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 Sujet du message: Tanasun, la ville des Maudits
MessagePosté: Jeu 3 Déc 2009 19:20 
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Tanasun, le village des Maudits

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Très éloigné de la grande Tulorim, à la frontière entre la forêt et la garrigue se trouve un petit village rudimentaire tombant en lambeaux, appartenant à une tribu bien particulière d'êtres primitifs au corps bestial qui furent pourtant de vrais humains de Wiehl il y a de cela quelques centaines d'années.
Même si on ne parle que très peu de ces parias de la société de Wiehl, certains murmurent que ces êtres dénués à présent de pensés auraient commis de terribles actes qui les auraient conduits à cette toute aussi terrible transformation ou, pourrions nous dire, malédiction...Mais les membres de ce village ont perdu l'usage de la parole et seraient bien incapables de dire eux-mêmes ce qu'il leur est arrivé, sachant qu'ils sont devenus d'une hostilité des plus féroce. Certains s'échappent parfois de leur terre pour venir se répandre vers les zones habitées, mais ils ne survivent pas bien longtemps, chassés et refoulés comme ils le sont.

Peut-être qu'un jour, qui sait, quelqu'un parviendra à trouver l'origine de cette malédiction et à la lever, même si eux-mêmes n'ont pas d'espoir sachant qu'ils n'ont plus conscience de leur condition de bêtes.

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 Sujet du message: Re: Tanasun, le village des Maudits
MessagePosté: Mar 25 Mai 2010 20:47 
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(((HRP : ce post est peu être vieux mais a réussi à émoustiller mon imagination. Si quelqu'un veux partager un moment de Rp libre à vous! )))


Un coup de vent assez violent viens fouetter le visage d'Erias, lui faisant plisser les yeux. Des relents de fumée âcre lui chatouilla les narines tandis qu'il cherchait son chemin vers le fameux village maudit. il s'avança face au vent, en espérant que cette immonde fumée provenait bien de Tanasun. Il sorti le parchemin qu'on lui avait donné Freyn, un moine qui avait loué ses services et le relu encore une fois.

(Encore un illuminé qui à trop gouté aux champignons elfique) se dit le vieil aventurier tout en rangeant le parchemin. Sa mission était simple : Trouvez l'origine du mal qui ronge les habitants de ce village... Ou du moins son origine historique, ce qui n'est pas évident vu que les habitants de cette tribu ne sont pas doués de la parole, à par quelques grognements étranges. Erias avait d'ailleurs entendu dire qu'ils étaient écœurant et qui n'hésite pas à attaquer à vue. Et c'est ce qui l'ennuyait car il fallait que ces êtres primitifs l'accepte car en cas de conflit il ne serait pas payé! D'après Freyn Ces pauvres créatures auraient subit des maléfices contre nature et qu'il serait possible de sauver leurs âmes. Erias cracha par terre.

(Si ça ne tenait qu'à moi je te foutrait ces bestioles six pied sous terre...)

Au loin des volutes de fumée annonçaient une vie plus ou moins évoluée. Erias hésita. Il n'est pas facile d'être discret dans une plaine aussi peu garni d'arbre...

_________________
ERIAS/VOLEUR


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 Sujet du message: Re: Tanasun, le village des Maudits
MessagePosté: Lun 2 Aoû 2010 15:39 
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Inscription: Ven 30 Juil 2010 15:37
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( Alors c’est ici ?
Dire qu’elle a été retirée de toutes les cartes, mais qu’elle est toujours présente sur celles qui datent de plus de trois cent ans.
Trois cent ans ? Tsé ! On y a jamais envoyé de gardes ? Ça c’est drôle alors.
Que voulais-tu qu’ils y gagnent ? C’est la seule ville à des dizaines de kilomètres à la ronde et il n’y a rien de spécial à y récupérer, c’est toi qu’es drôle. )

Une petit ombre s’éloigna de celle des pins. Bientôt on pu discerner une minuscule masse verte qui quitta la protection de la forêt. Une petite boule de lumière tournoyait autour d’elle, lui illuminant le visage à intervalles réguliers et découvrant un sourire mesquin et deux yeux brillants.

( On va aller faire un tour.
Quel intérêt ?
Quel inconvénient ? Je m’ennuie. Ça peut être drôle !
On va voir à quoi ressemblent les habitants maintenant…
Oui c’est pour ça que ça peut être marrant ! Il parait qu’ils ne tiennent presque plus debout tellement ils sont devenus sauvage. S’il te plait ! )

De l’extérieur, la masse verte et la boule de lumière restaient immobiles. On n’entendait rien. Ils discutaient intérieurement. Efficace moyen pour le lutin et la faera de partager leurs avis sans risquer de se faire écouter. Quoi que, étant donné le sujet de discussion les informations qui auraient pu être recueillies n’auraient pas eues grande valeur.

Le lutin vert se mit à courir en direction des décombres de la ville de Tanasun. Son large chapeau manqua de s’envoler plusieurs fois, et les petits grelots qui ornaient ses habits carillonnaient joyeusement. Bien que très discret par la taille, Alcofrybas ne l’était en rien par l’attitude, et n’en soufrait visiblement pas.
Il sauta dans une bassine de bois miteuse à laquelle manquait plusieurs lattes. Seule sa tête dépassait. Deux minuscules yeux rouges scrutaient rapidement les alentours avec curiosité et malice.

Plus aucune fumée, plus aucun grincement de bois dans la ville abandonnée. Plus de violence dans cette ville depuis bien des années. Un calme inquiétant.
Cela n’inquiétait guère Alcofrybas, qui voyait là davantage une occasion de ne pas être embêté pour jouer qu’une source de danger.
Les bâtiments étaient presque tous intacts dans le sens ou très peu de pierres étaient tombées. Ce n’étaient pas des armes de sièges qui avaient dévastés la ville. En revanche la charpente était attaquée par les termites et divers insectes xylophages ; plusieurs poutres avaient lâchées. Ainsi, quelques toits s’étaient effondrés sur eux-mêmes, déversant leurs tuiles dans les pièces qui paraissaient désormais moins vides.
Tout tissu avait disparu. Il n’y avait plus lin, laine ni aucune étoffe dans toute la ville car les mites et la pluie avaient fait leur ouvrage. La plupart des vitres étaient cassées et les rares volets encore présents troués.
Les quelques grillages protégeant ce qui était jadis des jardins avait cédés à la rouille. De toute façon, la ville entière était maintenant un immense jardin.
Les ruelles n’en étaient plus, la nature avait reprit ses droits. Des broussailles (et même des arbres par endroit !) avaient perforés les dalles de part en part en les éparpillant un peu partout, ou les emmenant dans les profondeurs de la terre.


( Tu te rends compte qu’on a une ville pour nous ?
Oh viens je me cache et tu me cherches !
Mais je te trouverais facilement nous somme liés !
Mais aller viens ! Essaye au moins ! )

Le lutin n’attendit pas de réponse et se mit à courir dans la ville comme si sa vie en dépendait. Il eu quelques difficultés à sortir de la bassine mais après cette étape il était irrattrapable. Enfin, presque. Il trébucha sur muret effondré (la notion de « muret » est différente pour un petit être de 46 centimètres, que pour un humain, que les choses soient claires) il s’arrêta, haletant, en considérant l’environnement.
Il était devant une grande habitation qui tenait davantage du manoir que de la maison. Il rentra sans prudence.

Une armoire ? Trop grand. Une cheminée ? Trop visible…
Alcofrybas aperçu un petit coffret sale, mais richement décoré. À moitié encastré dans le plancher qui commençait à s’affaisser, les jointures devaient être en or, même si le temps avait rendu l’identification un peu difficile. Il souleva le bois lourd pour ses petits bras de lutins et se nicha à l’intérieur. Le coffret se referma dans un bruit presque inaudible. Il attendit en fermant les yeux.

_________________
L'union ne fait pas la force pour tout le monde. N'est-ce pas, Alcofrybas ?


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 Sujet du message: Re: Tanasun, le village des Maudits
MessagePosté: Mer 4 Aoû 2010 15:01 
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«La la la la la !» chantait Isaë énergiquement, se souciant peu des personnes qui auraient pu apparaître en ce lieu maudit étant donné sa toute petite taille. Néanmoins, sa faera était toujours là pour le rappeler à l'ordre lorsqu'il se montrait aussi désespérant.

