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 Sujet du message: Re: Les habitations de Bouhen
MessagePosté: Mer 10 Aoû 2011 21:29 
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Après avoir proposé son plan, les avis étaient partagés. Ibense disait honnête marchand et ne voulait en aucun cas faire parte de nos soi-disant "magouilles" et Ambre qui trouvait l'idée d'un trio assez intéressante.

"Iben, tu ne te sens vraiment pas de faire ça. Tu sais ça pourrait être super et puis on peut y gagner ! Tu l'as entendu toi même, Ambre et moi on serait prêt à le faire et avec toi ce serait bien mieux !"


Edeya s'approcha de lui et lui tapota l'épaule en l'incitant à rejoindre ce "groupe".
Toujours en train de faire la moue, Iben ne répondait pas.

"Si monsieur a décidé de faire la tête et bien je pense qu'il ne reparlera pas maintenant.
Et en ce qui concerne la Perle Bleue, il me semblerait qu'elle soit toujours à Bouhen. Si tu veux voir ton ami ou amie, je ne sais pas, il faut y aller maintenant mais ton ventre !"


Edeya refusait catégoriquement qu'Ambre sorte dans un état pareil. Sa plaie n'était pas guérie et elle risquait de se rouvrir. Il ne fallait en aucun cas courir ce risque car la santé de la Semi-femme en dépendait.
Même Iben était de cet avis:

"Princesse, je vous interdit de faire ça. Vous avez failli perdre la vie et vous n'allez pas recommencer. Vous devez vous reposer ! De plus la nuit arrive !"

Iben était loin de plaisanter. Pour lui, son devoir était de sauver Ambre. Allait-elle les écouter.

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 Sujet du message: Re: Les habitations de Bouhen
MessagePosté: Mer 10 Aoû 2011 21:55 
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(Zut, tu pourras peut-être pas la revoir.)

« Bon, et bien j'irai demain. »

La Sinarie bailla aux corneilles.

« Désolé les garçons, mais cette discussion m'a épuisée. C'est vrai que je suis pas totalement remise, je vais dormir un peu. »

(Tu abandonnes comme ça?)

(Laisses-moi tranquille Jasper. Il me faut du repos.)

(Pas croyable...)

Ambre se rallongea confortablement et ferma les yeux, en comptant mentalement les pièces de sa bourse.
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Dernière édition par Ambre le Ven 12 Aoû 2011 14:52, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations de Bouhen
MessagePosté: Jeu 11 Aoû 2011 21:11 
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La jeune femme se décida alors à écouter les paroles judicieuses des deux hommes en sa compagnie. Elle se coucha alors dans se lit, pratiquement offert par Edeya et sa famille. Finalement, Edeya et Iben avait réussi à convaincre cette femme.

(Ah purée ! Je suis fier de moi là ! Comment j'ai trop bien réussi à la raisonner ! Je vais bien dormir ce soir moi.)

"C'est bien mademoiselle, vous avez pris la bonne décision ! Il faut vous reposer désormais si demain vous voulez au moins essayer de sortir pour aller voir cette personne."

"Iben et moi, on dormira en bas sur les fauteuils si vous vous réveillez, si vous avez besoin de quelque chose descendez ou au moins essayez et on vous aidera pour le reste. Mais faites attention si vous réveillez mas soeur, elle nous trucidera. Si vous avez de la chance ce que je viens de dire ne sera que du sens figuré."

Sur ce, les deux nouveaux amis descendirent unes à unes et sans faire de bruit les marches de l’escalier. Il allèrent au salon et s'installèrent sur les canapés. Ils n'avait pour se couvrir, que de fines couvertures mais ils n'en n'auraient sûrement pas besoin.

A partir de maintenant, tous dans la maison ou presque dormaient à tête reposée jusqu'au lendemain où ils iraient au port pour rencontrer l'ami(e) d'Ambre.

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 Sujet du message: Re: Les habitations de Bouhen
MessagePosté: Dim 14 Aoû 2011 13:49 
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Ambre était rentrée, blasée, désabusée. L'escalade jusqu'à la fenêtre de la chambre d'Edeya l'avait fait gémir. Une douleur vive et brûlante se réveilla, tant au niveau de sa blessure qu'au niveau de son cœur déchiré.

(J'aime pas te sentir comme ça...)

Malgré toutes les cabrioles de Jasper, Ambre ne retrouva pas le sourire. Elle s’emmitoufla dans les couvertures et pleura en silence.

*** *** ***

Elle fut réveillée le lendemain par les rayons du soleil. Elle se sentait mieux, vivante. La petite Sinarie avait retrouvé des couleurs.

Elle se mit à la fenêtre et sifflota presque gaiement.

Sa Faera aussi avait retrouvé sa bonne humeur. Le loup put enfin se remettre à son activité favorite : lancer des remarques acerbes et cyniques à tout bout de champ.

La vie reprenait son cours...
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Dernière édition par Ambre le Mar 16 Aoû 2011 17:52, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations de Bouhen
MessagePosté: Mar 16 Aoû 2011 15:04 
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Edeya se réveilla un peu tard dans la matinée même assez tard. il sursauta quand il vit que Iben avait disparu. Il courra dans la maison inquiet et énervé.

"Oh non ! Comment ai-je pu ? Je suis assez bête pour accueillir des inconnus chez moi ! Et je suis sûr qu'Ambre aussi a disparue !"


Il alla dans la cuisine et regarda dans le garde-manger. Vide !

"En plus, il ont tout volé. J'le crois pas !"


A ce moment là, la porte s'ouvrit et Iben entra dans la maison.

"Edeya ! Tu est réveillé. Je me suis réveillé très tôt ce matin et j'ai un peu vidé le frigo en me faisant à Ambre et moi un petit-déjeuner digne de ce nom. Je l'ai posé dans sa chambre, d'ailleurs je ne sais même pas si elle est réveillée et si elle a mangé. Après je suis allé en ville et cueillir des fleurs. Voilà un bouquet !"


Edeya attrapa le bouquet l'air hébété et le posa sur la table. Ensuite, il alla dans la chambre pour voir Ambre...

"Tu te sens prête pour aller en ville aujourd'hui ?"

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Dernière édition par Edeya le Mar 16 Aoû 2011 17:56, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations de Bouhen
MessagePosté: Mar 16 Aoû 2011 17:51 
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Ambre, le sourire aux lèvres et la bouche pleine de pain, tenta de répondre à Edeya

« Jgrimphrais bien à l'aubrougrousph . »

Devant le regard d'incompréhension de son interlocuteur, la Sinarie avala sa bouchée, avant de répéter sa phrase

« J'irais bien à l'auberge. Pour m'en jeter un petit. »

(Et désinfecter un coup cette blessure!)

