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 Sujet du message: Le Terrain d'Entraînement
MessagePosté: Mar 28 Oct 2008 11:47 
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Le Terrain d'Entraînement


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Les vastes terrains d’entraînement d’Oranan sont situés à proximité du conseil, ce qui permet à Himatori de faire chou gras: étant le meilleur armurier de la ville, il fournit l’endroit au même titre que l’armée Ynorienne.

Le terrain d’entraînement est un endroit très simplement bâti: un large terrain de terre battue entretenu chaque jour. Le matériel est également irréprochable: de la botte de paille au mannequin d’entraînement en passant par les cibles de toutes tailles, chacun peut y trouver son compte, qu’il soit guerrier ou magicien, barbare ou bretteur. En temps ordinaire, une vingtaine de mannequins de bois et de cibles d’archerie sont disponibles, mais il est possible d’obtenir du matériel différent sur simple demande. Des bancs ont également été ajoutés pour permettre aux gens de se reposer
Accolé à la partie est du terrain se trouve un grand bâtiment servant de remise, mais aussi de vestiaire, de bureau de réclamations ou encore de dispensaire en cas d’accident (le terrain dispose d’ailleurs d’un guérisseur ayant suivi une excellente formation médicale)

L’accès au terrain est très libre, et des râteliers d’ustensiles d’entraînement sont laissés disponibles à qui veut. Mais, comme partout, la garde veille au grain, prête à corriger comme il se doit les petits malins qui voudraient se servir sans penser à rendre. Deux employés circulent également en permanence afin d’éviter les débordements de violence ou la dégradation du matériel.

Il s’y trouve aussi bien des amateurs que des professionnels: autant de quoi faire sourire le plus novice des aventuriers que de quoi impressionner le plus chevronné d’entre eux.

Enfin, le terrain dispose de deux annexes plus petites entourées de gradins qui sont réservées aux combats organisés. Ces combats sont généralement l’occasion de spectacles impressionnants de virtuosité aux armes, et il n’est pas rare que les gradins soient pleins lorsque ils ont lieu.

Ici, vous pouvez également apprendre des CC SA (Capacités de Combat Sans Armes), des CC AA (Capacités de Combat Avec Arme) et des CC AJ( Capacités de Combat d’Armes de Jet) : les différents maîtres sont présents en quasi-permanence, et si d’aventure ils venaient à être absents, les personnes en charge du terrain se font fort d’aller les chercher en moins d’une demi-heure. Rien fera plus plaisir à ces vieux de la vieille que de vous inculquer leur savoir… pourvu que vous y mettiez le prix !
Mais soyez rassuré : il ne vous lâcheront pas tant que vous n’aurez pas maîtrisé la technique de votre choix.

(((N'oubliez pas de vous référer à la règle 11 avant de vous lancer dans l'apprentissage d'une CC )))

Quatre maîtres sont présents ici, dont deux en ce qui concerne le combat au corps à corps.

Pour les CC AA :

L'ex-général Shen, dit "L'impénétrable"


Un homme entre deux âges, qui aborde une perpétuelle expression maussade, reflet de sa vie amère. Après avoir gravi les échelons de l'armée à force de bravoure et de génie militaire, il s'est retrouvé cassé de ses grades et chassé de l'armée suite à une sombre affaire de détournements de fonds et de vente d'informations à l'ennemi durant laquelle il a été trop loyal et honnête pour se défendre efficacement. Au moment où il allait tenter un recours en justice pour laver son honneur, le destin lui asséna un autre grand coup, emportant sa femme en couche, ainsi que ses deux fils auxquels elle avait donné naissance quelques semaines plus tard.

Rongé par le désespoir et le chagrin, il trouve encore quelque goût en tant que maître d'armes. Ne vous attendez pas à un accueil chaleureux : il vous écoutera d'un œil morne, ne vous répondant que par de brefs hochements de tête ou par paroles monosyllabiques, se contentant du strict minimum en matière de mots pour vous guider. Malgré cela, bien qu'il ne soit plus que l'ombre de lui-même, Shen reste un guerrier très compétent, et il connaît son métier. Même si ça ne se fera sans aucun doute pas dans la joie et la bonne humeur, vous aurez ce pour quoi vous êtes venu.

A l'occasion, un geste ou une parole de votre part pourront le ramener à des souvenirs heureux dans lesquels il se perdra le temps d'un rare et fugace sourire...


    CCAA disponibles:

    • Charge armée
    • Coup de bouclier
    • Estoc droit
    • Feinte
    • Halte forcée
    • Passe bouclier
    • Surprise éclair
    • Vol d'arme

    CCAA de classe Soldat:

    • Imitation
    • Appui
    • Barrage
    • Tirer dans la mêlée


Pour les CC AJ :

Le maître-archer Aïlayon Jeessan (qui préfère qu’on l’appelle « »), est un Sindel d’une carrure à couper le souffle : véritable montagne de muscles, il en impose même aux têtes les plus dures. S’exprimant d’une voix étonnamment forte pour un elfe, mais conservant malgré cela un timbre harmonieux, il manie son arc (un yumi magnifique) comme s’il était né avec, le pliant avec une aisance déconcertante là où vous ne pourriez probablement faire ployer la corde qu’avec vos deux mains. Jusqu’ici, personne n’a jamais pu rivaliser avec lui en matière de tir.

Mesdames, faites attention, car ce bel athlète n’hésitera pas à vous proposer de prendre un verre avec lui une fois l’entraînement fini… et plus si affinités !


    CCAJ disponibles:

    • Assommoir
    • Propulseur
    • Tir du destin
    • Trait d'Hamoclès

    CCAJ de classe Tireur:

    • Tir de vérité
    • Retraite agressive


Pour les CC SA :

La Vénérable Kurasta Enulian est surnommée « Poingvaillant » pour son rôle très célèbre dans la pacification de la région : d’un véritable nid à guet-apens, elle est parvenue à faire des chemins aux alentours d’Oranan des routes remarquablement sûres, à la direction de groupes armés et bien dirigés.

Malheureusement, le temps a fait son œuvre, et l’apparence actuelle de Poingvaillant a de quoi en déconcerter plus d’un : ridée comme une prune, ayant besoin de plisser les yeux pour voir et d’une canne pour marcher, entendant mal et tremblant en permanence, elle a désormais l’air d’une vieillarde sans défense… et c’est le cas : d’une moniale universellement redoutée, elle est devenu une vieille dame.

Cependant, il ne faut pas se fier aux apparences, car son savoir, sa patience et sa clairvoyance ne sont plus à démontrer : son expérience et sa sagesse ont fait d’elle le meilleur professeur d’arts martiaux de tout Nirtim. Écoutez donc attentivement ses conseils, car rien ne lui échappe !


    CCSA disponibles:

    • Coup ciblé
    • Coup de pied
    • Coup de tête
    • Envol du faucon
    • Kata du tigre
    • Les cent lames
    • Poirier de Dantafass

    CCSA de classe Moine:

    • A genoux!
    • Les Coups de la Sagesse Vindicative


En ce qui concerne les techniques de combat rapproché moins… martiales, vous aurez droit à l’étonnant parmi l’étonnant : Ikt’nimki, qui n’est rien moins qu’un Sekteg ! D’âge indéfinissable, surnommé « Letorve » en raison de son œil gauche borgne, s’il ne paye pas de mine, il parle un langage très correct bien que parfois un peu crû, et se fera un plaisir de vous faire la conversation durant votre entraînement. Mal vu par certains membres de la cité, Letorve n’en est pas moins un bon professeur : bien que ses méthodes puissent pécher par manque de rigueur, elles portent toujours leurs fruits.
En revanche, ne cherchez pas à connaître son passé : il s’embarquerait dans une histoire abracadabrantesque (différente pour chaque personne) qui vous fera vite regretter d’avoir franchi les frontières très ténues de sa vie privée.

Ah, et ne vous inquiétez pas au moment de payer: il se sera probablement déjà servi… un vieux réflexe !



    CCSA disponibles:

    • Dérober
    • Double lancer
    • Feinte
    • Instinct sauvage
    • Lancer
    • Morsure féroce
    • Sacrifice

    CCSA de classe Assassin:

    • Insaisissable
    • Massacre en beauté

_________________
Chibi-Gm, à votre service !


La règle à lire pour bien débuter : c'est ICI !
Pour toutes questions: C'est ici !
Pour vos demandes d'interventions GMiques ponctuelles et jets de dés : Ici !
Pour vos demandes de corrections : C'est là !
Joueurs cherchant joueurs pour RP ensemble : Contactez vous ici !


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 Sujet du message: Re: Le Terrain d'Entraînement
MessagePosté: Mer 3 Oct 2012 00:41 
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~Auparavant~

~2~



C'est plongé dans mes réflexions que je sors des locaux de la milice, laissant mes jambes me guider le long des rues. Je ressasse les paroles de mon supérieur, sentant mon coeur cogner un peu trop rudement à mon goût. Je ne sais pas vraiment quelle en est la raison. Suis-je content d'avoir ainsi été complimenté pour mon travail ? Est-ce une honteuse pointe d'orgueil que je perçois ou est-ce la perspective d'effectuer une mission plus dangereuse qui m'inquiète ? Portant une main à mon menton, je plisse les yeux. Si j'ai bien assimilé toutes les informations, je vais faire demain la connaissance d'une oranienne, fille d'un guérisseur réputé. Je ne peux pas m'empêcher de me questionner quant à son attitude.

D'après ce que j'ai compris, elle pense que son parent a fait l'objet d'un enlèvement. Un bref instant, j'essaie d'imaginer ma réaction si mon oncle avait disparu. Soit cette jeune "Legaeli Dwao" est d'un sang-froid hors du commun, soit sa réticence à partager immédiatement des informations cache quelque chose. A sa place, je suis certain d'être capable de mettre la ville sens dessus dessous pour retrouver mon parent. Mais peut-être qu'elle l'a déjà fait, et que c'est ce qu'elle veut me dire demain. Toutefois, je loue la volonté dont mon supérieur m'a parlé. Vouloir à tout prix retrouver son père, quels que soient les obstacles, est une attitude dont je ferais bien de m'inspirer. Mais pour l'heure, il y a plus important.

J'esquisse un sourire quand me vient une pensée prenant à rebrousse-poil les valeurs familiales ynoriennes.

(Si cela se trouve, c'est suite à une dispute qu'il a décidé de s'éclipser sans rien dire, ou alors il a peut-être fait quelque chose devant rester inconnu de sa descendante... Quelle idée stupide. Aucun oranien ne mobiliserait la milice pour une simple querelle familiale.)

Une soudaine gêne sous mon pied m'oblige à m'arrêter pour chasser un gravier. C'est en relevant les yeux que je m'aperçois du chemin parcouru. Je me retrouve à proximité du terrain d'entraînement, d'où des sons de choc et des rugissements guerriers, courts mais puissants, émanent. Songeant que si je poursuis ma réflexion je risque d'échafauder des théories de plus en plus étranges, je décide de céder à ma curiosité. Avec mesure, j'entre sur le terrain, foulant la terre battue de mes getas. Plusieurs groupes ynoriens sont présents, certains travaillant leurs mouvements avec des armes visiblement en bois.

En y prêtant attention, je me rends compte que nombre des présents ont encore un air enfantin, même si la plupart d'entre eux me dépasse d'une bonne tête. Par prudence, je décide de longer le bâtiment, me déplaçant entre les bancs et le mur. Alors que je balaie du regard une rangée de mannequins de paille, j'aperçois une silhouette de grande taille. Sans que j'en comprenne immédiatement la raison, mes yeux violins refusent de s'en détourner. Un dos nu strié de marques effacées, une chevelure sombre et longue, formant une boucle tenue à l'arrière du crâne par une humble pince de bois, et un hakama ynorien classique.

La personne s'entraine à frapper de ses deux katanas, brillants sous le soleil matinal, une pauvre figure végétale. Croisant les bras, je me demande encore pourquoi j'ai précisément repéré cette personne quand un éclat de voix au timbre masculin, venant du banc devant moi, me fait tressaillir.

"Eh là ! Le milicien ! Fais donc une pause ! Je suis épuisé rien qu'à te voir faire !"

