La route menant à l’embarcadère aérien de Lehber s'élance entre les arbres en simple sentier de terre battue. J’accélère d'abords le pas, puis me met à courir franchement, grisé par l'élan de puissance, frappant le sol de mes bottes sur la terre gelée.
Je sens que Depheline est derrière moi, elle est moins rapide, mais elle me suit sans rechigner. l'appel de l'aventure a sonner dans son cor et visiblement la rouquine l'a entendu aussi.

Nous somme deux silhouettes glissant sur le sentier, l'une drapée d'une cape blanche abimée d'un blanc neige, l'autre de robe couleur ambre et acajou. Nous filons comme une hermine et une belette, cavalant dans les terres froides.

Au bout d'un bon moment, lorsque nos poumons enflammées appellent l'air à grand goulot, nous apercevons la grande plaine d'embarcation où, tel des monstres endormies, nous attendent les cynores. Ces moyens de transport aériens ressemblent à des navire sans voiles , ni rames, entourés de cerceaux lumineux permettant à ces étranges bâtiment de voler.

Je m’arrête un instant, reprenant mon souffle difficilement, suant sous mon masque, avant de me redresser et d'étirer mon dos. Un regard sur les environs confirment mes ambitions. Ces machines nous porterons sans problèmes jusqu'à l'ile tant convoité, si leur capitaine respectif se montre enclin à la négociation. Dévier de son itinéraire habituel un navigateur, c'est comme demander à un joueur de carte de parier l'un de ses doigts. Autrement dit, cela s'annonce rude à en juger par l'allure sereine et placide des navigateurs elfes qui pullulent dans la plaine.

Je repère enfin un élément intéressant, L'un des dirigeant de cynore se trouve être une elfe de petite taille, aux regard éveillé et curieux. Tout dans son allure nerveuse et ses gestes vifs, indique un tempérament aventureux et énergique. je tient surement là, le capitaine idéal pour un voyage vers une destination inconnue. Je fais signe à Depheline de me suivre et me dirige à petite foulée vers l'elfe bleu.

La dite elfe semble en grande conversation avec elle même, papotant seule en réunissant des cartes et des compas étalé sur une caisse. Elle baragouine quelques mots dans sa langue et fourre pêle-mêle les cartes dans un sac de voyage, tassant le tout sans grande finesse avec des gestes toniques. La petite elfe a de long cheveux blond bouclée, une peau bleu pâle tirant sur le glacé et de grand yeux bleu-violet profond. Son équipement en cuir brut laissent visible de multiple poche remplie de divers babioles et instrument dont l'utilité m'échappe sur l'instant. Une originale à n'en point douté. La chance joue peut-être en ma faveur et je me dirige vers elle, la démarche souple et le port altier. Jouant de ma grâce naturelle et de geste que je cale sur ses mouvements vifs, cherchant à adopter son style entre nervosité et excitation.

"Navigatrice! Capitaine ! Ohé!"

Je la hèle à grande voix, annonçant ma venue. Puis enchaine à peine arrivé à sa hauteur.

"Par Rana! Dès que je vous ai vu, je vous ai choisie ! Vous avez dans votre regard, le bleu de l'infini et l'étincelle de l'aventure! Avec vous je sais que le voyage aura une toute autre saveur! Ma dame, je viens demander, à vous et votre vaisseau, un vol palpitant, un vol vivifiant, que dit-je ! LE VOL vers la découverte d'une ile dont la localisation m'est toute réservée. Voilà la proposition, Vous avez le bateau et l'ambition, j'ai l'or pour un voyage et la connaissance de l'emplacement d'un endroit que nul cynores de votre compagnie n'a jamais foulé. Faisons affaires et devenons plus que des vies défilants parmi tant d'autres! Inscrivons nous dans la liste ceux dont le nom restera encré sur parchemin pour avoir découvert un lieu non répertorié ! Soyez mon navire! je serait votre vent !"

Sur cette tirade, je sors la bourse de yus, prouvant mes intentions commerciales.

