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 Sujet du message: Route entre Cuilnen et les Duchés des Montagnes
MessagePosté: Ven 31 Oct 2008 20:09 
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Route entre Cuilnen et les Duchés des Montagnes


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Description du voyage à pied et/ou cheval :

Durant la première partie de la route, vous traverserez la forêt des Elfes Blancs, sur un chemin qui monte doucement. Cette partie-là de la route est sans danger. Elle est en effet protégée, comme toute la forêt des Elfes, par les Taurions et les Hinïons.

Suivant la vieille route, vous pénétrerez dans les montagnes. Les derniers arbres signalent la fin de l'Anorfain et le début du domaine des Hommes. Ce terrain est beaucoup plus difficile, non seulement à cause du terrain escarpé mais aussi à cause des Sektegs et des voleurs qui traînent dans les environs. Pour atteindre les duchés des montagnes, il vous faudra traverser les hauts cols enneigés.

Vu l'étendue des duchés des montagnes, il est impossible de dire la longueur du voyage. Elle peut varier du simple au triple. La distance calculée est celle prise pour atteindre le milieu des montagnes.

Durée du trajet à pied ou sur monture sur le continent de Nirtim

Basez vous sur les cartes et présentations décrites dans les 4 continents de Yuimen

(Postez ici vos trajets de voyage entre les deux villes)

_________________
Chibi-Gm, à votre service !


La règle à lire pour bien débuter : c'est ICI !
Pour toutes questions: C'est ici !
Pour vos demandes d'interventions GMiques ponctuelles et jets de dés : Ici !
Pour vos demandes de corrections : C'est là !
Joueurs cherchant joueurs pour RP ensemble : Contactez vous ici !


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 Sujet du message: Re: Route entre Cuilnen et les Duchés des Montagnes
MessagePosté: Jeu 16 Juil 2009 01:06 
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L’univers familial se mit en mouvement à la même vitesse que mes jambes. Toute ma vie défila aussi vite que mes premières foulées, la sortie de mon cocon était imagée par cette foulée longue et régulière. Nous partions vite, chacun glissant dans l’obscurité avec une aisance déconcertante et un silence effrayant. On aurait seulement dit une brise légère alors que d’autres aurait pu imiter la charge de troupeau de garzocs. La vitesse imprimée par Aëlgrinn à cette rangée de deux combattants en enfilade était impressionnante mais chacun semblait rompu à ces courses folles. Moi je trouvais que nous allions trop vite et que ce rythme serait intenable plus d’une journée. Me glissant dans le couloir obscur, je courais aux côtés d’Antipasti concentré comme si sa vie dépendait de nos pas dans le passage secret. Il ne me jeta même pas un regard lorsque je l’observais ostensiblement.

(Quel toupet ! Oser faire ça à quelqu’un de mon rang…. C’est intolérable !)

Je savais bien l’objectif de cette mission pour moi, mais je ne pouvais me résigner à me dire que ma vie serait désormais guidée par des actes guerriers et la violence des armes. J’avais toujours eu l’effort physique en idole mais au contraire, j’avais le combat en horreur. Comment tirer son épingle du jeu parmi de tels maîtres, je n’avais rien pour les faire m’envier, et au contraire chacun me surpassait dans chaque domaine et excellait dans un art précis. Moi j’avais juste le talent inné de naissance qui me donnait une certaine légitimité face aux autres prétendants au titre d’héritier, comparé à eux, je n’avais aucun mérite. J’avais déjà du mal à suivre le rythme. En plus, la longue obscurité du passage commençait à m’ennuyer, ainsi que la course, et pour passer le temps, j’essayai d’engager une conversation sportive avec mon voisin :

« Salut, Je suis Elsy….
_ Je sais qui tu es, Tais toi et cours ! »

(Le malotru, il a osé m’interrompre !)

Ainsi s’achevait mes doux rêves de sympathiser avec ces héros qui me rejetteraient de par ma condition d’exilé et de par ma frêle expérience du combat réel. L’avenir était donc tracé, je n’avais plus que le choix de m’illustrer dans les combats pour parvenir à gagner leur estime ou alors je resterais dans leur mépris et dédain le plus complet. Le grand Elsynde Danesti était condamné à montrer sa supériorité aux autres.

Sur ceux, nous débouchâmes du tunnel et nous commencions notre parcours forestier. Les arbres étaient majestueux, et derrière nous, les murs blancs de Cuilnen reflétaient la lumière pour accompagner notre départ. C’était la fin de matinée, à un peu plus d’une heure du zénith. Cependant, comme de coutume chez les escouades elfes, pas de pause pour un court déjeuner, seulement un fléchissement de la vitesse de course pour que les coureurs puissent se désaltérer correctement. Mon corps allait être mis à mal avec un rythme pareil, mes muscles enfin chaud n’avait pas une endurance aussi grande que ceux de combattant comme Khalid. Mais, hors de question de me faire honte et de ralentir l’unité, je vomirais à l’arrivé peut-être mais je tiendrais cette course effrénée. Je verrais bien les remarques que le chef aurait à me faire si je devenais gênant pour la réussite de la mission.

Alors que les arbres défilaient et que nous évitions chacun habilement toutes les ornières et racines qui tapissaient le sol, un grand rugissement eu lieu sur notre gauche. Je bondis presque, les cheveux hérissés tellement la frayeur me pris, durant une foulée en entendant ce gargarisme. Un murmure moqueur passa dans les rangs à mon encontre lorsque les autres combattants absolument pas étonnés me virent sursauter. Ils continuaient d’ailleurs sans se soucier de l’étrange bruit leur course vers le refuge sylvains. Cependant, je compris mon incompétence que quelques secondes plus tard, lorsque je vis la source du bruit se jeter au milieu de la masse de combattants et se joindre à la course du régiment elfe. Ma source de frayeur n’était que l’ultime arme de notre commandeur, Bägher Croc-Blanc, le tigre neigeux d’Aëlgrinn. Il ronronnait de retrouver son maître dans un élément naturel et sa foulée paraissait aisée à côté des miennes. Forcément, il était énorme pour un tigre, ressemblant presque à un petit cheval. Son pelage blanc strié de bandes noires et ses crocs luisant lui donnait un air majestueux et puissant qui inspirait le respect pour ce monstre magnifique.

Aëlgrinn, en tête de colonne vint à sa hauteur et lui glissa un murmure à l’oreille, dans le même temps, il indiqua d’un geste de tête des ordres à appliquer à trois d’entres nous. Le tigre bondit en avant, dépassant la tête et commença à prendre ses distances, suivi de Maëlin dont la fréquence de course augmentait de manière impressionnante, il paraissait voler et suivait sans aucune peine le rythme de la bête. Un monstre physiquement car une seule minute à ce rythme m’aurait tué. L’elfe et la bête disparurent dans le néant des fourrés, partant éclairer notre voie et nous éviter ainsi de mauvaises rencontres. Peu de gens aurait compris la nécessité de la présence de la plupart des héros elfes en un même endroit. La seconde personne dont l’activité changea fut Grän qui ralentit ostensiblement et joignit les mains en murmurant. Cependant, un instant plus tard, c’était un loup qui se tenait à sa place et qui s’élança lui aussi pour rattraper les deux premiers éclaireurs. Tous ces soldats étaient vraiment impressionnants tant leur maîtrise était parfaite.

Et pour finir, ce fut Aelys qui s’écarta du groupe pour suivre son propre chemin, nous couvrant depuis la profondeur des forêts. Il serait l’arme à utiliser pour surprendre des adversaires si nous étions engagés dans des escarmouches un peu longues et violentes… Tout était déjà pensé à la perfection pour réussir cette mission. Cependant, nous étions peu et le nombre des armées probables d’Oaxaca pourrait être notre plus farouche ennemi. Il nous faudrait éviter les grosses escarmouches, nous dissimuler du mieux possible et nous fondre dans la nature lorsque nous en aurions l’occasion.