Haussant un sourcil, j'observe le visage de l'interpellé, y décelant quelque chose de déjà vu. D'un coup, lorsque l'homme est assez proche, je le reconnais enfin. C'est le grand milicien Tanigura Hidate, que j'ai eu du mal à identifier sans son armure. Son visage arbore une expression neutre, presque sévère. D'un coup, ses yeux sombres se braquent droit sur moi, et pendant un court instant, je suis certain d'y avoir décelé une lueur surprise. J'incline légèrement la tête, geste qu'il me rend, faisant se questionner puis retourner son interlocuteur. Ignorant totalement ce dernier, Hidate contourne le banc et vient se planter devant moi. Il baisse visiblement les yeux pour rencontrer les miens.

Même s'il ne dit rien, le fait qu'il soit venu jusqu'à moi m'incite à penser qu'il est content de me voir. Prestement, il agrippe un linge, tapotant sa nuque. Son visage reste quasiment inexpressif, mais il me garde dans son champ de vision.

"Bonjour à vous. J'ai presque de la peine pour ce mannequin. Vous en êtes à combien de "victimes" ?"

Le milicien détourne un instant les yeux, et j'aperçois ses doigts tapoter discrètement, un à un, sur le linge.

"Six."

Il se remet à me scruter, puis se détourne un peu, faisant un signe de tête en direction des cibles. Je pense percevoir une sorte de question de sa part quand il alterne regard sur mon arme, mes mains, puis le faux humanoïde de paille. Faisant un signe de tête négatif, je me surprends à vouloir en rester là. Décidément, il faut croire que l'attitude du milicien est contagieuse. Je souris amicalement à son intention, préférant m'exprimer.

"Je ne suis pas venu dans le but de m'exercer. J'arrive de la milice, et me suis retrouvé ici sans m'en apercevoir."

L'espace d'une fraction de seconde, je suis certain d'avoir entrevu de la curiosité sur ce visage d'humain. D'un geste de la main, il m'invite à m'asseoir sur un banc, puis il prend place à mes côtés. Son regard se fait insistant. Nul doute qu'il manifeste là son souhait d'en savoir plus. Ce qu'il y a de bien avec Hidate, c'est que si quelque chose ne l'intéresse pas, il le montre franchement. L'inverse semble également vrai.

"Mon supérieur m'a donné une nouvelle tâche, mais j'avoue que je suis un peu perplexe. La fille d'un guérisseur disparu veut qu'on le retrouve, mais quelque chose cloche. Il a laissé entendre que la tâche pourrait être dangereuse, et apparemment plus que ce que j'ai rencontré jusque-là."

Je manque sursauter quand le milicien prend subitement la parole.

"Quoi d'autre ?"

"Hum. Elle semble avoir des informations qu'elle ne veut donner que si la mission est acceptée. "

"Et tu... Vous..."

"Tu. Cela ne me gêne pas."

Je souris à mon interlocuteur, décelant un certain accord dans son attitude. Je me demande à quoi notre discussion peut ressembler d'un point de vue extérieur. Après tout, comment puis-je avoir la certitude que les légers mouvements du faciès humain ne sont pas que le fruit de mon imagination ?

"Tu... Vas t'en occuper seul ?"

"C'est une possibilité, mais j'ai aussi la liberté d'avoir un compagnon d'armes avec moi."

Le milicien semble se plonger dans ses pensées, détournant la tête. Je n'arrive pas à savoir quel est le chemin pris par ses réflexions, mais il demeure un bon moment silencieux. Je m'étire un peu, jetant un coup d'oeil aux cibles des archers. Certains sont plutôt doués, mais j'ai parfois peur pour les autres. Je pousse un souffle par le nez quand l'un d'entre eux a tant de mal à bander l'arc que sa flèche lui échappe des mains, manquant de peu se planter dans un orteil.

La voix grave de mon voisin me ramène à lui.

"Moi."

"Huh ?"

Pendant quelques secondes, l'ynorien prend une bonne inspiration, puis il se lance.

"Je sais manier les armes... Et je commence à tourner en rond ici."

"Cela se voit à la tête des mannequins !"

La personne qui vient de parler émet un son moqueur. Apposant mes doigts sur mon menton, je cogite. Hidate est effectivement quelqu'un sur qui je peux compter en cas de combat. Même si je ne les ai pas vu longtemps, je ne doute pas de ses capacités. Je ne peux pas miser sur les jumeaux, eux-même en mission sous peu, et je me vois mal faire équipe avec Nawakura Ayame. Quant à Akiko, quand bien même je la respecte, je ne l'ai pas côtoyé assez longuement pour lui demander cette faveur. L'initiative de mon camarade m'ôte une épine du pied, en plus de m'apporter un certain réconfort. J'espère toutefois que cela ne lui causera pas plus de tracas que nécessaire.

J'opine, laissant ma joie s'afficher sur mes traits. Brièvement, j'informe le milicien des directives reçues, puis décide de l'accompagner un peu à l'entraînement. J'y passe plusieurs heures en sa compagnie, le laissant me guider pour manier mon Fang Bian Chan à sa manière. L'idée de faire équipe avec lui m'apporte une certaine sérénité, au point que j'ai presque hâte d'être à demain.



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 Sujet du message: Re: Le Terrain d'Entraînement
MessagePosté: Mer 19 Déc 2012 01:32 
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Localisation: Dans les montagnes aux alentours de Mertar.
Le terrain était très grand, suffisamment pour que je puisse me trouver un mannequin d'entraînement sans difficulté. Je fis en sorte qu'elle se trouvait assez proche du mur d'enceinte pour que mes trois compagnons puisse regarder. Finalement un petit groupe de spectateur s'était formé devant la palissade qui délimitait le terrain.

(Je devrais commencer avec ma hache et le marteau, ça sera plus intéressant à voir que mon tâtonnement avec le katana.)

Mes premiers mouvements firent réagir les passant, quelques remarques pouvaient s'entendre sur ma précision et ma brutalité. Mais rapidement le silence se fit devant ma démonstration.

(Ils ne doivent pas avoir l'habitude de ce genre de méthodes.)

Au fur et à mesure j'augmentais l'intensité de mon entraînement, travaillant les feintes et les coups d'estoc tout en mimant des esquives ou des parades. J'ai même fait semblant de perdre ma hache suite au coup d'un adversaire fictif et de devoir continuer à me battre avec le seul marteau. Cela me permit d'ailleurs de manipuler cette nouvelle arme.

Après quelques passes supplémentaires je me suis dirigé vers la palissade, récupérant ma hache au passage. En sueur je me suis assis contre le mur de bois pour me reposer un peu .

"Vous êtes vraiment très fort !"

"Contre un mannequin en bois je suis effectivement un redoutable adversaire mais j'ai déjà combattu des ennemis qui m'ont forcé à redoubler d'ingéniosité et de maîtrise pour les vaincre."

(Ma maîtrise du combat, je ne pourrais la montrer pleinement que dans un combat à mort.)

"Désirez-vous de l'eau ?

"Volontiers."

Après avoir bu trois grandes gorgées je me suis relevé et j'ai sorti le sabre à deux mains. La lame crépitait d'une énergie bleutée et les spectateurs, ainsi que quelques personnes qui s'entraînaient, émirent des "oooh" d'admiration.
En quelques pas je me retrouvais devant le mannequin pour manier cette immense lame mais je ne savais pas trop par où commencer.

(Une attaque horizontale au ventre.)

Le coup créa un sillon sur le ventre de ma cible. Ce sillon fumait comme si de fines braises y avaient été lancées. Après quelques coups je compris que les pépites avait transmis leur pouvoir de foudre dans le katana, ce qui en faisait une arme redoutable.
Je n'étais pas le seul à être arrivé à cette conclusion.

"Vous allez finir par le casser définitivement avec vos coups rageurs."

Je fis alors face à un petit homme aux yeux bridés et au visage jaunis. Il devait être l'humain le plus jaune que je n'avais jamais vu. Une petite barbichette lui seyait le menton et un air pensif lui faisaient plisser le front tandis qu'un katana rangé dans son fourreau pendait à sa ceinture. Son accent était net mais pas incompréhensible :

"Pensez-vous maîtriser l'art pur et vif du katana avec autant de violence et de grossièreté ?"

"Pensez-vous garder l'usage de toutes vos dents avec des insultes gratuites à un Garzok ?"

Ma répartie l'arrêta un instant mais il ne fut pas découragé pour autant :

"Un katana ne se manie pas comme une simple épée. C'est plus qu'une arme : c'est une façon de se battre et même une façon d'être. Vous ne devez pas voir le katana comme un outil, mais comme une extension de votre bras."

"Pardon de vous décevoir mais je ne suis pas là pour faire fusionner ma main avec un sabre."

"Hmm… je vois, de grands discours ne valent pas une démonstration. Que diriez-vous si je vous apprenais une technique de combat au katana, peut-être que cela illustrerais mieux mon propos ?"

(Mais c'est qui ce type, il déboule comme ça, n'a pas l'air de comprendre que je suis un Garzok et il veut m'apprendre une technique. Il est pas net ?)

Lorsque plusieurs combat s'arrêtèrent et qu'une bonne centaine de tête s'était tourné vers nous je compris que ce petit guerrier était plus qu'il n'y paraissait. Il ne semblait pas très âgé mais sa posture et sa défiance à mon égard me faisait penser qu'il devait avoir une certaine expérience.

(Ce doit être un des maîtres d'arme, mieux vaut ne pas l'offenser.)

"Soit, je ne vois pas pourquoi je refuserais d'apprendre une méthode de combat venant d'un maître. Montrez-moi."

"Vous devez d'abord observer le résultat avant de commencer. Mettez-vous à dix pas de moi et attaquez-moi avec votre katana. Peu importe le coup et n'arrêter surtout pas votre bras."

Sans me poser trop de question je me suis reculé dans le silence complet qui nous entourait. Tenant fermement ma lame avec mes deux mains je me suis préparé à donner un coup horizontal de droite à gauche au niveau du visage.

(Il pourra facilement l'esquiver en se baissant si jamais il y a un problème.)

Je pris une grande inspiration avant de m'élancer vers mon nouvel adversaire. Il ne fis pas le moindre mouvement tandis que je levais mon sabre au-dessus de ma tête en criant de plus en plus fort.
Mais entre le moment où mes muscles déclenchèrent l'attaque à un pas de lui et le moment où mon coup se termina la seconde d'après, il fit un mouvement.
Plusieurs mouvements même.
En l'espace d'un instant je me suis retrouvé avec le katana du maître d'arme au niveau de ma gorge. Lui-même se trouvait sur ma gauche, les jambes légèrement courbées comme s'il s'apprêtait à s'élancer vers un nouvel adversaire qui se trouverait dans mon dos.

(Impressionnant, la lame était encore dans le fourreau quand j'étais sur lui.)

Je me suis décontracté lentement pour remettre mes bras le long de mon corps, mon grand katana touchant terre. De son coté le maître d'arme rangeait son sabre en le faisant tourner une fois dans sa main de manière assez exagérée.

"J'appelle cette technique le Iaï, mais elle est plus connue sous le nom simple de "surprise éclair." Elle nécessite une grande vitesse d'exécution et de connaître parfaitement la taille de son katana. Bien maîtrisée, elle t'apportera la victoire plus d'une fois."

"Je dois bien avouer que c'est une technique impressionnante et bien nommée. Même si je cela ne m'éclaire pas plus sur votre manière de considérer le sabre comme un autre bras, je serais honoré d'apprendre votre technique."

Il m'expliqua alors rapidement que je ne pouvais pas mettre mon fourreau verticalement dans mon dos comme je comptais le faire, le fourreau devait obligatoirement se trouver à la ceinture. Il me montra comment faire pour accrocher un grand katana sans qu'il ne traîne par terre : en le mettant non pas le long de ma hanche mais en travers de mon dos, horizontalement juste au niveau de la ceinture.

(Ce ne sera pas très pratique pour me déplacer. Mais il faut avouer que ça rend le katana plus accessible.)

"Je me présente : je suis Wongdé Tirril."

"Et moi Krochar Brrati."

"Commençons. Attrapez fermement votre katana et sortez la lame doucement pour commencer. Arrêtez-vous au moment même ou la pointe de votre sabre sera à l'air libre."

"Avant toute chose : puis-je savoir pourquoi vous m'offrez cet apprentissage ? Rien ne vous y oblige et vous me l'avez proposé de manière plutôt… suspecte."

