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 Sujet du message: Route entre Pohélis et Lebher
MessagePosté: Jeu 30 Oct 2008 22:24 
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Route entre Pohélis et Lebher

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Longue de près de cent cinquante kilomètres est la route entre Pohelis et Lebher. La route? Les sentiers à la limite... A travers la plaine, couverte de neige en hiver et d'une herbe grasse en été, passent des petits chemins de terre.

Les personnes qui fréquentent ces chemins sont des aventuriers, des Elfes marchands vendant leurs denrées ou, plus rarement, des Humains de Pohélis allant écouler leurs marchandises à Lebher.

Il faut dire que la route est peu sûre. Des ours, des néligos avec leurs meutes, des loups et autres prédateurs des neiges grouillent dans cette région...

Durée du trajet à pied ou sur monture sur le continent de Nosvéris

Postez dans ce sujet vos RP de voyage entre Pohélis et Lehber

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Alors il y a une règle que je veux que vous observiez pendant que vous êtes dans ma maison : Ne grandissez pas. Arrêtez, arrêtez dès cet instant. Wendy dans "hook" (petit hommage à Robin Williams)
Pour toute question: Service d'aide
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Je suis aussi Lothindil, Hailindra, Gwylin, Naya et Syletha


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 Sujet du message: Re: Route entre Pohélis et Lebher
MessagePosté: Jeu 15 Avr 2010 17:46 
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Comment déterminer l’endroit exact où tu te situes, après ton débarquement dans ces terres hostiles ? Entre Lebher et Pohélis, à n’en pas douter, mais est-ce autre chose qu’une approximation peu précise ? Aucune route, aucune ville à l’horizon, tout juste ces plaines à l’herbe sombre et peu vivace, sortie trop tôt des neiges drues de l’hiver passé. Une contrée sauvage qui sert de barrière naturelle entre la zone contrôlée par Oaxaca et la résistance de Lebher. Une contrée dangereuse, peuplée de bêtes dangereuses et de patrouilles orques.
Sans doute te trouves-tu dans la zone contrôlée par la Sorcière Noire. C’est ce qu’évoquent en tout cas le ciel sinistre qui surplombe la plaine, les fumeroles noires et menaçantes qui montent à l’Est, au loin, tout comme celles, bien plus proches, juste au Nord de ta position, à quelques centaines de mètres. Sans doute te trouves-tu à proximité d’un endroit habité, d’un hameau ou peut-être d’un campement Garzok… Une colline te masque la vue. Colline que tu devras gravir pour apercevoir l’origine de ces fumeroles… A moins bien entendu que tu ne préfères te hâter de suite vers la Sombre Pohélis, à l’Est.

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 Sujet du message: Re: Route entre Pohélis et Lebher
MessagePosté: Ven 16 Avr 2010 00:38 
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Maître,

J'accostai sur l'étendue rocheuse que constituait la plage alors que le Soleil éclaircissait encore difficilement le Querelle à travers d'épais nuages sombres. L'eau cristalline pétillait de reflets azurs à travers les vaguelettes que bravaient les épais gaillards qui m'avaient reconduit jusqu'ici. Ils retournaient à bord de leur navire voire tout simplement chez eux. Leur maison. C'était terminé pour moi la vie sur le trois mâts. Au loin, il scintillait à travers les reflets du jour qui rendaient orange la coque si bien vernie. Lorsque j'avais tendu la lettre précédente à l'un des marins qui me raccompagnaient, il m'avait donné une fiole translucide qui contenait un épais liquide sombre.

« Le cap'taine m'a dit d'vous refiler ça » me grogna-t-il de sa voix si rauque qu'elle affolait l'océan sous sa chaloupe. Il mâchait et buttait sur les mots comme si il venait d'apprendre la langue. Et encore, il ne devait pas la pratiquer beaucoup. « Y m'a dit de vous dire que là où vous semblez aller, vous en aurez besoin ! »

L'eus-je à peine rangée dans mon sac que déjà ils partaient sans mot dire, à coups de rame synchronisés et puissants. Le pont lisse et agréable des navires sur lesquels je vivais naguère me manquait déjà. Malgré mes bottes de cuir d'une si bonne facture, les rochers déformaient mes pas, foulant mes chevilles et piquant ma voûte plantaire. Je dus à deux reprises me réceptionner sur les avant-bras après une chute, ce qui me valut une vilaine plaie attisée par les vents salés. Ces semaines de confort furent oubliées en quelques pas sur cette plage qui n'avait rien de paradisiaque. L'accueil sur les terres sombres me donnait immédiatement le ton de mon périple. Ce fut au bout d'un bon quart d'heure que j'atteignis l'herbe haute et grasse que j'espérais. Seulement des chardons quasi omniprésent accompagnaient cette herbe, pour montrer un nouveau signe d'hostilité. Et ce n'était pas le seul.