Désormais, l’unité était en place et déployé de la façon qu’avait décidée notre chef, et les rangs de deux du tunnel s’étaient rompus pour permettre une plus grande liberté à chacun dans leur course. Nous étions parsemés sur le chemin, mais chacun bondissait et accélérait de manière à toujours être en vue d’Aëlgrinn qui courait en tête, serré de près par les deux amoureux. Eux prenaient leur tâche très au sérieux et il serait quasiment impensable d’attaquer le commandeur à ce moment.

Le début d’après-midi arriva sans que le rythme ne fut plus calme, ni qu’aucune paroles ne fut échangées. Il n’y avait qu’une brise légère pour escorter nos pas qui foulaient les terres sacrées de nos ancêtres. Le soleil nous épargnait grâce au couvert de branches et nous avancions à un rythme excellent. Chacun semblait à l’aise mais concentré, comme près à tout au moindre geste du commandement. Je devais être le seul à me sentir moite et à ne plus sentir mes jambes. Intérieurement, un combat farouche commençait à opposer douleur physique à honneur familial. Pour l’instant, c’était la puissance démesurée du second qui gagnait mais pour combien de temps, le mal gagnait à chaque seconde du terrain et mes jambes criaient à la mort. Le premier combat était contre moi-même.

C’est après ces quelques premières heures de marche que le fléchissement du rythme intervint, juste après une brève apparition du tigre qui nous avait fait contourner une rencontre gênante. J’allais apprendre plus tard que Maëlan c’était fait repérer par des amis à lui des duchés et que sa présence seule pouvait s’expliquer. Cependant, pour tous les autres, il fallait éviter le contact avec les autochtones pour ne pas ébruiter la mission si secrète. C’est donc durant cette première « pause » que je pu croquer un morceau et boire un coup. Les autres commencèrent à converser entre eux comme si c’était facile de courir en même temps. Je ne savais pas avec qui me joindre et de qui écouter la conversation.


(Je n’ai personne, comment je vais faire pour les aborder, je n’ai aucun point commun avec eux…. A part peut-être avec … Les archers ! Je vais essayer de les écouter.)

Je cherchai des yeux les deux archers toujours avec nous et découvrit qu’ils étaient grâce à la forêt justement en train de s’entretenir ensemble. Je me rapprochai d’eux pour essayer d’écouter mais l’effort que représentait toujours de courir pour moi était trop intense et je ne captai que quelques rares bribes d’une conversation futiles entre deux amis.

Durant le reste de la petite demi-heure de ralentissement, je cherchai à reprendre à tout prix un minimum de souffle et d’entrain pour ne pas m’évanouir en plein milieu du chemin. Arrivé à la fin de ce temps, Aëlgrinn avant d’accélérer de nouveau, vint à ma hauteur et me glissa avec malice et gentillesse :


« J’ai compris que ta présence ici était une punition royale, mais je ferais en sorte que tout se passe bien pour toi. Tu verras, ils sont tous un peu hautain avec la célébrité mais ils ont pour la plupart un bon fond… Nous tenons un rythme qui doit être inhabituel pour toi ! Tu verras, en tant qu’Arecs, tu t’y habitueras vite. Cependant, si tu es trop fatigué durant les premiers jours, le voyage étant paisible, ma tigresse t’accorde la faveur de la monter un peu pour te soulager. »

Après cette proposition alléchante mais déshonorante, il repartit en tête et de nouveau, nous allongeâmes la foulée pour suivre avec dévouement notre chef bien-aimé. L’effort fut si intense et ma volonté si accaparée par une lutte incessante que je ne vis pas les deux dernières heures de trajet défilées devant mes yeux.

L’escouade finit par arriver au refuge où les éclaireurs nous attendaient, déjà en discussion avec les maîtres des lieux, trois elfes sylvains. Ils étaient beau, deux portant des arcs fièrement dans leur dos et écoutant avec ferveur le troisième, un ancien tenant un bâton comme une arme qui prêchait de bons conseils aux jeunes soldats. Il attira mon regard car une flamme d’intelligence brillait avec vivacité au fond de ses yeux. Cet homme était sans doute d’une sagesse incomparable et son enseignement serait probablement enrichissant. Il faudrait que je m’entretienne avec lui. Nous nous miment au pas tandis que je crachais mes poumons à reprendre mon souffle et nous nous présentions en grande pompe devant ce comité d’accueil. Dans le même temps, Aelys se glissa parmi nous, murmurant que les alentours étaient piégés en cas d’embuscades.
Aëlgrinn, en flambeau d’unité, vint prendre la parole devant le trio :


« Gösy, maîtres archers, je vous remercie de nous accueillir en votre refuge. L’escouade de Luïnwe dirigée par Riel’dÿn est elle arrivée, j’aimerais m’entretenir avec lui et prendre mes fonctions ? Il faudrait aussi distribuer les armes manquantes à mes soldats. La reine vous envoie ses plus sincères salutations. »

Le vieillard sourit et fit un geste de la main nous invitant à entrer dans son refuge sans piper mot. L’unité compris et entra dans l’antre de bois. Je rentrais en dernier et découvris un spectacle effarant de soldat sur le pied de guerre mêlés à l’harmonie céleste du lieu et à la luxuriante architecture. La seconde unité commençait à se désaltérer en nous attendant et les miens commençaient à les rejoindre. Ne sachant que faire, je tentai de me glisser sur les pas d’Aëlgrinn.

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 Sujet du message: Re: Route entre Cuilnen et les Duchés des Montagnes
MessagePosté: Sam 18 Juil 2009 23:29 
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La porte du refuge se ferma derrière moi sur les pas de l’homme au regard brillant nommé Gösy. Alors que je m’écartai légèrement, je le vis se tourner vers la porte et incanter une sorte de cérémonial discret. Suite à cela, il frappa un coup rude avec son bâton sur le sol qui fit résonner le marbre de la pièce et le refuge commença à bouger. Il s’enfonçait doucement dans le sol, nous dissimulant à la vue de tous à la surface. Un cloaque pour tous qui participait à cette mission périlleuse et qui méritait une discrétion absolue de la part de tous ceux qui l’accompagnait. La magie mise en œuvre pour nous cacher aux autres était d’une finesse extrême. La puissance développée pour réussir cette prouesse devait être purement éblouissante et celle-ci émanait du vieillard qui malgré son âge paraissait survoler tous les autres par sa force spirituelle et sa prestance. Seul Aëlgrinn n’avait rien à lui envier, lui rayonnait autant la puissance que le tigre blanc qui était resté au dehors pour chasser. Le sol tremblait tandis que nous continuions notre descente dans la croûte planétaire. Chacun s’était arrêter de parler, de bouger, de vivre, tellement l’instant paraissait irréel pour chacun. Seuls quelques habitués continuèrent à vaquer à leurs occupations. L’enfouissement terminé, le shaman se retourna comme si de rien était et nous dévisagea, nous, les incrédules, d’une manière qui disait : Et oui, c’est simple !

Mais chacun était ébahi malgré l’habitude qu’avaient ces gens pour les actes héroïques et extraordinaires. Je bavais presque devant une telle force magique, car le refuge n’était pas une mince affaire à enterrer. Malgré ça, la vie repris son cours et mon chef aborda suivi de notre unité, les autres soldats qui apparemment nous attendaient. Il salua vaguement les quelques soldats qu’il connaissait et se dirigea vers un homme qui semblait être le chef de l’escouade de Luïnwe. Qui donc allait prendre le commandement définitif ? J’espérais que la condescendance elfe n’allait pas former des complots internes pour le pouvoir au milieu de cette mission d’une importance cruciale et dont le danger était extrême selon les dires de mes camarades que j’avais pu saisir au vol. Les visages que j’aperçus m’étaient familiers, en effet, les soldats de l’autre escouade étaient des archers célèbres parmi le royaume de l’Anorfain. Enfin, en tant qu’héritier royal, j’avais entendu des louanges à leurs propos et les avait aperçus durant des cérémonies où la reine officiait à des remises de récompenses pour le mérite.