Sans prendre le temps de répondre à Jasper, elle se remis à dévorer son gros petit-déjeuner, avec toute la finesse dont un Semi-Homme en train de manger peut faire preuve.
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Dernière édition par Ambre le Mer 17 Aoû 2011 14:28, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations de Bouhen
MessagePosté: Mar 16 Aoû 2011 18:07 
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Après avoir regarder longuement la Semi-Femme manger avec appétit, il réussit à tirer son regard de la bouche d'Ambre.

''Dans ce cas, finis ton petit déjeuner rapidement, on y va. Mais ne restons pas à l'auberge toute l'après-midi non plus. On ira un peu au port ou en ville. Je pense que c'est le jour pour mettre notre théorie de vol au point."

Il s'approcha de Ambra, tira son plateau et lui tapota l'épaule.

"Allez debout ! Et surtout ne t'agites pas trop, tu risques... enfin tu sais quoi. Et si on arrive à gagner quelque chose on fera 50/50 !"

Il commençaient déjà à sortir de la chambre. Ils n'attendaient plus qu'Ambre...

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 Sujet du message: Re: Les habitations de Bouhen
MessagePosté: Mer 17 Aoû 2011 14:27 
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Edeya, toujours aussi surexité. Ambre n'étant pas particulièrement lente et antipathique, elle se leva lorsqu'il lui proposa de sortir.

Avant de sortir, elle vérifia que ses pieds étaient en bon état.

(Tu fais quoi là?)

(La recette d'une bonne fuite, des petons parfaits.)

La Semi-Femme réajusta ses cheveux en face du miroir, puis elle lança à son guide :

"C'est bon, je suis prête, je te suis."

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 Sujet du message: Re: Les habitations de Bouhen
MessagePosté: Dim 7 Oct 2012 20:25 
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Un babil pour passer les porte de la ville

La petite vieille, Mamie Rita comme elle s’est appelée avant de passer les portes de la ville, seule information dont dispose Caabon puisqu’elle ne s’est pas embarrassée de présentations lors de leur rencontre sur la route, cette petite vieille s’est enfoncée dans les ruelles avec visiblement une destination bien précise en tête, probablement le marché. C’est cependant devant une petite maison qui ne paie pas de mine mais dont on devine la bonne tenue à la propreté de la façade et au verni récent de la porte que la femme s’arrête, avant de fouiller dans une poche dérobée de sa robe pour en tirer une clef qu’elle fait tourner dans la serrure sans que celle-ci n’émette le moindre grincement.

« Aller, entre donc. »

Caabon ne se fait pas prier et pénètre dans l’habitation, soulagé que l’édifice ait été construit pour une personne de bonne taille : si la pièce où il se retrouve n’est pas particulièrement haute de plafond, il reste encore une bonne marge entre les poutres qui soutiennent l’étage et sa tête. Mamie Rita s’est glissée derrière lui et, avant de refermer la porte par laquelle pénètre un peu de lumière du jour qui disperse les ténèbres, s’empresse d’ouvrir les volets des deux petites fenêtres sur lesquelles sont montées de véritables carreaux en verre. (Eh bien, elle a les moyens…). Son intérieur correctement éclairé, elle commence à s’occuper comme si un étranger ne se trouvait pas planté chez elle, hotte sur le dos : son premier geste est pour les quelques plantes qui s’épanouissent dans des pots près du poêle éteint, à qui elle verse un peu d’eau, puis vient une inspection rapide de la cuisine, visiblement située dans la pièce contiguë. Ne sachant trop que faire, le wotongoh dépose son chargement sur la table massive de chêne bordée de deux bancs qui pourraient accueillir chacun six personnes, s’assied sur l’un d’eux afin d’observer le va et vient de son hôtesse de manière plus confortable. Apparemment satisfaite de sa tournée d’inspection de l’intérieur qu’elle n’a pourtant pas dû abandonner plus de quelques heures, elle revient dans la pièce principale avec une cruche d’eau et deux gobelets de bois, ainsi qu’une assiette où s’empilent plusieurs petits gâteaux secs, le tout sur un plateau de bois de belle facture, orné de fines sculptures sur son pourtour figurant des ceps de vignes portant du fruit.

« Mange, bois, et mets pas de miettes par terre, j’vais déjà avoir assez de travail avec toute les sal’tés qu’t’as fait en rentrant. La poussière ça vaut mieux qu’la boue, mais si les gens pouvaient ôter leurs bottes avant d’entrer… »

Ce reproche fait prendre conscience à Caabon que la vieille a troqué ses bottines pour une paire de mocassins immaculés, et que les dalles de pierre du sol sont si propres que l’on pourrait sans doute manger par terre. La table ne présente guère plus de tache, pas même les éraflures qu’on leur trouve souvent, comme si elle avait été rabotée de frais. Même les gobelets semblent sortir de chez l’artisan. La faim l’emporte sur la distinction lorsque le jeune homme se met à goûter aux biscuits, délicieusement épicés, si bien qu’il en engloutit la moitié du plat, faisant descendre le tout avec de grande gorgées d’eau claire, avant de se ressaisir et de tenter de faire bonne mesure aux yeux de cette vieille qui le fixe avec un petit sourire en coin.

« Ah… ça fait plaisir à voir un jeune qu’à d’l’apétit. J’ai pas eu d’fils, rien qu’des filles, mais avec trois maris qu’étaient marins, on apprend c’que c’est qu’un homme qu’a faim. Termine les si tu veux, j’en manque pas. Et puis j’en ref’rai, c’pas l’temps ni l’envie qui manque, ça m’plait toujours d’me mettre derrière les fourneaux, comme j’dis toujours, tant qu’on peut faire c’qu’on aime, faut l’faire ! Mais mange j’te dis. »

La fin des gâteaux ne résiste pas à l’invite, aussi eurent-ils tôt fait de combler l’estomac affamé de celui qui les contemplait avec avidité peu de temps auparavant : seul le masque a voilé l’expression de gourmandise de son porteur.

