Dans le chapitre précédent…Arc du Souffle du Voile
Chapitre XLVII : Le sarcophage de foudre
Une bonne demie heure plus tard, Akihito se trouvait en face de l'entrée des mines : après avoir retiré la flèche fichée dans son sac, il s'était félicité d'avoir pris avec lui le marteau trouvé dans la fausse tombe. Seul contre temps, le projectile avait également traversé de part en part la liasse de lettres. Avec d'infinis précautions, il cassa la flèche en deux et fit sortir les deux morceaux de chaque côté. Le fragile papier se fendit sur certaines des lettres mais l'ensemble des textes restaient tout à fait lisibles. Il chercha de nouveau les lettres parlant du Marteau et après quelques minutes, tomba sur celles qui l'intéressaient.
L'une des lettres indiquaient le chemin empruntable pour rejoindre la grotte. La Comtesse connaissait le nom de la mine mais en bonne noble qu'elle était, elle était incapable de se diriger dans les mines mertariennes. « Alors si pour une raison ou pour une autre vous devez aller chercher le Marteau Runique, voilà comment l'atteindre… ». La suite de la lettre détaillait le chemin à parcourir, ce qui facilitait grandement Akihito qui ne connaissait pas non plus les mines. La fin de la lettre mentionnait encore une fois le Gardien, cette fois avec plus de précision : « … Nous avons réussi à l'amener pour le faire protéger le Sarcophage, mais nous aurons bien du mal à l'en déloger maintenant. N'oubliez pas : l'Elémentaire de terre attaquera quiconque s'approche de lui alors venez préparée. »
(Un élémentaire de terre hein…)Les élémentaires étaient l'une des choses qui attirait le plus Akihito avec les métaux élémentaires. Les élémentaires de terres étaient relativement communs, les plus communs d'ailleurs. Leur force n'avait d'égale que leur faible intelligence d'après ce qu'il avait lu.
(Mon épée ne me servira à rien contre ce tas de cailloux… Autant utiliser le marteau.) Emmener le marteau était décidément la meilleure décision de la journée. La pioche aurait été plus efficace mais il n'avait pas pensé à l'emmener, la jugeant plus encombrante qu'utile. Akihito décrocha une des lampes murales devant l'entrée, rajusta son sac sur les épaules et avança d'un pas déterminé, lettre à la main.
Comme toujours dans les longs boyaux souterrains, Akihito perdit la notion exacte du temps. Il estima qu'il avait marché pendant quarante bonnes minutes avant d'arriver devant la mine de la Comtesse. La lettre indiquait que celle-ci était une simple ligne droite et qu'il n'y avait plus raison de se perdre à ce moment-là. Seul l'élémentaire de terre restait en ultime rempart de la relique tant convoité. Remettant la lettre dans le sac, Akihito se mit à avancer prudemment, marteau et torche à la main. Pendant de longues minutes, seul le crépitement des flammes et les cailloux roulant sous les bottes du fulguromancien résonnaient contre les parois de pierre. Ici et là, des tas de cailloux jonchaient le sol devant des cavités creusées à coups de pioches. Certaines des cavités étaient soutenues par des madriers en bois rongés qui n'inspiraient pas la sécurité. Heureusement, le couloir principal semblait lui en relatif bon état et ne menaçait pas de s'écrouler à tout moment.
Son déplacement prudent lui permit d'entendre un raclement, discret. Il venait d'un peu plus loin, dans une cavité. L'enchanteur ralentit encore plus le pas et s'approcha tout doucement de l'origine du son qui s'amplifiait à chacun de ses pas. Il arriva près d'un des madriers encadrant l'ouverture dans le tunnel et s'immobilisa pour mieux entendre ce qu'il pouvait. Le son était plus distinct et plus imposant, sans que Akihito ne puisse en déterminer l'origine. Il approcha la torche pour déterminer ce qui pouvait bien produire ce bruit.
Lorsque la lumière pénétra dans le tunnel, le raclement se transforma en crissement, comme si on frottait plusieurs pierres les unes contre les autres. Un grondement fit résonner la montagne alors que le tas de pierre que Akihito pouvait apercevoir se mit lentement en mouvement. Les pierres de différentes tailles se mirent à léviter les unes après les autres, puis à tournoyer sur elles-mêmes.
