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 Sujet du message: Methbe-El (Aliaénon)
MessagePosté: Dim 14 Juin 2015 22:02 
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Methbe-El – Alentours direct (Jour 4 , 2h)

    Le cheval de Charis l’amena jusqu’aux alentours direct d’une cité en bordure d’un désert de sable. Il faisait nuit noire, bien sûr, comme à Fan-Ming, mais la température, bien que nocturne et assez fraiche, était bien plus acceptable que la neige de la cité des colons d’Ynorie.

    La ville, ou en tout cas ce qu’elle en vit quand sa monture disparut après l’avoir posée devant, était entourée d’une grande muraille ronde percée de hautes fenêtres.



    Des drapeaux rouges flottaient au vent, et une poignée de tentes improvisée avec quatre bâtons tendant une toile étaient accolées près des grandes portes… Closes. Du feu brûlait, près de l’une d’elles, éclairant un groupe de quatre hères aux allures étranges. Ils regardaient sans rien dire dans la direction de Charis.

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[Charis : Mot : trident.]

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 Sujet du message: Re: Methbe-El (Aliaénon)
MessagePosté: Mer 17 Juin 2015 11:07 
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Si vous n’avez jamais essayé de voler sur un cheval ailé à une vitesse défiant l’entendement, je ne saurais vous dire si je vous le conseille. L’expérience est des plus déroutantes et c’est les jambes flageolantes que nous arrivons à Methbe-El. Pour ce que je peux en distinguer dans le noir de la nuit, c’est une cité du désert entourée de murailles ornées de drapeaux rouges ainsi que de quelques dais sommairement dressés. S’il fait froid, comme dans tout désert une fois le soleil couché, la température n’en reste pas moins plus douce qu’à Fan-Ming et je sens mes membres revivre. Le peu de lumière dont je dispose, fournie par un feu brûlant à côté des grandes portes closes, éclaire un groupe de quatre personnes hétéroclites qui regardent dans ma direction.

Je flatte par réflexe l’encolure du cheval avant d’en descendre et lui murmure :

- J’espère que ce n’est pas à coup de cimeterres et de tridents que je serais reçue, pas vrai ? Sinon je risque de te rappeler plus tôt que prévu.

Sur ce, le cheval ailé disparaît, me laissant seule avec mes pensées. Du moins seule, si l’on omet les quatre guerriers qui me toisent. Je décide de m’approcher d’eux, lentement afin de bien prouver ma venue en paix, les mains éloignées de la garde de mes armes.

Tout en m’avançant, je lève les yeux au ciel et contemple les étoiles que je n’ai pu voir dans la cité possédée par les ynoriens, excessivement pleine de lumières. Elles paillettent la voûte stellaire comme autant de petites opales miroitantes sur un dais de velour. Les étoiles, les constellations sont si différentes de chez moi, et pourtant... Pourtant je les apprécie et les admire, comme j’admirais les miennes. Peut-être est-ce le désert qui m’entoure ou l’empyrée, à moins que ce ne soit un savant mélange des deux, mais soudainement je me sens assaillie par un brutal accès de nostalgie qui me monte à la gorge. Cependant je le refoule au loin pour me concentrer sur ma tâche et les quatre personnes qui se trouvent devant moi.

Au fur et à mesure de mon approche, je distingue trois hommes, l’un d’eux clairement plus grand que les autres tiens un cimeterre comme si elle était simplement l’extension de son anatomie. Un second porte un arsenal ma fois acceptable, avec deux dagues courbes et une épée tandis que le dernier, le plus petit, possède une sorte de rapière à bout recourbé que je n’avais jamais vu auparavant. La dernière personne est une femme aux cheveux masqués et au visage voilé d’une gaze, ouverte au niveau des yeux. Elle porte un sarouel et un petit cimeterre. En regardant l’accoutrement de ces trois personnes je ne puis m’empêcher d’écarquiller les yeux, m’étonnant qu’en deux déserts différents situés sur des mondes n’ayant guère en commun, il puisse se trouver autant de similitudes vestimentaires. Mes propres vêtements et ma cape couleur sable semblent en adéquation avec l’environnement face auquel je me trouve. J’espère que les similitudes ne s’arrêtent pas là et qu’elles pourront m’aider à discuter avec ces gens.

Arrivée à quelques mètres d’eux, je m’arrête et incline le buste.

- La lumière du soir soit sur vous. Je me nomme Charis Kel Asheara, princesse d’un désert fort lointain et je viens en paix vous demander asile pour la nuit, leur dis-je en me redressant. Je n’ai de pain à partager mais j’ai le sel, comme le tamâlaha est de coutume chez les miens.

D’où je viens, l’hospitalité offerte à qui la demande est une valeur très fortement encrée en nous, au point que la refuser peut jeter l’opprobre sur un clan entier. Cette quasi-obligation de l’hospitalité, chez nous, peut aller jusqu’à accepter la venue d’un assassin, l’accueillir à sa table et lui jurer protection pendant la durée de son séjour. Le tamâlaha, quant à lui, consiste à partager le sel et sa nourriture avec un étranger et à l’accepter ainsi comme un frère, ce n’est que l’extension et la manifestation physique de nos valeurs d’hospitalité. Habituellement c’est à la personne qui accueille d’offrir le sel comme le pain, mais les circonstances me paraissent suffisamment particulières pour déroger à la règle et prouver ma bonne volonté, pour peut qu'ils partagent nos coutumes en plus de nos vêtements.

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 Sujet du message: Re: Methbe-El (Aliaénon)
MessagePosté: Sam 20 Juin 2015 16:06 
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Methbe-el – Alentours directs.

    Les quatre paires d’yeux étaient tournées vers la princesse lorsqu’elle aborda le petit groupe. Ce fut le moustachu à la coiffe haute et blanche qui répondit, la voix rauque teintée d’un accent prononcé.

    « La paix des sables soit sur toi, Princesse Charis Kel Asheara. Je suis Ezereb, Roi des sables fugitifs, et voici Zaria, déesse de la nuit d’or, Marthis, grand général de ses morpions, et Kerem, prince des voleurs argentés. »

    Ses sourcils noirs et froncés restaient sérieux, mais une pointe lumineuse de moquerie perçait dans son regard sombre. Il poursuivit.

    « Princesse ou mendiante, tout se marchande, ici. SI tu as du sel, nous aurons du pain, si c’est ce que tu cherches, princesse. Mais il te faudra maintes miches, si tu veux des informations. Car c’est ce que tu es venue chercher à Methbe-el. Tu n’es pas d’ici, et ça se voit. »


    Ils restèrent tous quatre pendus aux lèvres de Charis… qui venait de voir sa culture balayée sans ménagement par des moqueries un peu gratuite. La seule chose qu’elle aurait gratuitement ici, si elle devait en croire les paroles du soi-disant dénommé Ezareb.

[Charis : XP : 1 (post). Mot : 1XP. - tournure.]

