L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: L' auberge de la vieille Paulette
MessagePosté: Ven 19 Aoû 2011 10:56 
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<Les ténèbres>

Après quelques minutes d’attente, une charmante serveuse, jeune, portant une robe d’aubergiste dans les tons rose et blancs, arriva avec la commande d’Adeim. Elle rappelait au jeune humain des déserts sa tendre Kaesa qui était toujours prisonniers de ceux qui étaient à sa poursuite. Ses cheveux bruns descendaient en cascade et encadraient son visage magnifique. Ses yeux étaient assortis à ses cheveux et rien qu’en cela, elle ressemblait tellement à l’amour de la vie d’Adeim.

À côté du plateau de nourriture, elle glissa en parfaite discrétion un petit morceau de papier sur lequel devait certainement être écrit un message à l’attention du jeune homme. Mais pourquoi pas Thimoros, cette inconnue lui donnait-elle un mot ? Puis elle murmura quelque chose à l’oreille du jeune homme, mais Adeim ne réussit pas comprendre ce qu’elle voulut lui dire.

En effet au même moment, une bagarre éclata à la table située derrière celle des deux compagnons. Visiblement, un homme, petit et grassouillet accusait un nain de lui avoir fabriqué une arme en mauvais état et il exigeait un remboursement. Bien que cela ne les concernaient pas, les gens de l’auberge prenaient par au conflit en soutenant soit l’homme soit le nain. Très vite cela allait dégénérer, Adeim en était certain. Il voulut attraper par le bras la jeune et belle serveuse, mais cette dernière avait déjà disparut dans la foule qui se montrait de plus en plus bruyante.

(Et merde !)

Soudain, Adeim repensa au petit mot. Tout aussi discrètement, il s’en saisit et le déplia pour en lire son contenu…

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"La vengeance est un plat qui se mange froid"


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 Sujet du message: Re: L' auberge de la vieille Paulette
MessagePosté: Ven 19 Aoû 2011 11:45 
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Sur le mot est écrit à l'encre bleue, d'une écriture vive, celle d'un lettré habitué à manier la plume manifestement :
"Rendez-vous dans trois heures, au quai 17."

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Alors il y a une règle que je veux que vous observiez pendant que vous êtes dans ma maison : Ne grandissez pas. Arrêtez, arrêtez dès cet instant. Wendy dans "hook" (petit hommage à Robin Williams)
Pour toute question: Service d'aide
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Je suis aussi Lothindil, Hailindra, Gwylin, Naya et Syletha


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 Sujet du message: Re: L' auberge de la vieille Paulette
MessagePosté: Mar 30 Aoû 2011 14:21 
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La semaine avait été mouvementée. Ambre avait flâné dans les rues de Bouhen, tantôt en compagnie d'Iben, tantôt avec Edeya. La Sinarie avait logé chez lui le temps que sa blessure se referme. Après quoi, fermement indépendante, elle avait pris une chambre chez la vieille Paulette.

La grosse dame avait de suite été aux petits soins pour la jeune fille au visage poupin. Ambre, qui avait quelque peu maigri pendant son voyage, reprit très vite des joues, grâce à la cuisine de l'aubergiste. Cette dernière était ravie, d'ailleurs, d'avoir une cliente avec un appétit aussi développé.

*** *** ***

Les journées d'Ambre se ressemblaient. Le matin, elle se levait tôt, faisait une rapide toilette, puis partait dans les ruelles, découvrant un monde totalement nouveau. Elle revenait pour le déjeuner, mangeant en cuisine, avec Paulette. Cette dernière y tenait, car Ambre était devenue en quelque sorte la gouteuse de la vieille dame.

Après, Ambre remontait dans sa chambre, faire une petite sieste réparatrice. Puis la jeune fille ressortait, et passait son après-midi dans la ville. Elle s'arrêtait souvent au port, sous les coups de cinq heures, avec une petite brioche de viande, ou une miche de pain aux herbes. Elle s'asseyait sur les quais, et mangeait son encas en regardant l'horizon. Elle regardait les navires, essayant de reconnaître la Perle Bleue. Mais elle savait que ce bateau ne reviendrai pas de suite. Malgré cela, elle revenait inlassablement.

Le soir, Ambre mangeait dans la salle commune de l'auberge, au milieu de l'enfance bon-enfant. Les rires, les discussions allaient bon train. Elle y restait jusqu'à ce qu'elle tombe de fatigue. Elle montait alors se coucher, pour recommencer le lendemain.

*** *** ***

Ce soir-là, un troubadour était de passage dans l'auberge. C'était un habitué du lieu, il passait voir la vieille Paulette chaque fois qu'il était à Bouhen.

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C'était un bel homme, nommé Gil Bson. Il ne quittait jamais un étrange chapeau de toile, sur lequel était cousu sa signature, une abeille portant une guitare. Une grande écharpe en soie enveloppait son cou et pendait par dessus sa fine veste. Quelques mèches de cheveux argentés dépassaient de son couvre-chef.

Après avoir mangé, Gil monta sur une table, sortit de son sac une petite viole, et commença à en jouer. Une mélodie magnifique s'en échappa, captivant tous les membres de l'assemblée. La cœur d'Ambre se serra. Cette musique semblait être des paroles, même si Gil ne chantait pas, la Sinarie semblait entendre des mots flous, triste et langoureux.

Après quelques minutes de cette mélopée envoutante, le Ménestrel changea d'instrument, optant cette fois pour une petite flûte en bois. Il se mit à souffler dedans, avec un rythme effréné. Comme par magie, le son d'autres instruments se fit entendre, comme si un orchestre était enfermé dans sa flûte. De la mandoline, du tambourin...
(Musique)

Une voix fluette s'éleva alors. Ambre s'était à son tour levée, et chantait par-dessus la musique. Gil s'arrêta de jouer un moment, laissant la Sinarie a capella, avant de l'accompagner, sur un rythme approprié.

« Flotte, vogue, cours, rit,
Ne t'arrêtes jamais,
Et si un jour tu tombais,
Saute sur tes pieds et c'est reparti.

File, comme le vent,
Marche, droit devant,
Ne te retourne pas, avance,
Avale toutes les distances.

Joie, dans les vagues,
Nage, dans le vague,
Vis, tu ne risque rien,
Soit libre, tu n'es pas un chien.

Si jamais, un jour,
L'aube ne se lève pas,
Ce n'est pas grave, cours,
Et ne te retourne pas.

Tu as peur, c'est normal,
Quitter sa maison,
C'est dur, ça fait mal,
Mais tu trouves ta raison.

Ta raison d'être,
Et plus encore, de vivre,
Ta raison d'être,
Et même de survivre.

Je l'ai trouvée,
La mienne, elle est partie.
Je ne l'attendrai pas,
J'ai compris.
Compris que tant que je serai debout,
Je pourrai avancer,
Sans jamais reculer.
Toujours avancer,
Sans me retourner. »


La Sinarie se tut. La flûte et l'orchestre invisible continuèrent quelques instants, pour conclure. Puis le silence se fit, pendant une seconde qui dura une heure. Enfin, les clients sortirent de leur torpeur, et un tonnerre d'applaudissements éclata. Gil salua, tendit un bras vers la petite chanteuse, encourageant le public à la féliciter.
Après une ovation, la salle reprit son calme, et Gil descendit de sa table. Il récupéra ses affaires, et s'approcha d'Ambre.

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Dernière édition par Ambre le Jeu 1 Sep 2011 13:03, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: L' auberge de la vieille Paulette
MessagePosté: Jeu 1 Sep 2011 13:02 
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Gil était vraiment un bel homme. De loin, Ambre n'avait pas remarqué ses yeux gris, qui semblait lire dans les esprits de tous. Une intelligence certaine y brillait. Cet homme était également très perspicace. Lorsqu'il fut assis à la table d'Ambre, il parla d'une voix chaude et sensuelle :

« Je suis impressionné. Qui êtes-vous donc? D'où venez vous? Dites-moi tout, je suis très curieux. »

Ambre, subjuguée par la confiance et la puissance qui se dégageait de cet homme, balbutia quelques instants avant de répondre.