(Oh. Merde.)Pas besoin d'être une lumière pour comprendre ce qu'il se passait : Akihito recula alors précipitamment et chercha désespérément du regard un moyen de fuite : le couloir était trop dégagé. Seul salut : les autres alcôves. Lâchant la torche dans sa main, le jeune homme se précipita vers une entrée aux madriers poussiéreux a quelques mètres de là et se cacha derrière l'un des piliers à l'entrée. Retenant sa respiration et essayant de se faire le plus petit possible, Akihito écouta ce qu'il se passait dans le couloir principal. Un bruit lourd résonna dans le couloir. Puis un autre. Et un autre. Le bruit d'un rocher s'écrasant contre un autre.
(Ce sont des bruits de pas ! Mais de quelle taille est ce machin ?!) pensa-t-il, terrifié. Le plafond s'élevait à environ quatre mètres, ce qui limitait la taille de l'élémentaire.
La lueur vacillante mais vaillante de la torche brillait et projetait l'ombre du colosse sur le mur. L'ombre était étrange, comme si l'élémentaire était en plusieurs morceaux, flottant les uns à côté des autres pour former une silhouette titanesque. Un grondement se fit entendre, plus proche du grognement. Un bruit sourd s'ensuivit et la lumière disparue soudainement. Broyé sous le pied monstrueux de l'élémentaire, la torche s'était éteinte.
(Je ne peux pas le vaincre.) Akihito avait toujours courageusement affronté ses adversaires, aussi bien son père que des goules ou des assassins. Même lorsque le combat était désavantagé, il voyait toujours un moyen de gagner. Cette fois-ci, seul un massacre unilatéral l'attendait. L'écart de puissance était trop important. Le colosse mesurait au moins trois mètres de haut et son simple marteau lui aurait au maximum brisé le pied… Avant que la paluche de roche de l'élémentaire ne lui brise sa colonne vertébrale. Le silence s'installa dans le sombre couloir. Akihito ne bougeait plus d'un pouce, pas plus que l'élémentaire de terre. Un long moment plus tard, il l'entendit finalement faire demi-tour et quelques instants après, un bruit d'éboulement se fit entendre avant que le silence ne revienne.
Akihito relâcha enfin son souffle. Il hésitait à partir, laisser ce marteau-là où il était et rentrer chez lui loin de tout ça. Mais il avait tellement souffert pour en arriver là que la frustration d'un abandon lui serait insoutenable. Lentement, il se remit debout, sorti l'éclat de San-Divyna et se réengagea prudemment dans le couloir. La lumière qui s'en émanait était ténu et n'éclairait pour ainsi dire pas grand-chose, mais rassurait son porteur pour ne pas se retrouver dans le noir complet. Du bout du pied, il fit rouler quelques échardes de la torche en miettes et en fit craquer bruyamment d'autres. Il se figea, resserrant sa main sur la source de lumière pour l'étouffer. Un torrent de rocaille se fit entendre. Akihito avait eu tort de croire que l'élémentaire était retourné là où il l'avait trouvé : il s'était rendormi en plein milieu de la mine. L'enchanteur s'immobilisa de nouveau et ne bougea pas d'un iota. Le torrent se calma alors, comme si le géant de pierre s'était juste retourné dans son sommeil. Le bruit ne l'avait pas tiré de son sommeil car il n'avait pas été assez fort ?
(Peu importe, tant qu'il continue à roupiller !)D'après les bruits de raclements de la roche, Akihito estima que le colosse se trouvait devant lui, un peu sur sa gauche. Il décida donc de passer par la droite en gardant fermement le San-Divyna dans sa main. La main sur la paroi, il la longea prudemment en essayant de déterminer vaguement les formes qu'il discernait. Il fit attention à ne pas trébucher sur quelques pierres. Il ne savait si elles risquaient de s'animer et de l'écraser contre la paroi ou juste rester inertes.