« J’vais t’récompenser pour l’coup d’main, t’inquiète donc pas. Mais j’vais commencer par te donner deux trois conseils. C’très joli ta robe, sûrement très classe d’là où tu viens, mais si tu comptes pas y r’tourner, j’te conseil de changer vite fait d’habit, t’as tout l’air d’un étranger comme ça. Alors un étranger qui porte un masque, personne va t’manquer, ça c’est sûr. Un d’mes maris d’vait à peu près faire ta taille, y doit m’rester des frusques mettables à lui, bouge pas j’vais t’chercher ça là haut. »

Avant que Caabon puisse protester qu’il ne peut accepter un tel cadeau, la vieille a disparu à l’étage avec une rapidité étonnante pour son âge, le laissant seul pour contempler à loisir la pièce principale de la maison. Hormis la table, un lourd buffet et deux fauteuils de bois autour d’une table basse près du poêle constituent le seul mobilier de l’endroit. Le plafond, pour ce qu’il en voit grâce à la chiche lumière que laissent passer les carreaux, est plutôt propre, et ne présente pas les noircissement habituels dus à la fumée des lampes et des bougies : soit rien n’est jamais brûlé dans la pièce, soit celle qui habite les murs le lessive régulièrement. Le poêle lui-même est l’œuvre d’un artisan talentueux, ou tout du moins est-ce l’impression qu’il donne par son aspect extérieur ; de plus, il s’agit d’un dispositif qu’on se serait attendu à trouver dans un intérieur plus cossu.

« Ah, v’là que’qu’chose de plus discret. Un bon pantalon de marin, d’la toile tout c’qu’y’a d’plus résistant, oui m’sieur, avec ça tu peux y aller avant d’l’user jusqu’à la corde. Et pis la ch’mise, c’est pas c’qu’y’a d’plus élégant, j’me suis dit qu’un bleu sombre ça s’porte partout, et puis c’est dans l’goût d’ton kimono. C’est bien comme ça qu’ça s’appelle ta robe ? Oui ? Ah ben j’sors des fois, j’me tiens au courant, faut pas croire. Bon pis si j’t’offre le repas d’ce soir, on est quitte ? »

« Madame, je ne sais pas comment vous remercier, c’est bien au-delà de ce que j’aurais pu espérer. »

« V’là qu’y s’remet à m’donner du madame ! Mais appelle moi donc Rita, comme tout l’monde, grand dadais ! Madame ! J’sais même plus quand c’est qu’on ma app’lé comme ça pour la dernière fois ! J’devais avoir d’beaux seins à l’époque… Bon c’est pas tout, mais la journée avance. Moi faut qu’j’aille voir comment ma p’tite fille s’débrouille au marché. Ca te dirait de gagner quelques pièces ? »

« Oui, très certainement. »

« Tu parles comme dans les livres toi, c’pas croyable, fallait qu’j’tombe sur un lettré. Tu sais faire que’qu’chose de tes dix doigts au moins ? J’ai plus d’force dans les mains, et ma p’tite fille s’ra certain’ment occupée, alors si t’avais un d’l’après-midi à consacrer à casser des noix et des noisettes, ça m’rendrait service. J’te paierai, bien entendu. »

« J’accepte. »

« Bon, alors tu vas à la cuisine, tu t’débarbouilles dans le baquet d’eau, doit y’avoir un pain d’savon qui traîne que’qu’part, tu t’donnes un air civilisé, tu mets c’que j’t’ai donné et tu viens m’voir. Et active toi, j’ai pas toute la journée. »

Trop heureux de profiter de l’opportunité offerte, Caabon s’empresse de rejoindre la cuisine pour s’y laver de s’y changer. L’eau dans le baquet est froide, mais la température est bienvenue compte tenu de celle de la journée. Un linge et le pain de savon parfumé grâce à diverses herbes aromatiques lui permettent de retrouver une odeur plus proche de l’humain que de l’animal, et de se glisser dans ses nouveaux vêtements sans éprouver la moindre gêne relative à l’hygiène. L’ancien mari de Rita devait effectivement faire la taille du wotongoh, mais avoir les bras un peu plus long, si bien que les manche de la chemise arrivent jusqu’aux doigts de la main. Le peu d’élégance de la chose joue en la faveur de Caabon, qui se préoccupe plus de dissimuler son teint que de se distinguer par son style vestimentaire. Bien au contraire, se fondre dans la masse lui convient plus que d’attirer le regard. Un masque n’aide guère, mais c’est probablement mieux que de ne pas en porter. Un peu plus présentable, nouvellement vêtu, n’ayant gardé de son ancienne tenue que la capuche qui dérobe aux regards ce que le masque ne dissimule pas.

« Faut dire qu’t’as plus d’allure comme ça. Si on te d’mande, t’es l’fils d’une amie à moi. Tu viens du nord. T’as pas l’air d’un gringalet, on va dire qu’t’es un guerrier, mais qu’t’as pas eu d’bol, un jour où tu t’battais y’a eu un incendie et t’es resté défiguré. T’aimes pas t’montrer, si y’a quelqu’un qu’essaye de t’ôter ton masque, t’hurles comme un possédé, comme si t’étais dans les flammes, ça d’vrait couper l’envie à tout l’monde d’voir c’que tu caches. Bon, aller, en route, l’boulot va pas s’faire tout seul. »

Un conte sur la place du marché

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C'est par la sagesse qu'on bâtit une maison, par l'intelligence qu'on l'affermit ;
par le savoir, on emplit ses greniers de tous les biens précieux et désirables.
Proverbes, 24, 3-4


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 Sujet du message: Re: Les habitations de Bouhen
MessagePosté: Sam 27 Oct 2012 17:17 
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J'ordonnais au nain d'y pénétrer rapidement en lui tapant sur le casque. Il aurait put s'en plaindre, mais il avait prit l'habitude au long de notre voyage. A l'intérieur, un homme d'âge moyen se tenait derrière un comptoir en bois blanc, le teint cireux, les cheveux grisonnants, nous dévisagea de ses petits yeux un instant, puis reprit contenance, se redressa et nous salua. Mon nain s'approcha pendant que je commençais à converser avec le patron de l'établissement, toujours hissé sur l'épaule du premier. Soudain, alors que je vis l'épicier tenter de me répondre, quelque chose surgit de sous le comptoir et sauta au dessus d'un pas léger et assuré. Un lutin de taille moyenne, une petite trentaine de centimètres – taille que chaque être vivant devrait avoir – me salua d'abord, ordonna à l'humain de garder sa bouche close ensuite. Ses petits yeux marrons étaient étrangement perçants. Il était vêtu d'un petit gilet vert pâle, d'un pantalon court aux teintes boisées, d'une paire d'espadrille de couleur similaire et d'un petit chapeau à plume assorti. Ses cheveux d'un roux presque rouge sortaient en bataille de ce dernier et donnaient l'impression de vouloir fuir son étreinte.
Je le saluais à mon tour vivement d'un air intrigué.