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 Sujet du message: Re: Methbe-El (Aliaénon)
MessagePosté: Jeu 25 Juin 2015 18:24 
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La réponse du représentant du quatuor fut particulièrement lamentable, se fichant ostensiblement de ma présentation et des règles les plus basiques de courtoisie. Je retins un soupir las. Visiblement, cela commençait mal ici et ils ne semblaient guère plus intéressants que les mercenaires qui étaient parfois embauchés par les miens pour les tâches ingrates. Les autres ne sourcillent pas à ses mots. J'ignorais que dureté de vie rimait avec incivilité.

Je retins à grand peine une expression de lassitude, mes traits de toute manière masqués par l'obscurité. Je n'ai guère la patience de traiter avec de tels énergumènes, qui me rappellent un peu trop ceux qui ont tué les miens si peu de temps auparavant.

- Vous présumez de ce que je suis venue chercher. Dois-je également vendre père et mère pour entrer dans la ville ?

J'espère qu'au moins je pourrais entrer dans la ville sans rester crever de froid dehors et qu'éventuellement à l'intérieur se trouveraient d'autres personnes à qui parler, qu'une once de politesse n'étrangleraient pas.

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 Sujet du message: Re: Methbe-El (Aliaénon)
MessagePosté: Lun 29 Juin 2015 14:25 
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Methbe-el – Alentours directs.

    Les sourcils des quatre se levèrent à la réaction de Charis. Pour répondre à sa question, le plus jeune du groupe, le plus fluet aussi, le dénommé Kerem, prit la parole d’un air malicieux.

    « Entrer dans la ville, et tout ce que vous pourriez chercher, vous l’aurez, avec votre sel. »

    Le barbu casqué au nom de Marthis s’avança, et d’une voix profonde, plus calme et posée, tenta de calmer l’ambiance un peu tendue entre le moustachu et la princesse.

    « Excusez nos réactions, demoiselle. Nous ne voyons pas souvent d’étrangers ici. Encore moins d’étrangères, hormis les hommes pâles qui viennent marchander. Car cette ville n’a qu’un but, et qu’une fonction : vendre et acheter, échanger, troquer. Elle est cité des marchands et escrocs, voleurs et habiles commerçants. La ville des dépréciés, des impurs et indignes qui sont interdits dans les villes nobles. Il n’y a pas de princesse, ici, pas plus que de Roi, déesse ou général d’armée. Juste nous, peuple soumis à la volonté de fer des mages de feu. »

    Ezereb cracha sur le sol, sourcils froncés.

    « Soumis, jamais ! »

    Le géant calme reprit, levant une main pour calmer son comparse vif à la répartie.

    « Mais tout cela, vous semblez l’ignorer, malgré vos airs de Noble de Neo-Messaliah. S’il y a eu méprise, veuillez nous excuser, et laissez-nous reprendre sur des bases seines. »

    Kerem insista un peu.

    « Ouais. Ouais. Vous avez du sel, donc ? C’est ça ? »

    Il semblait un peu nerveux, en parlant.

[Charis : XP : 0,5 (post). Mot : 0XP. - truand.]

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 Sujet du message: Re: Methbe-El (Aliaénon)
MessagePosté: Mer 1 Juil 2015 15:21 
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Les quatre semblent surpris de ma réaction. S’attendaient-ils à ce que j’abdique face à leurs insultes ? Le plus petit du quatuor, cependant, s’adresse à moi d’un ton malicieux, me disant qu’avec mon sel je pourrais obtenir ce que je souhaite dans cette ville. Je plisse les yeux, incertaine. Que sous-entend-il par ces mots ? Que le sel est une denrée rare sur ces terres ? Que ce mot revêt pour eux une autre signification ?

Le plus grand s’avance légèrement pour prendre la parole d’une voix profonde. Il semble saisir la tension qu’a créé notre échange précédent et semble désireux de rétablir la situation, et je suis prête à leur laisser le bénéfice du doute. Il me demande d’excuser leurs réactions car ils n’ont pas coutume de voir des étrangers ici, encore moins des femmes, si ce n’est quelques « hommes pâles » venus marchander. Il m’explique que la ville de Methbe-el n’a qu’une vocation : le commerce. La cité serait une cité de marchands, d’escrocs, de voleurs sans gouvernement. Cependant sa dernière phrase m’interpelle, leur peuple serait soumis à la volonté de fer des mages de feu. Qu’entend-il par ceci ? que les mages de feu sont impose une forme de tyrannie sur la ville ? Ou simplement qu’ils se présentent comme dur en affaire. Selon les dires de Tsukiko, il ne semble pas s’agir d’hommes avec lesquels il est aisé de négocier. Dans quoi me suis-je embarquée ?

Le premier homme, dont j’ai oublié le nom pour ne pas l’avoir écouté tant mon indignation était grande crache au sol, visiblement touché dans le vif par les paroles du grand, protestant qu’il ne sera jamais soumis aux mages de feu. Le géant, cependant, lève une main pour apaiser son camarade, et je lui en sais gré, il semble plus intéressant de parlementer avec lui qu’avec un cheval fougueux au sang chaud.

Le grand, Marthis, je crois poursuit en avisant le fait que je semble ignorer la situation de cette ville, malgré mes airs de noble de Neo-Messaliah, et propose de reprendre sur des bases saines, ce à quoi je réponds d’un hochement de tête profond, marquant mon adhésion à ses propos.

Cependant, le petit nerveux reprend la parole pour me demander si je possède du sel. Je plisse de nouveau les yeux, encore le sel. Il est à présent certain que nous n’avons pas la même définition de ce condiment.

- Que vous soyez truands ou honnêtes polissons, cela ne m’importe guère. Je suis en effet étrangère et je proviens d’un pays qui semble étrangement proche et pourtant bien loin de vos mœurs. Il se situe sur une autre planète, mise en péril par un être utilisant votre monde comme passage pour en atteindre un point stratégique, dis-je sans quitter le grand des yeux.

Je retiens mon souffle, sachant que mes paroles peuvent paraître difficiles à croire pour quiconque n’est pas habitué à cette notion. J’ignore ce que diraient les gens de mon peuple si jamais une femme s’approchait pour leur prononcer ces mots. Ils la renverraient, sans doute, ou feraient appel à une autorité supérieure s’ils avaient le moindre doute qu’il y ait un fond de vérité. Mais la réaction de l’homme dont j’ai oublié le nom m’a prouvé que ces gens ne réagissaient pas comme les miens, et j’ignore ce que je suis en droit d’espérer. Malgré tout, je me dois d’entrer dans le sujet à un moment ou à un autre, et puisque cet homme propose de partir sur des bases saines… Autant lui dire la vérité. De plus, je me vois mal leur expliquer pourquoi je viens d’une autre planète sans expliciter un minimum la situation…

- Je viens à Methbe-el proposer un accord, qui, je n’en doute pas, pourrait être profitable aux deux partis.

Je braque un instant mon regard sur le nerveux, son intérêt suspect pour le sel me revenant à l'esprit, avant de lui répondre.

- J’ignore ce que le sel représente pour vous, mais chez moi il s’agit d’un résidu marin que nous utilisons dans nos mets pour en agrémenter le goût, et rien de plus.

