vu venir.

- "Trouble-fête ? Qu'est-ce qu'il fait ce poison ?"

- "Il permet d'oublier les deux heures précédent la prise du poison. Ca semble parfait."

Effectivement, ce poison était parfait et ne semblait pas causer d'autres dommages, du moins je l'espérais. Il était maintenant temps de savoir ce que je devais faire en retour.

- "Où dois-je aller exactement et que dois-je faire ?"

- "Allama et Ganaelle me doivent un petit service. Ils travaillent dans une auberge aux alentours d'Eniod, au repos des âmes. Je vais te donner un parchemin avec un mot de ma part, ils ne pourront pas te refuser ça."

Aussitôt Jessica partit dans l'arrière-boutique écrire son message me laissant seule avec Bastian. Il s'approcha de moi sentant bien le trouble en moi concernant le départ de ma ville.

- "Tu te sens prête à partir ?"

- "Je n'ai pas le choix, je dois le faire sinon notre mission tombe à l'eau."

- "Est-ce que tu veux que je t'accompagne ?"

- "Non ! Je dois le faire seule, c'est ma mission."

- "D'accord, d'accord."

Nous entendîmes Jessica revenir dans la pièce avec un rouleau cacheté dans la main. Elle me le tendit.

- "Tu donneras ça à Ganaelle, elle fera en conséquence. J'ai signalé dans mon message ta particularité physique, si jamais quelqu'un te prenait le parchemin il ne pourrait récupérer le poison."

- "Merci Jessica. J'espère que Yavin ne viendra plus t'importuner."

- "J'espère aussi. Puis-je t'emprunter Bastian ?"

- "On est pas encore marié, il n'a pas besoin de mon autorisation pour faire quoi que ce soit. Je vais probablement partir aujourd'hui. Je pourrais dormir chez tes amis."

- "Qu'as-tu besoin de faire ?"

Elle sembla prise au dépourvue, mais c'était certainement mon imagination qui me jouait des tours.

- "J'ai des caisses lourdes de baumes et autres à déplacer, j'aurais bien besoin de tes muscles derrière !"

- "D'accord. Je te rejoins dans le fond de la boutique."

Jessica partit et Bastian s'approcha de moi. Il déposa un baiser sur mon front et me regarda dans les yeux.

- "Fais bien attention à toi. Même si Eniod est une ville calme, on ne sait jamais qui tu pourrais rencontrer au détour d'une rue."

- "Ne t'inquiète pas pour moi. Je sais me défendre."

Je déposai à mon tour un baiser sur sa joue et tournai les talons, le laissant avec Jessica et ses caisses. Je ne pouvais m'enlever le sentiment que quelque chose ne tournait pas rond avec elle. Un petit tour chez moi pour récupérer mon argent et le reste de mon équipement et j'étais partie.

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 Sujet du message: Re: Les Catacombes d'Exech
MessagePosté: Mer 15 Avr 2015 01:35 
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Aigle Brutal se tenait là, une torche à la main, à l'entrée des catacombes de la chaotique cité d'Exech. Il attendait patiemment au milieu de la crasse, des squelettes et autres crânes dans lesquels quelques rats se battaient pour tel ou tel morceau de chair traînant çà et là. Sa torche émettait une faible lueur vacillante, donnant aux catacombes un aspect encore plus lugubre que d'origine. Le jeu des ombres aurait pu effrayer les communs des gens d'Exech, mais bien qu'Aigle Brutal connaisse la peur, il avait l'habitude de circuler dans ces tunnels sombres et inquiétant. Il avait l'habitude d'y attendre des gens qui voulaient louer ses services, sans aucune crainte. Car bien que la réputation d'Exech n'était plus à faire, que tout le monde savait pertinemment que le crime et la corruption gangrenaient la cité, les affaires n'étaient pas conclues au grand jour, à la vue de tous, sans aucun doute pour éviter d'avoir à arroser les miliciens trop souvent.

