Aynore princier de Naémin de Tahelta

(Cet Aynore voyage partout où des zone d'embarcations existent. Il ne se contente pas des grandes lignes de chaque continent uniquement.
Condition pour monter à bord : Y être invité par Naémin, futur roi du Naora. Attention, les yus de trajets sont à débiter tout de même de la fiche, même si aucun argent n'est demandé en RP.)

Durée du trajet en aynore entre les villes des 4 continents
(Pour avoir accès à des durées de trajet non précisé dans ces tableaux, demander GM14 par MP).

Ce petit aynore a été offert, avec quatre membres d'équipage au prince Naémin lors de son départ de Tahelta pour Kendra Kâr. D'une taille équivalente à celle d'un cynore, il est malgré tout taillé comme un aynore, sans voile ni hélice. Il possède un soute pouvant contenir un maximum de 5 chevaux; une réserve miniature; une cuisine typique des aynores en plus petit, une salle de réception pouvant contenir une vingtaine de personnes sans difficulté, une douzaine de chambres, y compris celle de l'équipage; un poste de pilotage, heureusement sophistiqué; ainsi que trois bureaux privés insonorisés.

L'équipage est composé de Siran Tir'Alek, le pilote, âgé de 1200 ans environ; Arthel Tir'Enam, le co-pilote de 420 ans; Marthian, un technicien âgé de 800 ans environ et de Braniam, le second technicien, le doyen, âgé de quasiment 1700 ans.

Toute cette équipe fut nommée par la Reine qui les sortis de prison où ils étaient enfermés pour divers outrages. Elle espérait qu'en lui laissant que des mauvaises fréquentations, le Prince n'en reviendrait que plus vite. C'est le contraire qui s'est passé, Naémin a appris à connaître ses membres qui sont devenus de véritables compagnons dont il n'hésite pas à partager le quotidien. Ne vous étonnez donc pas de le voir cuisiner avec son équipage, blaguer et même se saouler...

Le prince m'indique une porte que je n'avais pas remarquée jusqu'alors, celle-ci donne sur une toute petite pièce, n'ayant que deux portes, celle qu'on vient de passer et une autre donnant dans ce qui semble être une réserve de nourriture, peu fournie d'ailleurs.

"Bon, tâchons de trouver un petit déjeuner pour six. J'espère qu'on aura de quoi faire un repas de midi correct, mais c'est pas gagné."

Je le regarde fouiller les stocks, surprise que ça soit lui qui gère ça. Pendant ce temps, un léger vrombissement se fait entendre, les machines viennent d'être mises à chauffer.

"Arthel, l'eau a été mis à chauffer au moins ?"
"Non, pas encore Naémin, je fais ça tout de suite."
"Voilà, prenez ça, ceci et encore ceci." dit-il en me chargeant de divers paquets. Lui-même se redresse tirant un grand pot à lait en cuivre.

"Bien, allons préparer de quoi requinquer tout le monde avant le vol."

Nous passons une nouvelle porte, qui nous mène directement dans la cuisine où un elfe, d'âge moyen, quatre cents ans environ, est entrain de mettre une casserole sur ce qui ressemble à un puits. Il semble peu profond, entièrement en métal, à l'intérieur brûle un feu, au-dessus se trouve une grille solidement fixée. J'ai beau regardé autour de moi, aucun stock de bois ou autre.

"Vous n'êtes jamais venus de ce coté-ci des aynores ?"
"Non, jamais. Ca se voit tellement ?"
"Vous ne seriez pas restée ébahie devant notre cuisine si ce n'était pas le cas. Allez poser les victuailles sur le plan de travail."

Tout en déposant les paquets, je pose la question qui me taraude.

"Ca marche comment ?"
"Par des fluides concentrés. Il y a une source de fluides sous le puits qui approvisionne directement en feu pur."
"Pratique ça."

Pendant que l'eau chauffe, Naémin appuie sur un truc qui fait démarrer dans un souffle un autre feu, il y place une bonne casserole pleine de lait.

"Porridge pour tous ce matin ! Café pour ceux qui travaillent, tisane pour les deux voyageurs !"
"Ca me convient."
"Moi aussi. On part où d'ailleurs ?"
"On rentre à Tahelta, je dois voir ma mère en urgence, j'en ai bien peur."

Ca semble normal pour tout le monde que le prince fasse la cuisine avec ce qui semble être le co-pilote.

"C'est toujours comme ça ?"
"De quoi ?"
"Bah cette organisation... C'est votre prince quand même."
"Pas trop le choix en fait. Normalement pour un aynore princier, y a une douzaine de membres d'équipage, au bas mot. Dans un royal, ça peut monter à une trentaine. Alors autant te dire qu'avec quatre membres d'équipage, ma chère mère s'est montrée plutôt radine et donc je paye de ma personne. C'est ça où on ne mange pas."
"Bon, je peux aider alors ?"
"Tiens, mets-y six doses d'avoine !"