L'atmosphère m'étouffait. Ce qui me frappait premièrement était l'épaisseur de chacune des bouffées d'air que j'aspirais, pesant sur mes poumons, irritant mon palet. De plus, et malgré la fraîcheur habituelle de Nosvéris de rigueur même ce jour d'été, ma gorge brûlait dès que j'inspirais. Sans aucun doute cette pollution venait des nombreuses colonnes de fumées grisâtres qui se dispersaient à l'horizon, vers l'Est. Ma première intention fut de partir dans leur direction mais, à bien y réfléchir, cela m'exposait le long de ce long chemin à découvert qui longe la mer à toutes les personnes qui seraient passées. Je n'avais aucune intention de rebrousser chemin vers l'Ouest. Le Nord me semblait la solution la plus juste, seulement une colline me coupait toute visibilité. Je commençais à la braver même si une longue fumerole se dégageait de l'autre versant, de nombreux chênes permettant de me cacher si jamais j'entendais quelqu'un.

Je grimpais cette douce colline parsemée de mauvaises herbes sans difficulté jusqu'à ce qu'un sale goût de souffre vint me prendre à la gorge. Les fumées me donnaient un mal de crâne insupportable. Chacun de mes capillaires sanguins les plus infimes présents dans mon cerveau tonnait tel un héraut après chaque battement de mon cœur. Je dus m'assoir au pied d'un vieil arbre et boire un peu d'eau claire et fraîche de ma gourde pour apaisé ma migraine. Je m'y étonnais de voir tant de glands minuscules et cramoisis joncher le sol par ce début d'été. Ainsi, la mort touchait tout le monde dans ces parages. Je me remis rapidement en route et parvint en haut de la colline sans autre déboire. Il faut s'accrocher pour s'habituer à un tel endroit.

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 Sujet du message: Re: Route entre Pohélis et Lebher
MessagePosté: Ven 16 Avr 2010 10:15 
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Arrivé en haut de la colline, tu peux voir la cause de cette colonne de fumée sombre : à un peu près une lieue au Nord en bas de la colline se dresse un avant poste orque. Des palissades en troncs d’arbres taillés en épaisses piques, des abris en peaux de bêtes vulgairement tannées. Il doit y avoir là un bataillon d’une vingtaine de Garzoks, à peu près. Une tour de guet en bois se dresse au milieu de ce petit campement, si bien qu’il est presque impossible de s’approcher de jour de l’endroit sans se faire remarquer, sauf coup de chance. Un enclos de sangliers révèle aussi la présence presque certaine d’une escouade de gobelins chevaucheurs de sanglier dans la place, assez peu nombreuse.

Cet avant-poste est situé dans une zone dégagée de la plaine, bien qu’il y ait quelques arbres qui pourraient couvrir aisément une retraite vers l’Est sans te faire remarquer…

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 Sujet du message: Re: Route entre Pohélis et Lebher
MessagePosté: Ven 16 Avr 2010 13:59 
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Le brasier d'où se dégageait l'épaisse fumée prenait place au centre d'un camp fortifié de peaux vertes. Les savoir à proximité me remontait les odeurs que je leur connaissais. Un musc prononcé, de la crasse et de la transpiration qui vous embourbaient le nez caractéristiques de mes premières années à votre service dans les mines d'argent avec les autres gobelins. Leur dégageant largement le terrain, de nombreux arbres avaient été arrachés à la plaine qui se développait sur des lieues et des lieues, laissant des cratères de terre autour d'eux. Le bois brûlait en partie dans le feu mais la majorité avait été grossièrement taillé en pique. Une palissade entourait ainsi le poste avancé, mêlant pêle mêle toutes les tailles de troncs praticables. Autour d'une haute tour de guet qui supprimait tout espoir de passer de jour dans leur périmètre se dispersait une dizaine de huttes aux formes arrondies tapissées de fourrures disparates. Je pouvais compter entre quinze et trente orques, plus une demi douzaine de gobelins, signalés par la présence d'un enclos à sangliers au fond du campement.

Je me posais à couvert d'un grand chêne aux racines proéminentes pour réfléchir aux possibilités qui s'offraient à moi. Je pouvais tout simplement me présenter là bas comme chargé d'une mission depuis Pohélis, mais le risque qu'il y ait un signe distinctif était trop élevé pour se présenter à un poste avancé. Une autre solution eut été de continuer vers l'est de l'autre versant de la colline, mais le problème d'une patrouille était toujours présent. J'admis que je ne continuerais pas avant les ténèbres complètes afin de diminuer mes chances d'être surpris. Je grimpai alors jusqu'à une branche solide mais haute de l'arbre qui, en toute discrétion, me permettait de surveiller le camp. Je pris alors la décision d'attendre assez de temps pour voir combien ils envoyaient de patrouilles et pour combien de temps. Quitte à rester là toute la nuit, il était fort probable que chaque groupement fonctionnerait avec les mêmes périodicités. Il me fallait donc attendre qu'une patrouille partît et revint avant de me lancer vers l'Est.

