<<- Et comme ça, tu aimes ?>>

Selavus s'était réveillé en sursaut, se redressant en vitesse grand v, se retrouvant en position assise. Son cœur battait la chamade, tandis qu'il transpirait a grosse gouttes. Bon, ce n'était pas la première fois qu'il faisait ce genre de rêve qui lui laissait un arrière-goût de plaisir ainsi qu'un problème au sud. En même temps, de nature curieuse, il avait grand hâte d'en savoir le plus possible au sujet des relations charnelles. Le souci c'était qu'il n'osait pas. Ni poser des questions, ni faire des expériences. Il avait un peu peur de la réaction de ses interlocuteurs face au fait qu'il aimait les garçons. De plus, il se voyait vraiment mal tester avec un géant, autrement dit avec une race de plus de cinquante centimètres. Problème de taille, tout simplement.

(Bon, je dois m'occuper de ça)

Il lui avait suffi de longues minutes pour régler ce problème au sud, muni de son imagination. Une fois cette affaire de réglée, le lutillon s'était étendu de tout son long, d'humeur flemmard d'un coup. Baillant à s'en décrocher la mâchoire, il avait jeté un regard critique dans l'ensemble du lieu dans lequel il se trouvait, après avoir tapé des mains assez fortement, allumant l'endroit. C'était les combles d'une maison, moyennement poussiéreuses, qui étaient éclairé grace a une lampe magique qui s'allumait quand on tapait des mains, il avait le droit qu'au strict minimum. Après tout, il était dans une ville où la grande partie était des humains, donc évidemment, il n'y avait pas grand-chose a sa taille. Les habitants qui vivaient dans cette maison ignoraient complètement son existence. Ce qui était pas plus mal ! Même si des fois, les gens d'en bas bougonnaient sur la disparition mystérieuse de tel ou tel objet, s'accusant les uns des autres d'être l'auteur du vol. Ces moments-là étaient très divertissant !

Selavus avait fini par se lever de son lit qui était en fait une couverture humaine pliée en plusieurs fois, deux en un. Le petit lutin de vingt centimètres s'était débarbouillé la figure et le corps par le biais de la gouttière. Pour être plus précis, Selavus avait fait un trou dans le toit, pouvant être bouché a tout moment, il donnait sur la gouttière. Ici, le lutillon avait manigancé un petit barrage de sorte que s'il pleuvait, l'eau était stocké pour qu'il puisse se laver.

Le passage a la toilette terminer, Selavus s'était habillé tranquillement, entamant une petite chanson. Chanson que les habitants, maintenant partit travailler, ne pouvait point entendre.

<<- Il était une fois, un nain qui voulait être roi. Il était barbu, mais n'était pas connu. Point d'aventure au risque d’abîmer sa chevelure. C'était un gros pantouflard – où est ma deuxième bottes ? - ainsi qu'un couard. Il ne pensait qu'a s'empiffrer et il voulait être admiré ! Quel drôle de personnage se plaignait le voisinage. Alors un jour est arrivé une dame vêtue de velours. À sa demande, le nain devait faire une offrande. Fait de chair et de sang, s'il voulait être puissant. Comme tout nain débile, il s'est cru utile...>>

Selavus était enfin habillé. Sur sa tête, reposait son chapeau de lutin, de couleur blanc dont la banderole près de sa tête était noire. Comme haut, il avait une tunique blanche avec des banderoles noirs aux extrémités ainsi qu'une ceinture lâchement accrochée, recouvert de son habituel long manteau noir. Son pantalon blanc qui était légèrement serré, était parfaitement rentrer dans ses grandes bottes noires a lacet blanc. Son sac blanc-gris était accroché a lui, tandis que son Sceptre des Ombres était rentré dedans, un bout sortant du sac.

S'assurant qu'il n'avait rien oublié pour partir a l'aventure. Dans une ville de géant, il peut en faire des découvertes ! Le lutillon s'était mit à traverser tranquillement tous les combles pour trouver son entrée/sortie qu'il s'était construite. Certes passer par le sol était dangereux car il pouvait se faire écraser, mais passer par les toits s'étaient encore plus dangereux !