(Pitié Isaë arrête de chanter ! C'est une catastrophe ! On dirait une truie à l'agonie...)
(Pourquoi es-tu si méchante avec moi ?)
(Mais tu es tellement navrant...)

Isaë ressentit le sentiment d'exaspération qu'éprouvait Méléas, ce qui l'amusait terriblement au vu de l'atmosphère pesante qui l'entourait. Bien qu'il soit tout petit pour les êtres du commun, il craignait au fond de lui qu'une de ces affreuses bestioles le prenne par surprise pour le dévorer. Enveloppé d'un tissu puant, il resta toutefois dans cette demeure somme toute assez coquette pour des êtres aussi cruels. Chaque nuit, il les voyait vagabonder dans le village cherchant sans doute de la chair fraîche, mais à ce moment là, Isaë était déjà loin ! Il éprouvait toutefois un bien être étrange en ces lieux et aimait se reposer ici, oubliant le passé qui l'avait amené en ce coin reculé de la région.

(Ne pense plus à ça, ils doivent s'en mordre les doigts aujourd'hui.)

Malgré ces paroles, Isaë n'en était pas si sûr, garder un maudit dans leur famille n'aurait pas été vraiment adroit de leur part et même s'il souffrait chaque jour un peu plus de leur absence, il ne pouvait les en blâmer. Qu'aurait-il fait à leur place ? À chaque fois, il se reposait cette question qui arrivait comme un refrain populaire qui le faisait tourner en bourrique.

(Oh ! Et puis zut à la fin ! J'ai d'autres choses à faire que de penser à eux, non ?)
(Ben... heu... en fait... pas grand chose. Tu ne veux pas apprendre à te servir de tes pouvoirs, ni même voyager un peu pour te changer les idées, donc je dirais que non, tu n'as rien d'autre à faire.)

Hé bien ! Pauvre Isaë, lui qui s'attendait à une réponse un peu plus joviale de sa faera, cette dernière ne réussit qu'à le faire sombrer dans un océan de désespoir. Pourtant, il n'en avait que faire, et se mit debout attrapant son vieux bâton ensorcelé qui se trouvait prêt de lui.
«En garde démon invisible ! Viens te frotter à moi si tu l'oses !» lança-t-il sans doute à un fantôme que lui seul pouvait voir.

(Le voilà repartit dans son monde...)

Dans l'obscurité naissante, sous les rayons rougeâtres du soleil, il se mit à battre l'air de toutes ses maigres petites forces. Son combat acharné contre ses ennemis fantasmagoriques ne cessait de mettre en rogne Méléas qui envoyait des ondes négatives, très négatives à son protégé. Le temps passait à une allure invraisemblable, obscurcissant la pièce aussi rapidement que l'aurait fait un prêtre du culte de Thimoros. Méléas était de plus en plus inquiète alors qu'Isaë insouciant continuait ses bêtises aussi simplement qu'un enfant de cinq ans.

(Isaë ! Partons d'ici !) insista-t-elle d'une voix qui s'imposait dans l'esprit du lutin comme une véritable sentence.
(Mais ne t'énerve pas petite fée ! Qu'est-ce que tu veux qu'il nous arrive ?)
(Tu veux vraiment que je te fasse un dessin... Andouille ! On va tomber sur une de ces créatures !)
(Bon bon... Allons-y...)

Attrapant son sac en lin, il était prêt à partir de ce village dans lequel il aurait sans doute pu expirer en moins de quelques secondes si jamais il avait croisé le chemin d'une de ces terribles bêtes mi homme mi heu... autre chose...

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Lutin coquin


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 Sujet du message: Re: Tanasun, le village des Maudits
MessagePosté: Jeu 5 Aoû 2010 00:32 
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Après un voyage assez long, Maël arriva enfin à l’entrée de Tanasen, et le jour laissait peu à peu place à la nuit.
Une sorte de brume fine entourait le village, et comme on le lui avait dit, toutes les bâtisses étaient en piteux état, la plupart des toitures des maisons était écroulée, les poutres les maintenant probablement rongées par les parasites n’avait pas tenu. A certains endroits, cette ville avait plutôt l’air d’une petite forêt, tant la végétation semblait prendre le dessus. Parmi toutes ces maisons effondrées, l’homme avide de richesse n’en avait pas encore trouvées qui semblait d’une appartenance plus riche que la moyenne, mais il ne perdait pas espoir, et continuait d’avancer, quand soudain il entendit comme une petite mélodie…

« La la la la la ! »

Une chanson ? Non c’était le vent, il était seul après tout, qui aurait envie de chantonner dans un endroit aussi lugubre ? Des sauvages ? Les parias dont parlait la légende ? Non… il était seul, absolument personne n’était ici, mis a part des belles richesses qui l’attendaient patiemment !
Pas très rassuré, Maël serra plus fort son harpon, et sursauta quand il distingua une petite voix

« En garde démon invisible ! Viens te frotter à moi si tu l’oses »

Un démon invisible ? C’en était trop, le pirate courageux mais pas téméraire analysa la zone, ne voyant vraiment personne, il s’avisa qu’il était peut-être prudent de rentrer dans la maison la plus proche, mais il s’autorisa tout de même un petit détour pour rentrer dans la plus grande qu’il avait dans son champ de vision !
Il n’eut pas vraiment d’en fait une analyse plus poussée, car il manqua de trébucher sur une dalle qui ressortait du sol de quelques centimètres, reprenant son équilibre, il poussa la porte, et la referma soigneusement derrière lui en se répétant la phrase mystérieuse qu’il venait d’entendre.

L’intérieur semblait plutôt modeste : l’entrée était en elle-même assez particulière puisqu’on débouchait directement sur un salon qui devait être assez joli, avant… Maintenant une grande poutre traversait la pièce dans toute sa largeur, obligeant de se baisser pour tout passage éventuel au milieu de la salle. L’ameublement était des plus... Rongé ! En effet les rares armoires qui tenaient encore debout semblaient prête à s’effondrer à tout moment, et des toiles d’araignées semblaient être leurs ornements principaux depuis toujours… Ainsi qu’à toute la pièce !
Maël se risqua à avancer un peu plus loin dans ce salon miteux, et se cogna au mur quand il esquiva la poutre, car le choc de celle-ci avait fait sortir une brique du mur à laquelle il n’avait pas fait attention. Se tenant la tête, il se posa sur un rebord de ce qui semblait être anciennement une cheminée, mais l’épaisse couche de poussière qui la recouvrait rendait l’identification difficile.
Soudain il oublia toute douleur, car il y avait dans son champ de vision quelque chose qui l’intéressait au plus haut point : un coffret dont les jointures semblaient faites d’or. Maël Se dirigea vers cet objet, puis campé devant, il le souleva pour le soupeser : il était assez lourd, ce qui était un bon présage, car l’or est lourd ! Pendant qu’il s’imaginait toutes les richesses qu’il trouverait dans ce coffret, il l’ouvrit délicatement, visiblement la serrure n’avait pas survécue au temps.

Mais il ne trouva ni richesses, ni pièces d’or, juste deux yeux rouges qui l’épiaient.

_________________
Maël, guerrier... Et surtout pirate !


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 Sujet du message: Re: Tanasun, le village des Maudits
MessagePosté: Jeu 5 Aoû 2010 14:34 
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Alcofrybas entendait chantonner à l’extérieur du coffret dans lequel il se trouvait. La chansonnette se rapprochait, mais le volume sonore était vraiment très faible, c’était donc quelque chose de très petit ou d’assez loin.

(C’est elle !) se dit-il. Sa faera l’avait trouvé ?
(Mais non crétin je suis ici…
Mais !! Tu as triché, tu m’as suivi ! Il fallait que tu me cherches !
Je t’ai dit que de toute façon je ne peux pas m’éloigner de toi ! Je suis avec toi depuis le début. Si c’était si simple nous n’en serions pas là.
….)

Il y eu un grand silence durant lequel ils ne se dirent rien. Alcofrybas restait recroquevillé dans le coffret, l’air boudeur. Le lutin se rappela soudain ce qui avait lancé la discussion.