Il me répondit que mes questions trouveront leurs réponses après l'entraînement.

(Bon, je ne pense pas qu'il y ait quelque chose de louche derrière tout ça. Autant en profiter.)

L'exercice était fait pour que, en premier lieu, je prenne conscience de la longueur exacte de mon sabre. Après une série du même exercice répété inlassablement il me demanda de continuer en augmentant la vitesse. Ceci s'avéra beaucoup plus dur que prévu et je mis du temps avant qu'il considère que ma vitesse était suffisante.

"Maintenant que vous savez quand est-ce que votre sabre est libéré du fourreau, vous devez enchaîner instantanément avec un coup latéral. Puis, si votre adversaire a réussi à esquiver ou est suffisamment protégé pour ne pas être incommodé par le coup, vous devez reprendre votre sabre à deux mains pour être à même de continuer le combat."

L'exercice en lui-même était à ma portée mais Wongdé le rendait plus difficile en me demandant sans cesse faire un coup particulier. Je devais le faire au niveau du ventre, des jambes, des genoux, des épaules, etc…
Il m'expliqua que donner le coup n'était pas suffisant, il fallait qu'il soit précis et vif, sinon cela revenait à un gros coup rageur inefficace.
Pendant presque une heure entière je suis resté à faire les même attaques, continuellement avec les diverses variations que m'imposait le maître d'arme. Edris, Tirria et Liniata étaient parmi les quelques badauds à ne pas s'être lassé depuis longtemps.

"Bon, cela me semble suffisant. Je vous conseille vivement de continuer cet entraînement sur un mannequin, visé un endroit et essayé de toujours donner votre coup de la même manière, de sorte que le mannequin n'ai qu'une seule blessure visible."

"Très bien, je n'y manquerais pas. Maintenant pouvez-vous répondre à mes interrogations ?"

Il me regarda en plissant ses yeux déjà bien étroits, si bien que je cru un instant qu'il les avait fermé.

"Je suis au courant pour notre liseuse des rêves. Dame Yschan m'a été d'un grand secours quand ma femme est morte et j'ai une dette envers elle. Vous l'avez sauvé, vous et vos compagnons, et j'ai payé ma dette en vous offrant mon savoir."

Il s'avança lentement vers moi jusqu'à être assez proche pour chuchoter :

"Mais ne vous méprenez surtout pas : je ne pardonnerais à aucun Garzok le meurtre de ma bien-aimée. Prenez ce savoir et partez avec pour ne plus jamais remettre les pieds à Oranan. C'est un conseil."

Je pouvais sentir palpiter autour de lui une aura très sombre. Ce petit humain voulait vraiment me tuer sur place, mais il se retenait du mieux qu'il pouvait. Je suis resté pensif un moment avant de répondre.

"Votre sens de l'honneur est respectable et je compte faire bon usage de cette technique. Je sais que mes mots ne changeront rien à votre passé mais moi aussi j'ai aimé, et j'aime toujours. Je compte me battre pour la retrouver et je peux vous jurer que les Garzoks qui se mettront en travers de ma route ne trouveront pas plus de pardon que s'ils s'étaient retrouvés en travers de la votre."

Ma déclaration le calma, suffisamment pour qu'il esquisse un sourire forcé. Il me salua en s'inclinant, ce que je fis à mon tour.

"Considérez alors que mon conseil ne s'appliquera que lorsque vous quitterez notre belle cité. En attendant j'espère que votre séjour sera des plus agréables. Au-revoir Krochar Brrati, et bonne chance."

Et il s'en alla vers un groupe de garde qui flânait dans un coin du terrain d'entraînement.
Moi-même je me suis dirigé vers la sortie, les muscles enflammés par ces exercices répétitifs et intensifs.

(((apprentissage de la CC AA "surprise éclair", en sachant que Krochar va rester encore une semaine à parfaire son entraînement)))

_________________
Barelfe vous frappe
Krochar Brrati, Garzok Barbare niveau 12 issu de guerrier, dans la ville d'Oranan

New Krochar rasé de près :
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Orque barbare un jour, orque barbare toujours :grr:

Quête 18 terminé ! 5 ans de quêtes mais ça en valait tellement la peine.


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 Sujet du message: La Vénérable et Sekteg - 1500 mots
MessagePosté: Dim 13 Avr 2014 21:30 
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Localisation: Derrière Cromax
Après une longue nuit de plus de douze heures de sommeil, Silmeria est descendue dans le quartiers de la ville pour se dégourdir un peu les jambes et se vider l'esprit. De fil en aiguille et au grès de nombreuses petites ruelles où les enfants jouaient à la guerre, elle était arrivée devant un vaste terrain d'entraînement où les guerriers Samouraï dont lui parlait le grand-père la veille, s'entraînaient.

Accoudée à une barrière en bois, elle observait non sans une certaine admiration leur synchronisation parfaite et était passionnée par le suintement de la lame de leurs épées qui fendaient l'air.

« Impressionnant... » Lâcha-t-elle toute seule.

Le maître d'arme face à ces soldats restait de marbre, il regardait presque distraitement les guerriers répéter des mouvements d'une fluidité étonnante. Mais Silmeria arrêta d'observer les hommes exercer leur art lorsqu'elle vit un gobelin sortir d'un baraquement. Ayant du mal à cacher son étonnement, Silmeria fixait le Sekteg torse nu qui commençait à s'échauffer. Comme personne ne réagissait à sa venue, la tueuse estima qu'il était normal qu'un gobelin soit en liberté dans ces lieux, plus étonnant encore : en vie.

« Voilà qui devrait plaire à notre ami Sekteg, aussi nommé Letorve que vous observez depuis son arrivée. »

La Sindel détourna le regard. Une grand-mère se tenait là, seule mais elle était de l'autre côté de la barrière, donc Silmeria en déduisit brièvement qu'elle aussi faisait partie des Maîtres. Un Sekteg, une grand-mère... Elle eut un sourire impossible à dissimuler.

« Je ne suis pas une femme que l'on monnaie, grand-mère. Ne soyez pas insultante. »

« Je ne parlais pas de vous jeune fille. » dit elle en pointant sa canne vers la ceinture de la femme. Silmeria avait mal dissimulé sa dague orque, pourtant accrochée sous les premiers tissus de sa robe pour pouvoir s'en servir au cas où elle perdrait la lame accrochée à sa ceinture, le Kukri.

Dans une grimace Silmeria observait la vieille femme qui semblait avoir de la réserve.

« Un vieux souvenir. Son ancien propriétaire n'en avait plus besoin. »

La vieille femme leva le bras et interpella le gobelin :
« Letorve. Une voyageuse a quelque chose ici. Venez donc voir. » Puis se tourna vers Silmeria « Honorez moi et accordez lui un court instant de votre temps. On a pas l'habitude de ce genre d'arme par ici, ma fille. »

Voyant le gobelin arriver, Silmeria n'avait plus vraiment le choix. Elle passa de l'autre côté de la barrière et présent la dague à ce Letorve.

Le Sekteg la prit en main, observant la lame, la façon dont elle était forgée et la lui rendit presque immédiatement.

« C'est une arme de marin. Elle ne rouillera pas. Forgée en une seule pièce, c'est du solide, un peu lourd mais solide. On en trouve pas beaucoup hors d'Omyre. »

Silmeria ressentait un léger malaise. Elle avait longtemps espéré pouvoir cacher d'où elle venait, et voilà que le premier venu découvrit son secret. Ils restèrent tous trois, silencieux un temps. Ce fut la vieille femme qui rompit le silence.

« Allons, la jeune femme voudrait peut-être s'entraîner avec nous.»

Le gobelin croisa les bras et observa la femme de haut en bas, il semblait observer les cicatrices sur ses poignets et celle sur sa joue de manière plus attentionnée que le reste.

« Vous avez eu de nombreux combats on dirait. Si vous voulez parfaire vos techniques, je m'ferais une joie de vous apprendre deux trois astuces. »

La vieille dame mis sa main valide sur l'épaule de Silmeria et la conduisit d'un pas lent vers un banc où la femme irait déposer ses effets avant d'endosser une tenue plus convenable à un entraînement.

-----


« Quelles sont ces armes ? Elles ressemblent aux épées des Samouraïs en plus courtes. »

Letorve était resté quant à lui torse nu, en pantalon de cuir avec des bottes poussiéreuses.

« Ce sont les armes destinée à l'entrainement ici, les sabres sont fait en plusieurs tailles, chacune ayant son usage propre. Mais c'est juste pour voir comment vous vous débrouillez. Après, on pourra changer. »

« Allons, en garde. A mon signal, vous lancerez l'assaut. »

La vieille femme attendit un temps puis, tapa de la canne sur le sol. D'instinct, la femme se jeta vers l'homme comme un serpent et tenta de frapper d'un revers de lame sous l'abdomen du gobelin qui esquiva en se jetant à son tour en arrière. La femme attaqua trois autre fois à l'aide de coups similaires avant que Letorve ne contre-attaque en manquant de peu l'épaule droite de Silmeria. Les armes d'entrainement étaient en bois mais plombé, ce qui rendait l'exercice fatiguant pour le poignet. Au bout de quelques courtes secondes, Silmeria sentit chez son adversaire comme une baisse dans la défense, aussi, elle finit par le toucher sous l'estomac.

« C'est pas trop mal. Allez. Recommencez, cette fois-ci, sans signal. »

Emportée dans un élan de fierté, Silmeria baissa à son tour sa garde et ne vit pas l'assaut venir aussi vite qu'il l'aurait fallu pour bien amorcer une contre-attaque. Contrairement à ce qu'elle s'imaginait, elle reçu un coup violent sous le diaphragme et ce n'était pas porté par la lame en bois mais par le poing du gobelin.

« Voyez. Votre premier assaut était pas trop mal, vous êtes vive mais vous attaquez mal. Percer mon estomac m'aurait tué, mais au bout de quelques minutes, vous avez la chance d'avoir vos deux mains, pas besoin d'une arme pour tuer son adversaire. »

« Allons, jeune Maître, apportez à votre amie de l'eau pour qu'elle puisse se ressaisir. »

Silmeria était encore rougie du choc, elle avait réussi à ne pas vomir mais la nausée provoquée par le choc l'avait mise mal à l'aise. Elle était donc seule face à la vieille femme.

« Il a raison... Je n'ai jamais eu de maître pour m'enseigner l'art du combat. »

« Je le vois. » Dit la vieille femme avec un petit sourire malicieux. Letorve qui était revenu du banc d'entrainement lui offrit à boire dans une gourde. Les mains sur les hanches, il dit tout bêtement :

« Jeune fille, vous avez la vivacité d'un félin, mais le félin attaque la gorge. Vous savez pourquoi ? Pour tuer son adversaire et l'empêcher de se débattre. Je vais vous laisser avec la Vénérable Kurasta, elle vous enseignera comment vous tenir en combat, ensuite je vous apprendrais une technique intéressante. »

Il lui donna une tape amicale sur l'épaule, Silmeria n'avait plus mal à la poitrine, elle respirait de nouveau normalement. De plus, la tueuse était alimentée d'une excitation nouvelle à l'idée de suivre une formation sérieuse.

-----


La vieille femme tournait autour de Silmeria. La tueuse savait qu'à chacun de ses mouvements, elle était jugée, et c'était d'autant plus déconcertant pour elle de l'être pas une personne aussi âgée. La Vénérable lui avait donné trois mouvements simple à faire, comme les mouvements que les Samouraïs répétaient à côté d'elle. A chaque fois que la vieille dame jugeait que le mouvement n'était pas satisfaisant, elle recevait un coup de baguette.

« Bô !»

Silmeria frappa d'estoc. S'en suivi un coup de baguette sur les fesses. Bien qu'elle n'avait rien contre la méthode, c'est l'endroit visé qui ne lui plaisait guère. Elle essaya de nouveau, la Vénérable prodiguait les conseils avisés et les coups de baguette précis. Lorsque le coup était satisfaisant, la vieille accélérait les ordres et Silmeria bien que concentrée, finit par se tromper et mélangea les coups. Elle reçut un coup sur le poignet qui lui fit lâcher son arme.

La tueuse ramassa son arme d'entraînement et se remit immédiatement en position. Ce côté docile était surprenant de la part de cette femme pourtant si impulsive. Silmeria savait que si la Vénérable était arrivée à cet âge si respectable, c'est qu'elle avait fait preuve de grande qualité martiale. Cette discipline plaisait à la tueuse, elle ressemblait à la discipline de Lydia qui officiait à Keresztur.

