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 Sujet du message: Re: Route entre Yarthiss et Dehant par les montagnes
MessagePosté: Dim 14 Juil 2013 18:47 
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Si bien les liens qui retenaient la petite prisonnière étaient excessifs, Amaëlle commence à se demander si l'utilisation du bâillon n'était pas tout à fait justifiée.

Le veille, l'enfant était pratiquement muette, sans doute épuisée par tout ce qu'elle avait vécu. Mais aujourd'hui, c'est comme si quelqu'un est venu lui jeter un sort et l'a transformée en véritable moulin à paroles. À peine a-t-elle ouvert les yeux, qu'elle s'adresse à Amaëlle qui pour l'instant est occupée à préparer le repas :

"Pourquoi tu m'as sauvée ?"
"De rien." Laisse entendre Amaëlle de dessous sa capuche.
"Ce n'est pas que je n'apprécie pas. Vraiment. Mais, tu avais l'air tellement atterrée que je me suis demandé pourquoi tu l'avais fait."
"Mange."

Avec cela, Amaëlle pose un bol fumant devant l'enfant et se lève.

"Tu vas où ? Te ne vas pas m'abandonner, hein ?"

Amaëlle se sent hésiter. La fatigue et le fait de devoir porter en permanence sa capuche baissée a fini par jouer sur ses nerfs, mais elle reconnaît la demande dans le regard de l'enfant. Elle pose un genou à côté d'elle et une main rassurante sur son épaule.

"Non, je ne vais pas t'abandonner. Je reviens vite, promis."

Dès que leur repas est fini et les ustensiles nettoyés, elles reprennent la route.

La nuit de sommeil ainsi que la nourriture semblent avoir délié la langue de l'enfant. Toutes les questions qu'Amaëlle aurait pu se poser sur l'enfant sont répondues sans même qu'elle n'aie à demander quoi que ce soit.
Son prénom est Kana et elle a sept ans et demi. Elle se dirigeait dans la route qui va vers Yarthiss, quand ces vilains monsieurs l'ont capturée. Sa couleur préférée est le jaune, parce qu'elle est vraiment plus jolie que les autres, même si le rouge et le orange sont pas mal aussi. Et pourquoi Amaëlle porte-t-elle toujours sa capuche baissée ? Il doit faire chaud dessous, surtout avec le soleil qui brille comme aujourd'hui. C'est une chance qu'Amaëlle aille à Yarthiss aussi, parce que voyager toute seule, c'est quand même moins drôle. Enfin, il faut qu'elle retrouve ses parents à Yarthiss, alors elle es partie pour aller les retrouver. Ce sont des troubadours, tu sais, ils savent faire plein de tours supers et en plus...

Inévitablement, au bout d'un moment, l'attention d'Amaëlle dérive. Son esprit est occupé, ou plutôt préoccupé par d'autres problèmes. Le plus présent et pressant : la nourriture. Au départ, elle n'a prévu assez de repas pour une seule personne. Maintenant, il faut qu'elle puisse pourvoir pour deux personnes. Pour la centième fois, elle calcule le nombre de repas qu'il leur faudra avant d'arriver à Yarthiss, et pour la centième fois elle en vient à la conclusion qu'elle n'a pas assez. Ce matin elle a bien essayé de trouver de la nourriture, mais mis à part quelques baïes, elle n'a rien trouvé de bien consistant. Il faudra qu'elles pressent le pas pour arriver en moins de temps. Au pire des cas, Amaëlle pourra se priver de quelques repas. Ce ne sera pas la première fois qu'elle connaitrait la faim.
L'autre sujet qui la préoccupe est Kana. Une enfant de cet âge qui s'est mis en tête de faire la traversée des montagnes toute seule... Malgré tous ses bavardages, malgré les questions d'Amaëlle, elle refuse de dire d'où elle vient. Invariablement elle va alors parler de Yarthiss. Avec un soupir Amaëlle a abandonné l'idée d'essayer de la faire parler là-dessus. Au moins elle a la consolation que Kana ne devra pas faire tout ce chemin toute seule.

Un vent favorable semble pourtant avoir fait tourner la chance en leur faveur. Cet après-midi, elles ont aperçu de loin une grosse colonne de fumée s'élever dans le ciel. Le premier réflexe d'Amaëlle est de ne pas s'approcher, ses mésaventures avec les brigands encore fraîches dans sa mémoire. Rapidement, elle change d'avis, après tout, le feu est beaucoup trop grand pour de gens qui veulent rester discrets. Et les bandits veulent rester discrets, non ? En tout cas, rapidement, plus qu'une menace, le feu lui semble un signe favorable.

Dès qu'elles sont assez près, Amaëlle se rend compte qu'elle a eu raison d'avoir écarté ses craintes. L'énorme feu est en plein centre d'un campement de moines. Une vague de soulagement l'envahit. Ils ne leur feront aucun mal.
Dès qu'elles sont assez proches, enthousiasmée, Kana se met à courir pour rejoindre le campement et tous les moines. Ceux-ci sont d'abord surpris de voir un petit être débouler comme un boulet de canon, puis bientôt ils sont charmés par cette enfant aussi vivante qui semble apporter de la chaleur dans les neiges éternelles.
Amaëlle quant à elle s'était avancée beaucoup plus lentement, à contrecœur. En temps normal, elle aurait évité ce rassemblement comme la peste, préférant de loin la solitude des arbres. Mais elle sait que malgré tout cet endroit est plus sûr. Et puis, charmés par la petite bavarde, les moines et prêtres ont vite fait de lui offrir, ainsi qu'à Amaëlle, divers plats et sucreries.
Kana semble s'épanouir dans toute cette attention, se mêlant parfaitement à la foule. Amaëlle quant à elle se sent mal à l'aise, certainement pas à sa place. Elle répond par monosyllabes aux questions qu'on lui pose, s'assurant que son visage est caché par la capuche de sa cape. Au bout d'un moment, elle marmonne une excuse et s'éclipse discrètement.
Elle déambule au hasard dans le décor rocheux et finit par s'arrêter près d'un petit bosquet blanchi par la neige. C'est ridicule, depuis quand est-ce qu'elle s'est mis à fuir à ce point les gens ? Une sorte de rire sans le moindre humour soulève sa poitrine. Comme si elle ne le savait pas. Elle s'assoit par terre contre un gros rocher, laissant sa tête reposer contre la pierre froide. Elle est fatiguée. Elle n'a pas osé se laisser complètement aller au sommeil depuis qu'elles se sont échappées, et contrairement à son père, elle a besoin de dormir. Et puis le bavardage incessant de Kana l'a aussi épuisée, ne lui laissant pas le loisir de se connecter avec la nature autour comme elle en a l'habitude. Son soupir se matérialise dans une volute de vapeur blanche.

"Tu es partie !" Le ton qui anime la petite voix est accusateur. Amaëlle ouvre les yeux, surprise.
"Que fais-tu ici ?"
"On dirait que je fais quoi ? Tu es partie alors je suis venue te chercher."

Amaëlle reste interdite par ces mots. Elle la cherche, elle ? Le sentiment qui allait pointer se change rapidement en une sensation presque acide. Forcément, elle ne sait pas ce qu'elle est. Amaëlle a eu soin de cacher en permanence ses oreilles. Avec lassitude, elle répond :

"Rentre au campement, tu dois te reposer. Et si tu demandais aux moines s'ils pouvaient te ramener, tu serais sans doute beaucoup mieux avec eux qu'avec moi."
"Ils vont à Dehant. Et je ne peux pas croire que tu veuilles te débarasser de moi comme ça, comme un vieux chiffon. Je croyais que tu étais mon amie. En plus, tu m'avais promis ! Tu m'avais promis que tu me protégerais, que tu m’amènerais à Yarthiss, mais à la première occasion tu te débarrasses de moi ! Ce n'était que des mensonges !"
"Kana..."
"Non ! J'ai cru que je pouvais... Aille !"