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 Sujet du message: Re: Route entre Pohélis et Lebher
MessagePosté: Sam 17 Avr 2010 09:36 
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La nuit tombe donc, et tu peux constater la mise en place effective de patrouilles, bien que leur organisation semble un peu chaotique. Ainsi, tu dénombres deux sortes de patrouilles. La première est formée de légers fantassins gobelins juchés sur des sangliers. Ils sont cinq par patrouille, et ils semblent effectuer une patrouille large des alentours, en décrivant un large cercle autour du campement. Lorsqu’ils entrent à nouveau dans le poste avancé, une patrouille similaire prend le relais. Ainsi, il y a toujours une patrouille gobeline en route dans les alentours.

La seconde sorte est une patrouille orque. À intervalles irréguliers, un groupe de dix orques quitte le campement et sillonne aléatoirement les environs directs du campement. À un moment donné, tu peux voir une telle patrouille quitter le poste de garde et se diriger droit vers la colline où tu te trouves, pile sur ta position… Tu n’as pas beaucoup de temps pour agir, cette fois, ils seront là d’ici cinq bonnes minutes…

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 Sujet du message: Re: Route entre Pohélis et Lebher
MessagePosté: Dim 18 Avr 2010 02:11 
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À la nuit tombée, emmitouflé dans ma couverture de fourrure, j'analysais au mieux la régularité des patrouilles. De sombres nuages voilaient le ciel étoilé qui éclairait mal la plaine. Seul l'immense brasier me permettait réellement de voir ce qui se passait en contrebas de façon claire. Dans l'obscurité des branches de mon arbre, je me sentais dans la meilleure position pour observer. Le calme du vieux chêne dans la tempête d'obscurité me procurait un confort particulièrement appréciable. Les chevaucheurs de sangliers se dispersaient par groupes de cinq sur de larges distances, épuisant les bêtes au maximum, ce qui retournait à changer d'équipe toutes les heures. Repérables et bruyants, ils semblaient clairement là pour prévenir les grosses attaques possibles et les intrus visibles. Un épais nuage de poussière s'élevait sous les pas lourds des suidés au trot.

Celles qui me posèrent réellement problème furent les patrouilles orques. J'en vis deux partir et revenir sans être coordonnées. Je ne pouvais aucunement prévoir leurs destinations. La première partie plein Nord au pas de course puis se rabattit vers l'Ouest avant de revenir au camp. La seconde s'en alla doucement à l'Est. Je perdis sa trace jusqu'à la voir revenir du côté opposé. Ces équipes devaient soit être prévenues en cas de problème je ne savais comment par les gobelins, soit partir au hasard. La solution la plus rationnelle me semblait être la première. Mais rapidement, je dus plutôt avoir foi en la seconde qu'écouter les raisons de la première. En effet, une dizaine d'orques se dirigeait directement vers moi.

Le panique me prit quelques instants où je voulus descendre et partir au pas de course. Mais la froide rationalité que vous m'avez inculqué me permit de temporiser ma peur et de voir quelles étaient mes plus grandes chances de survie. Ma première réflexion fut qu'ils n'avaient pas encore patrouillé le Sud et qu'il semblait probable qu'ils aient arbitrairement décidé de prendre ma direction. Si telle était le cas, je les laisserais me dépasser et je profiterais de l'intervalle de leur sortie pour commencer mon périple vers l'Est, quitte à devoir les suivre quelques temps plusieurs lieues derrière eux. De plus, si jamais ils venaient car ils m'avaient repéré, j'eus été rattrapé promptement. En hauteur, l'arc bandé et la couverture me camouflant un minimum, ma position approchait du meilleur avantage tactique.

Ce fut dans le froid et la boule au ventre que je les attendis de pied ferme.

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 Sujet du message: Re: Route entre Pohélis et Lebher
MessagePosté: Dim 18 Avr 2010 10:05 
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Comme prévu, les orques sont là assez rapidement, marchant d’un pas rapide et ferme. Ils sont revêtus pour la plupart d’armures de cuir recouverte ci et là de plaques métalliques, aux points stratégiques. Seul celui en tête de file arbore une chemise de mailles en métal assez sombre. Ils ont tous à la ceinture des sortes de gros cimeterres lourds et peu travaillés, mais sans doute redoutables dans leurs mains. Là encore, celui en tête de file se démarque par la double hache qu’il a fixée dans son dos à l’aide de sangles de cuir.

Leurs mines patibulaires et guerrières n’ont rien d’engageant, tout comme leur forte odeur de transpiration et de crasse accumulées. Pourtant, alors qu’ils passent sous ton arbre, l’un d’eux semble renifler l’air et s’exclame :

« Pouah, ça sent le gobelin ici ! »

Aussitôt, la troupe s’arrête, et l’orc renifleur semble épier partout aux alentours. Le chef se retourne.