« Je... Je m'appelles Ambre. Je viens d'un village tellement peu intéressant que le nommer ne vous avancerais à rien. Je m'excuse d'avoir interrompus votre chanson, mais je ne pouvais plus tenir, les paroles ont passé mes lèvres sans que je ne m'en rende compte. »

« Ce n'est rien, votre chanson était tout à fait magnifique. Vous m'avez impressionné, et Yuimen sait que ce n'est pas facile. Cela fait maintenant plus de 100 ans que je parcours ce monde, et rarement j'ai vu une si jeune femme chanter si bien. »

« 100 ans? Tu... Vous vous moquez? »

Le rire de Gil était cristallin.

« Pas le moins du monde. Je suis un Sindel, un Elfe Gris. »

En disant cela, il enleva son couvre-chef. Ses oreilles apparurent alors. Elles étaient longues, fines et pointues. En souriant, il arrangea ses cheveux, replaça son chapeau et continua.

« Tu vois, cher Ambre, j'ai presque 300 ans maintenant. La durée de vie de mon peuple est énorme, et beaucoup meurent avant l'heure, par désespoir, par ennui. Mais moi, j'ai trouvé une occupation, un métier passionnant, qui me garderas le moral au beau fixe pour, j'espère, encore longtemps. »

« Comment tu as fait avec la flûte? »

« Comment ça? »

« Pour qu'on entende d'autres instruments. C'était de la magie? »

« Pas du tout. J'ai juste, par ma musique, suggéré qu'il y avait tout un groupe de musiciens. »

« C'est une flûte magique? »

« Non, disons que c'est ma technique. Je joue d'une certaine façon, et l'on a l'impression que d'autres musiciens m'accompagnent. »

*** *** ***

Ambre et Gil avaient parlé longtemps. Lorsque l'Elfe proposa d'aller faire un tour de hors, pour gouter la fraicheur de la nuit, la Sinarie se rendit compte de l'heure tardive. La salle commune était vide, et la vieille Paulette dormait sur un fauteuil, à côté de l'âtre.

La Semi-Femme s'excusa.

« Désolé Gil, mais je suis un peu fatiguée, je vais me coucher. »

« Laisses-moi te raccompagner à ta chambre dans ce cas. »

Ils montèrent tous les deux à l'étage, en silence. Arrivés devant la porte de la chambre, ils s'arrêtèrent. Gil saisit la main d'Ambre, se pencha et y déposa un baiser.

Jasper, jusqu'alors silencieux, poussa mentalement sa maîtresse :

(Vas-y, fais-le, t'en crève d'envie.)

Ambre ne prit pas le temps de réfléchir. Tandis que Gil était baissé, elle l'attrapa par le cou, l'attira à elle, et déposa ses lèvres sur les siennes. L'Elfe ne résista pas. Leurs respirations se mêlèrent se mêlèrent, le baiser se transforma en étreinte. Du pied, la Sinarie poussa la porte de la chambre.

Tout se passa alors très vite et très lentement. Ils entrèrent dans la chambre, le Sindel glissa la main sous la chemise de la jeune femme...

*** *** ***

La nuit avait été éreintante pour Ambre. L'endurance de son partenaire l'avait épuisée. Bien entendu, elle avait déjà eu des relations charnelles avec Broud, un Sinari resté à Port-De-Pluie, son ancien « petit copain ». Mais faire l'amour avec Gil avait été complètement différent.

L'Elfe était attentif au moins soubresaut du corps de sa maîtresse, il prenait garde à ses réactions et s'adaptait en conséquence. De plus, de par son âge et son métier, il avait acquis une certaine expérience dans les choses de l'amour et du sexe. Ambre avait éprouvé un plaisir jamais atteint.

Mais lorsqu'elle se réveilla, elle était seule. Les draps étaient encore chauds, et pleins de l'odeur de son amant, qui devait être parti depuis peu. Un pincement se fit dans son cœur.

Jasper vint une fois de plus à la rescousse.

(C'est pas grave ma chérie, c'est un troubadour. Il parcourt le monde, il ne pouvait pas rester.)

(Il s'est servi de moi...)

(C'est toi qui l'a embrassé en première.)

(Tu m'as dit de le faire!)

(Faux! Je t'ai dit juste conseillé de faire ce que tu avais envie.)

(Malgré tout, il s'est servi de moi...)

(Encore faux. Je l'ai vu, il est parti il y a tout juste une heure. Il était vraiment triste de devoir partir.)

(Pourquoi tu ne m'as pas réveillée?)

(A cause de son regard. Il y avait trop de tristesse et de nostalgie, je l'ai fait pour lui.)

« Je croyais que tu étais de mon côté!! »

Elle avait crié sans le vouloir.

(Du calme. Il a posé quelque chose devant la porte avant de partir.)

Ambre sauta hors du lit, et avisa un objet, enroulé dans un morceau de tissu. Elle le déroula, c'était la flûte de Gil, la petite flûte en bois. Une larme perla au coin de l'œil de la Sinarie.

(C'est pas tout, regardes mieux l'emballage.)

elle déplia entièrement le morceau de toile... C'était le chapeau de l'Elfe.

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Dernière édition par Ambre le Mer 7 Sep 2011 14:46, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: L' auberge de la vieille Paulette
MessagePosté: Mer 7 Sep 2011 14:45 
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Coiffée de l'étrange casquette, ornée d'une abeille joueuse de guitare, Ambre avait de nouveau parcouru la ville, cette fois à la recherche d'une raison de voyager, de compagnons. Cependant, elle rentrait toujours bredouille.

Gil avait bel et bien quitté la ville. Elle ne le trouva nulle part. Elle n'allait cependant plus au port pour se perdre en contemplation devant les vagues. Au lieu de cela, elle montait sur les toits de Bouhen, et sortait de sa ceinture la petite flûte. Elle en jouait des heures durant, tentant seule d'apprendre à en jouer.

Au début, une cacophonie de sons aigus en sortait, déchirant les oreilles de la Sinarie, et poussant Jasper à lancer des piques acides. Mais peu à peu, elle parvint à jouer des mélodies, plus douces à écouter, tantôt joyeuses, tantôt tristes.

Loin d'avoir le niveau du barde, elle commençait à se débrouiller. Malgré tout ses efforts, elle n'arrivait cependant pas à faire résonner l'orchestre invisible que Gil faisait retentir.

*** *** ***

Elle allait de temps à autres au bord de l'eau, pour trouver des compagnons, un bateau partant vers des rivages lointains, ou bien de l'inspiration. Mais toujours, les récits d'aventures des quelques voyageurs qu'elle trouvait lui semblaient fades, et sans intérêts aucun. Elle attendait...
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 Sujet du message: Re: L' auberge de la vieille Paulette
MessagePosté: Mar 27 Sep 2011 20:42 
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Il traînait sa fatigue, enlacé par cette douce agonie qui trônait sur ses épaules, il suivait les indications du soldat, tirant sa carcasse et son armement comme autant de poids à supporter. Il contourna le marché et quittant cette grande artère, propre, vitrine d'une cité démagogique, il entra dans les méandres du vrai Bouhen. Des ruelles crasseuses, ombragé et sordides, de véritables couperet. Il ne s'en offusqua pas et continua son chemin, les passants se gardant bien de déranger ce colosse à la crinière maltaise, aventurier solitaire et à la mine patibulaire. Il était las et seul la pensée d'un bain le faisait encore tenir debout.