Elle a fait un pas en avant, mais s'arrête soudain. Amaëlle pâlit en voyant un éclair brun s'enfuir en rampant. Bon sang, un serpent. Kana tombe, pleurant bruyamment et tenant sa jambe. Bon sang, bon sang, bon sang... Amaëlle prend l'enfant dans ses bras et commence à courir vers le campement des moines. Mais la fatigue ainsi que ses maigres forces lui font défaut au bout de quelques mètres seulement. Elle tombe par terre, essoufflée Kana entre ses bras.

"Je suis désolée, désolée. Ça ira mieux, je te promets, ça ira mieux."

Et elle désire ça de tout son être. Elle sent les larmes piquer ses yeux et une sorte de chaleur envahir tout son corps. Bien que son cerveau lui crie d'aller chercher de l'aide chez les moines, elle continue à tenir l'enfant dans ses bras, désirant de toutes ses forces qu'elle n'aie plus mal, que les dégâts du serpent ne soient pas trop sévères.
Peu à peu, les pleurs diminuent, jusqu'à cesser tout à fait.

Mue par un sentiment de panique, Amaëlle se relève vivement. Mais devant elle, Kana n'est pas morte ni inconsciente comme elle le pensait. Au contraire, elle semble étrangement calme.

"Tu m'as guérie."

Pour l'enfant si bavarde, ce furent les seuls mots qu'elle dit, lentement, elle se lève et s'approche d'Amaëlle. La prenant par le cou, elle la remercie. Elle qui croyait qu'Amaëlle ne l'aimait plus, elle se sent beaucoup plus soulagée.
La demi-elfe quand a elle est restée figée sur place, clouée par l'horreur. Non. Ce n'est pas possible. Ça ne peut pas être possible. Pas elle, pas elle.

(Gaïa, pourquoi es-tu tellement injuste avec moi. Pourquoi... pourquoi ne puis-je pas être normale en quelque chose. Une seule chose ?)


Parce qu'une chose est sûre, c'est elle qui a guéri Kana. Là-dessus il n'y a aucun doute.
Elle se relève lentement, comme si elle est en transe. Sa tête tourne avec violence et elle se sent encore plus épuisée que tout à l'heure.

"Retourne avec les moines."
"Si j'y vais, tu viendras avec moi ?"
"Je ne..." Elle ne finit pas sa phrase mais son silence même est une réponse.
"Alors je reste avec toi." Répond Kana avec le plus grand naturel du monde. "Tiens, regarde, ils m'ont donné plein de nourriture pour le voyage. Et ils m'ont fait plein de jolis cadeaux, je veux les partager avec toi. Regarde, tu me dis ce que tu préfères et..."
"Plus tard. Peut-être plus tard. Tu sais, je pense que tu serais mieux avec eux, et leur feu."
"Peut-être, mais je préfère être avec toi. Même s'ils m'ont raconté des histoires incroyables. Il y a une légende. Il faut juste que tu l'entendes, ça va te plaire, c'est l'histoire..."

Vaguement, Amaëlle écoute l'histoire que lui raconte l'enfant. Bon sang, pourquoi Kana s'est-elle tellement attachée à elle ? Et aussi rapidement ?
Elle s'assoit, se promettant qu'à la fin de l'histoire elle va rejoindre le camp malgré ses réticences. Mais la fatigue l'emporte et avant même que la légende ne soit finie, elle sombre dans un sommeil profond.


Suite >>>

_________________
> Amaëlle, demi-elfe guérisseuse <


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 Sujet du message: Re: Route entre Yarthiss et Dehant par les montagnes
MessagePosté: Mar 23 Juin 2015 00:53 
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Voyage tranquille


><


La première journée de marche fut assez plaisante pour le jeune mage qui semblait retrouver les sensations de balades en forêt avec Milana. Il ne semblait même pas ressentir la fatigue et s'approvisionnait raisonnablement en surveillant constamment ses provisions. Ces dernières semblaient suffisante pour atteindre la ville sans mourir de faim, mais le jeune mage pensa qu'il valait mieux être prudent.

Le temps était agréable et le Shaman put même faire un semblant de route avec une caravane de marchand Sinaris très sympathiques. La nuit succéda rapidement au jour, amenant son lot de conséquences. C'est dans ces moments la que Kalas sut qu'il était le plus vulnérable aux attaques des bandits. Aussi, il repéra une cavité dans une falaise qui l'accueillit pour la fraîche soirée qui s'annonçait. S'enroulant dans sa couverture, le mage ne dormit que d'un œil tous ses sens en alerte.

Le matin de la deuxième journée, Kalas avala un frugal petit-déjeuner pour se mettre le plus rapidement en route. Plus ensoleillée que la première, le second jour de marche ne fut pas des plus palpitants et le mage en profita donc pour trouver un abri assez tôt dans la soirée. N'ayant fait qu'avancer, il récupéra tranquillement et massa ses jambes engourdies par l'intensité de sa progression.

La troisième journée commença tranquillement, mais quelques soucis d'orientation vinrent perturber le voyage du jeune mage. Ayant quitté les sentiers, il prit plusieurs heures à retrouver son chemin et perdu une demi-journée de marche qu'il se devait de récupérer le jour suivant. La nuit, il trouva une nouvelle fois un endroit où reprendre ses forces en sécurité.

Enfin, la quatrième journée se conclut par son arrivée dans les environs de la cité de Yarthiss, nouvelle étape du périple du Shaman.

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Multi d'Ellyan Crow, Boucher des Murènes et Allen, Guerrier de Wiehl.


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 Sujet du message: Combattants de la lune
MessagePosté: Lun 2 Nov 2015 18:18 
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Localisation: Sur la route toute la sainte journée
Nous étions partis en début de matinée, et nous chevauchions depuis quelques heures déjà. Yarthiss était loin derrière nous. J'avais discuté pendant la plupart du temps avec Law. Il m'avait décrit sa vie à Yarthiss, son arrivée dans la milice et son ascension fulgurante aux côtés de Nivïel. Ce dernier avait été promu capitaine de la garde, et Law son second. Ils se connaissaient depuis leur enfance et avait toujours fait les choses ensemble.

Les montagnes grises et inhospitalières nous entouraient. Nous ne vîmes qu'un unique animal- un oiseau, qui devait migrer vers Yarthiss. L'air était encore bon, mais quelques coups de vent froids soudains nous faisaient trembloter le temps de quelques minutes.

Le soir tomba bien vite. Je m'arrêtai dans une petite vallée , en faisant un signe à Nivïel. Deux grands arbres se battaient en duel,s se dressant seuls au milieu de la caillasse. On décida d'y attacher les chevaux : puis on dressa le campement afin de passer la nuit. Nivïel répartit les tours de garde, en tirant à la courte paille : j'héritais du troisième quart - le pire, car il te réveille en pleine nuit pour te laisser te rendormir seulement deux à trois petites heures.

Law partit chasser, afin de nous trouver du gibier pour le repas du soir. Il prit un arc, dont la taille me sidéra : environ deux mètres, un bel arc en bois d'if. Quatre flèches empennées avec des plumes de faisan, reposaient dans son carquois. Je me demandai s'il parviendrait à le tendre, toutefois, lorsque je le vis s'échauffer en tendant la corde, le doute disparut.