Lentement, le son rocailleux se trouva dans le dos du Wiehlnois. Il put de nouveau marcher d'un pas normal, pas qu'il pressa pour mettre le plus de distance entre lui et le colosse de pierre. Lorsqu'il estima être assez loin, il ouvrit la main et la douce lumière du métal élémentaire rayonna, le rassurant quelques peu. Les bords droits avaient laissé des marques visibles sur la main de Akihito tellement celui-ci avait serré son poing sous le stress. La lumière le rassurait mais ne lui permettais pas de se déplacer dans le noir d'encre qui régnait ici. Il poursuivit néanmoins sa route en longeant la paroi avec sa main. Les espaces confinés ne le gênaient pas d'ordinaire, mais celui-ci le mettait mal à l'aise néanmoins.
(J'y vois rien… Je n'entends presque rien sauf mes propres pas qui se répercutent à l'infini. Je vais trouver ce marteau fissa et me tirer de là !)Finalement, il arriva au bout du couloir. La paroi s'était rapidement rétrécie pour finir en un goulot d'étranglement naturel. Pour un homme de la stature de Akihito, se faufiler était une sacrée épreuve. Il dut abandonner son sac devant l'entrée et pénétrer armé de son épée et le métal brillant à la main. Une fois passée, une odeur d'huile et de charbon l'assaillit. En éclairant l'entrée avec son cristal, il parvint à trouver des torches pouvant être allumé. Il refit le chemin retour pour récupérer de quoi allumer dans son sac. Lorsqu'enfin il put l'allumer, c'est un curieux spectacle qui s'offrit à lui.
Il se trouvait dans une salle circulaire, taillée et régulière, au centre de laquelle trônait un autel. Tout semblait avoir été saccagé, on apercevait des traces de flammes sur tout l'autel comme si on avait voulu le faire fondre. Le sol était jonché de différents outils, tous en morceaux. Là une pioche à la pointe aplatie, là une masse à la tête morcelée, un pied de biche tordue… Et sur l'autel lui-même, l'objet qui semble être à l'origine de tout ce chaos, l'objet qui reste inviolable malgré toutes les tentatives de ceux qui l'ont mis là. Le Sarcophage de foudre. Il était fait d'or et d'un métal noir veiné d'or, métal que Akihito identifia comme du Keraunos. SI son état général semblait intact, on pouvait voir de nombreuses bosselures, impacts et autres traces de brûlures sur sa surface. La secte de Meno y avait mis les moyens, c'était indéniable. Mais la boite restait hermétique. Akihito regarda le Sarcophage avec fascination. Il s'était posé la question sur le trajet pourquoi les lettres faisaient parfois mention du sarcophage de foudre et parfois du Marteau. Il avait supposé que le sarcophage renfermerait le Marteau et sa déduction était la bonne. La question était cependant la suivante.
(Comment vais-je réussir à ouvrir ce coffre s'ils n'ont pas réussi après des années d'échecs ?)L'enchanteur observa plus attentivement la boîte. Elle mesurait un peu plus d'un mètre de long, cinquante centimètres de large et quarante de haut. Elle semblait extrêmement lourde, bien trop pour que Akihito puisse l'emmener avec lui tout seul. D'ailleurs, il ne savait pas s'il pouvait l'appeler « boite », il ne voyait aucune charnière, aucune serrure, aucun mécanisme d'ouverture ! Le seul indice qui laissait présager de son contenu, c'était le marteau gravé sur le haut du bloc de métal précieux. Des runes parcouraient tout le long du « couvercle » et l'enchanteur y reconnut à plusieurs reprises celles inscrites sur ses pierres de runes. Certaines d'entre elles étaient cependant effacées par les divers stigmates qui striaient la surface métallique.
(C'est quand même étrange qu'elle n'ait pas l'air d'avoir souffert plus que ça…) se dit-il. A en voir les quantités d'outils fracassés, les Thorkins avaient dû s'y prendre des centaines de fois de toutes les manières différentes pour l'ouvrir ! Et son contenu restait toujours un mystère. Akihito n'était pas forgeron mais quel que soit le métal si résistant soit-il, il ne pouvait pas encaisser autant d'assauts sans broncher.
(Les lettres m'en diront surement plus…)
Malheureusement, ce ne fut pas le cas. Après avoir fouillé dans les lettres secrètes de la Comtesse, il avait bien trouvé plusieurs passages mentionnant l'inviolabilité du Sarcophage de foudre et les multiples échecs essuyés, mais rien de bien nouveau. A l'exception près d'un passage : le nom Sarcophage de foudre avait été trouvé par un des sous fifres chargé de le percer : le mot « foudre » venait non seulement des origines de la création du Marteau, mais également des chocs électriques réguliers que recevaient ceux qui tentaient de l'ouvrir.