Encore une fois, j’allais être noyé dans la masse des soldats d’élites et mon inexpérience face à eux allait se faire voir. Il fallait garder des cartes dans ma manche pour réussir à surprendre tout ce petit monde. Pendant ce temps, mon chef venait de s’entretenir avec l’autre elfe et il grimpa sur une table pour faire un petit discours.

Ah oui, j’oubliais, la salle était un vaste cercle mêlant le marbre et le bois entouré d’un étage avec une balustrade où l’on apercevait des poteaux à hamac. Au fond, une petite porte donnait sur une sorte de cuisine et une autre sur un petit bureau où Gösy avait disparu. Notre espace était meublé avec de riches tables et de beaux fauteuils qui reflétaient la diversité et l’utilité que pouvait avoir tout les végétaux de la forêt. Donc Aëlgrinn monta sur une table de chêne robuste et se racla la gorge pour que chacun détourne son regard sur lui. Lorsqu’il fut sur de l’attention de chacun, il commença son petit discours visiblement préparé :


« Bonsoir à tous, Compagnons ! Nous voici enfin tous réuni et nous allons enfin pouvoir établir les termes secrets de cette mission. Je tiens tous d’abord à présenter à vous présenter le Druide Raelya, peu connu parmi nos rangs qui nous vient directement de Naora, unique elfe bleu en cette terre lointaine. Elle a dirigé les archers de Luïnwe jusqu’ici. Je pense que eux, vous les connaissez mieux, je ne vais donc pas vous en faire la présentation. Au pire, il nous reste la soirée et des jours de marche pour faire mieux connaissance…. Enfin bref, passons à l’essentiel. Nous sommes tous ici mandatés non par la reine de Cuilnen mais par la sainte alliance des elfes qui a besoin de nous pour s’unir et opposer leurs forces à Oaxaca. Je ne vous demande pas de vous plier aux idéaux du régime que je sers mais de vous battre pour vos propres convictions et ethnies. Ils ont besoin de notre rapport… Ce rapport contiendra trois choses : Nous devons investir la forêt sombre et y contrôler l’état de cette dernière. Il faut la protéger même si elle est déjà infestée de la sombre magie de notre adversaire. Il faut tout mettre en œuvre pour essayer de repousser toute essence de chaos de cette forêt. Il faudra donc noter toutes les remarques que nous auront sur l’avancé de l’influence de Thimoros sur cette contrée. Ensuite, il nous faudra regarder jusqu’où s’étend le territoire d’Omyre sur les montagnes et regarder l’ampleur de l’investissement militaire qu’Oaxaca met dans cette région. Tout ceci sera noté dans ce carnet que je tiendrais nuit et jour dans mon gilet de bataille. Si je venais à tomber, il vous faudra le récupérer et vous obéiriez à Raelya. Si elle trépassait aussi, remettez vous en à Mysa. »

Il marqua une pause, laissant le message s’imprimer, respira et repris :

« Ensuite, durant cette mission, notre mot d’ordre sera la discrétion. Nous devons à tout prix éviter le combat, et si escarmouche il y a, il faudrait se désengager le plus rapidement possible. Je compte sur vos talents à tous pour tout ça. Pour finir, notre itinéraire sera long. Nous passons au sud de Mertar puis remontons vers la forêt sombre. Pour revenir, nous glissons entre la montagne et les plaines d’Omyrhie pour aller vers la grande forêt qui touche Darham et Caix. Un trajet long et périlleux en somme. Soyez vigilant mes frères, ces quinze prochains jours s’annoncent rudes. Le nécessaire va vous être distribué et vous avez tous la soirée de libre pour vous distraire une dernière fois. Nous partons demain à l’aube et cette fois rythme de bataille et concentration absolue. »

Il descendit de son promontoire, laissant derrière lui des combattants perplexes mais avertis. Nous savions désormais à quel point le périple était périlleux. La ligne entre les montagnes et la plaine serait une épreuve nerveuse pour tous car même avant Oaxaca cette région était infestée de gobelin de toutes sortes. Ces créatures abjectes ne nous arrivaient pas à la cheville mais nous étions réduits et un grand nombre aurait pu avoir raison de nos forces. La prudence serait de mise.

Gösy revint dans la salle et nous annonça à tous avec un grand sourire qu’un faste repas nous était servi. Et sur ses paroles, une dizaine de serviteur sortirent de la cuisine armés de plats plus impressionnants les uns que les autres. Pour avoir tant, c’était sur que les jours suivants seraient très dur mais malgré cette morosité, j’étais fatigué et affamé, j’allai donc saisir sans aucune gêne un beau morceau d’une poulaille. Mordant dedans, j’avisai des nouveaux compagnons tandis que le poulet me dégoulinait au coin des lèvres.
Hors le druide, cinq archers joignaient notre groupe déjà conséquent, ils étaient eux aussi l’élite de notre race.

Parmi eux, deux tireurs dont j’ignorais tout sauf leur rang, protecteurs des dirigeants de Luïnwe. Ensuite venait Faëlien, avec qui j’avais déjà parlé et qui était un soldat très renommé pour son grand courage au combat. Il avait déjà chargé une troupe de Shaakts seul pour couvrir la retraite de ses compagnons archers. Et le mieux et qu’il en était sorti vainqueur, certains témoignant d’un pouvoir en lui qu’il ne déclenchait qu’acculé dans la mêlée.

Puis, les frères Niaylt’el, deux chasseurs qui ne se quittaient jamais et dont la présence sur un champ de bataille était déterminante pour la victoire des elfes face aux Shaakts.

Pendant ce temps, tout le monde commençait à festoyer à la manière des elfes et se servait dans les nombreux plats apportés. Chacun avait le sourire et tous ne pensait qu’à se détendre et à écarter de leurs esprits les futurs dangers de la mission. Moi, je ne m’en faisais pas, j’étais bien encadré et mon talent ferait ses preuves au combat. J’allais apprendre à tous ces affreux gobelins à redouter le nom d’Elsynde Danesti. Je ne pouvais me contenter d’une place d’ombre de l’un de ces héros, ma famille devait rayonner au royaume grâce à mes exploits. Et puis j’avais l’ambition d’être le meilleur des soldats si je ne pouvais être le prince de l’Anorfain.