La femme de ce quatuor n'a toujours pas prononcé le moindre mot, est-elle, comme certaines le sont chez moi, de ces femmes qui ne prononcent jamais un mot en présence d'hommes, les laissant mener les discussions ? Elle possède pourtant une arme, ce que ne possèdent pas ces femmes dans ma contrée, jugées inférieures par leurs homologues masculins.

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 Sujet du message: Re: Methbe-El (Aliaénon)
MessagePosté: Sam 4 Juil 2015 21:42 
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Methbe-el – Alentours directs.

    Aux paroles de Charis, les yeux des quatre Methbeliens s’arrondirent, perplexes et interdits. Visiblement, l’idée qu’un monde extérieur puisse exister ne leur avait même pas traversé l’esprit. Comme Charis, alors qu’elle vivait encore dans son désert, en somme. Médusés, incrédules, ils la laissèrent poursuivre jusqu’au bout. A son évocation nouvelle du sel, le petit de la troupe réitéra son impatience.


    « Quoi ?! Pas de sel ? Pas de Thiir ? Hoooooo ! »

    Il trépignait sur place, visiblement déçu. La demoiselle du groupe leva les yeux au ciel et vint tapoter sur son épaule, comme pour l’apaiser. Mais ce ne fut pas la réaction la plus vive de la troupe. Le moustachu qui s’était, par méprise, moqué d’elle, s’exclama d’une voix forte et théâtrale, qui aurait pu éveiller tous les bédouins alentours :

    « Mais c’est GE-NIAL ! »

    Puis, plus posément :

    « Ohohoh mais vous êtes ce qui nous manquait : l’inspiration incarnée, la muse de nos pages blanches, la mécène de notre art ! »

    Il n’avait apparemment pas coutume d’être autre chose qu’expansif et exagéré dans ses propos et paroles. Marthis, plus terre à terre, prit de nouveau la parole après un soupir, pour expliquer la joie de son confrère.

    « Hmf. Il faut que vous sachiez qu’entre autres activités, nous sommes une troupe de spectacle, lorsque les périodes sont fastes. Danseur, jongleur, conteur ou chanteur, nous faisons des représentations en l’échange du gîte et du couvert… Et quelque fois plus, quand le spectacle est bon. »

    Ezereb reprit, avec le même engouement :

    « Oui ! Et qu’est-ce qui pourrait mieux marcher que l’histoire d’une belle étrangère venue de contrées lointaines pour vivre des aventures dans les sables du désert de Raa’Ska ? Ohohoh comme j’ai hâte que vous nous racontiez, princesse ! Et là, là vous obtiendrez de nous tout ce que vous souhaitez. »

    Là encore, le grand Marthis se fit sage et explicatif.

    « Si tant est que nous le possédions. En revanche, avec qui comptiez-vous passer un accord, dans une cité n’ayant ni chef, ni représentant ? »

    Et voyant le freluquet tomber en larmes sur le sol, sous les caresses apaisantes de la demoiselle, il précisa.

    « Le sel… Le Thiir, en vérité, car c’est le nom que nous donnons à cette drogue minérale des Hommes Pâles, ici dans le désert de Raa’Ska. Notre ami Kerem en a… peut-être un peu abusé, mais Zaria se charge de lui ôter cette idée de la tête. »

    Ceci expliquait cela.

[Charis : XP : 0,5 (post) + 1 (informations). Mot : 1XP. - glaçon.]

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 Sujet du message: Re: Methbe-El (Aliaénon)
MessagePosté: Lun 6 Juil 2015 17:46 
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Au fur et à mesure que je parle, je vois les yeux du quatuor s’agrandir, stupéfaits de mes paroles. Et elles ont de quoi surprendre, j’en conviens aisément. Ils me laissent cependant poursuivre mes paroles jusqu’au bout, mais j’ignore si c’est pour mieux se payer ma tête, ou si c’est parce que l’information doit cheminer dans leur tête.

Toujours est-il que le premier à réagir et le petit nerveux, mais pas exactement comme je m’y attendais. Il trépigne sur place en se lamentant que je n’ai pas de sel, pas de « thiir ». Je suppose qu’il s’agit de la substance avec laquelle nous avons eu ce quiproquo. La jeune femme, qui d’ailleurs n’a toujours pas prononcé la moindre parole lève les yeux au ciel et tapote son épaule comme pour l’apaiser. Je réprime un sourire, ne sachant pas s’il serait bien pris.

Mais pendant ce temps, et à ma grande surprise, le premier homme, celui que j’ai bien vite pris en grippe, s’exclame :

« Mais c’est GE-NIAL ! »

Je hausse un sourcil, me demandant quel est le degré d’ironie de sa phrase, si c’est pour lui un autre moyen de se payer ma tête. Il poursuit en disant que je suis celle qui leur manquait, que je suis l’inspiration incarnée, la muse de leurs pages blanche, la mécène de leur art.

Mon étonnement est à son comble. Est-il réellement sérieux dans toute cette exubérance ? Je ne note aucun sarcasme dans son phrasé, mais en est-il réellement dépourvu et n’est-ce pas encore une autre brimade ?

Marthis, roc solide devant l’exubérance du moustachu, prend cependant la parole dans un soupir afin d’expliquer le pourquoi du comment d’une réaction aussi vive qu’étrange. Il m’explique alors que parmi les multiples activités de Methbe-el se trouve le spectacle, parmi lesquels la danse, le jonglage, les conteurs et chanteurs sont à la fête. Qu’ils ont usage de faire des représentations en échange du gîte et du couvert, et plus si affinité en cas de bon spectacle.

Le moustachu surenchérit en disant qu’une étrangère venues de lointaines contrées serait des plus attrayantes pour conter ses histoires dans les sables du désert de Raa’Ska. Il semble avoir grande hâte d’écouter mes mots et me donne même du princesse, moi qu’il méprisait l’instant d’avant. Il me dit qu’alors, si je raconte une belle histoire, j’obtiendrai tout ce que je souhaite.

Marthis tempère cependant l’esprit échauffé de son compagnon en expliquant que cela se réduira à ce qu’ils possèdent. Il ajoute en demandant avec qui je comptai passer un accord avec une cité n’ayant ni chef, ni représentant.

Le nerveux s’effondre en larme sur le sol, manifestement dévasté de la nouvelle d’absence de thiir dans mes fontes, et Marthis explique qu’il s’agit d’une drogue minérale qu’ils marchandent aux Hommes Pâles. Il semblerait que Kerem, le nerveux, soit en crise de manque, mais que Zaria, la jeune femme, s’attèle à la lourde de tâche de lui faire passer l’envie. J’acquiesce, compréhensive.

- Lui tremper les pieds dans des glaçons le rafraîchirait peut-être un peu, dis-je en risquant un trait d’humour.

Je m’approche un peu plus du groupe, duquel j’étais restée assez éloignée, sur ma réserve.

- Je vous conterai toutes les histoires que vous désirez, je ne doute pas d’en connaître de nombreuses que vous n’avez pas ici, les miens sont un peuple de conteurs et si je n’en suis pas une de profession, j’ai toujours aimé les partager. Rien que les épreuves que j’ai passées jusqu’à arriver jusqu’ici valent le détour. J’ai quelques notions de danse également.