[Utilisation de Charme : 1/jour, les dons magiques et sociaux du ménestrel lui permettent de s'attirer les faveurs de quelqu'un (Ne peut pas permettre par ce biais des gains en yus ou en objets, mais utile pour persuader quelqu'un plus aisément). Pour que ça marche, il faut avoir un minimum de 1PM d'un élément au choix. La capacité ne consomme pas de PM par ailleurs.] ]

Sur les pas de Serpent qui s’était mis à cavaler quelques mètres devant elle sans même tenter de l’attendre, Depheline pesta derrière son ami, à moitié essoufflée bien que semblant plus résistante qu’auparavant. Visiblement, la bénédiction du collier qu’elle s’était vu offert avait totalement fini de la libérer du mal-être aussi bien mental que physique qu’elle avait ressentie jusqu’alors depuis leur sortie de la grotte.

« Doucement ! », cria-t-elle, bien qu’elle se sentait tout aussi portée que lui par un élan tout nouvellement découvert qui lui faisait chaud au cœur. Plus rien ne devait avoir d’importance, seule la découverte et le bonheur que cette dernière lui procurerait comptait.

La magicienne n’avait jamais approché de cynores de sa vie, même si elle en avait parfois vu voler loin et haut dans le ciel au-dessus d’elle, dépassant Dahràm sans jamais s’y arrêter. La pauvreté, la corruption et la dictature à laquelle elle était soumise depuis des temps immémoriaux y était pour beaucoup. Fascinée, elle félicita le Ménéstrel de sa bonne idée.

« Avec ça, on sera encore plus rapide ! Fabuleux ! »

Elle eut envie de sauter dans les bras de Serpent, mais se ravisa au moment où elle comprit qu’il allait s’adresser à une Earion semblant être la maîtresse de l’un des vaisseaux aériens. Il fallait faire bonne impression. Cela étant, à bien y penser, il allait être difficile de la convaincre de les conduire là où ils le voulaient, au moment où ils le voulaient, comme ça, en claquant des doigts, même s'il le fallait. Cette fuite vers l'avenir, même si elle pouvait sembler, d'une certaine façon, quelque peu artificilelle pour l'humaine, était vital pour les deux Darasmois.

Les quelques centaines de pièces qu’elle avait en sa possession n’allaient probablement pas jouer en sa faveur, car elle avait déjà tout dépensé sans compter, pour s’offrir les plus belles toilettes ainsi que la plus belle magie possible. Ainsi, sentant que Serpent était dans son élément, alors qu’il entamait de vives et joyeuses parlementations, Depheline entreprit de rester en retrait, s’approchant plutôt de la bête technologique pour en étudier le principe. Elle écouta néanmoins discrètement la suite du dialogue, curieuse de découvrir ce qui allait se dire et surtout, on ne pouvait plus impatiente de grimper à bord de l’engin pour partir vers le large irrésistiblement attirant.

La jeune humaine se promit de féliciter son compagnon pour sa verbe, car il la sidérait presque autant que ce bijou qu’elle examinait sous toutes les coutures. Il n’était ainsi pas difficile à comprendre la raison de son attachement à cet individu si charismatique et à la fois si mystérieux. Ne restait qu’à espérer, dans l’esprit de la magicienne, que le masque qui le séparait de sa vis-à-vis ne jouerait pas en sa défaveur.

Jet de charme : Réussite critique
Jet de création du PNJ : 58

L'elfe te regarde et rosit à tes propos, ce qui fait passer sa peau à un violet léger.

"Vous êtes un charmeur, monsieur. Et vous parlez plutôt bien pour un humain. Mais je ne peux pas vous être utile dans votre quête, je suis bien cartographe, mais d'un navire qui va sur les flots, pas sur les airs."