(Sûrement à cause du Keraunos.) pensa Akihito, au sujet des effets du métal élémentaire. Il décida néanmoins de tester ces chocs pour voir ce qu'il en était. Se levant, il posa la torche toujours allumée dans un brasero vide posé sur l'autel abîmé, à côté du Sarcophage. Il approcha sa main tout doucement de la surface et bientôt, une décharge électrique se propagea dans tout son bras. Maîtrisant les fluides de foudre, le choc fut moins douloureux que pour une personne lambda mais lui fit tout de même rapidement retirer sa main.
(Le Keraunos ne devrait pas infliger des chocs aussi violents ! Les livres d'Oranan parlaient de picotements sur la peau, pas de trucs pareils !)Le Sarcophage n'était décidément pas normal : résistance hors norme, protection électrique. Il y avait quelque chose là-dessous. Le fulguromancien en vint à la conclusion que les deux étaient liés : la magie et les fluides étaient les seules explications possibles à ces phénomènes. Après tout, le Marteau avait été créé par de puissants enchanteurs, il n'était pas absurde de penser qu'ils étaient également les créateurs du Sarcophage…
(… Des enchanteurs ? De foudre ?) Une idée commençait à germer dans l'esprit du jeune homme. Il devait d'abord tester quelque chose.
Ramassant une pioche en fer au hasard, il approcha celle-ci de la boite. Arrivé à une vingtaine de centimètres de sa surface, la progression de la lame de la pioche ralentit brusquement, comme repoussée par une force invisible. Akihito essaya alors de donner un grand coup mais même avec tout son élan, la pointe de la pioche fut repoussée et ne put atteindre la surface. Elle fut déviée bien avant et alla s'enfoncer près du pied de Akihito lui donnant une sueur froide.
Néanmoins, il comprit mieux de quoi il retournait.
(Les enchanteurs qui ont créé le marteau ont également enchanté ce coffre pour qu'il puisse protéger du mieux qu'il puisse son trésor !) Ouvrant ses perceptions d'enchanteur, le jeune homme ressentit les pulsations fluidiques émaner du Sarcophage de foudre devant lui. Des pulsations lentes et régulières, qui s'intensifiaient à mesure qu'il approchait un objet métallique ou sa main.
(Ils devaient avoir prévu qu'un tel scénario pouvait arriver… Ils ont donc mis cet ultime rempart pour protéger leur œuvre. Mais ils ont surement dû également prévoir un moyen de l'ouvrir non ? Sceller à jamais l'œuvre de plusieurs années de dur labeur, quelle ironie !)Pas de serrure, pas de clé, une surface lisse et pas de charnière. En examinant de plus près, on pouvait apercevoir une mince fente qui délimitait le couvercle du reste.
(Se pourrait-il que… ?). Seul un autre enchanteur de foudre peut comprendre parfaitement le fonctionnement de ce qui a été fait par un enchanteur de foudre. Un enchanteur très expérimenté pourrait sûrement analyser les créations d'enchanteurs d'un autre fluide que les siens, mais la similarité des fluides est un facteur important. Malgré sa faible expérience dans ce domaine, c'est avec cette profonde conviction qui lui vint naturellement que Akihito posa sa main sur le couvercle en fermant les yeux. Il serra les dents sous les chocs électriques violents et analysa l'artefact qui se trouvait devant lui.
Il chercha d'abord à examiner dans son ensemble la structure de la boîte. Le fluide parcourait chaque recoin de l'objet qui était entièrement fait de métal. Il essaya de mêler son fluide à celui du sarcophage pour l'examiner plus en profondeur. Il se heurta alors à un vrai mur. La magie de foudre, bien que présente depuis des centaines d'années, avait gardé sa force d'origine. Elle suivait un chemin qui traversait toute la boite et était si dense, si compacte que les tentatives d'incursion fluidique de Akihito rebondissait sur le flux. Loin de se décourager, le jeune homme modifia son approche en modelant son fluide pour qu'il ai une forme plus fine, telle une aiguille pour s'immiscer dans le fleuve de fluide. Cette méthode échoua également et Akihito l'abandonna également après plusieurs essais. Il arrêta également car les chocs électriques commençaient à lui engourdir la main. En se frottant la main pour refaire circuler le sang dans sa main, une idée lui vint. Le fluide qui l'électrisait sortait bien un instant du flux pour le toucher. Il suffisait qu'il se serve de ce fluide pour lui ouvrir la voie dans la masse circulante.