C'est donc tout naturellement, qu'un peu plus tôt dans la soirée, un homme était venu à la rencontre de notre héros, dans une taverne, pour lui donner rendez-vous. Aigle Brutal ne posa pas de question, acquiesça en silence et vint donc se poster à l'entrée des souterrains. Il fallait sans aucun doute être fou pour faire confiance de la sorte à un habitant d'Exech quand on sait à quel point les trahisons et les guets-apens sont monnaie courante dans la ville, mais Aigle Brutal ne s'inquiétait pas plus que ça. Les gens savaient très bien qu'il ne roulait pas sur l'or et il avait été assez malin pour ne pas se faire trop d'ennemi à Exech en acceptant les mauvais contrats. Les clients potentiels se faisaient de plus en plus nombreux et la réputation d'Aigle Brutal se construisait petit à petit. Efficacité et fiabilité, telles étaient les deux qualités que l'homme qui descendait dans les catacombes recherchait, tout du moins si l'on se fiait au peu qu'il avait dit à notre héros quelques heures auparavant, et c'était visiblement pour cette raison qu'il s'était alors adressé au mercenaire.

Comme lors de leur première rencontre, l'homme était encapuchonné et Aigle Brutal n'arrivait pas à discerner les traits de son visage et encore moins à voir ses yeux. Tout ce qu'il pouvait dire de cet homme c'est qu'il était relativement chétif, rien de plus. A dire vrai, la seule chose qui permettait à notre héros de certifier que c'est un homme, c'est sa voix. Une voix rauque et peu agréable, à fortiori quand elle se mit à résonner dans les tunnels, à l'intention d'Aigle Brutal.

" Pardonne-moi ce retard, une...affaire à régler. "

Le ton de l'encapuchonné était à la fois sérieux et légèrement amusé, mais le mercenaire ne prit même pas la peine de réagir à la plaisanterie. Ne bougeant pas d'un pouce, Aigle Brutal répondit d'un ton calme teinté d'une pointe d'agacement.

" Venez en au fait, j'ai assez attendu pour ce soir. "


Le client ne perdit pas sa contenance, il devait sans aucun doute être habitué à « commercer » avec des brutes du même acabit que l'amnésique. Il fouilla alors un instant dans ce qui devait être l'une de ses poches et en sortit une petite bourse qu'il lança aux pieds d'Aigle Brutal. Sans se départir de la touche d'amusement dans voix, l'encapuchonné s'adressa une dernière fois au mercenaire, avant de tourner le dos et quitter les catacombes.

" Mon capitaine recrute des mercenaires en renfort. Ramène-toi sur le port d'ici une heure. "

Aile Brutal ramassa donc la bourse de cuir à ses pieds et attendit quelques minutes avant de quitter les catacombes à son tour. Ainsi se termina une scène banale, régulièrement jouée sur les planches du théâtre nommé Exech.

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 Sujet du message: Re: Les Catacombes d'Exech
MessagePosté: Lun 28 Déc 2015 22:27 
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L’entrée des catacombes se dessinait à travers la brume. Ses murs de pierre étaient crasseux, faute d’entretien. Ce lieu était empreint de mystère autant que de danger. Les clans de criminels avaient trouvé ici un abri parfait. Les boyaux s’engouffraient à travers la terre, se croisant et se traversant sans cesse, formant un piège pour les néophytes. Cet endroit était une véritable fourmilière et outre le risque de se perdre, faire la rencontre d’une personne mal avisée restait hautement probable. Fort heureusement pour elle, Rosemary jouissait d’une certaine réputation dans les bas-fonds d’Exech, bien que cela ne la pérennise pas tout à fait, elle se savait plus en sécurité que les badauds habituels.

Un escalier de pierre descendait, donnant sur le hall d’entrée qui se résumait à une vaste salle rongée par la végétation insidieuse. Les mauvaises herbes jaillissaient hors des interstices ménagés entre les dalles de pierre. L’odeur de moisissure, de mort embaumait les catacombes, cette fragrance était devenu depuis fort longtemps le quotidien de Rosemary, il n’en était pas de même pour Ingrid.