« T’as qu’à pas t’tenir si près d’eux au camp ! Mouarf ! »

S’en suit un éclat de rire généralisé, rauque et vulgaire. Pourtant, la situation est tendue… Et le Renifleur parcoure toujours les environs du regard…

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 Sujet du message: Re: Route entre Pohélis et Lebher
MessagePosté: Lun 19 Avr 2010 17:11 
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Les dix orques arrivèrent en quelques minutes au pied de mon arbre. Les armures de cuir bouilli, pointées aux épaules et aux défauts, viraient d'un marron originaire à un gris sale, coulant de façon parsemée de longues trainées décolorées. Une odeur âcre et prononcée montait jusqu'à moi mais je m'efforçai de ne pas faire le moindre bruit, d'autant plus si mon cri montrait mon aversion pour eux. La difficile montée se lisait sur leur visage dégoulinant de transpiration. Trois d'entre eux semblaient réellement à la traîne, sans aucun doute épuisés par la cadence infernale des patrouilles. Les babines tombantes, pleines de salive, ils haletaient ouvertement.

Un des leurs à la voix fuyarde ne fit faire à mon sang qu'un tour. Il était plus petit que les autres et sans aucun doute plus âgé. Ses poils roux se voyaient colonisés de grandes tâches blanches et de nombreuses cicatrices recouvraient son visage.

« Pouah, ça sent le gobelin ici ! » s'exclame-t-il, crachant par terre mais le sourire aux lèvres.

Le chef de file leva la main, signalant à tous de se stopper quelques mètres sous moi. Une chemise de maille tressée vulgairement mais qui protégeait bien plus que les armures des autres membres de la troupe. De plus, alors que ces derniers n'avaient que des cimeterres lourds, plus contondant que tranchant, lui possédait une hache double, aux lames affinées et au cœur puissant. Ses crocs sortaient massivement de sa gueule et sa peau sombre inspirait l'effroi à ses adversaires et sans nul doute le respect pour les guerriers sous ses ordres.

« T’as qu’à pas t’tenir si près d’eux au camp ! Mouarf ! » envoya-t-il, plein d'un humour les plus sophistiqué, mais tout le monde comprit qu'il fallait passer à l'observation attentive des alentours.

Le bilan de ma cachette fut donc mitigé. D'un côté, ils ne m'avaient pas repéré au départ de la troupe, ils ne savaient pas que j'étais là. De l'autre, ils sentaient ma présence. Mon arc bandé sur la tête du chef, je m'apprêtais à lui décocher une flèche au moindre coup d'œil vers moi tout en tentant de garder mon calme et de contrôler ma respiration afin de ne pas être entendu.

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Dernière édition par Saric le Jeu 22 Avr 2010 14:35, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Route entre Pohélis et Lebher
MessagePosté: Mar 20 Avr 2010 17:44 
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Jet de discrétion : réussite.

Les orques restent assez peu de temps à reluquer les alentours, sans rien découvrir. Aucun d’entre eux n’a visiblement pensé à regarder dans les branchages qui les surplombaient, et ils finissent par quitter les lieux en partant vers la côte, au Sud… Tu peux saluer ta chance : tu aurais très bien pu tomber plus tôt sur une de ces patrouilles, en débarquant de ton navire…

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 Sujet du message: Re: Route entre Pohélis et Lebher
MessagePosté: Jeu 30 Juin 2011 15:01 
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Ils ne restèrent que quelques minutes mais elles me parurent des heures. La tension palpable dans le groupe se brisa sur une moquerie du chef sur celui qui, de toute évidence, c'était trompé. Des rires gras fusèrent avant qu'ils ne repartissent. Je vis cependant dans les yeux du vieil orque qu'il savait ne pas s'être trompé et sa fureur devant la honte que lui infligeait son supérieur. Ils se dirigeaient plein Sud, pour longer les côtes pensai-je, mais ce dernier observait toujours les alentours, certain de son intuition. Une fois le nuage de poussières qui suivait le groupe masqué par la colline, je me risquai à descendre de mon arbre. La lune voilée par des nuages ne délivrait pas assez de lumière pour que ma vue fut parfaite mais mes capacités naturelles me permettaient toutefois d'évoluer avec précaution de cachette en cachette. En effet, il me semblait plus pertinent de me mettre souvent à l'abri. Je choisissais ainsi un refuge à portée de vue, courait pour l'atteindre, observait autour de moi et répétait l'opération.

Cette façon d'opérer me permit de ne pas me faire repérer lors du retour des mêmes orques quittant les côtes pour retourner à leurs quartiers. Je l'entendis passer le léger vallon qui surplombait le rivage est donnant sur l'Océan tandis que je ralentis le rythme vers un buisson qui ne devait être qu'un voile temporaire. Je m'y précipitais et découvris avec peine qu'il était bourré d'épines longues comme mes griffes. Je priai ardemment la douleur de ne pas ordonner à mes cordes vocales de lâcher tout ce qu'il leur était possible et pris la position la moins désagréable possible. Je patientai ainsi dix minutes durant. Ces balourds ne se précipitaient pas, ils avaient ralenti fortement leur cadence. Dans un concours de virilisme, roulant des épaules, crachant par terre et criant plus fort que le voisin, ils avançaient péniblement, cliquetant ça et là de leur barda sur le dos. Plus question de chercher qui que ce fut, ils n'espéraient que le repas immonde et la bière amère et tiède qui les attendaient au campement. Ils ne se doutaient pas qu'à une vingtaine de pas d'eux, je contenais avec rigueur ma souffrance, espérant avec ferveur leur départ rapide qui n'en pouvait plus d'être retardé. Heureusement, cette fois-ci, ils ne s'attardèrent pas sur ma position. Leur sueur puante due à l'effort qu'ils venaient de fournir les empêchaient de se concentrer sur quelque piste olfactive qu'ils n'auraient de toute façon pas envie d'explorer. Ils descendirent vers leur camp dans un vacarme assourdissant.