J'attrape le gros bol qui m'est lancée et commence à ouvrir les sacs de tissus à la recherche de l'avoine. A l'intérieur se trouve un petit gobelet en bois que je suppose être la dose. J'en verse six grosses dans le bol que je retends à celui qui me l'a lancé. Celui-ci, les mains dans la farine, ne peut plus franchement le saisir.

"Verse ça dans la casserole de lait, doucement, et surtout remue bien."

Puis il continue, se tournant vers Naémin :

"Éteins le feu, je doute qu'elle sache comment faire ; puis tu mets la table ? L'eau devrait bouillir."
"Sans problème. Le pain est prêt de ton coté ?"
"Presque. Ca vaudra pas les bons petits pains tendre aux oeufs qu'on trouve à Tahelta, mais bon, à défaut de bouloum on mange de l'arniac comme disait ma mère."
"Tu pourras manger tous les petits pains que tu voudras quand on aura fait ce qu'on doit faire à Tahelta."
"T'as des choses à y faire, à part voir la vieille acariâtre ?"
"Au nom de Sithi, je t'ai déjà dit de pas appeler ma mère ainsi. C'est quand même notre Reine."
"Bah il a pas tort, ta chère mère est quand même acariâtre et pas franchement le genre de personne qu'on apprécie rencontrer."
"Tout est paré pour partir Braniam, au moins ?"
"Ouais, une fois qu'on aura mangé, on pourra décoller. Faut que les moteurs se réveillent eux aussi."

Le dénommé Braniam est un elfe assez âgé, quelques rides viennent marquer son visage. Son accent est assez clair, ce n'est pas un noble, contrairement à Arthel qui possède le chantant des Taheltiens. Braniam lui est plus du sud, sans doute de la région de Nessima, peut-être un fils de soldat qui aura tenté une carrière de naïrim. Les écoutant d'une oreille, je m'occupe du porridge qui commence à sentir bon, surtout vu la quantité de miel que j'y verse.

"A table !!!"

Deux "j'arrive" se font entendre d'ailleurs dans le vaisseau, ceux des deux derniers membres d'équipage. C'est ainsi que nous nous retrouvons à six autour de la table. Les discussions vont bon train, ainsi que les conjectures sur l'état de la ville à notre arrivée. Loin de vouloir retenir leur prince loin de leur patrie, le petit équipage serait prêt à le mener au bout du monde, s'il le fallait, sur le Naora, ce coup-ci. A entendre leur discussion, un atterrissage en plein cœur de la ville en flammes ne serait guère pire qu'un voyage sur Nyr 'tel Ermansi et juste une aventure de plus vécue avec le prince, qu'ils tiennent en haute estime, beaucoup plus que son défunt père et encore plus que sa mère. Après un repas rapidement avalé finalement, chacun retourne à son poste, nous laissant la charge de la vaisselle à Naémin et à moi.

"Laisse tomber, on fera ça après avoir dormi. On aura besoin de toutes nos facultés sur place, j'ai l'impression."
"En effet. Ca serait une bonne idée. Puis il restera encore quelques bonnes heures de trajet."
"Trop même."

Nous nous séparons dans le couloir, devant les portes fermées, se souhaitant bonne nuit tandis que doucement, l'aynore s'envole vers sa destination. La chambre est meublée simplement, mais proprement. Je ne tarde pas à m'affaler, après avoir ôté mon sac, mes armures et mes armes et à m'endormir extrêmement rapidement.

Deux heures plus tard, je m'éveille tranquillement, prends le temps de démêler les branches et les lianes qui ont fait n'importe quoi durant mon repos et ma cavalcade avant de sortir de la chambre.

Je croise Naémin, qui lui aussi s'est recoiffé, attachant ses cheveux dans la nuque avec un simple lien de cuir. Il porte à la main un tube en cuir.

"Bien reposé ? Un café avant de réfléchir à comment on va s'y prendre ?"
"Bonne idée."

Une fois le café prêt, nous nous attablons au même endroit que pour le petit déjeuner, non sans avoir repoussé grossièrement la vaisselle un peu plus loin sur la table pour avoir un peu de place.

Naémin sort du tube une carte. N'y comprenant pas plus que d'habitude, je le laisse tenter de m'expliquer. Lui semble très bien visualisé les lieux, ce qui n'est pas franchement mon cas. Je l'écoute, posant des questions, essayant de capter de quoi il me parle. Au bout de plus d'une heure, il finit par conclure :
"Ca te convient comme plan ?"
"En gros, je te suis, c'est ça ?"
"Non, le concept c'est que toi tu entres dans le palais pour tuer ceux qui n'ont rien à y faire pendant que je retrouve les armées pour les rassembler."
"En même temps, on a encore quasiment six heures de route, on attendrait pas d'en savoir plus sur la situation avant de faire des plans. Genre, on envoie ma faera en reconnaissance dans quatre ou cinq heures et on en rediscute après."
"C'était juste un plan de base, on verra avec la faera bien sûr pour avoir une vision plus claire de ce qui se passe en bas."