« Ne faite pas attention à mon subordonné. » finit-il par me dire, « Il n'est pas très intelligent, et encore moins utile. Mais le votre est plus intéressant, je dois l'admettre. Qu'elle belle bête ! »

Commençait alors un comparatif détaillé de nos semi-esclaves respectifs, allant de leur poids, en passant par leurs origines et finissant sur les fonctions qu'ils pouvaient avoir. Je gagnais par K.O.
Aucun des dit esclaves ne prononça mot. Le sien devait être plus docile que mon toutou court sur pattes, mais ce dernier me prenait pour un gentil méchant. Le genre de personne qui taquine facilement mais qui n'est pas dangereux.
La stupidité faisait partie inhérente de lui, c'était la raison pour laquelle il était si facilement manipulable.
Notre discutions, si passionnante fût-elle, prit fin une petite vingtaine de minutes après. Le lutin prénommé Globil, alla directement au vif du sujet en me questionnant sur ma venue après que je me sois moi-même présenté. Je lui répondis sans détour, lui expliquant qu'un ami à moi – je ne voulais pas donner de détail futile – m'avait indiqué son établissement comme point de repère pour trouver Bouh-Chêne. Je ne répondis pas à son interrogation sur la personne qui m'avait guidé, suscitant en lui une certaine méfiance. Il consent tout de même à m'y emmener, sous réserve d'un menu paiement. Je ne rechignais pas sur quelques yùs, si facilement acquis et acceptais ses conditions.

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 Sujet du message: Re: Les habitations de Bouhen
MessagePosté: Lun 19 Nov 2012 01:03 
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Une conversation potentiellement enrichissante

Les adresses des deux maisons sont encore gravées dans la mémoire de Caabon, il les trouva le premier dans les registres. Deux demeures qui marquent bien le rang de leurs propriétaires, tant par la taille que par leur localisation. Sises dans les beaux quartiers, elles n’ont de défaut que leur situation réciproque : elles se font face. Une anecdote rapportée en marge du registre, probablement par le scribe qui lors de l’enregistrement de la vente avait jugé de son devoir de la transmettre à la postérité, raconte que ces deux bâtiments furent l’objet d’un héritage, que deux enfants en reçurent chacun une de leur père, puisqu’elles étaient sensiblement de même valeur : des querelles sur le reste de la fortune eurent tôt fait de diviser la famille, et les propriétaires jugèrent qu’il ne leur était plus possible de supporter une telle proximité. Encore de ce monde à l’époque, Owan Vuhryn se porta acquéreur, et les offrit aux deux jeunes mariés, unis par l’amour fraternel, que ce vis-à-vis ne gênait en rien. Aucun nuage n’est venu porter de l’ombre à ces bonnes relations, les deux familles vivent cette promiscuité sans aucune gêne, et les clients apprécient de n’avoir que la rue à traverser lorsqu’il leur faut s’adresser à un frère plutôt qu’à l’autre, suivant les affaires dont ils veulent l’entretenir.

Ne demandant qu’une fois son chemin, le jeune homme prit soin d’emprunter les ruelles les moins fréquentées pour atteindre son but : le barde paraissait soucieux de son image, et s’il devait effectivement se présenter chez l’un des Vuhryn ce soir, il prendrait garde à ne pas être crotté : mieux vaut pour cela suivre les artères les mieux fréquentées, et par conséquent les mieux entretenues. Caabon n’a pas ces scrupules, son seul soucis est de ne pas éveiller les soupçons de Bépin : il lui semble que ce dernier le prend pour un bleu, et cet état de fait joue en sa faveur, autant ne pas le détromper. Toutes les routes peuvent mener à un même point, avec un peu d’astuce, pour qui ne perd pas le nord ; l’ombre que jettent les cheminées sur le haut des façades, balayées par les derniers rayons du couchant, renseigne Caabon tant sur la direction à suivre que sur l’heure. Lorsqu’il fera tout à fait nuit, compte tenu de la saison, ce sera le moment propice pour le barde cherchant à gagner quelques pièces : les maîtres de ces logis cossus auront la panse pleine, et seront alors probablement disposés à entendre quelque balade, puisqu’elles ne seront pas couvertes par les appels de leur estomac.

Enfoncé dans un recoin d’ombre, Caabon attend. Si Bépin ne se présente pas, ou si, au contraire, il est déjà dans la place, cette excursion nocturne n’aura eu guère de sens. Questionner les serviteurs, c’est risquer d’être trahi ; la seule solution serait de proférer quelque avertissement aux propriétaires, mais l’aventure s’arrêterait là, avec en sus le risque de voir la milice impliquée. Mais conformément aux attentes du Wotongoh, le barde ne s’est pas pressé. Le repas qui lui a été servi méritait qu’on lui fasse honneur, et il avait jugé bon de réchauffer sa voix avec un cruchon de vin fin, qu’on ne pouvait lamper comme un rustre sans faire insulte à l’esprit de la boisson. Sa vessie soulagée dans un caniveau à quelques intersections de là, la digestion bien entamée par la balade et quelques rots retentissant déjà émis, c’est dans les meilleures conditions du monde que, campé sur le haut du pavé entre les deux maisons, le barde fait sonner les cordes de son instrument pour les accorder.

A ce signal, une fenêtre s’ouvre, comme une invitation à continuer. Si les grands de ce monde peuvent convoquer les talents reconnus à leur guise, leur magnanimité accorde souvent une chance aux inconnus, et l’on se flatte dans certains cercles d’avoir su découvrir et introduire un nouveau talent. Aussi, qui veut tenter sa chance peut parfois braver l’incertitude et jouer dans la rue un morceau de sa composition. Les plus talentueux franchissent parfois le pas de la porte afin de poursuivre leur œuvre pour les seules oreilles qui leur font cet honneur, ceux dont la prestation ne mérite pas tant d’égard doivent se courber pour ramasser quelques piécettes, mais gare à qui a ennuyé son auditoire : il y a toujours quelques bâtons dans un coin de la cuisine, ou un pot de chambre qui a besoin d’être vidé, et des serviteurs ravis de s’employer à malmener ceux qu’ils considèrent comme des fainéants.

La chanson fut celle d’Irald l’assassin. Les maîtres se sont placés à leur fenêtre pour l’entendre, de part et d’autre de la chaussée. Malgré les remarques étouffées de réprobation de leurs femmes, qui voyaient là un manque flagrant de distinction, les deux frères s’apostrophent d’une voix forte, se rappelant les histoires de leur père. Pour apaiser les soupirs de leurs femmes, et profiter d’une soirée qui s’annonce longue et belle, ils conviennent de se retrouver chez le plus âgé, où le conteur se produira. Bientôt la rue retrouve le silence, les fenêtres ont été fermées pour épargner aux occupants des maisons de se prémunir contre la fraîcheur marine que le vent charrie, seule la cadence toute militaire des bottes ferrées des gardes en patrouille tranche le murmure profond de la nuit.