La petite sotte tremblait fébrilement, portant sa main libre sur son nez. Effort voué à l’échec… Ce parfum enivrant imprégnait chaque dalle, chaque recoin des catacombes. Il rappelait à Rosemary de nombreux souvenirs, sa première victime par exemple. Le squelette de son poltron de père devait encore reposer ici-bas. Elle ne put réprimer un frémissement qui parcouru tout son corps, elle frissonnait presque de plaisir à l’évocation de cette délicieuse pensée.

Ingrid tira avec conviction sur la manche de la robe de Rosemary qui lui jeta un regard noir avant de lui demander avec sévérité ce qu’il y avait. Ingrid la regarda avec ses deux grands yeux larmoyants, ses lèvres pincées. Rosemary lui donna une tape sur la tête.

« Je n’ai pas toute la journée petite. »

Ingrid sanglota en lui répondant :

« J’ai.. J’ai pas envie d’aller en d’dans madame… J’ai peur… »

Rosemary s’agaça, s’emparant de son aiguille. Elle lui planta dans la main sans avertissement. Ingrid lâcha un cri de douleur avant de commencer de pleurer à chaudes larmes. Sans même attendre Rosemary continua de progresser vers le second escalier, celui qui menait dans les galeries où reposait les cadavres et les ossements. Ingrid gémissait, regardant sa main et le point rouge qui l’ornait dorénavant. Un fin filet de sang s’en écoulait lentement, traçant un sillon pourpre sur la main laiteuse de la jeune fille.

La patience était une vertu que Rosemary ne parvenait pas à comprendre, à quoi bon attendre quand on pouvait agir. Et de toute façon cette jeunette ne tarderait pas à subir le même sort que sa défunte mère. Gloire soit rendue à Thimoros qui avait ouvert ses bras à Rosemary, elle n’était plus seule. Elle savait que ce maître ne l’abandonnerait jamais, il lui suffisait de suivre ses préceptes. Chose peu difficile au vu du plaisir qu’elle éprouvait chaque fois qu’elle l’honorait.

Elle emprunta une artère débouchant sur un corridor dont les parois étaient creusées de manière à accueillir les défunts. Ici l’odeur atteignait son paroxysme, les corps débutant à peine leur décompositions. La nature ne tarderait pas à faire son office, envoyant son armée de vers grouillants ronger la chair pulpeuse.

Rosemary inspecta avec minutie les corps, Ingrid était toujours en train de geindre. Elle essayait de se soustraire à la poigne de Rosemary mais sa force équivalait celle d’un chaton. Geste dérisoire d’une souris essayant d’échapper au chat affamé. Rosemary lui flanqua une autre tape sur la tête avant de la pousser devant elle, l’obligeant à se rapprocher d’un des cadavres.

« Pourquoi ressentir de la peur ? Il ne te fera rien dans son état petite imbécile. »

Rosemary termina sa phrase en forçant Ingrid à s’approcher encore plus près. Elle gesticulait encore, se débattait avec acharnement mais Rosemary l’empoignait de ses deux mains noueuses avec fermeté.

La jeune fille se calma un peu mais son corps était toujours secoué par des spasmes.

« Il est mort, mais cette mort va permettre à la vie de prospérer. Hume ce délicat fumet, celui de la vie éternelle… »


Ingrid secoua la tête, prononçant un non muet qui incita Rosemary à être plus dur. Elle approcha la tête d’Ingrid à quelques centimètres de la dépouille, cette dernière arrêta alors de remuer, ses épaules tombèrent en signe de soumission. Elle savait se montrer docile au-moins, bien qu’il faille la menacer.

Rosemary la dégagea et la traîna le long du couloir. Pour l’heure elle n’avait pas aperçu le précieux champignon et plus elle avançait plus ses chances d’en trouver s’amoindrissaient. Les cadavres frais seuls étaient un terrain propice à la croissance de ces champignons, et elle était déjà rendu trop loin pour que les trépassés aient encore de la chair sur les os.