Les voilà partis, il me fallait le plus rapidement déguerpir. Je me devais de trouver un abris pour dormir pendant la journée. La lune entamait sa descente et dans peu d'heures le Soleil se lèverait, laissant ces routes grouiller de serviteurs de la dame Noire. Un massif rocheux un peu surélevé se trouvait à quelques kilomètres de ma position. Avec un peu de chance, je pourrais y trouver une grotte à l'abri des regards. J'avançais d'un pas certain dans un endroit qui, me semblait-il, était plus sécurisé que plus tôt. En effet, la frontière avec Lebher passée, je me trouvais désormais dans une zone franche et dépeuplée. D'anciens villages avaient probablement siégé à certaines places mais il n'y restait qu'une odeur de mort et de cendre ; la terre brûlée ne désiraient plus reconduire la vie tant que la Sorcière assurait sa domination sur le lieu. Ces habitations effondrées laissaient alors un paysage de ruines. Plus je m'approchais de Pohélis et plus elles se firent nombreuses. Parvenu au petit massif, je m'élevais un maximum pour observer les alentours. De larges tâches noires recouvraient par moment les herbes épineuses qui, seules, poussaient à présent dans la contrée aux allures de cimetière.

Fouillant le massif, il m'apparut rapidement une grotte qui me servirait d'abri. Bien que très humide, je la jugeais parfaite pour y dormir. Comme partout dans ce pays, des relents de putréfaction s'élevaient des profondeurs de l'antre et j'espérais que seuls les bruits réguliers et énervants des gouttes tombant en un concert de résonances fussent aptes à me réveiller. En avant dans la grotte, je trouvai une petite salle qui me convenait pour me reposer. Je ressentis un plaisir immense à déchausser mes lourdes bottes de cuir, libérant mes pieds. Je passai quelques temps, au près d'un feu difficilement allumé, à grignoter et à percer mes ampoules à la dague, desquelles s'échappait un liquide visqueux et froid. J'appliquai alors un baume réparateur sur les plaies, occasionnant quelques douleurs aiguës que je savais nécessaires et m'enroulait dans ma couverture, l'arme de poing tout de même proche de mes mains.

L'irrégularité soudaine de la chute des gouttes d'eau me sortit de mon sommeil, me prévenant d'un danger. Les quelques lumières qui se dégageaient des braises me suffirent à voir la cavité en entier, mais je ne parvenais pas à savoir ce qui s'approchait de moi. Je distinguai cependant quelques anomalies au niveau de la paroi de la cave : elle semblait plus lisse à un certain endroit. Une silhouette humanoïde se dégageait, coupant net les failles de la pierre et cassant le relief et la couleur. Immanquablement, une créature m'épiait. Je m'approchai alors doucement de mon arc. Je l'eus promptement en main, sans réaction apparente du furtif, mais dès que je touchai une flèche, je la vis sortir de l'ombre pour m'attaquer.

Son pas lent et traînant rendait ridicule la précipitation qui se lisait sur son visage torturé. Elle était sortie de son camouflage en un rien de temps, laissant apparaître une peau de la teinte de la chair. De nombreuses cicatrices ornaient son corps meurtris – ou bien recomposé peut-être ? Du sang perlait de sa mâchoire aux dents acérées et seule la fureur transpirait de ses yeux exorbités. La faible lueur des braises me permettaient, grâce à mes yeux de gobelin, de distinguer une superposition de bandes de tatouages blancs entourant chacun de ses bras. Elle avançait lentement et je pris mon temps pour bien viser, afin de l'abattre de suite et ne pas risquer qu'elle ne s'énerve. A peine eus-je tiré la flèche qu'elle fit un saut de trois mètres pour m'atteindre. Le bruit claquant du bois se brisant contre la parois résonnait alors que je plongeai à terre pour me saisir de ma dague. L'horreur atterrit au niveau de mes pieds et remontait avec puissance mais calmement le long de mon corps tandis que j'attrapais péniblement mon arme. Celle-ci bien en main, la créature de l'ombre se trouvait déjà entièrement sur moi, le poing en l'air.