Les fenêtres donnant sur la ruelle sont dotées de solides montants, et fermées de telle sorte qu’il serait malaisé pour un cambrioleur de les forcer sans avertir toute la maisonnée. L’effraction n’est pas le but premier de Caabon, aussi note-il l’information sans véritablement s’en inquiéter. Son objectif se situe bien plus haut, et le temps joue en sa défaveur. Certes, on ne se rend pas chez son voisin sans échanger quelques civilités, et il a débuté son ascension alors que les deux frères n’étaient pas encore réunis sous le même toit : ces arguments que lui souffle sa raison ne sont que peu de chose face à la frustration anticipée d’un échec si près du but. Lorsqu’enfin il parvient jusqu’au toit, le sang lui bat aux tempes et c’est avec une hâte que seule modère la prudence qu’il évolue, plaqué sur la pente, vers les conduits qui émergent vers le ciel, remerciant secrètement les bâtisseurs d’avoir paré aux tempêtes maritimes par des tuiles aussi bien fixées.

Aucun feu ne trouble par son crépitement les sons atténués qui parviennent de la salle où se trouvent les convives et le conteur. Celui-ci à la demande de son public, reprend l’histoire d’Irald qui, de son propre aveu, est une création récente, qu’aucun public de qualité n’a jamais entendue. Cette demande d’une seconde audition confirme les doutes de Caabon quant au lien qui peut être fait entre les biens d’Irald et la famille Vuhryn, ainsi que ceux de Bépin. Ce dernier, répondant machinalement par des courbettes, des sourires et des belles formules aux compliments qui lui sont faits sur sa composition, songe déjà à la manière de faire main basse sur un des artefacts que possèderait la famille à Bouhen.

« Ca me fait penser aux histoire de père, quand on était gosse. Tu sais, la cape là ! Il nous racontait que c’était une cape d’assassin. Tu crois que c’était vrai ? »

« Il a parlé d’Irald, une fois, je me souviens, à un dîner qu’il avait organisé lorsqu’un de ses anciens camarade était venu ici. Par les dieux, une sacrée histoire ! Rien à voir avec celle que vous venez de nous conter sieur Bépin, plus sombre et plus réelle, une histoire dont vous ne pourriez pas réjouir vos auditeurs je le crains… Quant à la cape, bah, il n’y a pas fait allusion. »

« Ce ne devait être que des histoires de gosses ! Bon, père portait souvent cette vieille cape, ça lui rappelait sa vie d’avant il nous disait. Il se sentait plus à l’abri sous ce vieux truc que sous de la soie ! Ah ! Fallait voir la tête de mère lorsqu’il lui répliquait ça. »

« Qu’est-ce qu’elle est devenue cette cape d’ailleurs ? »

« Moi je ne l’ai pas, et je me demande si ce n’est pas Georan qui l’a emporté avec le reste des vêtements. Il n’y a que lui qui a la carrure de père, et qui aime s’habiller à l’ancienne mode. »

Le reste des propos n’eurent que peu d’intérêt, la soirée se poursuivit sans que le sujet revienne sur le devant de la conversation. Caabon resta allongé près du conduit de cheminée, l’oreille aux aguets, en vain. La nuit était bien avancée lorsque le benjamin regagna son logis avec sa femme, et le barde quitta la maison. Il n’y avait plus rien à écouter, mais Caabon resta, et pris de fatigue, s’endormit, à califourchon sur le toit, adossé au conduit de cheminée. Ce fut pour lui l’occasion de rêver.

Ce rêve n’est que le souvenir d’une ancienne conversation avec son mentor, qui remonte à cette époque où la réalité s’est imposée à lui, brisant son monde de rêves et de chimères. Les contes sont-ils tous faux, avait-il demandé. La réponse ne l’avait pas satisfait à l’époque, et il lui avait fallu du temps pour la comprendre. Les contes renferment une parcelle de vérité, qu’il convient à chacun de découvrir. Il ne s’agit pas que des faits présentés, des aventures ou des créatures, mais également de ce qui fait l’âme humaine, des comportements de l’homme vis-à-vis du monde et de ses semblables. Les contes ne nous apprennent rien d’évident, ils ne nous disent rien directement, mais en y repensant, parfois on comprend.

Un chat, curieux de cette créature trop grand qui a envahi son domaine, frotte sa tête contre le masque de Caabon, le tirant ainsi peu à peu du sommeil. Quelques secondes lui sont nécessaires pour retrouver ses esprits, et comprendre ce qu’il fait ainsi perché sur le faîte de ce toit. Grommelant contre sa stupidité, il entreprend une descente rapide ; de son perchoir, il a aperçu les premiers rayons du soleil qui éclaircissent le bleu de la nuit à l’horizon. Bientôt il fera jour, des domestiques s’affairent peut-être déjà à préparer la maison pour l’éveil de leurs maîtres. Bientôt il y aura des gens pour questionner un individu descendant d’un toit s’il n’est pas doté de tous les outils du ramoneur.

Sans hâte, Caabon s’enfonce dans les rues de la ville à la recherche d’un boulanger à qui acheter un morceau de pain chaud, rendu léger par ce rêve-souvenir impromptu, et ce qu’il lui a suggéré.

"Je sommeille, allongé sous un chêne,
Sur le chemin menant à ma cité."

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* * *



C'est par la sagesse qu'on bâtit une maison, par l'intelligence qu'on l'affermit ;
par le savoir, on emplit ses greniers de tous les biens précieux et désirables.
Proverbes, 24, 3-4


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 Sujet du message: Re: Les habitations de Bouhen
MessagePosté: Jeu 17 Oct 2013 18:15 
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Aux portes de Bouhen

La tête lui tournait. A chaque pas qu'il effectuait dans la ville, Easley voyait des souvenirs ressurgir dans sa mémoire. Des souvenirs qu'il pensait pourtant perdus après neuf ans d'absence. Le fait que Bouhen n'avait pas vraiment changé contribuait très certainement à leur retour.
Dans de nombreux quartiers, le jeune homme retrouvait des enseignes inchangées, des façades de maisons familières.

(Tiens Jacob n'a pas encore pris sa retraite. Toujours à attendre le client devant sa boutique. Et ici, le petit Jimmy doit maintenant être adolescent. Je l'ai connu encore dans les bras de sa mère. Il faudra que j'aille les saluer à l'occasion. Ils m'ont peut-être oublié depuis.)