(Allez, on essaye ça.)Une fois de plus, il posa la main sur le couvercle parcourut de foudre. Lorsqu'il ressentit les décharges, au lieu de les repousser comme il l'avait fait précédemment, il endura au contraire la pleine puissance du choc et le laissa parcourir son corps. Ca faisait un mal de chien, bien que ce soit une broutille contrairement à la douleur encore fraîche de son doigt brisé. Il posa son index et son majeur de son autre main sur une autre surface du couvercle et laissa s'échapper par là les fluides étrangers. Lorsqu'au bout d'une poignée de secondes la boucle que formait son corps était stabilisée et rendu plus supportble, il y mêla une partie de son propre fluide. Son fluide pénétra cette fois sans difficulté et atténua un peu plus la douleur puisqu'il diluait le fluide scellant le Sarcophage de foudre. Peu à peu, le sarcophage révéla ses secrets au jeune homme. Si les fanatiques de la secte n'avait pas compris comment pouvait bien se fermer le sarcophage, c'était parce que le phénomène du magnétisme leur était inconnu. Une épaisse barre de Keraunos était incrustée dans l'or sur tout le contour en contact avec le couvercle. Le fluide de foudre y passait à grand vitesse et démultipliait les vertus magnétiques du métal de foudre, attirant à lui le couvercle et scellant par la même occasion le boitier. Couper ce flux était donc le seul moyen d'ouvrir le sarcophage.
(A moins d'avoir recours à une force colossale qui ignorerait complètement les protections magiques du Sarcophage. L'élémentaire de terre en aurait peut être la force, mais ça serait prendre le risque d'endommager ce qu'il y a à l'intérieur.)En analysant un peu plus la structure de l'objet magique, Akihito remarqua un second circuit inutilisé fait de Keraunos. AU lieu de faire une boucle, celui-ci revenait ensuite sur ses pas pour retourner dans la barre maintenant le boitier scellé. De la même manière que le sens de rotation de son fluide créait une attraction ou une répulsion, le sens de circulation dans le Keraunos devait avoir le même fonctionnement ! Sans hésité, le jeune homme serra les dents et força une partie du fluide à emprunter le chemin secondaire. L'exercice revenait à essayer de faire diverger à mains nues un fleuve tout entier et la douleur ressentit était atroce. L'enchanteur ne s'avoua pas vaincu cependant.
(J'en ai chier pour en arriver là, je vais pas abandonner si près du but !). Petit à petit, le flot de fluide de foudre changea de sens. Contrairement au fleuve où chaque goutte est indépendante, le flot de foudre ressemblait lui à un énorme groupe de chaînes : dévier un maillon faisait dévier tout le reste de la chaîne et c'est donc par paquet qu'il put faire changer de direction le circuit. Lorsqu'il réussit à attirer la moitié du fluide, tout s'enchaîna. Le reste suivit naturellement la voie où la majorité du fluide se dirigeait. Epuisé et les bras complètement engourdit, Akihito tomba sur les fesses. Il prit de longues goulées d'air et calma sa respiration alors que les poils de son corps reprenait lentement leur état initial, cessant d'être dressés. Il observait le couvercle légèrement bosselé, noirci par les attaques de flammes, lévité une dizaine de centimètres au dessus de la boîte. L'équilibre était parfait, mais une simple poussée ferait chuter sur le coté le couvercle du Sarcophage. Au bout d'une longue minute Akihito se releva, s'approcha de l'autel et souleva avec précaution le couvercle.
(Bordel, c'est que c'est lourd ce truc !). Il le lâcha plus que le déposa contre l'autel. Il se pencha alors au dessus du Sarcophage de foudre et découvrit son contenu.
A suivre…