Elle te regarde, toi et ta compagne de voyage et va pour se détourner, puis finalement se ravise avec un sourire :

"Mais si cela vous convient, mon navire vous emmènera sur les terres que vous cherchez. Je suis membre d'un équipage payée par le gouvernement pour explorer les mers à la recherche de ses richesses. Je me ferais donc une joie de découvrir votre île ! Et je pense que mon capitaine ne dira pas non !"



edit : PNJ ajoutée à la liste ^^

Depheline s’était brusquement sortie de ses contemplations du Cynore, au moment où elle avait entendu la réponse de l’Earionne. Elle était prête à les conduire ? Bien sûr, la jeune femme fut quelque peu contrariée d’apprendre que ça ne pourrait être qu’en bateau. Elle se demanda soudainement si ‘emprunter’ l’engin qu’elle avait sous les yeux ne serait pas une meilleure solution, tant elle était impatiente de partir à la découverte de l’île qu’elle semblait connaître depuis toujours.

En elle, la magicienne commençait à sentir un malaise croissant qui ne parvenait plus à être recouvert par l’allégresse de la puissance toute nouvellement acquise. Quelque chose ne tournait pas rond dans sa tête. D’où lui venait cette volonté soudaine, à elle ainsi qu’à son ami, de rejoindre une île au beau milieu de nulle part, avec dans l'idée de voler un engin volant dont elle ignorait tout. Aussi loin que sa mémoire remontait, elle n’avait jamais été informée de l’existence de cette île. La contradiction que Depheline ressentait était donc au plus haut point perturbant. Que fallait-il donc écouter, son instinct et ses envies, ou son esprit rationnel qui tentait de reprendre le dessus sur ses pulsions tant bien que mal, sans réussir à lever le voile flou qui pèsait sur elle.

Bousculée et incapable d’exprimer la moindre forme d’émotion, l’Humaine emboîta le pas à Serpent et à leur nouvelle guide.

« Oui, c’est parti, à l’aventure… »

Pour la motiver, des images mentales de leur succès se pressèrent dans sa tête. Elle se voyait poser le pied sur cette terre inconnue et un large sourire se dessina sur son visage. L’agilité d’esprit de la magicienne atteignait son paroxysme, alors qu’elle était même capable d’étouffer son pragmatisme à l’aide d’excuses de son propre cru.

Sans tarder, ils furent conduit à destination par la cartographe, après une nouvelle petite marche qui lui sembla bien courte par rapport à ce qu’ils avaient eu à explorer dans les mines.

L'elfe vous mène d'un pas vif à travers la ville jusqu'au port de la ville. Elle longe les docks jusqu'à une magnifique frégate, à la ligne on ne peut plus elfique.



"Voici le Alphaeron, le cygne des mers en langue commune. Le plus grand navire de Lebher, celui qui nous sert à l'exploration. Il est conçu pour traverser toutes les mers du monde. Soyez sans crainte, où que soit votre île, si elle existe, nous la trouverons !"

Un elfe de haute prestance s'approche alors de vous. Il porte un collier, sans l'avoir vu, vous le savez déjà.

"Te voilà Assistar, nous t'attendions pour lever l'ancre. Je pense savoir où trouver une nouvelle île. Rejoins-moi dans ma cabine, je vais te montrer l'emplacement. Quant à vous deux, si vous cherchez une île, montez !"



PNJ ajouté à la liste

Ravie d’être escortée aussi rapidement, Depheline ne se posa pas plus de question. Elle avait bien sûr été deçue de ne pas voyager en Cynore, car elle aurait beaucoup aimé ressentir la sensation grisante du vol par-dessus les flôts. Pour autant, elle resta à nouveau bouche bée devant la beauté du navire qu’ils allaient investir pour réaliser le trajet en direction de l’île inconnue pourtant si familière dans son esprit.

Au moment d’entrer en contact avec le capitaine du navire, une petite étincelle se manifesta dans son esprit et elle tenta tant bien que mal de ne pas exprimer sa déroute. Un lien étrange semblait exister entre elle, Serpent et cet elfe. D’instinct, la magicienne sut qu’il était généré par la présence de ces colliers autour du cou de chacun d’entre-eux, bien qu’elle fût incapable de voir si un bijou similaire au sien était enfiché dans la peau du capitaine.