Grâce à la notoriété de son père, Easley était assez populaire durant son enfance. Il ne pouvait changer de rue sans croiser une personne pour le saluer. Ce qui lui posait d'ailleurs des problèmes pour faire ses bêtises de jeunesse. Il y avait toujours quelqu'un pour le reconnaître. Le mage apprécia donc de pouvoir se promener sans risque d'être dérangé. Il ne souhaitait pas perdre trop de temps en discussions sur la route. D'abord sa maison et son père, le reste de Bouhen peut attendre.
Easley prit l'angle d'une rue dans un quartier bourgeois de la ville. Ici résidaient les commerçants les plus prospères et les marchands de renoms. Certes, cela ne valait pas encore la partie de la ville réservée à la noblesse, mais ce n'était pas dénué d'un certain charme.
Il ne lui restait plus que quelques dizaines de mètres à parcourir pour se retrouver devant son perron. Easley pouvait maintenant citer les noms des propriétaires de chaque maison de cette rue. Il était chez lui.
A force de rêvasser, il faillit bien rater sa propre résidence. Il lui fallu plusieurs secondes pour remarquer que quelque chose ne collait pas. Alors que le quartier, que la ville n'avaient pas changé, on ne pouvait pas en dire autant de la maison face à laquelle il se trouvait. Calbin, son père, avait toujours apprécié la sobriété, surtout après le décès de son épouse. La façade de sa maison était d'une extrême simplicité. Pourtant, face à Easley se tenait un habitat orné de peintures vives, de décorations en tous genres et de compositions florales.

(Non je ne rêve pas, c'est bien chez moi. Mais qu'est-ce qui lui a pris de faire tous ces changements? Ah... je vois. Il s'est trouvé une nouvelle femme mais n'a pas osé m'en parler. Sans doute la peur de me faire de la peine par rapport à mère, ou l'envie de me la présenter physiquement plutôt que de l'annoncer dans une lettre. Bon, ce n'est pas une mauvaise nouvelle après tout. Il en avait bien besoin.)

Easley était maintenant impatient de rencontrer la femme qui avait fait fondre le cœur, devenu glacial, de son père. Il se présenta devant la porte et leva la main pour frapper. Le doute l'envahit tout de même. Et si cette femme ne l'appréciait pas? Une pensée vite chassée par le mage, qui ne restera pas assez longtemps à Bouhen pour vraiment s'en soucier. Il tambourina trois fois sur une porte boisée et peinte d'une couleur rouge très prononcée. Le calme s'installa brièvement. Puis des pas résonnèrent dans le couloir de l'entrée. La porte s'ouvrit sur une femme, très jeune. Il ne devait pas y avoir tant de différence d'âge entre elle et Easley. Les yeux de ce dernier se firent tout ronds à la contemplation de l'habitante de la maison. Car, en plus d'être jeune, elle était extrêmement belle. Sa longue chevelure blonde lui tombait jusqu'au creux des reins. Sous sa robe cintrée, elle laissait deviner des formes généreuses. Ses yeux, d'un vert émeraude, devaient faire fondre les hommes comme neige au soleil. Le choc était immense pour Easley. Jamais il n'aurait imaginé vivre une telle scène. Surtout connaissant son père.

« Oui? Que puis-je faire pour vous jeune homme? »

« Bonjour madame. Je m'appelle Easley. Mon père a dû vous parler de moi. Je viens tout juste de rentrer de Kendra Kâr. Est-il présent à la maison? »

« Votre père? Excusez-moi, mais vous devez être à peine plus vieux que mon mari. Vous n'êtes certainement pas son enfant, affirme-t-elle en riant. Vous avez dû vous tromper de maison. »

« Je ne suis pas certain de comprendre. Je vis ici depuis ma naissance, je suis encore capable de reconnaître ma maison. Mon père se nomme Calbin, si vous êtes ici, vous devez forcément le connaître! »

« Ah d'accord je vois! Mais vous n'êtes pas au courant? Nous avons emménagé, moi et mon mari, il y a six mois dans cette maison. C'est votre père qui nous l'a vendu, à un prix très raisonnable. Nous avons sauté sur l'occasion. C'est tout de même étrange qu'il ne vous ait pas prévenu. »

Cette annonce fit à Easley l'effet d'un coup de massue reçut en pleine tête. Tant de questions se bousculaient dans sa tête qu'il ne savait pas par où commencer. Pourquoi son père n'était-il plus là? Pourquoi avoir vendu la maison familiale pour un couple de jeune marié? Quelque chose ne tournait pas rond dans cette histoire.
Après s'être excusé du dérangement, Easley apprit de la bouche de la nouvelle propriétaire que son père résidait maintenant près du port. Elle lui griffonna une adresse sur un bout de papier et ferma définitivement la porte à tous les souvenirs que le jeune mage avaient dans ce lieu.

Au port de Bouhen

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 Sujet du message: Re: Les habitations de Bouhen
MessagePosté: Mar 21 Juin 2016 22:09 
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Debout, immobile, Tina scrute intensément une porte peinte en blanc. Plus précisément, elle observe le heurtoir qu'elle vient d'utiliser. Un poing fermé, tapé sur une plaque de métal. Elle patiente puis décide de redescendre les deux marches. Elle frissonne encore de son voyage.

Sentir le métal vrombir puis son corps s'alourdir l'a secoué. Sans l'autre passager avec qui elle a fait connaissance pour la distraire, elle serait restée prostrée dans un coin de l'engin. Heureusement que la présence du vieil homme l'a obligé à maintenir les apparences. Les idées les plus folles lui ont traversé l'esprit. Que se passerait-il si le vent les poussait dans la mauvaise direction ? Si l'appareil était pris dans une nuée d'oiseaux ? Mais la peur liée à cette incertitude s'est dissipée rapidement. Après tout, il n'a fallu qu'une poignée d'heures pour qu'elle débarque aux environs de Kendra Kâr, reprenne un transport plus petit et parvienne enfin à Bouhen.

Une demeure modeste près de la porte nord, lui avait indiqué Mémé Samantha, avec une fenêtre donnant sur une pièce remplie d'armoire à attrape-poussière. C'est ainsi qu'elle parle en général de manuscrits et rouleaux en tous genres. Après avoir fait confirmer la demeure comme celle de l'érudit par un homme en armes, la voilà donc à attendre qu'on lui prête attention.

Alors qu'elle rajuste sa chevelure, la porte finit par s'ouvrir. Un grand homme à la mine sévère se tient dans le cadre, la lorgnant depuis son surplomb. Sa chevelure grise commençant à disparaitre sur son front est peignée vers l'arrière. Il est élégamment vêtu d'un manteau vert, porte d'épais gants de cuir et tient un ouvrage à la main. Son regard sombre se perd un instant sur le lot de colliers pendant au cou de la jeune femme, puis il s'éclaircit la gorge.

"Oui ?"

"Messire Théobald De Puits-Ronce ?"

"Lui-même. À qui ai-je l'honneur ?"

