A peine avez-vous fait quelques pas dans les ruelles que vous êtes heurtés par une petite créature. Elle tombe au sol, sur les fesses.



Elle lève alors la tête et vous découvrez alors un visage enfantin, les cheveux blonds, les yeux dorés, les oreilles en pointes, le cou et les vêtements dissimulés par une cape rose à fourrure noire. Une elfe, jeune, très jeune, à peine douze ans à l'échelle humaine. Elle vous fixe durant un temps et sort un foulard aux étranges reflets métalliques de sa cape :

"C'est un cadeau, pour vous. J'en ai encore deux. Et vous êtes deux. Ca tombe bien non ?"

Nous somme sortis, rassasiés et reposés, de la jolie auberge des marins bleus. Mon amie rouquine semble de bien bonne humeur et l’énergie magique qui parcourt mon corps me fait me sentir si léger, que je me surprends à sourire sous le masque. Une superbe journée en perspective pour deux héros en quête de gloire.

A peine fais-je quelques pas hors de l'établissement, qu'une petite elfe se heurte à nous maladroitement. Je la regarde surpris et très vite confus, je m'agenouille pour voir si la jeunette n'a aucun bleu.

Loin de là, la gazelle se remet sur ses pieds sans aucun problème et nous tend deux jolies foulards aux étranges reflets métalliques, ce qui attise ma curiosité. Elle nous les présente comme des cadeaux de sa petite voix fluette.

Je regarde Depheline et lui dit:

"Tu as vu? Peut-être que les Lehberiens nous sont reconnaissants de notre bonne action dans les mines ?"

Puis je me tourne vers la môme.

"Très jolis cadeaux petite ! J'accepte ton présent avec grand plaisir ! Merci !"
Je prends le foulard entre les doigts gantés de cuir et l'examine en souriant.

Quand tu prends le foulard, tu sens dedans un objet solide.

Depheline poussa un "Ohhh" de surprise mais également d'admiration, face à une si charmante petite créature. Elle n'avait encore jamais vu de petite elfe et s'émerveilla devant elle.

En réponse à Serpent, elle ajouta à voix basse :

"Les nouvelles ne vont pas aussi vite je pense, et puis, qui est-ce qui se soucierait des affaires d'un si exécrable personnage que Sitrom ? hm ?"

La magicienne s'étonna du regard que leur avait porté la petite elfe.

"Pourquoi nous fixes-tu comme ça, mon enfant ? Nous avons atirés ton attention et c'est pour cela que tu nous fais ce cadeau, à nous ?"
Elle essayait de comprendre ce qui avait pu la motiver, car l'explication de Serpent ne lui semblait pas des plus plausible.

Puis, se penchant sur la petite, elle lui caressa le visage, toute attendrie qu'elle était. Son présent était d'autant plus touchant qu'il s'agissait là de ses deux dernières écharpes. Elle s'en saisit alors et observa le travail du tissu, qui semblait hors du commun. La jeune femme n'avait pas l'habitude de voir de tels reflets sur une étoffe, si bien qu'elle se demanda si l'objet était magique, essayant d'en ressentir les vibrations.

Alors que je palpe le tissu et m’apprête à le nouer à mon bras, je sens une résistance indiquant la présence d'un objet et c'est avec curiosité que je déballe le dit foulard.

"Hé Depheline... Il y a quelque chose dedans.."

La jeune fille regarde Serpent déballer son foulard. Dedans un collier, ou plutôt la partie décorative d'un collier. Il y manque manifestement la chaîne ou toute autre forme d'attache.



"Mon maître veut décorer les puissants. Il m'a demandé de trouver des gens qui étaient puissants et de leur donner. Vous semblez être puissants, donc le collier est pour vous."

Elle parle dans une langue commune parfaite, avec juste un accent qui trahit une origine inconnue pour vous deux.


@Depheline : quand tu caresses le visage de la petite, tu vois qu'elle porte un collier à son cou, partiellement caché par sa cape. Tu t'aperçois dans le même temps que celui-ci est littéralement collé à la peau et qu'il tient sans que tu vois de chaîne ou autre...

Quand au foulard, tu ne ressens rien, mais le collier a les même vibration que les gemmes des Gris. Un sentiment de puissance et de résistance s'en dégage, mais mâtiné d'une autre vibration que tu ne parviens pas à analyser avec précision...