Une fois Law parti dans une petit bois voisin. Nivïel et son neveu vinrent s'asseoir à mes côtés. Le capitaine sortit de sa tunique la carte récupérée sur le cadavre du Shaakt. Il l'ouvrit et la posa au sol devant nous. Il prit un bâton et dit en pointant la carte :

" Nous nous trouvons ici. Il pointa le milieu de la route entre Yarthiss et Dehant. Puis il laissa dériver la brindille vers un petit chemin inconnu sur les cartographies humaines. Voilà le chemin qui mène au camp. Nous pourront l'emprunter demain, vers le milieu de matinée, si nous nous mettons en selle dès l'aube."

Je hochai la tête en signe de compréhension. Il replia la carte, la rangea et, se tournant vers moi, me dit :

" Ca te plairait que je t’apprenne une compétence du combat, Tyr ? Elle peut renverser le cours d'un duel. Il s'agit d'une botte classique que je ne t'ai pas vu réaliser durant la bataille contre les Shaakts. Et pourtant, avec ta hallebarde, cela pourrait te servir, car tu peux attaquer avec une certaine distance ... "

" Avec plaisir, soldat !" répondis-je d'un ton enthousiaste.

Et nous passâmes la soirée à nous combattre. Bien que je possède l'avantage de la longue lame, Nivïel était extrêmement rapide, et arrivait sans problème à venir se placer près de moi, assez près pour me défausser de ma pertuisane. Markvart nous observait en silence, prononçant parfois à mon intention quelques conseils qui me furent bénéfiques. Je devais me tromper sur son compte ...

Je peinais à apprendre ce nouveau coup. Nivïel était un excellent maître d'arme, et ses explications étaient claires, mais ma blessure à la hanche m'empêchait de faire des mouvements amples et rapides.

" Tu dois viser la garde de mon épée avec ta lame, Tyr" me dit le capitaine, m'ayant une nouvelle fois privé de mon arme.

Je décidais alors de me focaliser sur son arme, et uniquement son arme. Fonçant sur lui, la lame vers l'arrière, je feintais au dernier moment, et tendais les bras afin de toucher sa lame, en espérant que le choc lui fasse lâcher l'épée. Malheureusement, il anticipa mon mouvement, et, d'un mouvement rapide, vint me frapper le poignet avec le pommeau de son épée. Je lâchais ma hallebarde, tandis que Nivïel rigolait :

" Bien tenté, Tyr, bien tenté. Mais tu es trop lent. Je sais que ta blessure t'handicape, mais je te demande toutefois de donner le meilleur de toi-même."

Nous continuâmes pendant un demi-heure durant. Puis la lune apparut dans le ciel. Et nos ventres émirent un concert de gargouillis. Voyant Law revenir avec un énorme sanglier sous le bras, je m'assit par terre, essoufflé. Cette aventure commençait bien.

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Dernière édition par Tyr le Mar 10 Nov 2015 12:29, édité 1 fois.

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 Sujet du message: C'est gênant
MessagePosté: Mar 3 Nov 2015 14:04 
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Localisation: Sur la route toute la sainte journée
Ce sanglier était vraiment trop bon... Nous l'avions rôti à la broche pendant une demi-heure durant. Le fumet avait nous avait fait saliver, et la faim nous tenaillait. Et lorsque j'avais enfin pu planter mes dents dans la viande chaude et fumante... L'extase. J'avais trouvé ce soir la définition de la joie en mordant dans un morceau de viande. Quel goinfre je faisais ...

Après avoir mangé et bu en silence, Markvart prit le premier tour de garde. S'adossant au plus grand des deux arbres, il mit une couverture sur lui et lança son regard dans le vide, surveillant l'horizon en jouant avec ses couteaux avec un air absent. Nivïel, Law et moi-même allâmes nous allonger en nous enroulant dans nos capes de voyages. Les chevaux étaient couchés dans l'herbe. Leurs flancs se soulevaient à un rythme lent. Complètement épuisé par le voyage et le combat contre le capitaine, je sombrai dans un sommeil profond.

Mais malheureusement, il ne se passe jamais une nuit tranquille. Je fus secoué par Markvart peu après que je me sois endormi. Il tenait ses deux couteaux sous le bras et avait un doigt sur les lèvres, afin que je ne fasse pas de bruit. Je vis Law prendre discrètement sa grosse épée de combat, qu'il avait posé contre la caillasse. Après avoir vu que j'étais conscient de la situation, il se dirigea à pas feutrés vers Nivïel et le remua également. Je saisissait ma pertuisane posée près de moi et me levait en silence. Je vis que Law guettait autour de lui, cherchant du regard un potentiel ennemi. Mais le noir était total, la lune étant cachée par une épaisse couche de nuages sombres.

Nous nous mirent en formation de défense. Les braises dans les charbons rougeoyaient faiblement, et ne pouvaient produire un éclairage suffisant en cas d'attaque. Les chevaux avaient été réveillés par les mouvements et battaient nerveusement l'air de leur queue. Un silence de mort pesait dans la vallée. Tournant la tête vers nous, Markvart dit d'un air presque inaudible :

" J'ai aperçu deux silhouettes, sur le mont là-bas" chuchota-t-il en pointant la montagne voisine. " Mais le plus inquiétant... C'est que ces silhouettes n'étaient pas humaines. Il y avait un Shaakt, j'en suis certain. Et l'autre... Un animal qui se tenait debout. Comme une sorte de ... gros loup. "

Et comme pour confirmer ses paroles, un hurlement lugubre sortit du lointain. Et des formes sombres se mirent à descendre de la montagne, au pas de course. Nous resserrions la position, quand soudain j'entendis le feuillage de l'arbre au dessus de nous bruisser. Levant la tête par réflexe, j'aperçus Markvart grimper tel un singe dans l'arbre. Il s'arrêta dans une position qui me semblait précaire, car il se tenait par les pieds, la tête vers le bas. Il avait un couteau dans chaque main et s'apprêtait à tomber sur un ennemi en lui transperçant le crâne. Je redirigeai mon regard vers nos assaillants.

Il s'agissait effectivement de loups, mais je n'avais pas prévu qu'un Shaakt chevaucherai le plus gros d'entre eux. Pour un elfe noir, il avait des bras extrêmement musclés et une corpulence peu commune : il avait la même carrure que Law. Pour me rassurer, j'imaginais qu'il devait être moins agile que ses congénères. Et cette pensée me faisait bizarrement frissonner.

Et alors que les loups se rapprochaient de plus en plus, je vis certains d'entre eux se mettre sur leurs pattes arrières... Et me toiser de leur regard vert brillant avec une certaine insistance.

" Ce ne sont pas des loups, Markvart. " dit Law d'une voix blanche. "Il s'agit de Liykors."

" Exactement, étrangers ! Tu t'y connais bien en créatures, colosse. Tu me plais. Mais je dois tout de même annoncer la raison de ma présence ici, ce serait ... gênant que je vous tue sans que vous sachiez pourquoi. Je suis Sikrrr, grand prêtre du cor de Thimoros." cria le Shaakt en dévoilant une rangée de dents blanches.

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 Sujet du message: C'est pas gentil
MessagePosté: Mar 3 Nov 2015 17:52 
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Localisation: Sur la route toute la sainte journée
Un Shaakt chevauchant des loups, et accompagné de Liykors. Je n'arrivais pas à en croire mes yeux. La scène était improbable et se déroulait devant moi. Nivïel et Law semblaient aussi abasourdis que moi. L'elfe noir semblait jubiler. Deux Liykors avaient embrasé et tenaient des torches, ce qui nous permit de les voir :

Les loups normaux avaient une fourrure sombre et épaisse, et grognait en coeur. Certains d'eux possédaient plusieurs balafres répandus sur le corps. Seul la monture du Shaakt semblait être intacte. Massive, avec des pattes puissantes et retroussant les babines, la bête semblait sortie tout droit des enfers. Ses crocs luisait d'un sang qui coulait entre ses canines, témoignant d'une chasse récente - chasse fructueuse si il en est.