(Bah c’était quoi ces sifflements ? S i c’est pas toi c’…)
Mais des bruits de pas se firent entendre. Se rapprochant eux aussi, Alcofrybas se tut. Il savait pertinemment qu’on ne pouvait l’entendre, puisque les deux petits êtres communiquaient par la pensée, mais c’était un vieux réflexe tout à fait compréhensible.
Les bruits de pas ne s’éloignèrent pas comme la chansonnette, ils devinrent même craquement de bois… C’était rentré dans la maison ! Lents, les sons indiquaient que ce qui était entré faisait le tour de la pièce. Ils devinrent effrayamment proches et se stoppèrent tout à coup.


(Bouge ! C’est devant le coffre, il faut sortir !)

Trop tard. Un tremblement fut ressentit par le lutin et la faera, puis un long grincement accompagné par la lumière qui commençait à entrer dans la petite cachette. Deux grosses mains soulevaient le couvercle. Un visage humain scruta le contenu du coffre, et son expression passa de l’air intéressé à la peur. Il avait vu Alcofrybas et eu un mouvement de recul. Alcofrybas profita de la surprise pour sauter de sa prison de bois.

(C’est un pilleur de tombe ou un bandit, ça se voit. Il ne te ferra pas de mal si tu lui dis que tu n’as rien sur toi.)
« Je n’ai rien qui ai de la valeur, humain. Je viens de la forêt. » La voix fluette du lutin était cassée. On sentait qu’il ne s’en était pas servit depuis longtemps.
(Dit lui aussi qu’il n’y a rien à piller ici, qu’il s’en aille et nous laisse tranquille. Et que s’il reste, il sera en danger de toute façon.)
« Il n’y a plus rien à voler ici, humain. Tout ce qu’il y avait a déjà été volé. Par des gens comme toi ! »
(Je ne t’ai pas dit de rajouter ça ! Tu vas l’énerver !)
(Je ne suis pas obligé de répéter tout ce que tu dis ! Et pourquoi serait-il en danger ? Explique-moi !)

Le lutin resta quelques instants immobiles, le regard dans le vide et les yeux encore plus divergents que d’ordinaire. Il eu quelques mouvements étranges, comme s’il allait tomber. Encore un combat intérieur imperceptible vu par un regard extérieur comme celui de l’humain, qui ne comprenait guère ce qui se passait. Il reprit possession de ses moyens et sortit rapidement de la maison. Il s’aperçu qu’il avait du rester plus longtemps qu’il ne le pensait dans le coffre, car la nuit commençait déjà à tomber. Une fois à l’extérieur il courut se cacher dans un tonneau vide, un peu plus loin.
Il eu à peine le temps de calmer sa respiration qu’il en entendit d’autres, tout autour de lui.


(Qu’est-ce que c’est ?
Ce sont les habitants de la ville.
Je croyais qu’ils étaient morts depuis trois cent ans ?
D’une certaine manière. Ils… Je ressens une autre faera.
Quoi ? Ici ?
Oui, toute proche. Elle m’a sentit aussi je crois. Elle n’est pas seule, elle est lié à quelqu’un.)

Une petite moitié de tête trop curieuse et un grand chapeau émergèrent des lattes du tonneau. Les yeux rouges fixaient une petite forme déambulant dans les rues de Tanasun.

(C’est un lutin lui aussi ! Super !
Quelle importance ?
Tu étais contente de voir qu’il y avait une autre faera, pourquoi pas moi de voir un lutin ? Des fois t’es pas logique.
Je ne suis pas spécialement contente, je le signalais juste. Tu m’énerves. Et puis vu ta couleur il ne te ferra sûrement pas bon accueil.)

Le lutin noir se hissa sur le tonneau et en sortis. La chute fut plus douloureuse que prévue, mais ça n’arrêta pas son enthousiasme. Il courut à toutes jambes vers son congénère et l’interpella.

« Hey ! »
Sa voix avait reprit son timbre normal et malgré la petite taille de ses cordes vocale, le cri avait porté assez loin. Le lutin, tout de vert vétu, se retourna et aperçu Alcofrybas.
(Ne cries pas idiot ! Oh… De toute façon c’est trop tard. Tu n’aurais même pas du sortir de ta cachette… )

Les respirations se rapprochèrent. Lentes, mais sonores. Des masses couleur chair s’approchèrent des deux lutins. Ils sortaient des maisons, des ruelles, pourtant la ville semblait vide il y a encore quelques minutes ?!

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Des corps de tailles humaines mais qui n’en avaient plus la largeur. Maigres au point ou l’on voyait leurs os, on n’arrivait plus à distinguer les hommes des femmes. Enfin, les anciens hommes et les anciennes femmes. Toute pilosité avait disparut. Certaines des créatures semblaient porter une sorte de masque rituel. Il était difficile de déterminer si c’était réellement un masque ou une extension osseuse de leur crâne… Il avait l’air si bien incrusté.
Ils avançaient voutés, gardant la tête baissée, ce qui aurait rendu l’identification fastidieuse pour quelqu’un de taille normale. Ils fixaient le sol avec des yeux qu’ils n’avaient plus. Leurs orbites vides étaient sans doute le plus angoissant dans leur apparence.
On aurait dit des enveloppes de chair, la peau et les os intactes, mais sans plus. Ils semblaient avoir sentit la présence des deux lutins car ils s’arrêtèrent. Ils n’avaient guère besoin de lever la tête pour pouvoir observer les nouveaux venus, tant ils étaient petits.
Voilà donc la source des légendes et ragots de taverne autour de Tanasun.

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 Sujet du message: Re: Tanasun, le village des Maudits
MessagePosté: Ven 6 Aoû 2010 17:04 
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(Isaë ne bouge plus ! Il y a quelqu'un dans la pièce inférieure !)
(Hein ? Quoi ? Mais ce n'est pas possible, on l'aurait entendu entrer non ?)
(Mouais... C'est pas si sûr !)

Mais que pouvait être cette créature ou bien ces créatures qui étaient entrées dans la maison sans faire plus de bruit que ça ! Maintenant, Isaë était coincé dans ces murs, il était devenu une véritable proie, une sorte de loque vivante prête à être dépecée par des monstres sanguinaires ! Oh Dieux ! Il allait devoir se surpasser de ruse pour pouvoir échapper à la mort, mais le lutin savait pertinemment au fond de lui que réfléchir n'était pas vraiment son fort. Alors comment fuir de cette demeure sans se faire capturer ? Soudain prit par une peur étrange, il sentit au fond de son petit corps une boule se former et qui allait sans doute l'étouffer d'épouvante s'il ne trouvait pas rapidement un moyen de sortir d'ici sain et sauf !

(Avant toute chose, nous devons descendre voir ce qui est en train de se passer.)
(QUOI ?! Mais tu es dingue petit écervelé !)

Gnanana... Elle pouvait dire ce qu'elle voulait, Isaë avait pertinemment raison, il ne pouvait monter un plan sans connaître le réel danger qui se profilait à quelques pas de lui. Il se remit en marche, prêt à affronter ces ennemis comme il l'avait fait précédemment avec ses démons invisibles qui le pourchassaient où qu'il aille. Ses mains étaient moites et son visage affichait une expression de démence, ses pouvoirs montaient en lui, incontrôlables et brûlant. Oui, il brûlait d'un désir particulièrement piquant, ses forces ne demandaient qu'à être libérées dans une farandole de flammes.

(Calme-toi ! Tu risques de mettre le feu au village si ça continue.)

Tout ceci était bien facile à dire qu'à faire surtout qu'il n'était pas maître de sa magie d'ailleurs, il ne l'avait jamais été, même lorsque Méléas avait tenté de lui apprendre à contrôler ses émotions pour mieux appréhender ses dons. À présent, il ne pouvait rien faire contre cette sensation grisante qui le dévorait de l'intérieur prête à jaillir telle que la lave d'un volcan en plaine éruption ! C'était si excitant et pourtant tellement terrifiant pour un être aussi frêle que lui, ce fardeau était si lourd à porter qu'il aurait bien flanché si sa faera n'était pas là pour lui envoyer de douces sensations de afin de le calmer.

(Hé ! Regarde, il y a plein de bestioles décharnées là-bas !)
(Andouille ! Il y a aussi un autre lutin et un humain ! Tu aurais pu me le dire...)
(Ah... Aurais-je oublié de te le souffler. Oui il se peut... Oh ça va, tu vas pas me faire un chichi pour si peu.) dit-elle sur un ton nonchalant.
(Pour si peu !) lança-t-il mentalement à la faera.