<<-... Se croyant invulnérable, il ne se voyait pas être redevable. Il l'avait envoyé paître par la fenêtre. La Dame pas contente devint exécutante. D'un geste harmonieux, elle le fit vieux. Tellement vieux, qu'il en perdit ses yeux. FIN !>>

Tadam ! Comme s'il avait eu des spectateurs pour écouter son récit, le lutillon avait courbé l'échine pour remercier son auditoire, le sourire aux lèvres. Il était arrivé au trou sans dommage. Il s'était fait d'un coup silencieux, alors qu'il dévissait le bout de plafond, dans un petit 'pop'. Il avait tapé des mains pour éteindre la lampe magique. Se penchant, la tête en bas, il avait regardé le coin cuisine. C'était le désert total, personne a l'horizon ! Un nouveau sourire avait fendu ses traits tandis qu'il commençait la dure étape pour rejoindre le sol. Bien sûr, il n'avait pas oublié de reboucher le trou, puis il s'était juste agripper au mur grâce à ses mains.

Après quelques cabrioles, il avait atterri sur un meuble de cuisine où reposait des morceaux de tarte a la pomme. Le lutillon s'en était approché, avait reniflé l'odeur, avait foutu un doigt dedans pour goûter et avait fini par manger deux parts entières. Il n'était pas radin, il avait laissé les bouts dures de la patte à tarte dans le plat ! Na ! Sachant où chercher, Selavus avait pris quelques morceaux de fromage, y mettant dans son sac.

Le lutin avait ensuite rejoins le sol d'un bond – en manquant de se croûter à l'atterrissage - et s'en était allé pour gambader vers sa sortie spéciale. Et oui, un autre trou ! Cette fois-ci c'était celui de son amie, la souris. Cette dernière, toute blanche, l'avait accueilli avec amour, lui léchant le visage.

<<- Je t'apporte des rations Blanchette !>>

La dénommée Blanchette avait penché la tête sur le côté, d'un air interrogateur. Selavus avait sorti de son sac les morceaux de fromage, les déposant a terre pour que l'animal puisse s'en régaler. Toute contente, la souris s'était mise à planquer sa nourriture dans un coin pour s'en faire une réserve, avant d'en manger un morceau.

Le lutillon avait continué sa route, content d'avoir nourri un animal, même si la nourriture ne lui appartenait pas de départ. Quoi qu'il en soit, Selavus avait pu trouver la sortie dans ce mini-labyrinthe, sortant -enfin- de la maison. Il avait pris une grande respiration, espérant que le vent ne soufflera pas sinon il n'était pas sortie de l'auberge pour pouvoir avancer dans la direction de son choix.

Ayant une envie pressente, le lutin s'était soulagé sur les chaussures d'un monsieur qui s'était arrêté pour regarder il-ne-savait-pas-trop-quoi. Selavus s'était ensuite éloigné de l'individu pour prendre un chemin au pif, pouffant de rire.

D'un geste précis ainsi que gracile, le lutillon avait sorti son sceptre de son sac, s'aidant de celui-ci comme d'une canne. C'était partie pour l'aventure ! Bon il ne savait encore ce qu'il comptait faire, mais il avait l'impression qu'il allait s'amuser.

→→→→

Selavus ne s'était pas perdu sur le chemin du retour, retrouvant, sans grande difficulté, la maison dans laquelle il logeait. Toute cette aventure, surtout la poursuite du rat lui avait donné faim. Il espérait pouvoir trouver de quoi manger dans le coin cuisine des humains. Certes, le vol n'était pas quelque chose que l'on pouvait qualifier de correct, mais ce n'était pas de sa faute si rien ici n'était a sa taille. Il se voyait mal s’acheter des produits alimentaire qu'il ne pourrait pas porter ! De plus, un lutin devait se faire discret en ville, il ne faisait que respecter les ‘règles’ qui l’arrangeaient, voilà tout. Alors oui, il pourrait essayer de rejoindre la ville lutine dans la forêt, mais il avait encore en tête ce qui lui était arrivé avec sa famille. Donc pour l'instant c'était hors de question.