Bien que toute plissée comme une vieille noix, elle gardait un regard affûté sur ses mouvements et commentait à chaque fois.

« Trop crispée ! » Puis elle tapa de la baguette sur le pouce armé de Silmeria. Celle-ci lâcha encore son arme.

« Vénérable... J'admire vos conseils, toutefois comment je suis sensée tenir mon arme si vous maltraitez ma prise ? »

« Trop crispée je vous dis. Vous n'avez pas besoin de serrer vos doigts autour de cette arme si fort. Allez y plus souplement. »

-----


Letorve observait avec une certaine satisfaction les mouvements que Silmeria enchaînait sous les ordres de la Vénérable. La tueuse au bout de longues heures au soleil était en sueur, sa peau rougie et les mains endolories. Toutefois, elle avait déjà plus de souplesse dans le mouvement et de vivacité. Son bras tirait et ses muscles arrivaient à bout lorsqu'enfin, on lui indiqua de s'arrêter.

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MessagePosté: Dim 13 Avr 2014 23:49 
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Silmeria avait besoin de s'hydrater un peu. Le soleil tapait fort et l'absence de vent donnait le ressenti encore plus écrasant. La Vénérable lui avait fait travailler les mouvements de longues heures et l'avait gratifiée de quelques encouragements.

C'était au tour de Letorve de s'attaquer à son éducation martiale. Silmeria avait été confrontée à Letorve dans la matinée et savait qu'il était assez vif malgré son côté pataud et imposant. La jeune femme ne partait pas spécialement confiante, elle avait le bras fatigué et il lui semblait que ses mouvements étaient maintenant moins précis tant elle avait répété les exercices.

Le Sekteg lança quelques coups dans le vide pour s'échauffer et la Vénérable donna à Silmeria une autre arme. Il s'agissait plus d'une matraque en bois qu'une réplique de poignard, toutefois, la plus grande particularité était qu'elle avait un anneau de cuir pour maintenir celle-ci au poignet.

« N'oubliez pas vos exercices, jeune fille. Le poignet soutient la main avec force et les doigts enlacent l'arme avec autant de légèreté qu'un oiseau sur la branche. Vous subirez le même traitement qu'à l'entrainement si vous manquez à vos leçons lors de ce duel. » La vieille dame achevait sa phrase en même temps qu'elle rivait solidement l'attache au poignet de la femme.

La tueuse sentait son bras qui lui chatouillait et l'arme qui lui était maintenant attachée était presque deux fois plus lourde que la précédente.

« Vous êtes prête ? Je ne vous ferais pas de pitié, vous avez démontré tout à l'heure savoir vous battre, maintenant, voyons ce que vous valez face à un Gobelin. »
« Restez concentrez les enfants, en n'oubliez pas, chère enfant, la rigueur et l'application seront la clé de la réussite. Concentrez-vous, attaquez quand vous le voudrez bien. »

Silmeria remua longuement les bras en arrière et se concentra pour comprendre quelle attitude adopter face à son adversaire. L'exercice était corsé tant l'opposant semblait serein et démontrait une aisance particulière. Faute de trouver une meilleure idée, elle attaqua d'estoc, une frappe simple et peut-être prévisible car Letorve eut vite fait d'esquiver l'assaut et sans problème. La tueuse reçut un coup cinglant sur la tête mais ce n'était pas son adversaire. La Vénérable n'avait sans doute pas apprécié le mouvement qu'elle avait porté trop bas et l'avait corrigé.

Letorve frappa à son tour et Silmeria pu parer les assauts sans trop de difficulté, elle avait compris que le gobelin n'allait pas au maximum de sa vitesse et que s'il l'avait voulu, elle aurait été touchée par chacun de ses coups. De nouveau, d'un revers du poing, il frappa dans l'estomac, pliant la femme qui essayait de reprendre son souffle. Elle frappa sans regarder en direction du gobelin d'un coup latéral et manqua, bien évidement. Elle reçut en revanche, un coup de trique sur le dos comme un cinglant rappel à l'ordre qui la redressa sur le champ et bien qu'elle n'eut pas le temps de reprendre totalement sa respiration, elle se jeta de nouveau sur Letorve pour essayer de frapper d'un coup droit, de bas en haut. Le gobelin esquiva puis faucha la femme qui retomba lourdement sur le flanc, soulevant la poussière qui venait assécher sa gorge et lui piquer les yeux.

« Souvenez-vous de la première leçon. Je vais vous chercher de l'eau, vous y arriverez ma fille. » Dit-il d'un air paternel totalement opposé à son comportement en combat.

« La jeune élève a passé trop de temps sans rigueur. Vous avez du mal à corriger vos erreurs. »

Tout en reprenant son souffre et essuyant la poussière sur ses lèvres, elle dit avec une admiration mal dissimulée :
« Vous avez vraiment une grande maîtrise. Et c'est drôle à dire, mais vous êtes peut être à peine plus âgée que moi. »

« Voyez ces soldats à côté, ils s'entrainent chaque jour, presque de l'aube jusqu'au soir. J'étais avec ces hommes dans ma jeunesse, et les exercices étaient durs. Mais si une vieille femme comme moi y arrive, une jeune fleur telle que vous devrait savoir arriver au bout de ses peines. »

Letorve lui lança la gourde et Silmeria bu une longue gorgée avant de manquer de s'étouffer et de recracher à plein poumon.

« Eeerk. Mais qu'est-ce que c'est ? »
« Du vinaigre. La vraie gourde est dans ma main. Si vous voulez boire, il faudra réussir à me la prendre. »

Surprise de cette nouvelle épreuve, Silmeria se redressa et n'essaya même pas de cracher l'acide qui lui brûlait le fond de la gorge. Elle frappa, s'appliquant à être précise et vive, visant le buste et à mesure que les coups de canne s'espaçaient et qu'elle sentait frôler sa cible, sa confiance revint.

« Continuez, j'ai vu votre potentiel hier, vous avez de nombreuses cicatrices, c'est qu'à un moment vous aviez été plus vive que vos ennemis. »

Son ton était impeccable, sa respiration devait être parfaite car malgré ses esquives rapides, il continuait à parler correctement sans montrer le moindre signe de fatigue ou d'essoufflement.

« Garde trop basse.»
Clac !
« Trop court ! »
Clac !
« Trop tard ! »
Clac !
« Mauvaise posture ! »
Clac !

Sa vision se troublait et la douleur lui avait provoqué un fourmillement sur tout le crâne, avec ça, la chaleur et la soif, Silmeria avait la tête qui tournait. Faute de trouver mieux, elle se jeta directement sur la cible qui, avant qu'elle réussisse à lui agripper le bras, lui tordit le poignet armé et la flanqua à terre, face dans la poussière.

Clac !

Mais cette fois-ci, ce fut le Sekteg qui fut frappé.

« Tu as attrapé son arme. Si elle avait été vraie, tu aurais eu les doigts tranchés. »

Le Sekteg rigola de bon coeur et aida la femme à se relever.
« Ha c'est vrai. Je reconnais que je ne m'attendais pas à ça, j'ai été pris de court. Tenez, buvez, c'est bien de l'eau cette fois-ci, la gourde est pour vous. »

-----


« Jeune fille, attaquez. »

Silmeria frappa de nouveau et la Vénérable ne la corrigea pas, elle avait l'impression que ses mouvements étaient plus fluides et appliqués, comme lorsqu'elle est dans le feu d'un combat où sa vie en dépend. Mais l'adversaire frappa encore au ventre de la femme qui ne fut pas en mesure de riposter. Le souffle court, Letorve tournait autour d'elle en pas chassés, attendant qu'elle ne frappe à nouveau.

« Bon... »

Faute de s'être redressée assez vite, la Vénérable lui asséna une autre correction poussant Silmeria aux limites de sa patience. Quelques spectateurs s'étaient installés sur les bancs et observaient la scène. Cette configuration rappela à la tueuse sa captivité à Omyre. Comment elle fut maltraité et réveilla en elle une animosité grandissante.

Les coups qui s'enchaînèrent furent un rien plus intense, mais lorsque l'opposant tenta de nouveau de frapper son estomac, elle su l'anticiper en faisant pivoter son buste, esquivant l'assaut et glissa son bâton juste sous la gorge de l'adversaire avant d'user de sa main non armée pour frapper de la paume dans le ventre musclé de Letorve.

Un silence. L'adversaire s'était reculé de deux pas après avoir reçu le coup, celui-ci lâcha son arme et salua Silmeria en repartant, sans dire un seul mot. Les Samouraïs qui avaient observé distraitement l'affrontement regardèrent le Sekteg partir vers un baraquement.

« Vénérable ? Ais-je mal agis en répondant de la sorte ? »

La vieille femme restait plantée devant Silmeria, les épaules voutées et les petites mains sur la canne. « Vous avez agis comme il le fallait. Il s'agit d'entrainement, tout succès est récompensé. Vous verrez. »

Letorve revint effectivement avec une gourde différente. Il la lui jeta de nouveau.

« Tenez. Un peu de vin, vous vous êtes bien débrouillée. Maintenant, ma technique spéciale. »

Letorve lui expliqua une botte particulière, pratiquée par les assassins. Il s'agissait de frapper de la paume ou du pommeau de l'arme directement sur la poitrine de son adversaire. Si les os qui protégeaient le cœur venaient à heurter celui-ci à cause d'un choc, le cœur s'arrêterait de battre, provoquant la mort de la victime sans laisser de trace de combat. Cette technique fonctionnerait uniquement si la victime n'était pas trop protégée par une armure, car trop de protection rendrait la technique impossible à réaliser et transformerait le coup mortel en une simple bousculade.

-----


« Avez-vous parfaitement compris comment on fait ? Le coup est simple à porter, mais dans le combat, votre adversaire n'attendra pas sagement que vous le tuiez. Alors vous devrez me frapper comme vous l'avez fait tout à l'heure sur la poitrine. »

Letorve enfila une petite combinaison de cuir usée avec une plaque de bois et de bronze au niveau du cœur.

Silmeria acquiesça :
« Très bien. A vous de lancer l'offensive, j'imagine. »

Letorve eut un sourire peu gracieux et attaqua, il semblait compenser le poids sur sa poitrine par plus de vitesse, chose étonnante à laquelle la tueuse n'eut d'autres solution que de contrer aveuglément les assauts menés habilement par son adversaire. Lorsqu'elle lança un premier coup visant le coeur, il fut interrompu par un coup de baguette sur le postérieur.

« Trop tôt ! Concentrez-vous. »

Le Sekteg n'avait pas pris la peine d'arrêter ses coups, ni même de les retenir tandis que Silmeria se faisait corriger par la Vénérable. La tueuse se trouva rapidement en difficulté face aux multiples coups lancés sur elle.

Un autre coup de canne vint corriger un mouvement trop maladroit. Et un autre, et encore un autre.

« Concentrez-vous, même coup que tout à l'heure mais sur le coeur. Allez. Allez jeune fille. »

Silmeria frappa, trop haut cette fois et Letorve qui n'avait pas retenu son coup frappa en plein dans le nez de Silmeria.

La femme avait le visage en sang. Son adversaire s'était reculé, comme pour vérifier qu'elle n'avait pas besoin de s'arrêter faire une pause ou se soigner. La Vénérable s'approcha de la femme et dit tout bas :

« Economisez votre force. Un seul coup compte. Inutile de frapper pour blesser. Inutile d'avoir une arme. Appliquez un coup bref et rapide comme l'éclair sur le coeur de votre adversaire, assez fort pour que la puissance heurte son cœur et assez vif pour être imparable. »

Le Sekteg lança une gourde à Silmeria qu'elle intercepta en plein vol en parant avec sa main armée, elle s'approcha vivement de l'entraîneur et celui-ci, d'instinct frappa de nouveau. Suivant les conseils de la Vénérable grand-mère, elle essayait de se tenir à bonne distance pour placer sa frappe au bon moment. Le Sekteg lui, faisait de son mieux pour s'approcher mais la tueuse s'efforçait de garder une longueur d'avance, les pas-chassés répétés soulevaient un nuage de poussière et certains passants s'arrêtaient même pour observer la joute. Letorve se jeta sur elle brusquement, de la même façon qu'un animal sauvage l'aurait fait sur une proie. Silmeria savait qu'un fallait frapper à ce moment, le nez encore endolori, la pression et l'adrénaline avaient alimenté ses sens et elle vit à cet instant même l'opportunité de frapper. Sa paume fendit l'air et elle sentit le bois et le bronze sur sa main. Letorve fut projeté en arrière alors même qu'il était en plein bond et termina le cul dans la poussière.