Oui effectivement un autre lutin était présent, mais bien différent de ceux qu'il connaissait. Sa peau était d'une couleur étrange, peut-être était-il né d'une union démoniaque avec un de ces gobelins maudits ? Quant à l'humain, lui, il était pour le moins musclé... Il devait certainement faire de la musculation. Pourtant Isaë souriait en voyant ses cheveux bruns longs retenus par un tissu qui lui donnaient un petit côté efféminé. Les pensées puériles ne réussissaient qu'à mettre Méléas de mauvaise humeur alors qu'une armée de squelette vivant aux os saillants était prête à lui fondre dessus à chaque instant.

(Tu pourrais tout de même te présenter.)
(Oui ! Bien sûr pour attirer le regard de ces bêtes sur moi et qu'ils m'amènent dans leur tanière... Excellente idée je n'y avais même pas songé...)
(Ben ! Fais un coucou au moins !)

Un coucou ?! Cette faera était pour le moins étrange parfois, se moquait-elle de la situation dans laquelle ils se trouvaient tous les deux ? Néanmoins, Isaë suivit les conseils de sa vieille amie et lui fit donc un signe de la main, exaspéré par la tournure dont prenaient les événements. Cependant, avant qu'ils n'aient pu faire plus ample connaissance, les bestioles dépourvues de toute vie, s'arrêtèrent, ayant vraisemblablement senti la présence de toute l'équipe...

(Hé bien ! Il ne manquait plus que ça...)
(Tu as une idée ? Car de mon côté, j'ai bien envie de FUUUUUIIIIIIIR !)

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Lutin coquin


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 Sujet du message: Re: Tanasun, le village des Maudits
MessagePosté: Lun 9 Aoû 2010 13:01 
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Maël ne compris pas vraiment l’enchainement des évènements, quelque chose qui ressemblait à un lutin -mais noir- était sortit du coffret et lui avait affirmé qu’il n’avait rien de valeurs, puis il avait insulté sa race avant de courir vers la sortie ! Les créatures que redoutaient tout le monde étaient certes étranges, mais de là à faire redouter tout le monde ce village… Il comprenait maintenant pourquoi cette… voix avait parlé de monstres « invisibles », puisque ce lutin devait faire moins de cinquante centimètres !

Bien qu’un peu blasé, il prit soin de bien fouiller le fond du coffre, qui se révéla désespérément vide… L’Humain s’avisa que les jointures n’étaient pas d’or mais d’un vulgaire bronze rouillé, malgré tout, il le prit avec lui, ne serait-ce que pour ne pas partir les mains vides, puis il le coinça grâce a sa ceinture et le mis de telle sorte qu’il ne le gênerais pas trop quand il marcherais, ensuite il entreprit de sortir de la maison après s’être assuré que le reste de celle-ci n’était effectivement pas possible à explorer, tant les autres pièces étaient en ruine.

Il évita soigneusement la poutre et la briques qui lui avaient valus un mal de crâne qu’il ressentait encore un peu, puis ouvrant la porte, il s’étonna que l’astre du jour ait déjà laissé place à la lune. Observant les alentours, ce qu’il vit avait de quoi l’inciter à se poser des questions… dans la brumes il distinguait non loin de lui un lutin, mais pas le même, celui-ci n’était pas noir mais, il lui semblait qu’il agitait la main comme pour lui dire bonjour… Les « monstres » qui peuplaient Tanasen portaient plus à la dérision qu’à autre chose !

Soudain il capta un mouvement dans l’obscurité, quelque chose qui ne ressemblait pas à un lutin, quelque chose qui fit frissonner et oublier toutes ses pensées comiques sur des lutins… Et ce qu’il distinguait dans les brumes ne donnait pas le moins du monde envie de rire : une créature difforme semblait se diriger vers lui, presque un squelette, il se dirigeait vers lui, et au fur et à mesure qu’il se rapprochait, Maël vis de plus en plus de détail sur cette créature infâme : sa tête trop lisse et son corps trop fin donnait froid dans le dos, et si son expression était presque indifférente, sa manière de se diriger vers le guerrier ne le trompait pas sur ses intention, la choses informe allait l’attaquer, et Maël n’allait pas la laisser avoir l’initiative ! La créature était encore à quelques mètres, c’était le moment ou jamais pour charger, l’humain sortit son harpon et le pointa vers la bête, puis il courut vers elle dans la ferme intention de l’empaler.

Maintenant proche de sa cible, il s’aperçu en une fraction de seconde des lambeau de cheveux brun qui pendouillaient sur la crâne de la chose, et sa démarche lente, bien qu’un peu paresseuse et voutée, rappelait celle… d’un humain de Wiehl, il n’y avait aucun doute, il fonçait sur un humain ! Au dernier moment il se détourna, et ce mouvement brusque lui valut de tomber lamentablement sur le sol, mais il parvint à ne pas se blesser lui même avec son arme... Maintenant qu’il avait remarqué ce qu’il affrontait, il ne captait plus « que » de l’horreur, cette chose semblait… souffrir : son regard vague, son expression vide, son dos vouté…

Maël se ressaisit vite en esquivant un coup qui le toucha à l’épaule gauche plutôt qu’a la tête grâce a une esquive malgré tout un peu tardive. S’il ne voulait pas blesser ces choses, il ne devait pas rester là, d’autant que même si il le voulait, d’autres humains déchus se trouvaient surement dans les environ. Après s’être relevé aussi rapidement qu’il le pouvait, l’ancien corsaire s’assura quand même de ne pas recevoir d’autre coup en frappant la chose avec l’extrémité en bois de son arme : la bête mi-homme mi-squelette émit une petite plainte et bascula légèrement, ce qui permis à Maël de se retirer en courant : au bout d’une petite dizaine de secondes de course, il se maudit de n’avoir pas ralenti, car il venait de trébucher sur un tonneau, et se retrouva une seconde fois sur le sol, entourés d’yeux qui l’épiaient !

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Maël, guerrier... Et surtout pirate !


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 Sujet du message: Re: Tanasun, le village des Maudits
MessagePosté: Mar 10 Aoû 2010 00:06 
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Le pilleur de tantôt déboula en trébuchant sur le tonneau qu’Alcofrybas venait justement de quitter. Pour se mettre en sécurité, c’était foutu…
Ils étaient maintenant trois dans une petite ruelle ou s’agglutinait de plus en plus de citoyens maudits. Il n’avait aucune idée de qui étaient ces gens, et pourquoi ils étaient venus (lui-même ne sachant pas pourquoi il était là, après réflexion) mais tous semblaient terrifiés. Voilà déjà un point commun. Mais peut être que le petit Alcofrybas l’était plus que les autres, en fin de compte… Car quand un maudit se rapprocha de lui, il ne réussi pas à bouger.
Allait-il mourir ?

La créature se rapprochait lentement, une main tendue vers Alcofrybas. Il aurait préféré qu’elle tende les deux, lui rappelant moins sa petitesse par rapport à ses monstres… Une seule main suffisait-elle vraiment pour l’attraper ? Il est difficile de soutenir une peur intense, mais il est encore plus ardu de soutenir celle de deux âmes dans un même corps. Ce dernier n’en réagit que plus violement, en termes de tremblements, sueurs et estomac douloureux. Difficile d’expliquer la terreur doublement ressentie d’Alcofrybas, littéralement pétrifié.
Quand la main le toucha il voulu laisser échapper un cri, mais le souffle qui sortit de sa bouche n’émit pas de son, du moins pas de son provenant de ses cordes vocales. Le lutin sentit une énorme quantité d’air sortir de son corps, bien plus que n’en contenait ses petits poumons. Il ouvrit les yeux et vit une masse plus noirâtre que la nuit se déverser sur son assaillant dans un bruit indescriptible. La masse semblait légère et volatile mais elle heurtait brutalement le monstre, qui ne semblait pouvoir opposer de résistance.

Le maudit fut repoussé, et lentement, comme si ses muscles le soutenaient de moins en moins, il tomba sur le coxis. Il avait l’air d’être assit. Puis son corps bascula aussi doucement en arrière, comme s’il s’allongeait pour dormir. Manifestement, il était mort. Ou très proche de l’être ? Alcofrybas n’avait ni l’occasion ni l’envie de le vérifier, mais la créature ne bougeait plus.


