Celui qu'on avait oublié - Chapitre VUn collier pour les gouverner tous
Chapitre I
La tension montait encore dans l'auberge. Le capitaine glaçon savait se faire des ennemis... Après avoir descendu Elias plus bas que terre, Utgarloki s'énerva, provoquant Heartless en duel. Cette phalange avait été tout ce qu'il y avait de plus sympathique avec Iguru et avait toujours été dans l'ensemble un bon compagnon de table. Ils avaient discutés quelque fois au détour d'une choppe... La Phalange était vraiment passionné par sa Légion de Fenris, en parlant comme si elle avait été seule à défendre Henehar. Le colosse blanc méprisait la Milice Magique, qu'il estimait à peine bonne à défendre la ville des bandits et comme étant de véritables lâches quant il s'agissait de combattre Oaxaca. Il racontait avec dégoût des histoires comme quoi ils les auraient laissés plusieurs fois en plan sur des missions de défenses stratégiques... Mais il aimait encore moins les disciples de la Lance Ardente, qu'il considérait comme de vrais fous. Ils avaient une discipline de fer et étaient féroces comme il se doit, mais avaient la fâcheuses tendances de ne jamais prévenir personne de leurs opérations et considéraient tout ce qui bougeait comme ennemi. Cela avaient, à ses dires, à plusieurs reprises coûté la vie de civils innocents et ils avaient ainsi plusieurs fois faillis s'entretuer... Pour la Légion de Fenris dont il faisait parti par contre, il ne tarissait pas d'éloge et ses récits de combat étaient impressionnants. A l'écouter, c'était à croire que Henehar ne tiendrais pas une journée sans eux. Mais il était difficile pour l'équipage de savoir quelles valeurs donner à ses paroles, souvent appuyés par quelques uns de ses collègues qui n'aimaient pas trop se mêler à des étrangers en temps normal.
Bref, dans l'ensemble, ils ne se connaissaient qu'en tant que compagnon de table, auprès d'un bon plat préparé par Iguru. Mais ça suffisait pour préférer sa compagnie à celle du capitaine glaçon qui avait joyeusement transformé la tranquille petite auberge en bordel total en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire. En plus, il parlait fort... Ça lui faisait mal à la tête.
Jerko hurla à son tour de ne pas utiliser d'arme dans son auberge. Respectueux, la Phalange laissa son épée à un de ces semblables que Mercurio ne connaissait pas et fit craquer ses poings. Une bonne bagarre comme il n'en avait plus vue depuis qu'il avait quitté Dahràm se profilait et il en était content, lançant un râle de joie alcoolisé.
Le râle fut soudain interrompu alors que, dans un bond de surprise, il vit une petite fille en bleu apparaître d'un coin sombre.
"Par Jeri ! C'est quoi encore c'te p'tiote ?"En effet, six mois coincés à Henehar lui avait suffit à lui donner l'impression d'avoir déjà vu tout les gamins de la ville. Et celle-ci ne ressemblait à aucun. D'ailleurs son visage semblait dire qu'elle n'était même pas d'ici. Les gens ici avaient des traits durcis par des années dans le froid, même les enfants... Celle-ci, il ne pouvait dire, mais il y avait quelque chose d'anormal.
Elle causa une sorte de gène dans l'assistance, arrêtant le brouhaha ambiant en clamant d'une voix plus forte que toute les autres si les deux opposants voulaient un collier.
En entendant cette phrase, Mercurio brisa le silence d'un rire gras, tituba vers sa direction et lança dans un discours ponctué d'hésitations d'ébriété :
"Ha ! Petite, c'est des grands gaillards qu't'as là, pas des pépètes embour... bourgeoisé d'Kendra Kâr. Et ils vont se taper sur la gueule là, et moi j'veux voir ça... Haha ! Ouais, plutôt deux fois qu'une que j'veux voir ça ! Alors t'es gentille, tu décampes..."Il resta sur place une seconde, comatant un brin et reprit soudainement :
"Hum... Attends... Gamine... Hum, ça vaut d'la tune tes breloques, là ?"Un collier pour les gouverner tous - Chapitre II
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Playlist de Mercurio
A propos, j'ai trouvé la morale de la fable que ton grand père racontait,
celle du petit oiseau que la vache avait recouvert de merde pour le tenir au chaud et que le coyote a sorti et croqué...
C'est la morale des temps nouveaux.
Ceux qui te mettent dans la merde, ne le font pas toujours pour ton malheur
et ceux qui t'en sortent ne le font pas toujours pour ton bonheur.
Mais surtout ceci, quand tu es dans la merde, tais-toi !
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Jack Beauregard (Henry Fonda), Mon nom est Personne, écrit par Sergio Leone, Fulvio Morsella et Ernesto Gastaldi