Je m'empressai de donner un coup de lame dans le bras pour empêcher l'assaut, mais rien n'y fit. Elle sortit ses griffes affutées et les écrasa sur mon visage, le faisant saigner à flot. La douleur inondait mon visage d'un liquide chaud et familier. J'étais déjà passé par là de nombreuses fois. Souffrir, sentir son adversaire en position de force au dessus de vous, prêt à vous achever, me donnait toujours l'envie de montrer que chaque situation peut être bravée. Je me mis alors à taillader au dessus de moi en fermant les yeux. Cette méthode manquait certes de technique et tout autant de beauté, mais elle a le mérite d'être fort efficace. Il ne tarda pas pour que mon adversaire lâche prise et ainsi, je roulai sur le côté, saisissant mon arc et mes flèches au passage.

Je me contentais de m'éloigner avant de contrattaquer. En effet, bien que mon adversaire nocturne soit un peu plus petit et léger que moi, il possédait une force remarquable. Il me fallait simplement le garder suffisamment à distance pour ne pas risquer une nouvelle confrontation au corps à corps. Le premier projectile l'atteignis à l'épaule gauche qui commença à déverser un flot noirâtre et visqueux au sol. Seulement, sa ténacité forçait l'admiration. Il n'avait cure de sa nouvelle blessure et continuait de me traquer. Cependant, l'adresse lui faisait défaut. Si je n'avais su me dégager de sa première attaque, il m'aurait sans aucun doute tué mais à partir du moment où je pus courir et sauter de parois en parois, il ne pouvait plus grand chose. Ses pas désarticulés se dirigeant vers moi, dans un calme olympien, me donnait certes l'impression que je n'en viendrais pas à bout, mais après quelques tirs, il s'effondra.


Je me permets, Maître, de vous conter cette anecdote nocturne non pour son grand intérêt mais bel et bien car elle est caractéristique de l'atmosphère aux alentours de Pohélis. Il n'y a plus de repos là bas et il semble que cela soit le cas aussi pour les morts. La puanteur des lieux n'est pas juste le fait des charniers de ces deux dernières années de guerre finalement incessante sur ces territoires. Les lieux regorgent à chaque instant de créatures morbides et moribondes. Il faudra des années, des siècles après le départ des troupes de la sorcière avant de pouvoir reconstruire, reconquérir. Si je ne me suis pas trompé dans l'interprétation des messages de Zewen, c'est dans ce chaos que la rune apparaîtra.

Je vous écris ces derniers mots depuis une cache proche de Pohélis. Je m'en vais parcourir les camps de nos ennemis qui me ressemblent comme des frères. Les immenses remparts grouillent de vermines. La pierre qui, dans les livres, scintillait d'un bleu nuit se retrouve couverte d'une épaisse couverture de cendre. Par chance, de nombreux campements s'étendent aux pieds des portes dont les gardes n'assurent plus de poste depuis longtemps. Autant il est difficile de pénétrer sur le domaine, autant une fois parvenu à Pohélis, plus personne ne semble faire attention à vous. Les mercenaires comme les soldats s'affairent comme ils peuvent à des ordres dont je ne comprends rien. Tout est fait dans une totale anarchie. J'aperçois même de nombreuses échauffourées propres à l'honneur des soldats en stationnement. Que prépare-t-elle ? Et surtout, a-t-elle la moindre idée de ce que sa guerre a fait apparaître. J'espère de tout mon être que non. Je tiens de plus en plus à ma propre vie.

Votre dévoué serviteur.

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 Sujet du message: Re: Route entre Pohélis et Lebher
MessagePosté: Mar 25 Sep 2012 01:48 
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Localisation: Nirtim, Temple de Meno: Se prépare à la guerre.
Suite de l'Auberge des Marins Bleus

Aux portes de Lebher.

Tandis qu'Aztai était occupé à conserver la capuche de sa cape sur son crâne, victime d'un vent glacé, Markhus étudiait la carte de Sithröm une dernière fois.
Il était midi passé; le duo avait étudié le chemin grâce aux connaissances du thorkin toute la matinée. Apparemment, ils leur faudrait entre quinze et trente jours pour atteindre Lictaria dans les Monts Eternels. Markhus avait été formel: le voyage serait très difficile. Le climat de Nosvéris, qu'Aztai connaissait très mal, serait leur ennemi principal. Lorsque Markhus avait parlé de neige, le fauve ne l'avait pas cru. Pourtant, quelques flocons s'étaient mélangé au crachin matinal, démontrant les propos du nain.

Le félin avait étudié la carte du continent, mémorisant les villes principales. Markhus l'avait briefé sur Pohélis et Henehar. La première était à éviter à tout prix, mais ils seraient forcés d'en prendre le chemin. Henehar était leur objectif, cité plus paisible. Ils devraient y trouver un guide spécialisé afin de ne pas se perdre dans les rocheuses Nosvériennes. Lictaria était bien cachée, la dénicher serait un défi.

-En route, annonça le thorkin d'un ton bourru en roulant la carte sur elle même. Nous avons une dizaine de jours avant d'atteindre Henehar, je vois déjà la neige nous ralentir...