Mes paroles ne sont pas exactement de la vantardise, je dirais plutôt qu’elles sont un exposé de ce qui est. Finalement, je décide de répondre à la dernière question de Marthis.

- En vérité, j’ignore avec qui je pourrais bien traiter, peut-être avec tous, ou aucun. Lorsque j’ai posé des questions sur ce désert, je n’ai eu pour réponses que de vagues généralités, aussi n’étais-je pas préparée à ce que j’allais trouver en venant, mais je suis tout de même venue.

J’hésite un instant avant de demander :

- Y aurait-il des choses que je me dois de savoir sur cette ville du désert, outre son aspect commercial de troc ? Des coutumes particulières, des habitudes, des choses à éviter… ?

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 Sujet du message: Re: Methbe-El (Aliaénon)
MessagePosté: Lun 13 Juil 2015 11:29 
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Methbe-el – Alentours directs.

    Nul ne sembla relever la blague que venait de faire Charis sur les glaçons pour appaiser le pauvre Kerem qui n’en pouvait plus. Seule Zaria leva les yeux vers la princesse, des yeux noirs au trait de maquillage foncé renforçant l’aspect mystérieux de son apparence. Sa bouche était masquée, mais ses yeux étaient rieurs, alors que Kerem surjouait avec évidence son état pour en obtenir plus d’elle, tremblant maintenant comme une feuille alors qu’elle le soutenait.

    Marthis et Ezereb étaient trop occupés par Charis pour prêter la moindre attention aux deux autres. Avec emphase, le moustachu reprit :

    « Oui, ouiiii ! Contez, contez-nous. Je suis avide de vos histoires. Ohohoh… Et vous n’aurez pas à les présenter en public, nous nous en inspirerons pour nos spectacles. Votre histoire sera connue dans tout le désert, d’Arothiir jusqu’à Neo-Messaliah ! Et elle traversera les contrées, si elle en vaut vraiment la peine ! Une légende, vous deviendriez une légende !! »

    Son enthousiasme n’avait d’égal. Pourtant, il retomba d’un coup, levant théâtralement un sourcil pour s’adresser à Charis sur un ton plus sérieux… mais qui ne devait pas l’être totalement, vu l’expression de son visage.

    « Oh sauf bien sûr si vous souhaitez vous-même conter et danser pour les Hommes du désert. Après tout, un peu de concurrence ne fait aucun tort. On dit que ça fait de l’émule. »

    Marthis, lui, se concentra sur l’aspect pratique des questions de Charis.

    « La règle principale et la plus importante ici : respectez toujours vos marchés. La justice, à Methbe-el, est expéditive, et rude pour les voleurs et arnaqueurs. Ne promettez rien que vous ne serez en mesure de donner directement quand ça vous sera réclamé. Les tire-laine perdent leur main, les menteurs leur langue… Mais c’est bien la tête que les escroqueurs perdent, s’ils sont jugés coupables. »

    Il fit une pause, et reprit un peu après.

    « Methbe-el est assez cosmopolite. Les coutumes de notre peuple y sont peu marquées. Il en va tout autrement à Neo-Messaliah, où tout est plus strict, plus cadré. Si vous vous y rendez, là, il vous sera interdit de regarder quiconque dans les yeux. Les femmes ne peuvent parler directement aux hommes, sans avoir leur autorisation, ni les citoyens aux Sorciers, grands maîtres de la cité. Mais… il serait trop long de vous détailler toute notre culture en si peu de temps. Dites-moi plutôt : qu’attendez-vous exactement de votre visite ici. Quels sont vos buts. Contre vos histoires, nous vous aiderons à les atteindre. Marché conclu ? »

    Et il tendit sa main vers Charis… Un contrat de confiance, oral, scellé dans la cordialité. Elle devait être prudente, d’après les propres paroles du grand bonhomme.

[Charis : XP : 0,5 (post) + 0,5 (informations). Mot : 1XP. - courtaud.]

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 Sujet du message: Re: Methbe-El (Aliaénon)
MessagePosté: Lun 13 Juil 2015 18:34 
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Je suis manifestement tombée sur un groupe des plus inhabituels selon mes standards, mais, le premier instant de tension passé, je ne trouve pas cela si désagréable que ça.

La femme réagit à ma remarque avec des yeux rieurs et je devine un sourire sous le voile noir qui recouvre son visage. J’ignore si c’est ce voile ou ce maquillage sombre qu’elle arbore, mais il se dégage d’elle une aura de mystère, sans doute renforcé par le fait qu’elle soit la seule femme de cette petite compagnie. Le moustachu, cependant, ignorant le nerveux, poursuit avec l’entrain qui semble le caractériser. Il semble plus qu’impatient de m’entendre conter mon histoire et me propose de leur conter directement à eux sans en passer par un grand spectacle, et qu’ils se chargeront de porter mon histoire dans tout le désert, même jusqu’à Neo-Massaliah. Ce n’est pas vraiment dans mes ambitions, mais si cela peut m’aider dans ma quête…

Son enthousiasme est soudainement soufflé avec la même rapidité avec laquelle il s’était éveillé, et il me propose de conter et de danser moi-même pour les Hommes du Désert, car un peu de concurrence ne ferait aucun tort.

Avant que je ne puisse répondre, Marthis, qui semble être décidément le plus posé du groupe et peut-être même la tête pensante – bien qu’il reste encore cette femme dont j’ignore tout – répond à mes demandes. Il m’explique que la règle principale en ce lieu est de toujours respecter ses marchés, ce à quoi j’acquiesce comme si c’était la chose la plus naturelle au monde – et c’est le cas pour les miens et c’est ainsi que l’on m’a élevée. Il m’explique également que la justice est très expéditive à Methbe-el, particulièrement pour punir les larcins et les arnaqueurs. Principalement les arnaqueurs, en fait, puisqu’ils se voient aisément raccourcis d’une tête.

Si je pouvais m’adapter aisément aux coutumes de Methbe-el, il en était tout autrement avec celles de Neo-Messaliah, où il était interdit de regarder quiconque dans les yeux et que les femmes ne pouvaient parler sans autorisation des hommes. Certains clans du désert d’Imiftil avaient le même type de coutumes, mais c’était différent chez moi, et je sais d’ores et déjà que j’aurais grand peine à supporter une quelconque marque de supériorité ou de paternalisme à mon encontre. Il semblerait que les sorciers soient à la tête de l’ensemble et refusent que les citoyens eux aussi les regardent. Misère, dans quoi me suis-je lancée ? Comment peut-on traiter humainement et logiquement avec ce type de personnes ?

Marthis me demande de lui expliquer quels sont mes buts et que contre mes histoires, ils m’aideront à les atteindre, me demandant si le marché est conclu en tendant la main.

- Si mon histoire vous convient et que mes buts sont acceptables par les vôtres, alors le marché est conclu, réponds-je en serrant sa main avec force.