Cependant, j’étais toujours le seul à n’avoir personne à qui parler, je devais faire de sympathiser avec quelqu’un l’une de mes priorités. Je me dirigeais donc vers le clan des archers et notamment Faëlien que je connaissais déjà un peu. Il n’était que de quelques années mon aîné et il m’avait donné des conseils lors de notre dernier entretien. Je l’appréciais malgré une certaine distance avec tous ses congénères dû à sa nature solitaire. Je l’abordai avec un grand sourire constellé de morceaux de poulet, avec une classe certaine donc :


« Bonjour Faëlien, je suis Elsynde, héritier d’Anorfain, nous nous sommes rencontrés au palais. Je suis engagé comme vous dans l’aventure, comment le sentez-vous ?
_ Ah oui, je me souviens de vous, vous avez pu ajuster votre tir grâce à moi ? Et pour la mission, je ne sais pas trop, ça semble très périlleux mais les gens engagés ici sont tous des excellentes recrues… Je ne veux pas trop y penser et m’adapter le cas échéant car si tout le monde fait de son mieux, tout devrait bien se passer ! »

Alors que je m’apprêtais à répondre, Gösy vint me mettre une main amicale sur l’épaule qui me fit brusquement me retourner. Comme chacun, j’étais sur les nerfs et parés à toutes éventualités. La surprise me fit mal au cœur, mais je me radoucis en voyant le vieil homme qui m’inspectait avec son regard brillant. Après quelques secondes, il me murmura une parole étrange mais envoutante :

« Suivez moi jeune elfe, j’ai des choses à vous dire ! »

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 Sujet du message: Re: Route entre Cuilnen et les Duchés des Montagnes
MessagePosté: Mar 4 Aoû 2009 02:03 
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Le vieillard m’introduisit de façon surprenante dans un salon feutré. Il était entièrement recouvert de bibliothèque au mur et en son centre se tenait deux chaises et une tablette. Un encrier, une plume et un papier y trônait comme m’attendant. Il fit sortir les deux serviteurs qui revinrent avec du thé avant de nous laisser. Il m’invita sans un mot à m’assoir et pris une mine sévère et sérieuse. L’air enjoué de l’extérieur n’était qu’une façade, ce qui allait se passer ici risquait de ne pas être aussi drôle. Il faisait grise mine à chaque fois que son œil apercevait le papier posé sur la petite table. Mais sans laisser une seule seconde le doute ou l’appréhension m’envahir, je pris un fauteuil et m’y installa confortablement, affichant un air décontracté et serein. Cependant, je me demandais bien ce qui tourmentait ainsi un elfe aussi puissant que Gösy. Il semblait chercher une échappatoire

Je ne savais comment comprendre cette attitude en ce lieu, mais je savais que mon rang et mon acceptation dans le groupe passait par une attitude stoïque et courageuse face à tout problème qui pourrait me tomber dessus. C’est avec un regard fier et droit que je le traversai et lui dit calmement en personnage habitué aux jeux politiques :


« Qu’y a-t-il ?
_ Tant de précipitation dans la jeunesse, laisse moi donc faire ! Je suis Gösy, chaman et gardien de ce refuge depuis maintenant 350ans. As-tu fait bon voyage Elsynde Danesti ? As-tu réussi à t’intégrer au groupe ? »

Minute de réflexion….

(Cet homme connait mon nom et ma situation, il n’est pas là par hasard ! Soyons bref !)

« Ne tournons pas autour du pot ! Vous connaissez mon nom, quel est la raison de ma présence ici avec vous ? Que signifie cette petite mascarade ?
_ Vous n’êtes donc pas dupe, je dirais même plutôt vif ! On m’avait donc bien prévenu….
_ Qui vous a prévenu ? Et pourquoi ?
_ C’est la Reine qui m’a demandé de lui rendre un petit service. Et sachez jeune insolent que cela ne m’enchante pas plus que cela de devoir faire ce que je vais faire. »

Un temps. Il réfléchi, passe la main sur son menton imberbe et me tranche de nouveau de son regard d’acier. Il inspire profondément et entrouvre les lèvres. Je suis entièrement scotché et fasciné par le moindre de ses mouvements facial. J’attends le dénouement de ce dangereux jeu de nerfs. Depuis qu’il a parlé de Reine, tout mes sens sont en alerte et je sens un sort tragique planer au dessus de ma tête.

« Jeune Elsynde, je suis bien désolé de ce que je vais vous dire et je tiens à vous exprimer mon plus profond dégoût pour ce genre de méthode. Je ne suis qu’un simple émissaire envoyé payer les pots cassés d’une monarchie qui ne resplendit pas toujours par la pureté de ses méthodes. La reine m’a chargé de vous faire signer la lettre posée devant vous. Je vais vous en faire le résumé.
Cette dernière stipule que vous renoncez à tout possible héritage de fonction politique dans le royaume de l’Anorfain et que vous arrêtez tout activisme politique à l’encontre du successeur désigné. De plus, cette lettre vous oblige à vous engager dans les armées de l’Anorfain et d’y faire une carrière militaire. Cependant, jamais vous ne pourrez accéder aux postes politiques du cursus militaires et serez stoppés au rang de Capitaine. De plus, si vous signez, vous faites renoncez à tout vos descendant les aspirations auxquelles vous venez de renoncer plus haut. Et pour finir, la lettre vous autorise à quitter cette expédition et à rejoindre Cuilnen et vos proches….
Bien sûr tout ceci est purement officieux et rien de cette lettre ne devra jamais apparaître au grand jour. Et je tiens à te dire que … Si tu refuse de signer, j’ai ordre de t’obliger à le faire de force et je te demande donc en tant qu’ami de ne pas m’amener à faire ça. Mon obéissance à la reine est magique et ma volonté n’a plus le dessus lorsqu’il s’agit d’un ordre royal… Et bien, qu’en pense tu ? »


Cette déclaration était ahurissante. C’était donc ça tous les regards mauvais que tous les courtisans me lançaient lors de la cérémonie. J’étais mis dehors, expulsé de la vie politique comme un malpropre. Je devenais un exclu, un banni, un forçat à ma race, je n’étais plus rien parmi ce que j’aimais. Il ne voulait plus de moi et me mettait à la porte en me faisant passer par le caniveau. Comment rentrer à Cuilnen après une telle humiliation ? Je n’avais plus rien à y faire à part me morfondre sur mon sort et faire un métier qui ne m’amusait pas. Tant qu’à me battre, autant voyager et voir le monde.

Cependant, je cachais mon désarroi sous une mine maussade et sévère. Après de longues secondes d’intense réflexion que le sage m’accordait sans peine, mon regard se fit triste mais résigné et ma voix fut tremblante malgré la force que j’y insufflais. Je lui posais mes questions sans vraiment attendre de réponse.


« Je suis donc tant que ça un malotru à l’égard de mon peuple ? Rentrer à Cuilnen ? Ils sont bien drôles, je suis déshonoré. L’humiliation ne serait que plus cuisante. Ma famille est détruite par ma faute, plus personne ne voudra de moi. Qui oserais traînasser avec un rejeté ? Je n’aurais plus qu’à me prostituer dans des bars glauques, là où la pire engeance des elfes blancs va se distraire… Je maudis ce monde mondain et tous ces satanés complots politiques. Trop de coups bas, trop d’énigmes, trop d’hypocrisie, la vie au grand air sera bien plus vivifiante que m’enterrer dans des messes basses sans intérêt… Cependant, je vous pardonne et je vous remercie, vous vous êtes acquitté de la plus belle des manières d’une tâche bien difficile. Si j’avais pu rester plus longtemps, j’aurais apprécié suivre votre enseignement. Je vais retourner avec les autres maintenant. »

Je me levai et signa d’une main rapide, la fierté dans les chaussettes se faisant une place à côté de mon moral. Je fis quelque pas, respirant fort, abattu par une semonce si violente. En une seule journée, j’avais tout perdu, ma place et mon honneur, je devenais désormais un vagabond du royaume de l’Anorfain.

(Ce cher royaume … Je t’ai aimé, je t’ai servis… et tu m’as roué de coups ! Je ne t’en remercie pas !)

Je sortis du salon et découvris que toute l’équipe avait les yeux rivés sur la porte d’où je venais de sortir. Un silence de mort s’installa lorsque j’entrai dans la pièce à vivre. Chacun savait et me regardait comme un exclu à la race et à l’expédition. Chacun était persuadé que j’allais les quitter comme un lâche et que bassement je retournerais lécher les bottes de la Reine pour essayer de retrouver un semblant de fierté. Mais ils se trompaient, j’avais plus de fierté que ça et jamais je ne m’abaisserais devant un tel affront. Je repris de l’aplomb plus leur regard se faisait cruel et je finis par dire haut et fort.