( Qu’est c’qui c’est passé? Qui l’a ? Pourquoi ça.. Je suis maudit ? J’ai..
Silence ! Tu n’arrives même plus à t’exprimer... Tu ne deviendras pas comme eux si c’est ce que tu demandes, ça n’a pas de rapport ce qui vient d’arriver à l’instant.
Mais il a été .. tué. Par moi ? Comment ?
Je n’en suis pas sûre, je crois que le fait que… Que deux âmes instables vivent dans le même corps a affecté… Plus que notre esprit… On développe visiblement une magie étrange. Une magie noire comme celle des fanatiques… ?
«Quoi ? Que va-t’il nous arriver ? Nous allons mourir ?
Je ne sais pas…. Je n’ai pas toutes les réponses ! Je suis inquiète aussi alors laisse-moi réfléchir. .. Je t’ai dit que ça n’avait aucun rapport mais je n’en suis plus si sûre… Le maudit a étrangement réagit à cette magie, comme si tout cela avait un lien… ? Je pense… Que l’accident qui nous est arrivé… Le fait que nous nous fondons l’un en l’autre… ça a commencé à corrompre notre corps. Et maintenant, l’aura sombre de ces créatures participe au phénomène, ou l’accélère je n’en sais rien… Il y a deux éléments je pense en tout cas. Nous avons inconsciemment utilisé de la magie noire, j’en suis presque certaine ! Si cette chose a réagit ainsi, cela signifie que ces créatures auraient été engendrées par la magie noire ? C’est impossible, ils sont humains…)

Alcofrybas était maintenant non seulement terrifié par les monstres qui l’entourait, mais aussi par lui-même. Il n’avait jamais eu de don pour la magie, il ne savait même pas se battre au contact, et voilà qu’il avait… Comment pouvait-on nommer cela ? « Soufflé de la magie noire » ?

( Voilà ! C’est cela !) Dit intérieurement la faera, rebondissant sur les pensées de son hôte qui pourtant ne lui étaient pas destinées.
( Cette technique… C’est une technique utilisée par les disciples du dieu Thimoros ! C’est le « souffle de Thimoros » que tu as involontairement utilisé contre ce monstre. Normalement, il faut lui être dévoué pour utiliser ce genre de magie ayant un lien direct avec ses pouvoirs je crois. Ça n’a aucune sens de maitriser une magie portant le nom d’un dieu que l’on ne vénère pas… Alors… Alors, ça veut probablement dire que ces créatures ont un rapport avec le culte de Thimoros ! …)
Alcofrybas, en sachant nettement moins que sa faera, se confinait dans son ignorance et se taisait. Mi-intéressé mi-apeuré par la situation qui en attendant, ne leur était toujours pas favorable.
( …Donc, ce fléau a probablement un rapport avec cela. Nous réfléchirons à la suite plus tard… Il faut partir. Ces deux personnes, là… Ils pourraient nous être utiles. En tout cas le grand, il semble savoir se battre, il a l’air jeune et robuste. Le petit a l’air d’avoir des pouvoirs également… Je sens la présence de sa faera, elle a une aura étrange… je ne saurais dire quoi mais ils me semblent spéciaux tous les deux. Maintenant, vas-y !)

Alcofrybas reprit ses esprits. La conversation avait été longue, mais en fait très peu de temps c’était écoulé, peut être deux ou trois secondes. Les idées et les pensées se forment circulent bien plus vite que la parole.
Il jeta un œil sur le pilleur qui se relevait de sa chute, et l’autre lutin, toujours pétrifié, immobile. Il ramassa un petit caillou et le jeta sur le pilleur.


« Suivez-moi ! Par là ! »
Le lutin avait repéré une ruelle non-barrée par les maudits. Il y courut, en percutant volontairement le lutin au passage, qui n’avait pas répondu à son appel. Le choc lui fit reprendre ses esprits.

« Viens toi aussi, sortons de là, mettons-nous en sécurité ! »
Il se précipita dans la ruelle, sous le regard vide et lent des citoyens de jadis. Il était bien curieux de savoir qui étaient ces deux inconnus, et ce qui les amenaient à Tanasun…

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L'union ne fait pas la force pour tout le monde. N'est-ce pas, Alcofrybas ?


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 Sujet du message: Re: Tanasun, le village des Maudits
MessagePosté: Mer 11 Aoû 2010 13:52 
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Oulala que d'émotions pour le jeune Isaë ! Tout d'abord des créatures étranges qui pénétraient dans la maison, autant dire qu'il était en fait dans une demeure hantée, ensuite, le lutin se trouvait en compagnie d'un humain et de l'un de ses pairs ! Tout ceci était fort étrange, pourquoi étaient-ils ici ? Pour quelles raisons ces humains avaient été changées en ce genre de bestioles décharnées ? Le fait de ne pas avoir de réponses à ces questions le faisaient frissonner de peur et d'angoisse à l'idée de n'être en réalité qu'une sorte d'appât au goût amer.

(Oh ! Regarde, l'humain vient de choir...)
(Évidemment, c'est un humain, comment veux-tu marcher avec des jambes aussi longues ? Il doit s'emmêler tout le temps.)

L'humeur de Méléas ne faisait qu'empirer, les répliques du petit lutin n'avait aucunement sa place dans ce genre de situations et la faera en avait conscience. Si Isaë ne reprenait pas ses esprits pour faire face au mal qui rôdait dans les parages, il finirait sans doute déchiqueté par ces êtres malveillants. De son côté, le second lutin avait attaqué l'un des monstres d'une manière plutôt étrange, en utilisant de la magie et pas n'importe laquelle !

(Isaë... tout ceci commence à m'effrayer bien plus que d'accoutumé... Tu viens de voir ÇA ?!)
(Oui... C'était de la magie noire, n'est-ce pas ?)
(Tout à fait.) Sa voix-esprit laissa place à une sensation de dégoût et d'épouvante.

En effet, il n'était pas courant de voir des lutin maîtriser ce genre de magies, eux qui étaient intimement liés au travail dans les champs ou dans la forêt. En règle générale, leur don était en rapport avec la nature dans le but de la faire prospérer et de les aider dans leurs tâches. Alors que ce genre de forces ne pouvait qu'engendrer destruction et décadence... Bien évidemment, Isaë ne voulait pas non plus jouer les mauvaises langues étant donné que ses pouvoirs étaient liés au feu, élément tout aussi destructeur. Néanmoins, le fait que le Dieu s'y rapprochant ne soit pas démoniaque lui donnait bonne conscience même s'il avait dû fuir à cause de cette satanée malédiction !

(Dans tous les cas, nous devons nous en aller d'ici Méléas, sinon nous risquons de mourir sombrement...)
(Je suis d'accord ! C'est à toi de jouer. Vous n'êtes pas assez nombreux pour les affronter;tente une diversion, quelque chose me dit qu'ils ne doivent pas apprécier la lumière.)
(T'as raison copine ! Regarde, tu penses que je pourrais enflammer ce rideau, là-bas ?)
(Sans doute ! Allez vas-y ! Ah au fait... Je ne suis pas ta copine...)

Mais Isaë ne voulait pas relever la dernière partie de sa réplique bien qu'elle soit tout à fait intéressante et risible à souhait. Non ! En effet, l'heure était à la fuite et il ne pourrait la réaliser s'il devait papoter pendant des lustres avec sa faera. Bien ! Tout d'abord, il devait faire attention à ne pas blesser l'un de ses nouveaux alliés, sinon ils allaient certainement penser qu'il était lui aussi un ennemi bien que ce ne soit pas dans ses idées... pour le moment ! Ensuite, il était obligé de faire le vide dans sa tête, sinon sa magie deviendrait incontrôlable et là encore il ne désirait blesser quiconque. Pour terminer, le lutin allait devoir suivre les conseils que lui avait fourni Méléas dans le passé.

(Tu te souviens de ce que je t'ai dit j'espère ? Tu ne dois faire qu'un avec tes fluides.)
(Oui chef !)