Il hésita un instant entre deux rues, dubitatif, perdu dans les alizés de son épuisement. Un cri l'alerta, celui d'une femme, une clameur étouffée qui semblait venir de la rue s'ouvrant sur sa droite. Il leva un regard au ciel, pensant à Zewen et ses signes. La piste était devenue comme une obligation et un impératif, guider par sa curiosité il s'engouffra entre les deux murs noirâtres. Trois spadassins, clochard et voleur en armure, pâle engeance de l'endroit où ils avaient vécu, avaient trouvé un jeu, leurs effluves baignées de rhum et de cervoise ne tarda pas à mettre l'humoran sur la piste du délit. Jouer aux héros n'avait jamais été dans sa nature, mais la fortune avait tendance à forcer sa nature.

Les trois rapaces avaient coincé leur proie contre les parois d'une maison malpropre, ils ricanaient bêtement et leur gloussement traduisaient leur crétinisme. Il les épia un court instant, puis quand il jugea que la mascarade avait trop duré, Sirat empoigna son glaive et hurla en fonçant sur le trio. Devant cette masse hargneuse et poilue les chargeant, l'absurde trinité s'évapora aussi rapidement que les effluves de leur consommation dans l'air, leur piaillerie se perdant comme un murmure dans les indicibles boyaux composant Bouhen.

Plutôt agréablement surpris, l'enchanteur observa l'objet de leur convoitise et là où il pensait trouver une femme en pleur, se tenait un semblant de singe, aux yeux ambre, doté d'une grande queue zébrée, fatigué et écharpé.

"Et bien ils sont encore plus bêtes que je le pensais."

Il s'agenouilla devant le petit animal, recroquevillé en position de défense. Le plat de la main vers le haut, un air amical sur le visage.

"Et bien, qu'es que tu fais là ? Tu t'es perdu ? "


Un bruit sortit Sirat de ses tentatives de domestication. Il pensa dans un premier temps que les fantassins avaient digéré leur peur et avaient fait demi-tour, mais il en était tout autre, on l'espionnait. Une cape se dissipa rapidement au bout de la ruelle, lui laissant un goût amer dans l'arrière gorge. Éreinté, il n'y avait pas prêté attention plus tôt, mais cet inconnu devait le suivre depuis un certain temps. Il esquissa un sourire à l'animal.

"Tu vois tu m'as sauvé la vie aussi, on est quitte."

Délicatement il l'attrapa, sans faire de geste brusque.

"L'auberge est plus très loin, compagnon d'infortune, allons souper et dormir."

L'idée de poser son visage contre un matelas lui semblait merveilleuse et il l'embrassa si fortement, qu'il se dirigea rapidement vers l'objet de son désir. Il en oublia cet étrange suiveur.

Comme à son habitude, son entrée ne passa pas inaperçu, Sirat n'y prêta aucune attention. Les quolibets et les regards en biais le laissaient de marbre. Seul l'idée de se restaurer, de prendre un bain et de dormir occupait son esprit. Il déposa sur le bar une somme que ne put refuser la tenancière. Elle jaugea cet étranger avec sa bestiole avec convoitise et d'un claquement de doigts ordonna que l'on s'occupe de lui. On l'amena à sa chambre et tandis qu'on lui faisait couler un bain, il passa à table. La pièce était simple, dans le même endroit on pouvait observer, une baignoire qu'une employée remplissait de sceau d'eau préalablement chauffé à la cheminée de l'auberge. L'effort devait être conséquent, car la pauvrette, suait déjà à grosse goutte. Il y avait une table usée en bois ou gisait un repas, composé de pain, de viande séché et de vin et un lit. Une fenêtre fermée par ses volets filtrait une douce lumière et donnait dans la rue. Elle composait avec la porte la seule ouverture sur l'extérieur.

Sirat posa son compagnon devant lui. Il lui jeta de quoi manger tandis qu'il attrapa à pleine dent un morceau de barbaque. Sous le regard médusé de la servante il se mit à parler à son nouvel ami.

"Tu as dû en voir toi aussi des aventures, Hein ? Boule de poil. Mange et repose toi, je te ferais aucun mal. Moi aussi tu sais j'en ais vécu des pas triste."

Il manqua de s'étouffer et attrapa le pichet de pinard l'engloutissant, il expectora un rot rageur et libérateur.

"Par Zewen que c'est bon !!"

"Voilà c'est prêt messire."

Il jaugea la domestique avec sa voix fluette et la remercia, la gratifiant de quelques pièces.

"Rapporte nous encore à boire."

Une fois la femme partie définitivement après la dernière bouteille, Sirat se leva approcha du bain. Un air béat figea son visage, dégustant et appréciant cet instant.

Il entra sa main dans l'eau appréciant la température. Il jeta un regard à la petite bête, un sourire aux lèvres.

"Si tu as envie rejoins moi."

Il déboutonna sa vielle tunique, laissant apparaître son torse musclé et fourbu par les péripéties de ses voyages. Il déposa ses brassards sur la table et d'un geste vif enleva son vieux chiton, le laissant nue, dans le plus simple appareil. Sa chevelure orangé gisait sur ses épaules massive, il s'étira laissant craquer ses os et passa sa main sur sa nuque endolorie par sa dernière nuit. Il n'était plus vêtu que de ses bottes, il se frotta les mains et de deux coups de pied, il envoya les botines dans un coin de la pièce et s'empressa de sauter dans le bain, à la manière d'un gosse, l'eau gicla et déborda. Il poussa un râle de satisfaction et de plaisir, tandis qu'il se prélassait dans la baignoire chaude.

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 Sujet du message: Re: L' auberge de la vieille Paulette
MessagePosté: Mer 28 Sep 2011 22:56 
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… Tout se passa vite et le résultat en fut des sensations plus que réellement une prise de conscience de son nouvel état... Les hommes avançaient sut elle et derrière l’animal sentit la paroi, ombre physique lui coupant la retraite. Les spadassins se gaussaient et jouaient de leurs couteaux, l’un d’eux se jeta sur l’animal apeuré qui défendit de ses crocs et de ses griffes son intégrité physique. Il soufflait, rageait sa colère…

(Quelle étrange sensation… Ils puent tous… comment puis-je anticiper leurs actions avec autant de facilité ? Pourquoi malgré mes blessures, j’arrive encore à bouger et passer outre de cette douleur lancinante qui envahit mon corps?)

Ô bien sur, l’animal n’était pas rompu au combat, mais bien à la survie et sa vie en dépendait. Le premier écorcha le pelage du lémurien et récolta en retour une morsure profonde à l’avant-bras. Leur amusement passa rapidement à l’état de colère et les enjeux n’étaient plus les mêmes.
Chacun à leur tour, les hommes tentèrent d’attraper cette immense queue annelée de noir et blanc ; à chaque fois ils reculaient, tant l’animal blessé se défendait avec rage. Celui-ci cependant déjà faible fatiguait et l’issue était inéluctable.
C’est alors que le géant auréolé de roux fondit comme une tornade sur les brigands, qui n’en demandèrent pas leurs restes.

Après quelques secondes d’hésitations, l'Humoran s’accroupit devant le lémurien abattu et sur la défensive. Rien dans sa voix ne laissait paraître une quelconque agressivité. La bestiole appeurée se détendit et se laissa approcher.


« Tu vois tu m’as sauvé la vie, on est quitte. »

Avec une grande délicatesse, étonnante chez un géant pourvu de mains grandes comme des battoirs, l'Humoran se saisit de l’animal mal-en-point et lui parla avec réconfort.
Le lémurien s’il avait pu parler aurait crié son désarroi, sa torpeur et sa douleur...

L’auberge apparut et N’Kpa reconnut la bâtisse de la vieille Paulette. Calée dans les bras du géant roux, qui au passage ne sentait pas bon, elle se laissa guider.