-Marchons d'un pas rapide et confiant, répliqua le fauve pour motiver son allié.

Lui-même appréhendait les conditions climatiques, le vent incessant et sifflant le fatiguait déjà.
Markhus avait fait des provisions pour plusieurs jours, mais il doutait que celles-ci tiennent jusqu'à Henehar. Aztai n'osait trop y penser, mais mourir de faim dans le froid lui semblait bien ridicule comparé à ce qu'il avait déjà frôlé dans sa vie... Redressant son sac, il se mit en marche derrière un Markhus inébranlable:

-Que Meno bénisse notre voyage et nous apporte la flamme si nous sombrons dans les ténèbres!

-Mais nous ne sombrerons pas puisqu'il bénit notre voyage, marmonna le woran neige en levant les yeux au ciel, observant les flocons de neige. Oui... que Meno bénisse notre voyage.

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 Sujet du message: Re: Route entre Pohélis et Lebher
MessagePosté: Mer 26 Sep 2012 00:07 
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Il fallut trois bonnes heures pour que les flocons violentés par le vent forment un duvet blanc sur les terres de Nosvéris. La fourrure de félin l'immunisait partiellement contre le froid, mais Markhus s'était emmitouflé dans une peau de grizzli sortie de son énorme sac. Sa barbe était parsemée de flocons, lui donnant l'air d'un monstre tout droit venu des montagnes. Il marchait toujours en tête, suivi de prêt par le félin qui mesurait une soixantaine de centimètres de plus que lui. Ce dernier scrutait les environs au travers des flocons, presque heureux de voir enfin de la neige. Sur Nirtim, les tombées n'étaient que trop rares. Ici, il avait l'impression d'être un gamin. Même si son habitude n'était pas de gambader dans tous les sens en criant, il prenait plaisir à observer le manteau blanc de la terre se former au fil du temps. Il se surprenait même à tirer la langue pour capturer les flocons trop imprudents...

Lorsque le crépuscule tomba, une dizaine de centimètres de neige recouvrait la terre. Markhus et Aztai avaient parcouru une bonne distance depuis Lebher, le climat ne faisait même pas vaciller leur flamme intérieur, symbole de leur courage. Malgré leur amitié précoce, c'est dans un silence respectueux que les deux compagnons avaient entamé leur voyage.
Avant que le ciel ne s'assombrisse entièrement, ils décidèrent de s'arrêter à l'abri du vent, non loin de bosquets et d'arbres couverts eux aussi de neige. A l'aide d'un briquet à pierre, Markhus fit fondre de la neige dans un petit marmiton et y jeta quelques légumes fraichement rationné.

-Hum... c'est d'une bonne pièce de viande dont j'ai envie... mais ma mère, paix à son âme, disait toujours que dans un froid pareil, c'est un bouillon qui pouvait te sauver la vie.

L'odeur montait aux naseaux d'Aztai et bientôt, des grondements s'élevèrent de son ventre.

-Si nous dormons, fit-il pour s'occuper l'esprit, il faut instaurer un tour de garde.

-C'est indispensable, répliqua le thorkin. La faune est sauvage, nous ne sommes à l'abri de rien, même si les routes principales sont lointaines. Mais pour l'instant, à table!

Il tendit une large tasse métallique au woran neige emplie de bouillon. Bientôt, seul le bruit des mastications et d'aspirations accompagnèrent le repas. Une fois fini, Markhus rinça les tasses et dénicha de son sac une bouteille couleur ambre.

-Cet hydromel me rappelle Mertar!
Fit-il joyeusement.

Il retira le bouchon et huma les effluves sucrées. Même le félin pouvaient distinguer l'odeur alléchante de l'alcool... il se passa involontairement la langue sur les babines.

-Les mines me manque! Nosvéris n'est pas ma terre, tout comme toi Aztai! J'ai une dette envers Sithröm, mais une fois celle-ci achevée, je m'en retournerai vers les miens par Meno!

Ils trinquèrent à leur terre d'origine avant de descendre d'un trait leur chopine. L'alcool requinqua le fauve, une bouffée de chaleur s'empara de lui. Même si la fatigue le titillait, il désirait parler et non dormir. Après réflexion, il demanda à Markhus d'éclairer sa lanterne. C'était un sujet qu'il lui fallait aborder, il ne pourrait rester ignorant plus longtemps:

-Markhus...

Il hésitait. Un regard avenant du thorkin l'incita à terminer.

-Markhus, raconte-moi. Raconte moi... les légendes de Meno.

Un sourire flatté se dessina dans la barbe du nain.