Les Liykors, quand à eux, n'étaient pas très grand et n'avaient pas d'imposante carrure. Ils avaient des mouvements apeurés et hésitants, comme si ils n'étaient pas maîtres de leur mouvements. Ils avaient les traits crispés, fronçaient les sourcils. Le plus grand d'entre eux, qui devait mesurer un mètre soixante-dix, se tenait à côté de l'elfe. D'un beau pelage gris, il avait dans sa main un long sabre parsemé d'une écriture que je reconnaissais - des runes.

Quand à Shikrrr, il était vêtu d'une longue toge violette, qui lui recouvrait le cou, pour ne laisser entrevoir que son visage. Il tenait un bâton, finissant en courbures et autres motifs. Autour, du cou, une amulette. Nivïel souffla :

" Le Pawlett !"

"Jetez-vous sur eux, larbins !" cria Shikrrr en pointant son bâton vers l'avant.

Les loups passèrent à l'acte immédiatement ; les Liykors, eux, furent plus longs à réagir. Ils tremblaient de toutes parts en brandissant leurs armes. Shikrrr semblait lui-aussi troublé. Une chose qui ne put m'échapper.

" Ils sont contrôlés par le Shaakt ! C'est lui qu'il faut attaquer ! " criai-je en fonçant vers l'avant.

Les Liykors sourirent le temps d'un court instant : puis ils reprirent leurs traits méchants et fondirent sur nous. Ils étaient au nombre de six : et les loups devaient être le même nombre. Il fallait donc atteindre Shikrrr au plus vite, si nous voulions avoir une chance de survivre.

Le premier loup - animal - bondit sur moi au moment où je hurlai de colère. Je m'en débarrassait sans peine d'un coup de hallebarde bien placé, qui lui déchira la gorge. Il s'effondra sur le sol raide mort, tandis que ma hanche brûlait à nouveau. Les courbatures du combat contre Nivïel avait pompé mes réserves, et les courbatures se faisaient ressentir.
Je vis Law aux prises avec deux autres bêtes. Nivïel lui, avait déjà mis hors de combat un Likyor et se battait contre un autre, le grand gris. Je vis que le loup-humain qui était à terre ouvrait encore les yeux. Il était seulement blessé au bras, et feignait la mort. Shikrrr délaissait donc ses esclaves lorsqu'il les croyait morts ... Un moyen d'optimiser sa magie ? Une preuve de plus de détester les Shaakts ? Je n'y connaissais rien. Mais ma haine envers le cor de Thimoros ne pouvait qu'être justifiée.

Un Liykor vint se placer devant moi. Il leva un gourdin, et j'exécutai le mouvement que Nivïel m'avait appris quelques heures auparavant. Bingo. Le gourdin tombait lourdement sur le sol, et je feignais de transpercer le corps de la créature, afin que le Shikrrr voit que je l'avait tué. Il me crut, et laissa le Likyor s'effondrer avec un sourire reconnaissant.

Je continuai de courir vers le prêtre, en évitant les Liykors et envoyant les loups au tapis. Law couvrait mes arrières, ne tuant pas les loups, mais les repoussant de sa grosse épée. Il devait conserver l'espoir que les loups étaient eux aussi des instruments de Shikrrr. Cependant j'en doutai fortement.

L'elfe noir tendait toujours son bâton vers l'avant, marmonnant de sombres paroles inaudibles. Je l'avait presque atteint, lorsque je vis le mage tressaillir : Nivïel poussa dans le même temps un cri à mon côté. Tournant la tête, je le vis se tenir l'épaule, à genoux. Son arme était tombée sur le sol. Le Liykor le dominait. Il avait le sabre levé vers le ciel, prêt à trancher Nivïel en deux. Mais il n'en fit rien. Son visage montrait des signes de lutte intérieure. Il ouvrit un œil parcouru de veines, et, avec un cri de désespoir, détourna le coup de lame. La force de l'acte fut telle que le sabre se planta dans la pierre, traversant la surface dure et rocailleuse.

Cet intervalle me suffit à m'approcher de Shikrrr. Mais, à mon habitude, j'avais oublié un détail : le loup sur lequel il était assis. Oups.

La bête bondit, les crocs devant, et vint me plaquer au sol. Le mage sur son dos fut aussi surpris que moi, et, l'espace d'un instant, arrêta son incantation. Les Liykors retrouvèrent pendant un court instant leur libre pensée, et le combat sembla se figer. Mais la pause fut brève, et ils remontrèrent aussitôt leurs traits marqués. Et c'est alors que Markvart fit son entrée en scène.

Bondissant de l'arbre où il était caché depuis le début, le jeune homme fit une pirouette dans les airs. Frimeur. Il atterrit gracieusement à mon côtés et, levant ses deux couteaux, planta ses lames dans le flanc de la bête. Rugissant de douleur, cette dernière se retira immédiatement de moi. Shikrrr vit l'état de sa monture, et lui ordonna dans un langage inconnu de s'écarter. Puis il sortit une petite flûte de sa toge et siffla à l'intérieur. Un son me vrilla les tympans. Je me bouchais les oreilles, tandis que je vis, impuissant, le mage et les loups repartir au loin. Lorsque le bruit s'arrêta, Shikrrr cria :

" Vous m'avez vaincu, humains : vous avez de la chance que les esclaves n'ai pas été sous mon contrôle total. Il vous en aurait coûté si tel avait été le cas. Quoi qu'il en soit, attendez-vous à une riposte virulente de la part du Cor ! "

Puis il bondit et disparut de l'autre côté de la montagne, accompagné de son bestiaire canin. Je courais vers Nivïel afin de m'assurer qu'il allait bien. Mais le Liykor était déjà penché au-dessus de lui, bandant son épaule et murmurant quelque chose. Une lumière blanche parcourait le bras, enlevant le sang. Son confrère qui avait feint la mort s'approchait également de lui, et lui prononça des paroles dans un dialecte de leur langue, fait de grognement et de jappements.

" Merci, inconnus. " dit le loup-humanoïde d'une voix profonde. "Mes confrères et moi-même sommes reconnaissants de votre ... aptitude au combat. Vous avez libéré mes cinq frères, ici présent ; et nous vous sommes redevables . D'autres Liykor sont retenus au camp du Cor, eux-aussi sous l'étreinte de Shikrrr.

" Tyr." dis-je à la créature en me désignant. " Et voici Law, Nivïel et Markvart."

" Enchanté." dit le second. " Nos noms ne sont pas prononcables dans votre langue : mais vous pouvez m'appeler Euterpe. Et mon frère ici-présent Lhéas. "

Nous leur offrîmes les restes du sanglier chassé la veille. Puis ils proposèrent de monter la garde, afin que nous puissions nous reposer. Nivïel, peu confiant, décida de surveiller les alentours avec eux - je pensait qu'il les surveillerait eux plutôt que nous. Il y aurait beaucoup d'histoires à raconter sur la route demain.

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Dernière édition par Tyr le Mer 4 Nov 2015 13:18, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Ils descendent de la montagne à cheval
MessagePosté: Mer 4 Nov 2015 13:13 
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Localisation: Sur la route toute la sainte journée
Après avoir passé le reste de la nuit à ronfler, je me réveillais de ce sommeil bien agité. Tout le monde était déjà réveillé. Les Liykors discutaient de bon cœur avec Law, qui riait aux éclats. Nivïel et Markvart remballaient le campement et préparaient les chevaux pour le voyage. En me levant, tous mes muscles me firent grimacer. Les courbatures étaient plus violentes que jamais. Ma blessure à la hanche me faisait presque rigoler à présent. Law m'aperçut, et, s'interrompant de parler, vint m'aider à rester debout.