Silmeria reçu un coup de baguette sur le crâne.

« Pas assez centré ! »

Letorve se releva d'un saut carpé, aussitôt, Silmeria se prépara à se défendre et riposter. Le Sekteg lui fit un signe et un sourire amical.

« C'est terminé jeune fille. Si le combat avait été réel, vous auriez probablement tué votre assaillant. Avez-vous compris la leçon ? »

Profondément rassurée, la tueuse soupira et dit, aux anges :
« Et bien, de la souplesse et de la vivacité. Et il est inutile de frapper pour frapper, mais porter le plus rapidement un coup fatal. »

Clac !

« Et ?! »

« Aïe ! Et... Et bien.»
Clac !

« Ne faites pas attendre une vieille Dame comme moi en plein soleil, jeune fille ! »

« Et.. La tenue ? Les doigts légers comme un oiseau sur la branche ? »

Clac !

Le Sekteg riait de bon cœur face à la scène ainsi que quelques Samouraïs.

« Une posture souple ? »

Elle ne reçu aucun coup. La vieille femme lui sourit et vint lui prendre la main pour la raccompagner au banc d'entrainement où étaient ses affaires.

« Revenez demain, je vous enseignerez une posture différente, pour faciliter vos mouvements pour éviter ainsi un autre coup qui viendrait abîmer votre si joli minois. Et essuyez moi tout ce sang sous votre nez. Un peu de tenue ou je vous mets une correction !»


((( Apprentissage de la CCSA Assassin : Massacre en beauté )))

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Dernière édition par Silmeria le Sam 26 Avr 2014 19:43, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Insaisissable - 2420 mots.
MessagePosté: Lun 14 Avr 2014 20:13 
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« Il faut croire que la vie de château, ça ramollit... »

En sueur, la jeune femme suivait depuis une semaine un entrainement intense, passant de la Vénérable à Letorve, du levé du soleil au coucher, elle affinait son art.

Il était midi passé, un faible vent lui caressait le visage, le soleil cognait fort et sa peau était abîmée de nombreux coups de baguettes. La tueuse ne comprenait pas toujours le but des exercices qui lui étaient imposés parfois des heures durant, mais elle ne contredisait jamais ses entraîneurs, particulièrement la Vénérable qui prodiguait des conseils avisés et forts d'une expérience étonnante.

Silmeria devait déjeuner à l'écart. Face à l'endroit où elle s'entrainerait par la suite. Aujourd'hui, la Vénérable l'avait envoyée hors de la cour poussiéreuse qui lui asséchait la gorge et lui piquait les yeux. Face à un champs vert qui baignait dans l'eau, elle déjeunait devant de nombreux poteaux de bois plantés dans le sol qui formaient un parcours relativement long, d'ailleurs assise sur son banc, elle n'en voyait pas le bout.

Elle avait même appris à manger avec les baguettes.

La Vénérable vint enfin, Silmeria savait que la vieille femme mangeait chichement et que son grand âge faisait qu'elle résistait moins que la tueuse au soleil. La petite vieille souriait et lui indiquait du bout de sa canne qu'elle descendrait dans la rizière et sauterait de poteaux en poteaux sans avoir le droit de s'arrêter, ni même celui de mettre les deux pieds sur le même poteau.

« Sachez jeune fille, que la vitesse et l'agilité s'apprennent en même temps. L'agilité requiert de la vitesse et de la souplesse, et la vitesse de l'agilité. Allons, montrez moi comment vous viendrez à bout de cet obstacle. »

Silmeria ne cachait pas son plaisir, en réalité, l'exercice était assez simple, et une fois à mi chemin, la seule difficulté était que les poteaux semblaient plus petits et éloignés. La vieille femme observait le manège et la tueuse savait qu'en tombant, elle ne risquait rien d'autre que d'être trempée, chose qui deviendrait agréable à cause de la chaleur ambiante.

La voyageuse eut tôt fait de conclure le parcours qu'elle jugeait comme presque trop facile. Elle s'en retourna vers la vieille femme tout sourire.

« Approchez mon enfant. »

Silmeria semblait de très bonne humeur, au moins, elle était seule et n'était pas exposée aux coups de canne.

Clac !

« Trop confiante ! »

La Vénérable lui demanda de s'assoir et d'écouter, elle lui conta que tous les exercices ici lui apporteraient quelque chose. Si c'était trop facile, c'est qu'elle le faisait mal. La tueuse en effet, était partie sans la branche de bambou qui soutenait deux seaux d'eau.

Silmeria souriait déjà nettement moins.

La tige de bambou le frottait douloureusement la nuque et ses bras étaient fatigués de soutenir un tel poids. Et ce n'était que le début du parcours.

« Jeune fille. Le temps est compté. Si tout le sable de ce sablier s'écoule avant la fin de l'épreuve, vous devrez recommencer. Cet exercice débouchera sur une technique nécessitant une agilité hors du commun. Vous deviendrez une ombre, un nuage de fumée insaisissable. »

Silmeria ravala douloureusement sa salive, la posture qu'elle devait adopter pour soutenir ce poids lui faisait déjà mal au dos et aux épaules. Elle s'engagea timidement sur les premiers poteaux. Trop timidement.

-----


Après avoir rempli de nouveau les seaux dans l'eau de la rizière, elle essaya de nouveau de sauter de poteaux en poteaux mais le poids était un handicap difficile à palier et souvent, c'est en plein saut qu'elle vacillait et chutait immanquablement.

« Vous ne m'aviez pas parlé des sangsues, Vénérable. » Lui dit la tueuse en pinçant la tête flasque de deux de ces saloperies qui lui pompaient la couenne.

« Il y aussi de nombreux serpents dont la morsure est potentiellement mortelle. »

Silmeria déchantait totalement face à cet exercice qui s'avérait plus complexe que les précédents. Elle essaya encore.

Puis revint, plus trempée qu'au départ.

Lorsqu'elle arriva presque à mi-chemin de la fin de l'épreuve, la Vénérable jugea l'effort suffisant pour y ajouter une complication supplémentaire. Un jeune homme fut appelé, un gamin du village probablement car il portait une tenue locale, simple toge aux couleurs de la ville et il était armé d'une sarbacane.

Silmeria, trempée et exténuée fit la connaissance du garçon que la Vénérable présenta. Il avait pour mission de déranger Silmeria en lui jetant des projectiles lors de son parcours pour qu'elle puisse apprendre à les éviter.

« ... »
« Quelque chose vous chiffonne, ma fille ? Sachez que malgré son jeune âge, c'est un redoutable tireur à la sarbacane, un des meilleurs de cette ville. »
« Vous me semblez très optimiste, je n'ai même pas pu terminer le parcours. »
« Et qu'attendez-vous ? Que j'ajoute une complication supplémentaire ? Finissez moi ça jeune fille. »

Silmeria se dit que finalement, le Sekteg avait au moins l'élémentaire élégance de se limiter aux coups physiques. La Vénérable travaillait tant sur le mental que le physique, et Silmeria ne savait pas ce qui pêchait le plus chez elle.

Avec un peu plus d'adrénaline, elle se lança dans le chemin de bambou se demandant quand le garçon viendrait à la viser. Un pois de bois frappa la femme derrière l'oreille, elle eut mal, couina, manqua, tomba et recommença.

A mesure qu'elle avançait dans le parcours, elle traînait le pas pour retourner au point de départ, d'un côté parce qu'elle avait mal aux épaules et au dos, et d'un autre côté parce qu'elle était absolument exténuée.

Elle ignorait que le sablier se vidait au moment où elle passait la moitié du parcours, et encore. Mais par compassion, personne ne vint le lui annoncer.

La nuit tombait. Elle n'avait pas senti le temps passer mais en revanche, ses lombaires se tasser sous le poids, ça, elle le sentait. La Vénérable congédia la jeune femme et reporta la leçon au lendemain. Silmeria s'endormit sur le banc d'entrainement face à la rizière. Elle essayait de remettre ses os en place et se fit craquer la colonne sur le bord du banc, deux fois de suite. Puis, plus énervée de cet échec que fatiguée, ce qui était peu dire, elle ne parvint pas à dormir.

Et recommença. Elle recommença encore et encore au son des insectes et des grenouilles étonnées. On entendit des bruits de chute dans l'eau régulièrement, puis enfin, ils s'espacèrent. Un tout petit peu du moins.

Elle s'arrêtait de temps à autre pour reprendre son souffle et masser ses épaules douloureuses. Puis recommença, inlassablement. La tueuse arrivait dans un état presque second, elle était abrutie de fatigue et avait la mine confite d'une personne quasi désespérée de rater autant de fois de suite.

Seule dans le noir, elle recommença son parcours plusieurs dizaines de fois, elle n'avait pas remarqué que ses genoux étaient abîmés et que ses épaules commençaient à peler et alors qu'elle réussissait presque enfin à conclure le parcours, elle reçu une boulette de bois dans le menton et chuta encore.

Le jeune garçon était revenu, l'aube s'élevait au loin, le ciel semblait plus clair par delà l'horizon et les étoiles brillaient moins fort. Le gamin hésitait, puis il lui expliquait l'avoir entendue toute la nuit, il voulait participer à l'entrainement avant que la Vénérable elle même ne revienne.

Silmeria reprit doucement le sourire.

-----


Lorsque la Vénérable arriva face à la rizière, il y avait déjà quelques passants accoudés aux barrières, observant la voyageuse sauter de bambou en bambou avec l'enfant qui lui courrait après, elle esquivait la plupart des coups et ne tombait déjà presque plus.

Arrivant devant la Vénérable en nage, épuisée mais ravie, la vieille femme lui rendit un sourire et dit :

« Voici que votre échauffement s'arrête. Venez donc ma fille. J'ai préparé quelque chose pour vous, quelques invités se mêlent à votre ouvrage. »

Puis la grand-mère repartit comme elle était venue. Silmeria leva un sourcil interrogateur et dit au gamin :

« Tout ça... C'était un échauffement ? »
Le petit garçon grimaça et haussa les épaules, n'en sachant visiblement pas plus qu'elle. Puis il prit la main de la tueuse et la conduisit sur les pas de la Vénérable.

Au milieu de la cour, attendaient quatre Samouraïs armés de ces katanas de bois destinés aux exercices. Silmeria comprit immédiatement et regretta de ne pas avoir dormi encore davantage. Elle glissa à la vieille femme.

« Vénérable, êtes vous sûre ? La nuit était... Éprouvante. »
La Vénérable acquiesça favorablement.

« Ne doutez pas ma fille. Souvenez-vous, si ce n'est pas difficile, c'est que vous avez probablement manqué quelque chose. Ces hommes vont donner l'assaut, vous n'avez pas le droit de riposter, esquivez juste. »

Une légère sueur froide perla le long de son dos. Les hommes étaient vêtus de longues toges confortablement qui en rien n'irait handicaper leurs mouvements. Leur air n'était pas particulièrement amical, les sourcils froncés, les yeux sombres et plissés avec une barbe noire comme le jais.

« A mon signal, les coups de bâton remplaceront les coups de baguettes. Prenez garde, voilà quatre valeureux guerriers qui ont chacun pris plus de cent têtes en combat. »

Silmeria emplit ses poumons de l'air frais de la campagne avant que les mouvements fiévreux du combat ne soulèvent un nuage de poussière irrespirable. De nombreux observateurs s'installaient pour observer le manège qui se mettait doucement en place.

Silmeria se plaça entre les quatre soldats Samouraïs qui saluèrent la femme en s'inclinant doucement. Puis ils prirent en main leurs lourds katanas de bois et attaquèrent les uns après les autres, des mouvements amples de haut en bas, de côté, d'estoc. Les premiers furent facile à éviter mais les coups furent plus nombreux et l'un des hommes l'eut à l'épaule, la fichant immédiatement au sol tant sa frappe avait de puissance.