« La peste s’abatte sur Exech ! » cracha elle avec colère

« Pas un seul… Je n’en ai pas trouvé un seul… Comment vais-je faire pour le tuer ce mignon, sans poison la tâche risque d’être dangereuse… »

Ingrid recommença à lui tirer nerveusement sur la manche. Rosemary la regarda et la voyait qui pointait son regard vers l’avant. Quand elle regarda à son tour, elle put apercevoir deux silhouettes qui restaient dans l’ombre, à quelques mètres. La première semblait atteindre les deux mètres tandis que l’autre devait mesurer au grand maximum un mètre cinquante. Le grand siffla un air que ne connaissait pas Rosemary. L’autre, commença d’avancer, les mains dans les poches. Leurs visages étaient toujours dissimulés par la pénombre.

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 Sujet du message: Re: Les Catacombes d'Exech
MessagePosté: Mer 30 Déc 2015 15:09 
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( [:attention:] Certaines scènes de ce rp sont à forte connotation malsaine/violente/gore, aussi est-il recommandé aux lecteurs sensibles d'y réfléchir à deux fois avant d'en entamer la lecture.)))


Le plus petit se dévoila dans la lumière blafarde, exhibant un visage constellé de cicatrices. Il avait des cheveux lisse qui lui tombait sur les épaules et une barbe drue. Son regard était pareil à celui du rapace, à l’affût de la moindre faiblesse, prêt à fondre sur sa proie. Il affichait un sourire sardonique tout en dépêtrant sa main gauche de sa poche. Il la porta sur le manche du coutelas accroché à son ceinturon avant de s’approcher et de se poser devant Rosemary.

« C’est qu’la vieille Rosemary nous a apporté une friandise, c’trop gentil fallait pas. »

Cette dernière défia du regard le malandrin, l’invectivant d’un ton glacial :

« Elle m’appartient, alors cesse de la dévorer du regard c’est inconvenant. N’imagine même pas que je te laisserais la toucher. »

Il éclata de rire avant de reprendre son sérieux. Ses traits se durcirent, son sourire carnassier dévoilait quelques dents taillées en pointe.

« Allons Rosemary, tu as rendu service au chef par l’passé, c’est vrai, mais ça ne t’autorise pas à agir comme bon t‘semble. Surtout quand l’boss est pas là. »

Son comparse s’avança à son tour tout en continuant de siffloter. Il se positionna juste derrière son camarade, les bras croisés devant son épais torse.
Rosemary s’empara de son aiguille, elle préférait autant éviter un conflit avec ces hommes mais la nécessité faisait loi à Exech. L’ordre naturel prévalait ici, la règle du plus fort et du plus sournois s’appliquait en permanence dans les bas-fonds.

L’homme au coutelas cracha aux pieds de Rosemary avant de reprendre la parole :

« Rosemary, tu n’es pas stupide, nous sommes deux hommes et tu es seule. Tu n’es qu’une vieille femme, l’est absurde de croire que tu puisses nous abattre. »

Rosemary avait bien conscience qu’elle ne pourrait jamais se défaire de ces deux brigands, pourtant abandonner ici cette jeune fille la rebutait… Comment expliquer ça, elle n’y arrivait pas, peut-être était-ce qu’elle se voyait en elle, se projetait en Ingrid. Elle fut elle aussi à une époque lointaine démunie, à la merci du premier homme venu, depuis elle avait appris à se défendre. Voilà la différence, elle était de taille, Ingrid était sans défense. Ce sentiment troubla énormément Rosemary il ne lui était guère familier.

Elle agrippa avec plus de force son aiguille, la seule solution pour elle était de frapper la première. Il ne s’y attendait clairement pas, sûr d’avoir le dessus sur elle. Rosemary n’hésita pas plus de quelques secondes, se projetant en avant, la pointe de son arme dirigée vers le visage de son opposant.