" Je ne supporterais pas une seconde journée à cheval. " marmonnai-je, lugubre.

Le guerrier haussa les épaules. Il avait été mordu par un loup en me défendant la nuit dernière, laissant une grande forme de croc dans le mollet. Le Liykor du nom de Lhéas l'avait soigné après la bataille : mais, comme tout guerrier, Law se méfiait de la magie. Il m'emmena près des chevaux et m'adossa contre l'arbre. Il repartit vers les créatures, tandis que je questionnai Nivïel :

" Comptes-tu vraiment attaquer leur campement, capitaine ? Certes, nous avons des Liykors avec nous à présent : mais Lhéas a dit que d'autres étaient retenus par le prêtre. Et ce crétin de religieux à le Pawlett autour du cou. "

" Je ne sais pas, Tyr. Nous n'avions pas beaucoup d'informations sur eux jusqu'ici ; mais maintenant, nous en savons plus sur eux. Ils sont moins forts que je ne le pensais. Et Euterpe m'a précisé cette nuit qu'ils bougeaient leur campement, car de nombreux chasseurs de trésors venaient les harceler pour obtenir le livre de Thot. Ils se rapprochent apparemment de Khonfas. Il faudrait que nous puissions les rattraper maintenant. Il serait par la suite impossible de récupérer l'amulette, avec une telle concentration de Shaakts. Je vois bien que tu n'es pas en grande forme, Tyr. Mais nous devons continuer, et tu le sais. Les Liykors ne nous laisseraient jamais repartir sans les avoir aidé à libérer leurs confrères. "

Je restai silencieux, méditant ce qu'il venait de dire. Puis il ajouta :

" Où veux-tu aller après cette entreprise, Tyr ? Retourner à Yarthiss avec nous ? Et qu'y ferais-tu ? Law et moi avons une place, là-bas. Si tu voulais entrer dans la milice, tu mettrais du temps à grimper les échelons hiérarchiques. Et ta dernière visite n'a pas laissé un très bon souvenir dans l'esprit des habitants ... "

" Je n'y ai pas vraiment réfléchi. Je pourrai aller jusqu'à Dehant : et de là trouver un elfe, qui m’emmènerait jusqu'à Hidrain. Ou alors, je devrai peut-être me rendre à Kendra Kâr. Ça fait une trotte, mais il y a des choses à faire en Nirtim. "

" Quoi qu'il en soit, tu seras toujours le bienvenu en ma demeure, à Yarthiss, guerrier. " termina Nivïel en souriant.

Nous fûmes prêts vers midi, et nous mirent en route. Les Liykors couraient à côté de nos chevaux, et ouvraient la voie vers le camp Shaakt.

Nous arrivâmes le soir dans une grande prairie. La montagne était loin derrière nous, nous avions galopé toute la journée. Mais j'aurai aimé être seul lorsque je découvrit le carnage qui avait eu lieu ici.

Partout dans l'herbe verte, des cadavres de toutes sortes - Liykors, humains et Shaakts - jonchaient le sol. Nos compagnons de routes tombèrent à genoux devant le massacre. Euterpe retenait par la taille Lhéas, qui battait l'air de ses griffes. Il criait, hurlait une longue complainte.

Mais le pire était à venir. Un toussotement retentit de dessous un corps. Soulevant la chose massive, Nivïel et moi-même découvrirent un vieillard tout taché de sang. Sa longue barbe grise prenait à présent des teintes pourpres. Le soulevant violemment, le capitaine le tint en l'air à la seule force de son bras. Le grand-père gesticulait dans tout les sens, tenant d'échapper à son geôlier improvisé.

" Qui es-tu ? Et sais-tu ce qu'il s'est passé ici ?" demanda Nivïel d'une voix glaciale.

Le vieux avait une voix gâteuse, et je ne pu m'empêcher de pouffer discrètement. Cette situation était cocasse, et la pression accumulée pendant la journée avait besoin d'être évacuée.

" Je n'ai pas de nom qui m'appartienne. Mais je suis un chasseur, de la compagnie Mortefeuille. Nous traquions ces Shaakts depuis longtemps. Hélas, nous ignorions - mes confrères et moi - que les elfes contrôlaient des Liykors. Ils nous ont décimés, et j'eu le réflexe de me cacher sous un de leur congénère. Et lorsque le combat fut fini ... " Les larmes lui montèrent aux yeux. "Lorsque le combat fut fini, le prêtre tendit son bâton. Et les Liykors ... ils ... ILS ENTRE-TUÈRENT SUR L'ORDRE DE CE SHAAKT !" s'écria-t-il, fondant en larmes. De violents spasmes le faisaient sursauter dans les airs, et Nivïel le lâcha, ne pouvant plus le retenir. Lhéas s'approcha. Il avait les yeux rouges de colère, et avait la respiration bruyante.

" Euterpe a fait le tour du campement. Pas un n'a survécu. " annonça-t-il d'une voix blanche dénuée de toute émotion.

Puis il s'effondra sur lui-même. Je dus le rattraper afin qu'il ne se fasse pas mal en tombant. Euterpe le rejoignit. Il tremblait de tout ses membres.

Quelle triste scène. Deux Liykors étaient à terre, se serrant l'un contre l'autre. Les autres parlant aux corps sans vie de leurs frères. Markvart inspectait les corps des humains. Ils étaient tous marqués de coup de griffes et de morsures. Law restait silencieusement appuyé sur son épée, les yeux clos. Le vieillard s'était à présent calmé, et Nivïel se penchait au-dessus de lui, le rassurant en parlant doucement. Et je contemplai le champ de mort, impuissant. Tous les Shaakts étaient-ils ainsi ?

Nous passâmes la soirée en silence, ne mangeant pas. Aucun de nous n'avait réellement faim. Puis des décisions furent prises. Les Likyors souhaitaient se rendre sur les autres continents, afin de prévenir leurs confrères du massacre de leur peuple. Law, Markvart et Nivïel rentreraient à Yarthiss avec le vieillard, où il serait entendu. Le capitaine promit de me tenir au courant. Je suivrai les Liykors : je souhaitait venger leurs confrères - et par la même occasion, trancher un ou deux Shaakts au passage.

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IV.3 Les écuries de Monsieur Ampe

Une fois en possession de Lossë Arinya, Jorus et son maître Panaka commencèrent tout deux leur voyage même si leur destination finale était différente, le chemin menant pour l’un vers Yarthiss et l’autre pour Eniod empruntait la même route. La tension était toujours aussi tendue et après moult tentatives infructueuses Jorus arrêta. Sa Faéra restée silencieuse depuis sa demande de ne pas parler d’elle à son réveil, le laissa avec sa solitude et le ciel maussade de cette journée. Finalement, Panaka brisa la glace.

"Je suis désolé ! Ma réaction doit te paraître excessive, mais j’aurais voulu te suivre et te former davantage."

Dans un premier temps surpris de cette révélation, Jorus laissa passer son étonnement avant de répondre et peut-être même rassurer son maître autant que lui-même.

"J’arriverai à me débrouiller ne vous inquiétez pas. J’ai bien réussi à me défaire de cet assassin, je saurai m’adapter comme je l’ai fait."