"Les puissants hein? Rhooo... héhéhéhéhé"

Je cache difficilement la bouffée d’orgueil qui emplit soudainement ma voix et si mon masque ne faisait pas obstacle, la petite elfe aurait pu voir mes joues s'empourprées de plaisir. Machinalement je triture l'objet entre mes doigts gantés, palpant les extrémités du collier où devrait logiquement se trouver les attaches. Je suis plutôt surpris de constater qu'il n'y en a aucune.

"Dis... comment ce met-il? Il ne manquerait pas quelques choses là?" Demandé-je à la jeune fille, tout à mon bidouillage curieux.

Depheline s’étonna de voir ce collier autour du cou de l’enfant elfique. Il n’était pas maintenu par une chaîne. Voyant que Serpent à ses côtés avait le même entre les mains, elle déballa à son tour son collier et l’observa. Si l’écharpe n’avait pas l’air magique, il n’en allait pas de même pour l’objet métallique dissimulé dedans. Prennant donc le fait que l’objet tenait tout seul autour du cou comme étant la raison des vibrations particulières qu’elle percevait, elle se décida à donner quelques détails à son ami :

« Regarde, notre jeune demoiselle porte la même chose, ça tient tout seul, c’est de la magie et je sens que l’objet en est gorgé. Alors voilà, je pense que nous n’avons qu’à le plaquer autour de notre cou, non ? », dit-elle en observant la réponse de Serpent ainsi que de l'elfe.

Toujours penchée sur l’enfant, elle chercha son regard et lui sourit, avant de lui demander :

« Si tu as un collier toi aussi, c’est que tu dois être aussi puissante que nous alors ? »

Elle poursuivit :

« Et ton maître, s’il a fait ces objets, doit l’être encore plus ! Je parie que c'est un sacré enchanteur, pas vrai ? Il y en a un dans le coin ? Je serai curieuse de faire sa connaissance, il aurait des choses à m'apprendre ! », s’enquit-elle auprès de leur petite interlocutrice, tout en regardant de très près l’objet avec admiration. Un tel artisan doué de magie devait être vraiment puissant.

« Fabriquer des objets magiques, ça me plairait beaucoup… », dit-elle avec nostalgie en se redressant finalement et en fixant Serpent des yeux. Elle se doutait qu'à l'avenir, elle n'aurait plus guère le temps de se consacrer au moindre apprentissage sur la longueur.

Hochant de la tête, la petite approuve les informations de Depheline :

"Il vous suffit de le toucher à main nue, vous pouvez aussi le plaquer sur votre peau, ça marche tout seul. C'est un peu dérangeant au départ, mais il rend plus fort, beaucoup plus fort !"

Quand la magicienne parle de puissance et du maître, l'elfe sourit.

Jet de dés "Compréhension du non-verbal" : Serpent réussite; Depheline échec.
@Serpent : Ton habitude du verbiage te permet de comprendre ce sourire, il trahit un message entre moquerie et "Si seulement vous saviez".

Contente de se voir ainsi confirmer ses dires, Depheline écarta momentanément de son esprit tout le reste de leur discussion, son attention étant déjà toute focalisée sur le bijou. Développer ses capacités magiques, à défaut d’élargir son champ d’action, était un rêve accessible. Pour le réaliser, il fallait savoir saisir toutes les opportunités qui se présentaient. Le don de cette enfant et de son maître enchanteur devait donc être accueilli à bras ouvert.

Ainsi, la jeune femme apposa ses mains sur le bijou pour le plaquer contre sa peau, ne pensant en cet instant à rien d’autre qu’au pouvoir auquel elle s’ouvrait totalement.

La petite nous répond cordialement sur le fonctionnement du collier et c'est satisfait, que je constate la sophistication de ce bijoux. La théorie magique qu'avance Depheline semble également être réelle. Pourtant je décèle dans le sourire de l'elfe, lorsqu'elle confirme les dires de mon amie rousse, quelques chose d’affreusement dérangeant.

Je la ressens au travers d'expériences personnelle et culturelle dû à mes origines noble. Les expressions du visages et les comportements sociaux sont très vite analysés dans le milieux de la noblesse. Chez nous, le sourire peut aussi bien être de connivence que faux et annonceur de malheur.