Lorsque Thalo l’avait accompagné, elle n’avait pas fait grand cas du regard étrange de la tenancière. Petite femme replète et rondouillarde au sourire avenant mais pas désintéressé.
Étonnamment lorsque Sirat la déposa sur le comptoir, la vieille femme eut un petit mouvement de recul. Tout d’abord, probablement à cause du l'humoran qui en imposait et ensuite par la curiosité animalière aux grands yeux jaunes et hypnotiseurs, qu’il venait de dévoiler.
Le géant n’en n’eut cure et fit comme si de rien était. Mais l’instinct animalier lui ne se trompa pas…


(Toi vieille bic, je te vois venir avec tes yeux braillant. Si je n’y vois pas la couleur de l’or c’est que mes yeux sont bleus… Mon sauveur méfie-toi d’elle, elle transpire l’hypocrisie… )

N’Kpa fut étonnée sur le moment de ce genre de réflexion peu commune à son fonctionnement, mais après coup en ricana intérieurement.
Toujours est-il qu’elle était épuisée, blessée, affamée et n’avait pas encore bien saisi le phénomène dont elle était victime.
Juste petit à petit elle s’ouvrait à de nouvelles sensations, impressions et de nouvelles perspectives.

Tous deux après les formalités d’usages grimpèrent à l’étage et prirent possession d’une chambrette à l’unique fenêtre. Une soubrette terminait de remplir un grand bac recouvert d’un drap blanc avec des brocs d’eau chaude.
Un repas trônait sur une table, Sirat s’assit et tendit à la bestiole une babiole qu’elle renifla puis dédaigna en le gratifiant de quelques couinements réprobateurs.


(Ben t’apprendra beau gosse qu’je ne mange pas d’viande POUARK ! comment peux-tu faire ça ?… Hum ! bien sur, tu n’est que le rejeton d’ancêtres prédateurs et tu dois l’avoir d’inscrit dans tes entrailles ! )

N’Kpa sans demander son reste, les yeux avides, se servit dans le plat des quelques légumes accompagnateurs avec une agilité déconcertante. Elle se replia alors sur le lit plus confortable. Elle devrait vite se soigner et repensa à la fiole identifiée par le savant. Mais où était-elle ainsi que ses affaires,

"Tu as dû en voir toi aussi des aventures, Hein ? Boule de poil. Mange et repose toi, je te ferais aucun mal. Moi aussi tu sais j'en ais vécu des pas triste."

L’animal releva la tête, ses grands yeux brillants dans la pénombre :

(Si tu savais ?)

L'Humorran s’étouffa… Les yeux proéminents de l’animal devinrent encore plus ronds, lorsqu’il observa le guerrier ingurgiter un pichet entier d’un vin douteux en une seule rasade ponctuée par un son de gorge des plus ragoutant. Le souvenir douloureux de l'état nauséeux et du mal de crâne dans lequel elle s'était retrouvée au château de Kerezstur, lorsqu'elle avait voulu savoir ce qu'était une boisson alcoolisée, lui revint en tête. Elle chassa cette pensée en s'ébrouant.

(Et bien continue comme ça et c’est moi qui devra prendre soins de toi !)

Le bain était prêt et la servante disparut… Le lémurien calé sur le lit, comme un chat, avait entrepris de léchouiller les quelques blessures supplémentaires qu’il avait récolté. La fatigue se faisait sentir un bon gros dodo était requis, surtout après ce frugal repas, mais au combien réparateur.
Soudain le bruit d’un remue ménage attira l’attention du l'animal.


"Si tu as envie rejoins moi."

Sirat montrait le grand bac rempli d’eau fumante un sourire mutin illuminant son faciès. En même temps il entamait la lourde tache de se mettre nu, se défroquant de ses hardes puantes et crottées.

(Hein… quoi … me baigner en compagnie d’un fauve qui sent plus fort qu’un abruti de Sturb? Tu prends tes rêves pour des réalités, Humoran !… )

Le temps qu’elle se frotte les yeux et baille, le bellâtre était aussi nu qu’une vierge devant son amant lors de leur consécration. Elle apprécia le physique et l’auréole rousse de sa crinière qui cascadait sur ses épaules. Au regard des nombreuses cicatrices ornant son corps, N’Kpa en déduisit qu’il était un guerrier et projeta cette image flatteuse d’un père qu’elle n’avait pas connu, idéalisait, toujours à sa recherche.
Sirat barbotait et poussait des râle de satisfaction… Si sous sa forme elle avait pu sourire, elle l’aurait fait. Sous ses airs de gros nounours, son nouveau compagnon dévoilait un coté enfantin qui ne lui déplut pas.
Elle commençait, maintenant qu’elle était au calme, à prendre conscience de sa transformation et de la multitude de changements physiques que la forme animal lui offrait. Même si, elle n’avait pas encore saisi le comment et le pourquoi, les paroles de Chantelière prenaient petit à petit un sens nouveau.
Une variable était inconnue, combien de temps resterait-elle ainsi et la seconde était de savoir comment y revenir ?…
Enfin pour l’instant, elle avait une certaine confiance dans le personnage qui l'avait sorti des griffes des spadassins. Il ne pouvait pas être foncièrement mauvais s’il l’avait secouru.
Épuisée, meurtrie et blessée, la jeune femme sous les chants de l'humoran dans son bain, s’endormit…
Là, au creux du lit, les tentions dissipées, elle reprit doucement sa forme originale, pas vraiment plus propre que son compagnon, juste plus fluette, féminine jusqu'au bout de ses griffes, plongée dans un sommeil trop profond pour sentir ce qui allait se passer…

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Dernière édition par N'Kpa Ithilglî le Lun 10 Oct 2011 20:59, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: L' auberge de la vieille Paulette
MessagePosté: Jeu 29 Sep 2011 15:05 
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Le corps fourbu du colosse se délassait, lascivement dans la chaleur moite de l'eau. Les vapeurs s'échappaient de son corps tandis, qu'il plaçait un chiffon humide sur son visage. Là, il ferma les yeux, ses muscles se relâchèrent, les bras en dehors de la baignoire pendaient. Une fatigue intense s'empara de lui, il profita de ce moment relaxant pour faire le vide. Laissant dos à lui, le petit animal se coucher sur le lit. Le repas et l'ivresse des pichets ingurgités, liés à l'état d'épuisement ne tardèrent pas à le faire sombrer dans un sommeil profond. Quand il se réveilla, en sursaut, la lumière filtré par les volets était plus orangé et la pièce était devenue moins éclairé. Le linge avait quitté son visage et baignait lascivement entre ses jambes. Il avait du dormir une bonne partie de la journée, la chambre était silencieuse, au loin on pouvait entendre quelques bruits venant des ruelles. Il se releva du bain, l'eau dégoulinait sur son corps. Il attrapa une serviette et s'extirpant de la baignoire, s'essuya. Toujours dos au lit il se dirigea vers les persiennes afin de confirmer l'arrivée de la nuit. Il ne daigna pas regarder le lit et s'habilla doucement, une fois à nouveau harnaché il releva la tête. Là où il aurait dû trouver la bestiole poilu, dormait une jeune humorane, le pelage gris, son corps fluet et féminin se relevait doucement bercé par sa respiration. Envelopper dans sa cape, elle laissait pourtant transparaître ses courbes attrayante, ses cheveux natté couleur carmin époussetaient sa personne. Derrière son calme endormi apparent suintait un côté sauvage, que l'enchanteur n'arrivait pas à comprendre.

En tout autre temps, Sirat aurait mis cette apparition comme un don des dieux pour le satisfaire, un fantasme devenu réalité, mais l'épisode du guerrier squelette et le fait de se savoir suivi, le rendait méfiant. Cette femme, même assoupi allait devoir rendre compte de sa présence ici.

Il sortit son glaive délicatement et le pointa vers l'inconnue.

"Réveille toi ! Qui es-tu et pourquoi es-tu dans mon lit ?"

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 Sujet du message: Re: L' auberge de la vieille Paulette
MessagePosté: Jeu 29 Sep 2011 22:45 
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"Réveille toi ! Qui es-tu et pourquoi es-tu dans mon lit ?"

***


... (Tu peux me faire souffrir, maudit Von Klaash, mais je me battrais jusqu'au bout, et chaque fois que je perdrais une goutte de sang, je te le rendrais... )

La jeune femme avait le sommeil agité. Les souvenirs la poursuivaient mais elle était plongée dans un brouillard d'émotions diverses et contradictoires propres à ses rêves.

