Avant
Ce qui arrivait à Lilie était étrange. Elle ne parvenait toujours pas à se faire à l’idée que son humble personne pouvait mériter tant d’attention. Elle qui n’avait encore mené aucun combat pour la Forêt, on la traitait avec autant d’égare qu’un héros revenu de bataille et ayant croisé la mort sans faiblir. Elle se sentait encore une enfant docile et maladroite, la crainte de décevoir brûlant dans ses veines à chaque instant de cette nouvelle vie. Elle allait être amenée à accomplir de grande chose et parfois, elle ne s’en sentait pas la carrure.
Dans la rue se trouvait une foule d’Orgamii curieux. Ils ne devaient sans doute pas tous être au courant de cette cérémonie en son nom, mais nul ne pouvait ignorer qu’il se passait quelque chose de relativement hors du commun. Une étrange cabine l’attendait sur le seuil de la maison qu’ils quittaient et Lilie était totalement abasourdie.
« Je m’étais attendue à tout mais… Vous avez encore réussi à me surprendre ! », clama-t-elle haut et fort en riant, à l’attention des personnes qui l’escortaient. Tout semblait si bien organisé qu’elle en avait peur de mal se tenir. Il fallait dire qu’elle n’avait aucune idée du comportement à adopter pour l’occasion. Puis, pour se rassurer plus que par conviction profonde, elle fut amenée à conclure sur le fait que sa personnalité, spontanée et naturelle, devait probablement convenir.
Ce fut donc sur ces bonnes résolutions que la jeune rousse vint s’installer dans la cabine qui lui était destinée. Se rasseoir lui fit un bien fou et elle se sentit soulagée de se trouver à l’abri de tous ces regards. Ils ne lui voulaient certes pas de mal, mais elle préférait la discrétion autant que faire se pouvait.
La cabine était relativement confortable, ni trop spacieuse, ni trop étroite, juste de quoi s’y sentir bien à l’aise. Une délicate odeur de bois frais émanait des parois, lui rappelant son bref passage dans la forêt, il y avait quelques jours à peine de cela. Enormément de choses s’étaient passées depuis cet instant où elle s’était retrouvée loin de chez elle, sans aucun souvenir pour lui rappeler qui elle avait été.
Ses pensées vagabondèrent ainsi tout le long du chemin, bercée par le rythme régulier du transport, sans se soucier de ce qui allait advenir dans les minutes, les heures et les jours à venir.
Après