Dans ce cas précis, ça ne fleurait pas bon les pâquerettes et mon expression change sous le fer de mon masque, l'elfe prépare un vilain tour lié à la magie. Mais la curiosité l'emporte. Je ne me connais pas de sagesse et je me sens de taille à affronter tout sortilèges, après tout, j'avais tué une sorte de dieux et personne ne peut dominer un esprit aussi libre et puissant que l'air. Je lance à la jeune fille un regard facile à comprendre. Je lui fait savoir que j'ai traduit sa mimique et pourtant plaque le collier à mon cou avec cette lueur de malice défiante dans le regard.

Le regard de défie que lance l'antilope au fauve qui la convoite "attrape moi si tu le peux". Au fond de lui Serpent sait qu'il donnera du fil à retordre si ce collier s’avère être une sorte de contrôleur mental. Il est l'artiste voleur sans lois , l'avatar du vent, aussi insaisissable que ce dernier et nul n'est son maitre.

Vous mettez tous les deux vos colliers quasiment en même temps. Ils fusionnent avec vos cous, vous laissant une légère douleur (-2PV), qui s'estompent très vite, laissant place à un sentiment de puissance. La petite avait raison, ils vous rendent fort, beaucoup plus fort, dans une sensation quasiment jouissive.

"Voilà qui est bien fait... On se reverra peut-être. Adieu."

Cela dit, elle s'en va, rejoignant en quelques sauts les toits, vous laissant seuls, avec vos colliers.


(colliers ajoutés à vos fiches)

Je grimace lorsque je sens le collier fusionner avec ma chair. La douleur est conséquente et me fait porter la main à mon cou par réflexe. Le collier y semble incrusté et l'elfe nous jette un dernier regard satisfait sur le résultat. Ces derniers mots en guise d'au revoir sont annonciateur d'étrange évènement et je ne peux la regarder partir qu'avec un regard inquiet.

Soudain c'est l'éveil, je sens mon cœur s'emballer, mes muscles se contracter et prendre légèrement du volume. Ma magie se met à bouillonner et mes sens s'aiguisent si abruptement que la sensation me mène presque à la jouissance psychique. Mes yeux se révulsent un instant et j'en reste muet et immobile.

"Par Rana! Je ne suis plus le doux zéphyr...je..je... je suis l'ouragan !" M'exclamé-je, ivre de puissance.

L'instant d'après je prends la mains de Depheline, l'entrainant avec moi. J'étais déjà chargé d’énergie après l'absorption des fluides, mais à présent je suis une boule de nerfs en fusion et mes grandes enjambées filent vers l'extérieur de la ville.

"Allons Depheline! Il est temps de parcourir le monde et de souffler de toute la force de nos poumons sur ce qui nous barre la route !!!"
Je me dirige vers la zone d'embarcation aérienne avec la volonté de filer droit vers une destination nouvelle. Un continent ou une ile perdue... Une ile perdue? tient pourquoi pas!

La sensation de puissance qu'elle ressentie était grisante et Depheline eut envie d’éclater de rire, à la façon de l’horrible magicienne qu’ils avaient côtoyée dans les mines de Lebher. Se reprenant alors sans trop de difficulté du fait de la douleur que le collier ne tarda pas à insuffler dans sa chair, elle interrogea du regard l’elfe qui leur avait fait ce don si spécial.

Aucune réponse ne vint, si ce n’est un au revoir de sa part. L’instant d’après, la jeune femme fut emportée par Serpent, plus pressé que jamais de mettre les voiles loin de ce continent qui resterait à tout jamais ambigüe dans leur esprit, en souvenir de cette ville somptueuse et à la fois, de ces souterrains maléfiques.

« Un ouragan ?! Alors moi, je suis habitée par l'énergie d'une explosion incendiaire ! », s’exclama Depheline, sur un ton joyeux, alors que le bonheur qu’elle ressentait refaisait surface. En son for intérieur, elle sentait également le même désir poindre : celui de rejoindre le large et de s’y perdre, afin de rejoindre un endroit, probablement de rêve.

« Oui ! On y va ! »

Elle ne rechigna donc pas plus et se dirigea vers la zone d’embarcation de la ville à grandes enjambées. Ils recherchaient à présent tous les deux un futur meilleur. Comment accéder à ce doux rêve ? Depheline se le demandait encore… Dans tous les cas, elle ne comprennait plus vraiment pourquoi jusqu'alors, ils s'étaient limités à vouloir rejoindre Kendra Kâr, ville tellement classique et banale, qui n'avait aucune surprise palpitante à leur reveler.