L'ordre de Sirat mit un moment à parvenir à la partie consciente de son cerveau, mais quand il réussit enfin à ce frayer un chemin, la réaction fut terrible.
Seule la douleur de ses multiples blessures l'empêchèrent de bondir.
Elle se replia sur elle même l'air effrayé. Son cœur battait la chamade et sa respiration agitait sa poitrine juvénile. Ses yeux écarquillés luisaient dans la pénombre comme deux lampions. Elle haletait prise au dépourvu et prenait ce que son regard lui offrait pour un cauchemar. Le géant la tenait en joue de son glaive, l'air grave et résigné, décidé à ne pas se laisser berner.
De son coté, elle ne comprenait pas se changement d'attitude et cette suspicion. Combien de temps s'était écoulé entre celui où il pénétrait dans son bain et maintenant? Le peu de lumière restant dans la pièce lui laissait croire qu'ils avaient roupillé probablement toute la journée.
Deux choix s'offraient à elle : défendre une fois de plus sa vie, ou essayer d'expliquer son cas.
Dans le premier, le combat était inéluctable et ses chances de réussites peu nombreuses face à un guerrier aguerri. Ses griffes pénétraient pourtant le matelas, mais toujours cette douleur générale et ces courbatures, causée par la multitude de coupures du combat contre Von Klaash l'handicapaient énormément. La seconde alternative était la plus adaptée à la situation... la diplomatie, chose dont-elle savait jouer.


(Je, ne comprends pas ce qu'il lui arrive?)

Délicatement, elle releva une main paume face à Sirat en signe d'apaisement. Son regard couleur miel, fixait celui de l'humoran, avec une intensité hypnotique. Trop émotive, N'Kpa n'arrivait pas encore à calmer les tensions dans son corps qui s'opposaient farouchement à son raisonnement.

Je... je suis une Humoran, comme toi et si je suis ici c'est parce que tu m'y as mené... Quel est ton nom, guerrier?

Elle laissa un long silence ponctuer sa phrase et sa question pour qu'elles puissent faire leur effet, pour qu'il comprenne que l'animal et elle ne faisait qu'un. Doucement elle expulsa un long soupire, cligna des paupières. Elle pencha alors la tête sur le coté enjôleuse et quelques unes de ses nattes vinrent barrer un œil. Elle esquissa un sourire crispé et fugace, dévoilant le temps d'un battements de cils ses crocs blancs.
N'Kpa pouvait être charmeuse et attirante dans son attitude défensive, à la limite de la provocation, jouant avec son charme plus si innocent et sa naïveté déconcertante. L'Humoran devant elle était... splendide et elle n'avait pas pu resté de marbre lorsqu'il s'était mit nu, même si, sous sa forme animalière nouvellement découverte, la perception était différente.
Là debout face à elle, menaçant, Sirat dégageait un charme bestial auréolé de sa crinière de feu, que son propre instinct sauvage ne pouvait réfuter.
Sa nervosité transpirait encore dans son attitude et dans son expression générale, même si elle parvenait petit à petit à calmer son pou et sa respiration. Elle n'avait pas baissé sa main et maintenant prenait le risque de toucher la pointe du glaive, dans le but de le lui faire baisser. Elle déglutit...

(Ma fille, tu joues un jeu dangereux... s'il interprète mal ton attitude tu y perdras une main et peut-être pire...)

Ces jambes athlétiques étaient ramassées sous elle, ses muscles tendus prêt à l'action... au cas où.

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 Sujet du message: Re: L' auberge de la vieille Paulette
MessagePosté: Lun 3 Oct 2011 16:06 
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Lame se dressait face à la belle humorane qui venait de se réveiller en sursaut tirer par la menace de Sirat. Elle se recroquevilla telle une bête sauvage, rare et indomptable, ses yeux ambres jaugeant l'enchanteur qui la menaçait. Elle se dédouana de sa présence ici, prétextant que c'était lui qui l'avait amené jusqu'ici. Il l'observa étonné, cherchant dans son regard l'expression de la petite bestiole qu'il avait recueilli le matin même. Il restait indécis, il savait pour en être le témoin que la magie existait, mais de là, à pouvoir prendre des formes animales. L'indocile, féline et sensuelle, leva la main et d'un geste lent et délicat la posa sur l'extrémité de la lame. L'attitude hardie et spontanée, troubla le guerrier. Il n'eut pas le temps de tergiverser, qu'un craquement venant de la porte attira son attention. Le silence entre les deux humorans avait permis de mettre en évidence la présence de personne derrière la porte. Se savant découvert, ils firent éclaté la porte en éclat. Les débris de la porte volèrent dans la pièce, laissant apparaître un énorme barbare de deux mètres.

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Titan à la peau mate, musclé et fort comme une falaise, il aboyait tout en faisant tournoyer au-dessus de sa tête chauve une épée à deux mains. Il était suivi de trois hommes de tailles normales, vêtu de noir, le visage masqué. Deux se lancèrent sur N'kpa tandis que l'autre accompagnait le primitif guerrier, tout en restant derrière lui.

Le glaive de Sirat était sorti et il ne lui fallût pas longtemps pour changer de cible. D'un mouvement circulaire, il alla frapper le genou que lui offrait son colossale ennemi. Sans protection, l'articulation céda sur le coup, se brisant dans un mélange d'os et de sang, arrachant un cri de douleur au monstrueux béliers qui tomba à terre, lâchant son épée pour panser sa plaie béante, qui laissait entrevoir son squelette meurtri mélangé à ses muscles cisaillés et suintant leur plainte.

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 Sujet du message: Re: L' auberge de la vieille Paulette
MessagePosté: Mar 4 Oct 2011 06:17 
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Soudain, les deux Humorans tendirent l’oreille, un bruit douteux provenant de derrière la porte de la chambre venait d’attirer leur attention. Le silence fut de courte duré, la porte vola en éclats laissant place à un golem vindicatif et ses sbires.

HIIIIIIIIiiiiiiii !

La surprise dépassa ce que N’Kpa était capable de supporter. Ce pouvait-il que les spadassins déroutés pas le coup de Sirat n’aient pas renoncé à leurs plans et reviennent avec des renforts à l’image du guerrier fauve ? La tenancière avait-elle vendue l’info aux brigands ?
Sirat changea d’angle et fit face au titan et son épée démentielle. Le géant beuglait comme un troll des montagnes. Il était trop grand pour la pièce et pour son épée qui emporta le petit lustre et frappa les solives du plafond. Heureusement pour Sirat prit au dépourvu, qui rapidement prit le dessus. Le choc au son mat de la rotule explosée résonna à l’oreille de la jeune femme comme l’hallali de la chasse.
Le monstrueux humain s’écroula dans un cri de douleur couvrant les bruits environnants.
Derrière le barbare au sol la stupeur paralysait l’homme masqué.

Les deux autres n’avaient pas suivi l’action et c’étaient rués sur la jeune femme sabre au clair et en criant. Les sabres mirent à mal le lit et les plumes du matelas s’envolèrent dans une gerbe. N’Kpa, par réflexe bondit sur le coté du lit entamant une roulade qui l’éloignait de ses assaillants. Le mouvement lui arracha un cri de douleur et des plaies se rouvrirent. Mais déjà les deux soldats de l’ombre revenaient à l’assaut. Le premier sabre fendit l’air, bien au-dessus de sa tête, le second resta coincé dans la petite table. N’Kpa encore au sol venait de faire une roulade et une de ses jambes balaya celles du plus avancé. L’homme s’écroula de tout son long et la jeune femme en profita pour s’éloigner en rampant.
Soudain, sa fuite fut stoppée et elle fut retournée comme une crêpe sur le dos.
Derrière elle, le combat entre Sirat et le troisième spadassin avait commencé. Le géant faisait un remue ménage faisant valser le mobilier à sa portée, dans l’espoir d’atteindre son arme tombée trop loin.