L’homme probablement étonné par ce revirement de situation mit quelques secondes à réagir, commençant à dégainer son coutelas dans un crissement métallique. L’aiguille se ficha dans l’un de ses yeux, de par son expérience elle savait bien que la douleur provoquée par la perte d’un œil était souvent à la limite de l’endurable. Il hurla, un flot de sang s’écoulait de son orbite crevée. Il tomba à genoux.

Il proféra une menace d’un ton furieux :

« Toi la vieille tu vas crever ! »

Il se releva avec peine et sans se détourner demanda à son compagnon de reculer. Cette salope était à lui et juste à lui. Rosemary se tenait face à lui, l’aiguille ensanglantée, Ingrid était collée au mur et n’osait pas bouger.

Le borgne se saisit de son coutelas et le mania d’une main, l’autre étant occupée à couvrir son œil crevé. Il chargea d’un bond et braqua sa lame en direction de Rosemary, essayant de lui charcuter le flanc. Elle se saisit d’un bout d’os entreposé à côté d’elle et le balança en direction de l’homme qui légèrement déséquilibré ne termina pas son assaut. Elle profita de ce bref moment pour attaquer de nouveau, visant l’autre œil. Mais le brigand devait s’y attendre et c’est avec une facilité déconcertante qu’il désarma Rosemary. L’aiguille tomba sur le sol, le bandit posa son pied dessus et l’envoya valser en arrière avant de crier à son compagnon de la récupérer.

Le sang maculait le côté droit de son visage, lui donnant un air dément. Il se pourlécha les lèvres avant de braquer son coutelas sur Rosemary. D’un ton rude il l’interpella :

« Une dernière prière la vioque ? »

« Amène moi devant ton clan, que ton chef décide. »

Il éclata à nouveau d’un rire caverneux avant de répondre :

« Oh mais avec joie. De toute façon je comptais bien y emmener la petite. Mais il pourrait être plaisant de ne pas te tuer d’suite. »

Il termina sa phrase en flanquant un coup de pommeau dans la tempe de Rosemary qui tomba piteusement à terre. Il lui donna quelques coups de pieds qui l’achevèrent, la laissant en sang. Puis il fit signe à son comparse de se saisir de Rosemary avant que lui-même n’aille récupérer la petite sotte qui avait eu trop peur pour bouger.

Rosemary ne savait pas s’il était vraiment judicieux de se faire amener devant le chef du clan après avoir abimé l’un de ses hommes mais avait-elle vraiment le choix…

Les couloirs se succédaient avec lenteur jusqu’à ce que tout s’obscurcisse…

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 Sujet du message: Re: Les Catacombes d'Exech
MessagePosté: Mer 30 Déc 2015 23:33 
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Quand Rosemary se réveilla, une dizaine de silhouette s’était attroupée autour d’un homme fin qui se démarquait du lot. Il avait fière allure avec ses cheveux peignés qui se terminait en queue de cheval. Une fine moustache trônait entre un nez aquilin et une feinte rappelant celle d’un serpent. Ses yeux d’un bleu profond semblaient capables de lire en vous comme dans un livre.

Il regarda d’abord la petite et parla d’une voix doucereuse :

« Voilà donc l’objet de cette sanguinolente dispute, quel gâchis mes aïeux… Une partie de plaisir avec cette jeunette contre un œil, cher payé n’est-ce pas Toldrik ? »

Le dit Toldrik baissa la tête, maugréant dans sa barbe, l’homme élancé continua, regardant cette fois la vieille femme :

« Et c’est vous, très chère Rosemary qui en êtes la cause. La solution la plus juste serait de laisser Toldrik vous tuer, puis de s’amuser avec la gamine qui finira dans un bordel. Toutefois… »

Il s’avança, faisant virevolter la fine cape attachée à son dos.