« Compagnons, je continue l’aventure avec vous ! »

Ahurissement dans la salle, sifflement de surprise, yeux écarquillés, chacun marquait sa surprise à sa manière sauf notre chef qui affichait un petit sourire satisfait et fier. Certains me souriait désormais, d’autres n’en croyait toujours pas leurs oreilles, j’avais décidé de garder mon honneur et de continuer à servir au péril de ma vie un royaume qui m’avait jeté au plus bas. Et cela chacun l’admirait. Au bout de quelques secondes, certains se mirent à applaudir, puis se fut l’ensemble qui fit trembler leurs mains à l’unisson pour enfin m’accueillir comme un vrai membre de l’expédition.

J’eu le droit à de chaudes félicitations et encouragements des uns et des autres qui entrevoyait mon courage par le geste fier que je venais de faire. Malgré tout, je n’étais pas dans mon assiette parmi tant de congratulations et je le fis remarquer à quelques uns. Ils comprirent tous et je pris congé un morceau de pain sous la main. J’allai dans une sorte de reposoir elfique où je m’allongeai dans un hamac et me reposa pour la nuit. La journée avait été bien trop longue en émotion et en effort pour moi.


(Par la sainte sylve de la forêt, j’ai été trompé d’une façon si ignoble que je n’y reconnais aucunement la grâce des elfes ! Qui sait, ce peuple n’est peut-être pas fait pour moi au final !)

Et je sombrai dans une sorte de somnolence rêveuse sur ces tristes et moroses pensées. Qu’allais-je devenir, moi, archer inexpérimenté, dans l’une des expéditions les plus périlleuses que l’Anorfain ait jamais connues.

Je fus réveillé par le tremblement de la terre qui indiquait que le refuge ressortait de son camouflage et nous autorisait à partir. Me levant lestement, j’arrivai le dernier au dehors et découvris tout mes compagnons en train de s’harnacher pour un départ imminent. J’en fis de même le plus rapidement possible tandis que Gösy vint me porter des flèches et ses derniers encouragements. Après cela, j’attendais impatient le départ car pour moi c’était vraiment le début d’une nouvelle vie. Au bout de quelques minutes, Aëlgrinn fit un appel rapide de toutes les forces en présence puis entonna d’une voix forte.


« Mes amis, c’est aujourd’hui le vrai départ ! Soyez vigilant ! Et en avant, pour l’Anorfain ! »

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 Sujet du message: Re: Route entre Cuilnen et les Duchés des Montagnes
MessagePosté: Sam 22 Aoû 2009 17:14 
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Premier jour de voyage - Traversée de la forêt elfique


Au son de la voix stimulatrice d'Aëlgrinn, votre respectable et respecté chef, tous les elfes de l'expédition claquent les talons plus ou moins inconsciemment, et comme un seul homme (enfin, elfe), ils se mettent en mouvement. La colonne se forme à nouveau, et d'un pas leste puis d'une course franche, quitte le repère elfique, et s'enfonce dans la forêt.

Réglée comme du papier à musique, la troupe s'organise: la majestueuse tigresse, en quelques enjambées, disparaît en éclaireur devant vous, suivie de près par Grän sous sa forme de loup. Puis Arak'dyn s'éclipse à ton tour, un léger sourire aux lèvres et les yeux aux aguets. Aëlgrinn et Gösy, eux, courent paisiblement en tête de colonne, conversant à voix basse.

Cependant ce sont pratiquement les seuls à parler. Malgré l'héroïsme de ces illustres elfes, maintenant que le voyage est lancé, chacun songe au potentiel létal de l'aventure, et bientôt, seuls vos pas étouffés et vos respirations profondes résonnent dans la claire forêt.

Quant à toi, tu te trouves à la fin de la colonne, entouré par les tireurs, gardiens de Lùinwë. Au bout de quelques minutes de course, Faëlien vient se placer à côté de toi, et te confesse, mal à l'aise:

" Elsynde, j'admire votre courage et votre ténacité, cependant ne craignez-vous pas une issue fatale à cette expédition? "
Il te fixe, le regard soudain d'acier:
" J'espère que vous êtes conscient qu'en terre hostile, il sera hors de question que vous soyez un fardeau. Ce sera à vous de vous mettre au niveau. "

Eh ben comme ça, c'est clair. Bon voyage, l'ami!


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 Sujet du message: Re: Route entre Cuilnen et les Duchés des Montagnes
MessagePosté: Sam 5 Sep 2009 22:10 
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Le clairon sonna à travers la voix chantante de notre chef respecté. Le vrai départ était lancé, la vraie aventure commençait, la dangereuse mission débutait. Nous reprenions la route dans une course effrénée vers les pics montagneux. Nos corps sautaient, lancés sur ces durs terrains de terres. Nous étions proches des frontières de l’Anorfain, nous étions proches des premiers problèmes. Dès les duchés, il fallait s’attendre à esquiver des raids d’orcs et à éviter tout contact avec les loubards de la région. Tous les elfes connaissaient cette région menaçante et paisible à la fois. Nous pourrions soit passé inaperçu, soit mourir assailli par des bandits de grand chemin… L’avenir le dirait, bien assez tôt.

A peine le départ donné, je sentis que mon auguste personne ne s’illustrerait pas dans son endurance à l’effort. Le rythme était déjà extrême et mon corps, tendu, se faisait déjà entendre. Comment avec ma superbe musculature taillée, pouvais-je être aussi aisément mis à mal ? Cela me paraissait irréel de voir les capacités physiques de toutes l’élite de ma race… Je n’avais plus le temps de penser, il fallait courir et ne pas se laisser distancer.

La situation de la veille se répéta et chacun pris son poste. Moi, je n’avais pu que rester en fin de peloton, encadré par mes coéquipiers archers. Dans l’équipe, seuls les chefs conversaient, les autres ne s’occupaient que de surveiller le chemin et de courir. Chacun pensait à son futur comportement durant les moments difficiles qui nous attendaient. C’était une certitude.


(Moi, il faudra que j’assure ! Il faut que je leur montre à tous que je suis à la hauteur des Grands Elfes ! Rien ne me détournera de ce but.)

Interrompant mes pensées, le doux bruit des pas étouffés sur l’herbe et les respirations saines de l’effort physique, Faëlien vint se mettre à ma hauteur dans la course. Il resta un instant silencieux à mes côtés comme hésitant à parler. Cela ne présageait rien de bon lorsqu’il ouvrirait la bouche. Je me raidis à l’idée d’essuyer de nouvelles remarques, je n’avais cure de l’avis de ces imbéciles de Luïnwe.

" Elsynde, j'admire votre courage et votre ténacité, cependant ne craignez-vous pas une issue fatale à cette expédition? "

Je levai une paupière et afficha un sourire ironique devant cet idiot, j’attendais patiemment la suite :

" J'espère que vous êtes conscient qu'en terre hostile, il sera hors de question que vous soyez un fardeau. Ce sera à vous de vous mettre au niveau. "
( Saligaud ! )

Comment osait-il le manant ? De quel droit se permettait-il de faire de telle critique, on n’avait encore rien vu de ma prestation et on me jugeait déjà. Ce comportement était odieux et je n’allais pas le lui cacher. Ma mine changea, affichant un air irrité et prostré, je ne le laisserais pas insinuer de telles diffamations. Affichant un air supérieur, je lui crachais au visage avec colère :

« Vous êtes inquiet pour votre personne ? Rassurez vous, vous n’aurez pas à vous plaindre de moi, occupez vous plutôt de vous. Je ne suis pas sûr que poser des questions stupides permettent d’ajuster sereinement un trait. Vu ce que j’en vois, votre niveau , du moins intellectuel, ne devrait pas être trop compliqué à atteindre. »

( Paf, ça c’est envoyé !)

