Physiquement parlant, c'est une silhouette typiquement Kendran avec son mètre 70, ses membres très fins (hélas très peu musclés), ses joues complètements roses, tranchant avec la pâleur de sa peau qu'on jugerait presque maladive. Ses yeux sont bleus clairs comme un lac en hiver. Ses cheveux, châtains, presque blonds, lui font une assez importante tignasse qu'elle remonte sur le haut de sa tête en un mignon palmier lui descendant jusque sur les épaules. Il est à noter qu'elle accroche son palmier par un ruban violet foncé, plutôt épais, et presque aussi long que sa chevelure. Les traits fins, sa bouche est délicate, mais cache en sa caverne rouge une molaire cassée. Cette dent, située dans la partie droite de la mâchoire, parait taillée en lance et même si Ædräs fait tout pour qu'on ne la remarque pas, l'utilise souvent pour se mordiller la lèvre supérieure, notamment lorsqu'elle est sous tension ou qu'elle réfléchis intensément. Ses vêtements sont toujours simples. Elle est vêtue d'une tunique de laine brute (ou, en été, de lin), un pantalon de toile marron et des bottes qui remontent jusqu'à la moitié de ses jambes. Lorsqu'elle se prend des journées de détente (se résumant souvent à de simples ballades dans les rues de la ville), elle prend alors une robe mauve pâle, très simple et des sandales de cuir légères.

Côté psychologie, Ædräs est dans l'idéal. Elle est très complexée par son physique qui est, selon elle, bien trop commun et vulgaire ; elle a une dent cassée, n'a pas hérité des yeux émeraudes de sa mère, ni de la stature imposante de son père... La liste est très longue et conduit Ædräs à souvent négliger son corps - sautant allégrement des repas si elle pense qu'elle a bien mieux à faire - voire ses vêtements - qui à force, ne sont plus en très bon état et même franchement usés. Obsédée par son apparence donc, mais aussi par sa destinée. Elle admire son père au-delà d'un simple respect filial et ne rêve que d'une chose : pouvoir lui ressembler. Depuis ses 6 ans à peu près, c'est décidé : elle s'engagera dans l'armée. L'apparition inopinée de ses pouvoirs n'a fait que renforcer sa décision : elle voit ses derniers comme le moyen que lui donne Yuimen pour accomplir son destin - n'ayant manifestement ni la force, ni l'endurance de son paternel. Ainsi, sans tomber dans le fanatisme, prend-elle soin de toujours le prier à son lever (plus tard elle y adjoindra Yuia).

Ædräs est donc déterminée et elle est l'est tant qu'elle ne compte laisser aucun obstacle se dresser sur son chemin. Spontanément serviable et gentille avec ses parents, elle ne laisse apparaître ses bons côtés devant tous les autres que si cela peut la servir (ne serait-ce que pour éviter de se faire gronder par lesdits parents, en fait). Sans être foncièrement mauvaise, elle est juste opportuniste et calculatrice, mais sait être fidèle en amitié et lorsqu'elle accorde sa confiance à une personne, met sans hésiter son honneur en jeu et fera tout pour lui venir en aide si cette dernière est dans le besoin. Un caractère nuancé, mais ferme et qui n'a pas l'intention de se laisser un jour marcher sur les pieds...

Ædräs est l'ainée d'une fratrie de deux. Elle a un petit frère de deux ans son cadet, plutôt lunatique et frêle. Ses parents sont de riches commerçants, mais avant d'ouvrir une boutique de tissus dans Kendra Kâr, son père faisait partie de la milice et fut même plutôt haut gradé. C'est de cette période de sa vie que lui vient l'admiration sans borne de sa fille qui, devant le peu d'ambition que montre Börn son petit frère, s'est instituée comme mission sacrée de reprendre le flambeau de l'armée.
Ses parents sont Kendrans tous les deux et sont originaires du même village, à une dizaine de kilomètres au nord de Kendra Kâr. Bien que née là-bas, Ædräs n'a aucun souvenir de cet endroit car ils ont déménagé alors même qu'elle n'avait que trois ans.