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 Sujet du message: Re: Route entre Pohélis et Lebher
MessagePosté: Mer 26 Sep 2012 02:08 
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Sa cape recouvrant la neige, Aztai était occupé depuis une petite heure à une prière matinale solitaire. Les pattes posées sur les genoux, il tenait son menton haut levé, les yeux fermés. Dans sa tête, des images créées par son imagination défilaient à toute vitesse.
La veille, Markhus avait prit deux bonnes heures de son temps pour initié Aztai au culte officiel de Meno. Si le fauve s'était inventé un libre arbitre fondé sur la croyance du dieu du feu, il était loin des connaissances basiques du croyant de base.
Le thorkin avait visiblement prit plaisir à expliquer les coutumes au woran neige. Ce dernier s'efforçait de tout retenir mais l'étendue du culte de Meno demeurait immense, il lui faudrait plusieurs jours pour acquérir une vue globale des pratiques... Markhus s'était penché sur tout ce qui concernait l'autorité religieuse et de ses Fils de la Flamme. Un passage avait particulièrement fasciné le félin, celui qui parlait de la Lance Ardente. C'était, dans un concept très vaste, l'armée personnelle de Meno. Markhus parlait de ses membres avec une ferveur dans la voix. Les soldats de la Lance Ardente usaient de leur escrime ainsi que de leur magie pour combattre les ennemis de leur dieu. Il y avait un capitaine par continent, Aztai rêvait de rencontrer celui de Nirtim, le protecteur de sa terre. La seule pensée de ce soldat pourtant inconnu lui évoquait déjà courage, fierté et honneur. D'après Markhus, il demeurait dans la ville de Kendra Kâr lorsqu'il ne partait pas en mission... Le félin le rencontrerait, il se l'était promit.

Dans son dos, Aztai entendit les pas du thorkin chasser la neige. Interrompant finalement sa prière, il se leva et secoua sa cape en observant son guide, son mentor.

-Tes paroles me font beaucoup réfléchir Markhus, avoua le félin en s'approchant.

-Ce ne sont pas mes paroles mais bien l'histoire qu'elles racontent. Nous avons à peine gratté la surface, il y a tant à savoir.

Inspirant à fond, Aztai observa le ciel taché de nuages gris.

-Il va encore neiger, marmonna Markhus, reprenons notre voyage. Si nous ne sommes pas ralentis, Pohélis sera visible dès demain. Là, il faudra être extrêmement prudent...

Sans un mot de plus, les deux compagnons reprirent leur chemin, sillonnant la neige en direction des Monts éternels...

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Dernière édition par Aztai le Dim 30 Sep 2012 18:08, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Route entre Pohélis et Lebher
MessagePosté: Mer 26 Sep 2012 15:40 
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-N'est-ce pas un lac là-bas? Demanda Aztai en pointant une vaste étendue d'eau au loin.

-Si, le plus grand de Nosvéris. Il est calé entre deux fleuves qui traversent le continent de part en part. Nous avons franchis le premier ce matin comme tu le sais. Le deuxième part des Mont éternels et se jette dans la mer au niveau de Pohélis. Après, nous traverserons une forêt et enfin nous atteindrons Hénéhar.

-Pourquoi devons-nous éviter Pohélis?

Le thorkin s'arrêta et toisa son compagnon d'un oeil grave:

-La cité était habitée par des hommes jusqu'à ce qu'Oaxaca fille de Thimoros s'en empare il y a deux ans. Elle a vaincu Koushuu le presque-dieu, roi de Yuimen et fils de Gaïa. Aujourd'hui, Plus de deux cent mille sektegs, garzoks et autres créatures du mal peuplent ce lieu du mal. Les habitants ont fuis vers Henehar, mais un grand nombre d'entre eux sont morts massacrés pendant la prise de la ville.

Ces paroles attisèrent la haine que le woran ressentait pour la déesse. Deux cent mille serviteurs... le nombre était presque inimaginable. Quelle armée comptait-elle autant de soldats, qui pouvait s'ériger contre Oaxaca si Koushuu avait échoué?

-Le roi de Yuimen est-il... mort?

-C'est la rumeur qui court, mais une autre raconte qu'il a été sauvé de justesse et qu'il demeure là-haut avec les autres dieux, à Nyr Tel Ermansi, la cité divine. Il faut donc absolument éviter Pohélis, conclut Markhus en se remettant en route. Nous allons nous arrêter près du lac pour la nuit.

La cité divine... une question germa dans l'esprit du woran neige: si cette cité existait bel et bien, pouvait-on rencontrer les dieux?
La seconde d'après, il trouva cette idée totalement absurde.

Par chance, les prévisions du nain s'étaient avérées fausse. Pas un flocon n'était tombé du ciel aujourd'hui, ni une goutte de pluie. Seul le vent infernal et fatiguant continuait de leur tenir tête...
Il fallut encore quelques heures avant d'atteindre l'étendue d'eau. Le tableau était magnifique. Entouré d'arbres et de bosquets couverts de neige, la surface du lac était lisse, nullement striée malgré les bourrasques incessantes.

-C'est paisible... murmura le félin en déposant ses affaires dans la neige.

-Mangeons! Interrompit Markhus. J'ai une histoire à te raconter, une légende que j'apprécie tout particulièrement...

-Ah, et de quoi parle-t-elle?


-Haha! Comment Meno scinda son âme en deux et donna vie à la terre...

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