Mon père m’a toujours appris, lorsque je saluais ou concluais un pacte, de toujours avoir une main ferme. Les quatre me proposent de prendre place sur de grands coussins afin que je commence mon histoire. J’acquiesce, non sans ajouter une question :

- Vous dites « nos » coutumes, pourtant les vôtres semblent éloignées des leurs. Ont-ils tant d’influence qu’ils s’imposent ainsi à vous ?

Finalement, je rassemble mes idées avant de commencer.

- Pour que vous compreniez mes buts, vous devez d’abord entendre mon histoire. Je ne suis pas très bonne conteuse, et certains faits resteront crus, mais je suis certaine que vous saurez réagencer ceci pour en faire une belle histoire.

« J’ai été élevée dans l’un des nombreux clans qui parsèment le Désert d’Imiftil du monde de Yuimen. Le Kel Asheara était un vieux clan, renommé, qui traitait ses amis comme des rois et honorait ses ennemis, nous étions connus pour notre hospitalité et pour toujours payer nos dettes mais nous étions également insoumis, invaincus et intraitables. Nous n’avons jamais eu la volonté de nous hisser parmi les plus grands clans du Désert, par trop intrigants, mais nous étions néanmoins d’une importance certaine. Mon père était le Cheikh, le chef du clan. J’avais un frère aîné, et nous étions à deux ses seuls enfants. Une grande partie de nos richesse reposait sur un grand corral de chevaux que nous sélectionnions depuis des siècles, réputés autant pour leur fiabilité que pour leur vitesse et leur endurance. Mais vint un jour où tout bascula.

Je savais que mon visage n’était plus qu’un masque s’apprêtant à se remémorer un passé douloureux.

- C’était un soir. Bahia, la femme qui m’a nourrie et élevée m’a soudainement éveillée, m’indiquant que notre clan était attaqué et que mon frère était déjà mort. En effet, je pouvais entendre les bruits de bataille me parvenir au loin. Nous nous sommes échappées de la tente et nous avons parcouru, subrepticement, les tentes qui nous séparaient de la tente de commandement. Les ennemis étaient déjà dans les rues, et j’ai vu, incapable de bouger, les miens se faire massacrer sous mes yeux. J’ai été élevée dans l’idée que si nous dirigions ce clan, c’était avant tout pour le servir et qu’il passait avant toute chose, avant toute ambition personnelle. Mais je crois que même sans ça j’en aurais été dévastée. Nous nous sommes faufilées dans la tente de mon père, pour n’y trouver que son corps. Il avait été décapité et sa tête avait été emportée au loin, laissant son corps sans vie et bafoué se maculer de son sang. Dans la pièce, il y avait également les corps des membres de sa garde personnelle, que des hommes de valeur. Et puis, mon fiancé… C’est ainsi que j’ai pu voir pour la première fois son visage, il était exsangue, vidé de son sang par d’horribles balafres, à tel point que le sol tout autour de lui était rougis par une couche épaisse qui ne commençait qu’à peine à coaguler.

« Retenant mes larmes, luttant pour rester lucide, nous sommes ressorties. Le camp était en flammes, les gens criaient et les chevaux hennissaient. Une femme fut violemment prise sous nos yeux, tandis que d’autres mourraient. J’avais entre mes mains une épée d’apparat, dont je ne m’étais jamais servie contre des ennemis. Alors nous avons fuis le camp, car nous n’avions pas d’autre solution. Nous nous sommes dirigées vers le corral, où je me suis emparée d’un cheval, mais ma nourrice s’est faite attraper par des soldats ennemis qui l’ont transpercée de leurs lames car elle se débattait pour m’avertir.

Je marque un temps de pause, une boule dans la gorge. Assise en tailleur, j’ai le dos droit, ressassant les images si horribles que je me suis refusée à m’en souvenir jusqu’à présent. Mais les paroles reprennent cependant, intarissables. J’ai besoin de les exprimer.

- J’ai fuis avec ce cheval, assistant au massacre des miens, à la dévastation de mon clan, me promettant de revenir lorsque j’en aurais la force afin de rebâtir les terres des miens, et découvrir qui était l’auteur de ce massacre, car encore à présent, je l’ignore.

Je serre ma robe entre mes doigts jusqu’à ce que leurs jointures en blanchissent.

- J’ai atteint un oasis perdu dans le désert, à la lisière de notre territoire. Je savais l’eau croupie, aussi n’ai-je pas tenté de boire l’eau de la mare qui s’y trouvait pour m’abreuver à un puit, caché non loin. Puis le cheval et moi nous sommes éloignés et j’ai passé la nuit contre son flanc dans l’espoir de chasser la froidure. Au matin, je fus réveillée par un homme, courtaud, se soulageant non loin. A ses paroles, je compris vite qu’il s’agissait d’un des chiens qui avaient massacré mon peuple et qu’il était à ma recherche. Je le suivis, mais le cheval me trahit et il se rendit compte de ma présence. Nous nous affrontâmes sur le sol de cet oasis, moi, simple femmes n’ayant jamais combattu à l’épée et lui, homme féru de joutes. Je parvins cependant à enfoncer ma lame dans son corps, mais je n’en éprouvais nulle joie, nul sentiment d’achèvement. Rapidement, je me rendis compte qu’un homme se trouvait là, mais je parvins à l’achever alors qu’il était dans la pire posture qui soit. Sans délai, je repris mon chemin.

« Pour la première fois de ma vie, je quittais le désert, pour entrer sur de nouveaux territoires, ceux d’une grande ville chez les miens nommée Exech. Une ville sordide, puante, entourée de marécages dans lesquels je ne m’attardai guère car là-bas, j’appris qu’une autre grande ville de mon monde, Oranan, était sur le point de se faire envahir par une force obscure qui parcourt Yuimen. Je ressentais leur future perte comme celle qui me cuisait les entrailles à cet instant. Mon peuple s’était fait détruire, et le leur était menacé de la même fin. C’était plus que je ne pouvais cautionner. Aussi j’embarquai dans ce que l’on appelle un aynore, un gigantesque engin volant qui fend les airs pour nous mener d’une ville à l’autre, traversant les océans et les cieux éthérés. Ce fut une expérience sublime, magnifique et je me sentais tel un oiseau dans le ciel. Arrivée à Oranan, je fus rapidement propulsée sur votre monde à vous, Aliaénon, car la menace qui pèse sur Oranan vient de ce monde, les hordes traverseront le fluide pour se répandre sans aucune pitié sur Yuimen au travers du fluide qui se trouve à Fan-Ming. Sur place, j’appris qu’il y avait un désert sur ce monde, et des hommes valeureux qui le peuplaient, bien qu’ils ne soient guère connus de la cité. Aussi décidai-je de venir quérir votre aide, de la façon qui vous paraîtra la plus appropriée si d’aventure vous acceptiez, car, aussi sûrement qu’Oaxaca, la reine noire qui régis ces armées, s’apprête à se fondre sur Oranan, elle s’en prendra également à l’intégralité de ce monde et le prendra sous sa cruelle férule. Alors je suis venue chercher votre aide, votre soutien. Certaines des créatures d’Oaxaca résistent à tout sauf aux flammes, aussi j’espérais obtenir une audience auprès des sorciers de feu de Neo-Messaliah.