« Je vais vous laisser maintenant. L’air de l’arrière est assez malsain. »

Sur ces paroles, j’accélérais encore, oubliant ma douleur, pour remonter au milieu de la compagnie, laissant sur place cet infâme malotru. J’essayais de le chasser de mon esprit pour me concentrer sur les escarpements rocheux qui commençaient à apparaître sous nos pieds.

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 Sujet du message: Re: Route entre Cuilnen et les Duchés des Montagnes
MessagePosté: Ven 3 Juin 2011 00:28 
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II/ Chapitre 6: Le Brasier


L'air que respirait Aztai, depuis qu'il avait quitté Ambervalle, avait quelque chose de différent. Chaque inspirations portaient une certaine aigreur dans le corps du woran. L'absence de ses amis, de son père, et ce soudain retour à la solitude affectait le woran neige. Depuis que Waor, Kharo et Rudy l'avait laissé s'en aller, Aztai avait marché d'un trait. Ne s'arrêtant même pas pour manger, il avait grignoté en route. Cet effort physique lui donnait l'impression de fuir sa tristesse, s'arrêter aurait été signe de solitude et de morosité.

Le ciel gris l'avait accompagné toute la journée et il laisserait bientôt place au crépuscule. Une chance que la fourrure d'Aztai le protégeait du vent; ces courants incessants devenaient agaçants. La traversée du deuxième fleuve (encore loin) marquerait presque la moitié de son voyage. Marchant à bon rythme sans se fatiguer trop, le woran neige suivait parallèlement les montagnes, longeant leurs pieds titanesques tout en restant dans les plaines. Ils arrivaient qu'il traverse une forêt, jamais aussi grande qu'Ambervalle.

Ce soir il trouverait un coin à l'abri du vent, discret. Durant tout le jour il n'avait croisé la route de personne. Ce n'était pas une raison pour s'exposer pendant son sommeil. De plus, la faune pouvait parfois s'avérer dangereuse... Aztai avait d'ailleurs prit la précaution que le lendemain matin, il s'équiperait entièrement: une assurance de plus pour la route vers l'enfer...

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 Sujet du message: Re: Route entre Cuilnen et les Duchés des Montagnes
MessagePosté: Ven 3 Juin 2011 01:04 
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Après avoir prié Meno pendant un moment, le woran neige attacha solidement son plastron. Faisant de même avec ses jambières, puis ses protections d'avant bras. Il passa la magnifique cape par dessus ses épaules, laissant cascader le fin tissu zébré le long de son corps. Enfin, il passa son estramaçon en bandoulière (de façon à dégainer de la main gauche), et son épée en fulminaire, désormais tranchante comme un rasoir, à sa ceinture. Vérifiant ses mouvements, il se jugea prêt à affronter mille dangers. Saisissant enfin son sac en toile, il l'ouvrit pour saisir un morceau de viande (cru!) et le déchira à beaux crocs.

La nuit avait été courte et pas très reposante. Encore cette solitude qui le hantait. Pour chasser ce démon il devait marcher, foncer vers son but. Il s'était levé en même temps que le soleil. Ayant marché un peu, il avait pu remplir une de ses deux gourdes (données pas Kharo) près d'un petit ruisseau. La vue d'un poisson lui avait donné faim. Hélas il n'avait pas de temps à perdre à pêcher, encore moins pour confectionner une canne...
Se contentant largement de la viande il engagea sa marche en direction de l'est.

Le paysage restait agréable à regarder, surtout pour un woran ayant voyagé toute sa vie. Vers le milieu de la matinée, il eut l'agréable surprise d'apercevoir, tout au loin, une meute de loup traverser les plaines. Ce spectacle d'une banale simplicité fit quand même plaisir à voir... Lorsque le soleil fut au zénith, Aztai entreprit de faire une pause. Les collines actuelles ne lui offrirent que peu d'arbre, il se contenta alors d'un buisson assez haut pour le cacher du soleil. Malgré la proximité des montagnes, les rayons tapaient sur le crâne d'Aztai, lui donnant un début de migraine. Il réussi à calmer la douleur en s'accordant une ou deux heures de sommeil improvisé.
Il espérait bientôt voir le fleuve. Ce fut chose faite au milieu de l'après midi. Déjà au loin il entendit le bruissement de l'eau. La symphonie aqueuse lui désaltéra l'esprit et l'encouragea à forcer la marche, au point presque de courir. Près d'un kilomètre plus loin il résista à l'envie de plonger. Soudain heureux comme un enfant, un petit problème vint souffler sa joie: aucun pont pour traverser le courant n'était en vue. Et il était hors de question de traverser à la nage ainsi chargé. Aztai contempla les reflets du soleil sur l'eau tout en réfléchissant à une solution...

-Rien n'est jamais facile... murmura-t-il.

Il porta sa main en visière en direction du Nord, vers les montagnes.... Par là, il aurait moins de chance de trouver un pont; et en bon état! Tampis. Aztai décida de longer l'eau en direction du sud. Par chance, il ne lui fallut pas plus de la fin de l'après-midi pour trouver son bonheur. Un petit pont de pierre se dressait entre les deux rives. Buvant une gorgée d'eau, Aztai Jeta un dernier regard derrière lui.
Chaque pas le rapprochait un plus de l'incertitude.

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 Sujet du message: Re: Route entre Cuilnen et les Duchés des Montagnes
MessagePosté: Dim 5 Juin 2011 01:25 
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Délicatement, les sens aux aguets, Aztai posa la patte sur le pommeau de son épée. Le vent avait laissé place à un crachin incessant et agacant. Deux jours étaient passés depuis sont départ. Après la traversée du deuxième fleuve, la vieille, la végétation sur son chemin s'était faite plus dense. Au matin, une brume l'avait réveillé par sa fraicheur et son humidité. Jusqu'à cet après-midi il avait été impossible de déterminer à quel moment de la journée on était. Aztai s'était contenté de suivre un sentier cheminé de buissons gigantesques, traversant parfois une petite forêt. Dans cette concentration d'arbre, il était plus facile d'avancer et le woran neige n'était pas obligé de plisser les yeux pour combattre la fine pluie.
Depuis son réveil, une impression inquiétante ne l'avait pas quittée: celle d'être observé. Et depuis une bonne heure, la certitude gagnait la bataille contre le doute. Aztai lanca un regard circulaire. Situé à ce qu'on aurait pu comparer à une lisière de forêt, les arbres laissaient voir, vers l'est, des plaines à perte de vue; la direction d'Aztai. Il laissait derrière lui plusieurs heures de marche dans un terrain très sauvage. Il serra le pommeau de sa lame et lentement, se retourna. Il regarda le sentier par lequel il avait traversé la petite forêt. Il observa un instant la lisière, ne trahissant aucun bruit. Tel un aigle à l'affût, le woran neige ne savait s'il était la proie ou le prédateur... mais de quoi? La réponse ne vint pas à tarder. Le feuillage trembla d'un mouvement que le crachin seul ne pouvais provoquer. Cette fois-ci, Aztai commenca à dégainer sa lame. Son coeur s'accéléra, l'inconnu attisant l'adrénaline... Soudain, un grognement d'insatisfaction se fit distinctement entendre. Posté à environ deux mètres du feuillage suspect, Aztai n'eut pas le temp de réagir. Une masse grise transpeça la végetation et la pluie pour venir percuter et renverser le woran neige, ne lui laissant pas le temps de dégainer sa lame. Se relevant comme il pouvait, un aboiment sauvage le forca à reculer: un loup, le regard plein de haine entama une ronde autour de sa "proie". Tétanisé, Aztai leva piteusement les bras, d'un geste pacifique plutôt inutile.