Elle se releva, la tunique trempée par l'eau de la rizière et l'effort était salie de terre et de poussière. Les soldats tournaient autour de la femme en pas chassés et mouvements souples, difficile de savoir qui la frapperait en premier et le coup vint de dernière, elle su l'anticiper mais le second assaut fit mouche et frappa de nouveau à l'épaule.

Mordant la poussière une fois de plus, Silmeria n'avait pas imaginé qu'elle serait confrontée un jour à la puissance et la vitesse de ces guerriers, ils frappaient précisément et des coups de la sorte, auraient coupé en deux la femme s'il était question d'une vraie lame.

« Un instant s'il vous plaît. » Interrompit la Vénérable en s'approchant du cercle de combat. Les Samouraïs s'écartaient respectueusement de la grand-mère. Elle demanda à la femme de se baisser à sa hauteur. Silmeria s'exécuta sans hésiter un instant.

« Réfléchissez. Courriez-vous accroupie sur les poteaux ? Non bien sûr. Alors pourquoi esquivez-vous les assauts en vous rapprochant du sol ? Vous n'êtes pourtant pas une taupe. Recommencez et ne vous baissez pas je vous prie. Restez droite mais souple et vive, si votre adversaire est vif comme un serpent, alors faite de vous une anguille. Recommencez. Ne retenez pas vos coups messieurs. »

Silmeria se retourna et reçu un coup de crosse dans le ventre.

De nouveau pliée, elle souriait à force d'ironie en se disant qu'elle avait découvert le secret pour de solides abdominaux. Suivant les conseils de la vieille, elle essaya de nouveau, à défaut de faire preuve de résultat effarants, elle démontrait une certaine force à la persévérance. Les Samouraïs frappaient encore et encore, les coups qu'elle reçu la mettait presque toujours à terre et à un moment, elle dû s'arrêter pour s'hydrater un peu.

Puis revint.

Amorçant le même manège, couverte de bleue et de poussière, ses mouvements étaient plus hésitants et on dû faire appel à un guérisseur. Un homme en toge, comme les prêtres qu'elle avait déjà rencontré à plusieurs reprises. Et tués. Mais ça personne n'avait besoin de le savoir.

L'homme insuffla un nouveau souffle à la tueuse, bien qu'elle n'eut jamais été soignée par un mage, elle fut agréablement surprise de l'effet provoqué. Comme une tiédeur soudaine, si elle avait eu les yeux clos, elle aurait juré qu'on déposait avec grand soin sur ses bleues un linge tiède et la douleur se dissipa aussi soudainement.

« Je dois reconnaître, jeune fille, que votre force mentale fait plaisir à voir. Je vous fait don d'un nouveau conseil, jusqu'à présent vous restiez droite mais cependant, tourniez le dos à votre adversaire. Restez toujours face à lui. »

« Vénérable, ils sont quatre. Faire face à quatre hommes en même temps est un exercice complexe. »

« jeune fille, je devrais vous donner un coup de canne ! Si vous étiez ici pour un exercice facile, je ne serais pas là à perdre mon temps pour de telles broutilles ! » Et tourna les talons.

Silmeria observait les quatre soldats se détendre et rire pendant qu'elle mâchonnait sans plaisir une galette de riz trop fade. Irritée de rater son épreuve, elle se leva et força le pas jusqu'aux soldats. Lorsque derrière elle, le guérisseur allait intervenir pour lui dire que ses blessures n'étaient pas complètement soignées, Letorve le retint.

A son arrivée, les quatre Samouraïs se tournèrent vers elle. Attendant peu de pitié et de douceur, elle salua les guerriers et se plaça au milieu du quatuor.

Ils attaquèrent. Elle esquivait. Plutôt que de se baisser pour anticiper un coup, elle fit de son mieux pour observer les mouvements des hommes. Suivre le fil des coups et les éviter tout en restant droite, usant de souplesse et répétant les bonds qu'elle faisait sur les bambous plus tôt au matin. Les frappes sifflaient et elle reçu tout de même quelques coups sur le haut des cuisses mais on estima rapidement qu'ils étaient affligés de justesse. Silmeria reprenait presque du plaisir si elle n'avait pas été aussi malmenée pendant près de deux jours.


Les Samouraïs avaient pour consigne d'arrêter au bout d'un moment et à sa grande surprise, ils rangèrent les armes et saluèrent leur combattante. Essoufflée, Silmeria ruisselait de sueur, sale mais ravie. La Vénérable vint à son tour saluer la voyageuse.

« Vous progressez vite, petite anguille. Bientôt, vous saurez vous rendre parfaitement insaisissable. Ces guerriers ont eu plaisir à vous affronter. Sachez qu'ils sont honorés. Maintenant que la leçon est terminée, vous avez mérité un peu de repos. Votre esprit aussi a besoin de s'isoler. »

((( Apprentissage de la CC SA Assassin : Insaisissable )))

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 Sujet du message: Re: Le Terrain d'Entraînement
MessagePosté: Mar 15 Avr 2014 23:46 
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La nuit avait été courte. Silmeria était mal à l'aise, surtout avec elle même, toutes ses questions faisaient une ancre difficile à traîner. Cela affectait son sommeil, sa patience et son humeur. Elle savait au fond d'elle que ses pas auraient dû la conduire à Omyre, s'arrêter ici n'était qu'une étape.

Au fond, elle savait que c'était pas crainte de se retrouver encore dans les griffes de la mort. Elle n'était pas aussi forte qu'elle l'aurait voulu, elle n'était pas comme Hrist qui était maintenant disparue. Silmeria était seule, toute seule face à elle même. Elle poussa un long soupire avant d'entrer dans le terrain d'entrainement où elle ne fit qu'observer les Samouraïs s'entraîner. Ayant peu de cœur à mettre à l'ouvrage.

La Vénérable vint la saluer. Voyant que quelque chose n'allait pas, elle s'installa à côté de sa jeune initiée. Un temps passa avant que la Dame n'entama la conversation.

Poliment, elle demanda ce qui pouvait trouver une jeune femme en des temps pareils. Silmeria souriait face à l'ironie. Elle n'était pas en mesure d'expliquer qui elle était et encore moins ce qui avait pu la conduire jusqu'ici. Elle avait son secret et se devait de le garder pour elle, c'était le prix à payer pour se faire oublier.

Silmeria ne savait pas quoi dire, la Vénérable souleva une alternative étonnante :

« Consultez l'Oracle jeune fille. Si vous ne connaissez pas la question, vous aurez au moins une réponse. Toutefois, je reconnais l'avoir consulté une fois ou deux et il s'avère complexe de comprendre ce qu'il vous rapportera. Mais vous êtes une anguille futée. Vous comprendrez.»

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 Sujet du message: Re: Le Terrain d'Entraînement
MessagePosté: Mer 16 Avr 2014 19:39 
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« Faut croire que les Oracles, c'est du grand n'importe quoi. »

Sur le terrain d'entrainement, Silmeria s'était fait deux trois connaissances dont une jeune roturière qui essayait d'imiter les combattants. Une relation amicale s'installa rapidement entre les deux femmes. Elle s'appelait Ayri. Elle était fille de paysan et venait souvent au marché pour y vendre des fruits.

« Un jour j'y suis allée aussi. Consulter l'Oracle. » Dit-elle d'une petite voix fluette. Tandis que la jeune fille ravalait douloureusement sa salive, Silmeria leva vers elle un regard chargé de questions.

Ayri mâchait une pomme et la tueuse piquée par la curiosité lui demanda :

« Qu'est ce que tu demandais à l'Oracle ? »

« La même chose que tout le monde ici, à cause des attaques, nous qui vivons en dehors des remparts, on aime bien savoir si on passera l'année. » Elle riait de bon cœur. Cette auto-dérision face à un sort peu enviable plaisait bien à Silmeria. Ca lui rappelait même son passé. La vie à Tulorim ou ses débuts à Kendra Kâr quand elle devait voler pour se nourrir et parfois pouvoir s'abriter. Pire encore, son évasion à Omyre. Chacun des retournements exceptionnels de sa vie l'envoyait dans la rue, à dormir à même la boue pour se cacher, se mêler dans la masse.

Silmeria avait de l'affection pour Ayri. Elle lui ressemblait terriblement, ses cheveux blonds, son air espiègle et son petit nez pointu, même ses manières lui évoquaient un moment passé de sa vie. Mais le temps passait et depuis, elle s'était faite brune. C'est pour ça qu'elle appréciait la jeune femme. Elle lui souvenait son passé avant cette avalanche de catastrophes.

« Et ? Qu'est ce qu'il a répondu ? »

Ayri se pinçait les lèvres, elle avait envie de rire mais se concentra avant d'avouer.
« Et bien, figure toi que je vais mourir avant la prochaine lune. Et que mon redoutable ennemi... Les pommes. »

Silmeria leva un sourcil.
« Tu vas t'étouffer à cause d'une pomme ? »

Elles éclatèrent de rire. Les joues rougies par le soleil, les deux femmes restaient assises sur le banc d'entrainement et le Général Shen leur jeta un regard noir qu'elles ne virent même pas.

« Et bien c'était plus complexe que ça, il parlait très vite et a plutôt mentionné qu'une pomme me brûlerait. Et que les Samouraïs seraient influencés par un Prophète. »

Silmeria fut frappée de surprise. Un Prophète. On y revenait. Une sensation étrange naissait dans sa poitrine, un doute, une inquiétude soudaine. Bien qu'elle continuait à faire bonne mine, quelque chose se vit sur son visage, quelque chose qu'Ayri prit pour de l'incompréhension car elle enchaîna :

« Alors si tu vois un pommier avec une armure approcher avec une torche, surtout, tu me protège. » Silmeria riait avec elle. Ca faisait si longtemps. Elle qui n'avait pas pris le temps de rigoler, simplement. Cette vie semblait lui convenir plus qu'elle ne l'aurait cru.

La tueuse avait systématiquement méprisé la pauvreté mais, à ce jour, une vie de la sorte ne lui déplaisait plus. Elle pouvait travailler dans les environs, selon les rumeurs, il y avait beaucoup de travail dans les villages, se faire oublier et gagner sa vie, bien qu'elle avait une petite cagnotte d'avance, elle pouvait la garder en cas de secours et faire en sorte de vivre heureuse, sans risquer d'attirer l'attention sur elle et par conséquent les malheurs.

Elle essaya d'oublier l'Oracle. Après tout, elle avait toujours été maîtresse de son destin.

Un chariot passa devant le camp d'entrainement et un homme interpella Ayri.

« C'est mon père, il a finit ses affaires. Je vais le rejoindre, passe nous voir ce soir, il y a une fête au village, c'est l'occasion pour toi de t'habituer à cet endroit. »

Elle lui laissa une pomme rouge et dodue avant de s'éclipser, toute sourire. En effet, Silmeria appréciait la légèreté de cette fille. La tueuse ramassa le fruit et essuyait la petite poussière au niveau de sa tige. La Vénérable se faisait un peu de vent à l'aide d'un éventail à quelques pas d'elle. Silmeria s'en remit une fois de plus au jugement de la grand-mère.

« Je suis ravie que vous fassiez preuve d'humilité ma chère. Tout le monde ne prend pas soin de bavarder avec nos paysans mais pourtant, ce sont eux qui font la richesse de ce pays. »

Elle grommela quelque chose d'inaudible et Silmeria préféra en venir directement à sa question.
« Vénérable, pardonnez moi, le cycle lunaire, où en est-il ? A quand sera la prochaine pleine lune ? »
La Vénérable posait son éventail et s'essuya le front du revers de la manche. Elle semblait réfléchir, mâchonnant sa langue de façon peu plaisante.

« Et bien si je ne me trompe pas, elle aura lieu dans six jours. »

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 Sujet du message: Re: Le Terrain d'Entraînement
MessagePosté: Jeu 17 Nov 2016 21:33 
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Heartless passa par l'entrée et, après quelques petits couloirs et intersections étroites, il se retrouva devant une grande cour très fréquentée. En effet, les murs qui délimitaient le grand terrain rectangulaire étaient bordés par de nombreux observateurs ainsi que des gardes armés, tandis que le centre était un véritable vacarme organisé d'ordres et de cris, d'hommes qui en frappaient d'autres, qui se mettaient à terre.