L’homme se jeta sur la jeune femme au sol sabre en l’air trop sur de la réussite de son attaque. Le coup de pied dans l’entre jambe arrêta net son entrain. Le hoquet et la grimace derrière le masque illustrèrent la douleur qui le clouait. Les yeux révulsés il tomba à genoux se tenant le bas-ventre.


Prends ça vermine !

N’Kpa qui s’était relevée avec peine, asséna un coup de coude sur la nuque de son agresseur. Il s’affala inconscient.
Elle allait se retourner lorsqu’elle sentit la lame d’un couteau contre sa gorge. L’étreinte se resserra et elle se retrouva immobilisée tout contre le deuxième homme en noir.


« Tout doux ma beauté, esquisse un seul mouvement et tu pourras recommander ton âme à Thimoros.
Hey ! Humoran, regarde… tu vas jeter ton arme et t‘allonger au sol sans rechigner sinon je crains que ta catin de ce soir, ne verra pas le jour se lever.
EXECUTION ! »


L’homme se méprenait sur le rôle de N’Kpa et elle en fut offusquée. Bien qu’impuissante à pouvoir réagir, elle était prise par la panique, ne comprenant pas cette agression et le but.

(Par tous les dieux, je… mon héros s’il te plait fait ce qu’il te dit… Je n’ai pas encore envie de rejoindre les ombres… Zewen a tracé un autre destin pour moi… Je t’en supplie.)

Des larmes coulaient sur ses joues et sa mine déconfite attestait de son désespoir. L’homme tout contre elle, qui lui tenait un bras dans le dos d’une clef douloureuse, ricanait.

« Allez Grosse peluche, au sol plus vite tu obéiras plus vite nous aurons terminé notre boulot. »

Alors l’impassable se réalisa en moins de temps qu’il ne fallait pour dire « ouf ! » la jeune femme glissa de l’emprise de l’homme stupéfait.
L’animal à la longue queue, sauta au sol se retourna et mordit avec violence le mollet du spadassin, avant d’aller se réfugier dans un coin. Puis dans un saut agile il se percha sur le rebord de la fenêtre ouverte, il observa le fouillis de la chambre, poussa un petit cri perçant pour attirer l'attention.
Le bandit se ressaisit et se rua sur lui, mais soudain le lémurien se mit à hurler d'une voix rauque, stridente et assourdissante. L'homme lacha son arme et se couvrit les oreilles. tremblant comme une feuille.



BOUHEN LA COTE

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Dernière édition par N'Kpa Ithilglî le Lun 10 Oct 2011 20:53, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: L' auberge de la vieille Paulette
MessagePosté: Sam 8 Oct 2011 16:55 
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Le barbare hurlait à la mort tendis que son protégé approchait déjà le coutelas à la main, son visage recouvert ne laissant entrevoir que ses yeux fanatiques et prêt à tuer. La belle humorane inconnue était prise à partit, elle devait se défendre face aux deux autres assassins. Le sabre au clair lever, ils frappèrent mais déchiquetèrent le lit faisant voler tissu et étoffes dans une neige illusoire. D'une grâce toute féline elle roulait sur le côté du lit. L'ennemi de Sirat jouait avec sa dague, la faisant virevolter, s'essayant dans un numéro pour impressionner le colosse. L'inconnue balaya l'une des jambes de son assaillant le plus proches, s'extirpant à son courroux, mais le second était déjà sur elle, le rire aux bords des lèvres, le glaive dans les airs. Il fut arrêté net d'un coup de pied qui le rappela aux faiblesses masculine et s'écroula. L'ogre vociférait se traînant tel une limace sur le sol, éclaboussant la pièce de son sang. Le troubadour de Sirat n'avait pas terminé ses jonglages, concentré sur ses passes d'armes, il ne put voir le coup de poing lui démembrer la mâchoire et l'envoyer valser sur son compère gigantesque.

Sirat releva la tête pour voir, l'humorane prise en otage. Il le menaçait de la tuer si celui-ci ne déposait pas les armes. Elle était effrayée, des larmes ruisselaient le long de ses joues, tandis que l'homme sommait à l'enchanteur de s'allonger afin qu'il puisse finir son travail. Sirat restait immobile, il faisait déjà appel à sa magie qu'il sentait s'emmagasiner dans son bras. Il n'eut pas le temps de sens servir, la jeune shamane se transforma en cet animal qu'il avait recueillit au petit matin. Le meurtrier comme Sirat restèrent bouche bée. Pour le guerrier, cela répondait à deux de ses questions posés plus tôt. L'humorane et la bestiole était bien la même personne, elle n'était pas là pour lui, sinon les assassins ne l'auraient pas attaqué elle aussi.

( Ou alors c'est un plan machiavélique. )

Le lémurien s'était réfugié sur le perron de la fenêtre et alors que d'autres tueurs faisaient leur entrée elle déclencha un cri strident qui arracha les tympans de Sirat, il se couvrit les oreilles, mais la force de ce hurlement le déchirait de l'intérieur. Il jaugea leurs ennemis et la troupe qui venait d'entrer était déjà plus nombreuses. Ils souffraient tous de la clameur du lémurien et se tordaient de douleur.

Il ne savait pas combien de temps allait durer les effets de l'attaque sonore, mais il était clair qu'à deux ils ne viendraient pas à bout de tous ses assaillants.

Il se retourna, cherchant au fond de lui tous son courage pour résister à la frayeur et la plainte de ses oreilles il attrapa le corps sonner d'un assassin proche de lui. Il le jeta par la fenêtre et agrippant la bestiole, il sauta dans le vide. Leur chute fut amortie par le corps de leur victime, accueillit par le craquement de ses os sous le poids de Sirat. Il esquissa un sourire observant ses ennemis crier à travers l'encablure de la lucarne. Ils n'allaient pas en rester là, il fallait détaller. La nuit avait recouvert les ruelles de son long manteau, seul les flambeaux éclairait un chemin bien obscure, mais qui représentait leur seule issue.

"Tu te transformes ou je te porte poulette?"

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 Sujet du message: Re: L' auberge de la vieille Paulette
MessagePosté: Lun 8 Oct 2012 19:04 
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À côté de la taverne des Sept Sabres de Kendra Kâr, l'auberge de la Vieille Paulette semblait accueillante et chaleureuse. Xytas commençait cependant à craindre la ville, bondée de gardes. Pour un voleur, Bouhen n'est certainement pas le meilleur endroit pour y exercer son activité fétiche. Ce n'était pas non plus un acte de paix qu'étaient venues accomplir les deux compagnons, car il était bien question d'un meurtre avec préméditation. Le sujet venait d'ailleurs d'être abordé par Alron, qui se tenait face au voleur, sur une petite table de bois circulaire, dans le fond de la pièce.

"C'est dés ce soir que nous allons frapper, ou plutôt que tu vas frapper. Ta cible est l'un des sbires de l'employeur de Larnskal. C'est un elfe du nom de Talion. Il ne nous sera pas difficile à localiser en ville, étant donné la vision qu'on les habitants à l'égard des non-humains par ici... Il est chargé de toutes les affaires de trafic et il séjourne actuellement ici, mais aura foutu le camp demain. Les trois autres en revanche, sont plus loin, car ils ont appris la mort de leur confrère, que tu as perpétrée de toi même. Je ne sais par contre pas où ils se terrent."

"Pour résumer, nous sommes en train de démanteler un réseau de criminels ? Mais juste dîtes-moi, pourquoi ? Qu'est-ce qui peut bien vous motiver ?"

Le visage d'ordinaire souriant et paisible du guerrier s'assombrit soudainement. Un froid s’immisça entre les deux hommes, où les secondes étaient nourries par un silence pesant, et gênant pour Xytas. Ce dernier regretta d'ailleurs amèrement sa question, et baissa les yeux vers le sol. Contre toute attente cependant, Alron se décida à répondre.