Le jeune lutin avait donc pénétré le trou adéquat pour rentrer dans la maison. Il n’avait pas croisé son amie, la souris, à la fin du mini-labyrinthe. Il ne se demandait pas ce qu'elle pouvait bien faire, il n'y avait pas qu'un seul trou dans la maison. Selavus avait doucement passé la tête dans le trou, observant attentivement la cuisine pour être sûr qu'aucun individu néfaste ne s'y trouvait. Au bout de longues minutes, il était sorti de son refuge, avançant le plus silencieusement possible dans la pièce. Selavus avait rangé dans son sac, son Sceptre des Ombres pour être plus libre de ses mouvements, tandis qu'il s’approchait d'un meuble de cuisine où, normalement, quelques fruits devaient s'y trouver. Grimpant sur son nouvel obstacle sans grande difficulté notoire, il s'était mit a sourire comme un bien heureux. Il salivait déjà a l'idée de manger cette délicieuse banane. Bon le souci c'était que la transporté allait être compliqué étant donné qu’elle faisait seulement trois centimètres de moins que lui. Donc il devait préparer ses morceaux tout de suite !

Le lutin, après avoir fouillé plusieurs tiroirs, avait trouvé un couteau de douze centimètres. Il devait le manié avec délicatesse au risque de se tuer avec ! Selavus restait vigilent des bruits aux alentours, n’ayant pas envie de se faire surprendre. C'était partit pour le découpage de la banane, après avoir galéré plusieurs minutes pour le dépluchage. C'était comme s'il coupait du bois avec une hache !

Une fois terminé, il était fatigué ! Mais, maintenant il devait trouver un moyen de tout monter là-haut. Néanmoins pas de panique. Le lutin avait la solution ! Sautant sur le mur, il s'était dépêché de monter dans son refuge. Une fois là-haut, il avait tapé des mains pour allumé la lumière, il s'était ensuite délaissé de son Sceptre des Ombres ainsi que de l’enveloppe. S'en était suivi de nombreux va-et-vient entre le meuble et son refuge, remplissant a chaque fois son sac de morceaux de banane. Il lui avait fallu pratiquement une heure pour tout transporter !

Par la suite, refermant son entré, il s'était écroulé sur son ‘lit’, en gémissant de fatigue. Mais son ventre lui avait rappelé qu'il avait faim. Selavus s'était donc traîné jusqu'aux piles de morceaux de banane, dégustant son repas. Évidement, au bout de quatre morceaux, il n’avait plus faim. Il lui restait donc huit morceaux pour le lendemain. Ayant soif, le lutillon s'était abreuvé grâce à un autre barrage présent sur la gouttière. Il avait alors remarqué que la nuit commençait à tomber.

Après avoir refermé le énième trou, le lutillon s'était concentré sur l’enveloppe. Il l’avait retourné sous toutes les coutures, mais il n'y avait pas de nom ni d’adresse.

<<- Étrange !>>

Il n’avait pas vraiment attendu avant d'ouvrir l’enveloppe, étant bien trop curieux pour la laisser fermé. Que refermait-elle en son sein ? Des secrets ? Des choses sans importances ? Selavus avait sorti le contenu de l’enveloppe, soit une unique lettre. Le lutillon, tout excité s'était mit a lire.



<<- C'est intéressant ! >>

La rue ne lui disait rien de bien joyeux, il n'était pas si naïf que cela. Il savait ce que les humains faisaient dans ce genre de rue. La date en fin de la lettre, signalait que la misive avait été normalement envoyé il y a de cela une semaine. Le dénommé Drax lui était complément inconnu. Le plus alléchant était le fait que c'était rémunéré. Mais le plus compliqué c'était le fait qu'il était un lutin. Alors se faire passer pour Drax…

<<- Oh, mais c'est simple !>>

Selavus n’avait qu'à se faire passer pour le lutin ‘domestiqué’ de Drax ! Enfin, en croisant les doigts pour que ce genre de plan puisse fonctionner. Il verrait cela demain parce que pour l'instant c'était l’heure du dodo ! Le lutillon s'était déshabillé, puis avait glissé dans son ‘lit’. Il avait tapé des mains, éteignant la lumière magique. Selavus n’avait pas mis bien longtemps pour s’endormir.