Essayant de passer au-delà de ce nouvel évènement perturbant, Depheline ressentait malheureusement d'avantage encore le profond malaise qu'elle avait essayé de faire taire dans sa tête. Ce fut lorsqu'elle entendit parler l’elfe. Elle lui dit alors :

« Bonjour Messire, merci pour cet accueil. Vous… vous recherchez aussi à découvrir une nouvelle île qui vous fascine, c’est ça ? D'où la connaissez-vous ? Elle ressemble à quoi ?Comment savez-vous que pour nous, c’est la même chose ? »

Un voile tentait de se reposer à nouveau sur sa conscience mais elle devait tenter d’éclaircir les choses et de faire, ainsi, un effort de volonté. Elle commençait vraiment à en avoir la certitude : quelque chose ne tournait pas rond avec ces fichus colliers.

Depheline essaya, à l’aide d’un faux sourire crispé, de rendre à Serpent le contentement que ce dernier exprima à l’idée de se tenir à bord de ce fabuleux vaisseau des mers. La main sur son épaule lui fit chaud au cœur, mais elle n’eut néanmoins pas le courage de lui rendre ce contact.

« Le grand luxe, ça tu l’as dit. C’est même trop pour nous. Tout semble trop beau… »

Elle ne le suivit pas lorsqu’il monta à bord. Sur le moment, elle avait même eu envie de l’en empêcher, le temps de pouvoir tirer les choses au clair avec le capitaine, mais elle n’en fit rien, de peur que les autres se rendent compte de ses inquiétudes. Elle devenait de plus en plus réticente face à cette situation et les choses étaient en train d'empirer considérablement de minute en minute. L’idée d’embarquer vers cet avenir un peu trop lisse et un peu trop bien orchestré la perturbait, alors qu’une force intérieure semblait lui infliger une tension de plus en plus vive pour abandonner ses réflexions. Rien de tout cela n'était naturel pour elle. Elle se connaissait trop bien, malgré toute la bonne volonté du monde de se justifier à elle même ses désirs incompréhensibles.

Ainsi, droite et raide comme un piqué devant le capitaine, elle attendit des explications, la main plaquée sans qu’elle ne s’en rendît compte, sur le bijou magique qui s’était lié à elle.

La capitaine répond à Depheline :

"J'ignore tout de cette île. Disons juste que la petite qui est là-bas m'en a indiqué l'emplacement exacte."

Après avoir dit cela, il prend congé, vous laissant avec son équipage et la troisième invitée surprise, que vous reconnaissez sans peine, n'étant autre que la petite dont parle le capitaine et celle qui vous a offert le collier.

"Oh, vous ne comptiez pas y aller en aynore ?" vous dit-elle en guise de salutations.

Autour de vous des marins dont deux portant un collier ainsi que d'autres invités, tous portant des colliers.


Le premier marin s'avère être une femme, à l'apparence de pirate. Elle est contre-maître du navire, dirigeant les autres d'une main de fer, tout en jouant avec un poignard. Elle porte de nombreux tatouages, sur les bras et même sur le visage. Elle est agitée, nerveuse même et ne cesse d'haranguer ses hommes à se hâter.


Le second est à la barre. Il est celui qui dirige le navire, s'il ressent la moindre contrariété, rien ne le laisse échapper.


Les premiers invités, hors de vous et de la petite, sont des jumeaux, aucun doute possible. Cheveux blancs, peaux blanches, mais oreilles rondes. Ce sont des semi-elfes. Accoudés contre le bastingage, ils se marrent, parlant de choses et d'autres.


Vient ensuite un guerrier, grand, fier, Hiniön. Assis contre le cou du cygne, il semble dormir.



Le dernier est un grand gaillard, un Fenris, peau claire, à moitié nue, exhibant fièrement son collier au cou, s'entraînant en plein milieu du pont, à grand renfort de mouvements et de cris.


(PNJ ajoutés à la liste... Sauf si vous causez entre vous, je répondrais après chacun de vos posts)

" N'a point besoin d'aile celui qui par le chant fait planer " réponds-je poliment avec une pointe d'humour à la jeune femme qui, visiblement, ne s'y rend pas non plus par les airs.