(J'y vais de suite, idée de voir ce qui se passe.)
(On va se taper la vaisselle en attendant...)

Nous rassemblons tout ce qu'il faut laver et tapons tout en vrac dans un bac d'eau. A ce moment précis, nous nous regardons avec Naémin et tous les deux en même temps et dans une même seconde :
"C'est toi qui lave !"

Exactement comme à l'école des métiers à Cyniar, quand il y a deux personnes pour faire la vaisselle, aucun ne veut se coller la plonge, tout le monde préférant le séchage.

"On joue ça à pile ou face alors !"

Il sort une pièce d'un yus qu'il lance et cache sous son autre main.
"Face !"
(C'est pas fini de jouer tous les deux !)
(Déjà de retour ?)
(Oui, allez dans un des salons privés, avec le plan de la ville et celui du palais.)

Le ton d'Anouar est pressant, manifestement, ce qu'elle a vu n'est pas ce qu'elle s'attendait ou espérait voir.
"Oublie la vaisselle, prends le plan de Tahelta, celui du palais aussi... Faut qu'on aille dans un des salons privés, Anouar a des nouvelles."

Déçu, Naémin lève sa main, laissant apparaître son yus, ses yeux s’attardent sur la pièce avant qu’il change brusquement d’avis et manifestant même de l’impatience :
"Bonne idée, la vaisselle pourra attendre."
Je soupçonne alors le hasard d’avoir joué en ma faveur et le Prince d’être bien ravi d’échapper au nettoyage.

Très vite, nous rentrons dans le salon privé où Naémin expose ses cartes. Anouar prend son apparence de fée, qui sera plus pratique que celui de chat pour nous exposer les faits. Effectivement, ceux-ci ne sont pas forcément ceux espérés. A l'heure actuelle, une bonne moitié de la ville, en partant du centre, est prise par les garzoks et ravagée par les flammes. Les gardes encore en vie sont tous dans le palais, tentant de sauver la Reine du carnage. Les garzoks sont menées par deux femmes, Leona et Siril, leur objectif semble clairement d'assassiner la Reine et si les gardes tiennent leur position, toute retraite semble impossible à partir de l'intérieur du palais. Pour ce qui est de la population, une grande partie a pu être évacuée en bateau plat, aynore, cynore ou à pied vers Cyniar. Il faut reconnaître qu'avec les images qu'Anouar projette au fur et à mesure dans mon esprit, la situation m'apparaît beaucoup plus clairement qu'avec la paperasse sur le bureau. Pour Naémin, les papiers et les lieux indiqués par Anouar semble lui suffire.

"Crois-tu que les gardes pourront tenir jusqu'à notre arrivée ?"
"Je pense, mais guère plus. Ca va être une question de minutes si on veut sauver la Reine."
"Tu avais l'air de connaître Leona et Siril."
"La première si tu remontes assez dans le temps est une aïeul, ancienne gardienne de Yuimen qui a trahit Yuimen; elle est désormais aux ordres d'Oaxaca. La seconde est aux ordres de la première, elle a déjà failli me tuer."
"Tu veux dire que Leona a sous ses ordres quelqu'un capable de tuer."
"Et que je me frotterais même pas à elle à vrai dire."
"Je plains les gardes."

Quelques heures plus tard, la vaisselle faite pour les deux repas, le repas de midi avalé, le pilote nous prévient qu'on arrive en vue de la ville et que vu les flammes, l'atterrissage sera chaud, sans mauvais jeu de mots. Information confirmée par Anouar qui nous révèle que la situation est critique, et que seul le chambellan sert de protection à la Reine…

"On y va qu'à deux, rester à tourner hors de portée des Garzoks. On aura besoin de décoller rapidement. Allons sauver ma mère ou au moins sa dépouille."