Isaë pénétra en lui-même cherchant cette petite flamme chaleureuse qui représentait le foyer de toute cette magie ancestrale qu'il était censé contrôler. Une fois trouvée, il voulut faire naître au creux de sa main une boule de feu, mais tout ce qu'il parvint à obtenir fut une montée de chaleur étrange sans pour autant parvenir à faire apparaître des flammes.

(Allez ! Concentre-toi tu y es presque !) poussait Méléas dans sa tête.

Sa tempe vibrait au rythme de son cœur, résonnant dans sa tête comme une l'aurait fait un instrument à percussion. Il n'y avait plus que ces notes entêtantes qui l'empêchaient d'atteindre une concentration parfaite. Mais finalement, sa volonté eut raison de son sortilège, l'air environnant sa main s'enflamma d'un seul coup, les flammes se mirent à danser comme les courbes d'une jeune demoiselle en quête de plaisir. Les ombres vacillèrent dans la pièces, chassant un peu la pénombre qui les entourait. À cet instant précis, ses ennemis reculèrent d'un pas, étant sans doute craintif de la lumière ou de tout ce qui pouvait s'y rapprocher. Mais avant que ces démons aient pu apercevoir le petit rictus de satisfaction du lutin, ce dernier envoya sa boule de feu, faisant tout au plus un centimètre de diamètre, vers le rideau qu'il avait observé précédemment. L'étoffe sèche s'enflamma aussitôt, permettant ainsi au feu de croître rapidement.

(Ne nous attardons pas ! Fuyons !)
(Et s'ils n'arrivent pas à contrôler l'incendie ?)
(On s'en moque !!!)

Effectivement, le lutin n'avait pas réellement envie de savoir ce qui allait se produire alors qu'il était prêt à se faire éviscérer en ce lieu maudit. Il prit donc ses jambes à son coup et sortit à l'extérieur, oubliant déjà qu'il avait peut-être mis le feu à l'ensemble de cette ville pour pouvoir sauver son égoïste petit être.

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 Sujet du message: Re: Tanasun, le village des Maudits
MessagePosté: Jeu 12 Aoû 2010 17:33 
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Accablé par sa bêtise, Maël se maudit de n’avoir pas bien regardé le sol, car désormais ils étaient encerclés… « Ils » ? En effet il venait de remarquer qu’il avait « retrouvé » le petit être noir, ainsi qu’un de ses amis, puisque mis à part leurs couleurs différentes, il y avait bel et bien deux lutins près du pirate déchu… Mais pas seulement, puisque les choses qui devaient être des humains de Wiehl se rapprochaient de plus en plus…

L’un d’eux était d’ailleurs tellement proche qu’il était a deux pas du lutin sombre, le temps que Maël se lève la chose presque humaine avait pris le « lutin du coffre » dans une main, et le soulevait, prêt à lui assener un coup probablement. Le marin hésitait : il sentait bien que la créature anciennement humaine était agressive, mais le lutin n’était pas spécialement son ami, et au vue de l’air rêveur et passif de l’autre lutin sylvestre, il semblait que ce dernier n’avait pas l’intention de bouger le petit doigt… Malgré tout il ne savait s’il devait aider son « ancien confrère » ou la petite créature dans la main de celui-ci.

Après un petit temps de réflexion, Maël se dit qu’il valait mieux aider le lutin, après tout un être doué d’une conscience et capable de parler serait surement… Plus enclin à être reconnaissant ! L’ex-corsaire commença donc à dégager son harpon de sa ceinture, mais avant qu’il ne l’ait fait la petite chose noire sembla… expirer ! Oui, quelque chose qui ressemblait à de la magie, et qui fit s’écrouler le « pauvre » humain déchu. A en voir l’autre lutin et son expression, ce n’était pas habituel chez cette race de « souffler la mort ». Quoiqu’il en soit les monstres des alentours ne semblaient pas affectés par la mort d’un de leur camarade… Et il fallait vite trouver une solution ! Là encore, ce ne fut pas lui qui la trouva, puisque après une concentration intense –au vue de ses trait – le lutin « clair » fit s’enflammer un rideau, qui gagna rapidement le reste de la bâtisse…

« Suivez-moi ! Par là ! » S’exclama le lutin noir.

Joignant le geste à la parole, ce dernier partait en courant vers la sortie, donnant au passage un coup à son confrère qui le suivi. Maël les suivi, et voyant que ses grandes jambes lui permettait d’aller bien plus vite que les petits êtres, et décida donc de les porter, il pris d’abord le lutin « normal », qui était partit après l’autre, mais atteignit vite son compagnon, Maël n’eut pas trop de mal à les porter tout les deux, et ils atteignirent assez vite la porte, avec le feu au trousses… Or un des anciens habitant était sur le seuil de la maison en ruine, et la chaleur laissait comprendre qu’il ne fallait pas s’arrêter : le pirate n’eut d’autre choix que de foncer épaule en avant et de heurter de plein fouet la créature anciennement homme qui fut repousser par l’assaut avec un craquement sinistre…

Maël continua un peu dans les rues de la ville, et finit par s’arrêter au niveau d’une petite place, sur le rebord d’un puits délabré qui offrait une petite marche en guise de siège, il ne semblait pas y avoir de créatures ici pour le moment, et l’effort qu’il avait fournis pour courir et heurter le maudit l’avait essoufflé, en plus de lui faire une douleur à l’épaule. Soulagé de pouvoir posé les deux lutins, qui malgré leur taille pesaient assez lourd, il décida de s’introduire à eux, le temps de récupérer.

« Moi c’est Maël, je suis un humain de Wiehl et ancien marin, je cherchais de quoi remplir ma bourse mais visiblement tout a déjà été pillé… Et le reste ne tardera pas à être en cendre… Et vous : que faite vous dans ce village maudit ? »

Pendant ce temps, le feu se propageait…

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 Sujet du message: Re: Tanasun, le village des Maudits
MessagePosté: Jeu 12 Aoû 2010 23:39 
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Alcofrybas courrait pour se mettre à l’abri, mais sa faera attira son attention sur l’autre lutin.

( C’est bien ce que j’avais cru sentir. Ces fluides… Nos fluides ont été pervertis et sont d’une nature étrange, mais il en va de même pour ce lutin… ça ne se manifeste pas de la même façon, mais je sens que l’essence de la magie qu’il utilise n’est pas naturelle, elle non plus. Elle est beaucoup trop puissante pour lui. Ces fluides sont instables… Fuyons ! Il va tout faire brûler !)

Alcofrybas vit une lumière chaleureuse, bien vite remplacée par des flammes. Le lutin sortit de la maison qui brûlait à une vitesse tout simplement surnaturelle. C’est normal… Il était porté par l’humain maladroit de tantôt. Etonné, Alcofrybas ne bougea plus et se fit embarquer lui aussi. Une énorme main, manifestement plus musclée que celle des maudits, saisi le torse du lutin noir et le souleva sans difficulté aucune.

( Ce lutin m’intéresse. Il a une faculté des plus rares et des plus intéressantes, et si j’ai du mal à en déceler l’origine je crois entrevoir qu’il ne la maitrise pas totalement. Il faudrait que tu arrives à me renseigner sur ce que je ne peux pas savoir…
En attendant, il nous a bien aidés.
Oui. Mais le bois des maisons est trop vieux et trop sec… Et son feu est d’une virulence incroyable… Toute la ville ne va pas tarder à brûler.
C’est notre salut qui compte avant tout, pour ce que le sort de la ville m’intéresse ! Il est déjà scellé depuis ce … Phénomène, l’incident qui a transformé les habitants. Ce n’est maintenant plus qu’une coquille vide, rongé de l’intérieur depuis bien longtemps.
Sage paroles. )

Sur cette conclusion la faera lâcha un peu son emprise sur l’esprit d’Alcofrybas. Profitant d’avoir l’esprit clair, il regardait autour de lui. Toutes les maisons se ressemblaient, et tous les résidents aussi… Des centaines de corps rigides regardaient l’étrange procession passer. Ils tournaient simplement la tête vers eux, au fur et à mesure qu’ils avançaient. La plupart se mettaient lentement en marche en leur direction.
Le lutin eu l’effroyable sentiment que, quelque soit leur vitesse, ils pourraient les rattraper à un moment. Comme si dans cette ville où ils étaient désormais les seuls rois, ils avaient tout pouvoir, dont celui de repérer les intrus sans les voir…
Il chassa ces pensées de son esprit, se rendant compte qu’elles n’étaient pas du tout fondées, la peur le faisait imaginer n’importe quoi. Il sentait que le rythme de course de l’humain commençait à ralentir. Comme pour couvrir cela, il se présenta aux deux lutins.