"Bien le bonjour à vous.", dit-elle en faisant une petite révérence. "Je m'appelle Tina, mais vous connaissez mieux ma grand-mère, Samantha de Tulorim ?"

"Tiens donc. Et que puis-je pour vous ?", demande-t'il non sans froncer suspicieusement les sourcils.

Tina affiche son expression la plus navrée possible tout en commençant son explication. "Ma grand-mère vous a par erreur cédé un objet. Je suis venue discuter avec vous quant à une possibilité de nous le restituer."

"Votre grand-mère ne vous a pas envoyé à moi les mains vides, je suppose.", réplique immédiatement l'érudit en avisant la besace de la brune.

"C'est exact."

Le vieil homme se place alors de profil, l'invitant d'un signe de tête à pénétrer dans la demeure. L'entrée donne sur un long couloir desservant quelques pièces et un escalier assez raide. Patiente, Tina laisse son hôte lui montrer le chemin et la mener dans ce qu'elle découvre être une étude. Pièce bien éclairée, dotée d'une cheminée, d'un bureau avec un écritoire et quelques fauteuils à hauts dossiers. Les murs qui ne sont pas flanqués d'étagères ou de meubles sont décorés de peintures de différents genre, mais surtout des portraits.

Se retrouvant face à face, l'érudit à son bureau et Tina dans l'un des fauteuils, ils entament la discussion. La wiehl explique en se montrant désolée que la statuette, d'ailleurs visible dans un cabinet presque entièrement fait de verre, n'aurait jamais du quitter Tulorim. Qu'il s'agit d'un trésor précieux, et qu'après avoir fait tout le trajet depuis l'Imiftil, elle est prête à négocier son échange.

Théobald n'a pas l'air spécialement enchanté. Il se masse la tempe et commence à lui parler de l'importance de réunir des sources d'informations, surtout d'une population que ses confrères négligent, privilégiant les kendrains. Il commence une plaidoirie sur leur manque de neutralité, que Tina n'ose pas interrompre. Elle n'est venue que pour récupérer une statuette, mais elle sait pertinemment que froisser l'érudit lui rendrait la tâche plus difficile encore.

Dans son dos, elle entend soudain la porte de l'étude s'ouvrir assez brutalement.

"Père ! Aujourd'hui, je suis prêt ! J'ai préparé mes arguments. Vous ne me déstabiliserez pas aussi facilement ! ", s'exclame une voix de jeune homme. Pourtant, Tina y décèle un rien de malaise.

"Plus tard, mon fils."

"Non, Père ! Avant votre voyage, vous m'aviez promis que nous parlerions à votre retour. Et à votre séjour précédent également. Laissez-moi vous convaincre, je vous en prie."

"Fils, je te répète que ce n'est pas le moment..."

La wiehl n'ose pas bouger, retenant son souffle dans cet échange. Apparemment, l'arrivant ignore qu'elle est là, et elle ne compte pas se manifester d'elle-même. Il est très divertissant de voir l'érudit afficher un air de plus en plus embarrassé face à elle. Il semble en avoir même oublié ce qu'il lui disait.

"Ce n'est jamais le moment, Père. Mais j'ai besoin de voir le monde, moi aussi. Vous avez soutenu mes frères lorsqu'ils ont souhaité partir, pourquoi pas moi ?"

"Tristan ! ", finit par aboyer l'homme respectable en collant son poing sur son bureau. "Par les dieux, cesse de gémir ! Un peu de dignité ! Tu vois bien que je ne suis pas seul ! Ah, si ta pauvre mère était encore parmi nous, elle serait ravagée par le chagrin."

Le soudain éclat de voix incite le jeune homme à se taire, mais surtout à s'approcher du fauteuil où Tina est totalement immobile. Ce n'est pas la première fois qu'elle assiste à une dispute, mais il est rare qu'elle parvienne à y trouver une utilité autre que de la distraction. Ce petit interlude lui a permis de faire le point et de chercher d'autres mots pour appuyer sa demande.

Elle est tout de même curieuse de voir le propriétaire de cette voix.



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Dernière édition par Tina le Mar 21 Juin 2016 22:23, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations de Bouhen
MessagePosté: Mar 21 Juin 2016 22:22 
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La belle brune découvre un jeune homme avoisinant sa taille, mais de quelques années de moins qu'elle sans doute. Sa tenue est vert sombre. Il a un visage fin et mis en valeur par une chevelure mi-longue et châtain clair. Ses yeux sont d'un vert très pâle et brillant, et sa peau est plutôt claire pour un homme. Il émane de lui une certaine innocence, un peu à l'image de Selma. Tina imagine un instant son frère se tenir à côté de lui. Il n'y a aucun doute que la présence de Tino éclipserait totalement son jeune voisin.

Lorsqu'il découvre la présence de leur invitée, ledit Tristan s'empourpre brutalement, mais difficile de dire si c'est à cause de son attitude ou parce qu'il a une vue plongeante sur le décolleté de la jeune femme. Celle-ci lui sourit amicalement et lui fait un petit signe de tête poli.

"Je... Je suis désolé, j'ignorais...", bredouille-t-il sous le regard sévère de son aîné. "Je... Je vous laisse."

"Enchantée de faire votre connaissance, Messire Tristan."

La soudaine salutation de la brune fait se baisser le nez du jeune homme. Non seulement il s'emmure dans le silence, mais il a l'air pétrifié, comme incapable de décider de ce qu'il convient de faire.

"Tristan ! Combien de fois me feras-tu honte aujourd'hui ? Et où sont donc tes manières ?!"

"Ne vous offusquez pas, mon cher. Votre fils a été surpris, c'est tout. Et sa présence ne me gêne pas.", affirme la wiehl en adressant un clin d'oeil complice au jeune maître de maison. S'il pouvait se cacher sous le tapis, il y aurait déjà plongé. "Nous parlions donc de la statuette."

Théobald se met à lentement se masser la tempe, puis il fait signe à son rejeton de prendre place, juste à côté d'elle. Le pauvre Tristan est à présent muet comme une carpe, et il n'ose pas lever les yeux. La fougue dont il a fait preuve à son entrée s'est totalement envolée. Le patriarche et Tina discutent un peu, marchandant les amulettes de Samantha, mais pas uniquement. L'érudit pousse sa chance, jusqu'à demander des savoirs traditionnels et des histoires du peuple tulorien. Tina s'amuse, contente de trouver un négociateur fin et déterminé.

Elle finit cependant par prendre une décision, et diriger la conversation vers un autre chemin.

"Et je suis certaine qu'un gentilhomme tel que vous a à cœur de protéger l'honneur d'une innocente jeune fille."