Je marque une petite pause, assoiffée d’avoir tant parlé, avant d’ajouter, une once d’affolement dans le regard que je ne peux retenir, pas après mon récit.

- Mais après ce que vous m’avez dit d’eux… Je ne sais pas s’ils apporteront une quelconque aide. Cependant je me dois d’essayer. Connaitriez-vous un moyen d’obtenir cette audience, quelque chose que les sorciers désirent, peut-être, ou quelqu’un pour parler en mon nom si les femmes n’y sont pas reconnues ?

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MessagePosté: Dim 19 Juil 2015 10:01 
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    Lorsqu’elle raconta son histoire, nul membre du quatuor ne se permit le moindre commentaire, absorbés qu’ils étaient par son récit prenant et intense en tous points. Même Kerem avait cessé de trembloter misérablement, preuve que son manque n’était pas si grave et marqué que ça. Lorsqu’elle eut fini, les regards des trois mâles de la petite troupe convergèrent vers la demoiselle, Zaria, qui soupira finalement sous son voile noir avant de prendre la parole. Une première depuis l’arrivée de Charis parmi eux.

    Elle commença par répondre prioritairement à la première question qui leur fut posée par Charis.

    « Ils ont autant d’influences sur nous parce qu’ils sont nous. Nos frères, nos pères, nos fils. Le Pouvoir se marque sur les enfants de notre peuple. Alors, les Sorciers les recueillent, les éduquent et en font un des leurs. Pour les Communs, c’est un grand honneur d’être ainsi choisi pour avoir le pouvoir. Mais si nous n’oublions pas qui ils sont, très vite eux oublient ce qu’ils ont vécu ici avant. Ils deviennent sans cœur et sans pitié. »

    Elle garda les yeux fixés sur Charis. De grands yeux noirs profonds. La survivante du Kel Asheara crut y déceler, un instant, une lueur étrange.

    « Les Sorciers peuvent vous aider par leur pouvoir pyromantique, mais les plus puissants d’entre eux ont également des pouvoirs de vision : Ils voient ce qui fut, ce qui est, et ce qui ne s’est pas encore passé. Mais là encore, leur hiérarchie est stricte, et tous n’ont pas accès à ce pouvoir. »

    Elle se tut subitement. Marthis toussota dans sa barbe avant de l’inciter :

    « Dis-lui, Zaria. Elle mérite de savoir. »

    La belle soupira, puis reporta à nouveau son attention sur la princesse.

    « Vous nous avez confié votre histoire, votre vie. Alors oui, je peux vous le dire. Il arrive que dans de rares cas, des femmes montrent une grande capacité à la pyromancie dans leur jeune âge. Celles-là, les Sorciers consentent parfois à les mener en leur sein. »

    À son ton, on voyait bien que c’était chose rare. Très rare.

    « Ce fut mon cas. J’ai été des leurs, mais… si je ne peux parler de ce que j’ai vécu là-bas, je ne me suis jamais pour autant laissée formater par leurs enseignements. Je n’ai pas oublié d’où je venais. J’étais brillante, une élève des plus prometteuses pour accéder au rang de Sorcier de vision… Mais le Conseil des Anciens a refusé de voir une femme accéder à ce poste, malgré les recommandations de mes professeurs. Alors… j’ai fui Neo-Messaliah, et ai rejoint les miens. Depuis, ils me cherchent en vain, car ils ne supportent pas de s’être fait duper. Ils ont investi en moi du temps et du pouvoir, et cherchent à me le reprendre avec ma vie. »

    Le silence tomba sur le campement, seulement perturbé par les crépitements du feu. Marthis prit alors la parole.

    « Nous saurons vous mener à Neo-Messaliah, mais pour y entrer, il va falloir convaincre ici, à Methbe-el, un sorcier de vous y laisser entrer. Ils sont friands des spectacles. Demain, nous conterons votre histoire à la populace. Il en sera sans doute un pour l’entendre. Kerem le suivra, et nous pourrons aller le trouver. Au vu de votre histoire, il ne sera pas complexe de vous faire accepter là-bas. Vous êtes une princesse : ils reconnaitront ce rang en vous. »

    Ezereb bailla alors de tout son soûl et se leva.

    « Bon, les p’tits gars, je suis crevé moi. Je vais me répéter ton histoire avant de dormir, Princesse Charis. Car demain, je la conterai pour toi. »

    Et il s’en alla dans une tente commune remplie de coussins et de couvertures, où il s’allongea pour la nuit. Les trois autres restèrent avec Charis. Au moins jusqu’à ce qu’elle décide d’aller se coucher. Ils étaient là pour poursuivre la discussion avec elle, si besoin.

[Charis : XP : 1 (post) + 1 (histoire et questions). Mot : 1XP. - tenaille.]

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 Sujet du message: Re: Methbe-El (Aliaénon)
MessagePosté: Dim 19 Juil 2015 16:07 
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A la fin du récit de mon histoire, mon visage est de marbre, fermé, je le sais mais je ne peux l’empêcher, totu ceci est bien trop récent et c’est la première fois depuis ma nuit dans le désert que je prends le temps de m’attarder dessus, et la toute première fois que je prononce ces mots à voix haute. Mon père est mort. L’homme que je devais épouser aussi. Mon camp est parti en fumée, et je suis la princesse – non, la chef – d’un clan dissous. Sur l’honneur et la mémoire de mes ancêtres, je promets que dès que je serai prête, je retournerai dans le désert, dans mon désert, et je ferai revivre le nom du Kel Asheara.

Cependant, je reviens à l’instant présent pour observer les réactions du quatuor face à mon histoire, et tous semblent plus que captivés. C’est auditoire attentif, qui ne semble pas me juger me fait du bien, je pense. Je note que le petit nerveux a même cessé ses tremblements, les contes et les légendes seraient-elles un palliatif à ses drogues ? Je l’espère pour lui, je trouve cette option bien plus plaisante.

J’ai la surprise de voir la femme du groupe, la dénommée Zaria, prendre la parole en premier, elle qui s’était tu jusqu’à présent. Elle m’explique que si les sorciers ont autant d’influence sur eux, c’est qu’ils faisaient partie des leurs, ils étaient membres de leurs familles, membres qui ont fini par rejeter leurs racines en embrassant la caste des sorciers.

Je vois ses yeux fixés sur moi alors qu’elle poursuit, et j’y perçois une intensité certaine, comme si cette histoire la touchait personnellement. Un frère, un fils ou un père lui aurait-il été enlevé ? Elle poursuit cependant en m’expliquant qu’ils pourraient en effet nous aider de leur maîtrise du feu, et que certains d’entre eux ont même le pouvoir de vision, permettant de voir le passé, le présent et même le futur. J’écarquille les yeux, quelles capacités fantastiques ! Et étranges… J’appréhende autant leur rencontre que je l’attends.