« Marin ? Tu as vu comment tu te comportes et comment tu te décris ? Dit plutôt Pirate ! Mais merci bien, Maël. Je m’appelle Alcofrybas. Il faudrait s’arrêter, pour discuter un peu tous les trois… Je pense que dans nos différences, nous avons les mêmes problèmes. »

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L'union ne fait pas la force pour tout le monde. N'est-ce pas, Alcofrybas ?


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 Sujet du message: Re: Tanasun, le village des Maudits
MessagePosté: Ven 13 Aoû 2010 17:11 
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Vite, vite et toujours plus vite ! Isaë avait pris ses jambes à son cou espérant au fond de lieu que ces bestioles contrôleraient le feu bien qu'il aurait bien aimé qu'elles brûlent toutes dans cette maison ! Enfin, tout ceci ne lui importait que peu en fin de compte étant donné que ce village était possédé par une puissante malédiction qui n'aurait pu être annihilée par les pouvoirs aussi faibles que ceux du jeune lutin. À l'extérieur, l'odeur âcre de la fumée n'était plus qu'un mauvais souvenir, l'air y était tout à fait respirable même si le manque de personnes donnait à cette ville un côté terrifiant. Isaë en avait froid dans le dos et pouvait sentir des sueurs froides dès qu'il apercevait des ombres aux coins d'une rue.

(T'en fais pas ! Ils sont trop occupés à contrôler ta diversion. Bientôt l'incendie ne sera plus qu'un mauvais souvenir et ils partiront à votre recherche...)
(Ce qui signifie qu'ils n'ont pas peur des flammes ?)
(Loin de là ! Néanmoins, s'ils ne combattent pas leur peur, ils trépasseront tout comme leur village...)
(Effectivement, ils n'ont pas vraiment le choix...)

Avançant dans les ruelles désertes, ils finirent par s'arrêter près d'un puits sur lequel l'humain au tissu-chapeau s'assit. Isaë était essoufflé, cette course poursuite avait été un véritable calvaire pour ses minuscules jambes. Enfin ! Ils allaient prendre un peu de repos avant de mettre une stratégie au point, sauf s'ils décidaient de fuir bien entendu ! Mais avant tout, l'humain se présenta sous le nom de Maël, une sorte de marin d'eau douce à la recherche de trésor... Hé bien ! Que faisait-il sur terre et surtout dans un village maudit ? Évidemment, chercher un trésor pouvait être une explication, néanmoins, Isaë n'était que peu convaincu par ses déclarations, il devait sans doute y avoir autre chose caché derrière ses paroles !

Toutefois, il ne restait plus qu'au jeune lutin de se présentait étant donné que son compère avait lui aussi décliné son identité mais n'avait pas plus fait allusion que ça à ses étranges dons maléfiques ce qui ne laissait pas le mage de glace !
«Je me présente, Isaë pour vous servir !» dit-il en faisant une révérence stupide, essayant d'imiter les nobliaux sans cerveau qu'il avait croisé dans son peuple avant qu'il ne s'en aille.

Puis, il continua sur sa lancée pour répondre au marin qui leur avait demandé ce qu'ils faisaient en ce lieu :
«Hé bien ! De mon côté c'est très simple, dans la journée cette ville est déserte, j'y viens de temps en temps pour trouver du calme et ensuite je pars avant la tombée de la nuit. Mais cette fois-ci je me suis fait prendre par le temps dirons-nous... En tout cas, nous allons avoir de la visite, ils vont rapidement éteindre ce feu, il semblerait qu'ils soient plus intelligents qu'ils ne veuillent bien le montrer.»

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 Sujet du message: Re: Tanasun, le village des Maudits
MessagePosté: Sam 22 Aoû 2015 04:16 
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J'arrive maintenant à distinguer l'entièreté du hameau, constitué d'une petite centaine d'habitations semblables disposées dans une configuration anarchique.
Beaucoup ont déjà rendues l'âme, s'étant écroulées sur elles-même et ne ressemblant plus qu'à un gros tas de bois et de roche où la végétation aurait repris ses droits. Quelques unes demeurent tout de même en relatif bon état et j'indique à ma partenaire qu'il serait avisé d'y faire un tour, afin d'enquêter. Cependant, il nous faut être extrêmement prudents, malgré l'absence actuelle de toute créature, hostile ou non.

C'est d'un pas de velours que nous progressons à travers les amas de planches et poutres de bois, les pierres cassées, les racines et les mauvaises herbes. Elena, en retrait, garde son arc bien en main prête à tirer à la moindre occasion tandis que je m'avance vers une bâtisse qui semble pouvoir s'effondrer à la moindre brise. Le soleil ne nous éclair maintenant que peu et c'est avec prudence que je pénètre dans la sombre demeure.

La pièce principale est relativement vide. J'y aperçois dans la pénombre, quelques tissus éparpillés, des pots en argile brisés, une table couchée au sol et des chaises abîmées, le tout recouvert d'une épaisse couche de poussière. Ce sont maintenant les rongeurs et les insectes qui peuplent ce foyer. Une autre pièce est présente et semble avoir été une chambre, compte tenu de la présence d'un couchage rudimentaire. Nous ne nous y attardons pas et changeons rapidement d'habitation afin de profiter de la faible luminosité dont nous disposons encore.
Je crains cependant de devoir passer la nuit en ces lieux. Bien qu'actuellement calme, ce village reste l'objet d'une malédiction ou d'autre chose qui pourrait nous affecter. De plus, les créatures engendrées pourraient apparaitre.

Mais c'est à la quatrième maisonnée que mes angoissent prennent tout leur sens. Elena fouille consciencieusement une petite commode en chêne massif tandis que je m'efforce de trouver quelque chose d'utile dans le reste de l'édifice au moment où un voile obscure s'abat sur son ensemble. Quelques secondes semblent durer une éternité, durant lesquelles aucun son ne parvient à mes oreilles alors que ma vue se trouble. Rapidement, je m’effondre sur le sol avec fracas et discerne la silhouette de l'archère faire de même avant que mes yeux ne se ferment.

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 Sujet du message: Re: Tanasun, le village des Maudits
MessagePosté: Mar 25 Aoû 2015 17:21 
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Mes yeux se rouvrent à l'aube et détectent une présence non loin. Ma vue est trouble mais mon ouï m'indique qu'Elena se trouve près de moi, grâce à son souffle léger, à quelques centimètres à peine. J'entends également des bruits de pas derrière moi, proches mais délicats et pesés. Nous nous trouvons dans une pièce faiblement éclairée par un halo de lumière venant de l'extérieur, qui s’immisce par une petite fenêtre se trouvant sur ma droite. Contre le mur en face de moi trône une longue table remplie de divers matériaux, parchemins, livres, alambiques et autres instruments alchimiques. Le tout est disposé dans un grand désordre apparent et compliquée y serait la recherche d'une plume.
Une porte est présente sur la gauche de celle-ci, en bois terni par le temps et fissuré en de nombreux endroits.

Quant à moi, il semblerait que je me trouve assis sur une chaise dont l'assise m'est douloureuse, pieds et poings liés. D'un regard par dessus l'épaule je juge ma partenaire, dans le même état mais encore endormie.
Tout nos effets personnels nous ont été retirés et sont maintenant entassés dans l'un des coins de la petite cabane. De petits sons me parviennent maintenant, métalliques.

« Oh ! Vous êtes réveillé ? J'ai eu peur que ce ne soit jamais le cas. Plutôt thé ou café ? »

C'est d'une voix roque, ancienne mais douce et avenante que notre ravisseur s'exprime. Je ne peux le voir, mais l'idée que je m'en fais est immédiatement celle d'un vieillard.
Il tourne autour des sièges et m'apparait finalement, avec deux pichets dans les mains. Il ne rigolait visiblement pas lorsqu'il me demandait ma préférence.