"Vous parlez de vous en d'étranges termes."

"Oh, quelle sotte je suis. Avec tout ceci, j'ai oublié de mentionner qu'il ne s'agit pas de l'héritage de ma modeste famille, mais de celui des Roc-De-Lune, avec lesquels je suis très proche."

Le vieil homme semble circonspect puis blêmir un peu. Le nom lui fait visiblement écho. Il pousse un soupir si puissant que le jeune Tristan lève la tête, et le fixe comme s'il l'avait entendu jurer.

"Quelle ironie... Savez-vous pourquoi j'ai voyagé jusqu'à Tulorim, ma chère ?", dit-il avant de poursuivre sans attendre sa réponse. "Parce que mes recherches m'ont appris que les Roc-De-Lune ont de très anciennes racines, mais l'homme de la maison est une tête de mule. Il a refusé de s'entretenir avec moi à ce sujet."

"Je connais cet homme, en effet. Mais je sais également comment vous y prendre, si vous souhaitez vraiment satisfaire votre soif de connaissances."

Le regard sombre de l'érudit se met à pétiller, puis s'assombrit de nouveau.

"Voici ce que je vous propose. Vous conservez les amulettes de Samantha contre la statuette, et...", le regard bleu de Tina se tourne vers le jeune Tristan. "Vous laissez votre fils la remettre à sa propriétaire légitime." Les regards masculins se tournent vers elle abruptement, ce qui ne fait même pas tressaillir la brune. "S'il se présente avec mon frère en leur demeure, et est présenté comme un de mes amis, la jeune Selma Roc-De-Lune se fera un plaisir de faire sa connaissance. Et Messire Tristan pourra lui remettre son bien discrètement et en main propre."

Évoquer Selma fait s'assombrir le jeune homme. Se montrer sociable a l'air difficile pour lui. Tina avise un des portraits accroché derrière le patriarche, puis décide d'enfoncer le clou.

"Ce voyage peut être son épreuve. Il peut lui permettre de lui en faire passer l'envie ou lui donner de l'assurance.", devise-t-elle tranquillement avant de sourire. "On a beau tenter de les retenir, les oisillons chéris doivent un jour quitter le nid."

Si Tristan prend un air effaré, l'érudit lui se pince lentement l'arête du nez. Il acquiesce lentement.

"Soit... Soit... Je dois bien reconnaître la patte de Samantha dans cette façon de faire."

Bien plus tard, des explications précises données et une invitation à déjeuner poliment refusée, la jeune femme sort de la demeure. Elle a à peine descendu les marches que la porte se rouvre derrière elle. Elle est interpellé par le jeune Tristan, qui n'ose la regarder à cause de la vue en plongée. Il toussote et détourne les yeux.

"Vous... Vous avez toute ma gratitude. Certes, je ne vais qu'à Tulorim pour un court séjour, mais..."

"Je vous en prie.", lance gentiment la belle.

"Je vous fait la promesse de mener cette tâche à terme. Vous avez la parole d'honneur de Tristan De Puits-Ronces, Dame... ?"

"Tina. Simplement Tina la Tulorienne.", fait-elle avec malice et un clin d'oeil assuré.

"Dame Tina... Si je... S'il m'est possible de vous aider en quoi que ce soit..."

"Mmh... Laissez-moi réfléchir... Oui... À dire vrai, j'ai effectivement un service à vous demander."

Maintenant que sa tâche est accomplie, il lui en reste une encore plus intéressante : satisfaire sa curiosité quant à ces soi-disant occupants du Sud. Donnant-donnant. L'échange de services semble toujours aussi pratique.



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 Sujet du message: Re: Les habitations de Bouhen
MessagePosté: Dim 4 Sep 2016 14:03 
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[Avent dans les rues]

Le laboratoire était divisé en deux parties distincte. La partie vente destiner au client. De nombreux flacons de différentes couleurs se trouvaient sur les étagères. Il était classé d'une façon si particulière que seulement le père d'Arolde pouvait comprendre. L'autre partie était le laboratoire en lui-même, placer dans le fond de la boutique. De nombreuses machines étrange occupait l'espace sur les bureaux et des vapeurs inconnues s'échappaient des flacons.

Une fois à l'abris, ils purent enfin discutés.

"Je vous ai emmené cher moi et je ne sais même pas qui se cache derrière cette capuche."

L'étranger enleva cette dernière et dévoila son vrai visage. C'était une femme d'environ 30 ans. Elle avait les cheveux proches du platine légèrement boucler et les yeux aussi vert qu'Arolde. Elle portait une cape verte qui lui faisait aussi office de capuche.

"Je me présente, Maria je viens de Kendra Kâr."
(aaaaah Kendra Kâr... On m'a tellement parlé de cette ville que je rêve depuis longtemps de la visiter...)
"Je suis venus ici pour quelque affaire personnelle. Mais pourquoi je vous parle de sa ?"Dit-elle alors que la pluie a l’extérieur redoublais d'intensité.

"Je n'en ai aucune idée! Mais je pense que c'est à mon tour de me présenter, Arolde et j'ai toujours vécu ici."

"Mais où somme nous au juste ?"

"Dans l’échoppe de potion de mon père: "Le flacon bien remplis" la plus connue de la rue. Par ailleurs en parlent de mon père où est-il ?"Demanda Arolde sur un ton inquiet.

Il remarqua une lettre posée sur le comptoirs. Elle avait été écrite de la main de son père. Il commença à la lire mentalement:

(Arolde,Je suis parti régler des affaires à l'autre bout du continent pour certaine raison. Je ne reviendrais pas avant un bon mois. Pendant cette période de temps la boutique est fermée tu peux donc vaquer à tes occupations.
Ton père.)
(Mon père est donc absent un mois et j'ai champs libre. Mais c'est également un mois à attendre avant de pouvoir lui poser toutes les questions à propos de ma mère.)


"Maria comptez-vous retourner à Kendra Kâr ? Et plus importent encore avez-vous un compagnon de voyage ?"Dit-il sur un ton insistent.

"Hum... Oui Je compte rentrer à la capital aujourd'hui et non je n'ai personne qui m'accompagne. Mais pourquoi cette question ?"

"Es que vous m'autoriseriez à vous accompagner durent ce long voyage?"

"Oui c'est le moins que je puisse faire pour la personne qui m'a sauvé de cet orage sans nom."

Arolde commença à préparer son paquetage de voyage. Il pris de la nourriture en quantité suffisante et plusieurs gourdes d'eau. Il prit également son arc et une petite potion de soin espérant que son père ne le remarquerait pas à son retour. À peine eux il le tend de terminer que la tempête se calma, ils étaient tous les deux prêts à partir.

[Suite]

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