Elle se tait soudainement, mais Mathis la presse de continuer, estimant que je mérite de savoir. Je m’apprête à protester que je ne souhaite aucunement les forcer à quoi que ce soit, mais la femme soupir avant de poursuivre. Ainsi, ce n’est pas un membre de sa famille qui a été emporté, mais elle. Elle a développé des capacités de pyromancie et a été acceptée parmi eux. Zaria a séjourné parmi eux, mais n’a pas adhéré à leurs préceptes, aussi s’est-elle enfuie, malgré ses dons prometteurs, car elle a été refusée comme membre du Conseil des Anciens pour des raisons misogynes. Comme je la comprends… Elle se retrouve à fuir, elle aussi. Nous avons plus en commun que j’aurais imaginé.

Un silence s’installe lorsqu’elle achève son histoire. Je décide de ne pas le briser, du moins pour le moment, laissant le crépitement des flammes s’élever dans les airs et mes yeux s’élèvent jusqu’aux étoiles, qui parsèment le ciel autour de nous. Quels destins curieux.

Marthis rompt cependant le silence, expliquant qu’ils pourront me mener jusqu’à Neo-Messaliah, mais que pour ce faire, il me faudrait convaincre ici même un sorcier afin qu’il me laisse y entrer. Il m’explique que ce sera sans doute possible demain, car ils apprécient beaucoup les spectacles et que mon histoire sera contée le lendemain. Ce sera une aide considérable pour être acceptée par un sorcier.

Sur ces paroles, le moustachu se lèvre pour annoncer qu’il doit aller se répéter son histoire avant d’aller dormir, car il la conterait pour moi demain.

Je hoche la tête dans sa direction en lui souhaitant une douce nuit, puis je regarde de nouveau Zaria. J’effectue alors une chose que je n’ai que rarement faite. Je me lève de mon coussin pour m’agenouiller devant elle et prendre sa main dans la sienne. Nos yeux sont à la même hauteur et je plonge mes yeux bleus dans le noir insondable des siens.

- Je viens peut-être d’un autre monde, mais je comprends tes paroles et je comprends la peine qui doit étreindre ton cœur. Je viens de contrées où les femmes ne sont guère considérées, où dans le meilleur des cas elles se contentent de souffler, dans l’ombre, des conseils à leurs maris dirigeants. A tel point que je me fais encore appeler princesse alors que je suis devenue, par la mort de mon père et de mon frère, l’unique héritière de mon clan. Et je sais ce que c’est que fuir et de quitter ses espoirs, de voir un avenir partir en fumée, d’être dupée par l’espérance. La tenaille dans laquelle la déception enserre les entrailles, qui menace de tout submerger.

Je serre sa main et retourne m’asseoir pour les regarder tous trois, droite sur mon coussin.

- Je ne saurais assez vous remercier pour votre aide, et si je puis faire quelque chose pour vous, laissez-le moi entendre, et je ferai ce qui est en mon pouvoir.

Je laisse mes paroles retomber, afin qu’ils marquent les esprits, car je pense ce que je dis. Qu’importent leurs coutumes, chez moi le don est naturel, et je décide de partager ma nature comme ils ont ouvert la leur. Je décide alors de poursuivre mes interrogations :

- Y aurait-il d’autres choses que des belles histoires que je pourrais leur proposer en échange de leur concours ? Y a-t-il des choses qui leurs tiennent à cœur ? De plus, si je puis vous être d’une quelconque aide pour la représentation de demain, j’en serai ravie.

J’ose demander, finalement, d’une petite voix :

- Vous auriez des légendes sur les terres alentours ? Des mythes, ou quelque chose dont le récit vous tienne à cœur ? J’aimerais en entendre, et, qui sait, peut-être rêver…

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 Sujet du message: Re: Methbe-El (Aliaénon)
MessagePosté: Dim 26 Juil 2015 11:59 
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    Le regard noir de Zaria ne sembla guère se troubler lorsque Charis lui fit part de toute sa compassion. Elle resta silencieuse jusqu’à ce que la princesse du désert regagne sa place, et ensuite seulement répondit à ses paroles.

    « Je ne garde aucune tristesse, et ils ont plus à regretter que moi de m’avoir perdue. La seule chose déplaisante pour moi est de n’avoir pas été formée pour contrôler le pouvoir qui m’habite. Mais qu’ils restent bien entre eux, ces phallocrates. »

    Une flamme dansait dans son regard, plus encolérée et amère que réellement triste.

    Marthis reprit la parole pour le reste des réponses à faire à Charis. Avec un sourire calme, il précisa :

    « Nous respecterons notre marché, étrangère. Nous vous aiderons contre une histoire. Vous avez rempli votre part, à nous de remplir la nôtre. Nous ne demanderons rien de plus, car ainsi fonctionne notre monde… Jusqu’à notre prochain marché. »

    Un sourire de connivence étira son visage, alors qu’il poursuivait.

    « La magie est bien la seule chose qui leur tient à cœur. Parfois, ils s’oublient devant nos spectacles, les moins soucieux les préférant parfois à leurs longues heures de concentration… Mais si vous n’y êtes pas prédisposée, ne jouez pas sur ce domaine. En tant que mages de vision, les plus puissants pourraient s’intéresser à vos origines, afin d’en apprendre plus sur vous. Mais prenez garde de ne pas finir en sujet d’étude… Ils ne vous considèreraient alors pas plus qu’un objet. »

    Une mise en garde bonne à prendre, sans aucun doute. Il soupira ensuite à la demande de Charis de lui conter une légende. Mais pas un soupir de lassitude, puisqu’il garda son sourire bienveillant.

    « Ah. Vous auriez dû demander à Ezereb lorsqu’il était encore éveillé ! C’est lui notre conteur. Mais je vais essayer. »

    Il fit silence, et leva les mains pour demander la même attitude à son auditoire. De sa voix ronde et chaude, il commença son récit.

    « L’histoire se passe lors de la nuit des temps, alors que Methbe-el n’existait pas encore, et que le Désert de feu n’était qu’une marée rougeoyante loin à l’horizon, inaccessible. Il était pour nombre des Cadi Yangin, les sorciers de feu, un océan de promesses, la subjugation de leur art. Dans leur antique cité de Messaliah, ils passaient de longues heures à observer le feu qui couvait au loin. Les heures les plus spectaculaires pour mirer ce paysage étaient les plus sombres heures de la nuit, quand la noirceur des cieux ne parvenait à éteindre le feu du désert, et qu’il rayonnait de sa rouge lueur, défiant même les heures.

    Une nuit, un sorcier du nom d’Ibn Al’Sabbar, un jeune apprenti rêveur et ambitieux, observait depuis de longues heures le lointain paysage enflammé. Comme tout pyromancien, son désir le plus ardent aurait été de s’y rendre, mais il savait comme tous que de nombreuses expéditions avaient déjà été envoyées vers les sables brulants, sans que nul n’en revienne jamais. Et pourtant, son rêve était incandescent, comme l’espoir de les voir un jour de près, les flammes du désert de feu.