C'était donc l'endroit privilégié des ynoriens pour la culture et la pratique des arts du combat. Heartless fit quelque pas dans la cour, restant dans le coin. Il remarqua de nombreux regards tournés vers lui, mais ils se détournèrent bien vite de sa présence qui, tout compte fait, n'était pas la plus inhabituelle en ces lieux. Le borgne continua de marcher, avisant de quelques visages patibulaires, cherchant un homme ou une femme qui sortait du lot et qui serait susceptible d'accepter un petit échange amical, de mots ou bien de coups. Ce fut alors qu'il remarqua une silhouette bien singulière, frêle et minuscule au milieu d'amas de muscles et de virilité. Il remarqua de longues oreilles à l'allure porcine de aux teints gris-verts... un sekteg ? Et qui plus est, il était habillé des mêmes tissus que les autres personnes présentes et qui semblaient mener la danse dans ce petit monde à part. Etait-il un maître ? Heartless sourit à cette pensée stupide, et il reporta son attention sur d'autres sujets d'intérêts. Il vit un ynorien costaud armé d'un bâton qui semblait enseigner à un soldat gradé les subtilités du combat à la lance.

Alors qu'il se préparait à aborder cette homme, il se figea sur place. Peu à peu, son visage s'orna d'un grand sourire, presque intimidant. Ensuite, il fit volte-face et marcha rapidement en direction du Sekteg et se planta devant lui avec un grand sourire aux lèvres. Les mots de Mazhui résonnaient encore dans sa tête : les ynoriens étaient forts car ils avaient appris à gérer des ennemis bien mieux bâtis que les humains normaux... mais qu'en était-il des Sektegs alors ?

Oui, les Sektegs vivaient auprès des Garzorks depuis des siècles dans un climat de lutte de clans ultra-violente. La pensée d'un guerrier Sekteg tenant tête à un orque était bien dure à imaginer, mais si ce gobelin se tenait ici, il devient bien avoir une moindre importance ! Et puis, au moins, il n'aurait pas à faire la queue pour lui parler...

- Hoho... alors, en quoi j'pourrais aider un grand gars comme toi ? fit le gobelin lorsqu'il remarqua la présence de Sirius.

Le borgne ne cachait pas son sourire moqueur. Plus il le regardait de haut, moins il croyait aux capacités de cette demi-portion.

- T'as pas l'air d'être très populaire ici. Pour les autres, on doit faire la queue.

Le maître gobelin fronça les arcades et laissa filtrer entre ses lèvres grisâtres le jaune de sa dentition.

- Parce qu'ils ont les chocottes, tout simplement.
- Oh ! Toi, tu leur fait peur ?
- Non, non. Ce n'est pas seulement moi. Vois-tu...


Le visage du gobelin se déforma lentement, la sérénité qu'arboraient ses traits avaient laissé place à une pure expression de plaisir vicieux.

- ... si l'un d'entre eux s'risquait à me défier en combat rapproché, il ne pourrait jamais revenir aux arts martiaux traditionnels.

La même expression s'empara de la face du pirate.

- Et moi... j'peux essayer ?
- Frappe avant d'causer, à quoi bon prévenir ? Tiens, pendant que j'y pense...


Heartless reconnut dans l’œil de son interlocuteur la malice du méfait déjà commis, et il sentit qu'un poids s'était délesté de sa ceinture. Le Sekteg montra sa main droite, dans laquelle reposait la bourse du borgne.

- 400 yus pour une leçon. 4000 pour une initiation au combat. Payé d'avance.

Alors que le petit vieillard gris faisait tournoyer la petite poche de cuir autour de son auriculaire, Sirius lança son pied à toute vitesse vers son faciès, comme on frapperait dans un ballon. Soudain, ce fut comme si une violente bourrasque avait accompagné le marin dans son mouvement et l'entraînait au delà de son élan, car en une fraction de seconde, le corps tout entier d'Heartless se détacha du sol et fit un tour complet à la verticale, avant de chuter durement sur son ventre aux pieds du gobelin.

Recrachant la poussière qu'il avait avalé, Sirius tenta de se redresser, mais il sentit le pied du vieillard qui poussait contre son dos.

- On m'appelle Le Torve, heureux d'te connaître, humain. Au fait, si c'était un vrai combat, tu s'rais déjà mort. Allez, tu peux t'lever. Y'a du boulot.

Après cette "démonstration", Heartless commença sa formation aux arts obscurs du combat auprès du Torve. Jour après jour, on le vit tomber, se lever, retomber, se relever, avaler et cracher du sable. Pendant une semaine, il était plus humble qu'il ne l'avait été durant toute sa vie, alors qu'il s'abreuvait des connaissances et de l'expérience de son maître gobelin.

Sous sa tutelle, il comprit alors, en quoi les arts martiaux ynoriens étaient incomplets. Ils étaient certes rodés au combat à mains nues contre les Garzorks, mais ils n'avait aucune technique utile face à des ennemis sveltes et agiles comme les Sektegs, qui eux, avaient développé les mêmes types de techniques des milliers d'années avant les humains, pour se préserver de l'écrasante supériorité de la race orque. Le Torve était le maître incontesté de ce véritable art de la survie contre un ennemi supérieur en tous points sauf en vitesse. Et ce type de combat était à des années lumière de la tradition ynorienne, basée sur des principes d'honneur et de virilité. Ce dont Sirius avait été témoin, pendant cette semaine entière d'apprentissage, c'était l'art véritable de la guerre, les moyens employés pour survivre à un combat coûte que coûte, quitte à fuir lâchement, quitte à y laisser un bras pour satisfaire la bête assoiffée de sang.

La quasi-totalité de ses mouvements reposait sur un unique principe : utiliser la puissance et la stature d'un adversaire contre lui. Lorsque le corps se meut dans son intégralité pour porter un coup décisif, à ce moment, il y a toujours une faiblesse à exploiter qui permet de renverser la situation, peu importe l'adversaire, et ce, en appliquant le minimum de force. Les ynoriens avaient bien quelques pratiques similaires, mais aucune n'avait atteint le niveau de précision et d'excellence que celle pratiquée par les gobelins les plus tenaces. Dans les conflits tribaux, il n'y avait pas de gong pour annoncer le début d'un combat, et tous se soldaient par la mort. Dans ce contexte, le premier à terre avait perdu, non pas à cause d'une quelconque règle, mais parce que chaque chute était habituellement suivie d'une exécution au couteau. Les armes que pouvaient porter les maigres bras d'un gobelin ne valaient rien face à la résistance d'un Garzork, mais n'importe qui pouvait tuer une de ces montagnes de muscles avec un simple couteau, une fois qu'ils avaient perdu le soutien de leurs jambes.

C'était ainsi qu'un vrai gobelin se battait, et rien, que ce soit chez les elfes, kendrans ou ynoriens, n'y était comparable. Tous ces arts étaient plus gracieux que celui de Le Torve, mais aucun n'était doté de la même terrifiante praticité. Ses mouvements étaient comparables aux arts des maîtres martiaux adeptes de la religion de Moura, qui utilisaient leur corps avec la légèreté d'un liquide pour contourner les défenses et frapper, mais là encore, c'était comparer un art qui se souciait de sublimer le combat à une véritable doctrine consacrée à le terminer le plus rapidement et le plus efficacement possible.

Aussi, le sixième jour, lorsqu'Heartless prit finalement congé après du vieux gobelin, il n'avait appris aucune technique digne de s'en vanter, mais il avait désormais acquis les fondamentaux d'une véritable lutte contrôlée et calculée avec pour seul objectif d'obtenir la victoire ou, dans le cas échéant, d'éviter la défaite en toutes circonstances. N'empêche, il sentait que sa bourse avait perdu du poids...

- On dirait bien que j'étais naïf au final. Cet enfoiré, il m'a taxé sévère... héhé...

Le borgne s'arrêta devant une affiche, une de celles dont Mazhui avait parlé auparavant. C'était bel et bien une invitation au palais royal de la cité aux murs blancs, pour les gens de science ou d'aptitude.

- J'imagine qu'il est temps de payer une visite au grand manitou... plaisanta-t-il avant d'arracher l'affiche de son clou.

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 Sujet du message: Re: Le Terrain d'Entraînement
MessagePosté: Mar 22 Nov 2016 21:20 
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Le lieu suivant se trouvait juste à côté et était beaucoup plus risqué. Les techniques de combat ynoriennes étaient réputées, notamment pour le combat à courte portée, et Azra avait bien besoin d'apprendre quelques techniques, notamment pour mieux utiliser sa dague. L'entrée était libre et donnait accès à plusieurs bâtiments et à la cour. Là, plusieurs soldats tournèrent des regards interrogateurs... jusqu'à ce que l'un d'eux s'exclame :

« C'est Lord Azraël, le nécromancien qui a tenu une muraille à Fan'Ming ! »

Azra sursauta et regarda celui qui avait crié. C'était un jeune soldat à l'air enthousiasmé, et il crut, en effet, reconnaître dans son visage l'un des défenseurs de la muraille. D'autres le rejoignirent bientôt pour écouter comme le nécromancien avait terrassé les rats qui grimpaient le long du mur et repoussé une échelle d'acier d'une seule main.

« Je... euh... merci. Vous vous êtes bien battu aussi... » balbutia-t-il.

Au moins, il n'avait plus de crainte à avoir sur son acceptation ici ! Il discuta un peu avec les soldats qui lui posaient des questions aussi variée que l'effet que produisait le fait de se battre sur une autre planète, ou comment il avait réussi à repousser une échelle chargée de garzok d'une seule main. Il y eut quelques grimaces quand il admit que cela était dû à la magie noire mais rien de plus. Préférant tout de même passer à autre chose, il décida d'expliquer comment il avait vaincu le gouverneur usurpateur Al'Carbon, montrant le cimeterre comme preuve. Il ne décrivit pas la bataille menée à la tête des spectres, bien sûr, mais s’étala sur le duel, expliquant comment il avait vaincu grâce à sa fameuse contre-attaque fatale. Il montra le mouvement aux soldats intéressés qui trouvèrent la technique certes fourbe, mais terriblement efficace.

Bien sûr, il finit par attirer l'attention des instructeurs. Il fut surpris, et légèrement inquiet, de voir en premier un gobelin. La créature ricanante répondait au nom de Itk'Nimki. Il n'était plus affilié à Omyre depuis longtemps, semblait-il, et saluait la bonne maîtrise de la contre-attaqua fatale du jeune homme.

« Cependant, expliquait-il, tu vises exclusivement les points vitaux, laisse-moi te montrer comment mieux gérer tes mouvements... un grand héros comme toi doit avoir assez d'argent pour se payer un cours de cette utilité... »

Tout en le qualifiant de « grand héros », il le regardait de bas en haut d'un air comique. Azra éclata de rire et se plia à l'exercice. Le gobelin avait en effet ds connaissances remarquables et le nécromancien en sortit avec des connaissances plus poussées... Cependant, quand il voulut le payer d'une digne récompense, ce fut pour trouver sa bourse allégée ! Bon, sans doute les vieilles habitudes avaient-elles la vie dure...

Mais alors qu'il s'interrogeait sur les techniques de combat typiquement ynorienne, ce fut vers une vieille femme qu'il fut dirigé. La vénérable Kurtsa Enulian était une femme âgée et voûtée, mais qui avait été une grande combattante à son époque. Quand on l'aida à s'approcher, Azra se demanda un instant qi c'était une blague, mais quand elle commença à lui parler, il comprit aussitôt qu'elle connaissait son affaire. Elle demanda d'abord à toucher ses mains. Dans un premier temps, il refusa, mais elle assura ne rien pouvoir lui enseigner sans ça. Il se résigna, sous les hoquets stupéfaits, à dévoiler ses mains d'ossements. Il pensait se consoler devant la surprise de la vieille femme mais, contre toute attente, elle se contenta de froncer légèrement les sourcils.

« Hum... difficile à lire... mais tout de même. Je sens la force de ta volonté et l'habitude du combat. Tu pourras apprendre à développer ton ki. »

« Mon quoi ? »

« Ton ki. La force est un mélange de muscle et de volonté. C'est cet ensemble que nous, ynoriens, appelons le ki. Seule une parfaite harmonie entre les deux peut aboutir au meilleur guerrier. L'harmonie n'est pas ta spécialité, je le sens, mais tu compenses par une force et une volonté hors norme. Avec une parfaite maîtrise, tu seras capable de miracles... »

Azra avait légèrement l'impression de se faire qualifier de brute sans subtilité, mais il laissa passer. Elle passa les heures suivantes à lui expliquer comment canaliser son ki. D'une certaine manière, cela ressemblait à de la magie, du point de vue d'un nécromancien qui avait appris en grande partie seul, mais sans les fluides. Finalement, guidé par les conseils éclairés de Kurtsa, il parvint finalement à émettre une onde de choc relativement convaincante.