« Toutefois… Je me sens d’humeur généreuse en ce beau jour et vous m’avez déjà été utile. Peut-être pourrais-je vous pardonner cette boucherie qui a couté à mon compatriote une partie de sa vue. La fille est bien entendu à nous, en ce qui vous concerne j’ai une idée bien précise. »

Il alla se caller dans un fauteuil avant de l’inviter à faire de même d’un geste de la main. Rosemary le connaissait trop bien… Il était fourbe et sans merci sous son apparente courtoisie. Le genre à tuer sa mère si peu que son acte en vaille la peine. Elle l’aimait définitivement bien, malgré son manque de goût en ce qui concernait la torture. Mais elle savait qu’elle devait mesurer chacune de ses paroles avec lui.

« En ce qui vous concerne donc… Un homme, enfin un milicien fait barrage à certains de mes, projets. Il est trop zélé et donc impossible à corrompre. Bien sûr je pourrais le faire exécuter mais si je puis éviter de me salir les mains en vous envoyant très chère cela est tant mieux. Votre apparence inoffensive fera meilleur effet que si c’est l’un de mes hommes. »

Il se mura alors dans un silence sépulcral, se contentant de fixer intensément Rosemary du regard, le menton posé nonchalamment sur ses mains. Rosemary trouvait cette contrepartie forte avantageuse pour elle… Trop. Il lui suffisait de tuer un homme ? Connaissant ce fourbe personnage, elle se doutait qu’il y avait anguille sous roche. Mais encore une fois, elle avait le couteau sous la gorge, elle connaissait très bien le sort qui lui serait réservé si elle venait à opposer un refus.

« C’est entendu alors, mais j’ai deux conditions. Premièrement, me laisser quelques jours, que je conçoive un plan et que je puisse prendre connaissance des lieux. »

L’homme hocha de la tête suite à cette demande, Rosemary s’en trouva encouragée et poursuivi :

« Deuxièmement, il me faut Ingrid. La petite me sera d’une aide utile quant à l’assassinat lui-même. »

L’homme appela Toldrik d’un sifflement avant de tourner la tête vers lui :

« Regarder ce pauvre hère, privé de l’un de ses yeux, vous voudriez que je lui retire son jouet maintenant ? »

« Vous savez où j’habite. Inutile de la garder, une fois le travail terminé vous aurez vite fait de le savoir. Et encore une fois elle va m’être d’une aide précieuse. »

Toldrik commença à regarder son patron qui ne semblait pas en avoir cure, se contentant de braver le regard de Rosemary.

Voyant qu’il ne réagissait pas Toldrik s’interposa et d’une voix forte déclama :

« Hors de question ! Tu t’prétends chef mais tu vas t’laisser marcher d’ssus par une vieille pisseuse ? Tu m’fais pitié Jonquille, tu t’es ramolli ! »

L’homme, surnommé Jonquille fourra l’une de ses mains dans sa cape, quand il la ressorti, il tenait une fine arbalète de bois et d’acier. Il la pointa en direction du crâne du malheureux et dans un cliquetis métallique déclencha sa mort. Le carreau alla se ficher en plein milieu du front et disparu presque entièrement. Son corps resta quelques secondes debout avant de s’effondrer sur le côté.

« D’autres objections quant à mes décisions ? »

Le silence fut la seule réponse.

"Parfait alors, Rosemary, vous aurez probablement besoin de votre aiguille, l'auriez vous perdue suite à la dispute avec notre défunt camarade ?"

"L'homme qui l'accompagnait la récupérée."

Il siffla une nouvelle fois et l'homme en question s'approcha avant de remettre l'aiguille à Rosemary. Jonquille demanda ensuite à Rosemary d’embarquer la petite, lui signifiant qu’elle avait trois jours, passé ce délai il ferait irruption chez-elle lui-même et cette fois aucun marché ne pourrait la sauver. Il manda l'un de ses laquais et lui demanda de guider Rosemary jusqu'à l'habitation de la cible. Rosemary afficha un sourire qui faisait froid dans le dos avant d’acquiescer et de tourner les talons, tenant fermement la petite menotte d’Ingrid, le bandit à sa suite.

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