Par ailleurs au vu de la fine équipe présente sur le pont et l'étrange sensation de communion qui s'en dégage, je comprends bien vite que, de un, ce sont tous des possesseurs de collier, de deux, s'il faut être sur un navire c’est sur celui là. Des visages patibulaires ou préoccupé sont peint sur la plupart des protagonistes et quelques chose en mon fort intérieur m'avertit de ne pas trop me faire remarquer.

Toutefois un duo comique semblent se fendre la poire un peu plus loin et sans faire trop de foin. J'offre un salut de la tête polie aux visages qui me fixent et me dirige vers les jumeaux, drapé dans ma cape magique, le visage derrière mon masque.

" Vous connaissez une blague sur des jumeaux?" Leurs lancé-je en guise d'intronisation, sur un ton avenant.

Depheline fronça les sourcils à la réponse du capitaine. Cette dernière avait été bien évasive et elle ne faisait que corroborer les hypothèses de la magicienne. Se décidant alors à exprimer le fond de sa pensée, à voix basse pour ne pas être entendu par la fille elfe, elle demanda :

« Et donc, il n’y a que moi ici, qui trouve cela étrange, que nous soyons tous réunis là pour un même objectif qui semble nous venir de nul part, avec ces… choses, autour du cou qui nous rendent puissants et cette petite pour tout organiser comme vous l'avez si bien dit ? Elle nous a donné les colliers... »

Sa nervosité s’était soudainement manifestée au travers de sa voix et de sa gestuelle, alors qu’elle était parvenue jusqu’à présent à garder les choses pour elle. L’angoisse, en elle, ne pouvait être trop longtemps canalisée. Elle avait pointé discrètement du doigt le collier des différents protagonistes qui les entouraient, tous incrustés sous la peau, et désigna même le torse du capitaine, parce qu’elle était persuadée qu’il en possédait un lui aussi.

Serpent avait été le premier à adresser la parole à la fillette. Toujours aussi poète, il avait déclamé une phrase de toute beauté, ce qui offrit quelques instants de répit à Depheline, qui soupira en essayant de sourire. Elle avait bien envie de se laisser aller à écouter son ami chanter, mais le moment n’était pas encore venu. Si le capitaine n’avait pas su la rassurer et lui permettre d’éclaircir la situation, alors il lui faudrait chercher des réponses ailleurs. Depheline se sentait comme un lion en cage tournant en rond sans la moindre chose à se mettre sous la dent qui lui permettrait de calmer son appétit de savoir. Elle la questionna alors :

« Nous ne comptions pas aller ‘où’ ? Cet endroit, qui a frappé notre esprit, à moi et à mon ami, comment est-il arrivé dans nos têtes ? Que se passe-t-il donc à la fin ? Tous ces gens autour de nous, ils veulent tous la même chose, je le sens… Nous sommes tous unis par cette babiole magique. Petite, explique-moi, tu veux bien ? »

Elle s’était accroupie devant elle pour se mettre à sa hauteur, les yeux pleins de doute. Depheline était partagée entre la colère naissante qu’elle ressentait, l’angoisse et l’incompréhension la plus totale. C’était toujours ainsi, lorsqu’elle ne se sentait pas maîtresse de la situation. Mais alors, qui l’était ?

@Serpent :
Aucun des deux elfes ne semblent gênés par la présence du ménestrel, pas plus que par son masque d'ailleurs.

"Une blague sur les jumeaux ? On en a entendu plein, allez lance-toi, la tienne sera peut-être nouvelle !"


@Depheline :
La petite semble hésité à répondre.

"Je ne sais pas beaucoup plus que vous là-dessus. Les colliers donnent la force et créent des désirs. Comme celui d'aller sur cette île. Lutter contre les colliers, c'est comme lutter contre son propre corps, c'est comme lutter contre la faim quand du poulet est entrain de rôtir devant nous ou comme lutter contre la colère quand elle naît dans notre corps. Ces colliers font partis de nous désormais et les désirs de même..."