"Il y a environ trois ans, je travaillais pour Svend, le chef de ce petit groupuscule. Au début, ce n'était rien de bien méchant, nous nous contentions de livrer tel ou tel paquet plus ou moins douteux. Mais rapidement, la notoriété de Svend lui est montée à la tête, et il a vite commencé à tomber dans les passages à tabac et autres agissements malsains pour au final, aboutir sur des meurtres. Cela ne me plaisait guère et je n'ai pas eu peur de faire part de mon mécontentement aux autres, ce qui évidemment n'est pas bien passé. Ils m'ont donc exclu, comme je m'y attendais, mais ne se contentèrent pas seulement de congédier l'un des leurs, non... Une semaine plus tard, ma femme et mon fils disparurent et je ne les ait jamais revus. Sont-ils morts ? Je ne vis plus de chimères, je sais que oui. Tu sais maintenant pourquoi je désire les tuer à mon tour. Afin qu'ils payent. "

Xytas, attentif et sensible au discours de son aîné se montrait maintenant plus que déterminé à l'assister dans sa soif de justice. Lui aussi, avait perdu un proche par la faute de racailles dans le genre, et pouvait comprendre les paroles d'Alron mais surtout, partager sa rancoeur.

L'une des deux serveuses se posta alors à leur table, comme si elle avait compris la gravité du discours -dont certaines bribes se portèrent à ses oreilles- et avait préféré attendre. Elle prit alors leurs commandes, puis s'en alla baigner deux chopes dans de la bière visiblement de qualité et gaver deux assiettes de nourriture alléchante. Cela faisait d'ailleurs une éternité que Xytas n'avait pu profiter d'un repas convenable et il accueillit donc son assiette tel l'aurait fait un roi devant un banquet. Il faut dire que lorsqu'on grandit dans la rue, il ne faut pas être doté d'un palais exigeant et délicat. Le pain rassis était la nourriture de base, mais il fallait parfois se contenter d'une moitié de pomme pourrie qu'un citoyen avait daigné finir, ou de quelques baies volées à un marchant. Le jeune homme était transe devant son plat, et ne savait pas par quoi commencer. Cependant, une fois la première bouchée avalée, la viande ne pût que ployer sous les assauts répétitifs de Xytas, qui ne pouvait plus s'arrêter de manger, engloutissant littéralement la totalité de ce que contenait son assiette, sans prendre le temps de mâcher, et manque même de s'étouffer, ce qui eut pour effet de faire se tordre de rire Alron. Scirius observait le spectacle, incrédule, ne sachant trop quoi en penser.

Une fois le repas terminé et quelques bières englouties, l'ambiance était retombée et le sérieux avait reprit sa place. Alron se leva, après avoir payé la totalité de la note et alla réserver une chambre pour une nuit, au premier. Il retourna ensuite à la table et tendit la clé de l'alcôve à Xytas, avant de lui confier :

"Je m'en vais dans au Chat Enroué. Je passe la nuit là-bas car comme je te l'ai dit, nous devons être vus le moins possible ensemble. Je prend également Scirius avec moi. Ne t'en fais pas, tu vas le revoir plus tôt que tu ne le pense. Je dois juste vérifier quelque chose chez cet écureuil."

Le rongeur semblait quelque peu réticent de partir avec Alron, mais ne se débattit pas lorsque ce dernier le prit et le posa sur son épaule, avant de quitter Xytas, lui lâchant au passage un sourire amical et lui souhaitant une bonne soirée.
Sans poser plus de questions, Xytas s'en alla rejoindre sa chambre.

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 Sujet du message: Re: L' auberge de la vieille Paulette
MessagePosté: Lun 8 Oct 2012 22:59 
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Alron avait été plus que clair avant de partir pour la Taverne du Chat Enroué. Xytas ne devait en aucun cas sortir de la chambre, ni s'endormir. Cela faisait quelques heures que le jeune homme était assis sur son lit, observant ses griffes, qu'il avait décidé de surnommer Furtives. Un jour, un voyageur venu d'un continent lointain lui avait dit que les grands guerriers donnent toujours un nom à leurs lames, afin de leur donner de la valeur, et c'est aussi une manière de les lier à eux. Un voleur n'est en aucun cas un guerrier, mais se souvenant de cette conversation datant de plusieurs années déjà, Xytas avait malgré tout décidé de nommer ses griffes de la sorte.

Pendant le repas, Alron lui dit qu'il allait lui apprendre à s'en servir. Les pugilats étaient des armes qui correspondaient parfaitement au profil d'un voleur car ces derniers sont rarement issus de bonnes familles et grandissent donc dans des milieux peu fréquentables. Se battre devient donc souvent habituel et les griffes risquaient de rendre le jeune homme désormais efficace au combat et devenir un combattant confirmé.

Il ne savait pas comment, mais les informations à propos de la cible allaient arriver dans la nuit et les instructions devraient être suivies à la lettre et appliquées le plus tôt possible. Finalement, Xytas n'aura guère eu le temps de profiter des "charmes" de la ville, car une fois leur tâche accomplie, les deux compagnons devront quitter la ville en vitesse afin d'éviter les réprimandes des gardes, qui ne chercheraient pas à savoir qui est le bon et qui est le méchant, mais plutôt qui a tué qui. Surtout que ce Talion n'avait pas d'avis de recherche à son nom.

Soudain, un bruit suspect sortit Xytas de ses songes. Cela venait de la porte. Un bruit faible, répété, comme un grattement continu, insistant. Aux aguets, un léger frisson le long de l’échine, le voleur saisit sa dague et s'approcha à pas feutrés, avalant sa salive, le rythme cardiaque à son paroxysme. La main sur la poignée, hésitant, il ne savait que faire. La décision tomba lorsque le jeune homme se rendit compte que les bruits ne voulaient guère cesser, tel un harcèlement constant, ne souhaitant partir pour aucune raison.

Il ouvrit la porte avec force, l'arme levée, prêt à en découdre. La vitesse de son adversaire était cependant indéniable et Xytas n'eut le temps de rien faire. Une petite forme fila dans la chambre, vivace, comme si Thimoros lui même était à ses trousses. Elle déséquilibra Xytas au passage, qui tomba les fesses contre le sol, avec violence.
Scirius avait réussi ! Il avait retrouvé la trace de son maître, à travers les rues, les habitations, les passants et les détours. Fier de lui, il se posa sur le lit, se grandissant du mieux qu'il le pouvait et se saisit de la lettre d'Alron, la tendant au voleur.

"Bon sang Scirius ! Tu m'as fait peur ! Ne t'avise jamais de ref... Oh, mais qu'est-ce que tu as là ?"

Emporté par le fait qu'un simple rongeur était parvenu à le faire chuter, lui, un jeune homme vigoureux étant habitué à avoir bien plus d'équilibre, d'ordinaire. Il venait tout juste de remarquer le message que lui avait apporté son écureuil et comprenait maintenant pourquoi Alron avait souhaité le prendre avec lui. Xytas se demandait comment Scirius l'avait retrouvé mais intérieurement, comme s'il voulait se le cacher à lui même, il connaissait la réponse. Un véritable lien s'était crée entre lui et le rongeur, un lien puissant et profond.

Lorsqu’Arlon était parti, prenant Scirius avec lui, Xytas s'était senti terriblement seul. Il ne voulait maintenant plus être d'eux, car ils étaient ses deux premiers et seuls amis. Le jeune homme soupira avant de se relever, puis alla s'asseoir sur le lit, se saisissant du message d'une main et passant son autre dans la fourrure du rongeur, qui appréciait visiblement le geste.

L'écriture d'Alron était fine et soignée, ce qui eut pour effet d’étonner Xytas au plus haut point, connaissant celui qui quelques minutes auparavant, avait rédigé de sa plume.

