Gallian ouvrit les yeux. Il observa le plafond mansardé. La lumière chaude des bougies lui permit de constater qu’il n’était pas chez lui. Il voulu se redresser mais senti une vague douloureuse parcourir sa nuque au moment où il entama son mouvement. Il ne fit que tressaillir.
Son esprit était troublé et il ne parvint pas à reconstituer la succession d’événements qui l’avait mené jusque là.
Sa sœur, Leri et le blaireau, mais ensuite ? Le chasseur avait tué l’animal. Non, il se souvenait clairement que ce dernier avait eu le dessus. Et puis… et puis il avait été chargé. Il n’aurait su dire ce qui c’était passé ensuite. Il se souvient du choc, terrible, sa tête heurtant le sol. Et ensuite… Plus rien.
Quelqu’un entra. Tout doucement, il parvint à tourner sa tête vers la porte et reconnu le visage familier d’Herrine. Elle lui lança un sourire et posa un plateau sur la table de nuit.
« Tu as dormi deux jours. Tu a l’air d’aller bien.»« Je crois qu’aucun de mes os n’est à sa place. »Elle sourit de plus belle.
« Non, tu n’as absolument rien de cassé. »« Pourquoi je ne suis pas à la maison ? » « Nous n’avons su quoi faire quand tu t’es évanoui, alors nous t’avons transporté jusque chez Grutgont. Les parents ne sont pas là et tu sais que je n’ai pas le temps de m’occuper de toi la journée. Je suis venue te voir aussi souvent que possible. »
« Et Leri ? »« Il va bien. Mieux que toi, même ! »« Me voilà soulagé. Et le Monstre ? »« Hé, bien que veux-tu que nous en fassions ? Il est mort et …» Elle se tut et observa son frère un instant. Elle avait un air curieux.
« Tu ne te souviens pas ? »« Pas de tout, non… Je suis content que tout se soit bien terminé. »Il entendit une rumeur au loin. Le village était en activité. Herrine remarqua qu’il tendait l’oreille.
« Il va y avoir une fête ce soir. C’est formidable que tu sois réveillé. On va te transporter et tu pourras festoyer avec nous. Il va y avoir un grand banquet et les frères Taquet vont jouer. Je suis si contente que tu puisses en profiter. Leri et toi serez les rois de la fête. Lui aussi est venu te voir souvent. »Son sang ne fit qu’un tour. Il réalisa que son estomac tournait à vide depuis deux jours. La faim se mit à le tirailler comme jamais dans sa vie. Il anticipait déjà le plaisir qu’il aurait, grand blessé, à se faire servir mille délices, par les filles du village. En attendant, il se contenterait du bouillon qu’Herrine lui avait apporté.
« Papa et maman sont au courant. Ils arrivent demain. Repose toi encore un moment, je vais prévenir les autres et nous viendrons te chercher pour le début de la fête.» Herrine se dirigea vers la porte.
« Herrine ! »Elle se retourna.
« Leri n’avait plus sa lance. Il n’a pas pu lui transpercer le cœur. Il ne l’a quand même pas tué à main nue !? »Sa sœur eu le même air étrange qu’un instant plus tôt.
« Gallian, tu ne t’en souviens pas, vraiment ? »Elle n’avait plus le regard de grande sœur qu’il connaissait si bien.
« C’est toi qui l’a tué. »Il resta bouche bée. Lorsqu’Herrine eu quitté la pièce, Gallian se posa mille questions. Malgré cela, il ne mit qu’un instant à sombrer dans un sommeil profond et réparateur. Il n’avait pas touché son plateau.
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