-Hé, mon gros... chuchota Aztai pour se rassurer, comme pour entâmer la discussion.

Le loup montra les crocs, se campant sur les pattes avant. Un autre grognement fit reculer Aztai d'un pas. Sa chute lui avait fait quitter le petit sentier et l'herbe humide carressait à présent ses pattes. Dos à la forêt, le woran neige tenta à nouveau de dégainer son épée mais un autre phénomène lui en empêcha. Un deuxième loup venait de bondir dans son dos. Probablement son instinct (il remercierait l'Ancien une autre fois) le forca à se coucher sur le ventre: son adversaire lui effleura simplement le dos avant de rejoindre son semblable. Cette fois-ci le woran n'hésita pas; sauvage pour sauvage il passa à l'attaque. Toutes griffes ressorties, le premier loup se jeta à nouveau. Aztai l'acceuillit dans une étreinte, les deux opposants tombant à la renverse. Dans sa chute, le jeune woran planta ses griffes dans les flancs du loup qui couina de douleur... la deuxième bête ne perdit pas de temps, ajoutant de son poid sur un woran pas encore tout à fait debout. L'épée, sur le dos d'Aztai, lui arracha un petit cri de douleur lorsqu'il tomba dessus. Les deux loups reculèrent. Le fauve meurtrit pris un peu plus d'espace entre lui et sa proie, n'abandonnant cependant pas le combat. Un bon point: Aztai dégaina non sans peine son épée. La vue d'une arme n'affecta pas l'intention des ses assaillants.

-Raaa, filez! Marmonna le woran. En aucun cas il ne voulait affronter, au pire exécuter, ces deux loups.

Le loup blessé avanca, l'autre restant sur ses gardes. Malgré les flancs entaillés il n'eut aucune peine à de nouveau bondir sur Aztai qui n'eut qu'à brandir sa lame sur laquelle la bête s'embrocha. L'os de fulminaire traversa de part en part son poitrail. Les os craquèrent et dans un hurlement pathétique, le fauve poussa un dernier couinement avant de s'effondrer sur l'herbe humide.
Le deuxième loup ne perdit pas de temps pour imiter son camarade défunt, avec là un peu plus de réussite. Ses crocs s'enfonçèrent dans l'avant bras gauche qu'Aztai avait levé, faute de temps avec l'épée. Les dents de la machoire supérieure ripèrent sur la protection de métal, pas celles de la machoir inférieure. Le mouvement de panique qu'eut Aztai pour fuir la morsure augmenta grandement la douleur. La fourrure et la peau se déchirèrent sur quelques centimètres. Lâchant son arme pour plaquer sa patte sur la blessure, le woran neige oublia ses restriction sur l'envie de tuer son adversaire. C'était sa vie en jeu, un loup ne valait pas mieux que lui après tout. Lorsque la bête tenta une nouvelle morsure, Aztai bascula en arrière, suivant la course du loup. Il réussi à saisir sa gueule pour le plaquer au sol et inverser la tendance. Il roulèrent ensemble dans une étreinte d'où un seul se sortirait vivant. Dominant enfin son ennemi, Aztai n'eut pas le temps d'hésiter. Se rabaissant au statut d'animal, de bête, de monstre sanguinaire, il planta sauvagement ses crocs dans le cou du fauve gris. Il déchira littéralement la gorge de la pauvre bête. Un geyser de sang aveugla sa vue, et en une seconde le combat fut terminé. L'odeur était insuportable, le gout aussi. La carcasse se vida lentement de son sang, prise encore de spasmes. Aztai serrait encore dans ses pattes la gueule du loup, inerte.

Proprement écoeuré par son acte, et en même satisafait de son geste de survie, Aztai se débarbouilla tant bien que mal du sang. Grâce au bandage fournit par le peuple d'Ambervalle il pû bander sa plaie. La douleur le lançait un peu et certains mouvements lui arrachait la grimace. Sur les cadavres encore chauds il préleva quelques morçeaux de viande, remerciant intérieurement les loups. Sous le crachin encore actif il reprit sa marche vers l'est en direction du troisième fleuve. Cet acte de défense improvisée, cette nouvelle mise à mort, assombrit un peu plus le moral du woran. Décidément, il faudrait encore un moment avant que le woran se face une raison. Dans ce monde il fallait tuer ou être tué: la pitié, la tristesse et les remords n'avaient pas leurs places dans cette guerre.

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 Sujet du message: Re: Route entre Cuilnen et les Duchés des Montagnes
MessagePosté: Mar 7 Juin 2011 15:08 
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C'est non sans satisfaction qu'Aztai plongea les pattes dans le troisième fleuve. Après cinq jours de voyage intense, il remercia Meno de toucher presque au but. Enfin, le pire était à venir. Embarqué dans une expédition au trésor inconnu, le courage laissait parfois place au doute. Cependant, se détourner de son objectif revenait à abandonner tout espoir, et à abandonner ceux qu'il chérissait le plus.

Le ciel gris n'effrita même pas la joie intérieure que ressentait Aztai. Dorénavant, il lui restait à franchir le court d'eau et partir en direction du nord et des montagnes. Il pourrait continuer jusqu'à la forêt habitée par les elfes, mais la perspective de s'approcher d'un endroit si mystérieux ne l'amusait pas vraiment. La recherche d'un pont ne lui prit pas aussi longtemps que pour la dernière fois. En longeant un peu le fleuve, il trouva un arbre couché sur le lit d'eau. Avec un peu d'agilité et de prudence, il traversa le pont improvisé. Le vent, dans cette zone, était faible, pour ne pas dire inéxistant. Ce détail choqua le woran habitué au courants forts et agaçants.

Deux bonnes heures durant il marcha en direction du nord, ne cessant de longer la rive du fleuve. Au loin, les arbres se faisient plus denses. En effet, le woran s'enfonça bientôt dans une forêt, déviant légèrement sur l'est jusqu'à ce qu'il n'entende plus l'eau courrir sur la roche. L'obscurité importante fut accentuée par le couché du soleil. La perspective de dormir dans un lieu des plus sauvages n'arrangeait pas Aztai. Surtout après s'être déjà fait attaqué. Fort heureusement il avait pu nettoyé sa plaie grâce à l'eau abondante du fleuve, et le risque d'infection semblait à présent nul. Seule la douleur persistait. Et c'est avec cette douleur qu'Aztai s'endormit une cinquième fois en terre inconnue.

Suite

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 Sujet du message: Re: Route entre Cuilnen et les Duchés des Montagnes
MessagePosté: Jeu 11 Aoû 2011 16:39 
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IV/Chapitre 3: L'aboutissement d'un périple

Cela faisait déjà quelques heures qu'Aztai avait laissé son compagnon seul. Cela ne s'était pas fait de coeur, mais il en était mieux ainsi pensait le fauve. Kenrag avait été un formidable compagnon, alors provoquer le terme de sa vie aurait achevé le woran.

Alors que la nuit tombait, le woran prit compte qu'il venait de sortir de la forêt de Cuilnen. Son but était proche, bientôt enfin il allait tous les revoir. En vie! Il n'osait penser le contraire. Mais l'armée de Raven n'aurait pu aller plus vite que lui, alors autant ne pas obscurcir son optimisme. il se repérerait aux trois fleuves, qui sillonnent le royaume Kendran. Et puis, il pourrait longer la forêt d'Ambervalle. Sa forêt! A lui et à tous ses parents, amis.
L'adrénaline montait dans le corps du félin, y penser lui donnait envie de courir jusqu'à épuisement.

Trop impatient, c'est ce qu'il fit, un sourire étirant déjà se gueule, à la pensée de son père.

