Gilraen a écrit:
Après que je lui ai retourné sa question, son visage pâlit.
(L'ai-je offensé?)
(Cela ne me regarde peut-être pas...)
Puis il répondit:
« Et bien... Je suis de Tulorim depuis mon enfance, bien que cela ait marqué le début de ma vie d'adulte... Les gens trouve cela souvent étrange mais j'aime Tulorim. Pourquoi avoir quitté Cuilnen ? »
Cette fois-ci, c'était sa question qui m'embarassait ou plutôt qui réveillait de tristes souvenirs. Père me manquait horriblement, mes amis, la communeauté aussi. Et moi, j'avais quitté ma Terre natale pour gagner ma vie en ville; ce à quoi cela avait abouti n'était qu'une destruction de moi-même suite à la guerre dans laquelle je m'étais engagée. J'aurais pu débuter une carrière dans l'artisanat, et user de mes talents manuels, mais au lieu de ça je m'étais transformée en une réelle machine de guerre, emplie de haine.
(Kulgan... Kulgan...)
J'attrappai le collier qu'il m'avait légué avant de mourir et le serrai très fort dans mon poing, tandis que je répondis:
« Je voulais découvrir la ville, et y gagner ma vie. Mais en fait je crois que j'ai juste voulu lâchement fuir les tristes souvenirs que... j'ai laissé tomber mon père, je... Je ne devrais pas vous embêter avec ça... »
Ces souvenirs faisaient bien sûr référence à mon défunt frère et à ma pauvre mère qui l'a suivi sur le chemin de la Mort.
(Non! Il ne faut pas sombrer!)
(Il faut que je hisse ma façade froide!)
(Je dois cacher ma peine... ne pas...)
Ma voix tremblait, ma gorge était nouée, je détournai mon regard.
Fort heureusement, avant que mes peines ne s'extériorisent, mon compagnon reprit:
« J'ai toujours entendu dire que les elfes gris n'apprécient pas les étrangers... »
« Qui vous a dit de telles sotises? Des humains sans doute? Ces humains ont toujours de ridicules préjugés sur les peuples elfiques... Je n'ai jamais fréquenté de Gris, mis à part peut-être l'énergumène de l'aynore. Méfions-nous, des fois que chez eux ce soit une habitude de vomir à tout va! »