"Il y a bien plus dangereux qu’un simple assassin." Répliqua froidement Panaka. "Tu rencontreras nombre de défis sur ta route, mais les pires ne sont pas ceux qui pointent une lame ou une flèche dans ta direction, mais ceux qui se trouvent derrière. Comme le commanditaire de l’assassin. Des hommes et femmes dans l’ombre qui usent de leur pouvoir et de leur argent pour assouvir leurs désirs. Assassinats, pots de vins, enlèvements, chantages et j’en passe. Très souvent ce sont les gens qui n’ont que leurs mains pour vivre qui en subissent les conséquences. Tout cela pour toujours plus de pouvoir et d’argent. Les riches sont encore plus riches et les pauvres s’enfoncent encore dans la misère, perdant le bien le plus précieux de l’homme, leur liberté."

(Les riches hein !)

Il y a trois ans Jorus s’était enfui d’Eniod à cause d’un riche marchand. Cette ville est le parfait exemple des propos de Panaka. Les riches ne font qu’amasser l’argent sur le dos de la population et ne se cachent pas de séparer les classes sociales. Même la milice ne semble qu’œuvrer dans l’intérêt des riches.

"Ce qui me chagrine le plus c’est que ces hommes et femmes qui souffrent pourraient renverser les puissants de leur piédestal. Un soulèvement de ces gens pourrait faire s’effondrer les fondements de cette société gangrenée par la corruption. Au lieu de cela ils préfèrent s’attaquer les uns les autres comme ces hommes qui nous guettent."

(Quoi ? Quels hommes ?)

Jorus se mit à scruter les alentours en quête de mouvements et bruits suspects et en détecta quelques-uns.

"Tu as commis deux erreurs." Fit sèchement Panaka. "La première est de ne pas être attentif à ce qui t’entoure. La seconde est ta réaction. Maintenant ils savent qu’ils sont repérés et vont s’organiser en conséquence. Cependant une erreur n’est grave que lorsqu’elle est répétée. Tâche de t’en souvenir à l’avenir. Reste en retrait je m’occupe d’eux. Regarde et tu comprendras se que signifie être fort pour rester libre."

Sur ce Panaka arrêta son cheval, imité par Jorus et descendit. Il s’avança et après quelques mètres plusieurs individus armés d’arc et de lames apparurent, barrant le passage.

"Halte-là déposer vos…" Commença ce qui devait être le chef, avant de s’arrêter en voyant le maître de Jorus fondre sur eux comme l’éclair.

Malgré la rapidité de Panaka, les hommes en face étaient préparés à un assaut, même si ce n’était qu’un seul homme. Plusieurs flèches volèrent dans sa direction, mais mue par une vitesse prodigieuse l’homme se mit à changer soudainement de direction, sautant à gauche, bondissant à droite. Les flèches manquèrent toutes leur cible qui était bien trop rapide pour être réellement en danger. La distance réduite, les hommes embusqués sortirent tous leurs lames pour faire face et alors que le chef commençait à donner des ordres, il fut terrassé par un coup d’une violence inouïe nourri pas la charge. Les hommes assénèrent de coups leur proie, mais cette dernière se mouvait de telle sorte qu’ils se génèrent les uns les autres. Un autre groupe d’hommes cependant, sortit de la forêt pour prêter main forte à leurs compagnons sur le chemin. Voyant les adversaires supplémentaires arrivés, Panaka asséna plusieurs coups aux genoux des hommes près de lui qui eurent du mal à les éviter. Il fit quelques bonds en arrière pour prendre du recule et envoya une nuée de lames en direction des nouveaux assaillants, les prenant au dépourvu. Les hommes frais, pris de court par l’acier volant en tentant de les éviter heurtèrent ceux déjà affaiblit au préalable semant le chaos dans leurs rangs. Puis se fut la charge. Panaka fondit sur les hommes mettant toutes ses forces dans sa vitesse de déplacement et l’exécution des coups. Un à un les hommes tombèrent sans pouvoir frapper. Alors que les derniers commencèrent à fuir, ils furent cueillit par d’autres lames de jet impitoyables mettant fin à leur vie.

Jorus lui n’avait pas bougé. Assis sur son cheval il avait assisté aux prouesses de son maître. Un seul homme avait défait tout un groupe et sans être blessé visiblement. Telle est donc la force d’un homme qui lutte pour sa liberté.

"Je t’ai dit d’observer, pas de te prélasser sur ton cheval. Si tu ne fais rien les hommes derrières auront vite fait de s’occuper de toi !"

Si tôt dit, Jorus se retourna pour faire face à trois hommes venus discrètement par l’arrière. Peut être cherchaient-ils à capturer Jorus et menacer de le tuer pour s'en prendre à son maitre. Toujours est-il que ce dernier sauta du cheval pour le faire face. Leur cible étant sur ses gardes, ils chargèrent. Le jeune homme n’eut pas de mal à éviter les coups, esquivant l’assaut par un bond sur le côté. Il prit ses distances avec ses assaillants pour les détailler. Les trois hommes semblaient peut sûr d’eux. Quelques morceaux d’armures en lambeaux faisaient office de protection, mais ce que remarqua Jorus fut leurs armes : une épée, un cimeterre et une fourche.

(Une fourche, c’est quoi c’te blague ? Avec leurs guenilles on dirait des péquenauds. Des paysans ! C’est des paysans, ça explique la fourche ! C’est ça que voulait dire Panaka en disant que les pauvres se battent entre eux au lieu de s’unir face aux puissants ? Ils n’ont pas l’air d’être de vrais combattants mais ils sont trois alors soyons sur nos gardes. C’est certainement le meilleur moment de l’utiliser.)

Jorus sortit de son dos le boomerang à lame qu’il avait reçu de l’assassin lorsqu’il cherchait la dague de glace. Ses exploits à l’arc étaient loin d’être glorieux, mais depuis il avait changé, s’était amélioré et devenu plus sûr de lui. La vision du boomerang suffit pour semer le doute chez les trois hommes, preuve qu’ils n’étaient pas des guerriers aguerris. L’homme à la fourche sur le côté semblait le moins dangereux. Jorus saisit fermement son arme de jet et l’envoya sur l’adversaire lui faisant face. Le boomerang fusa comme une flèche vers sa cible qui brandit son arme une seconde trop tard. Au dernier moment, l’arme bifurqua sur le côté manquant magistralement sa cible, finissant sa course contre un arbre un peu plus loin. Les quatre hommes se regardèrent sans comprendre ce qu’il s’était passé.

(Ha oui j’oubliais, les boomerangs ne filent pas droit. C’est con ça !)

"Heu je peux la refaire ?" Fit-il avec un petit sourire espiègle.

Les trois paysans échangèrent les regards et chargèrent de concert. Jorus sortit ses dagues mais plusieurs estafilades apparurent sur le jeune homme. Le besoin de réduire le nombre des assaillants était désormais une nécessité et le plus faible semblait être celui muni d’une fourche. Jorus profita donc de l’assaut suivant pour lancer une contre attaque. Il attendit l’attaque à la fourche pour s’élancer sur son porteur et lui asséné un coup à l’abdomen. L’arme de glace sortie du thorax emportant avec elle une partie des chaires du malheureux. Bien que plié en deux sous l’effet de la douleur, l’homme situé sur le côté formait désormais un rempart face aux deux autres hommes. Le paysan à la fourche tenta de reprendre le dessus, mais la douleur le priva de ses forces. Jorus poussa son avantage en le faisant basculer sur l’un deux autres hommes équipé de vraies armes. Réduisant temporairement le nombre des opposants, il fit preuve d’une rapidité fulgurante contre le dernier encore debout armé de l’épée. La vitesse et la précision de ses coups eurent raison de l’homme qui succomba rapidement. Entre-temps les deux hommes s’étaient ressaisis et portaient déjà des estocades. Jorus se concentra sur le cimeterre. Il envoya cependant valser le porteur de la fourche avec un coup de pied au niveau de sa blessure qui recula sous la douleur. Le jeune homme multiplia les coups tout en esquivant le cimeterre, qui après observation, était manié comme un débutant. Le second succomba rapidement laissant pour dernier adversaire un homme blessé et armé d’une fourche. Le regard du paysan exprimait une vraie terreur. Tous ses camarades avaient succombé et il sentait ses derniers moments venir. A trois ils n’avaient pas défait un jeune homme. Seul et blessé il n’avait aucune chance. Il recula un peu, menaçant Jorus de sa fourche et d’étala comme un lapin. Enfin, aussi vite que sa blessure le permettait.