    Mais alors qu’il rêvait éveillé, il vit une flamme se détacher du désert, dans la nuit, et venir vers lui, vers Messaliah. Curieux, et interloqué par la rapidité de son arrivée, et l’incongruité de sa présence, il descendit de la haute tour d’observation pour s’encourir à travers le Raa’ska, à travers les heures sombres, pour rejoindre cette flamme. Longtemps il courut dans le sable, et lorsqu’il fut épuisé, la flamme vint le rejoindre. Il ne s’agissait de nul autre que le Vâkkar Tï, le marcheur de feu, cette légendaire créature bipède aux sabots de cheval, au corps de braise et à la tête remplacée par une boule de feu flamboyante. Quand il le reconnut, il se laissa tomber à genoux par terre, car Vâkkar Tï était perçu comme un dieu vivant pour les Cadi Yangin. Mais le Marcheur Flamboyant n’avait que faire de suppliques pieuses. Il adressa la parole à Ibn Al’Sabbar :

    « Toi, Sorcier, tu m’as vu courir dans la nuit. Et pour ça, j’exhausserai ton vœu le plus cher. »

    La voix rendue rauque et hésitante par ses longues heures de contemplation muette, le pyromancien répondit, avec une certitude fanatique :

    « Je veux voir le Désert de feu de près, et y survivre. »


    Vâkkar Tï émit alors un rire sinistre, et disparut dans un nuage de fumée noire. Ibn, persuadé d’avoir été victime d’un mirage, s’en retourna bredouille à Messaliah. Il s’endormit d’un sommeil empli de cauchemars où tout ce qu’il aimait brulait. Et le feu le réveilla, alors que la chaleur était telle, dans sa chambre, que le mobilier prenait feu de lui-même. Le jour était levé, dehors, et une tempête de sable faisait rage. Mais pas n’importe quelle tempête. Tufan, le cataclysme. Car le sable qui était projeté par des vents violents et brûlants était enflammé. Il s’incrustait dans la peau de ceux qui, imprudents, tentaient de fuir la cité, brûlant leurs chairs sans pitié, réduisant leurs habits en cendre. Regardant par une ouverture, il vit alors que son vœu avait été exaucé. Mais s’il n’était pas allé au désert de feu, c’était le désert de feu qui était venu à lui. En une nuit, la nuée ardente du sable de feu, semblable à de la lave, s’était avancée jusqu’aux portes de la cité, et battait celle-ci de sa fureur destructrice.

    La ville vacilla sur ses fondations, et commença à s’enfoncer dans le sol, dans le sable, comme prise dans d’incandescents sables mouvants.

    Ainsi tomba Messaliah, disparaissant dans les sables en ne laissant plus que des ruines. Les quelques survivants qui parvinrent à s’enfuir après la tempête étaient marqués à jamais des stigmates de cet âge. Survivants, ils battirent une cité, Neo-Messaliah, qui ne tomberait pas sous la férule du désert de feu, qu’ils apprirent à craindre plus qu’à adorer. Seul leur chef, Ibn Al’Sabbar, garda cette admiration macabre pour le feu du désert. L’on dit qu’aujourd’hui encore, il se fait consumer de l’intérieur par le sable brulant du remord. »


    Et le silence se fit, sur le petit campement. Chacun semblait pensif.

[Charis : XP : 1 (post) + 1 (légende) + 0,5 (informations). Mot : 1XP. - clivage]

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 Sujet du message: Re: Methbe-El (Aliaénon)
MessagePosté: Mar 28 Juil 2015 17:41 
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Aux paroles de Zaria, je hoche la tête, compréhensive. Du talent gâché. Combien l’ont-ils ainsi été, par l’ego d’autres êtres qui se targuaient d’être plus puissants ?

Cependant je ne puis poursuivre mes pensées car Marthis reprend la parole m’annoncer qu’ils honoreront leur part du marché comme j’ai honoré la mienne, puis il poursuit en expliquant que la magie est bien la seule chose que ces homme tiennent à cœur et me met en garde contre eux. Il semblerait que parmi eux, les mages de visions représenteraient pour moi le plus grand risque, car ils pourraient ne voir en moi qu’un cobaye. Mais pourtant, ce pouvoir de vision semble des plus intéressants, je n’en avais jamais entendu parler.

Concernant ma demande de légende, Marthis s’exclame que j’aurais dû la demander à Erereb, le moustachu dont je n’avais pas – à ma grande honte – noté le nom lors de notre fort mauvais départ. Il entreprend alors de me conter l’histoire d’une ancienne ville, Messaliah, qui a péri en raison des rêves d’un être qui accepta de croire aux cadeaux d’un mauvais génie. Nous aussi possédons nombre d’histoires sur ces esprits malins, des djinn et autres créatures qui peuplent les déserts de nos contes. Cependant cette histoire semble véridique, du moins dans les grandes lignes, et m’intéresse au plus haut point, attisant ma curiosité.

- A l’époque de Messaliah, existait-il déjà ce clivage entre eux et vous ? Il semblerait que le feu soit des plus prédominants dans votre culture, bien plus encore que dans la mienne…

Je poussais un léger soupir. Tant de chose à apprendre sur ce monde, et si peu de temps pour le faire…

- Cette ville se trouve-t-elle loin d’ici ? Contre une légende, ou ce sabre d’apparat à ma ceinture, accepteriez-vous de m’y mener, plus tard, ou est-ce un lieu que vous évitez, interdit ? Vous m’avez rendue très curieuse…

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 Sujet du message: Re: Methbe-El (Aliaénon)
MessagePosté: Mer 5 Aoû 2015 14:02 
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Methbe-el – Alentours directs.

    Avant que quiconque ne put répondre à Charis, Kerem bailla et s’étira avant de se lever, saluant d’un signe de tête l’assemblée pour aller se coucher, apparemment fatigué. Il ne restait donc que trois êtres, autour du feu de camp. Le vaillant Marthis, la mystérieuse Zaria, et la princesse du désert, Charis Kel Asheara. Le bonhomme répondit à la première question de la princesse.

    « Methbe-el et Neo-Messaliah sont toutes deux filles de l’antique Messaliah. Mais dans les récits, l’on ne cite que la seconde. Alors, nos aïeux vivaient ensemble. Ce n’est qu’à cette époque que les sorciers se sont radicalisés, n’acceptant parmi eux que les leurs, et sous la condition de leur endoctrinement. A ce qu’on dit, Ibn Al’Sabbar les dirige encore, immortel suite à son vœu à Vâkkar Tï. Mais nul ne l’a jamais vu. Ses pairs le tiennent enfermés, comme le secret de tout savoir relatif au feu du désert. »

    Il posa les yeux sur Zaria avant de poursuivre.

    « Je ne vous conseille pas le voyage jusqu’à ces contrées dévastées. Vous n’y troueriez que les ruines d’une civilisation déchue. Et je vous y accompagnerai pour tout l’or du monde : profaner cet endroit est passible de mort. »

    Zaria embraya, railleuse.

    « Et comme personne n’enfreint jamais la règle, nul ne saura jamais si l’on s’y rend. Le sabre et une histoire, et je vous mènerai en ces lieux qui m’attirent au moins autant que vous : l’essence de mon pouvoir, et de la folie des sorciers. »

    Elle tendit la main, comme pour passer un nouvel accord.

[Charis : XP : 0,5 (post) + 0,5 (informations.) Mot : 1XP. - victime.]

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