PrécédemmentMes yeux sont ouverts et fermés à la fois. Je peux bouger mes paupières, fermées, ouvertes, mais rien. Il fait noir. Pas seulement sombre, noir, une bouteille d'encre dans une pièce sombre, la nuit. Le tout dans l'anus d'un ver de terre. Et ça bouge. Des cahots réguliers, des mouvements erratiques, j'entends des bruits étouffés et... Des voix ?
Je me redresse - AÏE ! - je suis sous un truc dur. Dans une boite en fait, mes mains peuvent sentir les parois tout près. Une odeur de vieux bois, humide, et derrière, derrière... La forêt ? De la mousse, du vent, froid, mouillé. Quelque chose de plus, rochers, poussière ?
Ah, des voix... Peut être, non, plus rien. Une dernière secousse, puis plus rien. L'odeur à changé. De l'encens au loin, derrière la boite voire plus loin. Plus chaud, plus sec. Un intérieur, mais un intérieur de quoi ?
Bon, si on rassemble les informations... J'ai mal à la tête... J'étais dans la forêt. Je me suis fait poursuivre, enfin je crois et assommer (ou je suis tombé, peu importe, vu ma situation j'ai été récupéré). Récupéré, oui... Par qui ? L'idée m'effleure qu'on m'a cru mort et que je suis en plein enterrement. Plus qu'improbable, aucune raison qu'un quelconque "on" se donne cette peine... Mais bon, "on" aurait un motif de me suivre dans la forêt, de m'attaquer, de me ramasser et me fourrer dans un coffre ?
*Clic*
Le bois grince. Par réflexe, j'ai fermé les yeux, je fais le mort. Enfin l'évanoui. La lumière colore mes paupières en rouge, je me retiens de plisser les yeux. Une seconde s'étire, mon esprit tourne dans le vide, quiquoicommentpourquoiquandoù, dans le tourbillon logique inefficace, je me rend compte que je n'ai pas peur. La seule chose que je ressens c'est une extrême confusion. Une deuxième seconde. Je ne me souviens plus, j'ai entendu des pas ? qui s'éloignent, la personne qui a ouvert le couvercle n'est plus là, enfin je crois... Je ne sais plus.
Un bruit d'eau, des pas, cette fois j'en suis sûr. Je risque un coup d'oeil... L'elfe tire une tête improbable, retenant de justesse son seau d'eau penché sur moi. Il fait une moue indéchiffrable, pose les quelques litres d'eau qui m'étaient destinés, puis m'empoigne fermement. Je grogne, je me sens traîné jusqu'à... *BAM* J'ai le souffle coupé par le choc. Je vois flou, rouge et en pointillé. Une voix encore, distordue, un grognement. Je...
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