"C’était pas mal. Tu manques de technique, mais je suis plutôt satisfait de toi." Fit Panaka revenu vers Jorus en saisissant une lame de jet en main.

D’un geste rapide il envoya le projectile pour atteindre le fuyard qui percuta le sol pour ne plus se relever. Cette preuve d’acte impitoyable perturba grandement Jorus qui mit quelques secondes pour se reprendre.

"Mais pourquoi avoir fait cela ? Ce n’était que des paysans, ils n’étaient pas une vraie menace !"

"Ha oui, tu as vu leur nombre ? Imagine que Tyrm et sa famille avaient été à notre place. Penses-tu Jamsine assez forte pour se débarrasser les trois hommes ? Le pire des scénarios serait que Tyrm devienne fou de rage et pour battre autant d’ennemis il faut garder son sang froid. Il aurait cependant éliminé plusieurs adversaires avant d’être submergé par le nombre. Dans des cas de ce genre, certains hommes se laissent aller à leur penchant animal lorsqu’ils subissent une défaite dans la victoire et avec une belle femme comme Jasmine…"

Il ne termina pas sa phrase, laissant le silence combler le reste.

"Ecoutes le monde est ainsi, ni blanc ni noir et les êtres gentils sont soit un mythe soit des enfants. Et si tu voyages seul, tu devras devenir un homme un vrai qui n’a pas peur d’achever une menace pour privilégier sa survie. Les hommes, elfes et toutes les autres races, tous ont une part sombre en eux. Plus tôt tu le comprendras, plus tu auras de chances de survie."

Le vent souffla dans les arbres emportant des feuilles mortes, comme pour symboliser l’innocence du jeune homme balayé par cette certitude. Alors que les phalanges de Jorus viraient au blanc, à force de serrer ses dagues, Panaka posa amicalement sa main sur son épaule qui extirpa le garçon de sa rêverie.

"Je comprends que tout ceci soit encore flou et c’est pourquoi je suis en colère, je ne pourrai pas faire plus pour le moment, mais tu vas surmonter cela je le sais. Nos chemins se séparent ici, alors je te dis à bientôt et te souhaite bonne chance."

Il se remit en selle et alors qu’il commença à partir à cheval, il se tourna une dernière fois.
"Deux choses avant que je ne parte, ceci est pour toi." Il tendit deux épais livre en cuire à Jorus. "Ce sont des recueils sur l’herboristerie et l’alchimie un cadeau du temple. Et si tu arrives à Kendra Kâr regarde la ville d’en haut. Quand tu y seras tu devrais comprendre ce que la voie que tu suis peut t’apporter."

IV.5 Dispute et remors

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IV.4 Une dernière leçon dans la douleur

Après la séparation avec son maître la faéra refit surface, exposant son minois de petite fouine malicieuse à qui voulait la voir. Cependant comme elle ne se montrait que lorsqu’ils étaient seuls, Jorus était l’unique spectateur. Or Ysolde ne semblait plus aussi enjouée que d’ordinaire. Enfin si le peu de temps passé avec elle avait suffi pour affirmer cela. Jorus avait perçu ce changement lorsque son maître avait achevé le dernier survivant d’une lame de jet dans le dos. Cachée dans le pendentif du jeune homme il avait senti la faéra frémir, le lien qui les unissaient ne se contentait pas d’un échange d’émotions ou de pensées.

"Alors te revoilà, tu as fini ta petite sieste !" Fit Jorus cherchant à taquiner la petite fée.

Dans un premier temps elle ne répondit que par un regard courroucé et profita de cet instant de tranquillité pour virevolter dans les airs. Après quelques instants de silence brisé par ses battements d’ailes, elle revint sur l’épaule de Jorus et plia ses jambes pour y coincé sa tête.

"Je l’aime pas !" Déclara-t-elle simplement.

Sur le coup, Jorus ne comprenais pas de qui elle parlait. Puis il se rappela de son réveil où elle lui avait interdit de lui parler de sa présence.

"Je comprends pas. Bon il peut faire peur au premier abord, mais il reste quelqu’un de bien." Fit timidement Jorus.

"Quelqu’un de bien ?" Répondit la petite fée débordant de colère. "Tu m’excuseras mais quelqu’un de bien ne tue pas un homme blessé qui fuit. C’était un assassinat pur et simple !"

Jorus resta muet. Que pouvait il dire hormis qu’elle avait raison ? Repenser à la scène et revoir cette lame se figeant dans le dos de l’homme lui fit un frisson glacé. Deviendrait il ainsi plus tard ?

(Qu’importe ce qui est fait est fait !)

N’étant pas l’auteur de ce forfait, il balaya ces pensées tout comme il ignora la petite faéra d’humeur boudeuse. Cependant il restait encore cette ridicule tentative d’user du boomerang à lame un peu plus tôt. Il aurait mieux valu s’exercer avant de faire quoi que ce soit. S’il avait été plus fort il aurait certainement put maîtriser plus facilement ces hommes sans les tués. Etait-ce là un double sens à la déclaration de son maître, être plus fort pour être libre ? Jorus avait compris qu’il s’agissait de sa propre liberté, mais cela valait peut être pour les personnes qui l’entourait tant les amis que les ennemis. Mais pourquoi avoir tués ces hommes ? Etait-ce un sacrifice nécessaire à cet apprentissage ? Non rien ne vaut le sacrifice ou le meurtre de quelqu’un. En tout cas pas pour ça !

Si Ysolde ressentait le tumulte intérieur du jeune homme, elle ne chercha pas à s’en mêler. Il devait faire ses propres choix et suivre sa propre voix. S’il devait se détourner du bon chemin elle le guidera à nouveau, mais il devra faire ses propres erreurs avant. Pour l’heure Jorus se débâtit avec sa conscience jusqu’à la tombée de la nuit.

IV.6 Apprentissage par les airs

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IV.5 Dispute et remors

Le lendemain, Jorus se réveilla avec le soleil déjà chaud du matin. La partie sud de la montagne était un désert qu’il n’avait jamais connu auparavant et sans l’aide de sa faéra, la traversée et l’installation du campement aurait été plus difficile que prévu. Avant d’entamer une partie de ses provisions, il enchaîna une longue séance d’étirement composée de position de plus en plus difficile et éprouvante tant physiquement que mentalement. La réussite de cette séance résidait non pas dans l’accomplissement, mais en repoussant toujours plus les limites physiques du corps. Ysolde avait effectué un tour de repérage en se transformant en oiseau, nul n’était présent pour les déranger et le cheval du jeune homme broutait dans un coin tranquille.