L'aynore grimpe, nous éloignant du combat. Après un verre d'eau, manifestement vu le goût, assaisonné d'une potion de soin, je parviens à me redresser, pour regarder la ville et ses trop nombreuses flammes s'éloigner de nous. Dans mon sac, le livre de Leona vibre, ça faisait longtemps. Je le tire de la pochette de tissus et m'écarte sans un mot, sous le regard anxieux du chambellan resté auprès de moi. Le regard un peu vide, j'ouvre le livre, Anouar me lisant mentalement ce qui s'écrivait sur la page :

"Suite à des exactions au nom de Yuimen, Leona fut bannie de Tahelta. Elle refusa son châtiment et s'enfuit dans les collines du Tolénya. Elle fut rattrapée, comme de bien s'en faut, mais elle avait croisé l'ombre et son âme se pourrissait déjà de l'intérieur, mais tous l'ignorait. Elle fut conduite à Nessima, la ville militaire. Mais sa magie autant que l'ombre de son âme ne pouvait supporter la prison. Elle hurlait après la liberté, son corps la traumatisait. Elle cherchait à résister, sentant que son âme brûlait et priait Yuimen.
Elle ne sut jamais si Yuimen avait répondu ou si, dans son sommeil, l'âme sombre s'était alliée avec sa magie pour démolir le mur, mais elle trouva à son réveil, le soleil accessible. Elle sortit et marcha, elle se rendit ainsi à son sanctuaire où ses crimes lui furent pardonnés."

En lettre d'or, dans une langue que je comprenais sans jamais l'avoir appris :
J'ai regardé au fond de ses yeux, et son âme était si vide que je n'y ai vu ni lumière, ni reflet.

(Cette dernière phrase, elle est de toi ?)
(Non, de Yuimen en personne. Il a eut peur d'y voir de l'ombre, mais il n'a rien vu, il s'est dit que rien de grave n'avait eu lieu.)
(Où a-t-elle erré dans les collines ?)
(Dans un lieu où tu ne devrais mieux jamais mettre les pieds.)
(Pourquoi le livre réagit-il maintenant? Où dois-je aller ?)
(Il est temps de se rendre au sanctuaire, de devenir la gardienne.)
(Et c'est où ?)
(Désert de Sarnissa, la grande oasis.)
(Et on y va comment ?)
(Demande à l'équipage, le trajet n'est pas des plus simples, ils auront peut-être une idée.)

Je ferme le livre et le range, plongeant durant quelques secondes dans des réflexions absurdes. Le chambellan finit par s'asseoir à coté de moi.

"Ca va, Lothinidl ?"
"Je dois me rendre dans le désert, absolument et en urgence. Nous allons où d'ailleurs ?"
"Sa majesté Naémin désire aller dans une ville qui se nomme Nyr, si j'ai bien compris pour y mettre le corps de sa mère à l'abri pour mieux reprendre sa capitale. Mais j'ignore où ça se trouve."
"Je sais où il veut aller, ça ne m'étonne qu'à moitié."
"Et tu voulais qu'on aille où ?"

Nous nous regardons, le chambellan et moi, surpris de l'intervention de Naémin.

"Je pensais qu'une petite tisane vous ferait du bien."
"En effet, c'est pas de refus."

Naémin s'assied, déposant un plateau, avec trois tasses et une théière odorante.

"Alors, tu comptes faire quoi ?"
"Il faut que je me rende dans le désert, à la grande oasis."
"Tu n'as rien trouvé de plus simple ? Il faut être fou pour aller là-bas."
"Et pourtant il faut que j'y aille, c'est obligatoire."
"On va pas te déposer là-bas. A la limite, ce qu'on peut faire c'est te lâcher à Nessima. Je te filerais un laisser-passer pour aller à Raynna, à partir de là, débrouilles-toi !"
"Si les légendes disent vrai, tu pourrais trouver une aide à Raynna même. On raconte qu'un homme du désert, un certain Aelta y vit. Il pourrait peut-être vous aider."
"Et on trouve comment quelqu'un dans Raynna en particulier ? J'ai pas l'intention d'aller à Raynna, au nom de Yuimen !"
"Préparez un tas de chose à donner. Là où vous achèteriez tout avec de l'argent dans le monde habituel, vous le ferez avec des produits qu'on ne trouve pas à Raynna. Alcool, sucrerie, vêtements, armes, armures... "
"Faudra que je trouve de la nourriture à Nessima, peut-être de l'alcool et des vêtements alors !"
"Comme tu le sens. Direction Nessima, alors, je vais avertir le pilote."

Dehors, le ciel s'obscurcit, les étoiles pointent, Sithi se cache, retirant sa protection aux Sindels dans ce moment crucial.

(A force de vivre des aventures, je ne sais même plus le jour que nous sommes.)
(Nous sommes le 24 Arala, si ça t'intéresse vraiment. Et il est 23h00. Nous ne devrions plus tarder à atterrir en fait.)
(C'est mon anniversaire demain. Trois années déjà que je suis partie de chez moi.)
"Nessima en vue Lothindil. Tiens, prends ce papier, tu pourras aller à Raynna, mais je ne peux rien faire de plus. On se retrouve dans 15 jours à Cyniar, pour la reprise de la ville. Par contre, on t'attendra pas !"

Dans un salut de la main, je signale à Naémin que je suis d'accord avec ses conditions, saisit le papier et traverse l'aynore vers la soute aux chevaux tandis que l'appareil royal se pose sur la cité militaire.