- Talion marchande quelques substances des plus illicites dans la rue, près du comptoir de commerce. Tu devras te faire alors passer pour l'un des clients. S'il est seul, tue le sans sommation, fais cela vite et bien, puis file hors de la ville. Nous nous retrouverons aux portes. Ne parle à personne pendant le trajet, et encore moins en revenant. Tu es habitué aux larcins, n'est-ce pas ? Il risque d'avoir quelques yus ou autres marchandises intéressantes sur lui.
Ps : Il ne faut pas de témoins.


Il n'en fallait pas plus au jeune homme, qui replia le message et le rangea dans son sac, s'équipa des Furtives, laissa Scirius se nicher dans son terrier portatif, et sortir de l'auberge, prenant la direction du comptoir de commerce, au pas de course.

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 Sujet du message: Re: L' auberge de la vieille Paulette
MessagePosté: Jeu 14 Nov 2013 19:56 
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Eva ouvrit difficilement les yeux. Elle avait un énorme mal de tête. La demi-elfe était couchée, toute habillée, dans un lit à la couverture mauve. Il y avait, en face d'elle, une fenêtre grande ouverte. Le soleil n'était pas visible, la lumière était assez forte, il devait donc être aux alentours de midi. Elle avait donc "dormi" assez longtemps.
La faim crispait son estomac, elle avait aussi soif, très soif.

(Où suis-je ... J'espère que c'est pas les deux ivrognes ...) se désola-t-elle.

Peu de temps après, quelqu'un frappa à la porte. Eva n'eut pas le temps de dire un mot qu'un homme entra dans la chambre. Eva se redressa pour mieux l'observer. Il portait une assiette dont le contenu était chaud à en juger par la vapeur qui s'en dégageait. Il avait des origines elfiques, en effet, ce dernier possédait de fines et longues oreilles qui ressortaient de ses cheveux bruns. L'elfe était coiffé un peu n'importe comment, ses cheveux étant mi-longs. Un nez fin surmonté d'un regard ocre ornait son visage. L'homme portait une sorte d'écharpe en tissu marron, de longs gants marrons et de simples habits toujours de la même couleur. Le pourtour du col de son haut était décoré d'ocre. Il en était de même pour le pourtour du haut de ses gants et de celui de la large ceinture qui lui serrait sa fine taille.

"Bonjour gente-dame !" dit-il d'une voix accueillante tout en s'approchant d'Eva, souriant.

"Excusez-moi, vous êtes ?" demanda Eva d'une voix légèrement tremblante, toujours dans le lit.

"Oh pardon, je ne me suis pas présenté, Draixe, fils de Thémis.Je vous ai comment dire ... Sauvée, hier soir." répondit l'elfe, toujours le sourire aux lèvres.

"Ah, c'est donc vous. Et où sommes-nous ?" questionna encore la demi-elfe.

"Nous nous trouvons actuellement dans une chambre de l'Auberge de la Vieille Paulette. Vous avez faim ?" continua Draixe.

"Oui, j'ai aussi très soif ... Merci beaucoup pour hier soir, j'ai eu très peur..." déclara Eva en se redressant encore plus, s'asseyant au bord du lit. Elle vérifia le contenu de sa pochette en cuir, il y avait toujours son orbe et sa petite bouteille de fluide magique. La demi-elfe vérifia aussi la présence de son collier, elle le portait toujours.

(Bon au moins, personne ne m'a rien volé. Je n'ai plus qu'a sortir rapidement d'ici, je préfère rester seul.)

"Tenez, et non je ne vous ai rien volé !" dit l'elfe en sortant des couverts de ses poches, en les mettant dans l'assiette et en tendant le tout à Eva.

"Merci." répondit simplement Eva en prenant le plat, souriant timidement.

"Je vous laisse manger. Si vous avez besoin de quelque chose, je suis en bas, près du bar" expliqua Draixe avant de sortir en fermant la porte de la chambre.

(Enfin seule ! Bon eh bien ce n'est pas tout mais je ne fait pas confiance à n'importe qui, n'importe quand.)

Eva mangea un tout petit peu de viande. Elle n'était ni bonne ni mauvaise. Elle se leva dans le but de sortir de l'auberge, voulant quitter au plus vite Bouhen. En effet, la demi-elfe avait un mauvais pressentiment vis à vis de Draixe. L'elfe ne lui inspirait pas confiance. Malheureusement pour Eva, lorsqu'elle atteignit la porte, sa tête devint lourde. Elle fut soudain prit d'une énorme fatigue, ses paupières voilant ses yeux, brouillant sa vision ...

(Qu'est ce que ... Oh non ... C'est sûrement Draixe avec la viande ... Il faut que je quitte cet endroit, et vite ... ) pensa-t-elle en sortant son orbe de glace.

Elle ouvrit lentement la porte, sans faire de bruit. La demi-elfe se retrouva dans un couloir, elle était au bout de ce dernier. Il y avait cinq portes, une devant elle, deux à droite et deux à gauche. Un peu plus loin se trouvait un escalier, dans l'angle. Il était positionné vers la droite. Le couloir était sombre, il régnait en bas, un brouhaha propre au bar. Eva avança prudemment, ayant la ferme intention de sortir au plus vite de cet endroit sans revoir Draixe. Elle était en effet persuadée qu'il était à la source de la substance somnifère qu'elle avait ingurgitée. Elle avançait lentement, non pas pour ne pas faire de bruit, mais surtout car elle se sentait épuisée. À tel point qu'elle finit par se demander si il ne vallait mieux pas rebroussait chemin et retournait se coucher ...

Malheureusement, elle n'en eut pas l'occasion, en effet à peine était-elle arrivait devant l'escalier que ses paupières se fermèrent toutes seules. La demi-elfe eut juste le temps de s'appuyer contre le mur le plus proche avant de sombrer dans un profond sommeil.

Eva se réveilla quelque temps après, dans le même lit que la dernière fois, encore une fois toute habillée. Elle tourna légerement sa tête vers la droite et fit ainsi face à Draixe. Assis sur un petit tabouret, juste à côté d'Eva, il arborait un air grave.

"Que s'est t-il passé ?" demanda t-il d'un ton sérieux, avant même qu'Eva eut put ouvrir la bouche.

"Je vous retourne la question, pourquoi cette substance somnifère dans la viande ?" questionna Eva en se redressant légerement.

"Pardon ? Ah, tout s'explique ..." répondit Draixe, baissant la tête, dépité.
"Disons que j'ai un certain nombre d'ennemi, visiblement ils vous considèrent comme une menace ..." expliqua t-il.

"Heu ... Je vous connait à peine mais je vois que vous avez l'air d'être dans un sacré pétrin ..." dit la demi-elfe en repoussant la chaude couverture et en s'asseyant sur le bord du lit, face à Draixe.

"En effet ... Excusez moi pour ce qu'ils ont réussit à faire, heureusement qu'ils n'ont pas eu le temps de vous faire du mal. A mon avis, il vaut mieux pour vous que vous partiez, je ne veux pas vous mêlez à mes ennuis." déclara l'elfe.

"Comme vous voulez, j'aurez peut-être pu vous aider. Mais partir où ? lui demanda Eva.

"Sans vous manquez de respect, je ne pense pas qu'une simple mage de glace puisse m'être d'une quelconque aide. J'ai entendu dire qu'on recruter des aventuriers volontaires à Oranan, je n'ai pas plus d'informations. Vous devriez y aller." répondit Draixe d'un ton neutre, la regardant droit dans les yeux.

Eva ne cilla pas, soutenant le regard de Draixe, elle sourit à sa remarque.

"Bien, alors aurevoir. Merci pour tout." déclara t'elle en se levant et en sortant de la pièce.
Draixe la regarda passer, un léger sourire aux lèvres.

"Si vous me cherchez, je restes à Bouhen !" lança t'il peu de temps après la sortie de la semi-elfe. Malheureusement celle-ci était déjâ en bas.
Elle traversa rapidement la pièce, sans s'arrêter. Il y avait beaucoup de monde, un brouhaha infernal lui vrillait les tympans. Eva sortit rapidement de l'auberge.


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