Jorus profita donc de ce moment pour s’exercer au maniement de son boomerang à lame. Il devait se familiariser avec les mouvements si particuliers et plutôt que de le lancer bêtement en face de lui, il lui fit décrire une large courbe. Le boomerang s’éleva dans les airs et commença son virage sur la droite en tournant sur lui-même. L’arme volante revenait à vive allure sur Jorus lorsque celui-ci se demandait ce qui arriverait à ses petits doigts s’il attrapait le boomerang du mauvais côté. Ne sachant comment procéder, il se baissa à ras de terre pour éviter sa propre arme qui alla se figer dans un arbre quelques mètres plus loin. Loin de se laisser démoraliser il recommença, mais cette fois-ci il diminua la puissance du lancer. Le boomerang décrit de nouveau une courbe qui revint vers Jorus, malgré la puissance étant fortement diminuée il évita de nouveau le jet. Il dut recommencer la tentative plusieurs fois avant d’être suffisamment confiant et d’attraper le boomerang en se fiant au bruit que causait la rotation de l’arme de jet. Il recommença de nouveau en lançant de plus en plus fort et après quelques coupures superficielles et des esquives de justesses, il commença à s’habituer à l’arme de jet. Restait maintenant à maîtriser la trajectoire du boomerang. Le temps et surtout les exercices répétés seraient ses meilleurs atouts, mais pour l’heure il voulait trouver un moyen efficace d’améliorer ses jets. Après son combat, et surtout pendant la nuit, Jorus avait pensé à utiliser le ki comme il l’avait déjà fait pour multiplier un temps ses assauts ou frapper plus fort. Cependant cette énergie n’avait jamais quitté le corps du jeune homme. Qu’il puisse l’utiliser pour l’aider à toucher une cible était tout autre chose.

Après ses exercices il se reposa pour réfléchir à l’ombre d’une cavité encore fraîche, son boomerang entre les mains. Réfléchissant à son problème il fit tourner son ki dans son corps, presque par jeu, cherchant les limites de l’énergie. En ressentant l’énergie circuler en lui, il remarqua qu’une partie s’incrustait dans son arme de jet. Il concentra son énergie sur le boomerang jusqu’à ce qu’elle finisse par l’englober.

(Intéressant. Le ki possède des particularités vraiment incroyables ! Il permet d’être plus rapide, plus fort, mais il semble aussi pouvoir altérer d’une façon ou d’une autre les objets quels qu’ils soient. Panaka m’a expliqué que la voie de l’harmonie passait dans un précepte voulant ne faire qu’un avec tout ce qui est. Est-ce que le ki agit de même…ou alors il est le vecteur me portant sur la voie ?)

Désirant tester avec impatience les nouvelles possibilités qui lui étaient offertes, il quitta sa méditation pour aller s’exercer. L’arme incurvée et chargée de ki en main, Jorus choisit une cible difficile à atteindre. Plus loin dans l’unique chemin pour Yarthiss, un arbre laissait pousser une maigre branche. Il ne lui manquait que la parole narguant : alors, arrivera, arrivera pas ? » Il lança le boomerang à lame qui décrivit une belle courbe, mais manqua sa cible bien largement. Se demandant ce qu’il avait raté, il recommença l’expérience en chargeant de nouveau l’arme de ki et en se concentrant davantage sur son lancer. De nouveau il manqua sa cible. Etait-elle trop difficile à atteindre avec son faible niveau, ou étais-ce un environnement inadéquat pour une arme comme celle-ci ? Si l’arbre était difficile à atteindre avec un arc, l’arme de jet nécessitait plus d’espace pour évoluer. Il recommença donc en se focalisant sur la trajectoire. L’arme fila dans les airs et percuta un rocher sur sa trajectoire. Quand ça veut pas, ça veut pas se dit Jorus. Il commençait à manquer de ki et face à un adversaire il aurait un désavantage certain. Il fit un ultime essai avant de s’arrêter et reprendre son chemin. Il reprit sa concentration, tant sur le ki dans l’arme que sur la trajectoire qu’elle prendra. Encore une fois il lança son arme comme précédemment et comme précédemment le boomerang fila sur le même rocher.

(Non, plus haut, va plus haut !)

Etais-ce mué par son désir mélangé par son ki ou un simple courant d’air, l’arme bifurqua fortement. Elle manqua encore sa cible, mais elle prit une trajectoire toute particulière. Jorus était persuadé d’avoir réussi quelque chose sans savoir vraiment quoi. Il se précipita pour récupérer son arme pour recommencer quand il fut arrêté par la faéra. Elle avait senti l’inquiétude vis-à-vis de l’utilisation du ki.

"Non, non, non. Tu t’arrêtes tout de suite !" Fit Ysolde intimidante du haut de ses vingt centimètres.

"Mais j’y suis presque, je crois que j’ai mis le doigt sur quelque chose et il faut que je recommence !" Gémit Jorus.

"Soit sérieux une seconde. Tu vas essayer, encore et encore jusqu’à ce que tu ne puisses plus. Et tu seras incapable d’utiliser le ki. Reprenons la route et une fois arrivée à Yarthiss tu t’entraîneras à nouveau, mais pas avant !"

"Bien chef." Répondit Jorus dépité. "Alors tu as fini de faire la tête depuis hier ?"

Bien que très joyeuse, elle s’était montrée bornée après leur discussion sur les actes de Panaka de la veille. Elle avait certainement sentit que derrière les questions de morale qui avaient assaillit le jeune homme durant la nuit, Jorus avait toujours ce profond respect envers son maître.

IV.7 Rencontre sur le chemin

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MessagePosté: Jeu 21 Juil 2016 17:01 
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IV.6 Apprentissage par les airs

Loin d’être semée d’embûche, la route vers Yarthiss était un défi pour Jorus qui dut se faire violence pour ne pas céder à sa colère lorsque son cheval n’en faisait qu’à sa tête. Aller d’une zone ombrageuse à une autre pour se protéger de la chaleur semblait être plus difficile que de fuir un assassin dément quand un autre cheval n’était plus là pour accompagner. Finalement le cheval remporta la bataille. Pour Jorus, tant que le cheval se dirigeait vers leur destination c’était déjà une victoire pour lui-même.

Au bout d’un certain temps, ils rencontrèrent un chariot. Tracté par un unique cheval, le conducteur profitait de l’ombre de la tenture pour ne pas être gêné par la chaleur.

"Bonjour !" Fit Jorus en arrivant au niveau du conducteur.

Celui-ci était un humain proche de la cinquantaine. Ses cheveux bruns avaient viré pour la plupart blanc et sa peau claire subissait déjà les affres du temps. Son visage respirait la sagesse et son regard exprimait le plaisir d’une rencontre durant un long voyage en solitaire.

"Bonjour jeune homme ! Qu’est-ce qui vous amène sur la route de Yarthiss ?" Répondit le vieil homme tout sourire.

(Et bien je fuis probablement une personne ou un groupe de personnes assez influentes, ou riches, ou les deux, capable d’engager un assassin pour me tuer sans en connaître la raison. Et vous ?)

"Ho je voyage ici et là sans but précis hormis celui d’arpenter le monde. Et vous ?"

"Ha l’aventure avec un grand a « A » !" Fit l’homme en regardant Jorus de la tête aux pieds. "Un vrai aventurier que je vois là ! Personnellement je n’ai plus le luxe de voyager simplement, je m’en retourne vers Yarthiss pour du commerce. D’ailleurs j’aurai certainement un travail pour un jeune homme plein d’énergie."

"Pourquoi pas ! Cela me permettra de payer l’auberge. De quel genre de travail est-ce, vous avez besoin de quelqu’un pour faire les sales besognes ?" Répondit Jorus sur un ton taquin.

(Jorus quelque chose ne va pas ! Je…je me sens faible.)

"Ho cela ne dépendra que de toi jeune homme."

Un bruit sourd, une douleur violente à la tête puis rapidement le noir.

IV.8 Un mage du mauvais augure

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