Quand elle était plus jeune, Ædräs faisait 1m39 et désespérait de pouvoir un jour atteindre la taille de colosse de son père. Elle se trouvait bien trop petite et, prenant cela pour de la faiblesse au sein de son peuple, n'hésita pas à se pendre par les bras à n'importe quoi tant qu'il y avait de la place en dessous pour qu'y poussassent ses jambes. Cela la beaucoup complexée et bien qu'ayant atteint une taille raisonnable, reste très sensible sur la question de la taille (inconsciemment, elle a plus tendance à se fier aux peuples de petites tailles parce qu'elle "compatit" avec eux).

Bien que, comme tous les Kendrans, Ædräs ait été élevée dans une éducation plutôt laxiste, elle a très tôt refusé les folâtres journées pour tenter d'apprendre le maniement de l'arme, mais lorsque ses pouvoirs se déclenchèrent - vers l'âge de 7 ans ; sous le coup de la colère due à sa frustration de ne pouvoir atteindre une cible à dix pas avec un arc, la cible même explosant - elle abandonna le maniement des différentes armes pour tenter de maîtriser au mieux ses pouvoirs, laissant Börn derrière. Au niveau de ses pouvoirs magiques, sa mère reste légèrement inquiète tant des conséquences que cela pourrait avoir sur sa santé que de l'avenir que sa fille souhaite élire, tandis que son père se montre très fier et ne perd pas une occasion de l'encourager voire de l'entrainer.

Sans savoir lire ni écrire, Ædräs, comme son petit frère, a appris à compter et s'y montre toujours très rapide, étant quelqu'un qui apprend vite - elle a d'ailleurs de très bonnes connaissances dans le textile (dont la broderie) et sait parfaitement marchander.
N'ayant jamais connu rien d'autre que Kendra Kân, sans chercher les voyages, elle rêve de batailles au confins du territoire ou de conquêtes vers d'autres terres - mondes peut-être !
Elle prie Yuimen chaque matin au lever depuis la découverte de ses pouvoirs et depuis que le premier sort qu'elle a su maitriser était de type glace, Yuia (accessoirement, elle espère aussi que la Déesse l'aidera à obtenir la beauté de sa mère). Elle ne reconnait pas Brytha, la déesse mineure de la neutralité car, suivant l'avis de son père, elle pense que l'équilibre n'existe pas ou, en tout cas, de façon si éphémère que, dans tous les cas, cela prouve bien l'incompétence de cette déesse.

Finalement, elle finit par fêter ses 12 printemps et avec eux, la fin de son enfance. Comme désiré, elle put donc partir en apprentissage chez un mage, son but étant de se spécialiser rapidement dans une magie très offensive, pensant que la meilleure défense reste l'attaque. Malheureusement, bien que très assidue et désireuse d'apprendre, de nombreux obstacles se dressèrent sur son chemin et dont l'un, et pas des moindres, étant sa très faible résistance physique, Ædräs étant en fait très fragile. Incapable de se protéger par la magie, ni par les armes, il apparut vite évident qu'un seul ennemi se faufilant derrière les lignes pouvait signer sa perte. Bien sûr, la jeune fille décida alors de tenter l'apprentissage de sorts plus défensifs, mais cela ne fit que la rendre moyennement efficace. Ædräs en retira une intense frustration qui se mua rapidement en une farouche détermination. Désormais, son seul et unique but dans la vie serait de prouver sa valeur, son utilité dans les combats et surtout, surtout, qu'elle pouvait se passer de l'aide d'un bataillon entier pour assurer sa sûreté. C'est donc nourrie de cette nouvelle obsession qu'à ses 18 ans, elle entra dans l'armée de Kendra Kâr.