Depheline fit une sorte de bond en arrière et manqua de retomber sur son séant, ouvrant de grands yeux accusateurs en entendant les réponses à ses questions. Cette enfant les avait tout simplement manipulés. Eux qui avaient crus à de la gentillesse reflétant la bonté de cette ville, ils avaient une nouvelle fois étaient bernés. C’était à se demander si le calme, la liberté et l’altruisme non feint existait quelque part…

La magicienne resta immobile quelques instants, dévisageant l’elfe, l’air dégouté et abasourdie. Elle avait été sur le point de faire volte face afin de chercher Serpent pour lui expliquer la situation, lorsqu’une étincelle de compréhension vint percuter son esprit.

« Le collier t’as donné envie de nous en offrir un à nous, alors ? C'est ça ? Il t'a presque forcé ? », murmura Depheline au dernier instant, la voix redevenue moins inquisitrice et presque compréhensive, plaintive. Autour d’elle, tous semblaient être dans la même galère, sur le même bateau, comble de la métaphore.

« Pauvres de nous… Nous n’aurons donc jamais plus droit à la liberté ? », ajouta-t-elle, tête baissée, épaule voûtée. Elle ne savait plus si elle devait en vouloir à l’enfant, perdue dans un tournant de questions comme elle l’était. Pour chaque nouvelle réponse obtenue, de nouvelles interrogations émergeaient sans cesse.

« Et toi, comment ce collier est-il arrivé à ton cou ? », demanda alors distraitement Depheline, le regard perdu dans le vague, quelque part sur les pavés.

Un rapide coup d’œil vers Serpent lui fit se rendre compte qu’il n’avait pas perdu de sa bonne humeur, car il n’avait pas encore pris conscience de ce nouveau fléau qu’on leur avait infligé. Elle ne voulait pas gâcher ses dernières heures d’insouciance, pourtant, en cet instant, elle aurait eu terriblement besoin de réconfort. Ses lèvres tremblèrent, mais elle ravala fièrement ses larmes. Au moins lui restait-il encore sa dignité, pour le moment… Elle resta alors plantée là, à tenter d'apprivoiser cette intrusion tyranique qui sévissait en elle sans faiblir.

Je souris sous mon masque face à la réaction sympathique des deux elfes. Je m'accoude à la rambarde et lance ma plaisanterie sur un ton enjoué.

« Alors c'est deux jumeaux, Berlin et Merlin qui sont en chasse dans les contrées sauvage de Nirtim.
La chasse est longues et pas le moindre bouloum à embrocher sur le feux. Soudain, surgissant des fourrées un Domon en colère déboule comme un torrent sur les deux chasseurs. Berlin charge une flèches à son arc tandis que Merlin, escalade un arbre à toute vitesse. La bête furieuse charge comme un phacochère le brave Berlin qui , la poigne tremblante, sent qu'il ne doit par rater sa cible ou c'est la mort assurée. La terre tremble sous les pas lourd du monstre, la sueur coule sur le front du chasseur, l'adrénaline s'écoule dans les veines à chaque pulsations cardiaque. Le temps parait se ralentir... Berlin grogne, parle, puis enfin hurle... « je te raterais pas...je te raterais pas...JE TE RATERAIS PAS!!! »

Le barde laisse un moment le suspense pour les deux elfes, les mains ouvertes devant lui alors que tout le long de son histoire il mimais les actes de chaque protagonistes pour plus de spectacle.

« Soudain, une voix s'élève hors des feuillage de l'arbre, Merlin le malin, crie à son frère quelques chose, visiblement un encouragement: T'inquiète pas mon frère! Si tu rate celui là, il y'en a tout un troupeau qui charge juste derrière! »

@Serpent : "Ah ouais, pas mal du tout ! Le domon qui charge...)

Manifestement, la blague a fait son effet et les jumeaux sont partis dans une crise de fou-rire.

"C'est quoi ton nom, le masqué ? Moi c'est Nerion, et mon grand-frère c'est Gloraël !"


@Depheline : "Bien sûr... Mon collier a les mêmes capacités que les vôtres. Mais rassurez-vous, le maître n'est pas exigeant. La plupart du temps vous serez libres de vos actes et de vos pensées. Puis, vous pouvez tenter de refuser, le maître ne peut rien vous faire hors du pouvoir des colliers. C'est d'ailleurs lui qui m'a donné le collier. Il n'est pas méchant, il veut aider..."