Un chaos total règne en maître, le sang fuse, éclabousse les murs et les hommes, se répand abondement. La mort rode et fauche ses futurs serviteurs, comme des fétus de paille, ils tombent les uns après les autres... Certes, les fanatiques sont les premiers à succomber, surpris d’être confronté à de si redoutables guerriers, mais ces derniers subissent également les attaques désordonnées mais nombreuses des fanatiques qui lutteront jusqu’à ce que mort s’ensuive.
Mon sortilège est brisé d’un geste. Comme si ce n’était qu’un nuisible qu’un geste insignifiant peut balayer au loin… Lilith est hors d’elle et d’un geste rageur commence d’incanter un sortilège ! Je contemple celle qui va me terrasser quand un miracle survient soudain… la magie se brise et se dissipe comme des volutes de brume. La harpie regarde médusée ses mains avant de se figer dans une expression d’horreur et de reculer de quelques pas.
Et c’est là que je l’entends depuis les tréfonds d’une semi-conscience… Une voix brisée, éreintée… cette voix. Celle du monstre, de l’abomination. Le ton hargneux et cassant nous laisse tous immobiles et muets.
« Vous n'êtes donc pas capable de vous entre-tuer correctement ? Il... il va falloir que je fasse tout moi-même ? Oh bien... après tout, l'essentiel est là : vous vous êtes assez entredéchirés et ne représentez plus une menace ! Oui... oh oui... bientôt, les trois reliques seront à moi et tous les témoins seront morts... toi, Lilith, la seule qui avait une vague chance de me tenir tête, tu ne le peux plus. Ahah ! Et toi, Insanis-Mendax, esclave d'un jour, esclave toujours, esclave de tes désires et de ta soif de pouvoir... tu vas comprendre ce qu'implique vraiment le pouvoir... oui... oh oui... contemplez le visage du pouvoir que vous convoitiez, si vous l'osez ! »Puis une flagrance putride me saisit, signe précurseur de l’arrivée imminente de l’homme dépossédé de sa condition humaine. Ces noms dont il a usé font resurgir ma conscience. Je m’éveille à nouveau, ai l’impression d’avoir été noyé dans un lac avant de respirer enfin à l’air libre. Mes yeux s’écarquillent et mes poumons s’emplissent d’air tandis que je regarde, avec une horreur mêlée au dégoût, la sinistre forme vaguement humanoïde claudiquer vers nous. L’intense aura qui l’entoure s’assimile à celle de Lilith, mais elle est rongée par la haine, bien plus sombre, malade et dégénérée…
Il est fidèle à la vision que j’ai eue de lui, son corps pareil au parchemin défraichi par le temps est craquelé, recouvert de bandages de lin. Seul ses yeux sont véritablement exposés, ils n’expriment que ressentiment et malignité… Mon cœur se comprime alors que je le vois s’approcher, lui et ses membres décharnés, lui et sa puissance qui ne peut imposer qu’une déférence, une totale soumission à un pouvoir qui nous dépasse, nous subjugue… Voilà le pouvoir que je tends à obtenir, mais suis-je seulement prêt à hériter d’un fardeau pareil ? Suis-je prêt à me donner corps et âme à cette quête du pouvoir, cette recherche qui jamais ne prendra fin ?
A son poignet scintille un bracelet et je comprends alors, lui qui est sans doute un mage émérite possède en plus de cela une relique… Je vois mes chances de vaincre réduite en cendre, bien que je possède deux reliques, je sais n’être encore qu’un néophyte…
Le fou s’exclame à nouveau, apparemment comblé de joie d’avoir à portée de griffe les dernières reliques manquantes. Il continue d’avancer, s’appuyant contre le mur comme s’il n’était qu’un pantin désarticulé, son bras se soulève, lentement. Le bracelet commence alors à briller de mille feux, des vrilles argentées lacèrent l’espace tandis que l’homme braille de douleur.
Puis, tout devient noir. C’est la confusion la plus totale, n’arrive à mes oreilles que les rumeurs de combats et les hurlements de souffrance des uns et des autres… J’ai beau jeté des regards, je ne discerne rien… Je me jette alors à terre. Je rampe à travers les cadavres encore frais et le sang qui forme maintenant de petites flaques. Certains semblent encore vivants, ils remuent quand mon corps entre en contact avec le leur. L’odeur putride qui imprègne maintenant la salle me donne la nausée mais je continue. Je n’ai que ça à faire. Je ne peux pas rester prostré à attendre comme du bétail qu’on vienne m’abattre. J’essaie vainement de trouver une solution alors qu’une botte me heurte le ventre et me fait cracher le peu d’air contenu dans mes poumons. Je m’éloigne vivement et continue d’avancer. Vers où ? Je ne sais pas. Je me contente d’avancer. C’est tout ce que je peux faire.
(Conclure un pacte avec Lilith peut-être… ? Non. Il risque de me repérer et rien ne dit que la folle m’écoute. Me battre ? Je ne sais même pas où il est et commence déjà à être fatigué… Je dois trouver ! Par les couilles de Phaïtos je dois trouver !)La sueur perle le long de mon front, s’insinue dans mes yeux. La peur étreint mon cœur de sa main griffue. Je repense à Lilith mais ne parviens pas à me décider… elle qui peut très bien choisir de me trahir… Je commence à pleurer, conscient de mon échec.
(Encore un…)Je vois défiler devant mes yeux cette tragédie qu’est ma vie. Les parents soucieux de se débarrasser de moi, les pirates soucieux d’abuser de moi, de me pervertir, mes vaines tentatives de mieux vivre… Cette succession d’échec, tous ces ratés, me jugent, se moquent de moi. La morve coule de mon nez, me fait renifler. L’espoir me quitte, ma force aussi. Je suis maintenant immobile, l’esprit perdu dans des pensées toujours plus sombre…
De ce maelstrom de sentiments naît la colère, brûlante et vivace. Le fluide sombre prend le contrôle une nouvelle fois, il le fait dès qu’il sent de ma part une faiblesse quelconque. Il s’engouffre dans la faille béante, m’insémine de son raisonnement primitif… La force que le fluide me prodigue me revigore, comme si mon corps était en manque et attende d’en avoir de nouveau pour réagir correctement. Ma dernière pensée est que, peut-être pourrais-je le vaincre si je deviens moi-même un monstre.
Je me redresse silencieusement, les oreilles dressées, attentif aux moindres détails. Mes yeux se ferment et je me concentre sur mon ouïe, captant chaque son qui résonne dans la pièce. Un bruit sur ma gauche m’interpelle, mon instinct me hurle que c’est lui.
D’un geste rageur dans sa direction, j’en appelle au pouvoir destructeur des particules explosives et invoque un flot d’énergie de fluide, me poussant dans mes retranchements.
0+0 =... HRP o/ !
Utilisation du sort :
Particules destructrices : Une chute de fines particules aux couleurs de l'élément utilisé se désintègrent au contact de la matière en de petites explosions devenant de plus en plus dangereuse à mesure que le magicien maîtrise mieux ce sort. mag+2/lvl du sort. +1m²/lvl du sort. Tout le monde peut être touché sauf le magicien. Niveau 7, pms de Glace
Mana :
Glace : 8-2 = 6 Pms