Enfin, comme il voulait à en apprendre plus sur le maniement de la dague, elle tint à lui enseigner une technique typiquement ynorienne, le kata du tigre. Aisément combinable avec d'autres formes d'arts martiaux comme la contre-attaque fatale, le kata du tigre pouvait abattre même le plus terrible adversaire en se focalisant sur des organes vitaux. Le jeune homme fut ravi d'apprendre à cette occasion quelques points faibles des êtres de chair qu'il ignorait encore.

Finalement, comme la matinée touchait à sa fin, il s'excusa et prodigua maints remerciements avant de se diriger vers les portes de la ville.

(((Achat pour 1200 yus
Coup ciblé : Le lanceur frappe son adversaire aux bras ou aux jambes, lui infligeant une blessure superficielle mais légèrement handicapante. For+0/lvl ; esquives -0.5/lvl si coup aux jambes ; maîtrises -0.5/lvl si coup aux bras ; le lanceur choisit les membres ciblés. L'effet dure jusqu'à ce que la blessure soit soignée (soin magique, bandage + repos, bandage magique, potions,...)
Coup de Ki : Cette technique, bien qu’imparfaite, n’en reste pas moins d’une grande puissance, propulsant le Ki directement sur une cible en l'étourdissant quelque peu. Cela dit, l’énergie rejetée nécessite à l’utilisateur un court temps de repos pour accuser le coup de la dépense d’énergie (For+1/lvl, ne prend pas en compte l'endurance des équipements, init/2 pour l'utilisateur au prochain tour)
Kata du Tigre : Cet enchaînement à mains nues cherche à toucher des organes vitaux pour infliger d'importants dommages à son adversaire (For+2/lvl) )))

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Merci et à Inès pour la signature
et à Isil pour l'avatar!
Le thème d'Azra
David le nerd


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 Sujet du message: Re: Le Terrain d'Entraînement
MessagePosté: Mar 12 Juin 2018 23:43 
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Dans le chapitre précédent…

Interarc : Lame & Faera

Chapitre XI.1 : Le message


Les jours passèrent. Après plusieurs jours de rétablissement et quelques passages chez un guérisseur, Akihito se réveilla un matin en pleine forme. Après un rapide déjeuner, celui-ci parti vers le terrain d'entrainement. Il avait besoin de s'habituer à la Kizoku puisque son poids ultra léger ne la rendait comparable à aucune arme. Les gens commençaient à ne plus s'intéresser autant à lui, même s'il était toujours régulièrement intercepté dans la rue. L'enchanteur s'y était habitué : à vrai dire, il s'en fichait. Qu'il ait ou non la Kizoku Rana ne changeait en rien sa façon de penser. Certes, elle lui permettait de mieux accomplir ses idéaux de justice, mais il ne se sentait vaniteux de posséder ce qu'on pouvait considérer comme un trésor national. Au contraire, il se sentait toujours aussi honoré.

Après quelques échauffements de ses articulations et de ses muscles, Akihito avait commencé à manier un sabre de bois. Manier une arme à double tranchant comme son ancienne épée et un sabre de type katana, ce n'était pas la même chose. Le katana étant un sabre aussi léger que tranchant, on se devait de mettre plus de précision que de force dans ses coups au combat. De même, parer de front avec un katana n'était clairement pas une bonne idée. Il était bien plus préférable et facile de dévier le coup. Lorsqu'il sentit que ses muscles étaient enfin assez chauds, il laissa l'arme factice de côté et dégaina la Kizoku qui ne quittait plus son dos.

Avant de commencer son entrainement, il passa sa main sur son épaule, là où se situait son tatouage. Il avait enfin fini par cicatriser et les effets étaient indéniablement là. Lors de son premier entrainement, il avait fracassé son vieux sabre d'entrainement en voulant donner un coup au mannequin. Il ne s'en saurait pas inquiéter s'il s'était brisé à l'impact, après tout il était vieux et usé. Mais le sabre de bois avait littéralement volé en éclats sous le premier coup, preuve d'une force nouvellement acquise mais pas encore maîtrisée. Il s'entraîna longuement la première journée pour apprendre à maîtriser sa nouvelle force.

Les petits cordons écarlates qui ceignaient le bout de la Kizoku voletèrent dans le vent au même titre que la lame. Elle siffla avec rapidité dans l'air, tranchant l'espace autour de lui. Une sphère d'acier tranchante se développa autour de lui au fur et à mesure qu'il enchaînait les moulinets, feintes et autres coupes. Influant également du Ki dans ses muscles, il augmenta encore plus sa vitesse pour tester ses limites. L'exercice une fois finit, il prit une pause et alla boire à la fontaine qui était mise à disposition sur le terrain d'entraînement. Du coin de l'oeil, Akihito aperçut sans grande surprise qu'on avait observé son entraînement.

(Il va falloir t'habituer à être au centre de l'attention Akihito.) intervint la Faera dans son esprit. Durant sa convalescence, maître et Faera avaient liés de solides liens en apprenant à se connaitre mutuellement.

(J'y suis déjà habitué Am'. Puis tu sais, j'ignore simplement leurs regards. Tu m'as choisi comme étant le porteur de la Kizoku et ce qui est fait est fait, alors autant ne pas se prendre la tête.)

(Mmmh ? d'où te vient cette confiance ?) demanda Amy sous la forme d'une sphère de couleur verte, que Akihito avait appris à interpréter comme de la curiosité.

(La Kizoku Rana est bien trop respecté pour qu'on me cherche des ennuis. De plus, aucun oranais digne de ce nom n'oserait la voler. Il sait qu'elle choisit son porteur donc la voler serait inutile. Et pour les étrangers... Et bien, si je venais à mourir, je suis sûr que les oranais ne laisseraient jamais une personne quelconque partir avec.)

Avec détermination, Akihito retourna parfaire sa maîtrise de la lame. Il s'entraîna sur un des mannequins et se rendit vite compte qu'avec le fil aussi aiguisé de sa lame, il aurait tôt fait de transformer les mannequins en petit bois. Aussi, il passa de nouveau au sabre d'entrainement pour devenir plus précis sans pour autant saccager le mobilier. Alors qu'il malmenait toujours son adversaire de bois, une pensée lui vint.

(Je suis rapide et précis, mais je me suis trop souvent retrouvé dans des situations où je manquais d'un coup décisif...)

Lors de son combat contre l'élémentaire de pierre dans Mertar, il avait essayé de focaliser toute sa force et son Ki dans un seul de ses bras pour délivrer une puissance brute hors-norme. L'essai avait été mitigé, la condensation de son énergie de manière aussi ciblée ne lui était pas facile. Il ne devait pas trop se tromper en se disant qu'il avait pris autant de dommages qu'il n'en avait infligé. Le tatouage à l'encre du Dragon lui avait donné une force physique bien supérieure à ce qu'il avait auparavant, mais comme sa capacité de Ki lui permettait de surpasser un instant sa vitesse de frappe maximale, il lui fallait un moyen de délivrer un coup puissant de manière explosive.

Cependant, le concept de coup puissant mais unique qu'il avait utilisé malgré lui était relativement simple. Fermant les yeux, il fit appel à son Ki au fond de lui. L'énergie répandue dans tout son corps commença à s'accumuler dans son bras gauche. Armant le bras, Akihito diffusa de manière égale le Ki dans les muscles et lorsqu'il se sentit près, frappa le mannequin en face de lui. Sous l'impact, des échardes éclatèrent sous le coup. L'onde de choc vibra le long du sabre de bois puis se transmit à son bras qui vibra de manière douloureuse. L'enchanteur grimaça sous la douleur, puis décida de retenter la même expérience mais en y mettant moins de Ki. Le coup qu'il porta fut évidemment moins puissant, mais le coup qu'il porta était relativement faible par rapport au précédent. Avec ses faibles réserves en énergie, il ne pouvait pas se permettre de le gâcher avec des coups peu efficaces.

(Je dois encaisser mieux le coup...)

Réfléchissant tout en se massant le coude qui lui faisait souffrir, Akihito pensa qu'il devait recommencer depuis le début s'il voulait mieux maitriser son coup. Sans utiliser de Ki, Akihito mit quelques coups avec une force augmentant graduellement. Puis il mit enfin un coup à pleine puissance pour voir ce qu'il en était. L'impact se propagea de nouveau dans son bras et une douleur irradia dans tout son bras. Les articulations, ses os, ses muscles, tout était touché.

... Mêmes ses muscles ?

(Et si...)

Akihito avait toujours insuffler son Ki dans ses muscles, pensant qu'il ne pouvait influer que sur cette partie de son corps. Il n'avait jamais pensé à essayer de le mettre également dans ses os. Lors de ses essais avec le Ki, ses muscles ne lui avait pas fait mal, contrairement au dernier coup. L'énergie insufflée dans ses muscles lui avait permis d'échapper au contre coup, alors pourquoi ne pas essayer de le mettre également dans ses os ? Fermant les yeux, l'oranais injecta tout d'abord son Ki dans ses muscles puis essaya ensuite de faire de même dans l'ossature de son bras. La démarche s'avéra plus difficile, l'os étant bien plus dur et compact que ses muscles. Il ne pouvait pas le plonger profondément dans les os. Il recouvrit donc ses os d'une fine couche de Ki puis frappa le mannequin. Les échardes volèrent, l'onde de choc se propagea, Akihito souffrit... Mais moins. L'idée semblait prometteuse. Il lui suffisait simplement de perfectionner sa manière de recouvrir ses os...

Après plusieurs longues minutes d'entrainement à armer ses bras de Ki puis à le retirer, il avait une nouvelle maîtrise de celui-ci. Cela pouvait paraitre évident, mais maîtriser une nouvelle facette d'une capacité, cela aidait à mieux comprendre celles qu'on maîtrisait déjà. Sans être aussi aisé que manipuler ses fluides, l'enchanteur avait une maitrise plus aisée sur son Ki.

(Il est temps de mettre ça en application.)

Se plaçant devant un nouveau mannequin dans un meilleur état, Akihito arma son bras de Ki avant de raffermir sa prise sur l'arme en bois. Il banda les muscles puis frappa avec une force accrue : ce fut aussi bien le mannequin que le sabre qui se retrouvèrent pulvériser sous la force du coup. Regardant d'un air hébété et avec un sentiment de déjà vu le reliquat d'arme qui lui restait dans la main, l'enchanteur entendit une personne rapidement approcher dans son dos. Il se retourna et vit un des instructeurs le regarder, un mélange de surprise et de colère sur peint sur le visage.

(T'y a été un peu trop fort je crois.)

(Merci Amy d'être là pour enfoncer des portes ouvertes.)

(A ton service !)

Courroucé, l'homme s'apprêtait à se lancer dans une remontrance sans pitié quand la haute stature de Marcus s'interposa entre lui et son fils.

« Allons Tada, ne nous vexons pas pour un pauvre mannequin. Je te rembourserai le sabre d'entrainement si tu veux. »

Dans un grognement peu aimable, le dénommé Tada tourna les talons et retourna vaquer à ses occupations.

« Eh bien fiston, lorsque je t'ai laissé il y a trois mois, tu pouvais à peine me menacer, mais maintenant j'hésiterai presque à croiser le fer avec toi.

- C'est le fils qui dépasse le père c'est tout. Pourquoi ne pas voir ça à la maison ?

- Ça aurait été avec plaisir, répondit son père avec un sourire, mais je dois partir en expédition. Des Garzoks ont été aperçus près de la frontière, on doit aller enquêter.

- Je viens alors.

- Non, reste ici. Ce n'est qu'une inspection, avec potentiellement une escarmouche. Pas de quoi s'affoler.

- Mmh, si tu le dis.

- Au fait, Hïo est passé à la maison. Ta cotte de maille est prête.

- Parfait ! s'exclama Akihito. J'y vais de suite alors. A la prochaine papa !

- Oui, on se revoit dans quelques jours ! »

A suivre…

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