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 Sujet du message: Re: Route entre Cuilnen et les Duchés des Montagnes
MessagePosté: Dim 14 Aoû 2011 02:48 
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Le bruit de l'eau qui suit son cour accueillit le réveil d'Aztai. Il lui avait fallu presque un jour et demi pour atteindre le tant attendu premier fleuve, indiquant qu'il avait presque pénétré le royaume Kendran. La pensée de Kenrag, qu'il avait quitté subitement, lui fit adresser une prière à Meno: qu'Il veille sur lui, et sur le woran.

Le fauve sortit de son sac quelques fruits cueillis la veille, afin de les déguster tranquillement. Il avait dégoté un gros bosquet, de façon à dormir paisiblement et récupérer un peu de son énergie. Machinalement, il vérifia que ses épées coulissaient correctement dans leurs fourreaux, et se remit en route.

Son père et son meilleur ami avait dit, avant qu'il ne parte, qu'ils récolteraient des informations sur les agissements de leur ennemi, le Monarque. Cela devait faire près de deux mois, depuis son départ. Ne recevoir et ne donner aucune nouvelle bâtissait une forme d'angoisse en Aztai, qu'il s'entêtait à de détruire à coups de bonnes pensées... Et puis qu'allait-il devenir s'il se laissait déborder par le pessimisme? C'était là une chose qu'il rayerait volontier de sa vie. Malheureusement, ce monde de chaos dans lequel il était plongé ne permettait que le réalisme, donc synonyme de pessimisme...

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 Sujet du message: Re: Route entre Cuilnen et les Duchés des Montagnes
MessagePosté: Dim 14 Aoû 2011 03:48 
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Complètement essoufflé, le woran soupira d'aise de trouver enfin quelques arbres sous lesquels s'abriter. Un orage avait éclaté quelques heures plus tôt, venant innonder le fauve de sa pluie diluvienne. Les éclairs qui zébraient le ciel déchiraient l'atmosphère, comme si les cieux étaient entré en colère. Les plaines de Kendra Kâr étaient les victimes de se déchainements naturel, frappées par la foudre, châtiés par le tonnerre qui s'en suivait...

Les feuilles gorgées d'eau n'empêchèrent pas le fauve de recevoir de grosses gouttes, et il ragea bientôt contre ce temps de chien. Il n'osait continuer sous ces trombes, mais rester là ne l'avançait à rien. Tempi. Faisant face au vent hurlant et à l'eau glaciale, il reprit son chemin, la gueule basse pour protéger ses pupilles. Imperceptiblement, chacun de ses pas provoquait une petite flaque dans la boue qui s'était formée. Le bruit de succion que cela produisait énervait encore plus le woran neige. Si Meno le voyait ainsi dans cette galère, pensait Aztai, qu'il ravive le coeur du soleil, chassant de son feu ces nuages pleins de haine...

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 Sujet du message: Re: Route entre Cuilnen et les Duchés des Montagnes
MessagePosté: Lun 15 Aoû 2011 02:07 
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Il fallut au woran environ trois jours de marche pour toucher au but. Son coeur battant la chamade, c'est avec les membres tremblant qu'il aperçu la forêt d'Ambervalle. Du moins, il repéra la lisière géante derrière laquelle elle devais se cacher.
Le ciel grisâtre n'avait pas quitté Aztai depuis l'orage. Les muscles engourdis et transis par le froid, le jour qui avait suivit s'était avéré être un calvaire, la nuit aussi d'ailleurs. Cette solitude, aussi, qui le hantait par le biais des rafales de vent: comme si on lui criait le désespoir dans lequel il était plongé.

Cela faisait plus d'une semaine qu'il avait fuit le campement militaire de Raven, laissant derrière lui un lieutenant Maverick physiquement déchu, et son ami Achille, mort en homme libre. Durant ces jours, la mort avait largement dansé avec sa vie. Mais la chance du woran semblait dresser un blindage protecteur aux derniers moments, éloignant le rendez-vous avec la Faucheuse...

Mais aujourd'hui, c'est bel et bien en vie qu'Aztai rejoignait les siens: Rudy, Waor, l'Ancien, Gaora... sans oublier les frères Jagd, et puis Héwana, pauvre marionnette laissée dans un sale état. Il n'y aurait décidément aucun pardon pour les alliés du Monarque. Aztai serait... le cruel bourreau de ces monstres. Il avait déjà commencé...

Hâtant le pas, il longea pendant un moment les arbres, respirant à pleins poumons l'air humide. Continuant ainsi vers l'ouest, il sentit bientôt un regard peser sur lui, comme la première fois qu'il était venu s'aventurer près d'Ambervalle. Mais là, précisément à cet instant, un sentiment de réconfort naquis en lui.
Et puis il s'arrêta, faisant face à la forêt. Un imperceptible bruissement parvint aux oreilles du félin. Quelques branches remuèrent, toujours devant lui. Enfin, une patte couverte de fourrure blanche tigrée noire, aux phalanges concluent de griffes, se posa hors de la flore, achevant de rassurer Aztai.

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 Sujet du message: Re: Route entre Cuilnen et les Duchés des Montagnes
MessagePosté: Lun 15 Aoû 2011 15:02 
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Localisation: Nirtim, Temple de Meno: Se prépare à la guerre.
-Tu es en retard, mon fils.

Ces mots, l'intonation caverneuse de cette voix... Il n'y avait aucun reproche évidement, plutôt même de la rassurance. Il était en retard, mais en vie! Le corps colossal de Rudy apparut bientôt entièrement aux yeux du woran neige, qui eut un tressaillement de joie. Marchant à sa rencontre, le père et le fils se saluèrent dans une étreinte pleine d'émotions. Les larmes aux yeux, Rudy avait l'air fatigué, épuisé. En deux mois il paraissait avoir pris cinq ans. Mais il souriait, et c'était juste ce qu'il fallait à Aztai.
Dans ces moments, pensait le woran, il valait mieux garder le silence. Ne pas profaner cet instant de réconfort semblait être la bonne voie, pour profiter de ces retrouvailles...

Et puis, des pas précipités vinrent de la forêt, derrière Rudy. Aztai distingua parfaitement le bruit d'un essoufflement, en plus de celui que faisaient les feuilles qui s'écartaient sur le chemin de... Waor!

-Par tout les dieux! S'exclama-t-il. Il est là! il est là!

Il avait hurlé ces derniers mots. Des larmes de bonheur lui brouillant la vue, le woran roux vint à son tour étreindre son ancien disciple, et son ami.

-Tant de choses se sont déroulées depuis ton départ, enchaina Waor. J'imagine que pour toi aussi!

Il posa son regard, tout comme Rudy, sur les épaulettes que portait le woran neige. Malgré toutes les aventures qu'il avait vécu, il était parti pour cela au départ: récupérer un ancien artefact aux pieds des montagnes.
Les deux fauves semblaient épatés.

-Doit-on t'appeler Monseigneur à présent? Lança Rudy. Avec la cape, les épaulettes, et tout cet attirail, il ne te manque plus qu'un titre officieux!

-On va en rester à "Aztai", répondit le jeune woran dans un sourire.

Le bonheur emplissait son coeur, menaçant de le faire exploser. Une vague de gratitude envers Meno monta en lui. Il n'aurait rien demandé de plus en ce moment.

-On attend ton retour depuis un petit moment déjà. Ne faisons pas plus attendre nos amis!

Sur ce, le woran neige emboîta le pas de Waor, en direction de sa lisière tant aimée. Dans cet océan de joie, il en aurait presque oublié le campement de Raven qui allait bientôt marcher sur Ambervalle... presque.

Fin du Chapitre 3

_________________
Fléau des légion d'Oaxaca Image Champion de Meno Image Allié de la Lance Ardente


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