Mage ou ermite, je n'arrive pas à me décider. Mais son apparence se prête à l'un comme à l'autre. Ses seuls habits sont une paire de sandales de piètre facture qui sied parfaitement à ses pieds crasseux aux ongles noircies et une longue robe ample et grise, dans un état déplorable. Une grande barbe blanche, emmêlée et sale vient couvrir le tableau et je remonte mon regard pour observer son visage. D'imposants sourcils touffus paradent au dessus de ses petits yeux bleus clair. Il garde ces premiers haussés avec un air étonné, presque ahuri. Un nez grossier et corpulent fini de lui donner l'aspect absurde et une abondante chevelure d'argent englobe le tout.
Il agite légèrement l'une des cruches et me regarde avec insistance.

« Café n'est-ce pas ? Vous avez une tête à boire du café ! Ce sera café. »

« Mais qui t'es toi ?! »

« Ne soyez pas pressé jeune homme. On pourra discuter autour d'un bon café, qu'en pensez-vous ? Vous prendrez du sucre ? Pour ma part je le prend noir, mais j'y ajoute toujours une fleure de selav afin d'agrémenter le tout. C'est exquis ! »

Bien que sa façon de s'adresser à moi est des plus plaisantes, le fait que je sois ligoté à une chaise m’insupporte quelque peu et m'oblige à détester cet homme. C'est avec un ton qui trahi ce sentiment que je lui réponds.

« Je pense pour commencer que boire un café les mains attachées est quelque chose de fort compliqué. De plus, votre amabilité est ambiguë. Un ton si mielleux après nous avoir assommé est presque une offense. »

Le vieux saisit finalement un siège et le place devant moi, pour s'y asseoir après nous avoir servit à chacun une copieuse tasse qu'il dépose sur un petit guéridon en bois aux multiples ornements. Son air étonné s’estompe légèrement et il finit par reprendre notre conversation.

« Pensez-vous qu'il serait avisé pour un homme comme moi de vous détacher céans, sans vous avoir au préalable expliqué les raisons d'une telle situation ? Il est vrai que ma façon de vous faire venir à moi était quelque peu... Déplacée. Mais nécessaire, je le crains. Si vous le permettez, je peux vous extraire de ces liens magiques. Mais seulement si j'ai votre honorable parole que vous resterez bien sagement assis jusqu'à la fin de mes explications. C'est un arrangement acceptable, qu'en pensez-vous ? »

Acceptable n'est pas le mot le plus approprié, mais je consens d'un hochement du menton à sa requête, afin d'être enfin libéré de cette emprise désagréable. Bien que l'envie de lui trancher la gorge me traverse immédiatement l'esprit, je reste calme et accepte de l'écouter. Du moins un moment.

« Mon discours sera long, je préfère vous prévenir. Ne vous privez pas d'un si bon breuvage donc et resservez vous au besoin mon garçon. »

Le regard que je lui porte alors ne laisse que peu de place à la confusion, lui intimant fermement mon refus de coopérer à une quelconque demande, même si anodine. Il poursuit donc sans insister.

« Je vais commencer par me présenter. Je me nomme communément Calazadre Amtulus, Ermite du monde stable, maître mage du vent et instructeur des sept parchemins. Mon appellation complète est bien trop longue et complexe de toutes façons, mais je t'invite à me nommer Cal, si cela te convient. J'étudie ce village depuis quelques années et j'ai connaissance de ce qui a poussé ces êtres à devenir ainsi. »

Devant mon étonnement apparent, il poursuit.

« Et oui, j'ai également connaissance des raisons qui t'envoient ici aujourd'hui. Pour tout te dire, je sais également comment tu t'appelles, ainsi qu'Elena Narus. Il ne sera donc pas nécessaire que vous vous présentiez tous les deux. Je disais donc que j'ai résolu le mystère de ces villageois, anciens whiels. Cela n'a pas été compliqué, la plupart des informations étant inscrites dans ce journal. Le plus dur fut de le trouver. »

Il pointe du doigt un épais ouvrage dont la couverture en cuir semble fatiguée par le temps et ne présente aucune fioriture ou dorure. Pas même un titre n'y est incrusté.

« Tu n'as pas encore vu ces immondes créatures et crois moi, cela est très bien ainsi. Ma magie les tiens éloignés de cette bâtisse, tout comme elle les tenait éloignés lors de votre escapade insensée d'hier au sein des murs de la ville. Passons aux choses sérieuses. Je suppose que tu te demandes pourquoi est-ce qu'ils sont encore ainsi, si j'ai la solution à leur problème. C'est très simple. La réponse se trouve dans mes premiers mots. Je suis ermite du monde stable. Ce titre n'est pas uniquement là pour faire beau. Nous sommes un ordre de puissants mages, œuvrant pour la stabilité. En somme, nous n'agissons jamais directement. Notre mission est d'acquérir des connaissances et lorsqu'il y a une instabilité, se servir de ces connaissances pour aider le monde à se rééquilibrer. As-tu des questions, jusque là ? »

C'est avec une grande frustration que je bois ses paroles. Plus j'essaie de le dénigrer, plus il m'intrigue. Je dois bien avouer qu'il commence à sérieusement m'intéresser et j'aimerais en savoir plus, même si je préférerais garder mon air sévère et lui faire croire que je ne l'écoute qu'à moitié. Je tente donc une approche désinvolte.

« Je suppose que vous ne me direz pas comment vous savez autant de choses sur Elena ou moi. Ce serait déjà le cas autrement. Cependant, j'ai bien une question, en effet. Vous dite ne pas vous impliquez, mais aider quelqu'un à régler un problème n'est-il pas une preuve d'implication ? Que ce soit de manière détournée ou directe, vous influencez l'ordre des choses. »

« Ohoh ! Tu es bien perspicace ! Mais ce n'est pas vraiment cela. Notre implication reste minime et nous laissons place au hasard. Mais je devine que tu devines, n'est-ce pas ? »

Il arbore un grand sourire et je lui réponds d'un unique et peu audible « oui » avant qu'il ne se remette à débiter.

« Tu devines que je vais « t'aider » dans ta quête pour délivrer les pauvres whiels. Mais je dois te mettre en garde. Tu ne peux les sauver. Tu ne peux qu'entamer leur sauvetage, parcourant les terres et délivrant les bons messages. Les clés de leur délivrance ne te sont pas accessibles, je le crains. Tu ne ferais que raccourcir ta vie. A présent, je pense que tu peux te délecter de ce délicieux café. Si je voulais te tuer, j'aurais trouvé quelque chose de plus original que du poison, ne penses-tu pas ? »


Tandis que je porte pour la première fois la tasse à mes lèvres, il se lève et glisse le journal dans mon pourpoint se trouvant avec le reste de mes affaires, contre l'un des murs de la pièce. Un sentiment de sympathie m'habite maintenant le concernant. Il m'est acquis que je me suis trompé sur son compte, même si cette méprise est de son fait. Dans d'autres circonstances, j'aurais apprécié rester ici et discuter de longues heures avec une personne ayant apparemment énormément de connaissances et de compétences diverses. Mais pour l'heure, une mission nous attend et je vais devoir écourter cette conversation.
Je le fixe d'un regard, prêt à lui demander notre entière libération afin de rentrer à Tulorim lorsqu'il attrape un petit couteau qu'il fait tourner entre ses doigts, jouant quelque peu de son habileté. Aucun son ne sort de ma bouche, mes lèvres ne bougent pas. Je suis de nouveau bloqué sur ma chaise et il reprend son monologue.

« Je dois maintenant passer au pire, Rayd. J'en suis navré, sois en certain. Vois-tu, l'équilibre est quelque chose d’exceptionnellement instable. C'est un peu comme si tu essayais de faire tenir une orbe magique au milieu d'un crin de cheval. A la moindre erreur, l'orbe tombe et pourtant, il faut la faire tenir, à tous les prix. Nos codes de jugement sont très compliqués, même pour nous, alors vois les comme incompréhensibles pour toi. Mais pour faire simple, imagine que tu es un point neutre en ce monde. Chacune de tes actions fait bouger la bille, d'un côté du crin ou de l'autre. Mais jamais, elle n'a réellement chuté. Le journal que je t'ai offert va te mener à faire bouger cette bille positivement. Ainsi, elle risque de tomber. Je dois empêcher cela, d'une manière ou d'une autre. Et crois moi, c'est le côté que je préfère le moins dans notre ordre. »

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